Le Deal du moment :
LEGO Icons 10331 – Le martin-pêcheur
Voir le deal
35 €

 rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences

Anonymous
Invité
Invité
  

rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences Empty
Message(#)rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences EmptyLun 03 Aoû 2020, 22:15

be courteous to criminals. let them finish their sentences. :l: feat @rudy gutiérrez & birdie cadburry ღ août 2019

Est–ce qu’elle se sent anxieuse ? C’est comme demandé à un poisson s’il ne boit pas la tasse ; c’est ridicule et ça n’a pas de sens. Birdie n’a jamais une once d’anxiété en elle, elle n’a jamais connu les désarrois et les inconvénients du stress. Peut–être que ce qu’elle s’enfile de temps en temps y est pour quelque chose. Maybe. Mais elle n’a pas besoin de tout ça pour planer, pour être un peu plus libérée des demandes sociales et des normes dictées par une société qui n’en a rien à faire de ses déchets. Elle n’est pas nerveuse parce que c’est justement pour un de ces déchets qu’elle se tient là, devant le grillage, heure des visites ouverte, attendant (im)patiemment sa carte de visiteur. Même si elle y aurait sa place – mais ça, plutôt crever que de dévoiler – Birdie a les yeux curieux qui se promènent sur les bâtiments. Mélangée à la foule qui se presse pour rejoindre un proche, elle est de ceux qui prennent le temps parce que c’est une atmosphère spéciale et un décor aussi froid qu’atypique. La sensation d’être coupée du monde, de ne pas pouvoir s’échapper – ha, y a forcément eut des idiots qui ont bien tenté un jour. Voire même plusieurs. Elle en a vu, des reportages, sur les prisonniers qui ont établi un tunnel vers la sortie, soir après soir, suée après suée. Aussi impressionnant que dramatique, de pauvres fous qu’on ne pouvait qu’être fasciné par leur témérité.

Même s’ils ne restent que des idiots et des imbéciles parce que la cavale, ce n’est pas mieux.
Birdie vit avec le sentiment depuis un an maintenant, sans pour autant s’être échappée d’une prison. Non, elle a simplement fui une scène macabre. Une carcasse de voiture. En oubliant ce qu’il y avait dedans – parce que malheureusement, les voitures qui conduisent toutes seules n’existent pas encore. Dans un sens, la fuite reste la même et Birdie a peut–être quelque part l’estomac qui se tord. Parfois. Peut–être. Un peu. (Souvent.)

Mais là n’est pas le malheur à penser. Bien au contraire, elle n’est pas là pour ruminer – elle ne le fait j a m a i s – mais au contraire, pour essayer de rendre la journée bien triste d’un habitant forcé de ces lieux. D’accord, sûrement que d’envoyer des lettres à plusieurs inconnus – pas de simples citoyens, non, des détenus – n’a pas été l’idée la plus safe qu’elle est pu avoir dans sa vie. Mais elle s’ennuyait, Birdie, et quand elle s’ennuie, elle a encore plus d’idées saugrenues qui débarquent dans sa tête. Elle a le temps de penser et d’imaginer et au lieu d’écrire dans son carnet que personne ne lira, pourquoi ne pas essayer de prendre la plume pour quelqu’un qui lira et qui pourrait ressentir quelque chose en lisant ses mots ?
(ou au moins, apprécier le parfum. ou les paillettes ou les plumes qu’elle aura collé. qu’importe.)

« Asseyez–vous là, il va arriver. »
« C’est pas la politesse qui vous étouffe, hein. »

Le mauvais ton est palpable, la mauvaise humeur soudaine aussi. Les prisons et leurs surveillants, les prisons et leur capacité à prendre les gens pour des choses, même les visiteurs. Y a pas à dire, ça lui hérisse les poils de cheveux à Birdie. L’autre lui rend un regard de travers et la Cadburn lui tire la langue comme une gosse le ferrait avant de glisser avec un air de défi sur le côté. Donc pas sur le banc qu’il a choisi mais l’autre. « J’ai dit ici, pas là–bas. M'faites pas perdre mon temps, ma jolie, ou je demande à ce qu’on vous vire d’ici. » Ma jolie. Elle a gagné le droit de lui foutre un pain ou pas? Mieux vaut essayer de se maitriser. Alors elle se contente de crisper ses doigts entre eux, à défaut de ne pas pouvoir les élancer sur sa sale face. « Ça change quoi qu’on soit là ou ici ? Ils sont spéciaux ? Celui–là va me permettre de lire dans ses pensées et celui–là, on peut découvrir le Pays des Merveille en dessous ? »

En pleine confrontation avec l’officier que Birdie ne voit même pas que le papier est devenu réalité. Sur deux jambes, s’avançant vers eux – la raison de la visite de la blonde. Même si cette dernière semble trop occupée à emmerder le surveillant pour le voir. Oh Birdie.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences Empty
Message(#)rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences EmptyMar 04 Aoû 2020, 00:08

À l’école, Rudy était le genre de gamin à refuser d’écrire ses rédactions. Parce qu’il faisait des fautes à chaque mot, et surtout parce qu’il avait une écriture illisible. Il se justifiait auprès de ses professeurs en leur confessant que c’était une perte de temps et que ça arrangerait tout le monde s’il se contentait de dicter ses idées. Évidemment, ils n’étaient jamais d’accord et il se prenait un zéro par refus de rendre son devoir. Alors quand un des gardiens lui a donné cette première lettre, il s’était dit que c’était une blague de mauvais goût de la part des officiers. Sauf qu’il l’a ouverte, par curiosité, et a compris que ce n’était pas le cas. Il y avait du parfum, dessus, l’écriture était assez soignée et la nana dedans racontait sa vie, ce qui l’avait poussé à s’adresser à des détenus, ce qu’elle en retirait, ce qu’elle espérait après tout cela. Il a pris son courage à deux mains et a répondu, en demain à son codétenu de le corriger – mais ce type était pire que lui, niveau orthographe, alors ils se sont directement adressés à l’un des gardiens. Au milieu de tous ces connards qui font ce boulot pour assouvir leur besoin d’autorité, il y a quelques types sympathiques qui essaient vraiment de rendre la vie un peu meilleure aux prisonniers. Ce gars-là, il avait pris la peine de le lire et de le corriger, à chaque fois qu’il recevait une lettre de Birdie. C’est également lui qui lui a conseillé de l’inviter, même si ça ne se fait pas vraiment, de lui demander de lui rendre visite. Il lui a dit qu’elle ne risquerait rien et qu’il devait argumenter là-dessus, et ça a fonctionné. C’est aujourd’hui qu’elle vient lui rendre visite. Il se serait bien pomponné et mis sur son trente-et-un, Rudy, mais disons que le orange lui va bien au teint, et qu’il n’a pas trop le choix. Il a déjà la chance d’avoir eu accès au coiffeur de la prison, d’avoir son dégradé habituel dans les cheveux, ça lui donne l’impression de gérer au moins une chose sur lui-même. Il se demande comment ce sera, comment elle sera, elle, si elle va être timide ou excitée à l’idée d’être entre ses murs, s’il va la trouver chiante ou intelligente, belle ou laide, drôle ou ennuyeuse. Il ne sait rien, les papiers ne parlent pas suffisamment. Quand il arrive dans le parloir, c’est le gros balourd qu’il n’aime pas trop qui fait face à elle. Il le sait parce que c’est là qu’il est mené par son gardien, celui-ci le fait s’asseoir en face d’elle et lui retire ses menottes, puis se retire d’un pas. Rudy voit la tension – presque électrique – entre le gardien et la jeune femme. J’crois qu’on est bon, tu peux t’retirer gros. Il lui parle de la sorte parce qu’il est habitué, le respect des gardiens il ne l’a jamais eu et il faut dire que c’est réciproque. Les yeux glacés de Rudy se portent ensuite sur Birdie, face à lui, et il se sent bizarrement gêné. Salut, c’est sa seule façon de saluer les gens, il n’aime pas dire bonjour, il n’aime pas dire bonsoir, il est trop viril pour utiliser coucou. Salut, c’est bien, ça. Honnêtement j’pensais que t’allais te défiler, parce que j’vois pas trop l’intérêt de venir t’perdre entre ces murs avec un gars comme moi, mais j’suis content, ça va m’occuper un peu. Il hausse ses épaules alors qu’il pose ses coudes sur la table, regarde Birdie droit dans les yeux. Alors, ça vaut quoi la liberté en 2019 ? T’sais que j’ai passé mon nouvel an ici, alors j’sais pas trop si ça a changé dehors ou si ça pue toujours autant la merde. Il veut des ragots, il veut qu’elle lui parle de tout et de rien, après tout, elle est là pour ça. Et quand ils en auront marre de parler de bêtises, peut-être qu’ils aborderont des sujets plus sérieux ; comment ça se fait qu’elle supporte la compagnie d’hommes comme lui, pourquoi il est ici, pourquoi ils le sont tous les deux, finalement ?

@Birdie Cadburry :l:
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences Empty
Message(#)rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences EmptyMar 04 Aoû 2020, 00:45


« J’crois qu’on est bon, tu peux t’retirer gros. » Y a une troisième voix qui s’ajoute, aussi étrangère que celle de ce foutu gardien qui vient lui chercher des emmerdes alors qu’elle n’a rien demandé. Pour une fois. Elle déporte ses perles bleutées de ce qu’elle devrait qualifier d’homme – mais qui n’est visiblement que dans un état des plus primitifs dans ces lieux, sûrement de ces gardiens qui se croient tous permis parce qu’ils sont les petits chefs des environs et que rien ni personne ne pourra venir à l’encontre de son autorité puisque c’est lui, l’autorité et les autres, les détenus – sur celui qui s’approche, qui s’assoit alors qu’elle, elle est toujours debout. « Salut. » Le gros en question est sûrement parti, Birdie est sûre de l’avoir entendu grommeler et elle fronce du nez – par contrariété. « Il va m’attendre à la sortie, j’en suis sûre. Il aura même pété les pneus de mon van. On est d’accord que ça semble être le genre de type qui se venge comme le ferait un gamin de cinq ans, pas vrai ? » C’est une drôle de mise en bouche, une entrée en matière assez atypique. Au final, assez représentatif de Birdie, qui ne remplit jamais les cases comme il faut et qui ne fait jamais ce qu’on attend dans ce genre d’instant. D’ailleurs, c’est quoi, comme instant, tout ça ? La rencontre de deux stylos, c’est quand même assez unique.

La Cadburn finit par poser ses fesses – de mauvaise grâce parce qu’elle est exactement là où on lui a désigné d’être et ça ne lui plait pas. Mais Rudy est là, il prend vie, il devient quelqu’un plutôt que quelque chose, qu’un courrier, qu’une lettre. C’est assez étrange, ça retourne un peu le cerveau mais franchement, c’est plaisant. « Honnêtement j’pensais que t’allais te défiler, parce que j’vois pas trop l’intérêt de venir t’perdre entre ces murs avec un gars comme moi, mais j’suis content, ça va m’occuper un peu. » La jolie blonde lâche un ricanement parce que, hey, effectivement, elle aurait pu se dédouaner. Elle l’a déjà fait plusieurs fois dans le passé, pourquoi pas cette fois aussi ? Mais non, ce n’était pas envisageable, pour la simple et bonne raison que « j’étais trop curieuse pour pas venir te voir. En plus, j’ai rien d’autre de mieux à faire, on est tous gagnants au final. J’espère que t’es content parce que sinon, j’aurai cru que t’es déçu de la version originale et que tu préférais ce que t’avais imaginé. » L’idée de la rencontre réelle, Birdie n’a plus le souvenir de savoir qui l’avait lancé. Mais l’idée l’avait enthousiasmé et même si ce n’est pas l’environnement qui donne le plus envie de s’y précipiter, ça reste au moins une expérience. Bonne ou mauvaise, seules les prochaines minutes le diront. « Je suis pas un charlatan, tu remarqueras. Je suis bien une femme, j’ai bien la trentaine et je me ronge toujours les ongles comme le premier jour. » Et elle lui montre ses doigts pour prouver ses dires – son équipe d’ABC en est désespéré qu’elle se les ronge de la sorte, d’ailleurs. Comme si le public pouvait les voir quand elle présentait la météo, c’est totalement absurde.

« Alors, ça vaut quoi la liberté en 2019 ? T’sais que j’ai passé mon nouvel an ici, alors j’sais pas trop si ça a changé dehors ou si ça pue toujours autant la merde. » Birdie enroule une mèche de cheveux autour de son doigt tout en tapotant lentement son pied, ses yeux se perdant dans la rétrospectif des mois écoulés. « T’as manqué la naissance d’un nouveau petit royal anglais – comme si y en avait pas déjà assez, de la fin de Game of Thrones – je te raconte pas les débats, du décès de Karl Lagerfeld – son héritière est sa chatte. T’imagines autant de fric alors que tu craches des boules de poils, c’est fou. » Elle penche la tête en revenant sur Rudy. Il a les traits plus jeunes qu’elle aurait pensé. Mais tout aussi marqués, voire plus. Il a les iris profondes et la mâchoire carrée, le genre de types dont on ne sait jamais ce qu’il pense, ce qu’il va faire, ce qu’il est capable. Du pire, en tout cas, sinon, il ne serait pas ici. « Est–ce que ça te donne envie de sortir ou tu préfères rester terrer dans ta cage ? » Même s’il n’y a pas de bonne réponse puisqu’il ne sortira pas. Pas aujourd’hui, en tout cas.

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences Empty
Message(#)rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences EmptyLun 17 Aoû 2020, 14:03

Il va m’attendre à la sortie, j’en suis sûre. Il aura même pété les pneus de mon van. On est d’accord que ça semble être le genre de type qui se venge comme le ferait un gamin de cinq ans, pas vrai ? Elle ne lui dit pas bonjour. Ou alors, c’est sa manière à elle de le saluer tout en extériorisant une certaine gêne, celle qu’elle aurait pu avoir s’il n’y avait pas eu cet incident, s’ils avaient dû passer par un vieux « salut, ça va ? ». Il ne sait pas réellement comment prendre ses premiers mots mais une chose est sûre : ça le fait sourire, presque marrer. J’pense qu’un enfant d’cinq ans ça crève pas des pneus et ça attend personne à la sortie… par contre fais gaffe à ce qu’il te balance pas de l’eau, ou pire. Et pour le pire, il la laisse penser par elle-même ce que ça peut bien être. Pour Rudy, ce serait un fluide corporel, rien de très attirant. Elle s’assoit enfin face de lui et il lui confesse qu’il pensait qu’elle n’allait pas réellement venir. Il n’arrivait pas à trouver une justification suffisamment convaincante et s’était persuadé lui-même qu’il ferait face à une chaise vide jusqu’à être renvoyé en cellule. Elle lui a prouvé qu’il peut compter sur elle – au moins entre les murs de la prison – et c’est une attention qu’il n’oubliera pas de sitôt. J’étais trop curieuse pour pas venir te voir. En plus, j’ai rien d’autre de mieux à faire, on est tous gagnants au final. J’espère que t’es content parce que sinon, j’aurai cru que t’es déçu de la version originale et que tu préférais ce que tu avais imaginé. Je suis pas un charlatan, tu remarqueras. Je suis bien une femme, j’ai bien la trentaine et je me ronge toujours les ongles comme le premier jour. Sur ces quelques mots, elle lui présente ses mains pour prouver ses dires. Rudy regarde, puis relève son regard vers elle. Durant les échanges, par mesure d’équité, elle ne lui avait envoyé aucune photo – car lui, derrière les barreaux, il n’en avait pas le droit. Il s’était laissé à l’imaginer selon ses descriptifs et non, il faut avouer qu’il n’est pas déçu de la femme qu’il a en face de lui. Il reçoit peu de visites et voit peu de femmes, ces derniers temps, alors il est on ne peut plus ravi de la voir, elle. Elle est plaisante à regarder, ongles courts ou non. J’vais pas dire qu’t’es comme j’t’avais imaginé, ce serait mentir. T’es ni mieux, ni pire, ça m’plaît. Et il utilise le mot « ça » pour ne pas dire « tu », car il n’en est absolument pas à ce stade-là et il se doute qu’elle n’a pas envie de se faire draguer par le premier prisonnier venu. Oui, pour une fois, Rudy pense à ce qu’une femme désire avant de l’imposer. Car ici, il n’a pas le droit d’exiger quoi que ce soit, donc ce serait perdre son temps. Et moi alors, j’rentre dans les cases que t’imaginais, j’ai suffisamment la gueule du bandit ? Sur ces mots, il présente son visage de ses deux mains en lui souriant. Rudy n’est pas un ange et ça peut se lire sur son visage mais ça ne veut pas dire qu’il correspond trait pour trait à l’image qu’on se fait d’un malfrat. Il est un petit caïd, pas un mafieux. Finalement, il lui demande des nouvelles de dehors : qu’est-ce qu’il y a eu ces derniers mois ? Ils mentent, ceux qui disent qu’on peut facilement avoir accès aux informations et à la télévision dans les prisons. Du moins dans celle de Rudy, il n’y a pas tous ces avantages-là, ou alors ils sont très bien dissimulés dans une autre aile que la sienne. T’as manqué la naissance d’un nouveau petit royal anglais – comme si y en avait pas déjà assez, de la fin de Game of Thrones – je te raconte pas les débats, du décès de Karl Lagerfeld – son héritière est sa chatte. T’imagines autant de fric alors que tu craches des boules de poils, c’est fou. Il fronce les sourcils en entendant ce qu’elle lui raconte. J’savais que ce mec avait des troubles mais là… Il hausse ses épaules. J’pensais pas envier un chat un jour dans ma vie, t’vois. Il secoue son visage en imaginant le chat se faire servir des croquettes par des serviteurs, comme en Égypte. Chanceux, celui-là. Est-ce que ça te donne envie de sortir ou tu préfères rester terrer dans ta cage ? Il regarde un instant la jeune femme puis les agents derrière eux, avant de la regarder de nouveau. Tu m’aurais annoncé la troisième guerre mondiale que j’voudrais quand même sortir d’ici. Il se pince les lèvres. Pas que ce soit l’enfer sur terre, loin d’là, mais j’ai trop d’choses qui m’manquent dehors. Genre la moto. Il plisse les yeux. T’en fais, ou t’en as déjà fait ? À voir si elle connaît les sensations, si elle peut comprendre son manque.

@Birdie Cadburry :l:
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences Empty
Message(#)rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences EmptyVen 18 Sep 2020, 11:45


« J’pense qu’un enfant d’cinq ans ça crève pas des pneus et ça attend personne à la sortie… par contre fais gaffe à ce qu’il te balance pas de l’eau, ou pire. » Birdie jette un coup d’œil par-dessus son épaule, sceptique et presque faussement inquiète. « Au pire, je saurai comment lui rendre la monnaie de sa pièce. Je peux être assez imaginative quand je le veux. » Il est clair que ce n’est pas l’enfant de cinq ans en elle qui aurait fait ces choses–là. Mais elle n’est pas venue ici pour se prendre la tête avec un surveillant à la con. Elle détourne la tête pour poser ses yeux azurs sur ceux tout aussi perçants de cet interlocuteur qu’elle ne connait que via des lignes écrites sur du papier de prison. Être ici lui fout un frisson à l’échine qu’elle seule peut sentir, ses doigts qu’elle exhibe fièrement ne manquant pas de se lier entre eux une fois que sa bonne foi fut étalée. Comme si son épée Damoclès va lui tomber sur la tête maintenant. Qu’on va la reconnaitre, savoir qu’il y a marqué sur son front qu’elle est une meurtrière – involontaire mais le terme doit être celui–là, n’est–ce pas ? Avoir commencé une correspondance avec un détenu fut peut–être un moyen de se persuader elle–même que non, tous ne sont pas des monstres. Qu’il y a de l’humanité derrière ces gens, qu’ils ne sont pas que des causes perdues et des cas foutus sur les bancs de la société. Le visage de Rudy est marqué, il est clair que ce n’est pas un camp de vacances. Rien que l’austérité du lieu le crie. L’ambiance, l’atmosphère, les surveillants qui passent et qui guettent.

Birdie relève cependant le menton, bien décidée à ne pas se laisser abattre. Elle n’est pas venue pour explorer ce qui pourrait être sa future demeure dans un avenir plus ou moins lointain. Elle est là pour étouffer sa curiosité face à son correspondant de papier, à mettre un visage sur un nom parce que cela devenait presque frustrant à force. « J’vais pas dire qu’t’es comme j’t’avais imaginé, ce serait mentir. T’es ni mieux, ni pire, ça m’plaît. » Cadburry laisse paraitre un fin sourire. « Au pire, si t’es pas satisfait, je pourrai revenir avec un déguisement. Je suis assez douée pour ça. » Il est bizarre comment une image peut se former dans son crâne quand on lit de sobres lignes. « Et moi alors, j’rentre dans les cases que t’imaginais, j’ai suffisamment la gueule du bandit ? » Il sourit et Birdie lâche un simple rire tout en tapotant de ses phalanges contre la table. « Je suis presque déçue de pas voir de cicatrice le long de la tronche, ni de dents en moins. Dis moi que t’as au moins le nez cassé ou un tatouage foireux quelque part. Là seulement ça pourrait me combler. » Les yeux brillants, le sourire qui se présente de nouveau à lui, elle ne fait que jouer. Rudy doit bien avoir assez de journées mornes comme ça et ce n’est pas le peu de ses codétenus qu’elle peut apercevoir dans la salle en ce moment qui doivent lui apporter le fun quotidien. Mais les yeux de son interlocuteur sont les deux détails dont elle ne s’attendait pas. Perçants, puissants, profonds. Intenses qui la surprennent.

« J’savais que ce mec avait des troubles mais là… J’pensais pas envier un chat un jour dans ma vie, t’vois. » Birdie arque un sourcil. « Si je te dis que les chats ont des épines sur le pénis, ça t’aide à moins les envier ou pas ? » Un truc qu’elle a dû lire quelque part dans un magazine ou sur internet, le genre d’informations qui reste coincé dans sa tête parce qu’il y a bien un moment ou un autre où elle peut le ressortir. Comme là, par exemple. « Tu m’aurais annoncé la troisième guerre mondiale que j’voudrais quand même sortir d’ici. Pas que ce soit l’enfer sur terre, loin d’là, mais j’ai trop d’choses qui m’manquent dehors. Genre la moto. T’en fais, ou t’en as déjà fait ? » Birdie ne peut qu’imaginer. Elle espère n’avoir qu’à imaginer – non, mieux, elle ne veut même pas y penser. Sa liberté foutue, coupée, brisée, enterrée. « J’suis plus bagnole. Mais je peux capter. Tu dois t’emmerder ici. En plus de devoir cohabiter avec des colocataires que t’as pas choisi. J’ai choisi le mien et j’ai envie de l’étriper tous les jours alors j’ose pas imaginer. » Un de ses doigts en vient à racler dans un trou dans la table – elle pourrait commencer les hypothèses pour savoir comment ce trou est arrivé là. Mais là ne serait pas l’intérêt de Rudy certainement. « La liberté est savoureuse que quand on l’a plus, hein. T’as une moto qui t’attend quelque part ? » Comme si elle lui demande s’il y a quelqu’un à l’extérieur. On n’évoque pas vraiment ce genre de choses par courrier.  
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences Empty
Message(#)rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences EmptyMer 30 Sep 2020, 21:53

Les surveillants pénitenciers savent se faire remarquer. Rudy l’a constaté au bout d’une semaine seulement. Ils pensent être les rois du monde, croient avoir tous les droits et s’expriment comme s’ils n’avaient aucune direction au-dessus d’eux. Peu d’entre eux sont punis pour les délits incessants qu’ils commettent eux-mêmes sur les prisonniers. Coups, harcèlement moral et humiliation publique sont au programme. Ce type-là, qui embêtait Birdie à son arrivée, est l’un d’entre eux. Un connard qui n'avait aucun pouvoir en dehors, qui avait une vie minable et qui se sent exister que depuis qu’il bosse dans le coin. Être supérieur à des hommes enchaînés, ça en fait bander plus d’un. Rudy l’a en horreur, lui et ses compagnons. Il ne se révolte pas, ne se plaint pas publiquement, les déteste silencieusement. C’est bien la première fois qu’il se contient face à quelqu’un qu’il n’aime pas, la prison et la peur de devoir les fréquenter plus longtemps que nécessaire lui auront au moins appris à se maintenir. Il met en garde la jeune femme de l’état mental de cet homme : il y a un enfant de cinq ans caché à l’intérieur de ce balourd. Au pire, je saurai comment lui rendre la monnaie de sa pièce. Je peux être assez imaginative quand je veux. Il n’en doute pas. La jeune femme a l’air d’appartenir à un autre monde, c’est limite si elle ne l’a pas bâti elle-même, incapable de correspondre aux critères qu’on lui imposait dans celui-ci. Elle lui plaît bien, elle et son originalité, elle et son humour décalé. Il l’avait remarqué durant les lettres, il se le confirme maintenant. Ok alors, si tu dois vraiment t’venger d’lui, tu feras quoi ? Il la teste, veut voir jusqu’où elle serait prête à aller. Tout n’est que théorique, le gardien qui surveille leur échange l’a très bien compris et ne prendra pas les mots de la blonde comme une réelle menace. Il n’y a aucune crédibilité derrière tout cela.

Après cet échange sur une vengeance potentielle, il est l’heure de s’avouer s’ils correspondent à l’image qu’ils s’étaient faits de l’un et de l’autre. Rudy lui avoue qu’il ne ressent aucune déception et qu’il n’est pas sur le point de tomber amoureux pour autant. Au pire, si t’es pas satisfait, je pourrai revenir avec un déguisement. Je suis assez douée pour ça. Il tient à le voir. Ah ouais ? Quel genre ? Une perruque et une tenue chelou ou… une tortue ninja ? Jusqu’où serait-elle prête à pousser le déguisement ? Enfin, c’est pas une tortue ninja qui va me satisfaire, j’te rassure. Un rire s’échappe de sa gorge, c’est vrai qu’elle lui proposait de revenir déguisée s’il n’est pas content. Sa proposition ne tient pas la route et ça le fait marrer. À son tour, il lui demande s’il correspond à ses attentes, s’il a suffisamment la tête du grand méchant loup. Je suis presque déçue de pas voir de cicatrice le long de la tronche, ni de dents en moins. Dis moi que t’as au moins le nez cassé ou un tatouage foireux quelque part. Là seulement ça pourrait me combler. Il hausse ses épaules. J’vais pas pouvoir t’satisfaire, désolé. Les tatouages que les prisonniers se font en cachette dans les douches, c’est une connerie inventée par le cinéma et les séries. Et il n’a pas encore eu l’occasion de se battre avec un autre détenu – et il espère que ça n’arrivera pas, il a besoin de sortir d’ici assez rapidement.

Et maintenant, il est temps de parler de l’extérieur. Que s’est-il passé ces derniers temps, quand il était derrière les barreaux ? Il n’a pas accès aux actualités et même si c’était le cas, il préfère s’informer avec les réseaux sociaux que de regarder les informations. Il trouve ça plus intéressant de savoir quel était le dernier entraînement de Dwayne Johnson que de savoir qui a été élu aux dernières élections. Il faut savoir choisir ses combats et Rudy n’est pas un homme très intéressé, loin de là. Si je te dis que les chats ont des épines sur le pénis, ça t’aide à moins les envier ou pas ? Il la regarde très sérieusement en se demandant si c’est la vérité. J’me dis qu’on a un point en commun. Il fait au mieux pour garder son calme mais ne tarde pas à pouffer de rire, avant de secouer sa tête. Non… les pauvres. Il se demande d’où elle tient cette information, et, finalement, il n’est pas sûr de vouloir le savoir. Rudy lui parle de son envie, voire de son besoin de sortir d’ici. La liberté lui manque, chevaucher sa moto également. J’suis plus bagnole. Mais je peux capter. Tu dois t’emmerder ici. En plus de devoir cohabiter avec des colocataires que t’as pas choisi. J’ai choisi le mien et j’ai envie de l’étriper tous les jours alors j’ose pas imaginer. Bizarrement, les codétenus ne sont pas ce que Rudy aime le moins. J’ai toujours eu l’habitude d’vivre avec des gens, j’viens d’une famille nombreuse, alors ça m’change pas trop. J’ai déjà vu passer plusieurs types et c’est sûr que j’suis pas à l’aise d’rester à côté d’certains mais pour l’instant, l’truc dans les films où les types font d’toi leur meuf, ça existe pas ici. Et encore heureux, il serait capable du pire si un homme venait à poser ses mains sur lui, si un homme se sentait la permission de le prendre pour ce qu’il n’est pas. La liberté est savoureuse quand on l’a plus, hein. T’as une moto qui t’attend quelque part ? Il secoue son visage. Non, j’vais repartir à zéro en sortant d’ici. T’as déjà été privée d’ta liberté, toi ? Il avait la sensation de profiter au maximum, dehors, mais il se rend compte que même en étant un gars impulsif et libre au possible, il s’empêchait de faire certaines choses. Ceux qui pensent qu’il deviendra raisonnable à sa sortie se trompent, il sera dix fois pire, car il n’a qu’une seule vie et qu’il veut tout faire, tout vivre, tout posséder.

@Birdie Cadburry :l:
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences Empty
Message(#)rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences EmptyJeu 26 Nov 2020, 07:25


« Ok alors, si tu dois vraiment t’venger d’lui, tu feras quoi ? » La liste des possibilités est infinie. Elle n’a pas vraiment le temps de réfléchir à tous les tenants et aboutissants mais c’est un sourire qu’elle offre au détenu assis en face d’elle. Un sourire malicieux, plein de promesses et de mystères avant que les paroles ne s’y échappent. « C’est à réfléchir. Mais faire vivre un enfer à un surveillant de prison, cela ne doit pas être très compliqué, n’est–ce pas ? » Birdie lui demande parce que c’est Rudy qui est enfermé avec ces individus, c’est lui qui sait et qui voit, qui a peut–être même l’expérience du sujet. Nah, finalement, il n’a pas l’air si brutal que ça, son détenu. Il a la mâchoire carrée, il a le regard perçant et il a l’air de ceux qui attendent que le temps passe dans son coin. Ceux qui ne font pas de vague, qui ne cherchent pas à provoquer des surveillants. Finalement, le comportement d’un type qu’on peut se demander ce qu’il fout ici autre que pour avoir la gueule du détenu parfait. La Cadburn en vient même à se demander dans quelle catégorie elle serait à placer, elle. Non, mieux vaut même pas y penser. Elle ne compte pas montrer un trouble quelconque à Rudy. Ce n’est pas le moment, ni le lieu et encore moins la situation pour une confidence. Certainement pas sur cela. « Ah ouais ? Quel genre ? Une perruque et une tenue chelou ou… une tortue ninja ? Enfin, c’est pas une tortue ninja qui va me satisfaire, j’te rassure. » Birdie hausse les sourcils, son sourire devenant plus amusé et plus imposant sur ses lèvres. « Tout ce que tu veux, je peux m’adapter. Ces doigts sont très doués pour créer et coudre. » Elle tapote de nouveau ses dix doigts sur le bois défraichi de ce qui leur sert de table. Birdie n’a jamais eu peur de tester l’extravagance, la nouveauté la comble plus qu’autre chose et tout ça ne fait qu’entrer un peu plus dans les critères de son propre jeu qu’est la vie. « J’vais pas pouvoir t’satisfaire, désolé. » Birdie hausse les épaules tout en poussant un soupir qui se veut (trop) dramatique et replaçant ses cheveux derrière ses épaules avec bien trop de manière pour être sincère. « C’est pas grave, je m’y ferai… Je pense. Il est bien connu que la fiction dépasse toujours la réalité. » Une voix exagérée pour un acte improvisé qu’elle finit en croisant ses mains entre elles avec un dépit tout aussi surjoué.

« J’me dis qu’on a un point en commun. Non… les pauvres. »
« Et pourtant, c’est véridique. C’est le Wildlife Australia Magazine qui le dit. » Il n’y a bien que les Cadburry pour acheter et surtout lire ces trucs–là, de toute façon. Le pire, c’est qu’ils emmagasinent ce qu’ils lisent et qu’ils sont fiers quand ils peuvent le ressortir n’importe quand. N’importe où. A n’importe qui. Comme devant un prisonnier, dans une prison. Mais au moins, Rudy ira dormir avec une information inutile mais intéressante ce soir. « J’ai toujours eu l’habitude d’vivre avec des gens, j’viens d’une famille nombreuse, alors ça m’change pas trop. J’ai déjà vu passer plusieurs types et c’est sûr que j’suis pas à l’aise d’rester à côté d’certains mais pour l’instant, l’truc dans les films où les types font d’toi leur meuf, ça existe pas ici. » Birdie secoue la tête tout en pinçant des lèvres. « Les familles nombreuses, c’est un bon entrainement. Nombreuse comment ? Une dizaine genre xxl ou plus raisonnable ? » Elle passe son doigt sur un de ses sourcils. « Dis–moi qu’y a quand même des bagarres, des clans, des territoires. Sinon, je vais vraiment devoir crier au scandale. »

« Non, j’vais repartir à zéro en sortant d’ici. T’as déjà été privée d’ta liberté, toi ? » Voilà une question dont elle ne s’attendait pas, Birdie. La jolie blonde perd un peu de sa superbe, son bras se relâchant contre elle alors que ses doigts s’enferment dans un poing, comme pour canaliser le flux de pensées et d’émotions à contrôler qui l’assaillent. « On peut dire ça. » On peut dire ça. Il y a tellement de façons différentes d’être privé de sa liberté. De son libre arbitre. On peut être dehors mais se sentir enfermé. On peut être innocent et se sentir coupable. Tout cela, Birdie l’a connu. Elle finit par relever la tête en reprenant son sourire. « Mais jamais comme ça. Derrière des barreaux et tout le bordel. » Cadburry replace une mèche derrière son oreille. « Tu comptes faire quoi en sortant ? »  
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences Empty
Message(#)rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences EmptyJeu 14 Jan 2021, 22:26

C’est à réfléchir. Mais faire vivre un enfer à un surveillant de prison, cela ne doit pas être très compliqué, n’est-ce pas ? Elle a raison et tort en même temps. Ça dépend à la fois du prisonnier et du surveillant. Un homme pourra rendre fou l’un des agents avec de simples mots, quand d’autres essaieront pendant des semaines entières. Ce même homme peut n’avoir aucun effet sur un autre des gardiens quand tous le regroupement de plusieurs prisonniers suffit à le mettre dans une colère noire. Réellement, ça dépend. Alors Rudy hausse ses épaules, comme s’il ne savait pas, comme si le sujet ne l’intéressait pas, comme s’il n’avait pas déjà remarqué tous ces détails-là. Et elle le comprend, Birdie, qu’il ne sait pas – ou qu’il n’a pas envie d’être au courant. Il a la tête de l’emploi, c’est certain. Oui, il a l’air d’être à sa place parmi tous ces gars. Il a l’air de ne pas mériter de sortir, d’avoir fait quelque chose de suffisamment grave pour être dans les parages. Mais ce n’est pas le cas, du moins, il ne le pense pas. Et si Rudy conteste quelque chose, c’est forcément qu’il a raison, non ? Elle lui dit que elle, pour le satisfaire s’il n’est pas convaincu de sa correspondante, elle pourrait revenir avec un costume : il propose. Tout ce que tu veux, je peux m’adapter. Ces doigts sont très doués pour créer et coudre. Il suit lesdits doigts des yeux, un léger sourire au bord des lèvres. J’vois. Ça doit être pratique pour tout c’qui est fêtes, genre Halloween. Il aime bien se déguiser, lui. En grand méchant, pour se parfaire dans le rôle qui semble lui coller aux baskets dans sa vie réelle. Il lui dit cependant que lui, il n’est pas déguisé et qu’il ne saura pas la satisfaire, le grand méchant loup peut être propre sur lui, parfois. C’est pas grave, je m’y ferai… Je pense. Il est bien connu que la fiction dépasse toujours la réalité. Son sourire ne fait que de s’agrandir, elle exagère sa réaction et ça lui plaît. C’est drôle à voir, c’est rafraîchissant. Il l’aime bien, en fait.

Et pourtant, c’est véridique. C’est le Wildlife Australia Magazine qui le dit. Il fronce les sourcils, comme s’il réfléchissait soudainement. Est-ce que tu m’trouves méga bizarre si j’te dis que j’ai envie d’vérifier ? Bon, il n’a pas de quoi le faire sous la main mais, si c’était le cas, il le ferait sans aucune hésitation. Pour confirmer les dires du magazine et être sûr que ce n’est pas une fausse information. Elle lui parle de sa colocation avec beaucoup d’autres hommes et Rudy lui dit qu’il a l’habitude, même si en effet, ses colocataires habituels – sa famille – ne sont pas des criminels. Les familles nombreuses, c’est un bon entraînement. Nombreuse comment ? Une dizaine genre xxl ou plus raisonnable ? Elle le questionne, s’informe, et ça fait du bien au brun d’enfin parler à quelqu’un qui ne lui reproche rien, qui s’intéresse à lui. On est sept gamins. C’est XL, à côté de dix, mais c’est du sport quand même. J’suis l’aîné. L’aîné et, malheureusement pour lui, le père de substitution. S’il a autant dérivé, c’est très certainement à cause de l’absence de figure paternelle, à cause du fait qu’il a dû lui en être une quand il ne savait pas se gérer lui-même. Dis-moi qu’y a quand même des bagarres, des clans, des territoires. Sinon, je vais vraiment devoir crier au scandale. Sa réaction le fait rire. Ouais, t’en fais pas. Des mecs s’foutent sur la gueule tous les jours, puis certains sont gonflés comme jamais, j’crois que s’ils touchent une aiguille ils éclatent. On peut pas aller dans un endroit de la cour sans s’faire parler mal par un barbu névrosé, puis ouais, les mecs restent tous en groupe et se regardent mal les uns les autres. C’est pas la fin du monde mais c’est pas une récréation non plus, on reste en prison. Et en disant ça, il s’en rend compte : enfin. Il est en prison. Qu’est-ce qu’il fout là ? Pourquoi il l’accepte aussi facilement ? Pourquoi est-ce qu’il se sent aussi seul ? Il lui demande si, elle aussi, elle a déjà été privée de sa liberté. On peut dire ça. Elle attise sa curiosité, et semble se perdre dans ses propres pensée. Mais jamais comme ça. Derrière des barreaux et tout le bordel. Elle se recoiffe et enchaîne, comme pour changer de sujet au plus vite. Tu comptes faire quoi en sortant ? Il secoue son visage. Tu veux pas m’raconter ? Il ne va pas insister si elle dit non, il n’a pas envie qu’elle s’en aille d’ici en étant vexée et énervée. Mais il se devait de tenter. J’compte tout faire pour ne pas revenir ici. Il regarde rapidement le gardien, toujours proche d’eux, et parle un peu plus fort en reportant son attention sur la blonde. En gros, faire toujours autant l’con mais être un peu plus discret. Il le provoque, il aime ça. Et le gardien ne réagit pas, il n’en a que faire, il doit être perdu sur une île paradisiaque au fond de son cerveau, loin, très loin de cette discussion entre les deux tarés que sont Rudy et Birdie.

@Birdie Cadburry :l:
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences Empty
Message(#)rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences EmptyJeu 21 Jan 2021, 21:43


« J’vois. Ça doit être pratique pour tout c’qui est fêtes, genre Halloween. » Birdie hoche la tête, son sourire ne quittant pas son visage. Elle semble bien trop souriante pour les lieux, bien trop lumineuse aussi. Dénotant totalement avec les murs ternis et salis, l’odeur douteuse et les tenues des co–détenus mélangées à ceux des surveillants qui rôdent entre les tables comme des vautours près à fondre sur la première proie qui osera bouger de trop. « Y a des mauvaises langues qui disent que c’est Halloween tous les jours avec moi. Tout ça parce que je suis ‘un peu’ originale. Mais il est clair que je cartonne pour Halloween et Mardi Gras. Je suis la reine des fêtes costumées. » Même si sa vie entière est une parade, la Cadburn n’a pas besoin d’une date précise dans le calendrier – qui revient en plus tous les ans au même moment, où est la surprise ? – pour s’habiller comme elle aura décidé. Et si c’est trop flamboyant ou tape–à–l’œil (souvent les deux vont de pairs) pour le commun des mortels, ce n’est pas son souci. Cela ne l’a jamais été, ce n’est pas maintenant que ça va commencer. « Est-ce que tu m’trouves méga bizarre si j’te dis que j’ai envie d’vérifier ? » La blonde hausse les épaules avant de tapoter ses doigts sur le dessus de la main de Rudy, ce qui provoque un bruit de désapprobation d’un des vautours rôdeurs. Birdie lui fait une grimace de grande maturité (non) qui la caractérise (vraiment pas) avant de répondre. « Je t’enverrai la page qui le dit. Je ne rigole jamais sur les informations animalières. » Elle a pris cette habitude de son cher grand frère, qui passe bien trop de temps devant des reportages divers et variés quand il n’est pas occupé à faire des expériences. Presqu’une décennie les sépare mais cela ne les empêche pas d’avoir mille et un points communs, ce qui les rapprochent, assurément. « On est sept gamins. C’est XL, à côté de dix, mais c’est du sport quand même. J’suis l’aîné. » Birdie lâche un sifflement, impressionnée. « C’est déjà pas mal, sept. Je suis la dernière d’une fratrie de quatre. Pas le même rang ni les mêmes privilèges et encore moins le même nombre. Mais l’aîné est le seul mec et c’est le pire gamin d’entre nous. » Elle plisse les yeux en le regardant presque de côté, comme si elle le sonde jusqu’à l’intérieur même de ses pores pour y déceler une vie extérieure et passée. « Mais t’es clairement pas pareil, toi. Tu dis ça presque avec dépit. » Elle ne peut pas comprendre, la Cadburn qui a toujours connu les privilèges d’être la petite princesse de la famille – voire même du quartier tout entier. Il y a un fardeau que semble/doit porter Rudy qu’elle ne peut mesurer à sa véritable échelle, ce n’est pas faute de vouloir essayer. Si Elwyn n’a jamais été l’aîné comme on peut se le penser, sa sœur aînée par contre remplirait parfaitement plus les conditions. Mais chez les Cadburry, les choses ne sont jamais ni communes ni faciles.

« Ouais, t’en fais pas. Des mecs s’foutent sur la gueule tous les jours, puis certains sont gonflés comme jamais, j’crois que s’ils touchent une aiguille ils éclatent. » « Oh, j’aimerai voir çaaaa. » « On peut pas aller dans un endroit de la cour sans s’faire parler mal par un barbu névrosé, puis ouais, les mecs restent tous en groupe et se regardent mal les uns les autres. » Birdie commence à jouer avec une de ses mèches de cheveux, l’air pensif dans un autre monde. « Des petits troupeaux, hein. Ca change pas vraiment de l’école, du coup. Qui peut être une prison en soit, la première de sa vie. » Et normalement la seule. Enfin en tout cas, pour elle, ça l’a été. Mais elle imagine des petits troupeaux de gars musclés qui en jouent, avec leurs longues barbes qu’elle pourrait certainement s’amuser à tresser. Tout est dans le style, après tout. « C’est pas la fin du monde mais c’est pas une récréation non plus, on reste en prison. » Elle lève sa main, son index en l’air pour faire un cercle. « C’est dur de l’oublier avec tout ça autour. Je trouve que ça manque cruellement de couleurs et de chaleur. Vous avez jamais pensé à faire des trucs sympas sur les murs ? Et je parle pas d’y planter des co–détenus, je suis pas très sûre que ça serait beau artistiquement. » Birdie esquisse un sourire de coin, mais vraiment, les lieux mériteraient un rafraichissement et définitivement plus de dégradés de pigments pour raviver un peu tout ça.

« Tu veux pas m’raconter ? » Rudy pose la question, l’air de rien, mais il a quand même notifié, il souligne ce qu’il ne faut pas et Birdie se pince la joue intérieure, ses prunelles bleutées fuyant les traits carrés de son interlocuteur pour le trou dans la table qu’elle trouve bien plus intéressant. Elle passe sa langue sur ses lèvres, elle tapote les doigts une puis deux mesures avant de redresser le cou et de secouer la tête. « C’est pas un conte. C’est une histoire triste à en crever et je suis sûre que t’as pas besoin de ça. » Surtout que Birdie n’est pas la seule à être dans ce cas–là, dans cette servitude éternelle d’une culpabilité qui ne devrait pas être sienne. Mais elle a beau être bavarde, parler pour dix et avoir des connaissances pour combler chaque seconde de minute de silence, il y a des choses qui restent ancrées en elle et qui ne sont pas encore prêtes à sortir. « J’compte tout faire pour ne pas revenir ici. » Elle arque les sourcils. « En gros, faire toujours autant l’con mais être un peu plus discret. » Birdie éclate de rire cette fois, réveillant certainement le gardien qui avait l’air ennuyé de les observer, avant d’aborder une expression hautement choquée. « Comment ça, tu vas me faire croire que la cantine, l’odeur de pisse et les regards de caïds ne vont pas te donner envie de revenir ? J’en suis profondément atterrée. » Vous pouvez toujours compter sur Birdie pour surjouer ses cartes et faire preuve d’un dramatisme accentué profond. « T’as prévu de rouler loin d’ici avec ta bécane ? » Reprendre un souffle de liberté, il n’y a rien de mieux que derrière un volant, ou un guidon. Birdie en sait quelque chose.  
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences Empty
Message(#)rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences EmptyMar 16 Fév 2021, 21:39

Y a des mauvaises langues qui disent que c’est Halloween tous les jours avec moi. Tout ça parce que je suis ‘un peu’ originale. Mais il est clair que je cartonne pour Halloween et Mardi Gras. Je suis la reine des fêtes costumées. Un sourire s’est formé au bord de ses lèvres quand elle a trouvé judicieux de préciser « un peu ». Birdie est l’originalité même, s’il devait y avoir une photo à côté du mot dans le dictionnaire pour donner un exemple, il y aurait très certainement son portrait. Et ça ne dérange pas à Rudy, qui découvre une personne plus intéressante encore que derrière les lettres qu’ils s’échangeaient. C’était quoi, la dernière où t’es allée ? Il lui demande, il est curieux. Qu’elle lui raconte des bouts de sa vie dehors lui donnent l’impression d’y être un peu, lui aussi, d’avoir un pied de sorti. Ses codétenus lui ont tous dit qu’il ne tiendrait pas cette aventure sans visites régulières, il essaie de leur prouver que si, mais c’est vrai qu’il souffre de la solitude qu’il s’est imposé à lui-même. Un jour, j’compte bien le voir d’mes propres yeux. Il ne la lâche pas du regard en prononçant ces mots : ça lui plairait bien, ouais, si cette histoire ne s’arrêtait pas aux barreaux, s’ils pouvaient se revoir et discuter sans qu’un homme les surveille. Ce serait bien, mais il ne rêve pas trop, Rudy. Peut-être qu’au fond, elle ne fait ça que pour les apparences, peut-être qu’elle sait ne s’être engagée à rien et qu’elle l’oubliera une fois la visite terminée. Mais il propose, quand même, pour voir. Et puis, il s’étonne de ce que lui raconte la jeune femme sur certains animaux. Ça aussi, il trouverait ça drôle de le vérifier de lui-même. Je t’enverrai la page qui le dit. Je ne rigole jamais sur les informations animalières. Il hausse un sourcil. Ah ouais ? T’es genre dans la protection animale ou un truc comme ça ? Lui, il n’est rien de tout cela. Il mange de la viande, s’en fiche d’acheter du cuir et ne donne pas son argent pour les espèces en voie de disparition. Lui, il en est une et pourtant, personne ne lui a jamais reversé un centime. C’est déjà pas mal, sept. Je suis la dernière d’une fratrie de quatre. Pas le même rang ni les mêmes privilèges et encore moins le même nombre. Mais l’aîné est le seul mec et c’est le pire gamin d’entre nous. Mais t’es clairement pas pareil, toi. Tu dis ça presque avec dépit. Le pire gamin, il l’est. Mais il a quand même eu énormément de responsabilités à un âge où, justement, il n’aurait rien dû faire d’autres que le gamin – car il en était un. On va pas comparer nos familles. Il dit, pour commencer. J’ai été l’plus grand gamin pendant longtemps, la preuve, j’me retrouve ici parce que j’ai merdé, les autres sont sages… le problème c’est qu’mon père s’est tiré quand j’étais minot et que j’ai dû aider ma mère. Ça a pas été simple tous les jours, c’tout. Il hausse ses épaules. Il ne compte pas pleurer sur son sort, Rudy n’est pas ce genre d’homme. Il aurait aimé une vie plus facile, c’est vrai, mais on ne choisit pas qui l’on est, ni avec qui on naît. J’pense qu’ils m’détestent tous, actuellement. Sauf peut-être les deux p’tits, ils ont huit et six ans, ils pensent que j’suis parti en vacances là. Il regarde autour de lui. Chouettes vacances, j’vais mettre 7 comme note sur google.

Il lui parle de comment se comportent les autres détenus, des groupes qui se sont formés et qui définissent la prison aujourd’hui. Des petits troupeaux, hein. Ça change pas vraiment de l’école, du coup. Qui peut être une prison en soit, la première de sa vie. Il ne peut qu’appuyer les propos de la jeune femme : lui aussi, il détestait l’école et ne s’y sentait pas à sa place. T’aimais pas l’école ? Il a l’impression qu’ils vont bientôt se demander leur couleur et leur film préféré, mais ça lui va. Il fait connaissance avec elle, et ça lui va aussi. Il l’apprécie bien, même s’il ne compte pas le dire à haute voix. Mais j’avoue, ouais. Le truc cool avec cette prison-là, autour d’moi, c’est que ça m’durera moins longtemps qu’ma scolarité. Il n’est pas allé au bout, très clairement, il a arrêté dès qu’il en a eu l’occasion et n’a jamais eu le moindre diplôme. Mais ça a duré plus que deux ans, qu’on se le dise. Pour autant, il ne décrédibilise pas l’endroit dans lequel il se trouve. À comparer, il préfère quand même l’école : il avait sa liberté quand les heures étaient finies. Ici, non. C’est dur de l’oublier avec tout ça autour. Je trouve que ça manque cruellement de couleurs et de chaleur. Vous avez jamais pensé à faire des trucs sympas sur les murs ? Et j’y parle pas d’y planter des codétenus, je suis pas très sûre que ça serait beau artistiquement. Il ne sait pas vraiment s’il y a déjà eu des plaintes. Une prison c’toujours lugubre, non ? Il pense. Il n’a jamais été de ceux qui prennent plaisir à regarder des reportages sur les prisons, il ne sait pas comment ça se passe ailleurs. Dans les films et les séries, il n’y avait rien de très gai. Tu devrais t’plaindre en sortant d’ici. Avec les ateliers de réhabilitation et visites bizarres j’suis sûr qu’ils seraient capables d’organiser des équipes de déco pour repeindre un mur ou deux. Lui qui adore dessiner se prendrait bien au jeu, s’il ne craignait pas d’être rabaissé pour ça : un artiste et un gros dur, ça ne va pas ensemble, ça lui attirerait plus de problèmes que ça lui procurerait de satisfaction.

Elle lance un sujet mais ne se penche pas dessus. Évidemment, ça préoccupe Rudy qui se pose toujours un milliard de questions, qui a toujours envie d’être au courant de tout. Et puisque le garçon n’a pas la langue dans sa poche ni le moindre tact, il demande. C’est pas un conte. C’est une histoire triste à en crever et j’suis sûre que t’as pas besoin de ça. Il se pince les lèvres. Et toi, t’en as b’soin ? Car même si, effectivement, il ne ressent pas un grand besoin d’entendre des atrocités, peut-être que de les dire de son côté lui ferait du bien. Mais il n’insistera pas, Rudy, il n’a pas envie qu’elle s’en aille. Il lui dit qu’une fois sorti de là, il fera de son mieux pour ne pas y revenir. Il ne promet pas d’être sage, d’être transformé : il fera le con, oui, mais sera plus vigilant qu’à l’époque. Elle rigole et ça le fait sourire. Comment ça, tu vas me faire croire que la cantine, l’odeur de pisse et les regards de caïds ne vont pas te donner envie de revenir ? J’en suis profondément atterrée. Elle prend un air faussement choqué, indignée comme jamais elle l’a été auparavant. Ouais non. Il ne sait pas quoi dire de plus, il veut bien faire semblant mais n’en a pas forcément le cœur, le courage. T’as prévu de rouler loin d’ici avec ta bécane ? Il en rêve, oui. Il hoche sa tête. Le problème c’est que j’suis coincé à Brisbane et que j’vais revenir, forcément. Parce que même s’ils m’détestent tous, ils ont besoin d’moi. Rudy sait que le monde ne tourne pas autour de lui, mais il sait que sa disparition a brisée sa famille : ça prouve bien qu’ils ont besoin de lui, autant qu’il a besoin d’eux – mais ça, encore une fois, il ne le dira jamais.

@Birdie Cadburry :l:
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences Empty
Message(#)rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences EmptyMar 23 Fév 2021, 19:23


C’était quoi, la dernière où t’es allée ?” Les yeux qui retombent dans des souvenirs pas si lointains que cela, la moue concentrée dans une intense réflexion tellement que la question mérite tout le sérieux du monde. “Le Joker au féminin. C’était même pas pour Halloween. Y avait des gamins qui ont été effrayés à vie. Pourtant, j’ai été gentille, je n’avais pas choisi Chucky. Le costume du Joker est beaucoup plus fun. J’y ai rajouté de la broderie et des perles pour que ça fasse toujours moi mais ils sont bien trop sensibles, les enfants.” Parce qu’elle en aurait ri, elle trouve cela absurde que même les parents ont été choqués. Comme s’il y a quelque chose de perturbant à se pointer en Joker dans une après-midi consacrée aux enfants où elle a été traînée par une quelconque connaissance dont elle a perdu le numéro en cours de chemin. Elle a retenu les fous rires mais pas le prénom et encore moins la tronche de la personne en question. Dommage, elle aurait bien aimé participer au prochain rendez-vous - même s’il est clair qu’il n’y aurait eu qu’elle qui aurait été ravie. “Un jour, j’compte bien le voir d’mes propres yeux.” Rudy a le regard intense concentré sur elle et Birdie pourrait presque se voir comme une sorte d'œil de Moscou de l’humanité pour le prisonnier. Comme si elle peut lui offrir une liberté qu’il ne possède plus juste en lui racontant la stupidité que peut être sa vie parfois. Y a les lippes qui s’étirent d’un léger sourire alors qu’un doigt s’en va remonter une mèche de cheveux. “Je te montrerai quand tu veux.” Birdie pourrait venir lui rendre visite d’une façon encore plus extravagante - mais elle n’est pas sûre qu’on puisse la laisser entrer. Pas que défier l’autorité lui fasse peur mais il serait regrettable et fâcheux qu’elle fasse faux bond à Rudy pour une tenue vestimentaire. Alors le rendez-vous est sûrement noté quelque part dans sa mémoire, se rappelant déjà plus quand il est censé sortir et encore moins combien de temps il reste avant ladite sortie. “Ah ouais ? T’es genre dans la protection animale ou un truc comme ça ?” Le rire sort honnêtement et elle secoue les mains avec énergie en même temps que la tête, ses mèches blondes suivant joyeusement l’action. “Non non non. J’aime les animaux, je leur offre le logis familial s’il le faut mais je ne me bats pas contre du vent. Je n’ai pas cette volonté. Je ne suis même pas végétarienne.” Alors que pourtant, elle pourrait l’être, la fille de la campagne qui a toujours pris soin des animaux qu’elle pouvait rencontrer. Mais il y avait une ferme à côté de chez eux, et même si elle sympathisait avec les vaches et les cochons, qu’elle coursait les poules et qu’elle se faisait courser par les oies, la gamine qu’elle fut appris très tôt qu’elle risquait de ne plus les voir dans les jours après. Ainsi va la vie et la nature. Birdie n’a pas d’énergie à perdre dans les conflits de l’humanité de toute façon, qu’importe ce que cela peut être. “Mais je lis pas mal, dont ma revue animalière. Juste comme ça, pour le fun. J'ai le don de retenir pas mal de trucs.” Oui, autant dire que la notion de fun peut être parfois à multiples facettes, chez la Cadburn. Héritage familial oblige.

En parlant de famille. “On va pas comparer nos familles. J’ai été l’plus grand gamin pendant longtemps, la preuve, j’me retrouve ici parce que j’ai merdé, les autres sont sages… le problème c’est qu’mon père s’est tiré quand j’étais minot et que j’ai dû aider ma mère. Ça a pas été simple tous les jours, c’tout.” Ils n’ont clairement pas eu la même éducation. Dans le cas de Birdie, les deux parents ont pris la poudre d’escampette assez rapidement mais cela n’a pas empêché la gamine de nourrir aucune rancœur à leur égard, encore pire en se mettant à les idéaliser de la plus flatteuse des manières. Cela pourrait être triste à en crever que de savoir qu’une gamine connait assez peu ses géniteurs pour se mettre à les imaginer seulement mais pas aux yeux de Birdie, qui n’a jamais rien connu d’autre et qui trouve tous les avantages à ce système d’éducation, la liberté étant la première et la plus importante de la liste. “J’pense qu’ils m’détestent tous, actuellement. Sauf peut-être les deux p’tits, ils ont huit et six ans, ils pensent que j’suis parti en vacances là. Chouettes vacances, j’vais mettre 7 comme note sur google.” Birdie échappe un rire, ses phalanges se mélangeant entre eux, la voix qui se veut joviale parce qu’elle n’est vraiment pas là pour lui miner le moral en ressassant des faits négatifs. “Un service all inclusive, en plus, c’est le comble du luxe. Faut juste pas essayer de leur vendre trop de rêves, ils risqueraient de venir voir par eux-mêmes sinon.” qu’elle dit avec un léger sourire même si les paroles ne sont pas aussi légères. Rudy déjà en prison, en tant qu’aîné, il ne pourrait logiquement pas concevoir que les deux cadets se retrouvent dans la même position que lui un jour. Ce n’est juste pas cohérent - si Birdie peut un jour en comprendre le sens, ce jour est celui-là même, il faut croire.

T’aimais pas l’école ?
Période compliquée. J'aimais bien apprendre, c'était juste l’école qui m’aimait pas. J’étais la gamine des champs qui venait en pleine ville qui osait déjà se trimbaler avec des chaussures lumineuses et des oreilles de lapin. La parfaite victime mais ça a été un bon apprentissage. J’ai même déjà foutu des yeux au beurre noir. J’ai cru que ma sœur aînée allait s'étriper.” De toute façon, le nombre de fois où sa soeur a voulu la massacrer est presque affolant. Sûrement une preuve de son amour fraternel. “Mais j’avoue, ouais. Le truc cool avec cette prison-là, autour d’moi, c’est que ça m’durera moins longtemps qu’ma scolarité.” C’est une façon de voir les choses. C’est bien de réussir - tenter, oser - à voir un peu de lumière dans un endroit aussi lugubre. Peut-être entre deux dalles fissurées ou un mur rongé par l’humidité, il doit bien y avoir quelque chose à récupérer dans le coin - non, n’essaie pas de trouver d’où pourrait bien sortir la note de 7, y en a pas. “Une prison c’toujours lugubre, non ?” Voilà, la preuve, il vient de te le dire et cracher à la figure, comme s’il lit dans tes pensées. “Tu devrais t’plaindre en sortant d’ici. Avec les ateliers de réhabilitation et visites bizarres j’suis sûr qu’ils seraient capables d’organiser des équipes de déco pour repeindre un mur ou deux.” Elle sourit, la gamine futée, de cet air malicieux dont elle a le secret - ne la tente pas, Rudy, elle serait foutrement capable de te prendre au mot et d’aller piquer un scandale dès la sortie. “Tu tentes le diable, petit pélican.” Voilà bien longtemps que sa langue n’avait pas fourché un surnom ridicule - check, done. Bienvenue dans son univers, Rudy.

Et toi, t’en as b’soin ?” Il réussit à lui faire perdre de sa superbe. Le foutu bougre. Qu’est-ce qui l’empêche de se tirer d’ici maintenant pour éviter cette conversation ? Absolument rien, à vrai dire. Mais Birdie peut se montrer têtue avec elle-même, chiante au possible même avec sa propre personne et on lui murmure de rester assise, de croiser ses pupilles avec la vitre au fond, là-bas, à dix pas, pour y repérer toutes les salissures et compter combien de petites fissures elle peut apercevoir de là où elle est. Est-ce que tu en as besoin, Birdie ? “Peut-être, un jour.” La lucidité n’a jamais fait partie de ses atouts. Enfouir la tête dans le sable lui a toujours paru bien plus séduisante comme idée que de se confronter à la réalité. A force d’ignorer, le problème finira bien par s’éloigner, n’est-ce pas ? Bien sûr, Birdie, continue à le penser si ça te permet de dormir la nuit. Alors, combien de fissures ? Oh, la ferme.Le problème c’est que j’suis coincé à Brisbane et que j’vais revenir, forcément. Parce que même s’ils m’détestent tous, ils ont besoin d’moi.” C’est un sourire triste, presque mélancolique, qui jure avec son enthousiasme latent, prise à partie par une empathie immense pour celui qui lui fait face. “Rien ne t’empêche de prendre quelques jours pour rouler un peu, n’importe où.” Elle qui a l’habitude de planter tout son joli monde pour ‘se ressourcer’ loin de la ville, de ses problèmes, de ses amis, de son travail, elle ne peut que pousser Rudy à faire la même. “Faut penser à soi. Un peu d’égoïsme fait pas de mal.” Un rôle d’aîné que la petite blonde ne pourra sûrement jamais comprendre, de sa place de cadette. “En tout cas, tu pourras compter sur moi si jamais t’as besoin de souffler. Je pourrai même te montrer l’arche de Birdie dans la maison familiale. Enfin, si t’as pas peur des araignées, des hamsters, rongeurs et autres insectes.” qu’elle finit par ajouter pour pouvoir sourire, remonter la conversation qui allait un peu trop en pente descente à son goût. Elle n’est pas douée pour le sentimentalisme, Birdie. Rudy doit assez ruminer ces choses-là, n’ayant rien d’autre à faire, et c’est sa place de lui faire voir et goûter à autre chose.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences Empty
Message(#)rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences EmptyDim 07 Mar 2021, 18:57

Le Joker au féminin. C’était même pas pour Halloween. Y avait des gamins qui ont été effrayés à vie. Pourtant, j’ai été gentille, je n’avais pas choisi Chucky. Le costume du Joker est beaucoup plus fun. J’y ai rajouté de la broderie et des perles pour ça que fasse toujours moi mais ils sont bien trop sensibles, les enfants. Il est sûr qu’il aurait bien rigolé, lui aussi, s’il avait pu la voir déguiser ainsi. Le Joker est un super choix. Il confirme, non pas pour le fun du maquillage et de la tenue extravagante mais pour le personnage en lui-même. Si Rudy doit être un personnage de ces films-là, il est prêt à tout donner pour miser sur le Joker, pour vivre au travers de ce personnage incompris de tous. Ils ont beaucoup de similitudes, il lui manque juste les cheveux verts et deux ou trois cicatrices pour rentrer parfaitement dans le rôle. S’il continue de trop rire au nez de ses camarades codétenus, il finira peut-être par les arborer, ces marques : ils diront qu’au moins, il pourra continuer de rire même endormi. Cette pensée le fait légèrement frissonner, parce qu’il n’a pas envie que quelqu’un vienne lui sectionner la bouche, même si ça lui permettrait de ressembler au fameux Joker. Je te montrerai quand tu veux. Il hausse un sourcil, intéressé. S’ils gardent contact, s’ils se revoient, ils pourront aller effrayer les enfants tous les deux. Ça lui semble être une bonne idée pour la suite des événements, un avenir plus plaisant que celui qui semble se dessiner petit à petit, celui qui lui tend les bras, qui le donnerait presque envie de rester ici. Oui, il a envie de sa liberté. Non, il ne veut pas devoir tout ce qu’il doit aux autres. Rudy est parfaitement imparfait, il n’arrivera jamais à se rattraper, que le monde entier arrête déjà de fonder ses espoirs en lui : ça ne donnera rien de bon. Bah, j’ai hâte. Encore un an à tirer et on s’fait ça. Un an, plus ou moins. Il n’a aucune date précise pour le moment, il sait seulement qu’il en est arrivé à la moitié, que le plus long reste à faire cependant. Une sortie de prison, c’est comme une montagne : plus on en est loin, plus elle paraît proche. Plus on en est proche, plus elle paraît loin. Elle rigole et secoue ses mains pour lui faire comprendre que non, elle n’est pas dans la défense animale. Elle aurait pu, elle a le caractère qui colle avec, le physique qui ne détonne pas. Elle aurait vachement pu, ouais. Non non non. J’aime les animaux, je leur offre le logis familial s’il le faut mais je ne me bats pas contre du vent. Je n’ai pas cette volonté. Je ne suis même pas végétarienne. Ça le rassure presque, Rudy. Il se serait senti différent et moins en osmose avec elle si elle lui avait avoué être végétarienne et tout faire pour les animaux, ça leur aurait fait une différence, un conflit inutile. Alors oui, cette information est rassurante pour le Mexicain. Passe un mois ici et tu le deviendras. Il hoche vivement sa tête. Je me demande d’où sortent leurs bœufs, honnêtement. Il a juste hâte de sortir et de manger de la viande, de la vraie, avec du goût et bien cuite – pas de la semelle carbonisée. On dit que le dernier repas des mecs mis à mort est important mais j’pense que le premier de ceux qui sortent l’est aussi. J’sais pas encore ce que je vais prendre mais j’ai hâte. Il a déjà pensé à pas mal de choses, il a encore le temps de la réflexion. Mais je lis pas mal, dont ma revue animalière. Juste comme ça, pour le fun. J’ai le don de retenir pas mal de trucs. Il hoche sa tête, lui n’est pas fan de lecture, lui préfère dessiner. Ce ne sont pas ses traits sortis de sa tête qui vont lui apprendre des choses et agrandir sa culture générale, mais tant pis. Autant avoir dans son entourage une Birdie, elle, elle semble avoir des détails peu importants à partager, pourtant très drôles et finalement intéressants.

La comparaison sur leurs familles se fait rapidement, Rudy est l’aîné, Birdie la cadette. Son père s’est tiré et a tout saccager par la même occasion, il aurait la possibilité d’en écrire deux ou trois bouquins tellement ça n’a pas été facile. Elle qui lit tout saurait enfin toute la vérité, mais ce n’est pas si important. Même si la vie de Rudy se résume surtout aux Gutiérrez, tout savoir d’eux n’est pas une obligation. Pour mettre un terme à la discussion avant qu’elle ne commence réellement, il fait une blague sur son incarcération, sur la note qu’il donnera aux gardiens à sa sortie. Un service all inclusive, en plus, c’est le comble du luxe. Faut juste pas essayer de leur vendre trop de rêves, ils risqueraient de venir voir par eux-mêmes sinon. Aller en prison, il peut accepter. Que l’un de ses frangins y aille, ça, il ne peut pas. Il secoue son visage. T’inquiètes, j’ai déjà tout prévu. J’vais leur signaler que non, on a pas de piscine ici. Ce sera suffisant pour les éloigner d’ce coin-là pendant des années et des années. Un nouveau sourire se forme sur ses lèvres à cette idée. Rudy a beau être le gros dur par excellence, il sait y faire avec les enfants : il a été forcé d’apprendre à les dompter et désormais, il sait s’en occuper mieux que personne. La piscine, c’est donc l’argument choc pour Alejandro et Maria, si jamais elle se le demandait – non.

Période compliquée. J’aimais bien apprendre, c’était juste l’école qui m’aimait pas. J’étais la gamine des champs qui venait en pleine ville qui osait déjà se trimballer avec des chaussures lumineuses et des oreilles de lapin. La parfaite victime mais ça a été un bon apprentissage. J’ai même déjà foutu des yeux au beurre noir. J’ai cru que ma sœur aînée allait m’étriper. Rudy est de ceux qui se moquaient des autres, gratuitement et sans la moindre excuse. Raphael, qui est ensuite devenu son meilleur ami – ça ne s’explique pas – était sa victime favorite. Un gamin différent, c’était la cible idéale et parfaite. S’il avait connue Birdie à l’époque, il se serait déchaîné sur elle, pour rien. Il y a des cons partout. Il dit, en haussant ses épaules, sans s’accabler lui-même. Mais par contre tu t’es battue ? J’veux tout savoir. Le garde se racle la gorge et Rudy soupire. Ça va, comme si ça t’intéressait pas, toi aussi ! Le Mexicain lui balance en se retournant légèrement vers lui. L’homme se balance légèrement sur ses deux pieds puis croise les bras, apparemment, Rudy a raison. Le brun refait face à la blonde et secoue son visage en levant les yeux au ciel. Bon, on en était où. Ah ouais, les yeux au beurre noir. Tu l’as fait qu’une fois, de te battre ? Lui, beaucoup trop : la preuve puisqu’il est ici désormais, depuis sa dernière bagarre – ils ont dit agression, mais c’est pas de sa faute si l’autre n’a pas eu le temps de donner des coups, si ? Rudy conseille à Birdie de se plaindre aux gardes en sortant pour pouvoir décorer un peu la prison. Tu tentes le diable, petit pélican. Il étouffe un rire en entendant ce surnom. Premièrement, le diable, c’est moi. Et deuxièmement… petit pélican ? J’l’accepte, soyons fous. Elle est bien la seule à pouvoir l’appeler comme ça, qu’on se le dise.

Il insiste sur un sujet qui semble déplaire à la blonde. Il tente quand même, pour son bien à elle, pour sa curiosité à lui. Peut-être, un jour. C’est une conclusion et il le ressent suffisamment pour ne pas lui demander si ce jour va arriver vite ou non. Il ne prend pas non plus le risque de lui dire que quand ce jour arrivera il sera là, car il n’en sait rien et que faire des promesses dans le vent, même pour un grand menteur, ce n’est pas agréable. Rien ne t’empêche de prendre quelques jours pour rouler un peu, n’importe où. C’est là qu’elle se trompe. Faut penser à soi. Un peu d’égoïsme fait pas de mal. Il se pince les lèvres. Le problème est là, c’est que pour ma famille j’suis égoïste à m’retrouver ici. Passer deux ans loin de ses responsabilités juste pour une nana, ça semble déplaire à beaucoup, tu vois. Il peut comprendre, sauf qu’il ne veut pas : ils sont bêtes de penser qu’il a fait exprès de les abandonner. Il voulait rester auprès d’eux et de Lena, autant que possible. Il a merdé, c’est tout. En tout cas, tu pourras compter sur moi si jamais t’as besoin de souffler. Je pourrai même te montrer l’arche de Birdie dans la maison familiale. Enfin, si t’as pas peur des araignées, des hamsters, rongeurs et autres insectes. Il a bien envie de voir ça, oui. T’inquiètes, ils m’ont pas demandé si j’en avais peur avant d’me mettre ici. Il dit ça en rigolant. Évidemment, il n’est jamais tombé sur un hamster ou autre rongeur dans le coin, et heureusement. Il veut bien que ça ne soit pas la prison la plus propre de l’univers mais il y a quand mêmes des limites à ne pas franchir, dont celle-ci. Tu m’feras visiter quand j’sors, ouais. J’en aurais sûrement besoin à un moment donné. Il sait qu’il sera très occupé à sa sortie mais il ne doute pas qu’un jour, il aura besoin de souffler et que de l’appeler elle sera une vraie source d’air frais, comme aujourd’hui d’ailleurs.

@Birdie Cadburry
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences Empty
Message(#)rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences EmptySam 20 Mar 2021, 16:50


Bah, j’ai hâte. Encore un an à tirer et on s’fait ça.” Birdie tape de la main sur la table, bien consciente qu’elle a dû réveiller les gardiens environnants et provoquer des haussements de sourcils des autres visiteurs mais ce n’est pas comme si elle en a quelque chose à faire. Non, à la place, elle sourit encore plus fort à Rudy. Elle a commencé une correspondance hasardeuse pour apporter un peu de sympathie à quiconque se trouvait derrière les lettres - elle a eu de la chance d’être tombée sur un détenu avec le regard aussi vif, important de le noter. “Adjugé vendu. Tu sais comment me contacter pour me tenir au courant des infos importantes.” Comme la date de sa sortie de ce trou à rats aussi gros qu’abondants. Elle a déjà oublié combien de mois il lui reste, à Rudy ; elle n’a jamais été doué pour les chiffres, de toute façon. Tant pis, elle lui demandera encore un autre incalculable de fois dans ses prochaines lettres. Rudy sera plus à même de lui fournir l’information même enfermé entre trois murs et une porte blindée. “Passe un mois ici et tu le deviendras.” Végétarienne ou une battante ? “Je me demande d’où sortent leurs bœufs, honnêtement.” Végétarienne donc. Vu comment les locaux sont entretenus, cela ne la surprend pas plus que ça de savoir que la nourriture est aussi attrayante que l’endroit lui-même. “On dit que le dernier repas des mecs mis à mort est important mais j’pense que le premier de ceux qui sortent l’est aussi. J’sais pas encore ce que je vais prendre mais j’ai hâte.” Birdie fait un clin d’œil tout en souriant. “Si ça se trouve, on mangera des fleurs par la racine et des criquets tout croustillants, ça donne envie, hein.” Après tout, il parait que c’est l’avenir alimentaire, tout ça. Comme si la gamine que t’as été a été attendu que le monde scientifique se réveille pour tester tout ça.

T’inquiètes, j’ai déjà tout prévu. J’vais leur signaler que non, on a pas de piscine ici. Ce sera suffisant pour les éloigner d’ce coin-là pendant des années et des années.” C’est clair qu’une piscine est essentielle dans un quatre étoiles au moins. Il y a des limites à respecter. Même si ce n’est clairement pas le premier endroit où Birdie irait vu son historique avec l’eau. “Il y a des cons partout.” Oh oui, il y en a même une en face de toi, Rudy, mais ni toi ni elle ne pouvez le remarquer. C’est toujours mieux de dire que c’est les autres, c’est plus rassurant et plus complaisant aussi. Ce sont les autres qui ont tort, les autres qui font du mal, les autres qui sont la source de tous les maux. “Mais par contre tu t’es battue ? J’veux tout savoir.” Le garde qui s’exprime, Rudy qui s'insurge et Birdie qui tire la langue à défaut de pas pouvoir lui faire un doigt parce que ça risque d’être pris comme un outrage ou une connerie comme ça. Elle est rentrée en tant que visiteuse, elle veut en ressortir en tant que tel aussi. Pour le moment. “Bon, on en était où. Ah ouais, les yeux au beurre noir. Tu l’as fait qu’une fois, de te battre ?” La Cadburn est bien trop fière de son petit palmarès mais elle hausse les épaules avec une modestie qui contraste avec le reste. “Je me bats quand la cause me semble appropriée. Si tu me touches de trop près ou que tu regardes de travers un de mes proches, tu peux être sûr que je vais prendre la mouche. Y a que moi qui a le droit de martyriser mon monde.” Birdie fait pourtant preuve d’une patience inouïe mais certains croient qu’ils peuvent la piétiner impunément. Elle n’a jamais été la damsel in distress, elle a toujours été the knight in shining armor.

Premièrement, le diable, c’est moi. Et deuxièmement… petit pélican ? J’l’accepte, soyons fous.” La blonde sourit, elle croise ses phalanges, elle les tire devant elle tout en rentrant sa tête dans le creux de ses épaules. “C’est pas le plus original mais je fais de mon mieux. Mais t’inquiètes pas, t’as plus de charme qu’un pélican.” Elle arque un sourcil. “El Diablo, hu ? Ca te va bien aussi.” Est-ce que c’est parce qu’il a des traits exotiques que tu dis ça ? Il y a moyen. Il a affirmé qu’il avait des origines mexicaines et c’est à peu près tout ce que tu peux dire. Autant en profiter. Et vraiment, ça lui va bien. Elle est curieuse de savoir pourquoi c’est le diable et qui l’appelle comme ça. Il doit y avoir un historique derrière ça. Mais y a la sensation qu’il ne va pas avoir le temps d’expliquer et qu’elle va rester sur sa faim. Et une Birdie frustrée n’est jamais très sympa à porter au quotidien, vous pouvez me croire. Il a commis une erreur de parcours, le fardeau de l’aîné certainement. Un pas de travers et c’est le monde qui s’écroule ; comme si Rudy ne devait pas s’en vouloir de lui-même tout seul comme un grand d’avoir atterri ici. “T’inquiètes, ils m’ont pas demandé si j’en avais peur avant d’me mettre ici.” S’il est un fier habitant d’Australie, il doit être habitué de toute façon à fréquenter des bestioles étranges et bizarres - non, elle ne parle pas des surveillants et des codétenus, pas vraiment. “Tu m’feras visiter quand j’sors, ouais. J’en aurais sûrement besoin à un moment donné.” Elle hoche la tête avec vivacité, certainement bien trop ravie pour l’occasion. “Y a pas mieux pour respirer la liberté.” Ce n’est pas pour rien qu’elle y court dès qu’elle en ressent le besoin.

Les visites sont terminées pour aujourd’hui.” Birdie fait la moue et Birdie approche ses mains de celle de Rudy mais le gardien tape de sa matraque sur la table, la faisant sursauter puis hurler en se levant. “Non mais ça va pas !” Celui-là, elle va finir par le faire rôtir pour mieux le donner aux animaux de la forêt d’Elimbah tellement qu’il commence à lui courir sur le haricot. “Aucun contact.” Il répond sournoisement et Birdie profite du dos qu’il tourne pour aller balayer la salle de d’autres visiteurs nommés comme indésirables pour le lui faire, son doigt d’honneur. La Cadburn reprend un souffle tout en reportant son attention sur Rudy toujours assis. “Tu peux essayer de lui mener la vie dure, juste un peu ?” T’es vraiment stupide, parfois, Birdie, tu veux qu’il ait plus de problèmes ? Je rigole.Je t’aurai bien fait un hug mais il risque de bondir sur moi et j’en ai pas très envie.” Pour une fille jamais avare de contact physique, il est clair que cette règle te tracasse autant qu’elle te frustre. “On se reverra, El Diablo.” Elle ignore juste quand et où mais elle a déjà un florilège d’idées pour sa future lettre quoiqu’il arrive. “Si jamais y a la tv, tu peux admirer la météo tout en m’admirant moi.” Birdie sourit et, juste en guise de dernière provocation pour l’autre ducon là-bas, elle passe son doigt sur le menton de Rudy tout en lui faisant un clin d’oeil avant de filer dare dare en riant légèrement, sous les grommellements du surveillant. Vraiment, il n’est vraiment pas drôle. Vivement que Rudy sorte de là. Ca lui donne trop à imaginer à quoi son futur peut ressembler et c'est une pensée qui lui donne un peu trop le vertige.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
  

rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences Empty
Message(#)rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

rudy&birdie ☾ be courteous to criminals. let them finish their sentences