| Covid27 - In Williams Territory - Camil |
| | (#)Mer 5 Aoû 2020 - 1:10 | |
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In Williams Territory
2028 – Covid 27. Ana a 33 ans aujourd’hui, en plein milieu d’une apocalypse/pandémie elle n’a pas vraiment de raison de faire la fête. Elle se souvient qu’en 2020, elle avait bravé le confinement sans aucun scrupule, elle ne se sentait pas en danger alors, et surtout elle n’acceptait d’ordre de personne, pas même du gouvernement. Elle avait cru que ce virus n’était rien d’autre qu’une grosse grippe. Mais, la pandémie avait perduré, les mutations du virus étaient devenues de plus en plus virulentes, Covid-20, 21, 22... Même elle avait appris à vivre avec un masque vissé sur le visage. Au final, on s’y faisait vite. Ce qui l’emmerdait surtout c’était que ses interlocuteurs ne voyaient pas bien ses mimiques de provocations quand elle s’adressait à eux. Ça, ça n’avait pas changé, huit ans de vie ne lui avaient apporté ni maturité ni sagesse, elle était toujours une sale emmerdeuse qui donnait des envies de meurtres aux gens juste en ouvrant la bouche.
L’Australie avait résisté plus longtemps que le monde entier, il n’y avait probablement plus âme qui vive en Europe, ils savaient que le continent Américain était maintenant peuplé uniquement d’infectés du Covid-27. Ces morts-vivants étaient extrêmement contagieux et ils mordaient ces cons. Autant dire que personne n’aurait jamais imaginé en 2020 qu’ils finiraient par vivre dans un film de zombie. Leur quotidien c’était Walking Dead.
Pour son anniversaire, Ana avait prévu une sortie du bunker. Son efficacité lors des missions de discrétion et de rapidité lui donnait certains passe-droits. Ou alors peut-être qu’ils la laissaient sortir quand elle voulait parce que ça faisait des vacances à tous les survivants quand elle allait prendre l’air. Elle se trouvait donc dehors, seule et elle allait faire un truc pour son anniversaire. En utilisant les chemins sécurisés qu’elle connaissait, elle se retrouva rapidement à Spring Hill devant la maison où vivait autrefois son grand-frère Saül, ainsi que sa femme Elise et surtout leur fils Cosimo. Autant Elise ne lui manquait pas mais pour les deux autres, c’était un déchirement. Et dire qu’elle avait passé son temps à s’engueuler avec Saül et qu’il était mort maintenant… Elle n’était pas revenu devant cette maison depuis qu’elle s’était installée dans le bunker, depuis qu’elles les avaient retrouvés infectés tous les trois et qu’elle avait du les tuer.
Mais quelque chose est étrange, les rideaux de la maison sont fermés, la porte semble barricadée. Quelqu’un a élu domicile dans la villa ultra luxueuse de son frère ! Mais quand ? Y a-t-il toujours des intrus ? Ont-ils sali le putain de canapé blanc du salon auquel Saül tenait comme à la prunelle de ses yeux ? Ana doit en avoir le cœur net, cette villa est un sanctuaire, personne n’a le droit d’y vivre maintenant. Elle commence alors à escalader la façade de la maison en silence et s’introduit par la fenêtre d’une des trois salles de bain qui avait été laissée ouverte. Une bouteille de parfum se brise, qu’est-ce qu’il foutait là ce putain de flacon ? Sur le rebord de la fenêtre ? Merde, ça sent son frère, ça empeste Saül et ses costumes bien repassés. Ana est tellement choquée par cette odeur qu’elle n’a plus sentie depuis des lustres, qu’elle en oublie qu’il y a sûrement quelqu’un dans la maison, qu’elle a fait du bruit et que son arbalète est attachée dans son dos au lieu d’être dans ses mains. Elle a une larme qui coule sur sa joue, son frère lui manque, elle aurait dû être une meilleure sœur pour lui. Soudain, elle entend des pas feutrés dans le couloir, quelqu’un est là.
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| | | | (#)Ven 14 Aoû 2020 - 21:55 | |
| « Tu restes là. » Ordonna-t-il à sa nièce, qui trépignait dans l’entrée en faisant la moue. Le ton de Camil était sans appel : même si elle souhaitait être avec eux, se charger elle aussi de cette énième mission, les deux Smith avaient toujours été catégoriques : hors de question. Sixtine était encore jeune ; la situation ne serait peut-être pas toujours aussi critique. Les deux frères gardaient une once d’espoir pour elle et son avenir, même si ces derniers temps, ils avaient de plus en plus de mal à se montrer optimistes. « Prêt ? » Demanda-t-il en se tournant vers son frère, qui hocha simplement la tête. Il tendit un Beretta à Carlo, qui s’en empara avec une indifférence réelle. Les deux Américains avaient été initiés très tôt à la manipulation des armes, et n’avaient jamais cessé l’entraînement. Ce qui avait longtemps été un hobby était aujourd’hui devenu une nécessité : les mutations perpétuelles du coronavirus avaient transformé sa belle ville en un champ de bataille. Camil, pour sa part, s’empara d’un fusil à pompe — son arme de prédilection. Il gardait néanmoins, en plus d’une bombe de peinture, un pistolet à sa ceinture, et n’hésiterait pas à s’en servir si cela devenait nécessaire. Il enfila une veste matelassée noire, le dernier élément de son attirail de protection. « On sera de retour avant vingt heures, si tout se passe bien. » Mais rien était moins sûr ; les deux Smith savaient que chacune de leur sortie pouvait être la dernière. Il embrassa sa nièce, et sortit dans le couloir. Sur le palier, père et fille s’enlaçaient — des adieux, une fois de plus. Carlo se détacha de Sixtine, et les deux frères se mirent en marche. L’ascenseur était condamné depuis bien longtemps, et ils dévalèrent les escaliers — les armes bien en main, juste au cas où. Les deux Américains avaient quadrillé la ville, et faisaient régulièrement des escapades pour nettoyer les rues. Ils n’étaient pas les seuls ; à Brisbane, chacun faisait de son mieux, dans la mesure du possible. Mais ces derniers temps, obtenir des munitions était devenu complexe : même le marché noir ne parvenait pas à suivre, tant la demande s’était accélérée.
« Carlo ? Carlo ? » Sa voix se fit plus profonde, plus grave, alors qu’il avançait à pas feutrés dans l’ancienne maison de Saül Williams — un ancien dirigeant d’entreprise, qui n’avait malheureusement pas survécu à l’envahisseur. Les bruits qui courraient faisaient état de la mort de sa famille, mais Camil savait qu’on ne pouvait pas réellement se fier aux racontars : ils étaient trop imprécis. Et ça, c’était dans le meilleur des cas ; parfois, ils étaient complètement erronés. « Je ne suis pas seul. » Souffla-t-il, alors que son frère lui avait finalement répondu pour lui signifier qu’il était à l’écoute. L’ancien politicien sentit aussitôt la respiration de son frère s’accélérer dans son oreillette, et il entreprit donc de le rassurer. « On fait comme on a dit. » Le silence accueillit cette nouvelle. Ce plan, les deux frangins l’avaient peaufiné pendant des heures. Ils s’étaient mis d’accord sur les détails, et avaient élaboré des dizaines de stratégies. Mais à chaque fois, la conclusion avait été la même : si l’un d’eux se faisait prendre, attrapé par une armée d’un tout nouveau genre, alors l’autre devrait battre en retraite. Abandonner son frère, abandonner sa famille, et opter pour une fuite en avant — une fuite vers la survie. « Sixtine a besoin de toi. » Il savait que cet argument trouverait un écho, que son frère ne resterait pas insensible à cette remarque. « Elle n’a plus que toi, désormais. » L’Américain posa un genou à terre, chargea son fusil à pompe, et vérifia que son pistolet était à portée de main. Il allait y rester, il le savait déjà — l’inverse relèverait du miracle — mais il n’abandonnerait pas la partie. Il irait jusqu’au bout, se battrait jusqu’au bout, et ferait le plus de dégâts possible. Pour sa famille, pour lui, pour son propre honneur : il n’allait pas mourir à genoux, il avait bien trop de fierté pour ça. « Au revoir, Carlo. » Les derniers mots d’un condamné. Il coupa aussitôt la communication avec son cadet, conscient qu’être en contact permanent avec lui ne l’aiderait pas à garder les idées claires. Il poussa la porte du pied, et entra dans une chambre qui semblait confortable même si poussiéreuse, mais qui était parfaitement en ordre. Arme à bout de bras, doigt sur la gâchette : Camil était décidé à faire des ravages, avant de laisser les morts-vivants se goinfrer sur sa carcasse. Il s’arrêta sur le pas de la porte, vérifia les lieux d’un regard rapide, et constata qu’il était seul. Pourtant, tous ses sens étaient en alerte : il savait que les apparences pouvaient être trompeuses. Il se retourna, vérifia que personne ne surgissait derrière lui, et fixa une porte qui était pour le moment fermée : il ne savait pas où cela menait, mais il avait le sentiment que la menace était là, cachée derrière cette porte. Alors, comme la fois précédente, il mit un coup de pied brutal dans cette porte, qui s’ouvrit et alla claquer avec force contre le mur. Il tomba nez à nez avec une blonde, qui lui paraissait saine — mais il se méfia automatiquement. Ces putains de zombie avaient commencé à copier le comportement des épargnés, rendant ceux-ci encore plus vulnérables. Par contre, un élément intrigua Camil : elle était seule. Et d'habitude, ils se déplaçaient plutôt en bande. @Anastasia Williams |
| | | | (#)Mer 19 Aoû 2020 - 20:38 | |
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In Williams Territory Avant même qu’Ana n’ait pu réagir la porte de la salle de bain s’ouvre dans un fracas et un homme en équipement militaire complet apparaît dans l’embrasure de la porte. Il braque une arme sur elle. Ana, surprise par le parfum de Saül et maintenant prise en flagrant délit de sentimentalisme par un inconnu, essuie rageusement la larme sur sa joue. Puis elle lève les mains en l’air : « Ne tire pas ! J’suis saine putain ! ». Saine, à l’opposé d’infectée. Il faut dire que les zombies auxquels ils ont affaire ne sont pas de simples automates décérébrés et putréfiés, ils ont gagné en intelligence avec le temps, ils font des stratégies, se déplacent en horde et arrivent même à passer pour des personnes saines si on n’effectue pas les vérifications d’usage. Le symptôme le plus visible du Covid-27 et donc celui qui est utilisé pour identifier les infectés est le sang qui noircit. Alors lentement, sans faire de mouvement brusque, Ana remonte sa manche pour montrer ses veines à l’homme face à elle : « Tu vois, alors baisse ton arme, merde ! »
Elle sent encore Saül partout dans la pièce et ça lui paraît toujours indécent que ce milicien soit là. Elle suppose, vu son accoutrement et son équipement, qu’il fait partie de la milice armée qui combat les infectés dans Brisbane. Elle lui demande avec un air indigné : « Qu’est-ce qu’un putain de milicien fout dans la baraque de mon frère ? ». Elle s’avance dans la chambre en contournant le milicien sans plus de politesse. Elle doit s’éloigner de l’odeur de son frère qui la perturbe, la bouleverse. Elle se retrouve dans leur chambre maintenant. La chambre d’Elise et de Saül. « Vous n’avez pas le droit d’être ici… Qu’est-ce que vous cherchez d’abord ? Y a rien ici, juste des putains de souvenirs... » Elle ouvre l’armoire de Saül, elle tourne le dos au milicien car elle ne compte pas l’affronter, elle n’a aucune chance face à son équipement et son seul atout est sa rhétorique à présent. Elle doit le convaincre de partir d’ici, de ne pas réquisitionner cette villa pour en faire un QG de la milice, elle ne le permettra pas. Elle attrape une cravate de Saül, qu’est-ce qu’elle détestait son obsession pour les costumes, les cravates, son travail surtout. Pourtant, c’est comme si elle retrouvait le doudou de son enfance maintenant qu’elle en a une en main.
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| | | | (#)Mer 2 Sep 2020 - 22:30 | |
| La méfiance de Camil était grande, et nul doute que s’il avait été accompagné, il n’aurait pas hésité à tirer. Pas par plaisir, mais seulement pour s’assurer que lui et son frère ne risquaient rien. Protéger ce qui lui restait de famille était devenu sa première priorité, son obsession quotidienne. Jour après jour, inlassablement, les deux Smith se préparaient et s’aventuraient dans cette jungle qu’était devenue Brisbane. Ils étaient organisés, méthodiques, logiques et prudents : ils ne laissaient rien au hasard. Il s’estimait plutôt chanceux, d’ailleurs : pour le moment, l’entraînement et la vigilance dont Carlo et lui-même avaient fait preuve leur avait permis de rester en vie, tout en préservant Sixtine. Cette dernière s’agaçait du traitement que son père et son oncle lui réservait, arguant qu’elle n’était plus une petite fille. Mais les deux hommes de la famille en avaient décidé ainsi, d’un commun accord, et avaient pour le moment réussi à faire entendre raison à la jeune femme. Mais jusqu’à quand ? Ils savaient tous deux que leur mission était désespérée, pour ne pas dire vaine. Et apparemment, aujourd’hui était le jour de trop pour l’ainé des Smith. Il inspira profondément, chassa de son esprit toutes les pensées parasites et les mille bonnes raisons qu’il avait de faire demi-tour, et donna un violent coup de pied dans la porte de ce qui s’avéra être la salle de bain. Il tint aussitôt en joue la blonde qui lui faisait face, visiblement surprise et quelque peu paniquée de le voir faire ainsi irruption dans cette pièce. « Preuve-le ! » S’exclama-t-il, le doigt toujours posé sur la gâchette. Il était prêt à tirer, prêt à mettre fin à l’existence de cette inconnue, qui releva sa manche avec empressement. Il ne put que constater la pâleur de son bras, sur laquelle ses veines bleutées ressortaient. Il baissa légèrement son arme, sans pour autant la quitter des yeux : faire confiance, en ces temps troublés, n’était pas une bonne idée. « Qu’est-ce que tu fous là, alors ? Et seule, qui plus est ? » Son champ de vision couvrait l’ensemble de la pièce, et aucun élément perturbateur ne s’immisça entre eux ; par conséquent, l’Américain en déduisit — à tort peut-être — que la jeune blonde était venue seule. Il trouvait sa négligence insensée et égoïste, mais il se garda bien d’émettre le moindre commentaire : au vu du contexte dans lequel ils évoluaient aujourd’hui, il n’était pas rare que certains individus, désespérés, choisissent de se jeter dans la gueule du loup.
« Je ne suis pas un milicien. » Répliqua Camil en secouant légèrement la tête, refusant d’être associé à ce groupe auto-géré, dont la réputation n’était pas toujours brillante. Ses méthodes radicales n’étaient pas différentes de ce groupe armé qui sévissait dans Brisbane, mais il se plaisait à croire que leurs motivations respectives étaient différentes. L’Américain ne se réjouissait pas de faire couler le sang et de trouer les peaux de ceux qui avaient parfois été ses collaborateurs, ses amis, ou ses voisins. Il n’était pas non plus un vulgaire pillard, même s’il lui arrivait parfois de se servir dans les maisons vides qu’il visitait. Cependant, la raison initiale de sa présence entre ces autre murs n’avait rien d’un larcin. « Je ne cherche rien. » Répondit l’ancien politicien, qui jeta un coup d’oeil dans la pièce. La salle de bain était en marbre. Quelques costumes, visiblement bien taillés, étaient encore pendus dans le dressing feu Saül Williams. Il constata même que des bouteilles de parfum, tant masculines que féminines, étaient disposées sur une étagère entre les deux vasques. Et un kit de maquillage, recouvert d’une épaisse couche de poussière, gisait sur un coté de lavabo — que l’Américain supposa donc être celui de la femme de l’ancien entrepreneur. Le temps semblait s’être figé, et Camil n’aurait été que moyennement surpris de voir débarquer les Williams dans cette pièce pour se préparer. « Je fais juste le ménage. » Ajouta l’Américain en observant la pulpe de son index, grisée par la poussière. Apparemment personne n’avait mis les pieds dans cette maison depuis bien longtemps — pas même les zombies qui zonaient dans le coin, de plus en plus nombreux au fil des jours qui passaient. « Tu viens souvent ici ? » Demanda-t-il en fronçant les sourcils, en reportant son attention sur l’autre âme vivante qui occupait cette pièce. Il ne savait pas si elle en avait conscience, mais aujourd’hui, elle l’avait échappé belle. « Tu es seule ? Tu vis seule ? T’as de quoi te défendre ? » Les questions pleuvaient, mais étaient nécessaires : Camil ne voulait rien laisser au hasard.
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| | | | (#)Lun 21 Sep 2020 - 17:42 | |
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In Williams Territory Ana fait face à l’homme armé jusqu’aux dents et qui ne baisse son arme qu’imperceptiblement quand il constate que ses veines sont normales, bleutées, signe qu’elle n’a pas été infectée par le fléau. « Qu’est-ce que tu fous là, alors ? Et seule, qui plus est ? » Il en a du culot celui-là qui se trouve dans la maison de son frère. Ce n’est pas sa maison à elle mais ça l’est beaucoup plus que sa maison à lui, elle est la seule survivante de toute la fratrie alors cette villa est son territoire maintenant. Même si elle ne s’y était pas rendue depuis une éternité. « J’suis bien plus discrète en me déplaçant seule et j’ai pas d’boulet essoufflé pour m’ralentir. » Ana est rapide et discrète, elle se faufile facilement et escalade quasiment n’importe quoi quand elle doit se mettre à l’abri. Elle évite généralement toute rencontre qu’elle soit infectée ou non. Seuls ses compagnons de bunker ont le plaisir et l’honneur de la côtoyer même s’ils n‘utiliseraient probablement pas ces termes pour en parler. Fardeau ou malédiction correspondraient probablement mieux à la façon dont ils voyaient leur cohabitation forcée avec l’italienne. Mais elle est utile, elle n’a pas peur de sortir risquer sa vie pour des vivres et autres biens essentiels, c’est une tête brûlée et ils en profitent en se disant qu’un jour elle ne rentrera pas et que ça ne sera pas si grave. Elle retourne la question à l’homme face à elle en précisant bien qu’il se trouve entre les murs de la maison de son frère, sans attendre sa réponse, elle passe dans la chambre de Saül.
Alors qu’elle pose les yeux sur le lit où Saül dormait, l’autre corrige : « Je ne suis pas un milicien. » Avant d’ouvrir l’armoire vers laquelle, elle s’était dirigée, elle se retourne vers lui et le regarde avec suspicion. Comment a-t-il un tel arsenal alors ? Son groupe a galéré à collecter une poignets de pistolets et les munitions étaient introuvables dans la ville, elle cherchait pourtant, tout comme les autres explorateurs du groupe. « T’as pillé leur stock alors ? » Il est de notoriété publique que la milice a la main mise sur la base militaire et tout ce qu’elle contient, pour Ana c’est le seul endroit où il est encore possible de trouver un tel matériel. Mais peut-être se trompe-t-elle… Elle lui tourne le dos à nouveau, elle attrape une cravate de Saül et la regarde avec nostalgie, son cœur se serre. Elle aurait tellement aimé le voir débarquer dans la pièce et lui demander pour la énième fois de retirer son piercing ou de se trouver un travail, tout ce qui l’agaçait plus que tout chez lui autrefois, lui manquait terriblement aujourd’hui. « Je ne cherche rien. Je fais juste le ménage. » Ana se retourne à nouveau vers lui et enroule la cravate autour de son cou, telle une écharpe, ainsi elle ramènera un bout de son frère avec elle. « J’vois pas d’plumeau ou d’aspirateur dans ton attirail pourtant... ». Elle sait très bien ce qu’il veut dire par là, mais elle ne voit pas de trace du passage d’infectés dans la maison non plus, à moins que les barricades qu’elle a vu aux fenêtres aient été montées par eux mais ça ne lui semblait pas être dans leurs habitudes.
« Tu viens souvent ici ? » « Non. » De toutes façons, si ça avait été le cas ça ne le regarderait pas. Elle n’a pas envie d’entrer dans les détails de sa présence ici, c’est personnel, elle a juste envie qu’il se barre et la laisse seule avec ses souvenirs et ses regrets. « Tu es seule ? Tu vis seule ? T’as de quoi te défendre ? » « Mais putain, t’es de la police ou quoi ? » Elle ne va pas lui dévoiler l’existence du bunker et de ses habitants, elle ne connaît rien de ce type et elle ne sait pas ce qu’il ferait s’il avait vent de son petit groupe de survivants. Mais elle sent bien que si elle refuse de répondre en bloc, il va devenir nerveux, il a l’air à cran et elle ne peut pas lui en vouloir, on ne sait jamais sur qui on tombe de nos jours. Elle lève les mains à nouveau en signe de non agression : « J’suis seule, personne supporte ma perfection apparemment. » Et elle tourne sur elle-même juste pour qu’il voit l’arbalète qu’elle a dans le dos, de toutes façons il l’a probablement déjà repérée vu qu’elle ne s’en est pas cachée : « J’ai ça, mon agilité et ma chance insolente. CA t’va comme réponse ? ». Tout le monde autour d’elle finit par trouver la mort ou rejoindre les rangs des infectés mais elle est encore debout, cela ne fait que renforcer le sentiment d’invulnérabilité qu’elle a toujours entretenu. Une invincibilité qu’elle clamait déjà haut et fort quand les seuls dangers qu’elle encourrait étaient l’overdose, l’accident de voiture ou de se faire passer à tabac par quelqu’un qu’elle aurait trop contrarié. Bien avant le virus marque la fin du monde comme il l’avait connu.
Elle s’assoit sur le lit marital et demande à l’inconnu : « Et alors quoi ? T’fais le tour du quartier et tu canardes tout c’qui bouge ? Tu rêvais d’être Batman quand t’étais gosse ou t’as trop joué à Call Of ? ». Il est bien plus vieux qu’elle mais elle s’adresse à lui comme s’il était un gamin boutonneux, si elle l’agace assez, il ira peut-être « nettoyer » une autre maison et la laisser en paix avec ses fantômes intérieurs.
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| | | | (#)Ven 16 Oct 2020 - 14:26 | |
| « Et tu crois que c’est en faisant cavalier seule que tu vas t’en sortir ? » Demanda Camil en arquant un sourcil, surpris d’entendre le discours de cette inconnue. « T’es bien naïve… » Commenta-t-il en haussant les épaules, loin d’être touché par la situation de son interlocutrice. Après tout, c’était vraisemblablement elle qui l’avait choisie : elle aurait pu décider de s’allier avec d’autres personnes non infectées ou, au moins, échanger des informations avec eux de temps à autre.
« Essaye encore. » Rétorqua l’Américain en secouant la tête. Conscient que les théories quant à ses acquisitions pouvaient être nombreuses, il décida d’écourter ce suspense insoutenable. « Réseau parallèle. » Confia-t-il finalement. Ce qui voulait à la fois tout, et rien dire, il en était bien conscient. Il savait que les mercenaires avaient pillé les stocks de la base militaire — elle-même désertée par l’armée depuis longtemps. La plupart des soldats avait pris la fuite depuis longtemps, essayant de survivre tant bien que mal à cette mutation du coronavirus. Camil ne les blâmait pas ; dans ce genre de situation, chacun faisait de son mieux. Pour sa part, il avait pris contact avec quelques connaissances Américaines qui étaient sur l’autre continent, et qui avaient été en mesure de lui faire livrer un véritable arsenal — avant que tout ne soit complètement bouché. « C’est bien, la situation ne t’a pas fait perdre ton sarcasme. » Déclara-t-il en levant les yeux au ciel. Ça ne l’aiderait probablement pas à survivre, mais ça, c’était un autre débat. La jeune blonde avait l’air d’être du genre à vivre pleinement, et dangereusement. Grand bien lui fasse ; pour sa part, il espérait tenir le plus longtemps possible, pour protéger sa soeur — et plus largement pour protéger les siens, et pour rendre justice à ceux qui n’étaient plus. « Tu as déjà vu des marques rouges sur les maisons ? » Demanda Camil en posant son index sur la bombe de peinture qui état accrochée à sa ceinture. Un élément important de son attirail, puisque c’était une façon pour lui de terminer le travail qu’il avait entrepris. Carlo en avait une, lui aussi. « C’est mon frère et moi. Ça veut dire qu’on a vérifié les lieux. » C’était un travail quotidien, un travail sans fin. Les deux Smith ne s’aventuraient jamais hors de leur quartier — ils avaient, de toute façon, suffisamment à faire dans Spring Hill. Éviter les infectés, ne pas se faire prendre par la milice… Les ennemis étaient partout, et la vigilance devait être constante, s’ils voulaient s’en sortir.
« Même en temps de guerre ? D’habitude, quand les conditions deviennent difficiles, les perfections des gens deviennent plus supportables. » Commenta Camil, sur un ton narquois. Il ne cachait pas son scepticisme ; il avait du mal à imaginer cette femme s’en sortir, complètement seule. Elle devait avoir quelques alliés, au moins. Ils avaient quitté la salle de bain et s’étaient retrouvés dans la chambre. Camil prit soin de fermer la porte derrière lui ; si jamais quelqu’un venait les interrompre, ils seraient prévenus par le bruit de la porte qui s’ouvrait. « C’est toujours mieux que d’aller chialer sur un vieux pull poussiéreux, non ? » Puisqu’elle avait décidé de se montrer piquante, il ne risquait pas de prendre de pincette avec elle. Oeil pour oeil, dent pour dent : l’Américain ne faisait pas dans la dentelle. La bienséance, très peu pour lui : aujourd’hui, ça ne lui apportait plus rien. « La tristesse, ça ne t’apportera rien de bien. Au contraire : tu pourrais même cumuler les problèmes et te retrouver dans des situations compromettantes, si tu te laisses aller. » Il se détourna de la jeune Australienne, qui s’était assise sur le lit la chambre. Camil en profita pour inspecter les lieux — dans le détail, comme d’habitude : un coup d’oeil à travers les persiennes, une vérification des placards. Il ouvrit les tiroirs d’une commode, et en retira un collier de perles aux reflets nacrés. « Souvenir familial ? » Demanda-t-il en se retournant, pour le montrer à… « C’est quoi ton nom, déjà ? » Sans attendre sa réponse, il le lui envoya. Il savait que c’était un bijou onéreux, et ça pouvait être une monnaie d’échange particulièrement intéressante.
@Anastasia Williams |
| | | | (#)Lun 19 Oct 2020 - 2:40 | |
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In Williams Territory Mais c’est qu’il commence à l’agacer ce gars, il est chez son frère, autant dire qu’il est chez elle, et il se permet de la juger et de donner son avis. « Et tu crois que c’est en faisant cavalier seule que tu vas t’en sortir ? T’es bien naïve… » Elle n’est pas naïve, non, elle s’en est sortie jusque là en faisant uniquement des sorties seule, elle a sa méthode et ça fonctionne pour elle. « Ferme-la, j’t’ai pas d’mandé ton avis. Et j’suis encore là, non ? T’es seul aussi et si tu crois que c’est tes flingues qui vont t’sauver si t’es vraiment dans la merde, c’est toi l’naïf. » Ana n’a pas d’armes à feu et bien sûr qu’elle ne cracherait pas sur de meilleures armes mais ce n’est pas ça qui fera la différence en cas de vraies emmerdes avec les infectés. La différence s’est toujours fait pour elle sur sa capacité à sprinter, escalader, se faufiler, bref échapper à la masse car quand ils sont nombreux, flingue ou pas, la seule solution est la fuite. Son interlocuteur est arrogant et sûr de lui, de sa méthode de survie comme s’il n’en existait pas d’autre. Il peut bien se la ramener avec son réseau parallèle et son artillerie lourde mais Ana n’est pas impressionnée. Il relève son sarcasme concernant sa mission de « nettoyage » en levant les yeux au ciel, c’est donc réciproque, ils s’insupportent mutuellement. « Tu as déjà vu des marques rouges sur les maisons ? » Oui elle les a vues ces marques, elle acquiesce avec l’air de s’en foutre totalement. « C’est mon frère et moi. Ça veut dire qu’on a vérifié les lieux. » « Super, vous voulez une médaille ? ». Lui il n’a pas perdu toute sa famille, il a encore son frère et Ana trouve ça injuste, même si, il faut le dire, leurs relations n’étaient pas au beau fixe avant tout ce merdier entre elle et ses frères et sœur.
Il pose trop de questions, elle ne va pas lui donner l’adresse du bunker non plus, on ne sait jamais sur qui on tombe de nos jours. Alors, elle fait l’idiote, l’innocente, elle joue la carte de la louve solitaire. « Même en temps de guerre ? D’habitude, quand les conditions deviennent difficiles, les perfections des gens deviennent plus supportables. » Elle réplique aussitôt, alors qu’elle a le nez dans le placard de Saül : « Temps de guerre ou pas, tu me les brises avec tes questions. ». Et s’il peut jouer à l’interrogateur, elle peut également être lourde et poser des questions chiantes, elle s’assoit sur le lit de son défunt frère et lui demande s’il se prend pour Batman avec un dédain évident. Ses missions de nettoyage du quartier c’est totalement inutile du point de vue d’Ana, ce ne sont pas de stupides rats les infectés, ils ont dut repérer leur manège à lui et son frère et le gros de la meute doit les éviter. De toutes façons, ils se reproduisent à une vitesse incroyable, à croire qu’il leur reste des stocks illimités d’humains à infecter. Ses remarques ont du le vexer car il répond sur le même ton : « C’est toujours mieux que d’aller chialer sur un vieux pull poussiéreux, non ? » Il est sur son territoire et il ose juger sa façon de faire le deuil de sa famille. Elle a envie de lui décocher un carreau d’arbalète en pleine tête pour effacer son air satisfait de son visage pour toujours. Mais elle se contente de serrer les poings et de répondre dans un grognement : « Mais va te faire foutre putain. Tu m’as vu chialer ? Non. Alors ta gueule. » Mais il n’écoute pas, il ne ferme pas sa gueule et il continue à dispenser sa sagesse et ses conseils que personne ne lui a demandés. « La tristesse, ça ne t’apportera rien de bien. Au contraire : tu pourrais même cumuler les problèmes et te retrouver dans des situations compromettantes, si tu te laisses aller. » Elle ne répond rien, elle bout intérieurement, elle n’a qu’une envie : le foutre dehors. Il n’a plus rien à faire là, alors qu’il la laisse tranquille.
Mais il fait le tour de la chambre comme s’il en était le propriétaire, dès qu’il lui tourne le dos, Ana saisit discrètement son arbalète dans son dos, un carreau est déjà enclenché, elle le met en joue. « Souvenir familial ? C’est quoi ton nom, déjà ? » demande-t-il en se retournant vers elle, il lui lance le collier en perle avant de réaliser qu’elle est debout sur le lit avec son arbalète armée dans sa direction. Elle laisse le collier rebondir contre sa jambe et glisser sur le lit en conservant son regard rivé sur l’intrus, au moindre mouvement brusque elle n’hésitera pas. « Ana Williams, c’qui veut dire que j’suis chez moi ici et tu commences à me les briser. Alors barre-toi gentiment faire du ménage ailleurs et personne ne sera blessé. » Elle lui indique du menton la porte qui mène au couloir qui mènera à l’escalier, puis au rez-de-chaussé, à la porte d’entrée et à la rue. Elle est prête à le braquer tout du long s’il le faut mais elle ne supporte plus de le voir dans la maison de son frère à se moquer de sa nostalgie et de sa peine. « Les bras en l’air ! A reculons, sors. Doucement. Va donc retrouver ton putain de frère encore vivant et laisse-moi avec ma putain de famille décimée ! » Elle ne peut s’empêcher de crier ces derniers mots. Elle est venue ici pour elle-même, elle n’a jamais été du genre sentimentale mais elle en a besoin aujourd’hui, elle a besoin d’être avec eux et leur souvenir. Elle retient ses larmes depuis son arrivée et elle ne va sûrement pas les laisser s’échapper devant lui, maintenant, pourtant la colère les fait monter dangereusement. « Fais pas l’con, j’hésiterais pas et je vise putain de bien. J’veux juste qu’tu m’foutes la paix, putain, alors pas de geste brusque et tout ira bien ! » Elle descend du lit tout en le poussant vers le couloir avec ses menaces. Elle reste à distance pour qu’il ne puisse pas lui saisir son arme, mais soudain dans le dos du « non-milicien », une porte s’ouvre et un infecté apparaît. Il est à un stade avancé de la contamination, même les veines de son visage sont noires, il s’élance déjà vers lui. Ana hésite pendant à peine une seconde, puis elle dévie l’arbalète sur la droite et tire. Le carreau passe à quelques centimètres de l’homme et il va se loger directement dans la tête de l’infecté. Head shot. Le contaminé s’effondre. Ana sait qu’elle a perdu l’avantage maintenant, recharger l’arbalète demande trop de temps alors elle lève les mains pour ne pas se faire abattre directement : « Ne tire pas. J’viens de te sauver la vie. Je voulais juste être seule, putain. T’as rien à foutre ici ! »
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| | | | (#)Mer 11 Nov 2020 - 11:10 | |
| « C’est vrai qu’une arbalète, c’est quand même l’arme la plus facile à manier. » Commenta l’ancien politicien en roulant des yeux. Elle n’avait pas trouvé plus lourd et plus archaïque, pour se défendre ? « Non. On veut juste nettoyer les alentours. » Une médaille ? Pourquoi faire ? Pour venir décorer les murs de son appartement ? Pour qu’il reste une relique de lui, sur laquelle Sixtine pourrait pleurer, comme cette idiote le faisait avec les affaires de son défunt frère ? Certainement pas. S’attacher à des objets matériels n’avait guère de sens, qui plus est en ces temps troubles. Survivre était la priorité ; pour le reste, on s’accommodait de ce qu’on parvenait à avoir, à récolter. Et tant pis pour la réussite, la richesse, l’opulence et la dignité. Ça, il verrait plus tard. S’il était toujours en vie.
« Ouh, j’ai touché un point sensible peut-être ? » Il se moquait, ouvertement. C’était de la provocation, pure et simple. Une joute verbale, comme il en avait eu tellement par le passé. Quand cette invasion n’avait pas encore commencé. Quand il avait une carrière brillante, et des projets glorieux. Jadis, quoi. Un autre temps, un autre monde, une autre époque. « Tu passes ton temps à me dire de la fermer. T’as un problème avec la répartie ? » Et encore une fois, il se foutait clairement de sa gueule. Il se fichait royalement de cette fille qui lui faisait face ; non, lui, ce qui l’intéressait, c’était de terminer ce pour quoi il s’était aventuré ici. C’était de faire le ménage, de s’assurer qu’aucun infecté ne traînait dans les parages. Elle pouvait chialer sur les photos de famille poussiéreuses qui décoraient encore la chambre, ou enfiler une veste de costard à moitié rongée par les mites ; Camil n’en avait rien à faire. Il savait pertinemment qu’avec une attitude pareille, elle ne tiendrait pas sur le long terme. Elle serait rattrapée, tôt ou tard, probablement lors d’un moment de faiblesse. Mais il préféra garder pour lui ses suppositions funestes, conscient que la soeur de Saül Williams était tout, sauf un modèle de stabilité. Il poursuivit son examen de la pièce, et ses doigts se refermèrent autour d’un collier de perles qui avait l’air d’être de valeur. Il se retourna pour l’envoyer à son interlocutrice, et constata rapidement qu’il était dans ue situation délicate. « Garce. » Siffla-t-il, les lèvres pincées d’agacement, après lui avoir balancé ledit collier. Elle le tenait en joue, et une petite voix lui susurrait que s’il tentait la moindre chose, ladite Ana n’hésiterait pas à décocher sa flèche. Il obtempéra lorsqu’elle lui demanda de lever les bras en l’air (plutôt judicieux de sa part, il en convenait), et fit quelques pas à l’aveugle en direction de la porte de la chambre. « Arrête de beugler, tu vas nous faire repérer. » Maugréa l’Américain, alors qu’il avançait toujours. Les infectés ont déjà un odorat développé ; pas besoin en plus d’aller titiller leur ouïe, particulièrement fine. Il sentait que la blonde le suivrait de près jusqu’à la dernière seconde, comme pour s’assurer qu’il ne changerait pas d’avis pour retourner sur ses pas. Et, bientôt, ce qu’il avait prédit se produisit. L’arbalète de l’Australienne dévia légèrement de sa cible initiale, et la flèche percuta un corps sans vie. Camil, après avoir jeté un coup d’oeil rapide derrière lui, renversa complètement la situation.
À son tour, il la tenait en joue. Il avait dégainé, plus rapide que son ombre. Hors de question de se retrouver à nouveau en position de faiblesse, sous prétexte que mademoiselle avait choisi ce jour précis pour péter un câble. « Désolé, mais il semblerait que ton petit sketch nous ait ramené des ennuis. » Siffla l’Américain, alors que son doigt pressait la détente de son arme. L’infecté qui s’écroula derrière Ana devait être un jeune ; son visage n’était pas encore envahi par les veines bleutées, si caractéristiques de leur état d’avancement. Il rechargea son arme et enchaîna : « Tu fais comme tu veux, mais pour ma part, je passe par là. » Indiqua-t-il, en donnant un léger coup de menton pour montrer à Ana la direction qu’il comptait prendre. Qu’elle le suive ou non ne changerait rien : désormais, son but était de quitter cet endroit, de rejoindre son frère, et d’aller se mettre à l’abri avant que leur petite séance de chasse ne vire au cauchemar.
@Anastasia Williams |
| | | | (#)Sam 14 Nov 2020 - 18:22 | |
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In Williams Territory Elle le tient en joue, il a atteint les limites de sa patience et elle n’a plus envie de voir sa gueule, ni d’entendre ses réparties acerbes. Il l’a surprise en plein pèlerinage nostalgique, il l’a trouvée et vue dans un moment de faiblesse, ce genre de moment très rare chez l’italienne et qu’elle s’assurait d’avoir uniquement lorsqu’il n’y avait aucun témoin. Mais là il y a un témoin et en plus de ça, il est super lourd sur le sujet. Alors, il ne faut pas s’étonner que dès qu’il lui a tourné le dos, elle a pointé son arbalète droit sur lui, prête à le virer de chez Saül, de chez elle. Il l’insulte mais elle s’en fout, elle le pousse vers la porte de la chambre et ne peut s’empêcher de lui crier d’aller donc retrouver sa super famille encore super vivante. « Arrête de beugler, tu vas nous faire repérer. » « Barre-toi plus vite que ça si t’as peur ! » Elle n’est effectivement pas prudente, mais elle s’en fout, s’il ferme sa gueule, elle fermera la sienne. S’il s’en va, la maison redeviendra calme, morte, hantée seulement par les fantômes des Williams qui ont trépassé. Ou pas. Un infecté surgit dans le dos de celui qu’elle appelle toujours « le milicien » dans sa tête. En l’espace d’une seconde, le carreau d’arbalète est éjecté avec une puissance incroyable et il vient se ficher dans le crâne de l’assaillant. Ana sait qu’elle se trouve désormais en mauvaise posture, elle doit recharger son arbalète et essaye de négocier avec l’intrus. En vain. Elle se retrouve avec le canon de son arme à feu braquée sur elle, elle a perdu son avantage et ne peut que noter mentalement que si elle s’en sort vivante, il faut vraiment qu’elle se procure une arme à feu, après tout, elle est également venue ici pour ça... « Désolé, mais il semblerait que ton petit sketch nous ait ramené des ennuis. » Le coup de feu retentit, assourdissant entre les murs de la maison, Ana ferme les yeux par réflexe, c’est la fin. Mais non, elle entend un corps tomber dans son dos, elle rouvre les paupières et se retourne vers l’infecté. Bon, il semblerait qu’ils soient quittes désormais, une vie pour une vie. Il peut parler de discrétion lui, maintenant qu’il a tiré un coup de feu tous les infectés du coin vont être rameutés. « Tu fais comme tu veux, mais pour ma part, je passe par là. » Ana quant à elle est en train de recharger son arbalète d’un carreau en tirant sur le système avec toute la force et la rapidité qu’elle peut offrir. « Ah ben, j’vais pas rester là maint’nant qu’t’as prévenu tout l’quartier... » Fait chier, elle n’a même pas pu aller dans le bureau de son frère, son véritable sanctuaire, et là où elle espérait récupérer un vrai souvenir de lui. Mais ce sera pour une autre fois. Ana n’hésite pas longtemps, le gars est insupportable mais elle a aussi plus de chances de s’en sortir dans cet endroit clos avec lui et ses joujous à ses côtés. Elle s’avance vers lui, arbalète au poing. « Barrons-nous d’ici. » et elle s’élance à sa suite.
Il s’avère que dans leur itinéraire de fuite, ils passent devant la porte du bureau de Saül et elle ne peut s’empêcher de s’y engouffrer. « J’en ai pour une seconde, ok ? Ça vaut l’coup... » Elle ne prend même pas le temps de s’imprégner de l’atmosphère du bureau, cela ne sent plus que la poussière de toutes façons. Elle décroche un tableau au mur et commence à manipuler le bouton du coffre-fort caché derrière. L’année de naissance de Cosimo, elle avait déjà trouvé le code il y a de cela une éternité et elle y avait déjà vu l’arme, elle espère qu’elle est toujours là. De son vivant, elle n’a jamais demandé à Saül pourquoi il avait ce flingue, elle ne voulait pas qu’il se rende compte qu’elle connaissait la combinaison du coffre et que tous les billets qui disparaissaient n’étaient pas du fait d’Elise. La porte s’ouvre, le pistolet est là, ainsi qu’une boîte de munitions et elle saisit le tout au même moment où elle entend la porte d’entrée s’ouvrir avec le bruit de raclement significatif. Quelqu’un est dedans, plus probablement quelque chose, un ou des infectés. Elle chuchote en enclenchant les balles dans le chargeur et se dirigeant vers le couloir à pas de loups : « T’es encore là ? J’suis parée pour « nettoyer ». »
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| | | | (#)Jeu 10 Déc 2020 - 18:08 | |
| Il se retint de soupirer, alors que la blonde s’arrêtait devant une pièce fermée de la maison. Il espérait que, comme elle le lui avait indiqué, cela allait effectivement valoir le coup. Parce qu’au cas où elle ne l’aurait pas remarqué, ils étaient dans une situation peu enviable, à cet instant précis. Il resta devant la porte, à faire le guet. Coup d’oeil à gauche, coup d’oeil à droite : rien à signaler. Face à lui, sur le mur, s’alignaient des photos familiales qui dataient probablement d’un autre temps. Le regard clair de Camil s’arrêta sur une photo en particulier, qu’il récupéra et glissa dans la poche de sa veste. Il ne s’agissait pas d’un trophée, comme certains pilleurs avaient l’habitude de prendre dans les endroits qu’ils visitaient. C’était un fragment de vie qui ne lui appartenait pas, et qu’il comptait rendre à sa propriétaire quand l’occasion se présenterait, Il restait prêt à dégainer si cela s’avérait nécessaire, tout en sachant que leur position était loin d’être idéale. Il était à découvert, et devrait forcément réagir en urgence. « Dépêche ! » Souffla-t-il, alors qu’Ana s’activait dans le bureau de son frère. Il fallait impérativement qu’ils sortent, et vite. L’Américain comptait sur la connaissance des lieux de la fille Williams, pour pouvoir sortir le plus vite possible de cette maison. En entendant un bruit prévenir de l’étage inférieur, Camil se déplaça le plus silencieusement possible pour essayer de voir qui était entré. Impossible, malheureusement : son champ de vision était complètement coupé par un mur, et se décaler davantage serait revenu à être à découvert — ce qui n’était clairement pas souhaitable. « D’accord, ça en valait la peine. » Concéda-t-il avec un léger sourire, alors qu’elle s’arrêtait à ses côtés, un flingue dans la main. Il eut un petit sourire lorsque la rescapée des Williams reprit son propre jargon pour lui indiquer être prête à nettoyer les lieux. Maintenant qu’elle savait que son sanctuaire avait été profané par les infectés, un sentiment de revanche avait dû naître au fond d’elle-même. Il ne pouvait pas la blâmer pour cela, bien au contraire. « Une seconde. » Murmura-t-il, la main droite toujours fermement serrée sur son fusil à pompe. L’autre main entreprit de rallumer les canaux de communication qui le liaient à son frangin — seulement pour s’assurer que ce n’était pas lui qui était entré chez les Williams, à l’instant. « Carlo ? Carlo, quelle est ta position ? » Souffla Camil à voix basse. Il espérait que son frère n’avait pas coupé leur vecteur de communication. Ou, pire encore : qu’il se soit lancé dans une mission sauvetage qui n’aurait eu aucun sens, et qui irait complètement à l’encontre des plans qu’ils avaient échafaudé. Quelques secondes plus tard, les questions de son frère se bousculaient dans l’appareil et témoignait du vraisemblable soulagement qu’il éprouvait de savoir son aîné toujours en vie. « Doucement. » Grimaça Camil. Il craignait que l’enthousiasme éclatant de son frère soit perceptible par les infectés. « Rentre, comme c’était prévu. Je serai là d’ici une heure. » Enfin, s’il sortait en vie de la maison des Williams. Mais il préférait taire la situation dangereuse dans laquelle il s’était fourré avec Ana. Leurs enfantillages avaient été aussi imbéciles que ridicules ; mais c’était peut-être l’une des choses qui prouvaient qu’ils étaient encore bel et bien humains, contrairement aux âmes errantes qu’ils chassaient sans regret. Pour eux, il n’y avait plus rien à faire, plus rien à espérer. « Je coupe à nouveau. Ne prends pas de risque, et fais ce que je t’ai dit. » Son ton était sans appel, et il était convaincu que son frère appliquerait leurs règles établies à la lettre. Elles avaient été pensées pour la sécurité de tous — à commencer par la leur, et celle de Sixtine. Elle était leur garde-fou. « Sortons de cet enfer. » Déclara simplement l’ancien politicien en jetant un dernier coup d’oeil à la jeune blonde. Ensemble.
Cette fois-ci, la chance leur avait souri. Ils s’étaient quittés naturellement, sans un mot, après être sorti (non sans mal) de la maison de Saul Williams. Mais les rues de Brisbane étaient devenues dangereuses, et se battre pour sa survie était devenu une nécessité. Jusqu’au jour où : il n’était pas rare de voir les soldats tomber au front.
@Anastasia Williams |
| | | | | | | | Covid27 - In Williams Territory - Camil |
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