J’étais au bureau alors que mon portable se mit à vibrer. J’étais entrain de mettre en forme l’interview que j’avais mené le matin même. J’avais en effet rencontré un jeune homme de cinq ans mon ainé qui était cascadeur, Jax Collins. Il m’avait parlé avec passion de son métier mais avait été assez secret quant à sa vie personnelle. Il m’avait demandé notamment de ne pas parler de l’existence de son fils. Je n’avais pas insisté en demandant une éventuelle raison mais je trouvais cela quand même intriguant maintenant que j’étais tranquillement installé devant mon ordinateur et que je prenais un peu de recul sur cette rencontre. Il ne m’avait pas parlé davantage de ses origines, de sa famille, alors qu’il était lui aussi de Brisbane. Avant son départ, j’avais pris une photo de lui sur mon téléphone portable. Je n’avais pas trouvé de photographe pour m’accompagner pour cet interview, j’avais fait avec les moyens du bord. « C’est qui ? Un membre de ta famille ? » Je regardais alors mon collègue en souriant « Bah non pourquoi tu dis ça ? » « Je sais pas y’a un air de ressemblance ». Le collègue s’en allait alors. J’observais la photo de Jax plus attentivement. Une ressemblance ? D’accord nous étions blond aux yeux bleus tous les deux mais ce n’était pas si peu commun, surtout ici en Australie. Je haussais donc les épaules et attrapait enfin mon téléphone qui avait donc vibré quelques minutes plus tôt.

Citation :

Coucou toi, ça te dit de me retrouver sur la plage pour 16H ?

Je souriais en lisant son message. J’étais toujours heureuse de recevoir un message de sa part. Surtout lorsqu’il me proposait qu’on se voit. Il m’avait envoyé pas mal de messages ces derniers temps, souvent pour ne rien dire mais je ne pouvais pas m’en plaindre, je lui avais demandé de le faire. Je lui répondis alors

Citation :

Coucou. Je fais mon possible pour être à l’heure mais avec plaisir mon Dadam. Je t’aime

Je regardais l’heure…Puis mon ordinateur… Je remballais alors tout
« Tu pars déjà ? » « Pourquoi je vais te manquer ? » fis-je au rédacteur en chef. J’attrapais ma veste ainsi que mon sac où j’y glissais alors mon ordinateur et filait en direction de la sortie.

Je rentrais alors chez moi, l’inspiration n’était plus vraiment là et cette rencontre avec Jax m’avait un peu… Je ne sais pas comment la définir mais le jeune homme m’intriguait et j’avais l’impression que notre interview était inachevé. Bref, en rentrant trente minutes plus tard, je partais prendre une douche avant de me préparer pour rejoindre Adam à Logan City, sur la plage. J’enfilais alors un pantalon noir, avec des petites boots, un petit haut rouge et une veste par-dessus. Nous étions en hiver mais ce n’était pas pour autant qu’on avait froid. Je sautais alors dans ma voiture direction le lieu de rendez-vous. J’y arrivais finalement dix minutes avant l’heure dite. Je marchais alors tranquillement vers l’eau, les vagues commençaient à s’agiter en cette fin de journée. Dans une heure, elle serait sûrement parfaite pour une petite session de surf. Je regrettais d’ailleurs de ne pas avoir pris ma planche. Mon regard était alors perdu vers l’horizon lorsque j’entendais des bruits de pas assez prononcés derrière moi. Un grand sourire s’affichait sur mes lèvres lorsque je reconnu Adam sur son bel étalon presque blanc. Il avait tenu sa promesse. Lors de notre sortie au parc, il m’avait dit qu’il se ferait un plaisir de me servir de chevalier lors d’une balade à cheval lors d’un coucher de soleil. Mon côté fleur bleue avait été plus qu’emballer par l’idée, à défaut d’avoir un petit ami avec qui faire une balade de la sorte « Bonjour princesse ». Oui il pouvait le dire, je pensais bien que j’allais être traité comme une princesse. J’étais telle une petite fille, les yeux pétillants en voyant Adam et son cheval « Bonjour mon prince ». Il vient m’enlacer, je lui rends son étreinte « ça fait plaisir de te voir ». J’acquiesçais doucement « Je suis contente de te voir aussi mon cœur ». Nous relâchons notre étreinte, Adam se tourne vers son cheval « J’ai tenu ma promesse t’as vu ? » Je souriais, j’étais vraiment come une gosse, j’en sautillais sur place « Oui tu es le meilleur ! Tu m’as fait la plus belle des surprises là ». Je regardais à la fois Adam et le cheval, duquel je tentais de m’approcher doucement, essayant de canaliser mon excitation pour ne pas l’effrayer. Je posais alors ma main délicatement sur l’animal pour lui caresser le museau « Prête à galoper au ralenti ? Cheveux au vent sur le bord des vagues ? Je te vends du rêve là ! ». Je souriais encore et toujours « Et comment que je suis prête. On y va !? » J’étais impatiente à souhait « Moi qui était entrain de me dire que j’aurai dû prendre ma planche de surf. Finalement, tu as trouvé beaucoup mieux ». Pour que j’en arrive à dire cela, c’est que vraiment j’étais plus que ravie de faire une balade à cheval. Le surf était limite comme une religion pour moi, je ne pouvais m’en passer. C’était au moins une fois par semaine, souvent avec Knox ou encore Aidan, le frère de Dylane. « Je regrette de ne pas avoir mis ma robe de princesse ». Je riais doucement. Je suivais alors Adam qui m’invita à monter derrière lui. J’avais un peu peur car je n’étais pas forcément habitué à une balade à cheval, bien que nous en avions déjà fait plusieurs quand nous étions jeunes, il m’y avait initié. Je montais alors, m’agrippant à sa main. Je me trouvais alors derrière lui, passant maintenant mes bras autour de sa taille « Fais-moi rêver maintenant Newman » murmurais-je à son oreille.

C’était toujours un plaisir de voir Adam. Nos rencontres se passaient toujours très bien. Enfin presque. Si on omettait la fois où il m’avait laissé sans nouvelles pendant une semaine et où j’avais débarqué chez lui comme une furie pour lui faire la morale… Il fallait aussi que je mette de côté les fois où il m’avait mutilée… Finalement je me demandais bien quand est-ce que nous avions eu une rencontre sans accro. Je vous rassure, ce n’était rien de bien méchant entre nous et c’était de bonne guerre. Nous nous connaissions par cœur et nous aimions nous taquiner ainsi. De vrais gamins quand nous étions ensemble. Pour autant, ces derniers temps, j’avais été beaucoup présente pour lui car il en avait eu besoin. Je n’étais pas là entrain de compter le nombre de fois où j’avais été là pour lui et lui pour moi. Nous étions meilleurs amis et cela me semblait tout à fait naturel et normal. Combien de fois lui avait été là en retour pour moi ? C’était un nombre incalculable et inestimable. Là ce soir, notre rencontre ne semble pas avoir de but. Enfin, c’est ce que je m’étais dit avant de le voir débarquer sur son bel étalon. En réalité, il m’avait proposé qu’on se voit pour m’offrir ma soirée romantique parfaite. Celle où je serai sur un cheval presque blanc, galopant cheveux aux vents lors d’un coucher de soleil. C’était mon cadre idyllique, mon rêve mais je n’avais malheureusement pas encore trouvé l’homme avec qui faire cette belle balade. Alors Adam s’était porté volontaire et il avait tenu paroles. « Je le savais ! Et tu n’as encore rien vu ». Il me promettait une soirée mémorable. Je n’attendais que de voir la suite. Je sentais qu’au fond de lui il y avait aussi une envie de battre Knox dans la stupide gueguerre qui existait entre eux depuis des années quant à savoir lequel était the best of the best best friends. « Lui c’est Azzaro ! Notre vaillant destrier pour la soirée ». Je m’approchais alors du cheval, le caressant doucement, prenant mes précautions pour ne pas le brusquer et l’effrayer. « Enchanté Azzaro, moi c’est Mia… la princesse » fis-je en lançant un clin d’œil à l’attention d’Adam. J’aimais porter ce titre, même si ce n’était que pour un soir. Je faisais ma dure à cuire avec mes relations d’un soir, disant que je ne croyais plus en l’amour. Et pourtant, je rêvais au fond de moi de connaitre une belle histoire comme dans de nombreux contes de fée. Mon côté fleur bleue ressortait pleinement ce soir. « Le prochain coup tu m’initieras au surf ! » J’acquiesçait frénétiquement « Compte sur moi ! ». C’était une véritable passion depuis mon plus jeune âge et je pensais avoir un niveau suffisamment élevé pour pouvoir enseigner à mon tour le surf. Du moins, à des amis proches, je ne me prétendrais jamais avoir le niveau d’un professionnel et encore moins d’un prof de surf. « Tu n’as pas besoin de robe pour ressembler à une princesse voyons. Allez viens ma chérie. Met ton pied dans dans l’étrier ça t’aidera ». Je grimpais alors sur le cheval avec son aide. M’agrippant alors à lui, je l’invitais à me faire rêver. J’étais prête à vivre un rêve éveillé. Et je savais qu’Adam ne me décevrait pas « Un rêve éveillé princesse Mia. J’espère que tu t’en souviendras comme étant un bon moment. Je suis ton prince pour la soirée. Rien que pour toi ! ». Je souriais, j’en frissonnais. Je resserrais davantage mon étreinte autour de sa taille, l’animal commençant doucement à avancer « Je n’en doute pas une seconde ». J’avais la chance d’avoir des meilleurs amis aussi protecteur et bienveillant avec moi ; Que ce soit Knox ou Adam, les deux aimaient me chouchoutaient, bien que parfois ils étaient relativement lourd. Mais au fond, j’étais heureuse de les avoir dans ma vie, car je ne suis pas certaine que celle-ci serait celle qu’elle est sans eux « Tu viens ? On s’en va ! Loin ! Aussi loin que l’horizon nous mènera. Soyons fous. Accroche toi ». Je ne comprenais pas au début pourquoi Adam me disait cela. Mais quoi qu’il décide, j’étais prête à le suivre « Je suis plus que prête ! ». Je m’attachais fermement autour de sa taille et il élança son cheval au galop. Je commençais légèrement à flipper mais je n’en fis pas part à Adam. Excepté lorsqu’il décida de lâcher les rênes « Yoouhhooouuuu !!!! ». Je ne pouvais retenir un cri, non pas de joie comme lui mais plutôt de peur « Aaaaaaahhhhhh mais tu es fou, rattrape les rênes ! ». A ce même moment, j’eus comme reflexe de venir cacher mes yeux mais me sentant partir en arrière, je rattrapais aussitôt mon meilleur ami par la taille. Mais alors que je pensais notre course folle terminait, voilà qu’Azzaro prend plus de puissance et surtout s’enfonce dans l’océan. En moins d’une seconde chrono, nous voilà tout … mouillée. Là je fulmine « SERIEUSEMENT !!?? ». Comme si la dernière fois n’avait pas suffi « Ca va derrière ? ». Avais-je envie de pousser Adam du cheval ? Oui peut être. Est-ce que j’allais commencer à bouder ? Peut-être « Non, j’ai la gerbe et je suis ENCORE mouillée ! Avoue tu l’as fait exprès ! ». Finalement, je vois un Adam heureux et la situation me fait rire. J’étais une éternelle râleuse et ça il le savait très bien « Cheeseeeeeeee ». Je posais alors pour la photo, toute souriante et mouillée, prenant le risque de lâcher Adam d’un bras pour venir faire une petite victoire avec mes doigts pour la pose. Nous continuons la balade au trot tranquillement jusqu’à que nous arrivions dans une petite crique dont j’ignorais l’existence. Et pourtant, je connaissais plutôt bien les plages d’ici. Nous nous arrêtons, je descends du cheval. Il n’y a personne sur la plage, excepté nous deux. Adam s’absente puis je le vois revenir avec un panier de piquenique. Il est formidable « Attends tu crois quoi ! ». Il savait qu’il l’était, je n’avais même pas besoin de lui dire.  Il nous installe une couverture puis commence à faire un feu. Je m’y approche, surtout que je suis encore humide de notre péripétie de tout à l’heure. Je me frotte les mains quand Adam m’invite à le rejoindre « Allez vient t’assoir, la séance va commencer ». Je le rejoins alors, m’asseyant à ses côtés pour observer le magnifique coucher de soleil qui s’offrait devant nos yeux. J’étais là aussi habituée à en voir mais celui là faisait partie des meilleurs. Je tournais alors mon regard sur mon meilleur ami, qui lui observait l’horizon « Cette balade à cheval était magique… Et tu as fait un parfait prince. Enfin… presque » Je riais doucement, repensant à sa folie de lâcher les rênes et surtout la douche à laquelle j’avais encore eu droit. Nous observions le coucher du soleil pendant une dizaine de minutes. Sans mot dire. On entendait juste le bruit des vagues qui étaient de plus en plus virulentes venir se fracasser sur le rivage. J’étais bien ici, au coin du feu, avec mon meilleur ami. Tous les petits tracas du quotidien avaient disparu pendant ce laps de temps. J’avais même posé ma tête quelques instants sur l’épaule de mon meilleur ami, en entrelaçant son bras des miens. « Bon alors qu’est-ce que tu nous a préparé de bons, j’ai faim ! » L’éternelle chieuse n’est jamais très loin. Je souriais mais celui-ci disparut au moment où j’observais Adam. Sa mine n’était plus aussi pétillante que lorsque nous nous étions installés ou lors de notre balade. Je le connaissais par cœur pour savoir que quelque chose n’allait pas. Je posais alors délicatement ma main sur son épaule « Adam, ça va ? ».

Nous galopions, je sentais la brise marine sur mon visage. C’était agréable, je m’accrochais fortement à mon meilleur ami. Mais l’étalon s’était emballé et nous avions fini par nous retrouver bien dans l’eau, au point que nous avions été éclaboussés. Par qu’un peu pour ma part, je me retrouvais une nouvelle fois trempée. « Je t’avais pas dit que c’était une séance d’Aquaponey ». Haha très drôle le Newman, mais cette fois je faisais la tronche n’acceptant pas son fake bisou. Je le soupçonnais de l’avoir fait exprès « Même pas ! Pour une fois c’était même pas voulu ». Je voulais bien le croire pour une fois car lui-même était aussi mouillé. Je faisais une grimace comme si je ne croyais pas un mot de ce qu’il me disait.

Nous arrivions alors dans une crique déserte. Nous étions seuls et le coucher du soleil allait commencer. Adam allume un feu auprès duquel je viens me sécher et réchauffer. Car, même si l’hiver n’était pas connu pour être rude en cette période, néanmoins, il faisait frais le soir. Je m’installe dos à lui, me prenant dans ses bras. C’en était romantique, quiconque serait passé dans les parages auraient pu croire que nous étions un couple. Or, il n’en était rien, Adam était mon meilleur ami, très attentionné et protecteur envers moi. Tout comme Knox. « Je ne suis pas si parfait que ça… Mais si tu es satisfaite de ta soirée alors c’est tout ce qui compte ». Oui je l’étais, celle-ci ne faisait que commencer mais au final, j’étais déjà sur un petit nuage « Tu devrais faire des tutos pour montrer l’exemple à certains. On aurait dû même se filmer et intitulé la vidéo « Comment séduire Mia McKullan » » Je riais à mes mots. « Ca va ? T’as pas trop froid ». J’étais encore mouillée et j’avais un peu froid encore. Je me blottis un peu plus dans ses bras en souriant « Si, à cause de toi en plus ! » Je me retournais alors pour lui tirer la langue « Non ça va mieux, entre le feu et toi tout va bien ». Nous reportons notre attention sur le coucher du soleil, ce dernier disparaissant peu à peu. Les lumières du ciel sont juste splendides avec une couleur rouge orangé, avant de laisser place progressivement à l’obscurité de la nuit.

« Alors ce soir c’est fruits de mer. Y’a des gambas et des brochettes de crevettes à griller. En dessert c’est fondant au chocolat. Je les ai préparés avec les garçons. D’ailleurs ils te font des bisous. Noah m’a demandé quand est-ce que tu revenais. Je crois que tu lui plait ». Je souriais à ces derniers mots, cela me touchait beaucoup. « Je suis impressionné et je me demande comment tu arrives à gérer tout ça. Tu as ton boulot, maintenant plus un mais deux petits garçons à t’occuper… Et tu arrives encore à trouver du temps pour préparer tout ça. Tu es incroyable. On va se régaler ». Je marquais une pause avant d’aborder le sujet des garçons « Tu leur dira que Tata Mia leur fait autant de bisous qu’il y a d’étoiles dans le ciel. Et que je les aime. Comment ça se passe entre eux ? Et Noah ? Il arrive à s’adapter ? ». Le petit garçon avait été très proche de moi la première fois qu’Adam me l’avait présenté. Il était resté accroché à moi lors de notre sortie à la fête foraine. Alors qu’il avait été effrayé de me voir au début. Une alchimie s’était rapidement créée entre nous. Je me rendais compte alors qu’Adam était ailleurs, absent. Je lui demandais si ça allait « J’aimerai éviter le sujet… Cette soirée, elle est pour toi ». Il m’inquiétait mais cela ne pouvait concerner les garçons, il venait de m’en parler juste avant. Je me retourne alors vers lui, assise en tailleur. Et je vois une larme perlée sur sa joue. « On est plus ensemble… » Je l’avais déjà vu mal et je le connaissais bien pour me douter que cela était lié à Dylane… Lui et elle, c’était terminé. Pourtant, tout semblait s’être arrangé entre eux. Était-ce fini pour de bon ? « J’ai sous-entendu qu’elle était pas prête et elle a claqué la porte sans se retourner… ». Je grimaçais, je connaissais aussi bien Dylane pour savoir qu’elle pouvait réagir fortement au moindre mot. Mais elle faisait des efforts ces derniers temps, elle m’en avait parlé et je pouvais comprendre aussi sa réaction. Cependant, pour moi, il était difficile de prendre position car je les aimais autant l’un que l’autre. Tout ce que je voulais, c’était leur bonheur … Je voyais alors Adam pleurait et cela me fendit le cœur. Je me mettais alors à genou face à lui et passait mes bras autour de son cou pour le faire s’approcher de moi et le serrer dans mes bras. Je lui caressais doucement les cheveux « Je suis désolé… » fis je en murmurant. Je desserrais mon étreinte alors pour pouvoir le regarder dans les yeux « Je l’ignorais…Et tu penses que c’est terminé pour de bon ? ».  C’était délicat comme question à poser mais ils s’étaient déjà séparés une première fois, peut-être était-ce provisoire… Je séchais les quelques larmes qui perlaient sur son visage. Il se leva subitement, ne voulant plus en parler « On est pas là pour parler de moi ». Il était vraiment attristé, brisé… comme la dernière fois. Sauf que là, il m’avait appelé. Et n’était pas comme une loque sur son canapé. J’espérais cependant qu’il ne recommencerait pas. Je me levais aussi alors, le rejoignant auprès du feu où il commence à faire cuire une brochette. J’en prends une à mon tour et fait de même. Le silence reste pesant quelques instants mais je le brise rapidement «  Tu sais que je suis là pour toi Adam. Mais, si tu ne veux pas en parler je respecte ton choix, je veux juste te voir aller de l’avant cette fois ». Cela paraissait être un peu injonctif, mais je n’avais pas supporté le voir mal la dernière fois. « Et ce soir, on va se changer les idées. Je ne savais pas ce que tu avais en tête mais » J’attrapais alors mon sac à dos « J’ai pensé à la bouteille de vin cette fois. Avec modération bien sûr ». Uhm, me connaissant, ce n’était pas garantie. Je l’ouvrais alors et lui proposait la bouteille « A toi l’honneur ! ». Ma brochette était cuite, je croquais alors dedans « Umh ché crow bon ». Vieille habitude toujours, Adam était habitué. Je venais de recevoir un message d’un collègue qui me taquinait encore à propos de ma ressemblance avec Jax Collins, que j’avais interrogé dans la matinée. Je levais les yeux au ciel, lui répondant rapidement. Je cherchais alors la photo sur mon téléphone, car malgré tout, cette remarque me travaillait un peu. Je le tendais alors à Adam « J’ai interviewé ce mec ce matin, Jax Collins ». Je n’ajoutais rien de plus, attendant de voir si mon meilleur ami allait avoir la même réaction que mon collègue ou pas.

"Attends? Tu prétends que j'ai réussi à te séduire? Hooo tu m'en vois flatté". Je riais doucement à ses mots "Tu as réussi haut la main". Je lui déposais alors un bisou sur la joue, en attrapant ses mains pour serrer son étreinte davantage sur moi. Il avait toujours représenté pour moi le mec idéal, gentleman, prenant soin des femmes, les respectant comme il se devait. C'était rare de nos jours. Je rêvais pourtant de rencontrer un jour un homme qui serait comme lui, un véritable prince charmant. Adam, je l'aimais plus que tout, il était l'un des hommes de ma vie avec Knox, les seuls qui ne m'avait jamais laissé tomber. Je savais que notre relation était particulière, nous étions très fusionnel et surtout très tactile entre nous. Mais jamais nous avions été plus loin, jamais il n'y avait eu de malaises ou de sous entendus dans tout ça. Il serre davantage son étreinte, je sens son menton se posait sur mon épaule, je viens alors appuyer ma tête contre la sienne "Avoue que c'est une bonne excuse pour te rapprocher de moi". Je souris alors, jouant le jeu "Oui, je rêvais depuis toujours d'être entre tes bras musclés Newman. Avoue que tu en profite bien toi aussi". Je ris alors de bon coeur, le soleil disparaissant à l'horizon. Je me détache de lui, me levant et lui demande ce qu'il nous a préparé. Là encore, il gère, comme toujours, pensant à tout dans les moindres détails. Il m'impressionne, il s'occupe de deux enfants désormais, il a un boulot très prenant. Mais il arrive encore de prendre soin de moi "Dis toi que je galère vraiment... Je pense faire appel à une babysitter. Je n'ai plus une minute à moi". Je ne voulais pas qu'il s'épuise et je pensais qu'avoir recours à une aide extérieure était une bonne chose pour lui "Oui je pense que, bien que je ne doute pas de tes capacités à tout gérer, tu as besoin aussi de souffler et penser à toi. La prochaine fois, c'est moi qui te chouchoute. Tiens on pourrait même se faire une séance de spa et massage. Ca te dis?" J'étais tout excité à cette idée, même si je n'étais pas sûre qu'Adam soit autant emballé que moi. Mais cela lui ferait très certainement le plus grand bien. On en vient alors à parler des garçons, je voulais savoir comment se passait leur nouvelle vie à trois "C'est trop mignon. Ils s'entendent plutôt bien. Même si Aaron est un peu... en retrait en ce moment. Noah est un enfant adorable. C'est toujours le premier à proposer son aide à la maison". Je souriais, heureuse d'entendre que Noah s'était intégré à sa nouvelle famille... Enfin nouvelle... A sa famille biologique "Je suis contente d'entendre que Noah se sente bien avec vous même si je n'en doutais pas une seule seconde... Je t'avoue que j'étais surprise de voir à quel point il était proche de moi la dernière fois... L'alchimie est tout de suite passée entre nous. C'était... décontenançant". Oui, j'avais été surprise de voir à quel point le petit blond s'était vite attachée à moi, comme si j'étais sa seconde maman.

Nous venons à parler de Dylane. Je vois mon meilleur ami renfermé sur lui même, le regard perdu dans le sable "Oui... Et c'est mieux ainsi. On s'est assez fait souffrir comme ça". Il est vrai que leur relation n'avait pas été facile. Oui peut être était-ce pour le mieux... Au lieu qu'il se déchire l'un l'autre... Je ne savais pas, je les aimais tous les deux ensemble et lorsque j'avais appris leur début de relation, j'avais été si heureuse. Mais, visiblement, les choses n'allaient pas comme ils l'auraient aimé. Alors, s'ils devaient être heureux mais séparément, alors oui peut être était-il préférable qu'ils se séparent pour de bon, bien que cette nouvelle m'attristait beaucoup. Adam ne veut pas s'éterniser sur le sujet, je ne veux pas insister davantage. Je me relève, le rejoignant auprès du feu pour faire cuire ma brochette "Je le sais ne t'inquiète pas. Je n'en ai jamais douté. J'apprends de mes erreurs. Les garçons comptent sur moi. Je peux pas me permettre de sombrer". J'acquiesçais, il avait deux enfants qui comptaient sur lui. "Tu ne dois pas regretter cette histoire avec Dylane... Il faut que vous en tiriez tous les deux des leçons. Il faut aller de l'avant bien que je sais à quel point cela peut être difficile... Au début. Et à la longue, les choses commenceront à s'améliorer. Et je suis persuadée que vous parviendrez à retrouver votre amitié". Je l'espérais du moins pour eux. Comme Adam ne voulait plus parler de cela, je sortais alors de mon sac à dos une bonne bouteille de rosé "Tu sais que je t'aime toi". Je souriais alors en haussant les épaules "Je sais et je t'aime encore plus". Je lui tends alors la bouteille pour qu'il nous serve deux verres (je savais qu'il avait ce qu'il fallait, au pire des cas on y serait aller à la bouteille même à partager) "A nous". Je trinque contre son verre "A nous mon amour". Oui, notre amitié était sans faille. La seule fois où elle avait flanché, cela avait été de ma faute, pendant mon adolescence. Mais jamais, au grand jamais depuis, nous nous étions redisputés de la sorte. Je goûtais alors une brochette et, comme à mon habitude, je parlais la bouche pleine "Tu sais qu'avec tes conneries Aaron fait la même!" Je mettais ma main devant ma bouche "Oops décholé". Je riais alors, je ne l'étais pas du tout, j'étais ravie de savoir que le petit garçon copiait sa tata Mia.

Quelque chose me tracassait... J'avais interviewé ce type, Jax Collins ce matin. Le commentaire d'un collègue me fit réfléchir. Je voulais voir si Adam allait avoir la même réaction "Il est de ta famille". J'en restais bouche bée. Encore la même réflexion "Il te ressemble un peu je trouve". Je soupirais alors, déposant ma brochette sur une assiette "Je t'ai montré cette photo parce qu'un de mes collègues m'a fait la même réflexion tout à l'heure. Et... Je t'avoue que depuis... ça me tracasse. Et au fond de moi, je sens qu'il y a quelque chose... Je ne sais pas, ça me chamboule cette rencontre". C'était pas réellement explicable, c'était un sentiment au fond de moi qui me faisait me sentir de la sorte "Tu l'as interviewé à quel sujet?". Je buvais une gorgée de vin avant de répondre "Je voulais faire un portrait sur lui, il est cascadeur et du coup je l'ai rencontré à ce propos. Il était assez méfiant, très secret. Il n'a pas voulu me parler plus que ça de sa vie privée... de sa famille...". Jax m'intriguait. Je reportais mon regard sur la photo "Je reconnais moi même qu'il y a quelque chose... Mais ça arrive ce genre de situation non? On a tous un sosie quelque part... le mien est juste masculin... Tu penses pas?". Essayais-je de me rassurer, de trouver une raison rationnelle? Peut être.

La scène est romantique, Adam et moi sommes enlacés, observant le coucher du soleil. Je suis dans ses bras, nos doigts sont entrelacés. La scène portait vraiment à confusion, pourtant, en étant dans ses bras, il n’y avait aucune arrière-pensée de ma part. Ca se faisait naturellement, je ne cherchais rien et lui non plus. Notre alchimie était ce qu’elle était, sans ambiguïté aucune. Cependant, on se taquinait sur le fait qu’on en profitait autant l’un que l’autre. Je jouais le jeu, Adam en fit de même « Mais totalement ! Tu es ma reine ce soir, ne l’oublie pas ». Je souriais, c’était le genre de paroles que je n’avais pas entendu depuis longtemps. Elle devait dater de l’époque où j’étais avec Lukas… Car bien qu’il m’eût fait du mal à souhait en me quittant, il m’avait comblé de bonheur pendant trois longues années. J’appréciais le baiser d’Adam, fermant mes yeux lorsqu’il déposa ses lèvres sur ma tempe, avant de me relever.

Nous venons à parler des garçons et surtout la surcharge de travail que cela engendrait pour Adam. Et bien qu’il ne le montrât que très peu, il était exténué. Je soumettais alors l’idée se faire une journée SPA où il se ferait chouchouter. Et moi par la même occasion « Je te dis un grand OUI ! Mais c’est toi qui me fais les massages hein ! ». Mon sourire disparu à ces derniers mots. Je tournais mon regard vers lui, comme choqué « Non mais attends Newman, je vais commencer sérieusement à me poser des questions, ça t’a pas suffi tout à l’heure ? ». J’essayais de garder une tête sérieuse mais je ne pus m’empêcher d’éclater de rire. « Je pourrais, mais à la manière thaïlandaise. Je viendrai te marcher dessus ! » fis-je toujours en riant. Je le taquinais, cela ne me dérangerait pas de prendre soin de lui, il le méritait amplement. « Tu me fais signe quand tu veux y aller. Je déposerai les garçons chez Tamaryn ». J’acquiesçais alors « Je suis toujours disponible pour toi mon cœur. On peut se faire un weekend entier. Et pour me faire pardonner auprès des garçons, tu diras que tata Mia les emmènera à Dreamworld pour une journée entière après ça ». J’allais priver les garçons de leur père pendant deux jours et en plus, je savais qu’Aaron et sûrement Noah réclamerait aussi d’avoir leur weekend avec Tata Mia. Et moi de même, j’adorais passer du temps avec eux. Et cela faisait longtemps d’ailleurs que je ne m’étais pas occupé d’eux, du moins, pas depuis le weekend entre filles avec Dylane pour garder Aaron.

D’ailleurs, en parlant de cette dernière, le sujet de leur rupture vint sur la table. Je voyais mon meilleur ami au plus mal, ce qui m’attristait. Il évitait aussi le sujet, ne restant pas bien longtemps à mes côtés pour en parler. Le sujet était sensible, il ne voulait pas s’éterniser et je préférais respecter sa décision cette fois. Je ne voulais pas le mettre mal et il voulait aussi que cette soirée soit la mienne, bien que cela me fut égal s’il avait décidé que nous en parlions plus longtemps. « La seule chose que je regrette c’est de l’avoir fait souffrir ». Je pose doucement ma main dans son dos pour le frictionner doucement « Je pense que vous vous êtes fait autant du mal l’un à l’autre. Et je ne pense pas que Dylane restera sur cette image de toi ». Il avait mis fin à leur relation certes, peut être d’une manière abrupte, mais j’étais persuadé que ma petite sœur de cœur, une fois que tout cela s’apaiserait, garderait une aussi bonne image de leur relation qu’Adam pouvait avoir également. Pour passer à autre chose, je sortais une bouteille de vin à laquelle j’avais pensé de prendre avant de partir. A croire que mon instinct l’avait senti. Cela nous permettrait de nous changer les idées, surtout pour lui. Nous trinquions et nous nous disions à quel point nous nous aimions. Et comme nous étions des éternels enfants, il fallait toujours que l’un aime plus que l’autre « Ha nan ce n’est pas possible ». Je le voyais arquer son sourcil ce qui me fit rire « Si totalement possible, si tu savais » Je vous l’ai dit, et je l’assumais également, j’étais une vraie gamine. « Promets-moi que nous deux c’est pour la vie ». J’acquiesçais doucement alors qu’il attrapait ma main pour me déposer un bisou dessus « A la vie à la mort ». Je m’approchais alors de lui et le serrait fort dans mes bras « Pour toujours » lui murmurais-je en le serrant encore plus fort contre moi.

Je décidais de lui parler de mes doutes quant à Jax que j’avais rencontré le matin même pour une interview. Adam me fit la même remarque qu’un collègue, trouvant qu’il y avait une forte ressemblance entre nous « Tu devrais suivre ton instinct ». J’hésitais, qu’est-ce que je pouvais rechercher après tout ? Je ne savais pas pourquoi il y avait une telle ressemblance. Peut être était-ce un cousin éloigné et nous l’ignorions. Mais pourquoi le jeune homme avait été aussi secret avec moi ? Avait-il quelque chose à cacher ou juste c’était dans sa nature ? « Je ne sais pas ce que je cherches au final… Peut être que c’est complétement stupide. » Je ne savais pas si ça en valait la peine surtout « Tu devrais l’aborder autrement ». Il avait raison, si je voulais que Jax s’ouvre un peu plus, je devrais agir autrement avec lui, le mettre en confiance « Tu vois par exemple, il a un petit garçon mais n’a pas voulu que j’en parle dans mon article. Il est père célibataire. Peut être qu’il y a une histoire louche avec la mère… Je ne sais pas, je pense que je devrais lui montrer qu’il peut se confier à moi… Mais quand on est journaliste, les gens sont toujours très méfiants » Je grimaçais, je pouvais le comprendre mais j’aimais montrer aux personnes que j’interrogeais que je n’étais pas du genre à aller fouiner dans leur histoire privée pour en sortir un article croustillant et me faire ainsi un paquet de fric. Ce n’était pas du tout ce qui m’intéressait dans ce métier. Adam semblait voir que j’étais un peu paumée face à cette situation « Retourne le voir. Suis ton instinct. Tu ne peux pas rester sur des doutes. Au moins tu seras fixé. Si tu as besoin tu sais que tu peux compter sur moi ». Je souriais à sa proposition, ça ne j’en doutais pas une seule seconde « Merci. Je dois le revoir normalement pour le suivre sur un tournage. Peut être que j’arriverai en apprendre un peu plus sur lui ». Je haussais les épaules, buvant une gorgée de vin. Je verrais bien le moment venu mais le fait d’avoir eu cette conversation avec Adam et surtout en voyant que lui aussi trouver qu’il y avait un air de ressemblance me tracassait encore plus.

Nous nous détendons autour du feu, continuant de manger les bonnes brochettes quand l’une d’elle tombe dans le feu « Newman la brochette ! » fis-je à mon ami pompier qui n’eut pas de craint à la récupérer. « On partage ? » Je grimaçais mais ne rechignait pas, enfin un peu quand même « Ouais… D’accord. » Cache ta joie Mia. Le meilleur moment fut évidemment celui du dessert. Le sucre et surtout le chocolat, c’est toute ma vie. Je l’observe faire avec minutie, déposant les deux petits gâteaux sur une feuille d’aluminium au-dessus de la braise pour que le cœur soit fondant. Je m’en lèche les babines sans m’en rendre compte, écarquillant les yeux en ne quittant pas des yeux les bons fondants « Tiens régale toi princesse » « Aaaah merci ! » fis-je en montrant une certaine impatience. J’attrapais alors le fondant, j’étais aux anges en croquant dans le cœur fondant « Rohh j’adore ! ». Je fis un grand oui de la tête dévorant littéralement mon gâteau « Adamch tu ech le meichlleur ». J’attrapais alors une serviette pour m’essuyer un peu le chocolat que je pouvais avoir autour des lèvres et riais doucement. J’en fis de même à Adam qui en avait même sur son nez. Nous rions de la situation puis Adam se lève. Je le regarde, intrigué de ce qu’il avait encore bien pu prévoir. Il met alors une musique et mes yeux s’écarquillent à nouveau. Je suis aux anges. Il a pensé à tout et surtout il me connait bien car il a choisi la chanson de princesse que j’aime par-dessus tout : Amour éternel de la Belle et la Bête « Vous m’accordez cette danse ? » J’accepte, touchée qu’il fasse tout ça pour moi. Je dépose ma main dans la sienne pour me relever. Je pose une de mes mains sur son épaule tandis que je sens une des siennes dans mon dos. Nos mains libres se lient alors et nous commençons à danser. Il me fait danser et tourner, je ris doucement. Je me sens choyée, privilégiée, heureuse… Et puis nous finissons enlacer l’un à l’autre. Et là, des larmes commencent à perler sur mes joues. Je me souviens de la dernière danse aussi belle que j’ai pu partagé… Je repense à celui qui m’a brisé et qui me fait douter de la beauté de l’amour désormais… J’enfoui un peu plus mon visage dans son cou quelques instants avant de lui murmurait avec la gorge serrée « M… merci… ». Je continue à danser mais cette fois je porte mon regard dans le sien « Merci de me redonner espoir et l’envie de vivre à nouveau une belle histoire ». Je parlais que très rarement de cette blessure béante qui était toujours présente au fond de moi depuis trois ans désormais… Je préférais l’ignorer la plupart du temps, me noyant dans quelques verres d’alcool et essayant de trouver un mec avec qui passer le temps… Ce n’était pourtant pas la meilleure des solutions mais c’était la seule que j’avais trouvé jusqu’à présent… Mes yeux n’avaient pas quittés ceux d’Adam, mes larmes coulaient doucement sur mes joues, il était mon meilleur ami et parfois, je m’autorisais d’être aussi vulnérable en sa présence.

J’avais déjà vu mon meilleur ami à l’œuvre, notamment avec sa demande en mariage pour Chloé. Mais là, il m’offrait une soirée que je n’étais pas prête d’oublier, qui resterait à jamais gravée dans ma mémoire. Romantique à souhait, un vrai moment de conte de fée. Je n’avais que très rarement vécu des moments pareils. Il prenait soin de moi, comme il l’avait toujours fait, mais encore plus ce soir. Mais j’avais décidé de m’occuper de lui à mon tour en lui proposant un weekend au SPA, pour lui permettre de se reposer et de souffler un peu de son rôle de papa. Il le méritait amplement. On parlait donc des massages auxquels nous aurions droit. Et Adam semblait déterminé à ce que ce soit moi qui lui en fasse « Hmmm… Arrête de faire ta fine bouche. Tu rêves de masser ce corps d’apollon depuis des lustres ». Je manquais de m’étouffer, feintant de tousser et d’avoir envie de vomir « Pardon mais… tu te trompes. Ton corps d’apollon, non mais ça va les chevilles ». On éclate finalement d’un rire franc tous les deux, on ne sait pas rester sérieux bien longtemps de toute manière. Je lui proposais en contre partie un massage thaïlandais « Ca ne changera pas de d’habitude », disait-il insinuant que je lui marchais dessus souvent. Ma bouche vient s’entrouvrir et ma seule réaction fut de lui taper l’épaule avec ma main. Adam en tout cas semblait impatient que l’on passe ce weekend ensemble. Je l’étais également « On part quand ? Demain ? J’ai trop besoin d’un weekend détente là ». Je riais doucement car je voyais bien par la position qu’il venait de prendre que c’était vraiment urgent « Tu me connais je suis capable de partir à n’importe quel moment. Demain après notre boulot, on part sur la Gold Coast dans le meilleur Spa de la côte. Je nous réserve ça demain matin ». J’aimais partir sur un coup de tête à l’aventure. Bon, là c’était loin d’être le cas, niveau prise de risque c’était quand même limité. Mais quand même. J’aimais l’imprévu e, étant donné que le lendemain nous étions vendredi et donc que c’était le weekend, c’était tout à fait jouable. Et puis, pour lui, après ce qu’il venait de me préparer, j’étais capable de tout. « Plus sérieusement, j’espère qu’on pourra se faire ça rapidement. J’ai trop hâte ». Je le regarde alors d’un air sérieux « Non mais c’est décidé, on part demain soir, toi et moi ». Et cette décision était irrévocable.

S’en suit une discussion sur Dylane qui se termine rapidement car mon meilleur ami ne souhaite absolument pas s’éterniser sur le sujet. Nous en venons alors de parler de notre amour respectif l’un pour l’autre et une sorte de guéguerre encore très mature se met en place, pour savoir lequel des deux aime le plus l’autre « Si je savais quoi ? … Tu me cache des choses petites cachotière ? ». Il vient m’attraper le menton et me fixe du regard. Je viens mettre immédiatement ma main devant ses yeux parce qu’il le sait, son regard est perturbant et il aime bien en jouer « Arrête de chercher à m’hypnotiser avec ton regard ». J’esquive la question mais en vrai, j’avais prononcé ça comme n’importe quel autre mot « Pas de secrets entre nous tu sais bien ». Je roule des yeux avant d’ajouter « Maintenant que tu m’as énervé j’ai plus envie de te dire voilà ! Finalement je t’aime mais c’est tout ». Il lâchait son emprise et je venais lui tirer la langue. Comme toujours, nous étions très matures ensemble.

Je fais part à Adam de mes doutes à propos de Jax, de cette ressemblance perturbante entre nous. Pour moi ces doutes sont certainement injustifiés « Non y a rien de stupide. J’aurai été à ta place, j’aurai cherché à savoir ». Il avait raison, au fond de moi, un sentiment me faisait me dire qu’il y avait forcément un truc. Puis deux personnes tout de même nous avait trouvé une ressemblance frappante. « Ne le brusque pas. Laisse-le venir à toi. Il faut que tu lui montre qu’il peut avoir confiance en toi. Il va vouloir protéger son fils et c’est normal ». Il allait falloir que je prenne sur moi. Cela dit, je savais que je pouvais gagner sa confiance. J’avais ma manière de fonctionner en interview qui m’avait toujours permis de mettre en confiance les personnes qui se trouvaient face à moi. Mais parfois, la curiosité me rongeait et reprenait le dessus, ce qui pouvait mettre de l’ombre au tableau « Oui, je vais lui montrer qu’il peut avoir confiance, il va falloir juste que je me canalise et que je ne lui montre pas mon impatience ». C’est ce qu’elle fit d’ailleurs quelques jours plus tard lorsqu’elle le rejoignit sur le plateau de tournage. Elle se confia à son tour sur sa vie pour lui montrer que l’interview n’était pas juste un questions/réponses mais plus un échange, un dialogue. Une sorte de donnant donnant qui porterait peut-être ses fruits.

Nous finissions de manger, dont une brochette cramée qui n’était pas du tout ragoutante. Mais bon pour faire plaisir à Newman, j’acceptais de la partager avec lui « Boude pas rohh. Il nous reste le meilleur. » En effet, les fondants au chocolat arrivaient, soigneusement préparé et réchauffait au feu de bois. J’en salivais d’avance et appréciait mon met avec gourmandise. Comme à mon accoutumé je parlais la bouche pleine ce qui fit sourire mon meilleur ami. Il me connaissait suffisamment pour ne plus être étonné. Pas sûre que je fasse ça avec tout le monde cependant, c’était quelque chose que je réservais à mes plus proches amis. Comme des enfants, nous nous en étions mis partout. Je m’essuyais d’abord la bouche avant de venir essuyer le nez d’Adam « Merci maman ». Je lui souriais tout en lui tirant la langue pour rigoler. Je pensais que notre soirée s’arrêterait là, ou du moins que nous allions nous avachir sur une serviette pour digérer le repas que nous venions d’ingurgiter. Sauf qu’avec Adam, il fallait s’attendre à tout. Mais là, j’avouais ne pas m’y attendre. Une musique romantique à souhait, ma préférée, celle qui me faisait rêver depuis petite, sur laquelle je rêvais de danser avec mon prince charmant qui viendra un jour (et qui n’était toujours pas venu). A moins que celui-ci soit au final mon meilleur ami. En tout cas pour la soirée, c’était lui mon prince charmant. Il m’invite à me lever pour le rejoindre. Je dépose une main sur son épaule, l’autre je l’entrelace dans la sienne et nous commençons à valser. On s’y croirait, comme dans le film. A tel point que ce moment, qui était beau à souhait et me rendait au fond, heureuse, fit remonter à moi des souvenirs et des douleurs que j’aurai préféré oublier. Je pleurais, ne me contrôlant pas vraiment. Adam me connaissait bien pour sentir que je n’étais pas bien « Ne pleure pas ma belle. J’aime pas te voir comme ça moi ». On connaissait la Mia toujours souriante, drôle, pleine de vie, sûre d’elle, déterminée, avec un caractère bien trempé. On connaissait un peu moins la Mia au regard triste, laissant échapper la souffrance qu’elle ressentait encore d’une plaie encore ouverte. Je m’essuyais aussi mes larmes bien qu’Adam le fit avec son pouce « Désolé… » réussis-je uniquement à sortir. Je le remerciais cependant de me redonner espoir en l’amour et surtout d’y croire encore. Je sentais alors sa main sur mon visage, son regard dans le mien « On a tous le droit à une seconde chance. Tu rencontreras la bonne personne un jour. Peut être que tu l’as déjà rencontré. Laisse le temps faire les choses. Laisse ton cœur parler pour toi. ». Je ne pensais pas avoir déjà rencontré cette personne, sinon je le saurais… Ma vie était rythmée que par des simples coups d’un soir sans lendemain… Excepté avec un. Mais la relation était bien complexe pour que je puisse envisager qu’Alec Strange puisse être mon prince charmant. Bien qu’il me plaisait fortement. « Sèche moi ces larmes de crocodile. Ce soir je veux te voir sourire ! Je veux te voir heureuse ! » Je souriais alors, mais la douleur était toujours présente « Tu viens de m’offrir un des plus beaux moments de ma vie. Tu viens de me donner un avant goût du bonheur et pour ça je t’en remercie Adam ». Une dernière larme vint s’échapper. J’avais prononcé ces mots en pensant à mon tour une main sur son visage, plongeant mon regard bleuté dans le sien.  La situation était étrange je le reconnaissais, mais ce soir, je ne me posais plus de questions. Heureusement, Adam avait toujours plus d’un tour dans son sac et changea le tempo de la soirée.

Une chanson qui se voulait plus rythmée, qui m’obligea à me laisser aller et surtout à retrouver le sourire. Je le laissais me guider, il savait s’y prendre et danser incroyablement bien. Un talent que je ne lui connaissais que trop peu d’ailleurs. Nous étions collés serrés, nos pas s’accordant plutôt bien. Il me fit tournoyer, me ramenant ensuite vers lui. Je me retrouvais alors dos à lui, je serrais à nouveau son étreinte contre moi. Pivotant à nouveau, il me souleva telle une princesse et me fit redescendre doucement. Nos corps furent à proximité l’un de l’autre, j’avais passé mes mains derrière sa tête et était restés quelques instants à le fixer avant qu’il ne me penche en arrière. Il menait la danse, il savait bien la mener, je me sentais bien à nouveau, oubliant la douleur que j’avais pu ressentir quelques instants plus tôt. Il me fixait, j’en faisais de même… C’était… étrange. Il vint déposer ses lèvres proches des miennes. Cela me perturba un peu. Le mince instant où nous restions encore à nous fixer me fit hésiter. Je ne pouvais pas. Il me releva doucement « Tu es tellement plus jolie quand tu souris comme ça » « Et ce sourire je le retrouve grâce à toi Newman… » fis-je alors toujours le sourire aux lèvres.

Il m’invita à le suivre. Nos mains sont à nouveau liées, on marche ainsi le long de l’eau. J’avais déjà retiré mes chaussures un peu plus tôt, je sentais mes pieds s’enfouir dans le sable frais, le vent venait soulever doucement mes cheveux. Adam m’attrapa alors pour m’attirer contre lui, me déposant un nouveau baiser sur le front. Notre proximité était plus forte… J’étais bien avec lui, ce soir. Je passais mon bras autour de sa taille, continuant à marcher silencieusement un court instant avant de venir briser le silence « Si nous n’étions pas en hiver, je t’aurais poussé dans l’eau ». Je riais doucement, je cherchais peut-être à modifier un peu le ton de la soirée. Sûrement dû à tout ce qu’il venait de faire, à ce besoin de son côté de se changer les idées et du mien de profiter d’une soirée que je n’avais que trop peu la possibilité de passer. Mais il était mon meilleur ami, je ne pouvais pas le voir autrement. Je m’arrêtais net alors, me détachant de lui « Adam, tu es un parfait gentleman tu le sais ça ? Je rêverai de trouver un homme comme toi… Vraiment ». Je ne savais pas si mes mots avaient du sens, même moi je n’étais pas sûre de savoir où je voulais en venir « Cette soirée je ne l’oublierai jamais, tu m’as fait vivre un moment unique. Je me suis prise au jeu et je pense que toi aussi. Mais… on finira autant toi que moi à trouver les personnes qu’il nous faut pour passer des soirées aussi belles que celle-ci ». J’attrapais à nouveau sa main, délicatement, glissant mes doigts pour à nouveau les entrelacer avec les siens. Je le tirais doucement vers moi alors, le regardant à nouveau, posant ma main libre sur son visage « On arrivera à être heureux à nouveau » fis-je doucement. J’aurai pu me laisser aller par le thème de la soirée, jouer le jeu de celle qui était réellement avec son prince charmant, une soirée qui se terminerait par un long baiser échanger et un happy ever after. Mais c’était mon meilleur ami et jamais je ne voudrais briser cela entre nous.