«  Auden par ici » Lance la brune alors qu'ils sont en plein centre ville occupé d'esquiver des zombies. Leur mission du jour, ramener des munitions. Selon leur chef, enfin le mec qui s'est promu chef tout seul soyons clair, il y a une armurerie. Il les a donc envoyé tout les deux, juste eux deux ... Alors que les zombie grouillent de partout. Cachée derrière une voiture, elle a dit au brun de la rejoindre. De là, ils ont une bonne vue. Maintenant reste à savoir comment ils vont faire pour arriver jusqu'au magasin. Tout en espérant qu'il n'ait pas été dévalisé par d'autres pillards. Car oui bien entendu, il y a deux campements. Un de chaque côté de la ville et à la place de s'entraider, ils se font la guerre. La guerre dans une guerre. La logique humaine ... si bien qu'il y en ait une. «  T'as une idée de comment on peut les contourner ? » Elle jette un oeil mais ils sont trop nombreux. Une grande, là de suite aurait été plus que parfait. Mais non bien sur ! Ils ont juste un flingue chacun et leur couteau. Le problème est qu'abattre un zombie avec un fusil va rameuter tout les autres. Et un à un au couteau, pas sûr qu'ils s'en sortent vivants. La brune regarde autour d'elle et se mord la lèvre signe qu'elle a une idée. «  Tu vois le magasin là ? Et si on accèdait au toit et de là on passe de toit en toit ? Ils collès l'un à l'autre. Il y a moyen non ? » Dit-elle le regard rivé sur ledit toit. Maintenant peut-être qu'Auden a une meilleure amie et elle ne demande pas mieux que de l'entendre. En tout cas, ils vont devoir se dépêcher car à force, ils vont finir par se faire repérer.

« Auden par ici ! » On passe de cachettes en cachettes, de carcasses de voitures jusqu’aux poubelles éventrées. La vie n’a plus de sens, on ne sait même plus si le monde continue à tourner et le soleil à briller tellement on ne se focalise plus que sur la recherche de nourriture et de médicaments. On tue tout ce qui ne ressemble pas (plus) à un humaine : on brûle les zombies et on se nourrit des animaux. Nous voilà revenus des centaines de milliers d’années en arrière parce que l’art n’a plus sa place dans ce monde et que je me sens dépérir sous les ordres d’un stupide chef de gang que je ne peux que détester de toute mon âme lorsqu’il nous envoie en mission suicide comme aujourd’hui.

« T'as une idée de comment on peut les contourner ? » Rejoignant Dylane, couteau savamment tenu en main et yeux alertes autant que le sont tous mes autres sens, je hoche pourtant la tête de la négative. Si elle pose la question, j’attends secrètement que ce ne soit que pour être polie et qu’elle pense en réalité à un plan, déjà, là où je ne vois que la mort au tournant. « Tu vois le magasin là ? Et si on accédait au toit et de là on passe de toit en toit ? Ils sont collés l'un à l'autre. Il y a moyen non ? » “Deal.” Je réponds tout simplement, passant rapidement derrière elle pour planter mon couteau dans la tempe d’un mort qui nous avait repéré. “Ils nous ont senti, cours.” Je ne lui laisse pas le temps de comprendre que mes doigts viennent l’attraper au niveau de l’avant bras, la serrant sans doute bien trop fort avant de nous entraîner en courrant vers l’enseigne pointée du doigts dont je referme la porte à clé aussi vite que possible. “La façade en verre va pas résister longtemps. Je te fais la courte échelle, on va passe par le conduit d’aération pour accéder à un autre magasin.” De là, j’espère qu’on pourra accéder là où on veut.

Elle maudit le chef de les avoir envoyer dans cette mission suicide alors que lui ne bouge jamais son cul mais profite de tout. Néanmoins, elle a envie de rentrer vivante donc cherche des solutions. Passer par les toits est leur meilleur option s'ils ne veulent pas finir en lambeau et dévorer comme s'ils était le nouveau buffet à la mode. Elle fait part de son idée au brun. “Deal.”  Elle opine du chef et son regard se tourne vers le fameux bâtiment qu'elle vise depuis que l'idée à émerger. “Ils nous ont senti, cours.” Pas le temps de réagir qu'Auden a déjà attrapé le bras de la brune. Ils courent tout deux et entrent dans le magasin. Elle souffle et tout en secouant la tête négativement vu que l'idée vient de partir en fumée. Saloperie de morts-vivants.

“La façade en verre va pas résister longtemps. Je te fais la courte échelle, on va passe par le conduit d’aération pour accéder à un autre magasin.” Son regard se tourne vers le plafond et ensuite vers Auden. Elle opine du chef et grimpe alors dans ce conduit. « Ca pue la mort ici » Et elle ne dit pas si bien vu qu'elle doit contourner un cadavre. Merveilleux ! Cela fait, elle avance en rampant. Seulement arrivé au bout, elle doit choisir entre la gauche ou la droite. Ca craint ... Elle a pas le sens de l'orientation la brune mais comment l'avoir dans ce genre d'endroit. Tant pis, pas le temps de réfléchir, elle prend sur la droite. A force d'avancer, une grille est sous elle et pas de zombies en vue. Elle tape dessus avec son pied et descend. Bingo, ils sont dans la boutique à côté. De là, ils pourront sûrement trouvé un passage vers les toits comme prévu. Et les zombies sont toujours devant l'autre magasin et n'ont pas l'air d'avoir compris la surpercherie mais pour combien de temps, ça c'est autre chose donc ils ne doivent pas traîner.

Dylane n’a pas trop de mal à grimper dans le conduit même si elle m’écrase tous les doigts, une épaule et même la tête au passage j’imagine que le jeu en vaut la chandelle. « Ca pue la mort ici » Et j’imagine que ce n’est pas qu’une façon de parler désormais. “Y’a pire que la mort. Avance, je peux pas monter.” Je grogne et je râle déjà alors que ses pieds dépassent encore par le trou qu’on vient de se créer pour entrer dans le conduit. A mon tour, je n’ai qu’à prendre mon élan et sauter pour ensuite me hisser à la force des mains, bien trop fier pour demander ne serait-ce à ce qu’elle m’aide en me tirant à son tour. De toute façon, une fois en haut, je vois bien qu’elle est déjà loin et le cadavre empeste réellement la mort, sans aucune façon de parler.

Je me contente de suivre le chemin tracé par Dylane, à défaut d’avoir de meilleure idée en tête ou ne serait-ce aucune idée tout court. A vrai dire, je me fie seulement à elle et me contente de focaliser mon attention sur tous mes sens pour peut être prévenir l’arrivée de morts, d’une façon ou d’une autre. S’ils trouvent à leur tour le moyen de rentrer dans ce fichu conduit alors on est morts ; tous les deux. Ce n’est que lorsqu’elle nous trouve une sortie dans un autre magasin que je me sens à mon tour respirer un peu mieux même si on continue d’entre les morts s’agiter sur la façade du magasin voisin. “On peut récupérer des conserves ici et on verra pour les armes plus tard.” On ne peut pas se donner le privilège de choisir entre ce qu’on veut ou ne veut pas emporter avec nous. Tout, absolument tout est bon à prendre et surtout la nourriture alors qu’elle semble toujours si bien rangée en rayon.

win = ils récupèrent toute la nourriture qu’ils veulent avant de continuer
so close = ils ne récupèrent qu’un peu avant que les zombies soit ameutés, ils doivent trouver une autre issue précipitamment
lose = les zombies ont entendu la plaquer du conduit tomber, ils sont déjà à leur trousses : ils doivent fuir de nouveau

Ce conduit est crade donc ouais elle mets le temps avant d'avancer et l'odeur aide pas du tout. “Y’a pire que la mort. Avance, je peux pas monter.” Elle soupire. «  ouais c'est bon je bouge rhoo » Elle avance et contourne ce cadavre à un niveau de décomposition élevée. Charmant vraiment et d'ailleurs qu'est ce qu'il foutait là ce mec ?! Bête question en soi. Elle continue d'avancer et trouver enfin une issue ce qui n'est pas trop tôt. Le sol foulé, elle prend une grande respiration, c'est pas le top mais c'est toujours meilleur que là-haut.

Auden arrive à son tour. Ce magasin est une petite mine d'or niveau nourriture et ça ils ne le savaient même pas. Faut dire qu'ils étaient plus occupés à sauver leur peau que de faire du lèche vitrine. Une activité qui n'a plus lieu d'être d'ailleurs.  “On peut récupérer des conserves ici et on verra pour les armes plus tard.”  Elle opine du chef et commence à remplir son sac. Les zombies ont l'air d'être restés à l'autre magasin et tant mieux. Ils peuvent souffler un peu. Du riz, des petits pois, des anchois, des pâtes, des haricots à la tomate, du boeuf séché et même de la salade de fruit. Pas mal vraiment. Les sacs remplis et ne pouvant plus rien contenir, il faut maintenant qu'ils trouvent un moyen de sortir de là en toute discrétion. Le plus difficile en soi. Soudain, un bruit se fait entendre. Ils sont tout deux sur leur garde. Dylane sort son couteau et regarde autour d'elle. Manquerait plus qu'un zombie se pointe. Quand il y en a un de suite, il rameute les autres. Merde pour une fois qu'ils avaient la chance de trouver de la bouffe et en grande quantité, la preuve ils savent pas tout prendre et devront revenir mais mieux armé et accompagné, faut pas pousser mémé dans les orties non plus.

Win : C'est un chat errant qui a fait du bruit et ils peuvent se barrer du magasin par la porte arrière où il n'y a pas de zombie
So close : C'est un zombie et faut qu'ils fassent vite avant que d'autres arrivent.
Fail : C''est le propriétaire du magasin qui s'amène et les menace de son arme car ils ont volé sa bouffe. Aie

Les sacs se remplissent rapidement de vivres en tout genre et j’en ai déjà l’eau à la bouche rien qu’à l’idée de pouvoir manger tout ce dont on a envie et surtout à notre faim. Étonnement rien n’a encore été pillé dans ce magasin et c’est vraiment curieux, j’en viens même à me demander s’il n’y a pas un piège. Pourtant, piège ou pas, je prends le risque de me faire un remake de Hunt si pendant un temps au moins je peux garder avec moi l’espoir de se ravitailler en nourriture. Pendant que Dylane remplit son propre sac, je tente au mieux de placer autant de conserves que je le peux dans le fond du mien. Après tout, je n’en oublie pas non plus que le but principal de cette mission était de trouver des armes et non pas de la nourriture. Pourtant, ce n’est pas quelque chose que personne pourra refuser une fois revenu au campement … On ne crache plus sur aucune sorte de nourriture de nos jours, adieux les régimes spéciaux de tout le monde.

Le bruit de choc me dérange à ma tâche et sans tarder, je sors un couteau de ma ceinture pour venir en faire le prolongement de mon bras, prêt à le dégainer à tout instant. Dylane dans mon dos, chacun observe l’une des entrées du rayon et c’est finalement de mon côté qu’un mort surgit. Si je règle son cas bien rapidement d’un coup de couteau dans le crâne, je sais pourtant que d’autres arrivent et que l’heure pour nous a sonné de fuir. “Montre sur les étagères on a pas le temps !!” On est repérés alors tant pis pour le reste, autant monter sur les étagères des rayons et pouvoir accéder au conduit en même temps tout en étant en hauteur. Je me dépêche donc de vider les conserves de chaque niveau, sachant que même au sol elles resteront récupérables pour une prochaine fois. “Ils arrivent de partout … Je crois que c’est une horde, Dylane.”

Des conserves en tout genre, ils sont vraiment tombés sur un petit trésor et peu importe si ce n'est pas ce qu'ils étaient venus chercher. C'est pas comme si leur groupe allait cracher dessus bien au contraire. Les sacs se remplissent et sont prêts à craquer. Seulement un bruit se fait entendre. Tout les deux sur leur garde, leur couteau sorti, ils sont à l'affût. Un zombie débarque du côté d'Auden qui lui règle son compte. Un zombie veut dire que d'autres vont arriver. Merde ! Pour une fois qu'ils trouvent une mine d'or. “Montre sur les étagères on a pas le temps !!” Elle grimpe la brune comme elle peut. Une fois en hauteur, elle regarde Auden monter à son tour.  “Ils arrivent de partout … Je crois que c’est une horde, Dylane.” Quelle chance vraiment. «  Je vais me glisser dans le conduit » La brune fait d'abord passer le sac de bouffe mais le contre poids fait qu'elle se vautre à terre. Le sac lui est sauf. La horde arrive, c'est trop tard pour elle, elle le sait. «  Va-t-en Auden » Dit-elle alors qu'un premier zombie l'attrape et mord son avant-bras. Ils arrivent en nombre et tout doucement le corps de Dylane disparaît sous eux. Elle se fait littéralement bouffer la demoiselle, du moins c'est ce qu'on pourrait croire mais la voilà qui se relève. Ses yeux sont différents ... Elle fait partie des leurs et son but et de chopper Auden, elle veut qu'il soit comme elle. Elle essaye de grimper sur l'étagère mais heureusement pour lui, un zombie n'a aucun sens de la coordination. Tout en grognant, elle essaye encore et encore, elle veut qu'il soit son repas ou du moins une petite partie de son bras ou encore de sa cuisse bien juteuse. «  Rhaaaaaaaa » Sa main attrape son pied.

. « Je vais me glisser dans le conduit » Je hoche de la positive même si personne ne me verra, c’est sans doute bien plus pour me rassurer moi même plutôt qu’autre chose. Les rayons sont dans équilibre instable et si un seul d’entre eux en vient à tomber, l’effet domino est assuré et je ne donne pas cher du tout de notre peau. Le malheur arrive pourtant avec le scénario que je me faisais dans mon esprit puisqu’au milieu des râles des morts s’élève celui de Dylane, bien plus aigu, bien plus alarmant aussi. Si je me suis habitué à eux au fil des mois, jamais je ne saurai ni pourrai m'habituer à un cri humain. Encore moins le dernier cri d’un humain, celui dont il sait pertinemment qu’il sonne ses dernières paroles en ce monde puisque la fin est proche. Mon regard alarmée se tourne une dernière fois vers Dylane pour voir son visage se tordre de douleur, son épaule entre les dents d’un mort. « Va-t-en Auden » La peur me tétanique et me rend vulnérable. J’entends ses mots sans pouvoir accéder à sa demande, son ordre, encore trop horrifié.

Pourtant j’aurais vraiment dû détourner le regard et commencer à m’enfuir puisque la vision d’elle se faisant dévorer de toutes parts est ce que j’ai eu le plus d’horrible à voir en ce monde. Son corps disparaît dans la masse, certains s’occupent à la dévorer alors que d’autres n’ont cessé de voir en moi une cible de choix. Monté à quelques étages au dessus du sol, je me retiens difficilement contre la paroi métallique glissent sous mes doigts. De rage, je plante un coup de poings dans cette dernière mais me reprend rapidement alors que je la vois de nouveau surgir à mes côtés, changée. Ils l’ont eue mais ils ne m’auront pas moi, c’est impensable. Je me battrai pour deux et c’est aussi pour deux que je continuerai à survivre, quoi qu’il en coûte.