Cela fait quelques semaines qu’Alec a quitté ta maison après avoir partagé des pancakes avec Morgane et toi te laissant en souvenir son nom, son numéro de téléphone et un baiser qui ne t’avait pas laissée de marbre. Bien sûr, quand ta fille était redescendue, elle avait été déçue de ne pas trouver Alec toujours installé à table mais tu lui avais expliqué qu’il devait aller travailler et que vous le reverriez à son restaurant. Morgane n’avait pas arrêté les jours suivants de te pousser à appeler le jeune homme mais tu n’avais pas réussi à te convaincre de le faire de suite. Tu avais l’impression d’être une adolescente mais tu ne voulais pas te montrer trop pressante non plus. Avec Alec, tout aurait dû s’arrêter après cette nuit très agréable que vous aviez passée ensemble. Le fait qu’il soit resté petit-déjeuner, qu’il ait rencontré Morgane et qu’il ait laissé son numéro de téléphone, accompagné de son nom, changeait la donne. Pourquoi ? Parce qu’il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu’Alec était de ces hommes qui préféraient rester secrets et il préférait donc être comme une brise qui vous effleure pendant quelques secondes avant de disparaître. Même si tu ne voulais pas lire plus dans ce geste que le respect de son marché avec Morgane, une partie de toi ne pouvais s’empêcher de le faire. Alors à force d’insister, ta fille avait eu raison de toi et tu avais attrapé ton téléphone pour composer le numéro du beau brun. Tu avais veillé à ne pas le déranger en plein service, ce n’était pas un appel urgent. Bien sûr, quand il décrocha, il fut surpris, comme s’il ne s’attendait plus vraiment à ce que tu l’appelles mais il ne rétracta pas son invitation. Tu lui demandais si vous pouviez passer manger au restaurant le vendredi suivant, en soirée. Il t’assura qu’il vous réserverait une table et parce que Morgane insistait pour lui parler, tu lui passas le téléphone quelques secondes. C’est elle qui raccrocha avant de te dire qu’il lui fallait absolument une nouvelle robe. En voilà une qui ne perdait pas le nord. Tu n’avais pas envie de lui refuser ce plaisir cependant car pour l’instant, tu avais eu de la chance et Morgane avait tenu sa langue. Tu n’étais pas certaine qu’Abel apprécie beaucoup que les personnes visitant ton lit aient l’honneur de rencontrer votre fille, même si c’était exceptionnel. Vous aviez dont passé une petite après-midi shopping entre mère et filles avant la reprise de l’école pour Morgane le lendemain. Tu profitais de ces week-ends toutes les deux car tu savais que bientôt, elle passera un week-end sur deux avec son père. Vous attendiez juste que les papiers soient finalisés, tout cela commencera certainement en septembre.
Le jour tant attendu finit par arriver. Tu avais récupéré Morgane à l’école et elle était bien décidée à ne rien laisser au hasard. Pour une fois, tu n’eus pas à la prier de prendre sa douche. Tu la laissais faire, prenant sa place quand elle eut terminé car tu devais te préparer aussi. Elle s’habilla toute seule et quand tu sortis de la douche elle semblait réfléchir à la manière dont elle voulait arranger ses cheveux. De ton côté, les choses étaient plus simples. Tu enfilas un jean moulant ainsi qu’un t-shirt qui tombait parfaitement sur tes formes. Le blazer qui allait les accompagner était sur le lit et attendait votre départ. Prenant ton rôle de maman à coeur, tu allais t’occuper de la coiffure de ta fille qui t’affirma vouloir une tresse alors tu te mis au travail. Morgane ne tarda ainsi plus à être prête dans sa robe bleue et tu allais finir de te maquiller pendant que ta fille dessinait. Tu ne savais pas ce qu’elle préparait mais tu trouvais cela amusant de la voir si investie dans cette sortie. Tu travaillais légèrement tes cheveux les laissant naturels avant d’enfiler ton blazer et de dire à Morgane qu’il était temps d’y aller. Ta fille te retrouva devant la porte d’entrée. « Comment je suis maman ? » Te demanda-t-elle en tournant sur elle-même. « Tu es parfaite, une vraie princesse. » Pour ta fille, il n’y avait pas de plus beau compliment et bientôt vous étiez dans la voiture pour vous rendre au centre-ville de Brisbane. L’adresse du restaurant était entré dans ton téléphone depuis un moment et tu fus ravie de voir que vous étiez à peu près à l’heure. Tu trouvais à te garer à proximité de l’établissement et bientôt, vous poussiez la porte de ce restaurant qui t’avait l’air très sympathique. Morgane ouvrait de grands yeux curieux sur tout ce qui l’entourait et tu pris le temps de voir le serveur occupé pour envoyer un rapide message à Alec lui disant que vous étiez arrivées. Quand le serveur se tourna vers vous, tu ne savais pas vraiment quoi lui dire alors tu tentais un timide : « Bonjour, Jessian Reed, on devrait avoir une table pour deux. » Dis-tu en montrant la petite tête brune à tes côtés. Morgane de son côté n’avait clairement pas envie d’attendre pour voir le chef cuisinier du restaurant. « Vous connaissez monsieur Alec ? Je peux aller le voir j’ai un cadeau pour lui. » Le serveur regarda la petite fille avec de grands yeux remplis de surprise. Clairement, il n’était pas habitué à entendre quelqu’un parler ainsi de son patron. « Je … Ne bougez pas je reviens. » Vous dit le serveur avant de disparaître. Tu passais une main dans tes cheveux, nerveusement. Tu espérais que ce n’était pas une mauvaise idée et que vous aviez bien fait de venir …
Morgane trépignait d’impatience à tes côtés et il n’était pas difficile de comprendre pourquoi. Dans sa toute nouvelle robe, son dessin à la main, il lui tardait de revoir Alec. La question revenait sur ses lèvres tous les deux jours à peu près jusqu’à ce que tu te décides à prendre ton téléphone. Et maintenant, après avoir choisi et acheté la robe, après s’être préparée et coiffée, elle pouvait enfin profiter de cette sortie au restaurant. Tu savais qu’elle était aussi légèrement inquiète que son dessin ne plaise pas à votre hôte mais tu en avais assez vu d’Alec pour savoir à l’avance qu’elle aurait pu lui donner une feuille avec un rond noir, il aurait été ravi. Cette aisance qui s’était installée entre Morgane et Alec dès leur rencontre te surprenait encore aujourd’hui. A part tes amis proches, tu ne ramenais pas d’hommes à la maison et tu ne pus t’empêcher de te demander si c’était ce qui manquait à Morgane même si elle n’avait jamais fait de commentaires à ce sujet. Mais si ta fille trépignait, tu n’étais pas loin non plus. Quand Alec s’était retrouvé à préparer des pancakes dans ta cuisine, cela t’avait semblé beaucoup plus simple parce que tu étais chez toi, sur ton territoire. Ce soir, c’était sur le territoire d’Alec que tu mettais les pieds et tu te demandais comment il avait pu paraître si détendu lors de ce petit-déjeuner improvisé. Le serveur avait disparu depuis plusieurs minutes quand il revint en compagnie d’Alec. Rien que de voir le visage du beau brun te rassura. Il était bien là, vous n’étiez pas venues pour rien. Tu ne manquais pas le regard intrigué que le serveur posait alternativement sur son patron et sur vous mais tu essayais de ne pas y penser. Quand Alec arriva à votre hauteur, il fit une petite référence devant Morgane en disant : « Quelle princesse ais-je l’honneur ? Votre altesse votre robe est magnifique. » Il ne pouvait pas mieux dire ou mieux faire car ta fille le regarda avec un grand sourire et des étoiles pleins les yeux. Ton coeur se serra légèrement quelques secondes et ton instinct se confirma, cet homme avait un vrai don avec les enfants, c’était un sacrilège qu’il n’ait pas la chance d’être papa. « Ce soir je suis princesse Morgane ! » Lui répondit ta fille en tournant sur elle-même pour faire voler un peu sa robe. Un sourire amusé se dessina sur ton visage au moment où l’attention d’Alec se pose sur toi. « Jessian. » Son regard charmeur et le son de sa voix suffisent à te ramener quelques semaines en arrière, à ce baiser dans ton entrée mais également à tous les autres partagés dans ta chambre. Le rouge te monte légèrement aux joues mais tu essaies de cacher ton trouble en lui disant : « Alec. Merci encore de nous recevoir dans ton restaurant. » Il t’avait avoué que dans un premier temps il n’avait pas compté tenir sa promesse alors tu savais que tu jouais un peu avec le feu. Tu ne pus t’empêcher de te dire que c’était peut-être la dernière fois que tu voyais cet homme mystérieux et qui s’entendait si bien avec ta fille. Mais tu chassais cette pensée de ton esprit pour te reconcentrer sur la situation présente : « Bienvenue dans mon humble demeure. » Ton regard avait déjà fait le tour de la salle précédemment alors que vous l’attendiez mais le restaurant était très agréable. Tu n’y étais jamais venue mais si la nourriture était aussi bonne que le cadre était beau, tu auras certainement envie d’y revenir de temps en temps. « C’est très agréable. Et puis il paraît que la nourriture vaut le détour. » Lui dis-tu un sourire taquin au coin des lèvres. Tu avais conscience que la plupart des regards du personnel étaient posés sur vous. Tu étais habituée à attirer les regards alors cela ne te dérangeait pas plus que cela. C’était plutôt ce que ces regards pouvaient vouloir dire qui te surpris. C’était un peu comme s’ils n’avaient jamais vu Alec inviter quelqu’un dans son restaurant, en l’occurrence, une mère et sa fille. « On m’a dit que tu avais un cadeau pour moi ? » Morgane avait momentanément oublié son dessin mais elle ne tarda pas à le tendre à Alec qui, comme tu l’avais imaginé, se montra ravi de cette attention. « Merci princesse ! Je vais l’accrocher dans la cuisine. » La fierté sur le visage de ta fille était totale, son dessin allait être accroché dans la cuisine ! Enfin, ça c’était ce que disait Alec, l’essentiel pour toi était que Morgane le croit, pas besoin qu’il le fasse vraiment. « Venez je vous installe. » Morgane attrapa ta main et vous suivirent Alec jusqu’à une table un peu à l’écart. Cela te rassura car tu préférais ne pas avoir de regards curieux braqués sur toi toute la soirée si possible. « Tu vas bien ? J’ai presque cru que tu avais perdu mon numéro. » Tu aurais certainement dû t’attendre à ce genre de remarque. Il ne devait plus s’attendre à ton coup de fil quand tu avais fini par l’appeler. Tu baissais légèrement la tête quelques secondes avant de lui dire : « J’ai toujours ton post-it ne t’en fait pas. » Toi aussi, tu pouvais le taquiner. « Je ne voulais pas être trop présomptueuse. Morgane ayant un peu forcé cette invitation, je … Tu aurais pu changer d’avis. » Et tu ne lui en aurais pas voulu. Tu aurais été déçue certes, ta fille encore plus mais tu aurais compris. Après tout, vu la nature de votre relation, cela aurait été normal. « Mais je vais bien. Et toi ? Pas trop débordé ? » Le restaurant n’était pas encore plein mais il était tout de même bien rempli. Alors que tu t’installais à la table devant laquelle Alec s’était arrêté après avoir aidé Morgane à s’asseoir, tu lui dis : « Je suis désolé si nous avons brisé l’image du patron que tu avais avec tes employés, ils semblent ne pas en croire leurs yeux. » Fis-tu remarquer amusée à Alec alors que le serveur qui vous avait accueilli vous jetait des coups d’oeil de temps en temps.
Depuis que tu t’étais disputée avec tes parents, tu amenais Morgane avec toi, tout le temps. Ce soir, tu l’amenais au restaurant pour passer la soirée avec Alec et ça, c’était une première. Pas que tu n’avais jamais amené Morgane au restaurant, cela vous arrivait de temps en temps mais tu ne l’avais jamais amenée pour passer du temps avec un homme qui, quelques semaines plus tôt, avait passé la nuit dans ton lit. Tu avais encore du mal à assimiler cette situation mais tu n’arrivais pas à regretter ta décision de répondre à l’invitation d’Alec, pas quand un grand sourire se dessina sur son visage quand il vous vit et pas quand il s’adressa à Morgane et la ravit en quelques mots. « Avec cette robe tu ne peux que l’être ! C’est ta maman qui te l’a offert ? » Ta fille hoche vigoureusement la tête avant d’ajouter avec une petite moue : « On gagne pas de sous à l’école alors c’est maman qui est obligée de me l’acheter. » Tu savais déjà que la négociation de l’argent de poche avec Morgane n’allait pas tarder à arriver. Tu avais lu quelque part que c’était une bonne chose généralement de laisser les enfants gérer des petites sommes d’argent donc tu étais loin d’être contre cette pratique. Le regard d’Alec se posa sur toi, amusé mais tu pouvais lire dans son regard que vous pensiez tous les deux à la même chose alors que ce baiser échangé lors de son départ te revenait à l’esprit. Il était hors de question de remettre ça en public et en particulier devant Morgane. Tu ignorais le lien qui te liait à Alec, incapable de le nommer mais tu n’avais pas envie que ta fille se fasse des idées. Quand tu remerciais encore une fois Alec de son invitation, il te dit : « Avec plaisir. » Les traits de son visage et le ton de sa voix te firent comprendre qu’il le pensait réellement ce qui n’était vraiment pas gagné. Le petit déjeuner que vous aviez partagé avait semblé le faire changer d’avis sur la réalisation de cette invitation et tu en étais ravie. Tu n’ajoutais rien et enchainais en le complimentant sur le restaurant. Le cadre était agréable sans être prétentieux, parfait pour Morgane et toi. Et puis la nourriture était censée être succulente. « Tu me diras ça à la fin de la soirée ! ». Tu ne manqueras pas de jouer à la critique culinaire ce soir même si en vérité, tu n’étais pas très difficile. Morgane était plus compliquée mais pas moins honnête donc Alec devait se préparer à l’honnêteté brute des enfants. Il semblait s’y être bien accommodé chez toi, il devrait s’en sortir. Tu expliquais à Alec pourquoi tu n’avais pas appelé tout de suite et il sembla accepter cette explication car il ne la releva pas et préféra se concentrer sur ta question quand tu lui demandais s’il allait bien et s’il n’était pas trop débordé. « Non, ça va, et puis ce soir ce n’est pas mon problème s’ils sont débordés. Je cuisine que pour vous. » De nouveau, tu sens le rouge te monter aux joues car tu ne t’attendais pas à tant d’attention. En vérité, tu pensais qu’Alec viendrait vous installer et passerait quelques minutes avec vous avant de retourner en cuisine et de repasser, au mieux, en fin de soirée quand vous aurez terminé le repas et qu’il sera proche de la fin de son service. Mais cela ne semblait pas être les plans d’Alec et cela te touchait beaucoup. « Tu cuisines que pour nous Monsieur Alec ? » Tu le laisses chatouiller Morgane qui rit aux éclats et tu les accompagnes en riant également avant que vous ne preniez place. « Oui Morgane. Je suis votre chef personnel ce soir et comme ça après ça me permettra de passer un peu de temps avec vous. En tous cas il est beau ton dessin dit donc. » Un grand sourire fier se dessine sur les lèvres de ta fille qui lui répond : « Merci ! Je t’en ferai d’autres si tu veux ! » Tu regardes l’échange amusée plus qu’autre chose avant de dire à Alec : « Tu dois être occupé, tu n’avais pas à passer toute la soirée avec nous. Mais je suis ravie que tu aies envie de le faire. » Lui dis-tu avec un clin d’oeil en laissant ton pied caresser légèrement son mollet sous la table. Elle était assez à l’écart pour que ce qui se passait sous la nappe ne soit visible de personne dans le restaurant et surtout pas de la petite fille bien trop observatrice à vos côtés. Tu t’excusais ensuite de briser un peu l’image d’Alec auprès de ses employés car ces derniers vous jetaient des regards curieux et peu discrets. Suite à ta remarque, Alec fusilla du regard le serveur qui vous fixait sous ton air amusé. « Désolé de l’attention, ils ne sont pas trop habitués à ce que je ramène des invités. Et surtout pas des princesses ! » Ce petit commentaire fit plaisir à Morgane mais libéra quelques petites questions dans ton esprit. Pourquoi est-ce qu’un homme comme Alec se privait-il d’amener des femmes dans son restaurant pour les séduire ? Cela n’avait aucun sens pour toi. Mais surtout, pourquoi avait-il décidé de le faire avec toi ? Car tu pouvais essayer de te mentir et de te dire que ce n’était qu’amical, tu n’étais pas certaine que ta relation avec Alec puisse avoir droit à un tel qualificatif. « Ce n’est pas bien grave, j’en connais une qui adore être le centre de l’attention … » Dis-tu en désignant ta fille : « … et moi j’y suis habituée. Je serai curieuse à leur place aussi. » Ajoutas-tu avec un clin d’oeil. Tu l’étais déjà sans être à leur place de toute manière. Alec se lève et vous quitte quelques secondes avant de revenir avec les cartes. Tu attrapes la tienne et Morgane fait de même. Un sourire amusé se dessine sur ton visage alors qu’elle se plonge sur le document comme si elle pouvait le lire. « Vous voulez boire quelque chose ? Pour ce qui est du repas, vous pouvez choisir tout ce qui vous dit, et j’adapterais en végétarien pour toi Jess. » Des étoiles sont dessinées dans les yeux de ta fille alors qu’elle lui demande : « Je peux avoir un jus de pomme ? Et tu fais des vraies frites monsieur Alec ? » Ta fille restait une gamine de cinq ans, les frites au restaurant c’était la base car tu ne voulais pas trop lui en faire à la maison. « C’est quoi ta spécialité ? Le plat que tu préfères cuisiner ? » Tout avait l’air très bon, tu n’aimais pas choisir alors si Alec pouvait te conseiller un plat, tu partiras certainement sur celui-ci. « Et si tu en prends un avec moi je ne dis pas non à un verre de vin. » Contrairement à votre première rencontre, le but de cette soirée n’était pas de boire beaucoup mais cela ne voulait pas dire que tu refuserais un verre de vin avec le repas. « Ca fait longtemps que vous avez ouvert ce restaurant avec ton frère ? » Lui demandes-tu curieuse pour faire la conversation. Tes coudes sont posés sur la table, tu es légèrement avancée vers lui et tu lui accordes toute ton attention car Morgane a sorti de ton sac un cahier de coloriage. Tu sais qu’Alec n’aime pas parler de lui mais peut-être qu’il préfèrera parle de son restaurant ?
Vu l’étincelle dans le regard d’Alec quand ton pied toucha sa cheville sous la table, tu savais que si vous étiez tous les deux, vous seriez déjà en train de flirter de manière éhontée. Cela ne te dérangerait pas, au contraire tu voyais plus cela comme un jeu qu’autre chose. Mais la présence de Morgane à vos côtés rendait certaines choses impossibles voilà pourquoi votre discussion restait on ne peut plus PG13. Elle n’en était pas moins intéressante car à ton plus grand étonnement, Alec se livrait. Bien sûr, il n’était pas en train de vous raconter sa vie dans les moindres détails mais en répondant à une question de Morgane ou à une des tiennes, il vous donnait un nouveau détail que tu pouvais ensuite rajouter au puzzle qu’était le mystérieux Alec Strange. Etait-ce parce que vous étiez dans son restaurant et qu’il s’y sentait plus en sécurité pour se confier ? Tu n’en savais rien mais tu appréciais ces petites découvertes au fil de l’eau. Et un très bon exemple de cela était son pays d’origine : « Évidemment que j’ai des vraies frites princesse ! Tu sais d’où je viens Morgane ? Des États Unis, c’est très très loin. Mais on adore les frites là-bas. Du coup j’ai appris à faire des vraies frites » Tu t’étais douée qu’Alec ne venait peut-être pas de Brisbane mais tu ne t’étais pas imaginé que c’était aux Etats-Unis qu’il avait vu le jour. Et s’il avait appris à y faire des frites c’était qu’il y avait passé au moins la plus grosse partie de son enfance si Alec avait été un élève précoce en cuisine. Tu ne savais pas s’il s’était rendu compte de ce qu’il partageait mais tu n’allais pas insister pour en savoir plus. Etre patiente et laisser Alec se livrer à son rythme était la meilleure stratégie pour en apprendre plus sur votre hôte, tu en étais persuadée. C’est toujours très sérieuse que Morgane lui dit : « Alors je vais prendre de vraies frites avec du steak-haché s’il te plaît monsieur Alec. » Elle était toute fière de commander comme une grande. Mais si ta fille aimait vous faire croire qu’elle n’avait pas cinq ans, elle n’en restait pas moins une enfant qui aimait les choses simples. « Les Etats-Unis hum ? L’arrivée à Brisbane n’a pas été trop compliquée ? Le mode de vie et la culture sont différents. » Fis-tu remarquer à Alec et tu en avais fait l’expérience. Les gens pensent souvent que les deux pays se ressemblent beaucoup et tu ne niais pas qu’il y avait des similitudes sur certains points mais malgré tout, c’était deux pays très différents. Tu te souviendras toujours de ta première visite à Los Angeles, cela avait été chaotique … N’arrivant pas vraiment à faire un choix quant à ce que tu vas manger, tu demandes à Alec s’il a une spécialité : « Je fais un risotto du tonnerre si ça te tente. Et évidemment que je t’accompagne cela va sans dire ! On prend déjà un apéro et après je nous cuisine tout ça ! Du vin blanc ça te va ? » Un sourire amusé apparaît sur ton visage alors que tu hoches la tête. Tu n’es pas vraiment difficile quand il est question d’alcool alors du vin blanc conviendra très bien. Alec appelle un serveur et lui commande un jus de pomme et une bouteille de vin blanc. Quand il est reparti vous chercher tout ça, tu lui réponds : « Si ton risotto est du tonnerre, je ne demande qu’à être foudroyée. » Tu lui fais un clin d’oeil et ferme le menu. Tu n’es pas difficile quand il s’agit de manger et un risotto, du moment qu’il était végétarien, serait très agréable à découvrir. Morgane se met toute seule à colorier ses princesses ce qui vous laisse un peu de temps pour discuter même si tu sais que ses oreilles ne sont pas bien loin. Tu décides donc de poser une question à Alec, une question toute simple à laquelle il pouvait te répondre en te donnant plus ou moins de détails. « Ca a mis un peu de temps quand on est arrivé à Brisbane, il a fallu mettre de côté assez ... Mais c’était un de mes rêves depuis que j’ai commencé à bosser dans des restaus ado. Mon frère m’a aidé à le réaliser. Ca fait plus de dix ans maintenant. » Ouvrir un commerce, peu importe le commerce, c’était un investissement. Si Alec l’avait ouvert en arrivant en Australie ou peu après, tu n’avais pas de mal à comprendre que rassembler les fonds ait pris un peu de temps. Mais tu fus surprise de savoir que cela faisait dix ans que le restaurant était ouvert et que tu n’étais jamais tombée dessus. « Nous faisons partis des chanceux, vivre son rêve ce n’est pas donné à tout le monde. » Te contentas-tu de dire un sourire sincère sur les lèvres. C’était bien de savoir que même si Alec n’avait pas d’enfants, il avait au moins son frère sur lequel il pouvait compter. Tu remarquais les petits regards en biais qu’il lançait à Morgane mais tu décidais de ne pas relever. Le serveur revient avec le jus de pomme et avec vos verres de vin. Une fois que vous fûtes tous les deux servis, tu levais ton verre pour trinquer avec Morgane puis avec Alec en lui disant : « Encore merci pour l’invitation. » La soirée était pour l’instant plus qu’agréable et tu ne doutais pas que vous alliez passer un très bon moment. Quand Morgane fut de nouveau concentrée sur son coloriage, Alec te demanda : « Tu as une sœur toi c’est ça ? Ou plusieurs ? Tu es proche d’elles ? » Tu sentais sa jambe se rapprocher de la tienne sous la table et cela t’amusa. Si quelqu’un observait la scène de l’extérieur, vous deviez ressembler à un couple d’adolescents. Loin de toi l’idée de le repousser cependant. « J’ai deux soeurs, nous sommes trois filles. Je suis celle du milieu. Avec ma grande soeur, Kate, c’est assez compliqué. Elle tient énormément de mes parents avec ses valeurs conservatrices et son esprit un peu étriqué. Elle veut bien faire mais on a du mal à se comprendre. Elle adore sa nièce cependant donc je ne peux pas trop lui en vouloir. Avec ma petite soeur par contre c’est tout l’inverse. On se ressemble beaucoup et je suis la seule personne de la famille avec laquelle elle est toujours en contact. Elle est souvent à la maison et elle garde régulièrement Morgane. Donc je dirais que tout dépend de la soeur dont on parle. » Dis-tu pour terminer cette petite présentation de la fratrie Reed. La famille c’était important pour toi et le fait qu’en ce moment vos relations soient très tendues, cela ne te plaisait pas du tout.
Comme tu l’avais prédit, la soirée se passa merveilleusement bien. Alec vous quitta pendant de longues minutes pour préparer votre repas et tu en profitais pour aider Morgane avec son coloriage alors qu’elle te racontait une anecdote sur ce qui s’était passé dans la cours de récréation. Alec était ensuite revenu avec votre repas, un repas délicieux que vous aviez pu apprécier tous les trois tout en discutant de tout et de rien. De sujets qui ne crispaient pas Alec ce que tu interprétais comme un bon signe. Si vous flirtiez de manière déguisée tout au long du repas, c’était entre vous et les yeux de Morgane, malgré ses nombreuses tentatives finirent par se fermer alors que vous finissiez votre dessert. Tu la laissais s’endormir, profitant de l’occasion pour finir ta discussion avec Alec avant de lui dire : « Je pense qu’on va rentrer. Y a une princesse qui va aller au lit. » Tu souris à ton interlocuteur sans réellement arriver à le quitter des yeux. « C’était vraiment délicieux monsieur Strange, j’ai peut-être gagné le titre des meilleurs pancakes mais le cordon bleu c’est toi sans hésiter ! » Lui dis-tu un grand sourire sur les lèvres.
Qu’Alec ne soit pas originaire de Brisbane ne te surprenait pas. Ce qui te surprenait c’était qu’il parle de lui aussi facilement. Tu ne t’y étais pas attendue mais s’il ne l’avait pas fait, de quoi auriez-vous parlé tout le repas ? De toi ? Cela te lasserait au bout d’un moment … « J’aimais pas trop la ville au début. J’ai suivi mon frère et j’ai un peu laissé ma vie de là bas en plan. Maintenant c’est chez moi. » Tout quitter, c’est quelque chose que tu connais. Tu avais quitté Brisbane à tes dix-sept ans, laissant en plan la vie que tu avais connue jusqu’ici. Tu avais dit au revoir bien sûr, tu avais bien fait les choses mais les personnes qui avaient été blessées par ce départ étaient nombreuses et en haut de la liste se trouvaient Nola et Rory. Si Alec était à Brisbane depuis une dizaine d’années, cela lui avait laissé le temps de s’installer. Après avoir parlé de son frère et de son restaurant, c’est sur ta famille qu’Alec t’interrogea. Contrairement à lui, tu n’avais rien à cacher et tu étais ravie que Morgane soit en train de chantonner une mélodie, elle ne semblait pas vous écouter. Alec t’écouta, très attentif avant de te demander : « J’en déduis que tu ne parles plus trop à tes parents ? » Un sourire amusé se dessina sur ton visage car c’était une belle déduction de ce que tu venais de lui dire. Mais peut-être qu’il pensait que tu ne parlais plus à tes parents depuis de longues années plutôt que quelques semaines car les valeurs conservatrices de ces derniers ne t’avaient pas empêchées d’en faire qu’à ta tête et tu en payais les conséquences. « Je ne leur parle plus depuis plusieurs semaines, ils savent pouvoir, c’est à eux d’être un peu plus ouverts d’esprit s’ils veulent revoir leur petite fille. » Malgré le fait qu’avoir tes parents sous la main était bien plus simple quand il fallait faire garder ta fille au dernier moment, tu refusais d’être celle qui briserait le silence. Tu n’avais rien à te reprocher et si tes parents ne pouvaient pas le comprendre, ils le payeraient en ne voyant plus Morgane car tu refusais que ta fille voit tes parents tant que cette affaire ne sera pas réglée.
La conversation se termine d’elle-même alors qu’Alec part vous préparer votre dîner. Ce dernier se révèle très agréable mais tu n’en doutais pas vraiment. Une fois que l’anxiété furent chassés, une fois que les regards furent oubliés, tu profitais pleinement de ce repas en compagnie de ta fille mais plus particulièrement en compagnie d’Alec. C’était étrange car cette soirée pourrait presque s’apparenter à un rendez-vous que la présence de Morgane rendait impossible mais quand même … Ta fille s’endormit sur la table peu après le dessert et c’est mi-amusée, mi-triste que tu annonçais à Alec que vous alliez y aller. « Merci d’être venue, j'ai passé une très bonne soirée. Je te raccompagne à la voiture ? » Le plaisir était partagé et tu te contentes d’hocher la tête avant d’enfiler ta veste. Quand tu te retournes, tu vois qu’Alec a récupéré Morgane qui est désormais blottie contre lui. Cette scène t’attendrit et tu arrêtes ton regard sur la posture hésitante du beau brun, amusée. Toi, tu récupères les affaires étalées par Morgane avant de dire à Alec une fois dehors : « Je suis garé à quelques rues d’ici. » Les regards intrigués des employés du restaurant vous auront suivis tout le long de la soirée et tu ne serais pas étonnée qu’Alec se fasse narguer par ses collègues le lendemain ou même plus tard s’il devait y retourner. Une fois devant la voiture, tu ouvris la portière pour qu’Alec puisse déposer Morgane dans le siège auto. Une tâche qui s’avéra un peu plus ardue qu’il ne l’avait anticipée. « Désolé je suis pas très doué. » C’est étrange d’observer un homme aussi baraqué qu’Alec, qui était si sûr de lui lors de votre rencontre, hésiter. Tu as vraiment du mal à y croire et tu es perdue dans tes pensées quand la voix endormie de Morgane te dit : « Tu t’en vas Monsieur Alec ? Mais j’ai envie que tu viennes me lire une histoire. Maman, Monsieur Alec peut venir me lire une histoire ? » Le regard de Morgane est suppliant mais tu sais déjà qu’il ne suffira que de deux phrases pour qu’elle s’endorme. C’est la plus belle excuse que tu pouvais trouver toutefois pour inviter Alec chez toi alors quand il te dit : « Moi si ta Maman est d’accord ça ne me dérange pas. Je peux lui lire une histoire et je prendrais un uber pour rentrer, il y a pas de soucis. » Tu n’essaies même pas de le dissuader de monter dans la voiture. « Monsieur Alec peut venir te lire une histoire si ses collègues peuvent se passer de lui. » Tu ne voulais pas qu’il laisse son restaurant dans la panade juste pour vous suivre. Mais tu en déduisis que ce n’était pas le cas vu qu’il se dirigea vers la portière passager avant de monter dans la voiture. Tu ne tardais pas à prendre place derrière le volant pour vous ramener chez toi. Tu te rendis compte que tu ne savais pas où habitait Alec mais tu ne lui demandas pas, profitant de ce silence agréable. Une fois devant chez toi, tu ouvris la portière pour récupérer Morgane qui demanda les bras d’Alec ce qui ne t’étonna pas. « Je crois que je suis en train de te voler ta place de personne préférée pour la soirée. » Alec t’avait volé ta place à chaque fois qu’il était là. Mais tu avais appris à ne pas t’en formaliser. Il avait des petits côtés de prince Eric et tu étais certaine que cela jouait beaucoup avec ta fille. « C’est dommage que ce ne soit que maintenant que tu t’en rendes compte. Attention, c'est une lourde responsabilité. » Lui dis-tu avec un clin d’oeil avant de vous diriger vers la maison. Tu l’ouvris et tu amenais Alec dans la chambre de Morgane. Tu la mis en pyjama rapidement et tu laissais Alec lui lire une histoire. Tu pris une petite photo quand même de Morgane qui se battait pour garder les yeux ouverts alors qu’Alec, hésitant et essayant de ne pas le montrer lui lisait une histoire.
Ce n’est pas une surprise quand tu entends Alec descendre quelques minutes plus tard. Tu as enlevé ta veste et tes chaussures et rangé les affaires de Morgane dans le salon. Tu retrouves Alec dans l’entrée qui te dit : « Je crois que si tu m’avais dis que je passerais une matinée et une soirée avec ta fille quand on s’est parlé pour la première fois ce soir là, j’y aurais pas cru. » Le rire d’Alec est comme une mélodie à tes oreilles et sa main sur sa nuque te confirme bien que derrière un extérieur plutôt rustre, Alec n’est rien d’autre qu’un bisounours qui ne demande qu’à être apprécié à sa juste valeur. « Si ça peut te rassurer, ce n’était pas dans mes plans non plus. » Lui répondis-tu en t’approchant de lui. Morgane est désormais dans sa chambre, pleinement endormie et tu n’as pas envie qu’Alec parte. Pas si tu peux le faire rester. Venant coller ton corps contre le sien, tu passes tes bras autour de sa nuque avant de te mettre sur la pointe des pieds pour murmurer à son oreille : « Reste. » Rien de plus, pas pour l’instant. Il serait sans doute préférable qu’Alec ne soit pas là quand Morgane ouvrira les yeux mais cela laisse tout de même un certain nombres d’heures dont vous pouvez vous servir d’ici là. Ce repas, cette soirée, chaque minute vous ont mené jusqu’ici. Plongeant ton regard dans celui d’Alec, tu attends qu’il réagisse, laissant tes doigts se balader sur sa nuque. Tu ne lui laisses pas vraiment de chance de s’échapper mais s’il avait voulu le faire, il aurait pu à de nombreuses reprises.
Il était aujourd’hui difficile d’imaginer qu’Alec n’aurait dû être qu’une histoire d’un soir comme une autre. Tu ne t’étais fait aucune illusion lors de votre rencontre. Des hommes comme Alec, tu en rencontrais régulièrement et tu savais reconnaître les signes. Détourner la conversation vers l’autre, ne donner aucune information d’importance … Mais toi, tu t’en fichais, tu n’attendais rien d’autre de lui que ce qu’il désirait t’offrir. Et il t’avait offert une nuit magique, remplie de passion que tu comptais bien reproduire au petit matin sauf que Morgane avait été déposée par ta soeur plus tôt que prévu. Tu t’étais attendue à ce qu’il fuit mais il n’en avait rien fait. Et depuis ce moment, Alec ne faisait que te surprendre. Tu commençais à comprendre qu’il était surtout très seul mais qu’il avait beaucoup d’amour à donner. Il suffisait de le voir avec Morgane, c’était vraiment un gâchis qu’il n’ait pas d’enfants vu le nombre d’entre eux qui sont élevés par des parents incapables. Ce qui te surprenait aussi beaucoup c’était l’attachement de Morgane à cet homme qu’elle ne connaissait pas mais en qui elle semblait avoir eu immédiatement confiance. A sa décharge, il avait tout fait pour marquer des points, entrant dans son jeu et acceptant tout ce qu’elle lui demandait. Peut-être devrais-tu t’en inquiéter mais tu étais là lors de chacune de leurs interactions et tu étais plus amusée qu’autre chose. La soirée aurait pu se terminer au restaurant mais Alec ne semblait pas décidé à ce que la soirée s’arrête ainsi et tu aurais été déçue s’il vous avait regardées partir. Que Morgane lui demande de venir lui lire une histoire t’avait surpris mais c’était l’excuse parfaite alors il prend place sur le siège passager alors que ta fille ferme les yeux. Vous, c’est taquinerie sur taquinerie parce que vous aviez toujours été des professionnels du jeu. Une fois chez toi, Alec s’occupe de porter Morgane. Tu l’accompagnes pour la mettre la pyjama et puis tu les laisses pour le moment de l’histoire. Cette dernière n’a pas duré longtemps car Morgane était exténuée. Alec finit par redescendre et là, l’ambiance était bien différente que quand vous étiez rentrés. Vous n’êtes plus que tous les deux, ta fille ne se réveillera pas avant le lendemain et tu as terriblement envie de laisser cette flamme qui grandissait en toi depuis le début de la soirée, te dévorer. Alors tu fis un pas vers Alec, tu n’hésitas pas à passer tes bras autour de sa nuque pour lui demander de rester. Tu frissonnes quand tu sentis ses mains au creux de tes reins et puis tu pousses un léger soupir de contentement quand tu sens l’une de ses mains remonter le long de ton bras pour venir se poser sur ta joue. Et enfin, enfin ses lèvres viennent toucher les tiennes. Tu réponds à son baiser avec fougue, profitant du moment présent sans penser à la suite. Et puis il fallut respirer et il en profita pour te dire : « Comment tu veux que je te résiste de toute façon. » Un sourire en coin se dessine sur ton visage. Il n’est pas censé résister, c’est bien ça le but de la manoeuvre. Alors que ses lèvres se posent dans ton cou, il doit sentir ton pout s’accélérer légèrement. « Tu sais que c’est très dur de passer toute une soirée avec une femme magnifique qu’on a très envie d’embrasser. Je dirais même que c’est de la torture Jessian Reed. » C’est tout à fait ce que tu recherchais. Et ce serait mentir que de dire que tu n’étais pas non plus affectée. Tu aurais aimé être plus libre lors de ce dîner mais la présence de Morgane ne te le permettait pas. « Torture réciproque monsieur Strange. » Lui répondis-tu juste avant qu’il s’empare de nouveau de tes lèvres. Tu pensais réellement que ce serait les dernières phrases que tu prononcerais avant un moment mais il s’éloigna légèrement de toi pour te dire : « Sors avec moi. Je veux dire…Une soirée rien qu’à deux, quelque part, où tu veux, quand tu veux ? » Tu levais les sourcils, ta surprise devait certainement se lire sur ton visage. S’il y avait bien une chose à laquelle tu ne t’attendais pas ce soir, c’était à ça. Pourtant, Alec semblait réellement sérieux. « Sérieusement ? » Tu as vraiment du mal à le croire. Parce qu’en général, les hommes qui savent pour ta fille prennent leurs jambes à leur coup. Pas toujours sans avoir profité de l’hospitalité de ton lit mais c’était un détail. « Je … » Tu es prise de court et tu n’aimes pas ça. Tu as l’impression d’être de nouveau une adolescente qui se fait inviter à son premier rencard. « Le week-end prochain, Morgane est chez son père. N’importe quel soir du vendredi au samedi, je suis à toi. » Tu ne savais pas très bien à quel jeu tu jouais mais Alec t’intriguait et tu avais terriblement envie de le découvrir dans un moment et un lieu où tu n’auras pas à avoir peur de la réaction de ta fille. « Surprend-moi. » Tu te fichais de ce que vous feriez, tu voulais juste que tout ne vienne pas de toi. Car si Alec choisissait, cela te ferait forcément découvrir quelque chose de nouveau sur lui. « Ça veut dire que je dois te laisser partir là tout de suite ? » Lui demandas-tu avec une petite moue. Si Alec avait pris la peine de l’éloigner légèrement, tu savais déjà que ce soit, rien ne se passerait finalement.