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 Speak to me ~ Camil

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Message(#)Speak to me ~ Camil EmptyVen 7 Aoû - 3:15

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« “I will always be waiting, and I will always be watching”»

Ah, ce n'est pas de tout repos d'être une princesse ! s'exclama Heïana en riant, créant aussi une légère hilarité parmi ceux qui l'accompagnaient. La brune ne disait pas cela par orgueil, bien loin de là. Partie intégrante de l'association "Le Royaume Enchanté", elle y incarnait la princesse Disney Moana - ou Vaïana, pour les Français - et rendait visite aux enfants hospitalisés pour égayer leurs journées. La brune comptait parmi ceux qui considéraient qu'être riche ne vaut pas tout, et que le plus enrichissant est d'aimer et de faire le bien autour de soi. Bien évidemment, elle ne contestait pas la réalité de son assise financière bien plus que confortable, qui pourrait d'ailleurs lui permettre de vivre sans travailler ad vitam aeternam. Bien sûr, sa vie restait plus simple que celles de la majorité des jeunes galérant à avoir assez de sous pour suivre leurs études ou pour fonder un foyer sain. Il n'empêchait que la brune ne faisait pas de folies particulières, et que le fait d'avoir simplement une maison spacieuse, lumineuse et bien entretenue lui suffisait amplement; ce qui était déjà un luxe en soi, et l'un des rares qu'elle avait pris, au final. Elle n'utilisait pas de voiture, prenant toujours les transports en commun, son vélo ou allant simplement à pieds. Son train de vie n'était pas dispendieux, elle appréciait le fait-maison et les cadeaux pour lesquels la recherche de ce qui pouvait faire plaisir comptait plus que la valeur monétaire. Elle vivait un Toowong, quartier agréable mais pas le plus huppé de Brisbane. La Tahitienne partageait son quotidien entre son travail, ses engagements associatifs, sa vie avec sa soeur, ses relations sociales de manière générale, puis ses loisirs : lecture, un peu de sport, jardinage... Si un mot avait pu être employé pour qualifier sa vie, ça aurait été l'adjectif "simplicité".

Pourtant, le temps passant et son retour à Brisbane - car elles restaient, avec sa soeur les héritières d'un patrimoine financier et d'une ancienne influence politique - ayant fait le tour du téléphone arabe, elle se rendait compte petit à petit qu'elle ne pourrait échapper éternellement à un mode de vie qu'elle évitait jusqu'alors. Ou du moins, que diverses relations n'hésiteraient pas à la solliciter pour X ou Y raison, voire même que certains l'approcheraient pour déterminer ses opinions, et d'essayer d'en faire leur alliée. Cela avait été le cas, récemment, avec Simon Adams, qu'Heïana avait retrouvé pour la première fois depuis bien des années; il n'était d'ailleurs qu'un adolescent quand elle l'avait vu avant qu'elle ne s'exile à Tahiti avec Moana. Ses questionnements vis-à-vis de Mitchell Strange l'avaient menée aussi à soupçonner des affaires plus louches qu'elle ne l'aurait jamais imaginé auparavant. Comme quoi, chassez le naturel, et il revient au galop... Malgré tout, la brune continuait à vivre comme elle l'entendait, donc loin de tous ces jeux de pouvoir et ce rythme de vie qu'elle percevait comme plus oppressant qu'autre chose. C'est ainsi, qu'après avoir bu un café avec les membres présents ce jour de l'association, elle rentra chez elle à pieds, n'habitant qu'à un gros quart d'heure de marche du St Vincent Hospital.

Une fois arrivée chez elle, enfin, elle put retirer ses habits de scène. Elle balaya du regard son intérieur, toujours aussi heureuse de vivre ici. Pour une jeune femme de son âge, il aurait paru génial pour le commun des mortels qu'elle soit propriétaire d'une telle maison. Grande, construite avec des matériaux de qualité, aérée, lumineuse, décorée avec goût, parée d'un balcon - terrasse donnant sur le jardin... Pour l'élite dont elle provenait, ce serait un signe de modestie que de vivre ici. Comme quoi, chacun sa vision des choses. En ce qui concernait Heïana, et c'était le cas de sa cadette jusqu'ici, l'endroit leur convenait très bien. Moana étant partie à la fac cet après-midi, la sage-femme put traverser la maison dans son plus simple appareil pour aller à la douche. Elle en oublia son portable sur la table basse du salon - il n'était pas rare qu'elle le délaisse, peu connectée aux réseaux sociaux - qui se mit à vibrer à cet instant; un appel, puis un message vocal laissé. La Polynésienne, toute aux délices de la douche, n'entendit rien. Quelques minutes plus tard, alors qu'elle venait d'arrêter l'eau de couler et qu'elle s'apprêtait à se sécher, quelqu'un sonna. Heïana fronça les sourcils, n'attendant personne aux dernières nouvelles. Zut. Vite, trouver de quoi se sécher en deux-deux et s'habiller. Elle cria, pour qu'on l'entende de l'autre bout de la maison : J'arrive ! A la hâte, elle s'essora les cheveux sans les sécher véritablement, ce serait trop long. La jeune femme passa rapidement une serviette sur sa peau, oubliant quelques endroits ici et là, restant perlés de quelques gouttes d'eau; au moins le plus gros était-il fait. Elle courut à sa chambre - manquant une fois ou deux, dans sa maladresse légendaire, de tomber - et noua autour de sa poitrine un paréo assez large et long pour la couvrir totalement du haut de son torse jusqu'à mi-cuisses.

Ce fut alors qu'elle se souvint. Elle avait laissé les clefs de la maison sur la porte d'entrée, côté extérieur.

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Message(#)Speak to me ~ Camil EmptyJeu 20 Aoû - 0:00

Depuis que Camil Smith avait quitté ses fonctions auprès du maire de Brisbane, son quotidien avait été chamboulé. Il passait la majeure partie de son temps chez lui, mais ne chômait pas pour autant. C’était bien simple : la table à manger avait été rapidement envahie par les épais dossiers qui renfermaient ses projets, ses idées, ses informations. Il avait installé une nouvelle routine, peu différente de ce qu’elle avait alors été — sport le matin, douche, un café, et beaucoup de travail. Une pause le midi, où généralement il en profitait pour caser ses déjeuners d’affaires avec quelques personnalités importantes, ou autres conseillers précieux. Camil cherchait des soutiens de poids, installés depuis longtemps, mais aussi de nouvelles têtes : l’Australien avait bien compris que le visage de la politique avait changé. Se reposer sur ses lauriers n’était plus permis  ; le monde changeait trop vite, trop brutalement. Il fallait faire preuve d’ingéniosité, il fallait être visionnaire, il fallait accepter de revoir les modèles établis. Ce que Camil essayait de faire, de la meilleure façon possible, appuyé par ses plus proches collaborateurs — sa soeur, notamment, qu’il plaçait sur un piédestal. Il échangeait énormément avec elle, et ne lui cachait rien de ses plans. Il avait une confiance aveugle en elle, et savait qu’elle ne ferait jamais rien pour lui nuire, bien au contraire. Ils avaient tous les deux pris l’habitude de faire un débriefing quotidien, généralement en fin de journée, pendant qu’ils préparaient le repas du soir. Ils s’écharpaient parfois, chacun étant convaincu du bien-fondé de ses idées, mais leurs broutilles ne duraient jamais. Ainsi, la veille au soir, l’Américain avait détaillé à sa petite-soeur son projet de rencontrer Heïana Brook. Elle était une amie de Camil, qui pouvait définitivement l’aider dans la mise en place de l’annonce de sa candidature aux élections de la Chambre des Représentants. Il slaloma  dans les rues encombrées de Brisbane, et s’arrêta finalement devant la maison de la Tahitienne. Il lui avait déjà rendu visite par le passé, mais avait aujourd’hui pris conscience qu’il n’avait pas été très présent ces derniers temps.


« Je sais que j’ai tout d’une personne importante, mais quand même… Je n’en attendais pas tant. » Commenta le politicien en arquant un sourcil, surpris de découvrir Heïana dans cette tenue plus que légère. Un simple paréo, noué autour de son cou ? S’il avait été à Tahiti, il n’aurait probablement pas eu la même réaction. Il faut dire que le décor, idyllique, se prêtait parfaitement à ce genre de tenue. Les plages de sable blanc, la mer turquoise, et le soleil qui brillait incessamment sur le visage des habitants : pour Camil, l’ensemble avait un petit goût de paradis. « Tu sais que, techniquement, les clés devraient se trouver de l’autre côté de la porte ? » Demanda-t-il en lui tendant le jeu de clés, qu’il avait récupéré directement dans la serrure. Constater cette négligence, après l’avoir inquiété, l’avait fait sourire : il imaginait parfaitement sa petite soeur faire le même genre de bêtises. Obnubilée par un de ses projets, ou tout simplement parce qu’elle manquait de temps entre une activité et une autre. Il ne doutait pas que la réciproque était vraie pour Heïana ; elle avait toujours des tas de projets sur le feu. « D’autres auraient pu être nettement moins bien intentionnés que moi. » Fit-il remarquer en faisant la moue. Et il ne parlait pas uniquement de la tenue qu’elle portait ; elle vivait dans une maison luxueuse, qui attirait forcément les convoitises. Elle était la jeune héritière directe d’une fortune et d’un empire considérable ; les rapaces ne devaient pas manquer. L’Australien aurait aimé pouvoir accorder plus de temps à la fille de ses défunts amis, mais il était lui-même très occupé par sa carrière et ses projets d’avenir. C’était d’ailleurs aussi pour cela qu’il était là, en cette fin d’après-midi. Cependant, l’air intrigué d’Heïana lui fit immédiatement comprendre qu’il y avait eu un manqué, dans leur communication. « Laisse-moi deviner, tu n’as pas reçu mon texto ? » Demanda-t-il en fronçant les sourcils, alors qu’une goutte d’eau qui s’était échappée de ses longs cheveux glissait paresseusement le long de sa mâchoire. Il fit la moue ; il avait considéré que son absence de réponse servait d’accord. Peut-être s’était-il montré un peu trop pressé, un peu trop optimiste. « Du coup, aurais-tu un peu de temps à m’accorder ? » Il avait prévenu sa petite-soeur que son entretien pourrait durer, et qu’il ne devait pas compter sur sa présence au dîner. Il ne croisait que trop rarement Heïana, et au-delà de son objectif professionnel, il espérait pouvoir passer un peu de temps avec elle. Lui poser des questions sur sa vie actuelle, sur ses projets, ses envies. Vérifier que la Polynésie ne lui manquait pas trop. Que ses relations familiales étaient bonnes. S’assurer qu’elle se portait bien, en somme. « Si tu as prévu quelque chose, ce n’est pas grave. On pourra se croiser plus tard. » Concéda-t-il en souriant.
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Message(#)Speak to me ~ Camil EmptyDim 30 Aoû - 22:54

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« “I will always be waiting, and I will always be watching”»

Un bruit de frottement lent, à peine perceptible mais caractéristique, se fit entendre dans la maison Brook. Heïana, encore postée dans le couloir menant aux chambres et à la salle de bain, frissonna. La personne qui avait sonné était entrée, de toute évidence. Quelle idiote d'avoir oublié les clefs sur la porte ! On se croirait dans un mauvais scénario de film policier. Enfin, c'était tout elle ça, au moins on ne pouvait en douter. Moana ne manquerait pas de se moquer d'elle lorsqu'elle rentrerait. D'ailleurs, c'était peut-être elle ? Non, impossible; elle n'aurait pas sonné, mais serait directement rentrée dans un de ses éclats de rire caractéristiques, encore plus prononcés lorsqu'elle prenait son aînée sur une boulette mémorable. Tête de linotte, se morigéna la jeune femme alors que, prenant son courage à deux mains, elle avança pour revenir dans la pièce de vie. De toute façon, il fallait bien découvrir qui s'était permis d'entrer sans même y avoir été invité. Non, les clefs sur la serrure n'étaient pas une autorisation ! Elle avança, entre rapidité et pas de loup... Camil ! s'étonna la jeune femme, l'expression de son visage passant de suspicieuse à véritable joie. Un large sourire illumina ses traits, alors que ses yeux verts pétillaient autant de surprise que de plaisir. Elle avança de quelques pas, et se stoppa devant la remarque légèrement sarcastique de son vieil ami, qui en haussait même un sourcil. Comment ça ? Demanda-t-elle innocemment, ne comprenant vraiment pas de quoi il parlait. Elle baissa les yeux sur son propre corps pour comprendre. Ah, tu parles du paréo, comprit-elle en relevant le menton. Elle s'approcha de lui d'un pas leste en argumentant : Je sortais juste de la douche quand tu as sonné; j'ai fait au plus rapide. Arrivée à seulement quelques centimètres de lui, elle posa ses mains légèrement humides sur la chemise du politicien (et tant pis pour une potentielle tâche d'humidité, elle s'était pressée pour le recevoir après tout) pour mieux se hisser sur la pointe des pieds et déposer une bise on-ne-peut-plus-française sur la joue, tout comme la salutation qu'elle lui adressa. Bonjour. Ça me fait plaisir de te voir. En passant, un relent du délicat parfum que portait l'homme attira son nez fin. En revenant talons à terre, elle se recula et demanda avec un sourire: Bleu, de Chanel ? Nul doute que l'aîné des Smith avait bon goût; ça avait toujours été.

Heïana recula d'un pas, alors que l'homme lui tendait ses clefs de maison. Elle esquissa une moue contrite lorsqu'il lui demanda si elle se rappelait de l'utilité de celles-ci. La demoiselle reprit le trousseau tout en répondant : Il faut croire que j'ai encore des progrès à faire. Elle tira le bout de sa langue une seconde hors de sa place naturelle, avec un clin d'oeil complice, et elle partit insérer l'objet là où il aurait dû être depuis le début : sur le côté intérieur de cette porte. Elle haussa les épaules, toujours de dos, lorsque l'Américain poursuivit sa petite leçon de morale par une autre phrase. Je n'en doute pas; ça n'efface pas mon côté tête en l'air pour autant. Une chance que tu sois celui ayant franchi le pas de la porte sans qu'on lui ouvre. Elle se retourna et l'observa d'un air tout sauf inquiet. L'ensemble dit sans aucune méchanceté, plutôt avec taquinerie, et une honnêteté sans faille. La brune ne risquait pas de lui en vouloir pour ce geste que d'aucuns auraient considéré comme une intrusion, et le blond le savait. Ils se connaissaient depuis bien des années maintenant, et un fort lien unissait les Brook au Smith. Peut-être plus encore Heïana et Camil, étant les aînés de leurs fratries mais aussi car ils se fréquentaient depuis bien plus longtemps que les jeunes métisses connaissaient Sixtine, ou encore tout simplement parce que même avant leur départ, la maïeuticienne avait eu plus de moments partagés avec Camil que ça n'avait pu être le cas avec Moana. Question d'âge, peut-être. Alors oui, quoi qu'il en soit, elle ne lui reprocherait pas d'être entré, loin de là; sa porte lui serait toujours ouverte. Il n'empêche. Cela restait fondamentalement étrange que l'homme se pointe ainsi, à l'improviste. Pas son style, ou en tout cas, trop occupé pour se le permettre, et pour risquer de trouver porte close à son arrivée. Il n'était pas inconnu que l'ex-directeur du cabinet du maire de Brisbane avait un agenda de ministre. L'homme dû percevoir son interrogation avant même qu'elle ne lui en fasse part. Heïana passa une main à l'arrière de son crâne, confuse; effectivement, elle n'avait rien vu. Tu sais, je suis peu sur mon portable. Si je jette un coup d'oeil dessus une ou deux fois dans la journée, c'est déjà bien. La métisse se rapprocha de son ami, alors qu'il lui demandait si malgré tout, elle aurait un peu de temps à lui accorder. Bien sûr ! Elle ne risquait pas de manquer cette opportunité; ils se voyaient trop rarement à son goût, leurs emplois du temps ne se conciliant pas forcément, et d'autant moins ces derniers mois. Heïana l'observa, fronçant les sourcils, se concentrant sur son analyse. La conclusion tomba vite. Tu as des cernes. Tu dors assez, M. Smith ? Elle passa près de lui, se dirigeant vers le plan de travail de sa cuisine, visant plus particulièrement un objet d'électroménager qui leur servirait sans doute idéalement. Heureusement, nous avons du café ici ! Tu en veux un ? La vingtenaire laissa couler le liquide amer, car pour sûr, elle en prendrait un pour sa part. Elle prépara la boisson demandée par Camil lorsqu'il lui en fit part, puis tendit une main vers les canapés : Assieds-toi, je t'en prie. La brune prit les tasses en main, et rejoignit le politicien dans le salon, s'asseyant sur le même canapé que lui et lui donnant son dû. Heïana s'installa confortablement contre le dossier, et croisa ses jambes, une cuisse sur l'autre, puis but une première gorgée de son café nappé de lait. A vrai dire, tu tombes bien. Il y a une heure encore, je jouais les princesses polynésiennes pour les enfants à l'hôpital.

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Message(#)Speak to me ~ Camil EmptyMer 9 Sep - 23:34

« C’est trop d’honneur. » Déclara le politicien en souriant, qui était amusé de savoir qu’il avait bousculé l’emploi du temps millimétré de son interlocutrice. Comme toujours, elle fit preuve d’un naturel désarmant avec lui — et il s’accommodait bien de cette familiarité en sa compagnie, puisque c’était la seule forme de relation qu’ils avaient toujours eue. Les mauvaises langues qui connaissaient trop bien Camil auraient probablement parié sur un passif autrement plus intime, mais il n’en avait jamais été question. « Moi aussi, je suis content. » Admit-il en souriant, sincère.  « Et d’ailleurs, je me dis souvent que je devrais prendre le temps de te rendre visite. Ou toi, tu devrais passer à la maison. » Suggéra le politicien. « Tu me connais trop bien. » Dit-il en retour, affirmant par là qu’elle avait visé juste en mentionnant son parfum. Il mettait le même depuis des années, et même s’il en avait parfois changé au gré de ses envies ou humeurs, il finissait toujours par revenir à sa sempiternelle valeur sûre.


Lorsqu’il allait voir les parents d’Heïana en Polynésie, il avait d’abord été surpris de constater la relative confiance que les insulaires s’accordait mutuellement. Camil n’avait, pour sa part, jamais connu ça. Aux Etats-Unis, et peut-être plus encore au Texas, où il avait grandi, les pavillons étaient soigneusement sécurisés par tout un tas de gadgets électroniques. Loin d’être rassuré, les habitants avaient aussi pris l’habitude de s’armer (« au cas où », disait-on avec un air de méfiance affiché sur le visage), et les Smith n’avaient pas dérogé à cette règle. Lorsqu’il avait fait le tour de l’Amérique Latine, il avait constaté que la violence pouvait se trouver à chaque coin de rue. En Australie, il avait trouvé une certaine sérénité — mais rien n’était comparable au havre de paix qu’il avait trouvé chez les Brook. Il n’était pas naïf, et savait que l’archipel français connaissait son lot de violence et de drames humains — mais la famille d’Heïana semblait y être complètement imperméable. « Ne sois pas si dure avec toi-même. » Souffla l’ancien directeur du cabinet du maire de Brisbane. La relation qui le liait à la polynésienne ressemblait à celle qu’il pouvait avoir avec Sixtine. Elles avaient toutes les deux sensiblement le même âge, la même énergie positive, le même sourire communicatif. Il espérait juste que sa gentillesse ne serait pas la raison de sa perte ; il s’en voudrait cruellement. « Ceci explique donc cela. » Répondit Camil, ayant désormais le fin mot sur la surprise d’Heïana quant à sa visite. Il se morigéna silencieusement d’avoir fait preuve de tant de laxisme. S’il était toujours greffé à son portable, ce n’était pas forcément le cas des autres — ce qu’il avait tendance à oublier. « Dormir, c’est bien pendant les vacances. » Commenta l’Américain en haussant les épaules. Il y avait bien longtemps qu’il avait fait une croix sur les grasses matinées, incompatibles avec ses fonctions. Il ne s’en était jamais plaint : son métier le passionnait, et il s’estimait chanceux. Combien de personnes pouvaient se targuer de se lever chaque matin, en étant heureux d’aller au travail ? Combien de personnes travaillaient pendant des heures, sans jamais consulter leur montre et sans jamais rechigner à la tâche ? « Qui ne sont pas prêtes d’arriver, pour ma part. » Les prochains mois seraient denses. Il s’accorderait peut-être un moment de répit à Noël — il espérait pouvoir retourner aux Etats-Unis — mais au vu de la situation sanitaire, il avait quelques doutes. « Avec plaisir. » Accepta Camil, lorsqu’Heïana lui proposa un café. Il prit place sur le canapé, soupira en voyant que les notifications s’étaient accumulées sur l’écran de son téléphone portable. S’il avait connu une accalmie après son départ de la mairie, la rentrée apportait son lot de renouveau et d’agitation. Il savait que son départ avait fait du bruit dans la sphère politique, et que tout le monde s’attendait à une annonce prochainement. Ils ne seraient pas déçus ; c’était la promesse qu’il s’était faite. « Et ça ressemble à quoi, une princesse polynésienne ? » Demanda-t-il en arquant un sourcil. Il avait l’impression d’en avoir un aperçu devant lui actuellement — une jolie brune, au teint hâlé, vêtue d’un paréo coloré. Mais sa connaissance du monde féerique était limitée — une lacune dont il se fichait royalement, soit dit en passant. « Tu y vas souvent ? » Demanda le politicien en s’emparant de sa tasse de café. « Ah, tu n’as pas oublié. » Commenta l’Américain en souriant.  Heïana avait pris soin d’ajouter du lait à son café, le rendant moins corsé. Camil, comme la plupart de ses compatriotes, n’avait jamais été habitué au café noir. Il en buvait parfois, quand il n’avait pas le choix. Mais là n’était pas sa préférence. « Pour en revenir à l’hôpital, ce n’est pas trop… Dur ? » Demanda-t-il, après avoir soigneusement choisi ses mots. Pour sa part, il évitait ce lieu, qui lui rappelait de mauvais souvenirs, comme la peste. Il ne s’y rendait qu’en cas de force majeure — quand Sixtine devait s’y rendre, pour être tout à fait exact. C’était à chaque fois une épreuve, tant l’attente et l’inconnu étaient angoissants.
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Message(#)Speak to me ~ Camil EmptySam 12 Sep - 12:10

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« “I will always be waiting, and I will always be watching”»

Passer à la maison ? La jeune femme arqua un sourcil dubitatif alors même qu'un sourire des plus amusés s'étirait sur ses lèvres. Depuis quand Camil Smith fait autre chose que dormir quelques courtes heures chez lui ? La Tahitienne le piquait, le taquinait, mais rien de méchant dans tout cela; elle pointait seulement la réalité élémentaire qu'elle avait toujours connu avec lui : avant que le politicien ne se pose véritablement dans son loft, sans rien de spécial à accomplir, et donc une possibilité de se dégager du temps... Tu es passé en "télé-travail" pour une partie de ton temps, vu que tu as quitté la mairie, j'imagine ? La réflexion s'était construite rapidement. Après tout, la Polynésienne n'était pas connue pour sa bêtise, et les liens s'étaient rapidement noués entre ses neurones pour expliquer l'idée même que Camil puisse être chez lui plus souvent que d'accoutumée. Reculant de quelques pas après qu'il lui eut transmis les clefs, elle ajouta : Plus sérieusement, je serai ravie de passer vous voir, toi et Sixtine. Mais je vous connais, tous les deux, et ma dernière envie est de vous déranger. Sans parler du fait que leurs emplois du temps ne devaient pas toujours se conjuguer ; mais cela, à la limite, ce n'était plus que du détail. L'important aux yeux d'Heïana, était juste de ne pas débarquer alors que son ami se trouvait sur le départ pour un rendez-vous, ou bien en plein travail, de chez lui. Je ne suis pas dure envers moi-même, juste réaliste, protesta-t-elle en haussant les épaules. Une fois la porte fermée, elle se retourna vers le blond. Qu'ils changeaient, tous. Elle était passée de la gamine haute comme cinq pommes que Camil avait pu connaître à une femme adulte, désormais. Lui était passé du jeune homme qui remontait une pente difficile à un quarantenaire sûr de lui et dont l'influence n'était plus à discuter. Les cernes qu'il arborait témoignaient de son addiction à son travail, mais Heïana ne lui ferait pas la morale. Elle savait combien un métier pouvait être une passion, et à quel point des objectifs fixés pouvaient devenir chronophages. Lorsque Camil lui parla de vacances, la Polynésienne grimaça. Elle ne pouvait que deviner que son séjour annuel aux Etats-Unis risquait fort de ne pouvoir se faire cette année, tout comme elle voyait les portes de la Polynésie closes pour l'instant. Plus par choix d'autre chose, au vu de sa double-nationalité, mais tout de même. Si jamais tu as besoin d'un week-end au calme, nous avons plusieurs résidences secondaires en bord de mer, ceci dit, lui proposa Heïana avec un sourire. Leurs parents leur avaient laissé un confortable parc immobilier, que ce soit en Australie ou en Polynésie; si elles pouvaient en faire profiter leurs proches, les Brook en seraient des plus ravies.

D'ailleurs, comment va Sixtine ? demanda la métisse, intercalant cette question dans leur discussion. Même si le lien entre Heïana et la petite blonde était moins fort que celui qu'elle entretenait avec son aîné, les deux demoiselles s'entendaient bien. Quelques années plus tôt, lors de l'arrivée de Sixtine à Brisbane, la brune avait du montrer patte blanche. Elle avait dû prouver à la benjamine Smith qu'elle n'avait pas à se méfier. Jalouse et possessive, celle qui était lycéenne lors de leur rencontre n'avait en effet pas apprécié à l'époque que son grand frère, parti vivre à l'autre bout du monde et qu'elle n'avait pu rejoindre qu'une fois adolescente, ait pu développer une relation particulière avec une autre gamine, à peine plus âgée qu'elle. Ce n'était qu'à force de contacts réguliers que Sixtine avait pu voir qu'aux yeux de la Polynésienne, Camil était certes quelqu'un d'important, quasiment un membre de sa famille, mais qu'elle ne comptait pas le lui "piquer" pour autant. Une fois cette mise au point faite, leur relation s'était développée dans les meilleures conditions; d'autant plus que la benjamine Brook avait su faire fondre, à l'époque, la plus jeune des Smith. Moana la fréquente un peu plus que moi, vu qu'elles étudient à la même fac, sourit la demoiselle, se remémorant les quelques fois où sa soeur pouvait lui parler de celle qui marchait dans les pas de son grand frère. Elle mit le café à réchauffer dans une casserole alors que Camil s'installait sur le canapé. Apparemment, il y a deux ou trois mois, la rumeur courait à la fac que ta sœur voudrait se présenter élections pour être présidente du bureau des élèves. Mais depuis, il ne semble pas y avoir eu d'avancées. Ou c'est que Moana a zappé de m'en parler.

Arrivée sur le canapé avec leurs tasses de café respectives, Heïana tendit à son ami celle qu'elle lui avait préparé. Comment oublier ? Il était bien trop habituel pour elle que Camil prenne son café avec du lait pour qu'elle ignore ce fait. Après tout, quand elle était enfant et qu'elle voulait apercevoir l'ami de son père, voire même réussir à le kidnapper pour elle seule quelques instants, c'était sa meilleure parade. Elle préparait du café pour les deux hommes, mais une fois sur deux, elle finissait par appeler l'Américain à la rescousse, le lait en question se trouvant toujours trop haut pour elle dans leur immense frigidaire. Quelques astuces infantiles ici et là lui avaient permis de se réserver un peu de la présence du blond, trouvant en lui une figure entre le grand-frère et l'ami qu'elle avait beaucoup apprécié, à l'époque. Être une princesse polynésienne, c'est quoi ? Oh tu sais, c'est très Disney; je joue une fille tirée de l'un de leurs dessins animés, "Moana" ou "Vaïana", en français. La brune alla attraper son portable et fit une recherche internet rapide pour lui montrer une image. Voici comment je m'habille quand je joue ce rôle. Elle déposa ensuite le cellulaire sur la table basse pour reprendre sa tasse et en boire une nouvelle gorgée. Elle sourit brièvement devant l'instant de pause de Camil, quant à sa question sur l'hôpital, et posa sa tasse entre sur ses jambes. En tant que bénévole, ce n'est pas toujours facile. Ça arrive de s'attacher à des enfants malades, et... ça ne finit pas toujours comme on voudrait. Une ombre passa sur son visage, qu'elle chassa rapidement. Mais cela reste très enrichissant, et c'est toujours exaltant de les voir sourire et rire. Alors non, ça va. Ce n'est pas trop dur. Heïana connaissait l'aversion de son ami pour le cadre hospitalier; après tout, bien que peu connue d'autrui, la maladie de sa soeur n'était pas un tabou total, et les Brook avaient tissé des liens assez forts avec les Smith depuis bien longtemps pour savoir cela. Elle ajouta donc, en guise de conclusion. Et puis, le reste du temps, l'hôpital est mon cadre de travail, vu que je bosse à la maternité. Alors je suis plutôt dans mon élément.

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Message(#)Speak to me ~ Camil EmptyLun 5 Oct - 18:25

« Dormir, c’est pour les faibles. » S’amusa Camil. Il savait pourtant que cette attitude lui serait tôt ou tard préjudiciable. Brûler la vie par les deux bouts n’était jamais une idée brillante, en tout cas sur le long terme. « C’est un peu ça. » Concéda l’Américain en haussant les épaules. En réalité, c’était plus subtil et beaucoup plus secret que ça. Mais il aurait tout le loisir d’en échanger avec elle dans quelques instants, puisque ses projets étaient aussi une des raisons de sa présence chez la Tahitienne. Cependant, il avait décidé de prendre le temps ; c’était important, pour lui, de faire le point. « Par pitié, ne me tente pas. » Dit-il en secouant la tête, alors qu’il s’imaginait déjà au bord d’une piscine, allongé sur un transat. Il adorait la Polynésie, qu’il considérait comme un véritable eldorado. Il pourrait proposer à Sixtine de l’accompagner. Ou à Deborah, si l’idée lui plaisait et qu’elle n’avait aucun impératif dans son emploi du temps. Mais il s’emballait peut-être un peu — en ce moment c’était tout, sauf la période idéale pour s’octroyer quelques jours de totale farniente.


Il avait été un peu surpris par la question de la Tahitienne concernant sa soeur ; dans ses souvenirs, les deux femmes n’étaient pas particulièrement proches — la faute à une mauvaise interprétation de Sixtine, qui n’avait que très moyennement apprécié le fait que son frère entretiennent des liens fraternels étroits avec une étrangère. Le temps avait fait son oeuvre ; petit à petit, les deux jeunes femmes avaient fini par trouver un terrain d’entente… Même si leurs rencontres se limitaient au strict minimum. « Elle va bien. » Répondit le politicien, alors qu’Heïana lui demandait des nouvelles de sa petite-soeur. Il ne l’avait que trop peu croisée ces derniers temps, en raison de leurs emplois du temps particulièrement chargés. Ils avaient à peine eu le temps de partager un café le matin-même, avant que Sixtine ne parte pour l’université. Son travail à la mairie, ajouté à son double cursus scolaire, occupaient grandement ses journées. Et puis, comme toute étudiante qui se respecte, elle avait aussi une vie extra-scolaire dense : elle faisait du sport, sortait avec des amis, faisait la fête. « Ça va, Moana ? J’ai l’impression que je ne l’ai pas vue depuis une éternité. » Il avait des nouvelles de temps à autre par le biais de sa soeur, mais ne l’avait pas croisée depuis de longs mois. Une fois de plus, il prit conscience que le temps filait à la vitesse de l’éclair. Que les secondes s’égrainaient, et que rien ne pouvait les retenir. « C’est une petite cachotière. » Admit Camil en souriant, ne faisant preuve d’aucune animosité. Les deux Smith étaient particulièrement proches, et le politicien était persuadé que si sa petite-soeur ne lui avait pas parlé de ce projet d’être candidate pour être élue présidente du bureau des élèves, c’était qu’elle avait eu une bonne raison de ne pas le faire. Elle avait peut-être changé d’avis, peut-être visé plus haut — ou, tout simplement, ces bruits de couloirs n’étaient rien de plus que des rumeurs. « A vrai dire, elle ne m’a parlé de rien. Mais c’est une maligne, donc on peut lui faire confiance pour tirer son épingle du jeu. Je crois en elle. » Ils faisaient front, comme toujours. Les deux Smith étaient deux entités fortes, capables de grimper des sommets. Mais lorsqu’ils décidaient d’associer leurs talents respectifs, lorsqu’ils décidaient de travailler ensemble, rien ne pouvait leur résister. Grimper des sommets devenaient un jeu d’enfants ; ensemble, c’était carrément des montagnes qu’ils pouvaient déplacer.


« C’est vrai que j’ai beaucoup insisté à ce sujet. » Admit l’Américain en souriant, amusé. Il se souvenait des regards éberlués des parents d’Heïana, lorsqu’il avait demandé pour la première fois du lait avec son café. Ils s’étaient souvent moqués de cette habitude venue du nouveau monde, mais s’étaient volontiers pliés à la requête de Camil. Ce dernier se demanda d’ailleurs quels souvenirs la Tahitienne gardait de ses moments, qui commençaient à dater. Et puis, à l’époque, elle n’était qu’une ado. Et Moana une enfant. Le temps passait si vite ; c’en était presque glaçant d’effroi. « Ah oui, quand même ! Tu ne fais pas les choses à moitié, toi. » Déclara-t-il en souriant, alors qu’Heïana faisait défiler les tenues colorées qu’elle portait sur l’écran tactile de son téléphone portable. Beaucoup de fluidité, beaucoup de légèreté : il la reconnaissait bien, son amie. Elle semblait être dans son élément. « Je t’admire. » Avoua Camil. Donner de son temps pour se rendre au chevet des enfants qui étaient malades : voilà quelque chose dont l’Américain se sentait bien incapable. Et pour cause : il ne pouvait pas s’empêcher de faire un parallèle avec sa situation personnelle, et le nombre incalculable de fois où il avait été malade de savoir sa petite-soeur entre les quatre murs d’une pièce aussi blanchâtre que triste. Mais il se passerait bien de l’avouer à quiconque ; personne n’était au courant de la maladie de Sixtine, et c’était mieux ainsi. « Justement. Tu pourrais avoir envie de t’en extirper. » Suggéra-t-il en haussant les épaules. Cette odeur si caractéristique, les bruits incessants des machines, les blouses blanches qui déambulaient d’un pas pressé dans les couloirs — n’était-ce pas anxiogène ? Pas pour tout le monde, apparemment : son interlocutrice semblait plutôt bien gérer les choses. À la fois par habitude, mais sans doute aussi parce qu’elle avait appris à se prémunir contre les coups durs. Elle savait que tout n’était pas rose, que la vie pouvait parfois jouer quelques mauvais tours ; elle avait probablement dû apprendre à faire avec, dès l’instant où elle avait commencé sa formation. Sinon, comment tenir dans un tel environnement ? Comment rester debout, et continuer à avancer après une déconvenue ? Il fallait être fort, incroyablement fort. « D’ailleurs, madame je bosse à la maternité… Ça ne te donne pas quelques idées ? » Demanda-t-il. Une façon, très peu subtile, de lui demander si elle avait quelqu’un dans sa vie — et plus exactement quelqu’un avec qui elle souhaitait faire des projets plus sérieux, plus concrets.
@Heïana Brook
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Message(#)Speak to me ~ Camil EmptyJeu 15 Oct - 20:32

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« “I will always be waiting, and I will always be watching”»

Le but tout entier de ma vie est de te tenter, Camil, répliqua la métisse dans un rire frais. Elle ne pouvait que trop imaginer que, malgré son implication et sa passion pour la politique, son interlocuteur ne devait que rêver de pouvoir se prélasser au bord d'une piscine, cocktail à la main, sans avoir à rien faire, ne serait-ce que pour quelques heures. Dans sa réponse, aucun double-sens, contrairement à ce que quelques esprits mal placés auraient pu s'imaginer, surtout au vu de la réputation de Dom Juan du blond. En réalité, la Polynésienne faisait plus référence aux souvenirs qu'ils partageaient, les quelques fois où, à coup de yeux doux, de cafés au lait et de mots savamment choisis, elle avait pu le distraire de ses occupations. Un détour à Bayside pour quelques heures de surf, une virée shopping à Spring Hill... Un appel, passé du lycée, pour lui demander de passer la chercher après les cours, et qui se terminait invariablement en crêpes dans un des multiples cafés de Brisbane. La petite Tahitienne avait su créer sa place dans le coeur de Camil qui était pourtant à la base, un ami, ou du moins une proche connaissance de ses parents. Il n'avait pas manqué de toucher aussi la jeune fille en plein coeur, elle, l'aînée qui s'occupait parfois plus de sa cadette que leurs propres parents, toujours trop occupés par leurs "affaires". S'il n'y avait nul doute sur le fait qu'ils avaient aimé leurs filles et que, quelques fois par an, ils s'octroyaient du temps tous ensemble, il n'empêchait qu'au quotidien, les gamines avaient plus été choyées par des gouvernantes et autres baby-sitter de l'élite brisbanaise que par leurs propres parents. La brune ne saurait pas dire exactement à quel moment ils s'étaient rapprochés; tout s'était fait avec un naturel désarmant. Sans aucun doute, le fait qu'il l'eut soutenue face à ses parents lorsqu'elle avait clamé haut et fort, à quatorze ans, qu'elle deviendrait sage-femme "un point c'est tout" avait été un tremplin dans leur relation. L'adolescente lui en avait été infiniment reconnaissante, d'autant plus qu'elle ne s'y était pas attendue venant de sa part, lui, le jeune Américain si ambitieux. Cette forte amitié ne se démentait pas avec les années, au point même qu'il passait encore lui rendre visite. Heïana conclut d'un haussement d'épaules : Bref, si jamais tu as besoin d'une pause, les jeux de clefs sont ici. Il te suffira... d'envoyer un texto, ne put-elle s'empêcher d'ajouter d'une oeillade complice, faisant référence au SMS qu'elle avait magistralement loupé quelques heures plus tôt.

La brune avala une gorgée de café alors que Camil lui donnait des nouvelles de sa petite soeur, tout en lui retournant la question. Les lèvres de la maïeuticienne s'étirèrent d'un sourire attendri à la seule mention de Moana.  Elle semble bien se plaire en droit. Elle a de l'ambition, et c'est une tête brûlée. Je ne doute pas qu'elle ira où elle le veut. Au grand dam de son aînée, qui avait fui ce monde d'apparences et de convenances qu'étaient les sphères politiques, économiques, médiatiques de cette haute société. Le blond face à elle était l'un des rares de ces cercles qu'elle fréquentait encore. Pourtant, la plus âgée des Brook ne commettrait pas l'erreur de ses parents avaient fait avec elle. Que Moana vole de ses propres ailes. Mais effectivement, elle a bien grandi depuis la dernière fois que tu l'as vu. Une vraie petite demoiselle. La jeune femme soupira; sa soeur, qui était quasiment sa fille par bien des abords, avait grandi si vite. Soulagement comme nostalgie se mêlaient dans le coeur de la métisse à cette idée. Ce qui m'embête le plus, c'est que je ne peux plus vraiment veiller sur elle, confessa-t-elle. On vit toujours ensemble, mais... c'est dur de la laisser "partir". Elle se risqua à glisser ses yeux dans une mine contrite vers Camil; lui aussi vivait avec sa cadette, il serait donc sûrement le mieux placé pour la comprendre. Tu vois le genre ?

La bénévole pouffa de rire lorsque son ami s'étonna en voyant les photos modèles de Vaïana. Elle ne considérait pas cela comme étant grand-chose, et si cela pouvait contribuer à ramener un peu de joie dans la vie de ces enfants... Heïana avait tendance à vouloir prendre tout le malheur du monde pour elle, et elle se donnerait volontiers corps et âme pour aider son Prochain. Pourtant, il était impossible de changer le cours des choses seule, alors elle se contentait de faire de son mieux. Pour une raison qu'elle ignorait, Camil semblait avoir toujours détesté les hôpitaux; une fois de plus, il l'affirma. Des mots comme "t'en extirper" étaient des plus évocateurs. Simple réaction épidermique, ou cause plus profonde ? La Tahitienne n'en savait rien, et ne se risquerait pas à le demander. Chacun son jardin secret, et son petit doigt lui disait que l'Américain n'apprécierait pas qu'on essaye d'en forcer la porte. Elle verrait bien si, un jour ou non, elle y serait invitée. Nouvelle gorgée de café, avant de tempérer les mots de son ami. Tout autant que je t'admire. Je serai bien incapable de me lancer dans une voie telle que la tienne. Si Camil ne supportait pas les murs blancs et aseptisés des maisons de santé, la brune avait un avis presque aussi tranché sur les soirées mondaines, dîners d'affaires et autres broutilles qui, à son sens, pourrissaient plus la vie qu'autre chose... Faux-semblants, entourloupes et trahisons, rien qui puisse lui faire envie. Même si, comme le monde médical, elles restaient nécessaire au bon fonctionnement de toute société. Ah, la politique !

La brune manqua de s'étouffer avec son café lorsque Camil insinua une envie de maternité. Une fois sauvée de toute noyade, elle le regarda avec des yeux ronds. Pardon ? Non pas que l'idée d'enfant soit totalement exclue de sa vie, bien loin de là. Un jour, cela viendrait. Dans quelques années, peut-être. Mais là... Je viens de passer les premières années de ma vie adulte à éduquer ma propre soeur - et Dieu sait qu'elle a ce don de ne pas toujours me faciliter la vie - ce n'est pas pour me remettre à la tâche de sitôt, expliqua-t-elle dans un rire. Non, vraiment, ce ne serait pas à l'ordre du jour et... Oh. La lumière tilta, quelque part là haut, dans son cerveau. Le lien se fit : si Camil lui demandait cela, ce n'était pas exactement - ou pas seulement - pour un désir d'enfant. Après tout, elle n'allait pas faire un bébé toute seule. Une teinte rouge apparut sur les joues caramel de la métisse, alors que les yeux bleu azur de son amant s'imposaient à son esprit. En ce milieu du mois d'août, voilà bien deux mois qu'ils se fréquentaient en tant que couple, désormais. Elle reprit à peu près contenance, du moins assez pour répondre au politicien. Je sors avec quelqu'un depuis le début de l'été. Il s'appelle Timothy. La brune disait cela avec une certaine timidité, car après tout, c'était sa toute première histoire d'amour...

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Message(#)Speak to me ~ Camil EmptyVen 30 Oct - 18:20

« Je ne te voyais pas en grande pécheresse. » Répondit Camil en faisant la moue. À vrai dire, il n’avait pas besoin d’une tentatrice supplémentaire dans son entourage ; la sphère politique en comptait suffisamment comme ça. La simplicité de sa relation avec Heïana lui convenait, et était une véritable bulle d’air dans ses relations sociales. Avec elle, il n’avait pas besoin de faire semblant d’être un autre. Pas besoin de réfléchir avant de parler, de peur que ses propos soient rapportés et déformés. Elle n’était pas une simple connaissance ; elle était plus que ça. Elle était une amie. « Méfie-toi, ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. » Confirma le politicien en souriant. Lui rappeler aussi aimablement qu’il était un invité permanent dans les lieux paradisiaques qui appartenaient aux Brook, c’était automatiquement lui donner l’envie de prendre un week-end prolongé pour aller se prélasser sur des plages de sable fin, dans un décor idyllique. Il ferait aussi probablement de la plongée, comme il en avait l’habitude. Rien que d’y penser, de se projeter, il en frémissait d’envie.


« Elle est motivée. Comme sa soeur. » Répliqua Camil, un léger sourire venant étirer ses lèvres. Heïana avait toujours su ce qu’elle voulait, et s’était battue pour l’obtenir. C’était une qualité rare, et cela témoignait d’une force de caractère que de nombreuses personnes devaient lui envier. Pour sa part, le politicien avait toujours aimé ce type de caractère — à la fois fort, et déterminé. Il eut un sourire compatissant pour Heïana, qui osait expliquer, à voix haute, les inquiétudes qu’elle pouvait ressentir alors qu’elle voyait Moana s’éloigner. « Il faut pourtant s’y résigner. » Souffla Camil en haussant les épaules. La Polynésienne avait pris soin de sa soeur depuis la disparition tragique de ses parents. Pour Camil, l’arrivée de sa cadette en Australie n’était que le fruit de mûres réflexions et d’âpres négociations menées par Sixtine elle-même, depuis quelques années. Elle avait fini par les faire fléchir, en promettant d’être vigilante, de donner des nouvelles régulièrement, et d’écouter sagement son frère. « Tu prêches un convaincu. » Affirma Camil en hochant vigoureusement la tête. Lui-même avait vu sa soeur grandir, changer, évoluer. Elle n’était plus depuis bien longtemps cette enfant dynamique et enjouée, qui s’était accrochée à sa jambe avec véhémence lorsqu’elle avait compris qu’il allait partir pour un long moment. Elle n’était plus cette jeune adulte qui avait débarqué quelques années plus tôt à Brisbane, après avoir obtenu son diplôme du secondaire aux États-Unis. « Ma soeur a un copain. » Ajouta Camil en levant les yeux au ciel, en insistant sur le mot copain. Non pas qu’il soit foncièrement contre cette idée — il préférait simplement ne pas y penser, ou la croire complètement innocente. À vrai dire, dans cette équation, ce n’est pas Sixtine le problème : il avait confiance en elle, en son jugement. Seulement, il connaissait la gent masculine, et il savait qu’il n’y avait parfois pas grand-chose à sauver. Lui-même n’était pas irréprochable (bien loin de là), et il aurait voulu que sa petite-soeur ne tombe jamais sur un énergumène de son genre. « Je crois qu’elle a voulu me tuer la dernière fois, quand elle me l’a annoncé. » Plaisanta le politicien. Et pour cause : comme si ne plus être célibataire ne lui suffisait pas, il avait fallu qu’elle s’entiche du fils de l’un des adversaires majeurs de Camil. « Mais au fond, je suis content pour elle. Ça veut dire qu’elle grandit, qu’elle s’épanouit, qu’elle est heureuse. » Et ça, c’était tout le mal qu’il souhaitait à la dernière des Smith.


Le politicien balaya d’un revers de main les propos de la Polynésienne. Il n’y avait rien d’admirable, dans la voie que Camil avait choisi. Il ne sauvait pas de vies, il ne faisait pas faire de progrès spectaculaires au monde. Et pourtant, il avait besoin d’elle. C’était aussi la raison de sa visite. « Ma voie et la tienne pourraient bien se croiser prochainement. » Commença-t-il en se redressant légèrement. Il posa sa tasse de café, désormais vide, sur la petite table basse qui les séparaient. « Je suis en passe d’officialiser ma candidature pour les élections de la Chambre des Représentants. » Déclara-t-il, sans savoir comment la brune allait réagir. Elle savait qu’il était ambitieux, et qu’il avait à coeur de grimper les échelons de la vie politique. Il ne s’en était jamais réellement caché, même si pendant quelques années, il avait fait profil bas. « Pour le moment, l’information n’a pas été révélée. Il y a des rumeurs, bien sûr… Mais je préférerais garder ça pour moi le plus longtemps possible. » Ça lui permettait de rencontrer un maximum de personne, de penser à la meilleure des stratégies, d’éviter les écueils que ses adversaires ne manqueraient pas de poser sur son chemin. La route avant 2022 était longue ; il ne s’agissait pas d’un sprint, mais d’un marathon. Camil l’avait bien assimilé.

« Je ne fais que demander ! » Se défendit Camil en souriant. « Et puis, on sait tous les deux que ce n’est pas la même chose. Moana, tu l’as éduquée parce que le destin t’a joué un mauvais tour. » Tandis qu’un enfant, à elle, ce serait différent. Ce serait voulu, désiré, et les implications ne seraient vraisemblablement pas les mêmes. Le politicien ne s’était jamais montré très intrusif dans la vie privée des Brook — notamment en ce qui concernait les garçons. Comme avec sa petite-soeur, il préférait faire l’autruche et ne rien savoir, plutôt de devenir un confident. Les problèmes, les urgences, il savait gérer. Mais les peines de coeur, ce n’était clairement pas son domaine. Et puis, surtout, il se connaissait lui-même très bien. Et il savait pertinemment ce dont il était capable. « Et alors, ça donne quoi ? » Demanda-t-il en arquant un sourcil, alors que ses lèvres s’étiraient en un mince sourire. Il se promit de se montrer vigilant ; dans une relation amoureuse, on pouvait vite passer du bonheur au cauchemar — mais Camil avait suffisamment confiance en Heïana pour avoir choisi une bonne et une belle personne.

@Heïana Brook
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Message(#)Speak to me ~ Camil EmptyDim 3 Jan - 18:51

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« “I will always be waiting, and I will always be watching”»

S'il y avait bien une information que la brune ne risquait pas de louper, c'était celle concernant la récente mise en couple de Sixtine. Non pas pour le fait en lui-même, quoi que si tout se passait bien, la demoiselle en serait ravie pour la cadette de son ami. Il s'agissait plutôt d'un intérêt particulier qui résonnait en elle quant à la réaction de celui-ci... D'ailleurs, Camil ne tarda pas à lui avouer que sa soeur avait sans doute imaginé mille plan pour le réduire au silence alors même qu'elle lui annonçait la chose. La maïeuticienne ricana, ses yeux verts pétillants d'un amusement non-feint. Je ne peux qu'imaginer ta réaction... Connaissant le politicien, il avait dû tomber des nues. Puis, en fonction du partenaire en question, plusieurs possibilités pouvaient être envisagées. Soit il aurait pu vouloir faire la morale à sa petite soeur - mauvaise idée, très mauvaise idée - soit il aurait exprimé son inquiétude toujours délirante lorsqu'elle concernait Sixtine, et bien d'autres choses encore. Tout défilait en cet instant dans son imaginaire bien à elle : les différentes expressions au fur et à mesure de la conversation des Smith, la gestuelle si dynamique et même emportée de la plus jeune, le ton pincé - cachant bien d'autres choses - de son aîné... Hypothèses formulées par ses rêveries qui se trouvèrent d'autant plus renforcées par les mots de Camil; si l'annonce s'était bien déroulée, l'étudiante en alternance n'aurait pas envisagé l'éventualité d'un homicide. D'ailleurs, la brune ne comptait pas laisser tomber la discussion amorcée en si bon chemin : ... Et donc, qu'as-tu dit pour qu'elle veuille t'envoyer six pieds sous terre ? Sa tasse de café encore chaude dans les mains, la portant à ses lèvres, la métisse ne lâchait pas des yeux l'homme à ses côtés. S'il avait fallu mettre une note à son divertissement, elle aurait volontiers encré un 7/10 sur le papier. Malgré tout, il semblerait qu'avec le temps passant depuis cette annonce, Camil avait su prendre le recul nécessaire à se réjouir pour sa petite soeur. Je ne m'en fais pas pour elle; Sixtine a toujours su faire preuve de bon sens. Elle saurait ce qui est bon pour elle ou non, et la blonde pouvait compter sur le soutien indéfectible de son frère en cerise sur le gâteau.

Si jusque-là, leur entrevue avait été sous la coupe de la légèreté, il semblerait que Camil avait autre chose en tête. Son introduction interpella la Polynésienne, tout comme la posture qu'il adoptait. Le fait de se redresser, le subtil demi-ton de moins dans sa voix, l'idée que leurs routes professionnelles se croisent... Voilà bien de quoi titiller la curiosité de la brune. Gardant sa propre tasse, bien que quasiment vide, en mains, l'héritière Brook observa son ami avec intérêt, attendant qu'il se dévoile un peu plus à elle. Elle manqua de s'étouffer avec la gorgée de café qu'elle avait fait l'erreur de vouloir avaler alors qu'il parlait. Posant le contenant sur la table, elle s'empressa d'aller chercher une serviette pour s'essuyer les lèvres, desquelles quelques gouttes d'or noir coulaient. Puis, elle se retourna vers l'Américain. Tu es sérieux ? Question rhétorique, qui n'attendit d'ailleurs pas de réponse particulière de l'homme. La chambre des représentants, rien que ça ! s'exclama la demoiselle, dans un rire presque nerveux. Voilà un objectif des plus ambitieux, commenta-t-elle sans pouvoir lâcher Camil du regard, alors qu'elle restait adossée contre le plan de travail de sa cuisine, mains posées sur le rebord. Un instant de silence, avant que l'homme ajoute qu'il préférait que ça ne s'ébruite pas. Ton secret en restera un avec moi, balaya d'un geste de la main la filles des îles. Elle laissa derrière elle la serviette de coton, et revint vers le canapé. En revanche, j'aimerais bien savoir ce que j'ai à voir avec... ça. La brune n'était pas dupe, bien qu'étant son ami, l'homme ne lui sortait pas l'information gratuitement, sans avoir aucune idée en tête. Cela ne lui ressemblait pas, et n'aurait strictement aucun intérêt pour lui, politiquement parlant. Tout au plus, du côté humain, ce serait pour relâcher la pression... Sauf que Camil n'était pas genre d'homme à se laisser aller; même devant celle qui n'aurait aucun problème à lui ouvrir sa porte comme à le gratifier de son soutien, quel que soit le moment ou la situation. Heïana s'assit de nouveau dans le salon, et fronça légèrement le nez, attendant de savoir où ce sujet allait les mener. Le "ça" de sa phrase était équivoque: si quelques minutes plus tôt, la brune avait exprimé son admiration envers le politicien pour naviguer dans ces eaux troubles du pouvoir, elle ne se sentait pas d'y participer; elle avait été claire là-dessus. D'ailleurs, Camil connaissait très bien sa position là-dessus, et elle n'était pas d'aujourd'hui. Alors, le voir lui balancer cette information à la figure, l'introduisant par un lien avec elle... Pourquoi je sens qu'il va falloir que tu me persuades ? lâcha-t-elle d'un air aussi circonspect qu'intrigué.

Quelques rougeurs s'étirèrent sur les joues d'Heïana alors que, d'un air bien plus joueur, le quarantenaire lui demandait comment cela se passait pour elle au niveau sentimental. Aujourd'hui, ils étaient tout début août; cela ne faisait donc que quelques semaines que les choses étaient devenues officielles entre la maïeuticienne et son doux libraire, bien que leurs lèvres se soient rencontrées dès le début de l'été. Tout va bien. C'est très récent, même si on s'est rendus compte au final que ça faisait sûrement un moment qu'on attendait ça tous les deux et... Elle leva les yeux vers Camil, luttant contre sa propre gêne. Après tout, il s'agissait là de sa première relation, ce qui sautait aux yeux vu sa réaction, quand bien même elle n'imaginait pas que c'était si flagrant. Il est adorable. Je ne pense pas que j'aurais pu trouver mieux, vraiment ! Puis, tentant de changer de sujet, la jeune femme ajouta avec malice : Quant à toi, tu as fait la une en début d'année avec ta copine... Quel est son nom déjà ? Cette relation semblait être un peu sortie de nulle part, ce qui avait dans un premier temps interpellé la Tahitienne; mais après tout, pourquoi pas. L'homme était bien assez grand pour savoir ce qu'il voulait.

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Message(#)Speak to me ~ Camil EmptySam 23 Jan - 23:45

« Ça aurait pu être n’importe qui, mais bien sûr, il a fallu que ça tombe sur le fils d’un de mes adversaires en politique. » Grommela l’Américain en levant les yeux au ciel. Pourquoi faire simple, quand on pouvait aisément compliquer les choses ? Contrairement à ce qu’il laissait paraître, Camil n’en tenait aucunement rigueur à sa soeur. Il savait qu’elle n’avait pas fait exprès. Il savait aussi qu’en travaillant à ses côtés, elle allait forcément rencontrer des gens (et leurs progénitures) de ce milieu. Et il savait aussi que si la raison était une chose, le coeur en était une autre. « J’approuve. » Confirma-t-il, alors qu’Heïana évoquait le bon sens de sa soeur. « J’espère juste que ça se passera bien pour elle. » Parce que, clairement, il aurait du mal à supporter l’inverse. Beaucoup de mal.


S’il était sérieux ? Il inclina légèrement la tête, confirmant ce qu’il avait précédemment énoncé. Oui, il serait candidat pour les élections de 2022 à la Chambre des Représentants. Il n’avait même jamais été aussi sérieux. Le temps était venu de se lancer, et de faire prendre à sa carrière une autre envergure. Il réfléchissait à son projet depuis des années, et il avait eu le temps de le mûrir. Il avait attentivement observé ses pairs, ses alliés et ses ennemis politiques. Il avait étudié leurs différents comportements, leurs stratégies, leurs arguments. Plus que de l’observation, ça avait été un décorticage, un scalp de chaque instant. Il avait pesé le pour et le contre à de nombreuses reprises, s’était interrogé, avait sondé les gens de son entourage. Il s’était assuré de soutiens politiques et publics aussi importants que prestigieux. Camil était prêt. Et au-delà d’être prêt, il était préparé. On ne se lançait pas dans un tel projet par hasard, sans avoir un minimum assuré ses arrières. « Je te remercie. » Dit-il en inclinant légèrement la tête, alors qu’Heïana lui promettait de garder le secret sur ce qu’il venait de lui dire. Par chance, son silence ne devrait pas durer éternellement ; à vrai dire, il n’avait jamais été aussi proche de dévoiler ses plans pour le futur, et donc d’annoncer sa candidature. « J’y viens. » Confia le politicien, alors qu’un sourire narquois venait étirer ses lèvres. Décidément, la Polynésienne ne perdait pas le nord. Il ne s’en plaignait pas : il avait toujours aimé sa vivacité d’esprit, son espièglerie. « Avant toute chose, sache que je ne veux pas t’impliquer personnellement. » Commença l’Américain. Enfin, en tout cas, par directement. Il ne lui demanderait pas de s’afficher à ses côtés, de faire campagne pour lui, d’être parfois présente à des événements où lui-même se rendrait pour qu’ils soient vus ensemble. Si Camil était prêt à beaucoup de sacrifices pour réussir sa vie professionnelle, il s’était néanmoins juré de toujours veiller à ne pas impacter sa famille ou ses proches. Sa vie publique était une chose ; sa vie privée, une autre. Et ces deux mondes n’avaient pas besoin de se rencontrer, à aucun moment. « Je sais que tu as la politique en horreur. » Confia-t-il, amusé. Il exagérait à peine ; Heïana s’était déjà montrée très claire à ce sujet. Elle avait déjà suffisamment à faire avec son propre héritage. « Non, ce que je voudrais, ce serait utiliser une salle d’un de tes complexes pour faire mon annonce. » Annonça-t-il d’une voix calme et posée.  Être clair, bref, concis. « Naturellement, tu n’auras à t’occuper de rien. » Ses équipes étaient déjà sur le coup, à vrai dire. Que ce soit l’organisation de la salle, en passant par la disposition du mobilier, ou encore le service de sécurité — l’équipe de Camil avait été briefée, et était déjà à l’oeuvre. Pour sa part, il travaillait sur son discours — un élément essentiel, voire même capital, pour démarrer en trombe une campagne qui s’annonçait à la fois longue et compliquée.


« Tu rougis ! » S’exclama-t-il, à la fois surpris et amusé. Bon, d’accord, ils n’avaient pas l’habitude de se confier l’un à l’autre. En tout cas, pas à ce point, et certainement pas sur ces sujets. Mais quand même ! Il l’avait vue grandir ; elle n’avait pas à être gênée ou mal à l’aise. « Je suis content pour toi. Tu mérites quelqu’un de bien. » Déclara-t-il en inclinant légèrement la tête. Il était sincère, et espérait que l’état d’euphorie de la Tahitienne dure le plus longtemps possible. La vie n’avait pas toujours été tendre avec les Brook ; les deux soeurs avaient, elles aussi, droit à leur part de chance et de bonheur. « Je vois que rien ne t’échappe. » Fit remarquer le politicien, alors qu’Heïana lui faisait savoir qu’elle était, elle aussi, au courant des changements relatifs à sa vie privée. Officiellement, ils étaient ensemble depuis quelques mois. Il l’avait introduite à l’occasion d’un gala de charité venant conclure l’année 2019, et s’était arrangé pour que tout le monde puisse les voir, bras dessus bras dessous. « Debbie. » Répondit-il, alors que la Polynésienne lui demandait son prénom. « Enfin, Deborah. » Aussi surnommée Debbie. Ou Deb. Ou poupée, quand elle le poussait à bout, ou bébé, quand il voulait se moquer gentiment d’elle. Il ne s’en privait jamais, quand ils étaient en public. Cela renvoyait une image de complicité (qui n’était pas feinte, d’ailleurs) aux yeux du monde, et c’était tout l’effet recherché. Leur couple n’étant en rien dû au hasard, ils se devaient d’être de bons acteurs. « Je te la présenterai, à l’occasion. » Si elle acceptait de lui ouvrir les portes d’une de ses salles de réception, par exemple.

@Heïana Brook
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Message(#)Speak to me ~ Camil EmptyDim 14 Fév - 19:43

Speak to me

« “I will always be waiting, and I will always be watching”»

Un léger rire sarcastique, à peine étouffé, franchit les lèvres d'Heïana devant l'expression désabusée de son ami. Effectivement, que sa petite soeur choisisse comme élu de son coeur le fils d'un de ses opposants... C'était assez ironique pour en rire, d'autant plus quand on est peu concernée par l'affaire. Pas de chance, commenta la demoiselle, avant de se mettre à réfléchir. Curieuse, elle se demandait bien sur qui Sixtine avait pu jeter son dévolu. Camil en avait, des adversaires; ils devaient bien se dénombrer par dizaines, à minima; en tout cas, pour ceux qui comptaient réellement. Bien que peu intéressée par les affres de la politique, la brune restait malgré tout assez au courant de l'évolution globale des noms influents à Brisbane. Ne serait-ce que parce qu'elle y avait conservé quelques connaissances. Le fait d'avoir coupé les ponts avec le plus gros du monde en 2012 n'avait pas empêché que certains, tenaces, aient fait en sorte de garder contact malgré tout avec elle, ou soient revenus à la charge après son retour sur le sol australien. Selon l'humeur du jour ou le souvenir qu'elle avait conservé des personnes en question, Heïana avait alors procédé de nouveau à un tri, répondant favorablement - ou pas - aux volontés de retrouvailles de chacun. Mentalement, elle éliminait actuellement les noms qui lui semblaient incongrus quant au choix de Sixtine pour lui servir de petit ami. Perspicace, elle arriva à sa conclusion au bout d'une petite minute de recherche : Ne me dit pas qu'il s'agit du plus jeune fils de Grant Adams. Voyant une étincelle brûler dans les yeux de Camil, le sourire narquois de la métisse s'étira largement. Ah, effectivement, elle n'a pas choisi du plus petit acabit déclara la Polynésienne, moitié incrédule. Ses parents avaient longtemps fréquenté le cercle conservateur des Adams, avant de s'en écarter légèrement tout en restant en bons termes, lors de la césure entre ce clan et le jeune - mais déjà prometteur - politicien qu'était alors Camil. Autant dire qu'Heïana avait dû les fréquenter quelques fois lors de sa jeunesse, et bien que ce fut très épisodique, elle avait le souvenir d'une famille des plus renommées et presque craintes de la politique brisbanaise, notamment avec leur patriarche à sa tête. Elle conclut le sujet d'un haussement d'épaules : Ceci dit, ça ne m'étonne pas de Sixtine. Elle est comme son frère: exigeante dans tous ses choix.

Finalement, Camil en vint au but premier de sa visite; quoi que la Polynésienne ne doutât pas que sa visite était tout aussi amicale. La jeune femme redoutait ce qu'il allait lui annoncer tout en ne le craignant pas vraiment: elle connaissait cette tendance du politicien à vouloir préserver son entourage de ses activités. Elle l'écouta donc patiemment, sans l'interrompre une seconde, et se gardant bien de marquer la moindre émotion sur son visage. La demoiselle se voulait de garder une image de neutralité jusqu'à l'instant où elle annoncerait sa décision. A première vue, la demande du blond était des plus raisonnables; il n'avait même pas vraiment à prendre de gants pour le lui demander. Pour autant, il la connaissait bien, et savait son aversion pour ce monde de rapaces qu'elle ne se sentait pas en mesure - ou du moins, pour lequel elle n'avait jamais exprimé aucun désir - de gérer. Malgré cette hostilité vis-à-vis de cet univers si particulier, la demoiselle en conservait les codes, les usages et se rappelait bien des jeux de manipulation qu'on avait tenté de lui inculquer. Au final, elle n'aurait pas été si mauvaise dans ce domaine... Si seulement elle avait voulu s'y impliquer. Alors, joueuse, se positionnant quelques secondes comme l'héritière de l'empire Brook et non plus comme la simple amie de Camil, elle s'assit un peu plus confortablement. Croisant les jambes, demanda lorsqu'il eut finit de formuler sa demande : Et qu'ai-je à y gagner ? Après tout, il lui demandait l'accord d'exploitation d'une de ses salles, et pas la moins prestigieuse tant qu'à faire. Même si elle décidait de ne pas paraître le soir en question dans les lieux dédiés aux manœuvres de l'américano-australien, Heïana savait pertinemment que son patronyme serait associé. Personne n'ignorerait qui sont les propriétaires des espaces mis à disposition.

Quelques secondes défilèrent, et la brune eut bien du mal à conserver cette façade si calculatrice. Le sujet déviant vers ses amours, elle en rougit même, ce que ne manqua pas de lui faire remarquer son ami. C'est tout nouveau pour moi, se justifia-t-elle avec un petit rire gêné. Contrairement au quarantenaire, elle n'avait pas une réputation sulfureuse, et ce pour une bonne raison. Jusqu'à Timothy, elle n'avait jamais eu de petit ami, à part des amourettes bien brèves de lycée, et encore. Forcément, les enjeux et espoirs portés par un premier amour n'étaient pas les mêmes que ceux que l'on instille dans une relation basée principalement sur le sexe. Ce qui ne semblait pourtant plus être le cas pour le politicien, qui était officiellement casé depuis le début d'année. En bonne connaisseuse des moeurs de l'aîné des Smith, Heïana ne se priva pas de lui faire remarquer : J'ai été surprise de ta soudaine officialisation, à vrai dire. Je ne t'imaginais pas avec des projets amoureux... impliquant une relation longue et connue de tous. Elle appuya ses propos d'un regard analytique, presque calculateur. Une brève seconde seulement, avant d'ajouter : Cependant, si tu es bien avec, je suis heureuse pour toi. Deux Smith de casés la même année, cela confine au miracle ! Ses yeux pétillèrent de malice. Je serai ravie de rencontrer Deborah. Peut-être souhaitera-t-elle découvrir les lieux de ton annonce en avant-première ? Jusqu'à ce que l'irlandaise ne se retrouve au bras de Camil, jamais Heïana n'avait entendu parler d'elle dans les hautes sphères. Nul doute que tout ce remue-ménage politique et médiatique devait être des plus intimidants pour une non-initiée. Vous pourriez venir ensemble, histoire de la découvrir à deux. Prendre pleine possession de la salle en anticipation. De quelques mots, la Tahitienne signait son accord : l'homme aurait ce qu'il voulait. Ses paroles quelques minutes plus tôt n'avaient eu pour seule intention que de le taquiner un peu. Après tout, Comment pourrais-je te refuser quoi que ce soit ? demanda d'une question rhétorique Heïana au politicien, entérinant d'une interrogation cette promesse des plus affirmatives.

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Message(#)Speak to me ~ Camil EmptyMar 9 Mar - 19:02

« Il s’agit exactement du plus jeune fils de Grant Adams. » Répondit-il en hochant légèrement la tête. Il leva les yeux au ciel ; décidément, quand il s’agissait de surprise, sa soeur n’était jamais en reste. Cette idylle ne faciliterait probablement pas ses projets et son avenir politique, puisqu’il s’apprêtait officiellement à s’opposer directement à Grant Adams. Le ténor, l’homme qui avait la confiance du parti, l’habitué des grosses élections. « Ce n’est pas une Smith pour rien. » Plaisanta le politicien, alors que la Polynésienne lui faisait remarquer que sa soeur ne sortait pas avec n’importe quel héritier. La renommée des Adams n’était plus à faire, et lui rappelait ô combien le chemin qu’il avait à parcourir était encore long.


Leur conversation dévia naturellement sur une des raisons de la présence de Camil ici, chez Heïana. Dans un premier temps, un de ses collaborateurs lui avait suggéré de passer un coup de fil à l’héritière, et de lui présenter le projet. Selon ce même collaborateur, elle ne pouvait tout bonnement pas dire non — premièrement, elle était supposée être une bonne amie du politicien et deuxièmement, elle bénéficierait d’un coup de publicité gratuit. Et c’était sur ce deuxième point que, justement, Camil comptait surfer lorsque la Polynésienne lui demandait ce qu’elle avait à gagner en acceptant de jouer les hôtes. « La possibilité de mettre en avant votre capacité d’accueil d’événements conséquents. » Commença-t-il, en plongeant son regard dans celui de son amie. « L’opportunité que ton nom soit mentionné, en guise de remerciement, dans mon discours d’ouverture — qui, forcément, sera écouté, décortiqué et commenté par les chaînes nationales. » Si Camil Smith n’était pas nouveau sur l’échiquier politique, il n’avait pourtant jamais eu une position aussi centrale. Il ne s’était jamais autant dévoilé, attendant patiemment en coulisses d’être suffisamment prêt et suffisamment armé pour se lancer. Son nom circulait depuis longtemps ; désormais, un visage pourrait être officiellement être mis sur ce nom Américain si commun. « Et je t’assure que ce ne sera pas utilisé à des fins politiques. Je te ne demande pas d’être présente à ce discours si tu ne souhaites pas l’être. Je ne te demande pas de t’afficher en ma compagnie, ou de m’apporter un quelconque autre soutien. » Poursuivit-il en souriant. « Je sais que tu préfères te tenir loin de notre… » Il réfléchit quelques instants sur le mot qui convenait le plus. Métier ? Cour d’école ? Congrégation ? Institution ? « Théâtre. » Finalement, il optait pour le clin d’oeil littéraire. Parlant, et terriblement efficace. « Je ne te demande pas de me donner une réponse dans la minute, mais juste d’y réfléchir, s’il te plait. » Et, in fine, de le tenir au courant de sa décision.


« C’est tellement mignon. » Confia-t-il avec un sourire sincère, alors que l’aînée des Brook admettait que c’était la première fois qu’elle vivait une telle relation. Il ne pouvait pas la blâmer ; les premiers émois amoureux étaient toujours intenses à vivre, et chambouleraient n’importe qui — y compris les personnes les plus raisonnables et les plus rationnelles. En tout cas, c’était ce que ceux qui avaient vécu cette expérience lui avait confié ; pour sa part, à part quelques frémissements et quelques obsessions chroniques, il n’avait jamais rien expérimenté de tel. Mais il ne désespérait pas : son jour viendrait peut-être. À l’inverse, si tel n’était pas le cas, ce n’était pas dramatique non plus : ça ne l’empêchait clairement pas de vivre, et encore moins de se moquer gentiment de ceux qui traversaient cette phase. « Qu’est-ce que tu veux que je te dise… » Répondit le politicien en haussant les épaules, alors qu’il laissait un sourire glisser sur ses lèvres. Pendant une fraction de seconde, il avait été tenté de dire la vérité à Heïana. Que cette relation n’était qu’une mascarade à destination des média, et de ses futurs électeurs. Qu’il avait tout manigancé, las de traîner une réputation sulfureuse et, surtout, parfaitement conscient que le fait d’avoir une image plus lissée lui ouvrirait des portes et lui permettrait d’atteindre un électorat qu’il avait du mal à convaincre. « Tu vois, je suis le premier surpris. » Avoua-t-il, jouant son rôle d’amoureux transi à la perfection. La presse avait déjà essayé de l’interroger à ce sujet, mais il avait veillé à ne répondre à aucune question — arguant que ce qui appartenait au domaine privé devait le rester. Bien sûr, l’Américain comptait bien distiller quelques informations inédites lorsque la campagne électorale commencerait. Histoire d’attirer l’attention des médias, et être sous les feux des projecteurs. « Mais comme ça se passe super bien entre nous, je t’avoue qu’on a eu du mal à garder les choses secrètes. On ne voulait pas vivre reclus et cachés non plus… » Doucement Camil, doucement : ne pousse pas trop le vice non plus. Son plan était suffisamment bien ficelé et suffisamment bien orchestré pour que personne ne se doute de la supercherie. Personne, y compris son proche entourage. Seule Sixtine avait été mise dans la confidence, et pour cause : ne pas croiser Deborah dans l’appartement aurait fini par éveiller ses soupçons. « Ça veut dire que tu acceptes ? » Demanda le politicien, dont les yeux brillèrent de contentement. Il se redressa, et fit quelques pas en direction de l’endroit où Heïana était installée. Il se pencha vers elle, noua ses bras autour de ses épaules, et souffla : « C’est vraiment toi la meilleure, tu sais ça ? » Demanda-t-il en souriant. Il déposa ses lèvres sur la tempe de la Polynésienne, et noua ses bras autour de son coup. « Tu aurais pu, tu sais. Tu étais dans ton bon droit. » Répondit-il simplement, alors qu’il serrait l’aînée des Brook contre lui. Innocemment. Comme il l’aurait fait avec sa soeur. Intérieurement, il se fit la promesse d’être plus présent pour elle, conscient d’avoir été quelque peu distant, au cours des dernières semaines. « Je t’assure que tu n’auras pas à le regretter. » Déclara-t-il, avant de rendre sa liberté à l’héritière. Il se détacha finalement d’elle. « Et ce n’est pas une promesse de politicien ; c’est une vraie promesse, de Camil Smith. » Plaisanta l’Américain.


@Heïana Brook ; pour la conclusion Speak to me ~ Camil 1949770018 Speak to me ~ Camil 1949770018 Speak to me ~ Camil 674657830
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