@Sybille MacLeod & Moana Brook Sur la route direction Gold Coast
ϟ Grosse valise à la main, Moana ferme enfin la porte de sa maison. Elle ne part pas si longtemps que ça d'ailleurs car dimanche après-midi elle sera de retour. Mais la jeune tahitienne avait tellement peur d'oublier quelque chose que sa to do list des choses à prendre était énorme. Sa sœur Heïana le lui avait fait remarquer d'ailleurs que ce n'était pas la peine d'emporter sa chambre pour un jour et demi. Elle avait une heure de marche pour rejoindre la gare. Y aller en vélo aurait été tout simplement impossible alors elle n'avait pas le choix. Il fait froid dehors alors ça ne pourra que la réchauffer, d'ailleurs. Heureusement parce que si ça aurait été en plein été elle serait sans doute arrivée à la gare en sueur. Des fois, Moana aimerait tellement avoir un balai comme les sorcières ou même claquer des doigts comme le personnage Joséphine dans Joséphine l'Ange Gardien pour arriver en quelques secondes là où elle souhaite aller.
Sur son chemin, la jeune femme croise deux élèves de sa classe en train de s'embrasser. Visiblement cupidon était enfin passé, depuis le temps qu'ils se tournaient autour pensa Moana intérieurement. Plus loin, elle faillit se prendre un jeune homme qui partait comme un voleurd'un magasin. Elle râla parce qu'il n'avait même pas eu la décence de s'excuser en plus ! Quelqu'un de malpoli l'aurait probablement déjà traiter d'idiot du village pour ce comportement mais pas elle non. Rien d'anormal ensuite jusqu'à son arrivée à la gare. Moana devait attendre patiemment que le numéro de la voie s'affiche sur le grand écran. Il fallait qu'elle canalise son stress parce que prendre ce moyen de transport c'est beaucoup pour elle. Une petite fille qui faisait le pitre devant sa mère la fit bien rire et ça l'avait aidé à penser à autre chose l'espace d'un instant.
Voix 6. Le train arriva, Moana rentre à l'intérieur non sans une once de peur. Si elle aurait pu, elle serait aller rejoindre ses amies à Gold Coast à pieds ou en vélo mais là aussi c'est impossible car trop loin. Il n'y avait pas l'air d'avoir grand monde, dans le wagon dans lequel elle se trouvait ils étaient quatre tout au plus pour le moment. Elle prit ensuite sa tablette, ses écouteurs puis lança le film qu'elle avait commencé hier avec les loups-garous, son préféré. Alors qu'elle regardait la scène qu'elle déteste -parce que son personnage favori est le bouc émissaire de son village- le train s'arrête. Au début elle n'y prit pas garde jusqu'à ce qu'elle distingua à travers le son de son film une voix qui résonna dans le haut parleur du train. « Pour des raisons techniques, ce train ne peut poursuivre sa course pour le moment. Merci pour votre compréhension » Moana s'exclama aussitôt à voix haute. « Mais non on ne peut pas faire ça ! Je suis sûre qu'un corbeau à lancer une malédiction sur ce train ! »
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Sybille n’attend pas que les portes soient complètement ouvertes pour essayer de se faufiler à travers les portes du train qui vient à peine de s’arrêter devant elle. Les billets et places ne sont pas numérotées, donc c’est au premier qui trouve la meilleure place. Il n’y a pas foule sur les quais, donc tout le monde trouverait place à son goût. Déjà, la jeune australienne avait attendu sur la troisième voie jusqu’à ce qu’elle se rende compte trois minutes avant le départ qu’elle n’était pas sur la bonne depuis le début. A s’en sentir honteuse car elle était arrivée une demi heure en avance pour être certaine de ne pas le louper, elle avait attendu en avance un train qui n’arriverait même pas sur le bon quai … Sybille avait toujours été ce genre de personne qui devait se faire violence, car elle était la première debout mais toujours la dernière arrivée, au final. Elle détestait être en retard mais c’était comme si c’était une obligation pour elle, à chaque fois elle arrivait en retard. Cette fois-ci elle n’avait vraiment pas le choix, surtout que le prochain train qui allait à sa station partait deux heures après celui-ci, elle raterait son rendez-vous, bref elle devrait dans la catastrophe y aller autrement. Elle devait cette fois-ci s’arrêter à la station Nerang. Elle aurait très bien pu y aller en voiture, mais sa conscience lui avait dit non. Mais surtout, elle pouvait continuer à travailler sur son PC sur le trajet. A vélo, c’était impossible avec son sac. Finalement, le train était la meilleure option. Par contre elle savait qu’elle détesterait déjà ce trajet, car normalement, c’est le train qu’ils prennent pour aller à Dreamworld, ou tout autre parc qu’elle adore plus que tout. Cette fois-ci c’était un rendez vous pour l’association, ce qui était finalement moins fun. Même si elle en avait hâte, l’idée d’aller à un parc d’attraction sur la côte lui montait à la tête, et maintenant elle planifiait déjà ça. Surtout qu’elle savait qu’elle n’aurait pas à supplier son meilleur ami pour y aller.
Elle n’a qu’un sac à dos, son préféré, celui avec les quelques pin’s dont personne n’a l’autorisation de toucher (elle a trop peur qu’on lui vole ou qu’on les abîme), qui comme le sac d’Hermione Granger peut avaler beaucoup plus qu’on ne peut le penser. Son ordinateur portable a son petit emplacement, elle y a emmené aussi tout son bordel, mais il n’est pas si lourd, finalement. Elle a l’allure d’une exploratrice, mais elle en est bien loin. Ses chaussettes remontées colorées lui font plutôt l’allure d’une fille qui part en festival. Pressée, elle se dépêche d’arpenter la voiture. Elle ne sautille pas, mais presque, elle joue avec les têtes des sièges dès qu’elle en dépasse un, et ses yeux se posent sur toutes ces possibilités. Les places de quatre dans le train sont ses préférées. Sybille déambule dans l’allée comme une gamine de dix ans, jetant son dévolu sur ces quatre places au fond de la voiture, pouvant apprécier la table, mais surtout, afin de pouvoir garder une place pour son sac à dos ; ce qu’elle n’aurait pas fait si le wagon était blindé. Il aurait d’ailleurs gêné à ses pieds, et si elle l’avait gardé sur ses cuisses, on n’aurait plus vu sa tête. Au moins, le trajet, même s’il serait court, serait dans le calme vu le nombre de personnes qui la rejoignent. Quatre, cinq, tout au moins. Ce n’était pas plus mal pour l’heure à laquelle les voyageurs se trouvaient.
A peine assise sur ce siège presque confortable, elle déballe plusieurs affaires sur la tablette qui se trouve entre elle et le siège vide d’en face, puis pose son sac sur le siège près d’elle, côté fenêtre. Elle y a sorti son casque, son chargeur qu’elle s’empresse de brancher pour son smartphone, un petit carnet, et visiblement, une grosse barre de chocolat. On aurait pu croire qu’elle faisait ça machinalement, qu’elle avait l’habitude des trains, qu’elle faisait ça tous les jours. Enfilant son casque sur ses oreilles sans attendre, elle choisit sa playlist préférée, celle où on y trouve Charli XCX beaucoup trop de fois : la playlist de la bonne humeur, comme elle aime en plaisanter. Le train démarre. Soufflant un bon coup, elle prend ses aises, se tassant sur son siège, elle remet l’une de ses mèches derrière ses oreilles alors qu’elle observe les voyageurs qui l’ont rejoint. Une jeune femme s’est installée sur l’une des places près d’elle, deux hommes au look businessman se sont posés un peu plus loin. Alors qu’elle en profite pour répondre à un texto reçu il y a quelques minutes, elle remarque la jeune femme près d’elle un peu contrarié. Cette dernière laisse échapper quelques mots que la jeune brunette n’a pas su entendre avec son casque à cause de la musique bien trop fort. Par ailleurs, elle remarque que le train s’est arrêté sur les voies, elle décide donc de retirer son casque quelques secondes, intriguée car elle sait qu’il n’y a pas d’arrêt par ici. « Qu’est ce qu- », lance finalement Sybille, prête à demander à la jeune femme ce qui se passait et s’ils avaient parlé dans le micro ; mais elle est coupé dans son élan bien plus rapidement qu’elle ne le pense. « … une intervention est en cours. », la voix grave et robotique n’est pas la plus plaisante, et son message l’est encore moins. « Oh pitié, non. Pas ça ... » Sa tête vacille en arrière, d’un réflexe désespéré. Finalement, elle fait descendre son casque autour de son cou. « Pitié, pas une demi-heure comme la dernière fois … » En vérité, elle n’aurait jamais râlé si elle n’avait pas eu de rendez-vous. Quoique arriver à dreamworld avec une heure de retard, et donc une heure en moins de sensation forte, c’était pas drôle non plus. Elle était déjà prête à prier. Avec un peu de chance, ça ne durerait que quelques minutes. Ça ne servait à rien de paniquer. « Toujours entre deux stations, sinon c'est pas drôle ... » lance la jeune australienne, finalement, vers la jeune femme à ses côtés, avec un petit sourire. Même le scénario catastrophe n'arriverait pas à lui retirer sa bonne humeur.
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ϟ Étrange tout de même vu l'heure qu'il était de voir aussi peu de monde. Que ce soit n'importe quel moyen de transport utilisé en général, cette heure-ci est une heure de pointe. Mais peut-être pas lorsqu'on prend le train ? Après tout, elle le prend quasiment jamais depuis l'accident de voiture et même avant en y repensant. Enfin l'avantage principal avec ça, c'est qu'il avait été inutile de jouer des coudes pour rentrer en premier et avoir une bonne place vu que c'était emplacement libre. Le second, c'est qu'elle avait pu s'étaler librement sans gêner la personne à ses côtés. Avoir son sac entre ses jambes ou sur ses genoux pendant tout un trajet ce n'est pas ce qu'il y a des plus agréables non plus. Regarder ce film l'aidait aussi grandement à oublier où elle se trouvait actuellement et surtout qu'elle n'avait pas le contrôle du véhicule. Mais ça lui provoquait un léger mal de tête et d'estomac à rester les yeux rivés sur l'écran. A sa connaissance elle n'avait pas le mal des transports avant. Mais peut-être qu'en les utilisant moins ça le fait provoquer tout compte fait. Manquerait plus que ça…
Le train qui s'arrêta d'un coup là comme ça, c'était vraiment la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Heureusement que le freinage avait été délicat, auquel cas ça aurait donné une raison de plus pour râler. Déjà elle regrette vraiment de s'être laissée tenter par ce weekend. Elle n'aurait pas du et voilà dans quelle situation elle se retrouvait maintenant ; bloquer dans un train au milieu de nul part. La panique commençait à s'emparer d'elle et la première chose qu'elle fit c'est de regarder tout autour d'elle. C'est vrai qu'elle n'avait pas tellement prêté attention aux personnes présentes dans ce wagon. Une jeune femme qui avait l'air d'avoir un âge plutôt proche du sien, ce qui la rassurait un peu mais pas les paroles qu'elle venait de prononcer en revanche. « C'est… c'est récurent ce genre de chose ? » qu'elle lui demande en balbutiant. « Et ça dure aussi longtemps à chaque fois ? » Elle avale péniblement sa salive rien que de penser à la réponse. Elle devait sûrement avoir changé de couleur à ce même moment pour passer au blanc fantôme. « Je peux pas rester là. » s'exclama-t-elle aussitôt. « Entre être dévorée par un loup-garou et rester à mourir dans un train, je crois que c'est la dernière la pire. Rester des jours sans provisions, ni eau ni nourriture sans sortir de cet endroit. Se faire peut-être percuter par un train et finir écrabouiller ou alors le wagon qui se détache. Ou s'il y a un terroriste parmi nous et qui va tuer tout le monde ?" C'est vraiment tragique et la jeune femme doit la prendre pour une personne bizarre mais non, Moana n'a vraiment pas envie de mourir dans un moyen de transport. C'est pire que toutes les autres morts possibles à ses yeux.
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L’idée de la plaisanterie n’avait pas été si bonne. La jeune femme de l’autre rangée à laquelle la jeune brunette avait fait cette petite remarque sur le ton de la plaisanterie commençait à paniquer ; c’est du moins ce qu’elle comprenait. Lui demandant si c’était une chose récurrente et si c’est toujours aussi long, elle se tourne à nouveau vers elle, laissant tomber l’un de ses écouteurs pour pouvoir l’entendre un peu mieux. « Noooon … Non. Ça arrive pas si souvent, au final. » Sybbie hausse les épaules, reprenant sa position favorite du train : celle de la tête contre le dossier et les jambes étirées. « Juste que ... quand ça arrive, il faut prendre un peu son mal en patience. » continue-t-elle, alors que sa voisine de ranger commence à paniquer totalement, lui annonçant qu’elle ne peut pas supporter ça. Finalement sa tête se tourne à nouveau vers elle, totalement désemparée. L’humeur détendue de la jeune MacLeod était mise à rude épreuve. Ses idées farfelues ne s’arrêtent pas, surtout lorsque celle ci termine par s’imaginer un acte de terrorisme. La brunette se relève soudainement de son siège, à être droite comme un i. « Quoi ? Non non, dit pas ça, tu déconnes ? Mon dieu, tout le monde va commencer à paniquer ! », passant la tête dans le couloir du wagon, espérant que les autres personnes ne l’aient pas entendu, et commencent à paniquer. Fort heureusement, personne n’y avait prêté attention. « C’est sûrement un soucis de rails. Intervention, intervention … ça peut être tout et n’importe quoi. », essayant de se montrer la plus convaincante possible. « Panique pas, vraiment. », continue Sybbie en laissant ses écouteurs et son smartphone sur la tablette devant elle. « Et puis, tu sais, l’être humain peut vivre des jours et des jours sans boire ni manger ? », pensant que la jeune femme à ses côté plaisantait pour ce qu’elle venait de dire. D’ailleurs, elle enchaîne : « C’est vraiment incroyable, je sais. Au pire, ça nous fera un bon jeûne. » Tournant la tête à nouveau vers elle, elle compris que ce n’était pas l’idée du siècle. Mais parler sans réfléchir, elle connaissait bien. Plaisanter, encore plus. « Je déconne ! » Sybille éclate de rire, voyant le visage de sa pauvre voisine. « On ne va pas mourir. Ni de faim, ni de rien du tout. » La dernière fois que Sybille avait réconforté quelqu’un dans un transport en commun, c’était dans l’avion. Elle ne se doutait pas qu’une panne de train pouvait faire paniquer d’autres personnes. Il faut dire qu’il en fallait pour la faire paniquer, elle. Quand lorsque vous êtes à deux doigts de mettre le feu chez vous pour des brownies, vous ne craignez plus rien. « En plus, on a déjà fait quelques mètres alors on peut plus revenir en arrière. » Comme l’avait de toute façon indiqué la voix robotique du contrôleur de train, ils devaient tous patienter ici. Pour Sybille, c'était inutile de paniquer. Elle était prête à envoyer un texto à son collègue de réunion, elle savait qu’elle ne serait pas à l’heure vu les minutes qui defilaient. « Tu habites à Brisbane ? » continue la jeune brune comme si de rien était. « J’ai remarqué que nous étions sur le même quai. » Détendre l'atmosphère était le meilleur moyen de la calmer. Espérant qu’elle ne la prenne pas pour une stalkeuse, ceci dit. Le côté social de Sybille revenait toujours au galop, et c’était avec cette aisance qui lui est naturel qu’elle arrivait toujours à discuter avec le premier inconnu, comme s’ils se connaissaient depuis des années. Son père lui disait toujours que ça lui jouerait un tour, un jour. Mais à la vue de la petite frimousse de sa voisine à peine plus jeune qu’elle, elle lui vouait déjà une certaine confiance.
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ϟ Vraiment, c'était la pire idée de l'année d'avoir voulu aller à Gold Coast avec ses amies ! Moana avait pris sur elle pour les rejoindre et faire un truc cool avec elle et ne pas se sentir exclue de son groupe pour une fois mais elle gagne juste à être enfermée dans le train. Tout ce qu'il ne fallait pas pour la faire paniquer ! La prochaine fois, elle s'abstiendra de faire quelque chose qui diffère de ses habitudes. Tant pis si elle ne fait plus ce genre d'activité ou de sortie avec ses amies. On lui fait ça une fois, pas deux. Ceci dit, Moana est encore heureuse qu'il n'y ait qu'une personne, une jeune femme qui a peut-être presque son âge d'ailleurs dans le wagon. Faire des crises de panique dans un endroit rempli, non merci. Enfin pour le moment elle n'est pas rendue à faire ça mais elle sent que oui peut-être ça va arriver. « Oui mais faut attendre combien de temps ? » Elle réitère sa question Moana parce qu'elle veut avoir une notion de temps parce qu'elle calcule absolument tout la brune. Elle se relève droite comme un i sa voisine, bon c'est vrai qu'elle était pessimiste Moana mais son but n'est pas non plus de provoquer une émeute de panique dans le train. « Non c'est pas ce que je voulais dire mais… on voit des trucs tellement dans ce style aux informations ! En Europe, il y a eu quelque chose comme ça il y a plusieurs années. » Ouhais bon faudrait peut-être qu'elle se taise vraiment. « Laisse tomber ! Je voulais pas être tragique. » La petite tahitienne envie tellement cette inconnue qui garde sa joie de vivre malgré tout et surtout, qu'elle soit là parfaitement détendue. Enfin ceci dit peut-être plus trop dans le fond avec cette histoire que Moana lui avait sortie… « Je sais oui mais… c'est impossible pour moi de ne pas rester sans manger ! Je suis beaucoup trop gourmande. Trois heures c'est trop déjà. Boire ce n'est pas un drame. » Elle est totalement en train de raconter sa vie à une inconnue, c'est pas forcément la meilleure des choses à faire soit dit en passant. Mais trop occupée à paniquer elle fait même pas attention. Bon ce ne sont pas des informations de la plus haute importance non plus. Elle a raison la blonde, c'est malheureusement impossible de faire demi-tour maintenant. « J'aimerai bien pourtant que ça soit possible. » lança-t-elle songeuse. « Euh… oui j'habite à l'Ouest de Brisbane précisément. Ceci dit ça fait un an et demi que je suis revenue parce qu'avant j'étais en Polynésie française. C'est très beau là-bas. » Elle donnerait beaucoup pour s'y trouver là maintenant. « Enfin je pense qu'au vu de ma tête, ça doit se voir que j'ai des origines de là-bas. » Ou du moins d'une petite île océanienne parce qu'il y en a plein et que c'est pas forcément évident à vu d'oeil comme ça que c'est précisément Tahiti. “Tu viens de Brisbane toi aussi ou tu as des origines d’ailleurs ?” questionna la brune.
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La curiosité avait piqué la jeune Sybille mais cette dernière lui rendrait bien, également. Elle avait cette fois-ci la chance d’avoir en face d’elle quelqu’un d’aussi ouverte qu’elle, ou du moins qui a de la conversation. Étant tombée de nombreuses fois sur ces personnes qui n’aiment pas entamer la discussion dans les transports en commun, elle en était bien satisfaite actuellement.
Lorsque cette dernière ne peut s’empêcher de lui avouer qu’elle ne tiendrait pas sans manger quelques heures seulement, elle en lâche un rire sincère, pensant réellement qu’elle blaguait. De son côté, elle ne s’était jamais défini réellement comme une personne “gourmande” mais elle s’en été montré digne toute sa vie. « Ok, finalement, je retire ce que j’ai dis, c’est un drame. Moi qui pensait manger là-bas … J’aurais peut-être dû prendre les cookies que mon colloc’ m’a presque forcé à prendre en partant. », terminant en mimant une mine triste, elle termine par en rire, sachant que jamais elles n’auraient de soucis à se ravitailler. Ou alors c’était seulement son côté optimiste ? « J’déconne. » Comme si Clément lui aurait laissé ses derniers cookies.
Ses yeux se baladent pour se poser sur ses boucles lorsque cette dernière lui raconte alors ses origines, presque plus bavarde que Sybille en temps normal, ce qui lui élargit son sourire à nouveau. Éclipsant toutes les autres informations qu’elle lui donne, la jeune australienne rebondit sur l’info qu’elle trouve la plus ‘folle’, en ayant presque envie d’en savoir plus. « De Polynésie française ?! » Elle soutient ses paroles d’un signe de tête, et se replace sur son siège moelleux, les mains entre ses cuisses comme quand elle veut les réchauffer. « Mais c'est énorme, trop cool. Par contre, tu dois trouver ça tellement morose Brisbane à côté … », songeant à toutes ces images qui se battent dans sa tête, qui sont pour la plupart de véritables cartes postales, de ce que la plupart peuvent imaginer lorsque l’on parle de Polynésie française. Elle laisse échapper à nouveau un rire discret et naïf lorsqu’elle lui dit qu’elle aurait pu deviner ses origines à sa tête, puis enchaîne sur sa question. « Moins fun, j’suis née à Sydney. Puis on a déménagé à Brisbane quand j’avais - genre - dix ans. » Les années défilaient à une vitesse supraluminique, que même elle pensait que c’était hier. Mais pas du tout, finalement. Et dire qu’à dix ans elle pensait qu’ils rentreraient rapidement à la capitale, elle était toujours ici en ce moment même, à Brisbane. Mais finalement mieux que jamais. « Mais sinon on est écossais. Mon père est né à Edinburgh. Mais ma mère était de Sydney. » lui avoue-t-elle, dans un soupir. C’était beaucoup moins exotique, mais elle en était autant fière que son interlocutrice.
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ϟ Moana a vraiment honte de se montrer comme ça, en pleine crise de panique. Bon ce n’est pas une grosse crise pour le moment, juste une petite mais si au fur et à mesure l’angoisse monte en elle et bien là… ça le sera. Elle espère sincèrement ne pas en arriver là ! Elle sent aussi que la jeune femme essaie de la rassurer, de diverger sur autre chose comme elle peut avec de l’humour mais ça a du mal à avoir l'effet escompté sur la petite polynésienne pour le moment du moins. Moana aimerait ne pas avoir cette peur, pour ne pas se mettre dans des situations un peu... gênantes comme celles-là. Mais bon, elle sait très bien qu’elle n’y peut pas faire grand-chose. Elle aimerait pouvoir se contrôler, mais sa peur est un concept qui lui échappe totalement. Même après tant d’années à se rendre chez un psychologue elle a pas l’impression que ça fera quelque chose un jour… C’est vraiment triste d’avoir une telle peur comme ça surtout avec les transports terrestres. « T’aurais dû prendre les cookies, c’est une grave erreur ! En plus c’est super bon. » ajouta-t-elle d’une petite voix. Son grand péché mignon avec le chocolat, elle aussi avait prévu de manger en arrivant à Gold Coast mais visiblement ses plans vont être modifiés … Maintenant qu’elles commencent à discuter de son île, de leurs origines ça semble détendre un petit peu Moana. En même temps, elle est si fière d’être à moitié tahitienne. « C’est vrai que… c’est très différent. Mais je suis née et j’ai vécu à Brisbane avant donc disons que je suis habituée à la morosité de cette ville. » A Tahiti la nature est prédominante, y’a du soleil et de la couleur dans les rues. Alors qu’à Brisbane, ce sont les constructions qui ornent le paysage. Papeete bat à pleine couture Brisbane quand même sur plein de points alors... que le gris des bâtiments aille se rhabiller ! « Moi aussi je suis partie j’avais presque dix ans. Enfin j’allais avoir presque douze ans pour être précise. » C’est clairement un détail sans importance et Moana se demande vraiment pourquoi elle est obligée de le rajouter… « Sydney ça a l’air tellement cool ! Mon petit-ami il vient de là-bas aussi. » Romeo avait promis de l’emmener un jour, lui qui avait passé une bonne partie de sa vie dans cette ville dont il lui vantait longuement les mérites. « L’Ecosse ça a l’air pas mal aussi. » En fait elle aimerait bien visiter toute le monde entier mais l'Europe en particulier. « C’est vrai que les gens de là-bas se baladent tout le temps avec un kilt et une cornemuse ? » demanda-t-elle curieuse. C’est un bon vieux cliché sans doute mais autant demander pour ne plus être bête même si Sybille doit sûrement trouver cette question totalement débile.
Avant que sa camarade de voyage ne répondent les haut-parleurs se remettent à grésiller, annonçant ensuite que le problème avait été résolu et que le train allait pouvoir continuer sa route. Enfin le calvaire était terminé, Moana pouvait souffler. Jusqu'à leur arrivée, elles avaient continué à parler et elles s'étaient échangées leurs numéros. Cet incident lui avait quand même permis de rencontrer une nouvelle jeune femme et peut-être une nouvelle amie qui sait ?