“Dylane ! Dylane ! Dylane bordel réveille toi, réveille toi !” Ce n’est pas parce qu’on est au beau milieu de la nuit que c’est une raison suffisante pour elle de dormir. Après tout, on devrait toujours être sur nos gardes et pour ma part c’est le cas, la preuve en est de ce que j’ai à lui raconter à propos des informations que j’ai su glaner pendant qu’elle comptait ses putains de mouton. Je les aurais mangé avant, moi.

“J’ai entendu une rumeur et … - ouais non okay en fait j’ai vu … okay j’ai suivi deux gars qui parlaient d’enterrer un trésor et de faire un plan et de le cacher pendant longtemps pour qu’ils puissent s’enfuir un temps et le retrouver à leur retour. T’imagines Dylane ! Ils parlaient d’or et ils parlaient de nourriture surtout, des armes avec, des rations de survie et du matériel. On aurait tout ce dont on a besoin et plus cette couverture de merde qu’on se partage !” L’hiver arrive et il y a fort à parier que ce n’est pas ce qui ralentira l’avancée de la horde de zombie qu’on ne cesse de tenter de fuir à chaque jour que Dieu fait. Fuir, on ne sait plus faire que ça. On survit et on fuit, on lutte pour notre survie sans ne jamais y avoir été préparé. C’est un carnage. “Ecoute moi Dylane, ils ont parlé de Gold Cost, ils ont dit que les gens on fuit les côtes alors c’est pour ça qu’ils ont tout enterré là bas ! Et tu sais pas la meilleure … ils se sont disputés et ils ont sortis leurs armes et je crois bien qu’ils sont morts, Dylane, ils sont morts ! On est les seuls à savoir ça, on est les seuls qui peuvent en profiter aussi ça veut dire ! T’imagines ! Ca peut nous changer la vie, on peut … on peut manger !” A bout de souffle et aussi excité qu’un enfant la veille de Noël, je ne peux m’empêcher de continuer à parler et de lui faire miroiter monts et merveilles en espérant secrètement qu’ils ne se soient pas mentis l’un à l’autre avant de rendre leur dernier souffle.

La voix d'Auden résonne et fait grogner la brune. Elle dormait si bien et surtout faisait un rêve si beau ... Si agréable. «  Rhooo tu fais chier, je rêvais que j'étais à un banquet » Manger est devenu tellement rare que d'en rêver couperait presque la faim. Quoique son estomac gargouillant n'a pas l'air de cet avis. « Tu voulais quoi ? » Dit-elle en s'asseyant sur ce sol sale et point confortable du tout. Elle est loin la vie dorée qu'ils avaient tous dans le savoir. On y est, il a entendu une rumeur. Quand est ce qu'il comprendra qu'on ne peut se fier à personne dans ce monde. La preuve l'autre jour, un gars a tué son frère pour le bouffer car il avait trop faim. Néanmoins, elle écoute le récit du brun. Plus les paroles avancent et plus elle est subjuguée par ce qu'il dit. Et si cette fois c'était vrai ? Ce serait magique. Ses yeux pétillent comme une gamine à qui on est qu'on va à Disneyland. «  De la bouffe ... » Dit-elle avec presque la petite bave au coin des lèvres comme Homer Simpson quand il parle de Donuts. «  En parlant de la couverture, tu peux arrêter de tout prendre pour toi » Faut qu'elle lui rappelle tout les nuit ce petit détail tellement anodin dans leur situation. «  Attend que je résume, de la nourriture et plein d'autres choses utiles sont soit disant enterrés là mais on fait comment pour y aller ? » C'est pas qu'elle veut pas, mais ils ne leur restent que deux cartouches de munitions et c'est pas leur petit couteau suisse qui allait vraiment les aider à combattre les zombies. «  Et t'es sur qu'ils sont morts ? Viens on va vérifier «  Elle se lève d'un bond la brune. Il a réussi à susciter toute son attention. «  Bon tu viens ? » Dit elle en tapant du pied. Ce trésor, s'il existe, ils vont le trouver et le garder que pour eux. Egoïstes les deux mais faut survivre, c'est plus le temps d'être gentil. Elle sort de leur tente de fortune et regarde autour d'elle si deux cadavres ne jonchent pas le sol.

«  Rhooo tu fais chier, je rêvais que j'étais à un banquet » Oui moi aussi je t'aime, que j'aurais pu prendre le temps de lui répondre si jamais mon secret n'était pas sur le bout de ma langue, brûlant et prêt à s'envoler à tout instant. On calmera son petit coeur plus tard et, avec un peu de chance, on l'aura vraiment ce banquet. « Tu voulais quoi ? » Je vois bien qu'elle ne me croit absolument pas au début mais que ses yeux s'agrandissent un peu plus à chaque minute pour enfin redevenir ce qu'ils étaient avant la fin du monde et tout ce qui va avec. Ils sont immense et ils brillent de mille étoiles ; si j'avais pu ne choisir qu'une seule image à garder d'elle alors ça aurait été celle-ci et certainement pas aucune autre. Elle est parfaite, comme ça, quand elle s'autorise enfin à rêver de nouveau.

Bien sûr, elle en profite pour me sermonner un instant la seconde qui suit mais j'ai tôt fait d'oublier ses douces paroles, sans aucun doute bien moins importantes que ne le sont les miennes. «  Attend que je résume, de la nourriture et plein d'autres choses utiles sont soit disant enterrés là mais on fait comment pour y aller ? » Son résumé est clair et concis alors je hoche de la tête sans prendre le temps de la reprendre sur les détails, justement, puisqu'ils ne sont désormais plus d'aucune importance. Une cachette secrète et beaucoup de choses à découvrir, c'est tout ce que je retiens de cette annonce et elle devrait en faire de même. "Tu me fais confiance pour la retrouver ? J'ai écouté quand ils ont parlé du chemin à prendre, je crois même savoir où c'est exactement !" Enfin ... A peu près.
. «  Et t'es sur qu'ils sont morts ? Viens on va vérifier « Elle se lève trop vite pour que j'ai le temps de la suivre aussitôt alors je grommelle quand elle fait déjà preuve d'impatience. Les femmes ne changeront donc jamais, même pendant la fin du monde et une attaque zombies - littéralement, pour le coup. «  Bon tu viens ? » "Ils sont pas morts là, sois pas bête, ils allaient pas discuter juste en face de notre tente." Je lève les yeux au ciel face à cette évidence même. "C'est soit tu me fais confiance soit on perd du temps à aller jusqu'à la ville pour voir si les zombies ont pas déjà dévoré leur corps - ou s'ils ne sont pas déjà des zombies eux même." Mes yeux défient les siens. On n'a pas de temps à perdre, surtout pas pour ses conneries.

Les paroles d'Auden font que l'enfant en elle s'autorise à rêver de nouveau. Autant avant ses rêves étaient remplis d'Iphone, de console et de conneries en tout genre autant maintenant rien que le mot nourriture avait toute son attention. Elle l'a écouté non sans râler au début surtout pour la couverture mais là, elle serait prête à le suivre. Il connaît donc le chemin. Parfait. «  Bien sur que je te fais confiance » Elle est un peu obligée aussi, il est son seul allié et puis il a partagé son secret avec elle et pas une autre. La voilà debout à trépigner d'impatience quant à ce trésor et cette recherche mais elle tient à vérifier si les deux sont morts, faudrait pas les croiser en route. Auden marque un point, ils ne sont pas flanqués dessus dans le coin. Elle fait une moue et secoue la tête quand il parle de zombie occupés de les bouffer. «  Ouais bon d'accord, mais avec des cons pareils on sait jamais hein » Du coup, il veut de suite y aller vers ce trésor. Elle opine du chef. Son sac se retrouve vite sur son dos. Il ne contient que le peu de choses essentielles donc ils ont besoin. Elle laisse soin à Auden de prendre l'arme. La dernière fois, elle a pas été foutue de viser le zombie et a tué un compatriote, paix à son âme d'ailleurs. «  Je te suis « Son regard se pose aux alentours, personne dans le coin pour voir qu'ils quittent le camp. Manquerait plus qu'une âme en peine les empêche de partir. «  La voie est libre » Elle avance derrière Auden sagement sans un bruit. Tout le monde dort sauf les gardes de la grande porte bien entendu. «  vous allez où comme ça ? » Elle se gratte la tête et leur sourit. «  Nous sommes chargés des victuailles pour demain » Il les croit sur paroles parfaits petits soldats qu'ils ont été jusque là. La grille s'ouvre et ils peuvent enfin aller à la recherche de cette cachette remplie de bonnes choses mais surtout de bouffe !

« Bien sur que je te fais confiance » Elle ne devrait pas, elle ne devrait vraiment pas et quiconque a un jour partagé un chemin de vie avec moi sait ce genre de chose. Malheureusement pour elle, elle est arrivée trop tard ou justement trop tôt dans l’apocalypse pour apprendre ce genre de choses. Tant pis, elle s’en rendra compte au moment voulu et moi je serai toujours présent pour rigoler dans un coin en disant “je te l’avais bien dit”. « Ouais bon d'accord, mais avec des cons pareils on sait jamais hein » A cela je ne fais aucun commentaire, ce n’est sûrement ni l’heure ni le lieu de se lancer dans un débat pour savoir qui est le con ou non dans cette histoire. Cela ne me regarde pas, on ne fait que tenter de survivre ensemble et croyez moi c’est déjà un très bon début.

« Je te suis. La voie est libre » Je porte à mon tour mon propre sac à dos sur mes épaules, l’arme coincée sous mon aisselle et prête à être dégainée à tout moment. Un garde me fait d’ailleurs sursauter et je rage intérieurement de ne pas l’avoir repéré avant. Il est con, j’aurais pu lui tirer dessus et ça aurait alerté tout le monde, morts y compris, à des kilomètres à la ronde. Fort heureusement Dylane sait bien mentir pour deux et nous tire rapidement de ce mauvais pas alors que je me contente de lancer un regard noir au garde. Lui, je le déteste déjà.

“On doit aller à l’est. C’est là où le soleil se lève.” J’assure mais en réalité j’en sais rien du tout, ouais. “Et quand on trouve un … séquoia ? faut faire quinze pas vers le nord.” En somme, mes indications sont claires comme du jus du boudin. Je ne fais que répéter ce que j’ai entendu, le jeu en vaut la chandelle.

Faire confiance dans ce monde, c'est la chose la plus stupide à faire mais sans savoir pourquoi elle fait confiance à Auden. Sûrement car ils survivent ensemble depuis le début. Que jusque là, il ne l'a pas trahie une seule fois. Donc oui, elle est prête à le suivre et sort de la tente son sac sur le dos. Les gardes bernés, ils peuvent avancer. Mais par où ?! Elle se tourne vers lui et écoute ses indications. «  Le soleil « Elle pivote et va vers le lever de celui-ci sans de douter une seule seconde que le brun n'est pas du tout sûr de lui. Mais l'appât du gain est tellement alléchant qu'on lui dirait encore de devoir courir à cloche pied qu'elle le ferait. Ils avancent en étant sur leur garde. Des zombies pouvant débouler d'un coup. En voilà un d'ailleurs. La brune se bouge pour laisser Auden tirer. Il tombe comme une mouche. «  Et un de moins » La route continue pour les deux en quête de ce trésor. D'un coup, elle se stoppe devant un arbre, le fameux séquoia. «  C'est où le nord ? » Demande-t-elle alors en sautillant sur place trop heureuse d'être si près du but. Mais et si tout cela n'était qu'un piège ? Et si il n'y avait jamais eu de trésor ? Non, elle veut y croire. Une bonne étoile existe quelque part dans tout ce massacre, auquel ils ont contribué soit dit en passant. En attendant qu'Auden trouve le nord, elle sort de son sac sa gourde et boit un peu d'eau. La seule chose que l'on puisse encore trouver grâce aux rivières ou l'eau de pluie tout dépendant d'où ils se trouvaient. Sa soif étanchée, elle la range précieusement. Encore un zombie, cette fois elle ne laisse pas le temps au brun de tirer et lui enfonce son couteau dans le crâne. Elle le ressort et l'essuie avec un bout de tissu qu'elle fourgue dans sa poche ensuite. Elle aime pas que son couteau reste sale la brune. C'est con mais c'est comme ça.

« C'est où le nord ? » J’ai une tête à savoir où se trouve le nord moi ? J’ai une tête à m’appeler Bear Grylls ? Est ce que j’ai moindrement l’air d’avoir été boy scout dans ma vie ? Bon oui okay on vrai je l’ai été en Italie mais ça compte pas ils ont tous des balais dans le cul et prient toutes les deux heures, c’est un peu chiant comme pays et je ne vous le conseille pas - et puis de toute façon il y a trop de touristes de merde, laissez moi dessiner les villes en paix avec ses couleurs et ses nuances et … - oh oui, c’est vrai, c’est la fin du monde. Je ne reverrai plus jamais Florence tout comme je ne sortirai plus jamais de l’Italie, moi qui rêve au jour le jour de découvrir tous ces pays que je n’avais pas encore eu la chance de fouler. Cette fois-ci, il n’y a plus de rêve à avoir si ce n’est celui de passer une journée de plus sans se faire blesser - parce que parfois je rêve simplement de mourir, moi, ce serait bien plus simple et, si possible, indolore.

Faut pas faire un truc avec une feuille et un pull et de l’eau, là ? Ouais, non, merde, faut une aiguille. Bear, lui, il l’aurait créé l’aiguille. Avec son ami Mac Gyver, ils auraient trouvé ce putain de nord bien avant qu’on ait le temps de dire ouf et à l’heure qu’il est ils seraient déjà aussi riches que loin du camps et de tous ces gens que je déteste sûrement autant qu’eux me détestent. Je rage et tente de réfléchir, je fais au mieux je le jure, je repense à tout ce que je n’ai justement appris de ma vie avant d’avoir un semblant d’illumination. On sait où sont l’est et l’oueste et on est deux alors y’en a un qui prend à droite et l’autre à gauche et on va finir par trouver le nord. Un sur deux le trouvera mais il préviendra l’autre après avoir fait ses quinze pas, creusé un peu et être tombé sur un trésor enfoui. Pas vrai ?

De quoi il parle ? Un truc avec une feuille ? Elle comprend rien la brune. Il a été pêché ça où ? Dans une série télévisée ou un film ? ! Elle le regarde et hausse un sourcil tout en secouant la tête non sans lâcher un soupir. Sa deuxième idée est bien plus intelligente. « Ha là, c'est intelligent au moins » La brune part d'un côté le laissant aller de l'autre. Elle marche dans la forêt prudemment. Ce serait pas le moment de se faire avoir par un zombie et encore moins si prêt du but. Elle compte ses pas. «  Un ... Deux ... Trois ... Quatre ... Cinq «  Et merde un zombie ! Pouf un coup de couteau. Pas le temps de l'essuyer cette fois qu'elle le garde bien en main au cas où un autre arriverait. «  Et de quinze » Elle y est normalement. Elle se mets à genoux et commence à creuser la terre avec ses mains encore et encore. Rien à l'horizon. Mais elle ne perd pas espoir et continue. C'est peut-être profond après tout. «  Ca donne quoi de ton côté ? » Crie-t-elle alors qu'elle ne s'arrête pas de creuser. «  J'ai toujours rien moi » Elle soupire mais n'arrête pas. L'appât du gain est bien trop grand que pour s'arrêter maintenant. Creuser encore et encore. Ses ongles sont noires ébènes mais elle s'en fout. C'est pas comme si la manucure avait encore lieu d'être dans ce monde. D'ailleurs, être propre tout court est un luxe. Quand ils peuvent laver leurs vêtements, c'est comme un matin de Noël maintenant. Non rien à faire, elle ne trouve rien. Reste plus qu'à espérer qu'Auden a trouvé ou alors ils se sont bien fait berné. Si ça se trouve, ils l'ont vu écouter et ils ont tout inventé. Tout est possible ...

Je peux voir tout le jugement du monde dans ses yeux et je la déteste pour ça parce qu’elle ne devrait réellement pas avoir une telle attitude face à quelqu’un qui peut la rendre riche et, surtout, lui octroyer quelques jours de plus de survie en ce monde. Je ne sais pas ce qu’elle désire ardemment mais je pense que ça peut déjà être un bon début pour la suite de nos aventures et surtout des siennes. Mais après tout, j’imagine que je peux encore me tromper et que tout ce qu’elle cherche c’est … l’amour ? Ce serait ironique de continuer à vouloir une telle chose dans le monde d’aujourd’hui.

«  Ca donne quoi de ton côté ? J'ai toujours rien moi ! » Je me suis simplement retourné au moment où j’ai entendu des bruits de lutte mais elle n’a pas eu besoin de moi pour rapidement tuer un zombie. Avant les petits obstacles sur notre chemin étaient les mouches à qui on assénait rapidement le coup de grâce avec une tapette et aujourd’hui ce sont des zombies à qui on enfonce des couteaux dans le cerveau. Différentes époques et différentes vie, j’imagine. Finalement, je vous jure qu’on a pas tant de mal à s’habituer au changement une fois qu’on sait comment retirer les bouts de cerveau de la lame.

En attendant, je rage seulement parce que sous mes doigts plein de terre ne semble apparaître aucun coffre. J’ai pourtant savamment compté jusqu’à quinze, je le jure, et j’ai creusé un trou large pour palier à une simple erreur humaine de quelques dizaines de centimètres et pourtant rien. Pas un seul coffre. Pas de métal. Rien qui ne me convienne. Rien qui ne fasse l’affaire non plus et très rapidement, ma patience vacille. “Rien. T’as bien fait quinze pas de ton côté hein !?” Sait on jamais. Si erreur il y a, cela vient forcément d’elle !

win : En fait, c’est Auden le con et le coffre est de son côté. Il appelle Dylane.
lose : Dylane trouve le coffre, Auden la rejoint.
so close : Argh. Y’avait pas de coffre. Ils se rejoignent sous le séquoia.

Creuser encore et encore ... Et ça donne rien. Elle a plus l'impression de creuser sa propre tombe que de chercher un trésor. Elle soupire, râle, grogne par moment. Et pourtant, elle continue sans relâche. Ne pas abandonner pas maintenant, pas si proche du but. Mais plus le trou s'agrandit et plus l'espoir s'amenuise. Il reste Auden qui de son côté a peut-être trouvé quelque chose. Elle lui demande mais non rien non plus. C'est pas possible, ils se sont fait avoir comme des bleus. «  Bah ouais, je sais compter quand même » Elle a bien fait les quinze pas et a creusé encore et encore comme si leur vie en dépendait. Bien qu'en soi, c'est totalement le cas. Las de cet échec, elle finit par abandonner non sans regret. Elle doit se rendre à l'évidence que tout ça n'était qu'un leurre, une supercherie de ces hommes. D'un pas lent, elle fait demi-tour tuant un zombie comme par automatisme. C'est devenu monnaie courante. Son couteau retrouve sa place initiale. Dans un petit étui accrocher à la ceinture de son pantalon. Le séquoia se trouve droit devant elle. Son dos s'y appuie alors qu'elle aperçoit Auden au loin. Peut-être qu'il cherche encore, elle ne sait pas. Son regard se porte sur ses doigts couvert de terre. Tout ça pour rien. Et si on ne les laisse pas revenir au campement ? Arf, ils ont aller chercher de la nourriture et il n'en est rien. Fatiguée, elle se laisse choir sur le sol. Le soleil tape, il fait chaud. Elle aime pas ça avoir trop chaud. Zombie, réchauffement climatique et après ce sera quoi ? Une météorite ou bien l'ère glacière ? Peu importe, elle ne sera certainement plus là pour le voir. Pauvres gosses qui viennent au monde dans ce monde. Mais c'est pas comme si les gens pouvaient se protéger, quoique si l'abstinence est un très bon moyen. Mais non, les gens sont cons et continueront de l'être jusqu'à la fin des temps.

Il n’y a pas de coffre. Plus d'espoir non plus. On s’est fait avoir comme des bleus, on a écouté aux portes et on s’est crus plus intelligents que le reste du monde. On se pensait déjà rois du monde, d’ailleurs, là où il ne reste plus ni royaume ni trône sur lequel s’asseoir. La couronne elle même a disparu. Je ne sais plus quoi faire et c’est donc en traînant des pieds, la tête enfoncée dans mes épaules et le dos voûté que je retourne me poser contre l’arbre. Dylane y est déjà, elle m’attend en laissant passer ses nerfs sur des zombies qui, par définition, sont de toute façon déjà mots. Je souffle longuement en espérant trouver une solution à ce manque soudain de motivation pour tout.

Malheureusement, aucune ne vient et j’époussière mes genoux terreux sans savoir quoi faire du reste de notre journée. Le soleil tape dans ma nuque déjà largement bronzée à cause de tout le temps que je passe en extérieur, bien loin de la galerie climatisée dans laquelle j’adorais m’enfermer pour peindre, dans le temps de l’Ancien Monde. Désormais on a tous dû changer de mode de vie et les hobbies sont un luxe que plus personne n’a le temp de s’offrir.

C’est finalement dans un élan de rage qui n’a rien de considéré que j’en viens à me saisir de la pelle dérobée pour l’occasion et, sans prévenir, d’un coup sec, j’assène un coup à l’arrière de la nuque de la jeune femme qui tombe au sol, inconsciente. Morte aussi, sans doute, si j’en crois le craquement que j’ai entendu avant même que son crâne ensanglanté ne vienne rencontrer le sol. Le cerise se mêle mal au sable, je note mentalement que le mélange est mauvais et de ne jamais l’utiliser sur une peinture. Ce que je note aussi, par contre, c’est qu’à défaut de posséder de la peinture je possède du sang à profusion et ça, ça pourrait donner de belles couleurs sur les toiles que je rêve de créer de nouveau.