Depuis peu, Dylane a élu domicile dans une nouvelle propriété. Une maison des plus belles et un jardin immense bercée par un petit ruisseau au bout. Vraiment un endroit rêvé. Et le mieux dans tout cela, elle l'a eu pour une bouchée de pain. Au début, elle s'est demandée pourquoi cela était si bon marché. Cela semblait suspect mais l'agence est tenue de dire si des meurtres y ont été commis et rien de ce genre. L'agent immobilier lui a juste dit que l'ancien propriétaire voulait juste s'en débarrasser au plus vite. Une aubaine pour elle. Ce dont elle ne se doute aucunement est que ladite maison a été construite sur un ancien cimetière ... Mais qui croit encore aux histoires de fantômes à l'heure actuelle ? Sornette tout cela. Certes il y a cette histoire datant de 1868 mais elle n'y croit guère et puis si les esprits avaient voulu se venger, ils l'auraient fait depuis longtemps non ?! Première nuit dans cette maison ... Les cartons jonchent la plupart des pièces. Elle n'a pas le courage de les défaire maintenant. La brune monte les vieux escaliers en bois grinçant à chacun de ses pas. Typique des vieilles maisons. Alors qu'elle entre dans sa chambre, la porte de celle-ci se claque avec violence. Un sursaut plus tard, elle se tourne mais soupire de soulagement en voyant que la fenêtre est ouverte. «  Un courant d'air seulement que je peux être bête » Se dit-elle avant de filer sous la couette. Les heures passent, elle dort paisiblement quand tout d'un coup, elle se réveille en sursaut. Son premier réflexe est de regarder l'heure. Trois heures du matin. Elle soupire et c'est là qu'elle voit une buée se former comme si la pièce était gelée. La brune regarde autour d'elle mais rien ne lui saute aux yeux. Un bruit de fracas a lieu dans la cuisine. Attrapant la lampe de chevet, elle se dirige à pas de loups en dehors de la chambre. Ses pas la mènent dans la cuisine ou toutes les armoires sont ouvertes. «  Qui est là ? » Un cambrioleur ? Oui ça ne peut être que ça et pourtant ...

Morte. J’errai dans ce monde depuis je ne sais combien de temps. Incapable de le dire, le temps n’avait plus aucun sens pour moi, ne remarquant ni les jours, ni la nuit. Cette sensation que l’espace spatio-temporel n’avait plus aucune limite, que tout était gris, que plus rien n’avait de valeur.
Je me souviendrai parfaitement du jour où j’avais compris. Ce jour où elle m’avait découvert dans son placard alors que j’étais persuadée y faire un cache cache avec Molly. Molly me parlait tous les jours, Molly me tenait compagnie. Je n’avais pas imaginé un seul instant que Molly était l’un des leur. L’un de ceux que j’étais moi-même aujourd’hui. Fantôme qu’ils nous appellent. Je suis toujours moi-même, mais ce trou dans mon front que je n’arrive pas à efface, ca ne se lave pas, le sang sur mon visage qui ne part pas. Comme s’il m’était impossible d’être moi. J’étais depuis tout ce temps, bloquée avec l’image que j’avais laissé de moi dans mes derniers instants. Je portais cette robe a fleur, qui couvrait mes genoux. Je portais ces chaussettes blanches sans chaussures. Je portai ce trou juste au dessus de mes deux yeux. Je leur fait peur alors que pourtant, je ne cherche qu’à jouer, je ne cherche que la complicité. Je n’y comprends rien.
Le temps passe, je le vois car tout a changé dans ma maison. Ils se succèdent à mesure que les feuilles tombent des arbres, ils viennent, toujours la même rengaine. Les premier venaient avec des grosses males, ils ont vidés toutes mes affaires de ma maison, me prenant tout ce qui m’étais cher. Puis, ils ont tous remplacer et quand je n’aime pas, je casse. Quand je ne supporte pas, j’abime. Les charrêtes ont laissé place à de vieilles voitures qui faisaient un bruit monstre, puis ,de plus en plus silencieuses, de plus en plus discrètes et petites, des camions comme ils disent…
Encore des cartons. Encore un nouvel habitant chez moi ? Qui était-elle, cette femme douce et jolie. Je sentais son parfum à coté de moi. J'étais discrête, je rodais autour d’elle, pas décidée à me faire voir. Elle allait se coucher, il était tard. Je comprenais qu’on était la nuit car elle se glissait sous la couette. Je claquais la porte derrière elle, on ferme toujours les portes chez moi. Et il serait bien temps d’aérer cette pièce qui était restée fermée trop longtemps… Je l’observe, du coin de la chambre. Elle est douce, elle a l’air si jolie. «  Un courant d'air seulement que je peux être bête »  je pouffe, je touche ses vêtements et m’approche pour mieux la sentir. Quel parfum curieux…  «  Qui est là ? » « Personne. » je lâche, mais j’ignore si ma voix sera audible. Cela fait bien longtemps que je n’avais plus eu confiance en eux, que je ne leur parlais plus. Ils me chassent constamment, je suis pourtant bien ici chez moi…

Cette maison, si jolie, si vieille, une aubaine qu'avait cru la demoiselle. Mais là, elle n'en était plus si certaine. Réveillée en pleine nuit, elle regarde autour d'elle. Personne. C'est étrange. Et cette buée qui s'échappe de ses lèvres. Elle aurait presque l'impression d'être dans un film Warren. Elle secoue la tête et se dit qu'elle doit être folle. Pourtant le fracas dans la cuisine la ramène vite à la réalité. Attrapant la lampe de chevet, elle descend. Comme si cela allait servir comme arme. La peur étant présente, on ne réfléchit pas. Arrivée dans ladite cuisne, elle voit les armoires ouvertes, qui sont d'ailleurs encore vide vu qu'elle n'a pas pris le temps de défaire ses cartons. La lampe levée, elle ose demandé qui est la ?! Une voix répond. Elle sursaute et se tourne mais personne. «  Sortez de votre cachette » Elle stresse la brune. Un cambrioleur n'aurait pas répondu et cette voix semble plus jeune. Peut-être des adolescents qui veulent lui faire une farce. C'est toujours bien de se moquer de la nouvelle de la ville. Elle avance encore sans lâcher son « arme ». Une sorte de froid s'empare de son corps, elle frisonne la brune. C'est étrange comme sensation. Non, elle ne veut pas croire que tout ça n'a pas une explication logique, scientifique. Balivernes les fantômes et autres légendes urbaines. «  Allez montrez  vous, je ne porterais pas plainte mais arrêtez ça, ce n'est pas drôle du tout. » Elle essaye mais en vain ce qui la fait soupirer. Encore une fois une buée se forme ... «  Ce n'est pas un fantôme «  répète-t-elle tout haut essayant de se convaincre elle-même.  Elle quitte la cuisine qui est vide de toute façon et commence à arpenter les couloirs de la maison. Son doigt presse l'interrupteur mais la lumière ne daigne pas s'allumer. «  Fais chier » Les fusibles sont à la cave mais bizarrement, l'envie de s'y rendre n'est pas présente. Est ce qu'elle a des bougies dans un de ces cartons ? Pas certaine et le temps de tout fouiller, il fera jour ...

C’était toujours plus drôle de jouer à cache cache. Faire du bruit un peu partout pour laisser des preuves de mon passage. Alors maintenant que j’avais son attention, je pouvais aller faire le tour de la maison et voir dans quel état elle me l’avait laissé. La cuisine, tien, une petite faim ? Non, ca faisait bien longtemps que je ne ressentais plus la faim, bien longtemps que je n’avais rien avaler. Je n’en avais pas envie et quand je voyais mes pâtisseries préférées, c’est comme si j’avais envie de vomir. Je sentais ces odeurs qui n’avaient plus rien à voir avec les gâteaux de maman. Le crème tout droit sorti de la ferme, elle était si bonne, les œufs qu’on allait chercher dans le poulailler le matin, ça c’était si bon. Maintenant, quand je voyais la couleur de leurs aliments, l’odeur qu’ils avaient, si je le pouvais, je leur vomirais dessus. Y a quoi dans ce placard ? Rien. Et dans celui là ? Rien non plus. Pff y a rien par ici.
Je me met dans un coin quand elle débarque avec sa lampe brandit comme si elle voulait frapper quelqu’un. Bah, qu’est ce qui lui arrive ? Elle me demande de sortir de ma cachette, mais j’suis là. Eh oui, tu m’vois pas ? Non, elle a pas l’air. « Allez montrez vous, je ne porterais pas plainte mais arrêtez ça, ce n'est pas drôle du tout. » porter plainte ? Je me mis alors à rire assez fort et je crois que cette fois, mon rire était audible. Je passais ma main devant ma bouche pour me stopper, il ne fallait pas qu’elle sache que j’étais là. « Ce n'est pas un fantôme » et là voilà qui sort de la cuisine. A chaque fois qu’elle essai d’allumer la lumière, moi, de l’autre côté, sur l’autre interrupteur, j’appuie pour l’empêcher et rester dans le noir. C’est fou c’que c’est drôle.
J’allais vers la porte de la cave pour la pousser, elle comprendrait bien que c’est pas là qu’il fallait aller. Aller, suis moi. Il y a tous mes vieux jouets en bas…
Papa et maman avait toujours gardé une male avec des vieux souvenirs. On y trouvait dedans la robe que je porte aujourd’hui, la robe que je porte depuis toujours ; celle que j’avais sur moi le jour de ma mort, recouverte de sang. La pauvre, quand elle verra ça, elle fera une de ses têtes. « Psss… » là, tu m’entends ? Je m’approche d’elle et lui touche les cheveux, ils sont tout doux, ils sentent si bon. Comme elle fait pour n’avoir aucun nœud ?

Des légendes, ce ne sont que des légendes ... Voilà ce que pensait la brune mais là, elle n'est plus aussi certaine. Quelqu'un ou quelque chose est chez elle, elle peut le sentir et pourtant elle ne voit rien. Comme si cette personne avait le pouvoir d'invisibilité. Ses meubles de cuisine n'ont pourtant pas été ouvert par magie. Alors que Dylane essaye de rester lucide en implorant la personne de se montrer et qu'elle ne portera pas plainte, un rire se fait entendre. Elle a beaucoup se tourner dans tout les sens ... Personne à l'horizon. Elle souffle et se reprend se disant que ça doit être une blague ... Bien faite cela dit car elle flippe réellement. Elle sort de la cuisine et arpente les couloirs. L'électricité est coupée ... Et les fusibles sont à la cave bien entendu. Elle se croirait presque dans le remake d'un film d'horreur. Bien qu'elle apprécie ces films, elle n'a pas spécialement envie d'en vivre un grandeur nature. La porte de la cave lui fait face alors qu'elle ressent comme si elle était poussée. Son imagination sûrement. La peur joue des tours. Une grande inspiration et elle pousse la porte.  Il fait noir, elle y voit rien. Sa main attrape son portable, seule source de lumière présente actuellement. Tout doucement elle descend les marches. Arrivée en bas, la lumière s'allume comme par magie. Les plombs ont du revenir. Alors qu'elle compte remonter, son attention se porte sur une malle ancienne. Elle se mord la lèvre hésitante. La curiosité étant plus forte que tout, elle s'en approche et l'ouvre délicatement. Des photos, des jouets d'enfants et une robe ... Elle la prend entre ses mains et la déplie. Quelle horreur. Celle-ci est imbibée de sang. Comment peut-on garder ça ? Et surtout qu'est-il arrivé à la gamine qui la portait. Tout ça lui fait froid dans le dos. Dylane reste un moment à observer ce bout de tissu. Si elle suit la logique des films, ça devrait être l'esprit de cette gamine qui rôde. Mais non ... C'est pas logique et pas scientifique. La science n'a cependant pas tout les pouvoirs. Alors qu'elle tient toujours ce vêtement, une voix la fait sursauter. De suite, elle la laisse tomber sur le sol poussiéreux et se tourne. «  Qui est là ? » Elle ravale.  «  C'est à toi cette robe ? » Elle se trouve ridicule mais elle doit tenter.

Elle est descendu, on est à présent toutes les deux dans mon terrain de jeux favoris. En général, quand je suis dans la cave, j’ai plus d’energie, parce qu’ici ils ont encore plus peur. La peur me nourrie et pourtant j’aime pas quand ils ont peur, mais c’est comme si, moi ca me donnait plus de vie. C’était étrange. Des fois, certains me voyaient et ils partaient en courrant. Des fois, ils faisaient comme si je n’existais pas et là, ça me met en colère. Comment ça, je n’existe pas ?! Je suis là, je les vois, je les entends, je les sens. Je suis bien réelle que ça leur plaise ou non.
Elle a trouvé ma robe, parce que la malle est si bien présenter qu’ils sont toujours curieux d’y jeter un œil. J’espère qu’elle va pas lui faire de mal à ma robe. Il y en a un qui a essayé de la brûler une fois, j’m’en suis pris à lui, il a vite compris qu’il avait pas interêt à la toucher. Parce que quand on fait du mal à ma robe, quand on essaie de la détruire, c’est comme si on me détruisait moi, directement.
J’me sens terriblement seule dans cette vie-là, terriblement seule à errer dans cette maison depuis des centaines d’années. Peut être que c’était ça la solution finalement, peut être qu’il fallait détruire la robe, me faire du mal et me détruire moi aussi pour me laisser partir en paix ? « Qui est là ? » je m’approche un peu plus d’elle, si j’apparais en face d’elle, elle va prendre peur, elle va vouloir partir. J’ai besoin d’elle, je vais avoir besoin d’elle… « C'est à toi cette robe ? » Elle ne doit pas me voir, mais elle pourrait m’entendre. « Oui… » que je lâche, doucement, sans vouloir l’effrayer. « N’ai pas peur. » je touche ses cheveux, les caresse, il sont si doux. « Je veux pas te faire de mal. » que je lui promet presque mais est ce qu’elle me croirait ?

Cette cave, elle voulait pas y aller. C'était comme si quelque chose l'avait poussée à descendre. Il fait froid, humide, ça sent le renfermé ... Non c'est pas agréable. Puis elle avance et plus des frissons parcourent son corps. La lumière revient, elle pourrait remonter mais non. Cette malle l'attire. Il faut qu'elle regarde à l'intérieur. Une robe attire son attention. Elle est couverte de sang. C'est horrible. Cet enfant n'a pas du périr de causes naturelles. Rien que d'y penser, ça remue les tripes. Elle se mord la lèvre et ose demander tout haut si quelqu'un est là. Cette voix refait surface. La robe jonche désormais le sol. Son regard se porte dessus et elle lui demande si ce tissu lui appartient. La réponse est positive. Son sang se glace. Elle qui n'avait d'yeux qu'en la science. Son monde s'effondre littéralement. Elle lui dit de ne pas avoir peur ... Facile à dire quand on entend une voix et qu'il n'y a aucun corps qui l'accompagne. Si c'est une blague, elle en mènera pas large le lendemain. La voix lui dit qu'elle ne veut pas lui faire de mal alors qu'elle sent ses cheveux être caresser. Elle se crispe mais ne bouge pas pour autant. Elle devrait courir mais quelque chose la retient ici. «  Ils t'ont fait du mal ? » Demande-t-elle regardant la robe imbibée de sang. Et si elle était là pour punir tout ceux qui viennent dans cette maison. Elle comprend mieux pourquoi l'ancien propriétaire a voulu la vendre si vite. Et pourtant, elle ne semble pas méchante. C'est comme si elle cherchait quelque chose mais quoi ?! Et si c'est elle qui avait le plus peur des deux ? « Est ce que je peux te voir ? » Elle aimerait vraiment ... Mais elle ne sait pas si c'est possible. Si les fantômes ont cette capacité. A en croire les films oui ... Mais la réalité est souvent tout autre.

Elle m’entend et elle me sent. J’ai l’impression de l’effrayer alors que je veux juste sentir l’effet de ses cheveux tout lisses et tout doux. Je lache sa mèche, ne voulant pas lui faire plus peur, mais je me rappelle que plus la peur s’empare d’elle et plus je pourrais être forte et me manifester auprès d’elle. « Ils t'ont fait du mal ? » qui ils ? Que voulait-elle dire ? Je vois qu’elle observe la robe. « C’était mon voisin… » il est venu, complétement fou, dans ma maison, mes parents n’étaient pas là. « Il a pointé son fusil sur moi… » et il a tiré. Boom. Boom Ani, ciao, bella. « Je m’appelle Anita… » et toi c’est quoi ton prénom ? Ne me dit rien, je sais tout. Elle c’est Dylane, elle est si jeune et si belle, elle doit avoir une si belle vie. « Dylane, Dylane… » je saisi la robe qu’elle tien encore dans ses mains, la faisant voler au-dessus du sol. « Est ce que je peux te voir ? » Je sais pas si c’est bien qu’elle me voit. « Pourquoi ? » je lui ferai encore plus peur, ce serait une bonne idée, et mais trou dans l’crâne, elle pourrait s’évanouir en le voyant. J’ai besoin d’elle moi… « veux-tu bien m’aider ? » que je glisse en m’approchant de son oreille, un susurre pour la faire frissonner. « C’est moi Anita. » j’apparais, sous la lumière, ca me fait mal aux yeux. « Eteint, s’il te plais. » je préfère être dans le noir, elle me verra mieux ainsi de toutes façons. « Il faut que tu m’aides. » je la regarde dans les yeux, tentant de déceler si elle a peur ou pas, si elle va m’aider ou pas, si elle y croit ou pas… « Il faut des allumettes… ou de l’essence… du feu ! »

C'est une sensation bizarre qu'elle lui procure en touchant ses cheveux. Un mélange de peur, de nervosité et à la fois de douceur. «  Le voisin t'as tuée ... « Dit-elle d'une voix triste. Une enfant tuée comme ça sur un coup de tête. «  Anita, c'est joli «  Dylane parle avec un fantôme, un esprit peu importe le nom que les gens lui donnent. Le robe se met à tournoyer dans les airs. C'est juste ... Elle n'a pas de mots. La peur prend encore plus place en elle et la fascination la suit. La science n'a donc pas toutes les solutions. Elle se mord la lèvre et demande à la voir. Bonne idée ? Elle sait pas .... «  Je sais pas ... Je veux juste te voir » Pour se prouver à elle-même qu'elle ne devenait pas folle surtout. «  T'aider comment ? » Elle ne comprend pas comment elle pourrait l'aider. Elle n'est pas humaine, elle est ... morte. Alors qu'elle a les yeux rivés sur la robe, la voix de la gamine vient à son oreille ce qui la fait sursauter. Elle se tourne et là, elle pousse un cri cachant sa bouche avec sa main. Tremblante, elle attrape le petit fil et tire dessus pour éteindre toute lumière. La vision de la gamine, ce trou béant dans sa tête ... Non c'est horrible. «  Je vais ... t'aider » Elle réclame de quoi faire un feu. La brune réfléchit et sort un briquet de sa poche. De suite, elle vérifie s'il fonctionne. La flamme est vive et bouge dans tout les sens. «  Cela te va ? » Elle espère que oui car elle n'a rien d'autre. De l'essence, elle devrait attendre que la pompe ouvre, des allumettes, elle n'en a pas, du moins pas dans son souvenir.

« Anita, c'est joli » je me met à rire, flattée par ses compliments. « Anita c’est jolie oui oui, moi aussi j’aime beaucoup. » Ca fait bien longtemps que plus personne ne m’avait appelé par mon prénom alors l’entendre de la bouche d’une jolie poupée comme elle, ca faisait plaisir.
La lumière était éteinte, elle l’avait fermé et alors j’ai vu son visage se pétrifié juste avant qu’on ne soit dans le noir. C’est moi qui lui a fait peur comme ça. C’est moi qui lui donne cette vision d’horreur. Je sais, un truc dans l’crâne ca fait peur, c’est normal. Je lui demande du feu, peu importe par quel moyen elle pouvait se le procurer, j’avais pensé à ses allumettes mais elle sortait de sa poche cette si petite chose. Une flamme en sortie. « Oui, c’est ça ! » je m’approche d’elle. « Il faut que tu mettes le feu à la robe Dylane… » je m’approchais encore un peu plus, me mettant juste devant elle. « Est-ce que tu aimes jouer ? » je lui demande, avant qu’elle ne me laisse partir vers l’au dela. Elle est jolie Dylane, elle a de jolis cheveux aussi et je me dis qu’elle pourrait être une bonne copine pour moi. Je m’étais toujours ennuyée, trouvant le temps long toute seule dans cette grande maison, mais maintenant, j’avais une autre idée… « Non, attends… » je reflechissais. « Pas la robe… » parce que maintenant, je n’avais plus de raison de vouloir quitter ce monde. « J’ai besoin d’être libre Dylane… aide moi s’il te plait. » je lui touchais à nouveau le visage, d’un geste doux, elle allait sans doute avoir cette sensation de froid sur le joue, mes ongles noirs ne lui voulait pas de mal. « Il faut brûler la malle… il y a tous les souvenirs de mes parents dedans, lorsqu’ils seront brûlé, je n’aurai plus rien qui me rattachera à cette maison… » j’observais la cave, les poutres en bois qui soutenaient la maison allaient sans doute brûler à leur tour lorsque la malle aura pris totalement feu. « BRULE LA ! » que je hurle, je lui ordonne. Elle sera prise au piège par les flamme, elle sera mon ami éternelle à tout jamais!

Oui c'était un joli prénom pour cette petite fille qui avait été assassinée par son voisin. Elle avait toute la vie devant elle et pourtant non ... C'est horrible. Son image lui fait peur et l'attriste à la fois. Ce trou dans son crâne, elle ne peut cesser de le fixer. Si bien que la voix de la gamine la fait sursauter quand elle lui reparle. La brune sort son briquet ce qui lui convient. Elle veut que Dylane mette le feu à la robe. Est ce que c'est dont ça qui la relie à cette terre ? Qui l'empêche de partir totalement ?! «  Jouer ? Oui bien sur «  Elle sourit complètement envoûtée par cet enfant. Elle approche la flamme de la robe mais se stoppe net. Son visage se penche sur le côté. «  Tu seras libre je te le promets » Sa caresse la fait sourire, la peur s'évanouit tout doucement. » La malle ... Brûler la malle ... » Elle pousse la robe sur le côté pour ne pas la toucher. Son briquet approche de la malle. Le ton autoritaire fait en sorte qu'elle lâche le briquet dans ladite malle qui prend feu de suite. Les flammes dansent. Dylane devrait partir mais elle reste là à observer le feu ravager les souvenirs pour ensuite s'attaquer aux poutres. Ses yeux se ferment. La fumée intoxique ses poumons. Les voisins alertés appellent les pompiers. Trop tard ... Le corps de Dylane est découvert trop tard. Ses poumons n'ont pas tenu le choc. Pourtant, elle est là occupée de les regarder emporter son corps inerte. Un sourire se dessine sur ses lèvres. «  On va jouer ? » Dit-elle à Anita à qui elle tend la main. Les deux filles vont rester là pour toujours ... Et personne ne pourra jamais leur prendre cette maison. Leur maison éternelle.