| | | (#)Jeu 6 Aoû 2020 - 10:31 | |
| May était rentrée du tournage de Race Of Australia il y a quelques semaines et pour elle, c’était la véritable course depuis. C’est la que les choses serieuses avaient commencé. Elle avait eu à peine le temps de se poser et de profiter de son cours instant de bonheur, qu’en arrivant à Brisbane après six semaines d’absence, elle avait eu la surprise de voir sa maison complétement vidée de ses meubles. Elle avait d’abord pensé à un cambriolage mais impossible de le faire de la sorte aussi proprement et sans que personne ne se rende compte de quoi que ce soit. Elle avait l’impression d’avoir fait venir une équipe de déménageur durant son échappée à travers l’Australie alors qu’il n’en était rien. Désemparée, sous les yeux choqués de sa fille, Elia, elle avait alors vu à ses pieds ce document qui s’était sans doute échappée de sa porte d’entrée. Elle avait pu y lire qu’après de nombreuses relances par courrier, May Glitters ne s’était jamais manifestée pour payer l’ensemble des factures en retard qu’elle avait. Et quand on dit facture en retard, on parle de dette plus grosses qu’elle, on parle de crédit à la consommation jamais remboursés, on parle d’impayés de loyers, on parle de surendettement. Sous l’eau, honteuse, la Glitters s’était confondu en excuse devant sa fille, tentant dans un premier temps de noyer le poisson, elle n’avait pu faire autrement qu’admettre que cette fois, elle était abattue. Elle s’était pourtant promis de remettre tout ça en ordre dès lors qu’elle toucherait son cachet pour l’émission. Elle ne se voilait pas la face, elle n’était encore connue de personne et avait ses preuves à faire auprès du public, mais le premier chèque allait lui tomber entre les mains et il lui servirait non pas à se faire plaisir, mais à se refaire tout un mobilier pour sa maison. En attendant, elle n’avait aucune idée de ce qu’elle pouvait faire. Concernant ce logement qu’elle occupait sans avoir les moyens de payer son loyer depuis un moment, elle recevrait sans doute rapidement un nouvel avertissement de son propriétaire lui sommant de rembourser tout ce qu’elle lui devait. Passant de l’arrangement à l’amiable au vrai recours à la justice, lui n’avait pas fait appel aux autorités compétentes encore, mais il allait sans doute rapidement franchir le pas. May Glitters qui touchait du bout des doigts son rêve le plus cher : devenir présentatrice d’une émission télévisée, elle se fit rapidement ramener à la réalité en se prenant tout ça en pleine tronche. Depuis, elle avait préféré laisser tout ça en suspens, de nouveau May Glitters n’avait pas envie de gérer ses histoires de fric, forcée de constatée qu’elle n’était capable de rien lorsqu’il s’agissait de prendre réellement ses responsabilités. Elle était paumée et n’avait aucune idée de ce qu’elle devait entreprendre pour s’en sortir. Elle s’était décidée d’aller dormir à l’hôtel en attendant, impossible d’admettre qu’elle n’avait plus réellement de chez soi et d’aller dormir sur le canapé d’un ami ou de la famille telle une sans domicile fixe. Elle préférait encore dépenser son argent là où elle devrait le placer ailleurs. Elle n’attendait plus qu’une chose à présent : le démarrage de la diffusion de Race Of Australia, faire un carton auprès du public et voir son cachet augmenter pour faire table rase de tout ça. Seulement, une fois qu’elle aura remis à zéro ses dettes, elle partira elle aussi de zéro, nul doute que son salaire pour cette émission lui soit suffisant pour s’offrir une vie de dolce vita par la suite. Cette séance de sport en compagnie de Jesse lui avait permis de souffler, elle ne s’y était pas vraiment remise depuis son retour et la proposition de son ami tombait à pic. Elle tenait de garder la tête haute, très bonne dans l’art de dissimuler ses doutes et ses émotions, la Glitters faisait comme si de rien n’était depuis qu’elle avait retrouvé son vieil ami. « J’vois que tu tiens toujours le coup. » dit-elle en épongeant son cou après cette course de 15 kilomètres quand même. « A quand le marathon ? » elle lui lancerait presque comme un défi. « Merci pour la séance, j’crois que j’avais besoin d’un petit décrassage. » elle alla se poser sur le premier banc libre qui s’offrait à eux. Une petite pause et quelques échanges avant de repartir pour le dernier kilomètres jusqu’à leurs voitures. |
| | | | (#)Sam 8 Aoû 2020 - 14:17 | |
| Il a eu de nombreuses conversations téléphoniques ces derniers temps. Malgré tous ses efforts pour court-circuiter la mauvaise publicité dans laquelle il s’est empêtré, Jesse ne parvient pas à se sortir de la mauvaise spirale, et les négociations pour conserver ses contrats sont de plus en plus âpres et rudes. Il n’a plus trente ans, Gibson, il est épuisé et n’a plus la vivacité qui l’animait jadis. La cinquantaine approche et le constat fait mal à ses vieux os. Il est en quête de renouveau, de l’élixir de jouvence qui lui redonnera de sa superbe, mais son entreprise ne semble être qu’inanité. Le monde du livre est secoué par l’avènement d’autres moyens de distractions, et perd de son attrait comme l’homme sombre peu à peu dans l’oubli. Il est seul et n’a jamais pu sentir avec autant de force la solitude l’étreindre. C’était comme si même si ses amis existaient et cherchaient à le soutenir, il allait finir vieil homme acariâtre, retiré dans une petite maison de campagne, hurlant à tout bout de champ que le monde est cruel. Il rechignait à se séparer de sa belle maison de Bayside. Il avait vécu tellement de bons moments ici et puis, mine de rien, ça lui rappelait son succès, le bonheur de toucher les étoiles et de vivre parmi les astres. La saveur de la joie n’était qu’un vague souvenir ; Jesse errait comme on cherche sa voie dans les limbes. La perte d’Ava lui a arraché le cœur, mais c’est Lana qui a achevé de le piétiner. Elle n’a même pas cherché à faire face auprès de son mari. Quand il y repense, elle n’était que rancœur, elle ne voulait même plus l’approcher, pour ensuite bercer les médias d’illusions à leur raconter qu’il n’était pas coupable, qu’il avait assumé son rôle de père, qu’elle aurait très bien pu conduire au beau milieu de la nuit pour aller chercher sa fille, leur fille. Quatre années s’étaient écoulées, mais la culpabilité n’avait pas laissé la place à une quelconque autre émotion, si ce n’est le vide. Peut-être devrait-il envisager de faire des paris qui pourraient s’avérer payants, comme quitter sa maison d’édition célèbre pour se sentir moins étouffé et aider une autre à se faire un nom. Ca aurait pu fonctionner si l’inspiration était au rendez-vous. Peut-être devait-il se lancer dans un tout autre genre, abandonner le roman au profit d’écrits plus sérieux ? Se lancer dans la politique comme il en avait tant rêvé appartenait désormais au passé tant il trainait de nombreuses casseroles depuis le drame. Il se sentait coincé et s’il n’avait pas totalement sombré – du moins en apparence puisqu’il prenait toujours suffisamment soin de son corps – il avait l’impression d’avoir le couteau sous la gorge. La maison vide, sans vie, l’empêchait d’avoir un avis objectif sur sa situation, qui lui permettrait de prendre des décisions sensées. C’est pourquoi il s’entretient physiquement. Le jogging permet de lui octroyer un moment où il fait le vide. Aujourd’hui, il n’est pas seul. Il a rejoint May, personne qu’il apprécie tout particulièrement, et qu’il n’avait pas vue depuis de nombreuses semaines. La ravissante quarantenaire était par monts et par vaux sur les tournages de son émission. Il avait jugé que ça leur ferait du bien à tous les deux d’arpenter les sentiers de Fortitude Valley jusqu’au Kangaroo Point qui permettait d’avoir une vue imprenable sur la ville. Reprenant son souffle calmement en cherchant à étirer ses membres inférieurs, l’homme avoue en toute honnêteté, s’épongeant lui aussi. « Courir est bien la seule chose que je parviens à faire sans encombre dernièrement. » Il n’a rien à envier aux jeunes de ce côté-là. Malgré le rapprochement furtif de la cinquantaine, on ne peut dire qu’il a de l’embonpoint. Sa silhouette a changé, évidemment, mais à se comparer aux autres, il s’estime au moins heureux sur ce point. L’idée du marathon lui plait. Gibson n’a jamais couru quarante-deux kilomètres d’une traite, mais ça pourrait faire office de défi à relever avant de mourir. « Quand tu accepteras de le faire avec moi. Avec un peu d’entrainement, je suis sûr que tu en es capable. » Il sourit, il est évident qu’ils ne pourraient courir à la même allure sur une telle distance, mais May est pleine de ressource et il est convaincu que le partage et le soutien les surprendraient au niveau du résultat. Buvant une longue gorgée de sa gourde, il la tend ensuite à son amie pour lui en proposer, elle qui s’installe sur un banc. « Ca faisait longtemps que tu n’avais rien fait ? Trop de boulot ? » La rejoignant, il apprécie la température loin d’être étouffante de l’hiver de Brisbane. Conscient que l’heure est à la conversation, d’autant plus qu’elle suggérait que ce décrassage était nécessaire, il pousse la curiosité un peu plus loin. « T’en es où de ce côté-là ? Tu sais que ce n’est pas trop mon truc ces émissions, mais je te souhaite beaucoup de succès. » Il était sincère. Il ne se voyait pas y participer, persuadé que ça lui causerait plus de tort que de bien, mais il voyait bien que c’était le milieu dans lequel May s’épanouissait. |
| | | | (#)Mar 18 Aoû 2020 - 23:10 | |
| « Courir est bien la seule chose que je parviens à faire sans encombre dernièrement. » La remarque ne tomba pas dans l’oreille d’une sourde, alors que May tendait ses jambes loin devant elle pour étirer ses membres, elle tourna doucement le visage vers son partenaire de course avec un visage qui témoignait de sa curiosité. Que voulait-il donc dire par sans encombre ? et dernièrement ? Que se passait-il ces derniers temps dans la vie de Jesse pour que la course soit la seule chose pour laquelle tout se passe bien ? « Quand tu accepteras de le faire avec moi. Avec un peu d’entrainement, je suis sûr que tu en es capable. » Un marathon pour May, pas qu’elle ne s’en sentait pas capable, mais si elle appréciait une petite course à la fraiche le matin, aller courir plusieurs dizaines de kilomètres ne l’enchantait pas tant. « Je préfèrerai te soutenir et te donner de l’eau aux ravitaillements plutôt que de subir un marathon, désolée. Mais tu as tout mes encouragements pour le faire. » quitte même à partager ses entrainements s’il le fallait, car un marathon se préparait des mois à l’avance, le corps avait besoin d’endurance et d’apprendre la souffrance pour se lancer dans une telle aventure. « Ca faisait longtemps que tu n’avais rien fait ? Trop de boulot ? » « Je reviens d’un tournage, six semaines à travers l’Australie. » et May n’en avait touché mot qu’à Marius avant de se volatiliser pour l’émission. Des milliers de kilomètres parcourus d’est en ouest pour aller jusqu’à Perth. Ce n’est pas elle qui avait fourni le plus d’effort physique durant cette émission. Elle avait vu les candidats courir pour atteindre leurs buts, dépasser leurs limites et les repousser toujours plus loin, mais elle s’était contentée de se faire balader en voiture, en train ou même en avion durant le tournage. « T’en es où de ce côté-là ? Tu sais que ce n’est pas trop mon truc ces émissions, mais je te souhaite beaucoup de succès. » est-ce qu’elle lui en voulait tant ? Elle avait fini par s’y faire, à qu’on lui souhaite simplement du succès ou de réussir d’aller jusqu’au bout de ses projets. Elle finissait par ne plus tant en parler, mais à présent, elle était sûre d’avoir attrapé le Jackpot et May était si fière d’elle. « Justement… » elle rapprocha ses pieds du banc pour se mettre debout et étirer ses bras à présent. « Pour une fois, j’ai participé à une émission en étant de l’autre côté de la caméra… » elle leva le bout de son nez pour observer sa réaction. « Je présente un nouveau programme télé dont la diffusion est prévue pour septembre. Je viens de rentrer… » il y a quelques jours et depuis, c’était la dégringolade, mais elle tenait bon. Elle allait finir par s’en sortir ou alors comme toujours, elle était restée dans le déni. « Une nouvelle vie qui commence… » et elle s’efforça de sourire alors qu’elle savait pertinemment que si elle avait atteint du bout des doigts un rêve, celui-ci s’était presque effondré sous ses pieds à son retour. Elle qui comptait sur cette expérience pour se rebooster, sa vie professionnelle mais aussi personnelle, c’était raté concernant cette deuxième option. Et le soucis c’était que cette fois, sa fille était au courant de tout… May qui avait toujours fait en sorte de ne jamais impliqué ses proches dans ses soucis, leur disant toujours que tout allait très bien, faisant comme si être chasseuse de tête était le meilleur métier du monde, qu’elle avait un salaire plus que convenable et la vie qui allait avec. Absolument pas. Face à cette réalité, May avait besoin de respirer un bon coup. Elle retourna s’assoir, espérant que Jesse ne puisse plus voir directement son visage qui s’était fermé. May Glitters ne savait plus comment faire et avait l’impression que tout lui échappait. |
| | | | (#)Jeu 27 Aoû 2020 - 23:38 | |
| Le cinquantenaire se confie plutôt rarement sur le mal qui le ronge parce qu’il sait que seul le temps efface ce genre de maux. Il n’est pas malade, il n’est pas mal portant, il est simplement détruit par son drame familial et il aurait aimé trouver de quoi tempérer le climat de son être froid et glacial, tapi dans son for intérieur. Il a perdu une trop grande partie de lui, le natif de Melbourne. Son monde s’est écroulé, et ce dans quoi il parvenait à se réfugier auparavant, dans le monde de l’écriture, n’est qu’un vide intersidéral. Il n’a bien évidemment pas envie de s’étendre sur le sujet, après tout, May sait que sa fille lui manque atrocement et qu’il compte les jours passés sans elle. Elle a autre chose à faire que de l’écouter se morfondre tandis qu’il le fait déjà suffisamment à son humble avis. Il a envie de décompresser de trouver un intérêt dans autre chose pour le tirer de ses songes. Le sujet le plus facile, c’est celui qu’ils sont en train de pratiquer. Le sport est un exutoire pour tous ceux qui s’y essaient. On y prend facilement goût, et l’homme ne voyait pas de réticence à formuler dans l’exécution d’un marathon. Toutefois, puisque May n’avait pas l’air tentée par l’expérience, il oublia l’idée, parce qu’il était loin d’être un adepte des longues distances à haute intensité, il se contentait de s’entretenir. « C’est moins drôle de le faire seul, à moins de rechercher la performance. » Au moins, elle avait réussi à le faire sourire à mentionner les ravitaillements. Il l’imaginait bien en avide supportrice. Et puis, un sujet plus qu’intriguant fit son entrée dans la danse, alors que le couple d’amis s’étirait et terminait son entrainement en soufflant, la fatigue les étreignant. Elle disait avoir effectué un périple à travers le pays pour un tournage, et Jesse était tout aussi curieux que ravi pour elle, ça semblait avoir été une sacrée aventure. « Oh intéressant, tu peux en dire plus ou je dois attendre de te voir à la télévision ? » Il s’amusait à la piquer mais l’air idiot sur son visage traduisait une plaisanterie plus qu’une réflexion. Lui aussi devait parfois garder le secret quant à son travail – du moins fût un temps, car cela semblait être révolu. Quoiqu’il soit quand bien même en train d’écrire un livre grâce à Ariel, mais il avait l’impression que ce n’était pas le fruit de son travail. Et puis May, lui confia quelques éléments, qui stoppèrent Jesse dans ses étirements, la regardant avec surprise, comme s’il avait peur de dire une bêtise : « Présentatrice d’une télé-réalité ? C’est pas ce que tu rêvais de faire ? » Et puis il s’arma d’un sourire ravi, enchanté pour la quarantenaire qui touchait du bout des doigts son rêve. « Félicitations, j’imagine que tu dois être aux anges. Le travail paie toujours ! » C’était une bonne nouvelle et il s’efforçait de transmettre une certaine joie, parce que lorsqu’il avait atteint son rêve il y a de cela plus de vingt ans, il se souvenait de cette satisfaction, d’avoir ressenti quelque chose de grand comme s’il était le maitre de l’univers. Mais en scrutant le visage de Glitters, il ne décernait rien de tout ça chez elle. Alors qu’elle s’assit sur le banc, il fronça les sourcils. Elle avait l’air mélancolique, comme si elle ne lui disait pas tout. Soucieux, il s’installa à côté d’elle et posa une main sur la sienne pour l’amener à poser le regard sur lui. « Quelque chose ne va pas, May ? » Il ne savait plus si dans ces propos quelque chose avait pu être mal interprété, mais l’écrivain préférait s’assurer qu’il n’avait pas commis d’erreur ou manqué de respect à celle qu’il avait toujours beaucoup apprécié. « J’ai dit quelque chose qui ne fallait pas ? » En tout cas il ne la laisserait pas s’en tirer sans qu’elle ne lui fournisse une réponse franche à sa première question. Il n’y avait pas que lui qui avait des soucis, et évidemment, il ne voulait pas monopoliser l’attention. D’autant plus que peut-être que les maux de la ravissante quarantenaire pouvaient probablement être réglés. Il voyait bien que ses traits s’étaient tendus, et s’il était loin d’être psychologue, il avait envie de voir un sourire s’esquisser sur son visage, aussi, il se hasarda à l’inciter à se confier : « Hey… Tu sais que tu peux tout me dire, depuis qu’on se connait, tu sais que je ne vais pas te juger. » S’il y avait une personne à juger c’était lui, pas elle. |
| | | | (#)Lun 31 Aoû 2020 - 0:32 | |
| « C’est moins drôle de le faire seul, à moins de rechercher la performance. » May allait presque culpabiliser de le privée d’un tel défi qu’il n’osait pas faire tout seul. Mais il avait raison, participer à un marathon n’était sans doute pas aussi motivant seul que lorsqu’on le fait avec un partenaire ou un team. Mais May ne se voyait réellement pas à la hauteur d’une telle course. Elle serai son boulet accroché à la cheville, d’autant plus qu’elle se doutait qu’il ne la laisserait pas trainer derrière lui. Il serait toujours près d’elle pour lui donner la motivation d’aller toujours plus loin mais May n’avait vraiment pas la force physique et même avec de l’entrainement, pour faire ces 45 kilomètres. Elle ne ferait vraiment que le ralentir pour peut être abandonner avant la fin. Et puisque l’abandon était impossible pour May, une chose était simple à faire : s’abstenir. Elle se contenterait de petits jogging à Kangaroo Point en présence de Jesse pour compenser. « Oh intéressant, tu peux en dire plus ou je dois attendre de te voir à la télévision ? » elle le regardais en biais, sourire sur le visage, elle s’interrogeait sur ce qu’elle allait divulguer ou non. Elle n’avait bien entendu rien le droit de dire, mais elle n’allais sans doute pas donner suffisamment d’information à Jesse pour lui causer de l’embarras. Ce qu’elle pouvait dors et déjà dire : une course à travers l’Australie, 18 candidats, des binômes et 100 000 euros à la clé. Cent milles dollars qu’elle se verrait bien offrir elle aussi mais son cachet n’était pas aussi élevés que ça. May avait gagné dix milles dollars pour ces six semaines d’aventure, plus qu’elle n’avait jamais gagné auparavant bien sûre, mais maintenant qu’elle se retrouvait à la rue – ou presque, elle n’avait plus un seul meuble dans sa maison et encore un paquet de dette puisque ça ne suffisait pas à tout couvrir - , c’était synonyme d’un retour à la case départ. La Glitters avait tout intérêt à trouver un nouveau contrat ou à ce que le public l’adore pour se voir proposer de nouvelles émissions à présenter, si non, elle retournerait à sa place : chasseuse de tête. Mais maintenant qu’elle avait goûter au plaisir d’être présentatrice, être chasseuse de tête lui semblait être bien fade. « Présentatrice d’une télé-réalité ? C’est pas ce que tu rêvais de faire ? » effectivement, elle hocha la tête, sourire aux lèvres, étoiles dans les yeux et tout ce qu’on veut, manifestant la fierté sur son visage. Même si de base elle ne rêvait pas de télé réalité, seulement d’être présentatrice, au moins, c’était pari gagné. La téléréalité était en petit bonus, pas le plus glorifiant mais c’était déjà une belle vitrine qu’elle s’offrait. « Félicitations, j’imagine que tu dois être aux anges. Le travail paie toujours ! » le travail paie effectivement, la Glitters avait grimper chaque échelon pour arriver là, elle était entrée par la petite porte, fait l’assistante de l’assistant sur des plateaux, elle avait longtemps observé et analysé les rouages des coulisses des émissions, elle avait flirté avec les productions – pas les producteurs – elle avait posé un pied, puis un autre, elle s’était fait un nom, s’était fais connaitre des réalisateurs, boites de productions, elle avait fait chauffeuse de salle, servi des cafés, réglé des micros et des oreillettes, donné du fond de teint à un maquilleur plateau. Elle avait tout fait et aujourd’hui, elle était enfin remerciée pour tout ça, reconnu réellement pour son travail acharné qui lui a souvent coûté. Il lui a coûté son couple, sa famille mais aujourd’hui elle pouvait enfin à tout le monde qu’elle avait eu raison. Et pour elle, il ne serait jamais trop tard pour se rattraper ensuite. Hors de question cependant de baisser sa garde, elle savait à quel point il était difficile de garder une place au chaud dans ce milieu, elle ne s’avouait pas victorieuse si rapidement. Mais les paillettes de la télévision n’étaient pas suffisantes à rendre May heureuse. Ca aurait pu l’être si elle ne se retrouvait pas obligée d’aller à l’hotel depuis quelques jours, obligée de se prendre un mur en pleine face alors qu’elle avait à peine reposé un pied à Brisbane. Elle tournait presque le dos à Jesse pour faire ses étirements alors que son sourire avait rapidement quitté son visage. « Quelque chose ne va pas, May ? J’ai dit quelque chose qui ne fallait pas ? » elle se redressa sur le banc, leva les yeux au ciel pour tenter de se concentrer et ne pas paraître trop chamboulée par ses pensées qui la ramenaient à la réalité sans doute bien trop vite. « Non, non, ne t’en fais pas. » elle se tourna légèrement vers lui. Sourire forcé sur les lèvres. Elle avait cependant perdu cette petite étincelle dans le regard, celle qui l’habitait il y a encore quelques secondes. « Hey… Tu sais que tu peux tout me dire, depuis qu’on se connait, tu sais que je ne vais pas te juger. » elle sentie pourtant sa gorge se serrer face à l’empathie de son partenaire de course. Elle osa regarder Jesse dans les yeux et même si elle restait silencieuse un instant, elle se questionnait intérieurement. Etait-ce le moment d’admettre qu’elle avait besoin d’aide ? Fallait-elle qu’elle assume seule, quitte à s’isoler et s’éloigner le temps de régler ces histoires de dettes ? Oserait-elle tirer la sonnette d’alarme et accepter une main tendue vers elle ? « J’suis fauchée Jesse. » qu’elle lâche sans détour, la voix presque tremblante même si elle tentait de se contenir. « J’ai une tonne de dette et ces connards d’huissiers… » elle serra les dents un instant, se reprenant ensuite. « Les huissiers… ils sont venus chez moi saisir mes affaires. Absolument toutes mes affaires. J’ai plus rien. » elle serre les dents, elle respire fort, elle ne laissera pas échapper une seule larme de ses yeux bien qu’ils commençaient à se brouiller doucement. Elle ignorait ce qu'elle pouvait attendre de cette confession à présent.
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| | | | (#)Sam 12 Sep 2020 - 12:10 | |
| Jesse s’était attendu à tout sauf à une telle révélation. Quand il avait demandé s’il avait dit quelque chose de travers, il s’était rendu compte que le problème était ailleurs, car rien dans son discours était suffisamment suspect pour qu’il puisse être responsable de quoi que ce soit. Il avait cependant anticipé une certaine nostalgie chez la ravissante Glitters. Après tout, l’un comme l’autre avaient vu leurs mariages respectifs partir en fumée, et il n’était pas rare d’avoir un vague à l’âme dans une telle situation, surtout alors que tous deux avaient passé la quarantaine et Jesse s’approchait dangereusement d’une dizaine supplémentaire. C’était selon lui un motif plausible dans ce revirement soudain de situation alors que le visage doux de la femme aux yeux perçants s’était assombri. Erreur, qu’il n’avait pas vue venir. Alors qu’elle lui avait annoncé la sentence, le visage de Jesse s’était mué dans une grimace de surprise non feinte. Il se pinça les lèves à cette annonce et la laissa parler un instant, histoire qu’elle lui fournisse les détails de ce sombre événement. Elle travaillait dans le showbiz, ça paraissait presque aberrant qu’elle soit sans le sou. Et pourtant, Jesse pouvait tout à fait saisir cette possibilité, parce que l’homme pourtant propriétaire d’une fortune plus que confortable, avait vu ses ressources s’amoindrir avec le temps et surtout par l’échec retentissant de son dernier livre dont il avait un peu plus honte chaque jour qui passait. Mais, ses placements et surtout les recettes de ses anciens succès lui permettaient de se maintenir à flots, pour continuer de vivre dans le luxe et l’abondance. Il avait également deux bouches en moins à nourrir depuis quatre ans. Et, son rythme de vie s’est considérablement ralenti. S’il payait toujours autant de taxes, il dépensait bien moins que lorsqu’il était marié. Le quarantenaire est touché par l’histoire de May. Il se demande comment elle a pu en arriver là, et également pourquoi elle n’a pas anticipé en demandant de l’aide à droite et à gauche. Ca lui fait de la peine de la voir se battre avec elle-même pour ne pas sembler faible ou accablée. Malgré leurs corps en sueur suite à leur course bienfaitrice, il étreint son amie dans une accolade réconfortante, lui soufflant : « Ca va aller, May. » S’écartant d’elle après ce court rapprochement, l’homme la questionne : « Comment tu en es arrivée-là ? » Mais surtout, si elle n’était pas prête à en parler, il était inquiet sur un seul point : « Où est-ce que tu loges ? Et Elia ? » Il ne se voyait en définitive pas capable d’ignorer la situation et de la laisser dans l’embarras. S’il n’était pas riche au point de pouvoir éponger ses dettes, il était capable de faire une autre proposition : « Et si vous veniez habiter chez moi ? La maison est grande, et je vis seul. Au moins tu auras un toit et tout ce que tu gagnes servira à éponger tes dettes. » Il voulait l’héberger à titre gratuit, sans qu’elle ne débourse rien pour subvenir à ses besoins. Ce geste, il le faisait parce qu’il refusait de la voir s’enfoncer dans cette situation alarmante. Et comme il n’était pas sûr qu’elle mettrait de côté sa fierté pour accepter son offre, il chercha à la rassurer : « Laisse-moi t’aider May, c’est le moins que je puisse faire, et tu peux être tranquille, personne n’en saura rien. » Il n’aurait qu’à dire qu’elle avait accepté de l’aider à combler sa solitude, ou toute autre excuse qui dressait un portrait d’un homme en détresse. Il ne pouvait pas imaginer ce que ça faisait de voir ses biens être saisis. Il ne connaissait pas l’ampleur de ses dettes, et il espérait que de par sa proposition, elle se reprendrait en main. C’était drôle pour lui de tendre la main alors qu’il était lui-même accablé par ses propres soucis. Cela soulevait aussi un problème majeur : son secret de prête-plume allait être découvert si May venait à vivre chez lui, car Ariel venait presque tous les jours à la villa. Il faudrait donc qu’il accepte lui aussi de montrer ses faiblesses, et de lui confier ses secrets. |
| | | | (#)Sam 3 Oct 2020 - 2:00 | |
| Elle avait pas mis bien longtemps avant de cracher le morceau. Sans doute parce que c’était devenu trop pesant pour elle de faire comme si de rien n’était, comme si tout allait bien dans sa vie. Elle était à l’hotel depuis quelques jours et autant dire que ça n’avait rien d’un hôtel quatre étoiles où elle pouvait dormir dans un lit plus que confortable, de nouveau draps chaque jour et avoir un accès privilège à un SPA et des massages quotidiens. Non, c’était plutôt le genre d’hotel où on n’était de passage que pour deux ou trois nuits maximums, surtout après s’être rendu compte que la moitié des chambres étaient louées à l’heure. Et depuis qu’elle l’avait compris, elle songeait vraiment à aller chercher ses propres draps pour dormir dedans. Elle avait d’ailleurs même songer à retourner chez elle pour dormir à même le sol et tant pis pour les vertèbres. Il se pourrait bien que pour cette fois, elle sonnait un vrai signal d’alarme et qu’elle réclamait réellement de l’aide. Elle qui avait une fierté et un égo bien plus gros qu’elle, elle baissait les armes et s’avouait pour la première fois vaincue. Elle accueillant sans broncher l’accolade de son ami, qui se trouvait réconfortante. « Ca va aller, May. » Elle se doutait que ça finirait par rentrer dans l’ordre mais pour l’instant, c’était encore un capharnaüm sans nom… « Comment tu en es arrivée-là ? » Si elle était capable de l’expliquer… Mais ce n’était pas le cas. May ne savait pas comment elle avait pu se laisser déborder par une telle situation. Même si, après sa séparation avec Jeff – ou plutôt, après qu’il ait totalement stoppé de lui donner des nouvelles une fois qu’il avait rencontré sa nouvelle nana – elle s’était habitué à un train de vie, à fréquenter des soirées huppée, à se rendre dans des hôtels où cette fois, on vous déroulait le tapis rouge à l’arrivée, à acheter des vêtements de grands couturiers… tout ça aux frais de la princesse, rincée par son ex. Elle avait eu des goûts de luxe et difficile de changer de train de vie lorsqu’elle s’était retrouvée à nouveau seule. Pourtant, la Glitters n’avait jamais été habituée à ça, ni lorsqu’elle était avec Norman, ni par l’éducation simple de ses parents… Et pour sauver les apparences, May avait continué à faire des crédits sans justifier de sa solvabilité pour continuer à maintenir son train de vie. Les premières factures tombaient, les premières dettes, les premiers courriers d’huissier qu’elle laissait trainer dans un coin de sa cuisine, puis bien enfuis dans un tiroir sous la télévision… puis d’autres courriers, des appels… de nouveaux crédit et l’ignorance, le déni. Aux impayés s’ajoutaient les intérêts, les frais bancaires pour de nombreux rejets… Mais May n’était pas capable de l’expliquer car là, il était encore trop tôt pour l’admettre. « Où est-ce que tu loges ? Et Elia ? » « Je suis à l’hôtel. » Elle ne le regardait pas, elle n’osait pas poser ses yeux sur lui, elle avait peur d’y voir un regard qui avait pitié d’elle ou pire encore, qui la jugeait. « Et si vous veniez habiter chez moi ? La maison est grande, et je vis seul. Au moins tu auras un toit et tout ce que tu gagnes servira à éponger tes dettes. » Elle n’avait qu’à attendre son cachet et ses primes par la suite si Race of Australia faisait une belle part des audience, si les téléspectateurs accrochaient avec elle ou non… si tout était positif, elle aurait sans doute moyen de rapidement recouvrir ses dettes, mais elle devait aussi remeubler tout son appartement et là, ce serait plus long car elle n’avait pas d’autres projets après ROA. « Laisse-moi t’aider May, c’est le moins que je puisse faire, et tu peux être tranquille, personne n’en saura rien. » Elle reflechissait… allait chez Jesse était-ce une bonne idée ? Elle qui n’en pouvait plus d’être à l’hôtel, elle qui voulait pouvoir se poser dans un endroit sain… « Elia est en colocation maintenant… » autrement dit, ce n’était pas un soucis pour elle, et il n’aurait pas deux personnes sur le dos. Elle avait son propre appartement -enfin, qu’elle partageait mais elle ne vivait plus chez May – et d’ailleurs, elle n’y avait jamais habité réellement, puisqu’elle avait choisi de vivre avec son père depuis plusieurs années déjà. « Je n’ai pas envie de m’imposer chez toi… » elle releva enfin son visage, décollant son regard de ses chaussures qu’elle fixait depuis plusieurs minutes. « Je sais pas comment m’en sortir… » elle passa ses mains sur son visage, se frottant les joues et les yeux pour se sortir de ce cauchemar, en vain. « J’me ferai petite… » qu’elle ajouta, acceptant d’aller s’installer chez lui. « Est-ce que … » bon, elle devait se lancer, elle était hésitante mais elle n’avait pas le choix que de lui faire cette demande. « Je n’ai pas pu payer les nuits d’hotel encore… » en d’autres mots, elle lui demandait de bien vouloir l’aider à ce niveau là aussi. « Je te rembourserai dès que possible… » pas sûre qu’il revoit son argent un jour. |
| | | | (#)Dim 25 Oct 2020 - 22:10 | |
| Il se demandait depuis quand les soucis de May avaient démarré. Si les huissiers étaient venus chez elle, ça ne devait pas être le premier rappel qu’elle avait reçu. Cela devait remonter à de nombreux mois, voire des années. Certes, elle avait été absente un paquet de semaines, mais Gibson voyait là de la négligence soit par fainéantise soit parce qu’elle s’était laissée submerger. Elle aurait pu demander des reports de paiement, ou même en parler avant. Le natif de Melbourne comprend bien que lorsque l’on a des problèmes financiers, la fierté rentre en compte, mais il est parfois préférable d’admettre la situation avant qu’elle ne devienne ingérable. Certes, peu de gens étaient prêts à faire un don d’argent ou un prêt car on est rarement certain de récupérer de l’argent, mais elle aurait pu avoir recours au crédit. Peut-être l’avait-elle déjà fait. Jesse n’était pas au courant de tout. Toutefois, il ne pouvait pas la laisser dans le pétrin. May était une personne qu’il appréciait beaucoup et s’il était inquiet pour son empire littéraire, il n’allait pas être sur la paille en ajoutant son amie sur l’addition et la liste des courses. Les charges restaient sensiblement les mêmes. Certes, les rentrées d’argent n’étaient plus les mêmes et il fallait qu’il y remédie rapidement, mais pour le moment, ça l’inquiétait beaucoup moins que la situation dans laquelle May se trouvait. D’ailleurs, elle ne répondit pas à sa question, et il jugea qu’elle était trop intrusive pour qu’elle aboutisse à une réponse. Elle disait loger à l’hôtel et Jesse grimaça immédiatement à cette annonce. C’était bien trop onéreux, ça n’était pas une situation viable sur le long terme. Il garda le silence sur ce point, elle n’avait pas besoin de leçons d’un homme qui n’en mène pas plus large depuis l’accident de 2016. Il fallait trouver une solution et il ne voyait rien de plus limpide que de lui proposer de venir chez lui. C’était un grand pas en avant, lui qui ne tolérait que pour seule présence permanente ses employés de maison que ce soit Klaudia ou Frank. A présent, il allait devoir réapprendre à vivre avec quelqu’un et surtout lui montrer ses failles au quotidien. Il ne trouvait que très rarement le sommeil, il faisait des allers-retours entre la chambre d’Ava et la sienne, bref, ça pouvait être déroutant. D’ailleurs, il ne savait pas s’il se sentait prêt à laisser Elia crécher dans la chambre de sa fille. C’était une pièce particulière pour lui, tous ses souvenirs s’y trouvaient, et il craignait qu’en lui redonnant vie, il les perdrait à tout jamais. Mais la question sur la chambre d’Ava était réglée, Elia ne vivait plus avec sa mère. « Oh, je l’ignorais. » Soulagé, bien que sa proposition ait été faite volontiers, il ne pose pas plus de questions sur Elia, elle lui en parlerait quand le sujet serait moins sensible que ses problèmes financiers. Il se doutait que la relation entre la mère et la fille n’était peut-être pas au beau fixe, si la jeune femme était au courant de la situation de sa mère. Il arqua un sourcil à l’hésitation que lui véhiculait May. « T’imposer ? Je te le propose ! » Elle ne pouvait pas dire non, elle avait en quelques sortes les pieds et les poings liés. Elle le mentionnait clairement d’ailleurs, et avec bienveillance, Jesse cherchait à capter son regard pour la rassurer sur ce qui s’annonçait. « Mais tu vas t’en sortir. On va réfléchir à tout ça, mais tu ne peux pas rester à l’hôtel, ce n’est pas viable. » Il allait faire en sorte de rééquilibrer les dépenses et les rentrées d’argent de la Glitters en ayant une conversation avec elle et en jetant un coup d’œil à ses finances. Pour l’instant, ce n’était pas vraiment l’endroit pour discuter, d’autant plus qu’ils étaient, à la base, venus ici pour s’aérer l’esprit. L’écrivain n’aimait pas tourner autour du pot, aussi, il voulait savoir de quel ordre de dettes on parlait. « Combien tu leur dois ? » Il ne pourrait pas tout éponger lui-même, il ne surfait plus sur la vague de ses romans, mais si un acompte lui permettait de recouvrer ses biens, il verrait si c’était réalisable. Lui offrant un sourire sincère quand elle demanda un geste sur ses nuits d’hôtel. Ca il pouvait le faire. Le quarantenaire répondit en lui évoquant son plan : « Je te propose qu’on aille se doucher chez moi, puis on ira à l’hôtel récupérer tes affaires, et je règlerais ton séjour. » Il ne voulait pas parler de remboursement pour le moment. Il était clair qu’elle en était à l’heure d’aujourd’hui, incapable et tout ce qui lui importait, c’était que May remonte la pente et surtout ait un toit sans se soucier de se faire expulser. Il finit d’énoncer la dernière partie de son plan, facultative, mais qui pourrait peut-être rendre le sourire radieux de May, le temps d’un repas. « Et après, si l’envie t’en dit, on peut aller déjeuner en ville. » |
| | | | (#)Sam 21 Nov 2020 - 0:03 | |
| « T’imposer ? Je te le propose ! » Est-ce qu’il ne serait pas temps pour May Glitters de ravaler un peu sa fierté et d’accepter la main que son ami lui tendait ? Elle qui, justement, par fierté et par son égo haut placé, avait fini par se mettre dans cette galère monstre dont elle allait mettre pas mal de temps à s’en sortir. Aller chez Jesse lui permettrait de souffler un coup, de prendre le temps à remettre tout en ordre sans avoir de nouvelles dépenses, trop onéreuses, telles que l’hotel à gérer. « Mais tu vas t’en sortir. On va réfléchir à tout ça, mais tu ne peux pas rester à l’hôtel, ce n’est pas viable. » May n’aurait fait qu’aggraver sa situation en refusant cette proposition, Jesse avait bien raison et elle le savait. Bien sûre, elle allait faire en sorte d’aider son ami financièrement avec ses moyens, payer au moins les courses, elle pouvait se permettre ça. Elle pourrait aussi participer à une partie de son loyer puisqu’elle continuerait à gagner de l’argent en ayant des contrats ici et là. « Combien tu leur dois ? » elle ravala sa salive, car le montant lui faisait froid dans l’dos. « Un paquet. » et en réalité, elle ne savait pas combien exactement. Plusieurs dizaines de milliers de dollars. Pas loin des quarante… son cachet pour Race Of Australia couvrait les deux tiers, la vente de ses meubles en couvrirait encore un peu plus, mais ce ne serait pas suffisant. Mais elle allait compter sur une nouvelle émission pour l’aider et lorsqu’elle aura un peu plus de notoriété, elle pourra aussi négocier à la hausse ses cachets. Elle garderait pour elle le montant de ses dettes dans un premier temps, ne voulant pas effrayer davantage son ami, qui allait sans doute se dire qu’il en avait pour dix ans à heberger la blonde sous son toit si elle devait vraiment rembourser tout ça. « Je te propose qu’on aille se doucher chez moi, puis on ira à l’hôtel récupérer tes affaires, et je règlerais ton séjour. » là, May Glitters insisterait pour ne pas se faire payer sa chambre. « Hors de question. » elle acceptait son hospitalité, elle accepterait de se faire héberger à moindre cout sans doute, mais pas qu’il lui paie une chambre où elle couchait déjà depuis plusieurs jours. Elle pourrait gérer ça, en moyennant de payer plus tard sans doute. « Et après, si l’envie t’en dit, on peut aller déjeuner en ville. » C’est vrai, qu’elle avait faim et manger des soupes lyophiliser depuis plusieurs jours dans sa chambre d’hotel ne pouvait que la faire saliver avec une telle proposition. « Il va falloir que tu accepte Mallow… » qu’elle lance, comme si c’était déjà okay pour elle, par contre, impossible de laisser son chat seule chez elle. « Enfin, je pourrais demander à Elia… » oui, pas la peine d’imposer son animal de compagnie à poil. Elle se releva de son banc pour ouvrir la marche et donc, répondre favorablement à sa proposition. Elle acceptait d’aller s’installer chez lui, au moins pour les jours à venir et elle lui en serait sans doute éternellement reconnaissante.
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