Il est vrai que j'aurais pu continuer mon chemin sans même me poser de questions. Être un simple témoin dans la foule, du genre de ceux qui s'en foutent. Cela aurait probablement été bien plus simple. Mais il avait fallut que le destin fasse tomber Dylane entre mes bras, littéralement, et désormais je ne me vois pas l'abandonner face à ses larmes et son chagrin. Elle a besoin que quelqu'un la guide tant tout doit lui sembler flou et incertain. « Merci sincèrement pour tout » Une nouvelle fois, je lui souris tendrement. Je tâte mes poches à la recherche d'un mouchoir qui pourrait soulager son nez encombré et ses yeux trempés, mais je ne trouve rien, pas la peine de demander autour de moi tant nous sommes seuls.

C'est en douceur que l'on entame le chemin vers Bayside. Je m'assure qu'elle garde son équilibre tant sa respiration est hachuré par ses larmes et ses sanglots. Tous les dix pas, j'ai peur qu'elle ne s'évanouisse en prenant pleinement conscience de ce qui vient de se dérouler à l'instant. Pourtant, elle garde la tête haute Dylane. Pleine de questions surtout que je tente d'élucider du mieux que je peux alors qu'en réalité je ne sais rien. On a pas souvent affaire avec la justice chez les Fitzgerald, encore moins pour ce genre d'affaire. Ce serait bien trop honteux. « Je sais même pas quoi dire et puis la presse qui va s'en mêler. » Il faut croire, qu'il n'y a pas que dans ma famille que l'on doit éviter ce genre de situation, éviter de faire des vagues surtout. « Je comprends. » Bien plus qu'elle ne pourrait l'imaginer en réalité. Elle préfère détourner la conversation et je ne lui en tient pas rigueur. Tout ce qui pourra l'aider à tenir me semble être la meilleure des choses. Alors, on parle musique. « Tu produis quel genre ? » Selon mon frère, un peu de tout. Selon mon avis personnel, tout est bien différent. « Je m'arrête pas vraiment sur le genre, mais plutôt sur ce que l'artiste veut dire, quel message il cherche à faire passer. Je veux faire de la musique qui compte pour les gens. » Cela sonne si simple quand en réalité, on me prends souvent pour un déluré qui ne sait pas ce qu'il veut. Les gens se trompent bien trop souvent à mon égard.

« Je vis juste là » Nous voilà arrêter face à une belle et grande demeure. « J'ai ... peur de rentrer, c'est con hein. » Pas tellement lorsque l'on voit la voiture de police garer devant chez elle. « On a encore cinq minutes. » Personne ne sait qu'on est ici, elle peut encore respirer un peu avant de devoir tout affronter. « Prends le temps dont tu as besoin. » Et je laisse le silence nous englober, voir si elle a encore besoin de parler. J'attends simplement à ses côtés.