Vingt et une heure du soir. Elle se maquille devant la glace alors que l’appartement est vide et bien trop silencieux à son goût ce soir. Elle évite ainsi de dire à ses colocataires où elle va même si elle aurait pu simplement dire qu’elle avait un rendez-vous avec un mec. Officieusement, c’était un peu le cas et elle ne mentait pas mais officiellement, c’était plus compliqué que cela. Officiellement, elle allait probablement chercher un homme à qui elle allait tenter de soutirer de l’argent. La fin du mois approchait et elle allait devoir verser une nouvelle somme pour le traitement de son frère. Elle avait déjà mis de côté mais si elle pouvait continuer un peu ça ne ferait pas de mal. Elle n’était pas fière de ce qu’elle faisait mais elle se disait qu’elle n’avait pas le choix. Elle le faisait pour la bonne cause, pour son frère. Au début, elle avait du mal et elle ne se sentait pas vraiment à l’aise avec tout ça mais maintenant c’était comme si elle avait pris l’habitude de le faire. Personne n’en savait rien bien sûr, et pas parce qu’elle avait honte de parler de Lazaro, non.
Elle avait enfilé sa robe noire, celle qu’elle avait depuis un moment déjà. Elle ne pouvait pas se permettre de refaire sa garde-robe en claquant des doigts ni parce qu’elle avait envie. Celle-ci lui allait toujours et elle l’aimait bien. Elle se maquillait légèrement et laissait ses cheveux libres dans le dos. Elle était finalement prête à partir. La jeune femme n’allait jamais plusieurs fois de suite dans le même bar ou peu importe l’endroit où elle allait. Elle ne souhaitait pas tomber sur le même homme des fois qu’il remarquerait la perte d’argent. Elle se rendit donc dans un nouveau bar et s’avançait pour aller chercher de quoi boire. De quoi lui donner du courage. Elle se dit pourtant bousculer par quelqu’un ce qui renversa du liquide sur sa robe. « Bon sang. » Elle soufflait agacée bien que finalement elle n’était pas trop tâchée. « Faites attention quand même. » Elle relevait la tête vers la personne qui venait de lui rentrer dedans. Et pas de la façon qu’elle préférait.
Le bruit incessant de la machine qui fait un bip régulier lui trotte dans la tête quand il ferme la porte de son bureau. Il ferme les yeux, inspire, expire et il court jusqu'au toilette pour rendre son déjeuner. Enfin, le peu de chose qu'il a déjeuné. Un gamin, de l'âge de son fils, malade du coeur, qui n'a pas survécu. Le cri de détresse de la mère, l'envie de tout faire pour le sauver, mais il n'y pouvait plus rien. Chancelant, Rhys retourne à sa voiture en déglutissant sa main qui frappe son volant avec tant de violence qu'il sent que ça lui brûle les phalanges. Mais il n'aurait pas pu le sauver, il était déjà condamné. Pauvre gosse. Pauvre parents. Il a bien vu l'infirmière qui lui a dit que rien n'aurait pu être possible, sa main contre son avant-bras et lui qui ne voulait rien savoir. Excès de colère. Excès de violence. Cigarettes fumées l'une sur l'autre. Alors qu'il se gare devant chez lui, Rhys souffle et sort de sa voiture, récupère un sourire sur le visage et il entre pour voir sa fille qui lui court dans les bras. Et son fils qui débarque pour se coller dans ses jambes. Comme si ils sentaient. Les lèvres contre la tempe de sa fille, Rhys sourit et il se laisse attirer jusqu'à la cuisine où se trouve ta soeur qui est aux fourneaux et qui comprend que ça ne va pas. Il hausse les épaules, acquieces quand elle lui demande s'il a eu une dure journée. Et il laisse sa fille lui raconter sa journée, le tour à la ferme de la ville, son fils qui lui raconte qu'ils ont fait des châteaux de sable sur la plage et Rhys, se sent chanceux. Mais il a besoin de sortir. De ne pas étouffer. « Ça te dérange si je sors ? Je rentre pas tard, juste le temps d'un verre. » Et sa fille qui râle. « Je viendrais te mettre au lit monkey, extra time. Tu peux regarder Frozen ou Cars avec ton frère. » Et elle saute sur le canapé pour montrer son bonheur. Il monte alors, enfile un costume trois pièces et il ressort, passe une main pour dompter ses cheveux avant de se retrouver au bar. Il commande une bière et dès que le barman lui serre il se tourne avec rapidité en butant contre quelque chose, ou plutôt quelqu'un. La jeune femme qui râle. Il lève les yeux au ciel. Bien évidemment. « Excusez moi. » prononce t-il simplement, avant de voir le peu de dégâts. « Ça va, vous n'avez rien. » Qu'une petite tâche. « Je peux vous payer un verre pour vous dédommager si vous voulez. » Qu'est-ce qui lui prend ? Il a sûrement besoin d'un peu de compagnie ce soir pour ne pas ressasser. « Je ne proposerais pas de chemises, je pense que je ne rentrerais pas dans votre robe, désolé. Mais je peux toujours la mettre au pressing, s'il n'y a que ça pour que vous arrêtiez de pester. »
Alors qu’elle commence à se maquiller, elle écoute sa vieille radio qui diffuse une émission. Elle n’écoute qu’à moitié à vrai dire mais elle souhaitait juste qu’il y ait un peu de bruit. Ils diffusent parfois de la musique également mais pour l’instant, elle entend parler d’un homme alcoolique. Il raconte ses aventures et qu’il lui arrivait de boire divers alcool le soir : du rhum, du cognac, du whisky, du brandy, un pastis. La journaliste lui pose une question alors qu’il lui réponds qu’il les connait presque tous par cœur et qu’il passait ses soirées au bar après la mort de sa femme, triste histoire. Il reprends en disant que dans son placard se trouvait du ricard, du whisky, de l’eau de vie, un irish whisky et du porto. Il en gardait aussi dans sa cave pour que personne ne les trouve.
Elle coupe court à ce qu’elle entend avant de quitter la salle de bain et d’enfiler ses chaussures pour se rendre dans un bar. Elle grimace un peu maintenant qu’elle y pense. Néanmoins, Siloë n’est pas du genre à forcer sur la bouteille. Elle réfléchit de son côté à quel cocktail elle pourrait prendre pour accompagner sa soirée et pour l’aider un peu dans ses projets. Un mojito ? Une pinacolada ? un Bloody Mary ? Une Margarita ? Oh, peut être bien un Sex on the Beach. Finalement, il semblerait que ce soit l’alcool qui vienne à elle puisqu’elle reçoit un verre sur sa robe, noire, cela se voit moins mais tout de même. Elle relève le regard vers cet homme probablement plus âgé qu’elle de quelques années. Cet homme aux yeux bleus qui pourrait en ensorceler plus d’une et qu’il se fasse pardonner les moindres petits trucs. « C’est votre technique pour draguer les filles ? » Elle demande en faisant claquer sa langue sur son palais. Si c’est ça, c’est.. pas franchement original pour le coup. « Je ne sais pas, vous pourriez aussi l’abimer davantage et je n’y tiens pas. » Elle tenait un peu à sa robe la jeune femme et surtout, elle ne pouvait pas s’en acheter des dizaines d’autres. « Quant à votre chemise, si c’était une manière pour vous de vous dévêtir, c’est raté de toute façon. » Elle avait trouvé sa proie à emmerder oui, parce que hors de question qu’elle couche avec lui. Hors de question qu’elle se laisse avoir par ce regard.
Rhys a besoin de se changer les idées, parfois les journées sont plus compliquées que d’autre, et quand bien même il est préparé à perdre des patients, il n’est pas immunisé contre la douleur de perdre les dits patients, il sait que ça prendra du temps. Il a besoin de se construire une carapace, petit à petit. Et il sait que ce sera compliqué. Surtout quand ça touche les enfants. Ceux de l’âge des siens, ceux qui sont pas plus vieux que son aîné. Mais ce soir, il a besoin de sortir, il a besoin de respirer et de prendre l’air un long instant. Il ne pourra pas faire semblant ce soir, il le sent. Alors heureusement que sa soeur est là, heureusement qu’elle est là, même si c’est à cause de ses stupides addictions. Elle est là et c’est tout ce qui compte. Un jour, ça ira mieux pour elle aussi. Il n’avait cependant pas prévu de renverser la moitié de sa bière sur la robe de cette brune qui a des yeux à tomber. Mais il se garde bien de le lui dire, vu comment elle semble agacée. Ce qu’il comprend aisément, il aurait sûrement eu la même réaction, avec moins de véhémence cependant. Il roule des yeux quand elle lui demande si c’est sa technique pour draguer les filles en secouant la tête négativement « Absolument pas. Je ne suis pas venu dans l’optique de draguer, mais si ça peut vous consoler de vous dire ça, alors faites vous plaisir. » ajoute t-il, en levant les yeux au ciel, avec un dédain certain dans la voix. Elle peut bien penser ce qu’elle veut, il ne l’empêchera pas de penser ce qu’elle veut. Il tente quand même d’être diplomate et d’être courtois en lui proposant d’emmener sa robe au pressing. Il se doutait qu’elle refuserait. Après tout, pourquoi accepterait-elle ? « Comme vous voulez, mais arrêtez de pester, ça ne vous va absolument pas au teint. » Un sourire en coin qui lui sied au visage, il passe une main derrière sa nuque en baissant la tête, il sent bien qu’il va finir par se prendre une gifle s’il continue. Le chaton effaré risque de se transformer en tigresse indomptable. Il souffle pour lui montrer son agacement avant de rouler des yeux « Ce n’était pas une occasion de me dévêtir. Je vous proposais juste ma chemise pour que vous soyez au sec. » Il lève les mains au ciel avec un regard mutin avant de se mettre à rire. « Mais je comprend, après tout, je ne suis qu’un connard qui a renversé la moitié de sa bière sur vous. Il est vrai que je n’avais pas soif. » Non, il a commandé cette bière juste pour le plaisir de renverser le liquide alcoolisé sur les robes des jeunes femmes qui n’ont rien demander. Il hausse les épaules « j’aime beaucoup dépenser de l’argent pour rien, c’est ma passion. » ironise t-il en souriant en coin, une nouvelle fois. « Mais si je veux me rattraper, laissez moi vous payer un verre. A défaut de mettre votre robe au pressing. »
Siloë n’avait jamais été douée dans ses relations amoureuses, autant le dire. Elle n’en avait pas eu beaucoup et elle avait toujours du mal à faire confiance aux hommes. La brunette s’occupait bien trop de son frère et à rapporter de l’argent qu’elle n’avait pas vraiment le temps pour ce genre de relations. Elle n’a pas envie de s’attacher non plus et puis elle sait bien que les gens finissent toujours par s’en aller malheureusement. Elle réagissait donc mal forcément lorsque cet homme venait de la bousculer et lui renverser le contenu de son verre. « Peut être que tout le monde dit cela. » Elle dit en haussant les épaules. Ce n’est pas parce qu’un homme dit cela qu’il dit forcément vrai. Elle fronce les sourcils en entendant les mots du jeune homme. « Et qu’est-ce qui me va au teint alors ? » Elle lui demande puisqu’il semble avoir une idée derrière la tête. Elle évite son regard, ses yeux bleus transperçant comme s’ils allaient lire en elle. Comme s’il allait découvrir tous ses secrets, ceux qu’elle s’évertuait à cacher aux autres. Elle se rend compte à ses mots qu’elle y a été un peu fort probablement et elle se mordille l’intérieur de la joue. Effectivement, elle parait peut être folle de l’accuser de la sorte mais elle est parfois ainsi Siloë, elle s’emporte et elle ne mâche pas toujours ses mots. Elle se la joue parfois insolente alors qu’au fond c’est un sucre. Elle fait probablement cela pour se protéger des autres. Au fond d’elle, la poupée a peur de perdre les personnes autour d’elle. Il y a eu ses parents, il y aura probablement son frère à un moment donné. Elle n’y est pour rien elle le sait mais cela lui évite de souffrir. « D’accord, vous marquez un point, ce n’était pas dans vos intentions. » Elle en sait rien s’il a beaucoup d’argent pour l’instant, elle n’as pas réussi à le sonder encore. Elle a l’impression que ça sera difficile avec cet homme et puis d’habitude elle les observe avant de faire quoique ce soit. Il lui propose finalement un verre et elle se dit qu’elle peut au moins essayer. Il l’intrigue, alors qu’il ne devrait pas. « Pour me rattraper aussi je veux bien prendre un verre avec vous alors. » Il faut dire qu’il lui avait proposé deux fois également et elle serait peut être idiote de refuser encore. Elle s’approche donc du bar avec lui, s’installant sur un des tabourets disponibles. « Je suis Siloë au fait. » Elle lui lance alors. Ils ne seront pas les meilleurs amis du monde au vu de comment leur rencontre a débutée mais bon, c’est tout de même mieux de savoir avec qui on partage un verre. Elle se doute bien qu’ils ne partageront rien de plus.
Il était passablement agacée Rhys parce qu’à quel moment elle pouvait s’imaginer qu’il s’était amusé à vider son verre sur sa robe. Il en aurait au moins acheter un deuxième pour pouvoir boire directement. Rhys hausse les épaules nonchalamment « Je ne sais pas, un joli sourire. Ou au moins, arrêtez de râler. » Il passe une main dans ses cheveux et essaye de capter son regard mais elle ne semble pas avoir envie de le regarder dans les yeux. Et il s’amuse à continuer de le chercher juste pour le plaisir. Parce qu’il aime bien la voir râler, ou du moins la voir plisser les yeux et faire semblant de n’en avoir rien à faire. Quand il lui dit qu’elle marque un point, il lève le menton, fier comme un coq, prêt à gonfler le torse mais il se retient un peu avant de prendre place sur un tabouret pour pouvoir s’asseoir un peu. Les jambes ne suivent pas trop parfois. « Heureux de voir que vous n’êtes pas têtue. » prononce t-il avec un clin d’oeil avant de faire signe au barman quand elle lui dit vouloir boire un verre avec lui. Il est plutôt heureux pour le coup. Et il commande une nouvelle bière avant de la laisser commander sa boisson. « Je m’appelle Rhys. » Il sourit et attend la consommation qu’il a commandé avant de la regarder, de la détailler. Elle est belle, mais il ne le lui dira pas. « Alors Siloë, qu’est-ce que vous faites dans la vie alors ? » Demande t-il en s’intéressant à ce qu’elle fait avant de jeter un oeil à son téléphone et sa soeur qui lui dit que tout se passe bien à la maison, une photo de ses deux enfants et il ne peut s’empêcher de sourire. « Pardon. Ma soeur qui m’envoie des photos de mes deux enfants. » Si elle s’enfuit, alors c’est que ce n’est pas quelqu’un pour lui. « Que faites-vous, a part vous faire renverser des bières dessus dans les bars ? » Demande t-il une nouvelle fois. « Si vous souhaitez me le dire, bien évidemment. »
Siloë n’est pas du genre à se plaindre tout le temps en général, loin de là. Elle ne mâche simplement pas ses mots parfois, elle est un peu insolente la jeune femme mais ce n’est pas méchant. C’est comme cela qu’elle se défends après tout. Elle évite aussi de s’attacher aux autres parce que de toute manière elle n’a pas le temps. « Je pense que je peux faire ça. » Elle lui dit en lui adressant un sourire. Elle peut au moins faire la paix avec lui un moment mais est-ce que ça l’empêchera de râler pour autant, c’est moins sûr. Elle s’installe alors sur un tabouret au bar avec lui, rien ne l’empêche de prendre un verre, elle était venue pour cela. Pas exactement mais de toute manière ses plans tombent à l’eau pour aujourd’hui. « Vous ne devriez pas parler trop vite.. » Parce qu’elle peut se montrer très têtue Siloë, ou du moins, quand elle a une idée derrière la tête, celle-ci peut parfois lui rester un moment. Elle se présente tout de même, parce qu’elle pense que ce serait quand même plus simple. « Enchantée Rhys. » Elle peut enfin mettre un nom sur ce visage avec ses yeux qui ne cessent de la transpercer. Elle est perturbée un peu car elle a l’impression qu’il peut lire en elle comme dans un livre et elle ne veut pas. Il y a des choses qui doivent rester secret pour elle. Elle suppose qu’ils peuvent faire connaissance tous les deux mais elle fronce les sourcils quand il regarde son téléphone mais elle ne dit rien et le laisse faire. Elle apprend donc qu’il a deux enfants. Oh. Elle n’est pas dérangée qu’il ait des enfants, elle n’a aucun souci avec eux d’ailleurs. Elle se doute bien qu’il doit avoir quelques années de plus qu’elle. « Vous avez une famille alors. » Quoique, elle se dit que s’il avait une femme, il serait certainement avec elle et ses enfants plutôt que de discuter avec une inconnue qui était désagréable avec lui au départ. Sauf que Siloë a pas envie de rester avec un homme marié, même s’ils ne font rien de mal. Elle attend donc qu’il confirme ou non ses doutes. « Je suis pâtissière, mais j’aimerais avoir ma propre pâtisserie un jour. Et vous ? » Elle lui demande alors et elle essaie d’imaginer ce qu’il pourrait faire mais elle s’abstient. Leurs verres arrivent finalement et elle remercie le serveur en prenant le sien. « Alors.. vous voulez trinquer ? »
Il faut dire que la soirée continue comme la journée a commencé. Mal. Rhys n'y voit pas un signe du destin mais pourtant, il se dit qu'aujourd'hui, la vie a décidé de lui foutre un uppercut en pleine gueule et il n'a qu'une hâte c'est d'aller se coucher. Mais il doit d'abord rattraper les pots cassés avec la demoiselle qu'il a en face de lui et à qui il lui a renversé de la bière dessus. « J'ai hâte de voir. » Est-ce qu'il est en train de la draguer ? Possiblement, il est un peu rouillé Rhys de ce côté là, il n'a jamais prit la peine de séduire une autre femme que sa femme, parce que parfois, il a juste a mentionné qu'il est médecin que les femmes trouvent en lui la possibilité de faire un remake de grey's anatomy. Mais non. Pas là. Là, ça a mal commencé. Il hausse un sourcil interrogateur quand elle lui dit qu'il ne devrait pas parler trop vite avant de sourire quand elle fait preuve de politesse en lui disant qu'elle est enchantée. Il ne fera pas de commentaires, pas besoin de s'attarder mille ans sur des présentations qui ne serviront possiblement qu'à ce soir. Après tout, il n'a aucune garantie de la recroiser autrement qu'ici. Quand elle en déduit qu'il a une famille, son coeur se serre un peu. Il ne peut pas parler de famille a proprement parler parce que sa famille est disloquée depuis le départ de sa femme. Il la corrige alors « Je n'ai pas une famille, j'ai mes deux enfants, et ma soeur que j'héberge mais qui est à deux doigts de prendre son indépendance. » Et il sourit en laissant ses doigts courir sur le comptoir,guettant le moment où le barman leur apportera leurs boissons. il pourrait lui montrer une photo des deux monstres mais il n'en a pas envie, après tout, il préfère garder son jardin secret. Pour l'instant, du moins. « Je suis chirurgien cardiaque. » Il remercie le serveur et passe une main dans ses cheveux avant d'acquiescer quand elle lui demande s'il veut trinquer, et il sourit en laissant leurs verres s'entrechoquer avant de prendre une gorgée de sa boisson et il la regarde en se pinçant les lèvres « Vous me feriez goûter vos pâtisseries un jour ? » demande t-il, peut-être une question trop indiscrète, il se rattrape alors « Ça me donnera l'occasion vous revoir afin de régler la note du pressing pour votre robe. » Toujours trouver des excuses, toujours.
Siloë a si peu confiance en elle, et c’est probablement pour cela aussi qu’elle a si peu confiance face aux autres également. Elle a toujours été davantage proche des garçons depuis sa jeunesse mais cela ne l’as pas empêché de se montrer un peu insolente face à l’homme face à elle. Elle a parfois l’impression que le monde lui veut du mal ou elle ne sait trop quoi. Elle se méfie et puis, elle a déjà eu affaire à des lourdingues qui avaient décider de la draguer. Elle s’adoucit ensuite, parce qu’elle l’est la brunette. Elle n’est pas méchante dans le fond et elle sait sourire. Elle lui en adresse un au jeune homme, même si elle se demande si maintenant il essaie de la draguer. « Oh d’accord, désolée, ça ne me regarde pas. » Il semblerait qu’il soit seul dans sa vie alors mais elle préfère ne pas poser de questions. D’une part, elle l’a dit, ça ne la regarde pas de savoir tout ça. Elle ne veut pas non plus se lancer dans une discussion qui pourrait se révéler douloureuse. Cela peut être un divorce, un décès, comme quelque chose de plus léger. En tout cas, il doit y avoir de l’ambiance à la maison. Elle attrape son verre pour trinquer avec le jeune homme avant d’en boire une gorgée. « Vous n’êtes pas du genre à briser le cœur des gens alors. » elle lui dit avec un petit sourire amusé, déposant son verre sur la table. Cela n’empêche en rien ceci et puis, cela n’as rien à voir, c’est vrai. Enfin elle suppose qu’on a déjà dû lui dire plusieurs fois et elle se met à rougir en pensant à sa connerie.
Elle se mordille la lèvre à sa question. Il veut la revoir ? Ce n’est pas le genre de choses qu’on lui dit ou du moins, elle a jamais vraiment eu de relations durables. Elle est totalement maladroite dans le sujet mais il ne va pas lui passer la bague au doigt, pas vrai ? Elle n’a même pas vraiment le temps pour se poser avec quelqu’un. Elle panique toujours quand elle a l’impression de ne plus trop maîtriser et qu’elle ne sait pas quoi faire. « Ce n’est rien pour la robe, ce n’est pas grave. » Ce n’était pas ce qu’elle pensait au début, et c’est vrai qu’elle y tient un peu à cette robe. Parce qu’elle n’en possède pas des masses nons plus alors elle s’attache et s’accroche à ce qu’elle a. « Mais si vous voulez vraiment me revoir alors.. » Elle s’approche un peu plus de lui, jouant avec le feu et son regard se plongeant dans le sien. « Je travaille à Fortitude Valley. » Elle lui lance alors en reculant un peu ensuite. « Je vais peut-être croire que vous êtes un harceleur maintenant. » Elle lui lance en rigolant alors, alors qu’elle ne le pense pas cette fois.
Il n'a pas l'habitude d'agir de la sorte et il se dit que vu tout ce qui a pu se passer aujourd'hui, il devrait arrêter de vouloir avoir le contrôle de sa vie, il devrait se laisser aller pour une fois. Et c'est sûrement ce qu'il fait, il essaie de séduire, essaie de faire en sorte qu'elle finisse contre lui. Mais non, ça ne se passera pas comme ça, il en a envie mais pas vraiment. Puis il a une famille, est-ce qu'il peut faire ça déjà ? Sûrement pas. « Ne vous excusez pas. » prononce t-il en souriant avant de passer une main dans ses cheveux et il la regarde en haussant les épaules « Je dois sûrement en briser mais sans le vouloir à mon avis. » Enfin peut-être qu'il le fait mais il ne s'en préoccupe pas. Il n'a pas le temps, préfère s'occuper de ses enfants et du bien être de sa fille qui ne comprend pas pourquoi sa mère n'est plus là, pourquoi elle ne vient plus la bercer le soir. Mais en tout cas, ce qu'il sait, c'est qu'il veut revoir la brune. C'est la seule chose qu'il pense. Il s'humidifie les lèvres et prend une gorgée de sa boisson « J'y tiens. » Après tout, il aurait voulu qu'on fasse la même chose pour lui si on lui avait flingué sa chemise, ou même son costume. Son regard qui se plante dans celui de la brune, Rhys sourit en coin « Intéressant. Je viendrais vous voir, un jour. » Il ne lui dit pas quand, peut-être que ça lui plaira, quand ça lui toquera. « Et je ne suis pas un harceleur. » prononce t-il en laissant courir son index le long du bras de la brune et il regarde son téléphone, trois appels de sa soeur. « Par contre, je vais devoir y aller... Je pense que mes enfants ont décidé de faire vivre un enfer à ma soeur... » il rit un peu avant de noter son numéro de téléphone sur un dessous de verre pour le lui donner « J'attend de vos nouvelles. » sourit-il avant de déposer un billet pour payer sa consommation et celle de la demoiselle pour finir par retourner chez lui, pour voir ses monstres. Mais ceux qui ont son coeur, pour toours.