Be a badass - Dalina

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Be a Badass

Ana marche dans la rue, elle est de bonne humeur aujourd’hui. Il fait beau, elle a son joint entre les lèvres et laisse un fumet de cannabis flotter dans l’air sur son passage. Puis elle remarque une femme qui marche avec empressement. Il y a un homme derrière elle, il lui parle, il presse le pas pour la rattraper. Elle n’a clairement pas envie de lui parler. Ana est de nature égoïste, c’est comme ça qu’elle a survécu jusque là. Alors, elle s’apprête à s’occuper de ses affaires et ignorer cette scène. Il va bien finir par la lâcher de toutes façons, on est en milieu d’après-midi, il fait jour, y a du monde autour.

Mais elle ne peut s’empêcher de surveiller la scène tandis qu’elle marche dans la même direction qu’eux mais sur le trottoir opposé. L’homme attrape le bras de la femme, il a l’air de lui crier dessus. La femme se recroqueville comme s’il allait la frapper, elle s’attendait à ce qu’il la frappe. Elle essaye de se défaire de son emprise mais il tient bon ce con. Même de l’autre côté de la rue, elle voit que la femme est en train de se mettre à pleurer, elle est terrorisée. Le pire c’est qu’il y a des gens qui passent à côté et ne font rien. « Fait chier putain. »

Ana traverse la route avec empressement et manque de se faire renverser par une voiture qui freine au dernier moment. Elle répond à ses insultes par un doigt d’honneur et rejoint le couple, si c’est un couple. La femme est clairement battue ou a subi des violences par le passé vu sa position et son regard. « Eh gros tas d’merde ! Tu la lâches maint’nant. »Il se retourne vers elle, visiblement surpris. En réalité, elle lui laisse même pas le temps d’obéir, elle lui envoie un violent coup de genou dans les parties génitales. Du coup, il la lâche et il tombe à genou sur le trottoir en lançant un chapelet d’insultes. Faut pas qu’il se relève, Ana ne fera pas le poids sans l’effet de surprise. Alors elle prend l’inconnue par le poignet et lui intime : « Cours ! ».

C’est toujours la meilleure solution pour s’extraire d’une situation compliquée et les situations compliquées ça connaît Ana. Elles s’élancent dans la rue, Ana court vite, elle traîne un peu l’autre nana pour mettre le plus de distance possible entre eux et son agresseur. Au bout d’une minute de course et de plusieurs bifurcations pour perdre leur éventuel poursuivant, Ana s’arrête hors d’haleine, elle a toujours le joint en bouche : « Il l’aura pas volé s’connard. C’est qui ? Ton mari ? Faut mieux choisir ma vieille... ».

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@Anastasia Williams

Dix huit heures. L'heure à laquelle ferme la galerie. Petite journée aujourd'hui. Les visiteurs ne sont pas venus en masse, et il faut les comprendre. Le temps est tellement maussade qu'il coupe l'envie de faire la moindre petite chose. Au moins, j'ai pu mettre un peu d'ordre dans mon projet de réaménagement des toiles. En arpentant les allées, je note sur mon petit cahier les changements que j'aimerai effectuer. Rien de bien folichon, mais il est vrai que la disposition des toiles donnaient l'impression de se retrouver dans un supermarché. Une allée centrale, desservant sur sa droite et sa gauche des allées plus petites. Dans l'idée, je voudrais changer cette disposition, pour guider les gens vers le centre de la pièce, où troneront fièrement mes plus belles toiles. Ce n'est même pas une question de commerce, de savoir si cette disposition me permettra de vendre plus facilement mes oeuvres. Non, nous sommes dans un voyage, réceptionnant les messages, les idées, les unes après les autres, jusqu'au point culminant où tout aura un sens. L'art m'a toujours transporté, et je pense, naïvement d'ailleurs, que c'est la même chose pour chaque individu pénétrant dans cette enceinte. Enfin, il est temps de partir. Après avoir fait mon classique tour du propriétaire, qui doit durer une petite dizaine de minutes, j'éteins les lumières pour me diriger vers la sortie. Puis je verrouille la porte et je remets les clés dans mon sac à main. Mais alors que je commence à prendre le chemin du retour, mon attention se porte sur une petite rue adjacente de celle où se trouve ma galerie, et j'y vois un homme, la quarantaine, qui semble en pleine conversation avec une femme, probablement bien plus jeune que lui. Je ne sais pas pourquoi, mes yeux n'ont pas réussi à décrocher de cette rue, et c'est à cet instant que je vois l'homme sortir une arme à feu de son manteau et la braquer vers la femme, qui se met à le supplier de ne rien faire. Cette femme, cherchant possiblement de l'aide, vient planter son regard dans le mien. Ce qui attire l'attention de son agresseur qui se met à regarder dans ma direction. Je l'entends tout juste crier "on se reverra très vite, petite p*te", et le voilà qui vient à ma rencontre.

Paniquée, je détourne vite le regard, et j'avance, d'un pas rapide. Je l'entends m'interpeller, mais je n'ose pas me retourner. Je ne sais pas ce qu'il me veut. Mon coeur s'emballe, mes jambes ont envie de se mettre à courir, mais elles sont tétanisées par la peur. Puis une main s'accroche à mon bras. Je suis prise au piège. Mes yeux refusent de voir son visage, pour ne pas qu'il hante mes prochaines nuits. L'homme parle, me demande ce que j'ai vu. J'essaye de me débattre, mais il est bien trop fort pour moi. Les larmes se mettent à couler, ma vie pourrait se terminer dans cette rue. Chaque haussement de voix est un retour vers le passé. Les cris de Victor raisonnent à nouveau en moi. Mon corps vacille. Jusqu'à entendre une voix féminine baraguiner quelque chose. Sans trop comprendre ce qui se passe, cette main si masculine me lâche, et c'est une paume bien plus légère qui m'attrape et qui me fait courir de force dans les rues de Logan City. Je ne comprends absolument pas ce qui se passe, mais quelques minutes de course plus tard, alors que l'adrénaline de la course m'a fait reprendre mes esprits, je m'aperçois que c'est une jeune femme qui vient de me porter secours. Elle a une drôle de dégaine, surtout avec son pétard collé à ses lèvres. Mais elle vient possiblement de me sauver la vie. Cette fille sous entend que cet homme était mon mari, ce qui me fait écarquiller mes petites billes.

- Ce n'est pas du tout ce que tu crois. Je ne connais pas cet homme. Il y a quelques minutes, j'étais en train de partir de mon travail, et je l'ai vu dans une petite rue juste à côté. Je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas réussi à détourner mes yeux de lui, car il était avec une très jeune femme, et alors que le ton montait, enfin surtout lui qui se mettait presque à crier dans la rue, il a perdu patience et a sorti une arme à feu de son manteau. Je ne sais pas ce que lui doit cette fille, mais elle m'a regardé, et du coup ce mec a du avoir peur que je le balance à la police ou un truc du genre. J'ai eu tellement peur...

L'adrénaline vient de s'envoler en fumée, et voilà que je me remets à sangloter, pensant à ce que je venais de vivre. Ma sauveuse a la décence de me laisser une ou deux minutes pour me calmer, puis je relève la tête, la fixant, avec un regard quasi admirateur.

- Merci, merci beaucoup. Sans toi, je ne sais pas ce qui se serait passé, et je ne préfère pas le savoir. Je peux t'offrir un café peut-être ?

Puis je regarde à nouveau sa dégaine, pas sûr que le café soit sa boisson favorite.

- Ou une bière si tu préfères.

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Be a Badass

Feat @Dalina Mora

Les deux jeunes femmes sont essoufflées. Ana n’a pas l’habitude de se mêler de ce qui ne la regarde pas, mais allez savoir pourquoi, elle s’est sentie responsable de cette nana qui a pourtant l’air d’être plus vieille qu’elle de quelques années. Et puis, elle ne se lassait jamais de rendre des connards impuissants à grand renfort de coups dans les testicules. Elle supposait que l’homme était le mari de la la jeune-femme mais ce qu’elle lui raconte est bien plus improbable. Elle lui explique que l’inconnu venait de menacer une femme dans la rue avoisinante avec une arme à feu et qu’il avait peu apprécié que la blonde l’ait vu. Elle finit son monologue à bout de souffle : « J'ai eu tellement peur... » « Tu m’étonnes ! Putain, il était armé le connard… Si j’avais su... » Ah ben si elle avait su, elle aurait probablement été moins téméraire. Ana n’est pas du genre à se montrer courageuse, elle adore emmerder les gens mais dès que la situation devient trop risquée elle prend les jambes à son cou.

L’inconnue se met à pleurer à nouveau submergée par le stress probablement. Ana est un peu mal à l’air, elle n’est pas du genre à consoler une nana qu’elle vient de rencontrer, elle n’est déjà pas très douée quand il s’agit de consoler les gens de son entourage alors là, n’en parlons pas. Alors, elle s’adosse au mur de la ruelle dans laquelle elles sont cachées et fume son joint en regardant partout sauf la jeune femme. Elle va bien finir par s’arrêter de chialer non ? Et oui, les sanglots finissent par s’évanouir et leurs regards se croisent. Elle regarde Ana comme le messie : « Merci, merci beaucoup. Sans toi, je ne sais pas ce qui se serait passé, et je ne préfère pas le savoir. Je peux t'offrir un café peut-être ? Ou une bière si tu préfères. » « Bah… Fallait juste viser les couilles, c’est la leçon numéro 1 : direct aux couilles, ma petite. Et après, tu cours. C’est la base. »

Elle finit son joint et le jette par terre où elle l’écrase négligemment. Puis, elle se tourne vers la jeune femme en soufflant sa dernière bouffée de fumée : « Une bière, ça semble être une putain d’bonne idée. Toute cette course m’a donné soif... ». Les voilà donc qui sortent de leur ruelle, non sans vérifier que le connard armé n’est pas dans les parages. « Viens, j’connais un pub pas loin... J’te préviens j’ai aucune tune et j’bois comme un trou, s’toi qui régale ce soir... ». Après deux minutes de marche, elles sont arrivées et ce sont les happy hours. Deux fois plus d’alcool pour le même prix, pas que ça concerne Ana qui de toutes façons aurait bu ce qu’elle aurait eu envie. Elles commandent, Ana demande deux pintes de bière belge et elle dit à la blonde : « Moi c’est Ana au fait… T’as d’la chance, j’étais d’humeur héroïque aujourd’hui. Mais, vaut mieux qu’t’apprennes à t’démerder toute seule… Pour la prochaine fois... » Sympa, elle lui suggère que ça risque d’arriver à nouveau, quelle délicatesse Ana !

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@Anastasia Williams

Sa réponse est aussi surprenante que logique. Oui, viser les parties génitales, en voilà une excellente idée. Encore faut-il avoir le courage de le faire. Et porter des ballerines ou des baskets ce jour là. Il n'est pas certain qu'avec mes talons de huit centimètres j'aurais pu effectuer la même course que ce que l'on vient de réaliser. En plus de cela, ma sauveuse avait eu la décence de me laisser reprendre mes esprits, sans chercher à me calmer, à m'apaiser. Elle aurait pu le faire, mais cela aurait été inutile tant j'étais submergée par ce flot d'émotions négatives. La jeune femme ne se fait pas prier pour accepter mon offre, en précisant que de toute façon, ce serait à moi de la régaler, vu qu'elle n'a pas un rond sur elle. Je lui dois bien cela. Après tout, qui sait ce qui se serait passé si elle n'était pas intervenue. Je repense à sa tête qui se décompose quand je lui ai confié que l'homme était armé. Heureusement qu'elle n'avait pas en sa possession cette information, sinon elle n'aurait jamais volé à mon secours. Nous partons donc en direction d'un petit pub de la ville, et à peine installées, voilà qu'elle passe déjà commande. Visiblement, elle avait un grand besoin de s'hydrater à en juger par les deux énormes pintes qu'elle venait de demander au serveur. De mon côté, je vais rester soft et prendre une limonade. Je n'ai vraiment pas l'esprit à boire de l'alcool là tout de suite. Lorsqu'elle se présente à moi de façon un peu plus officielle qu'un attrapage de poignet, je ne peux m'empêcher d'avoir un petit sourire aux lèvres tout juste dissimulé. Ana, comme ma petite princesse. Cela signifie que dans quelques années, ma fille se transformera en une justicière consommatrice de substances illicites et de pintes de bière ? On va espérer que non.

- Merci encore Ana. Moi c'est Dalina. C'est drôle, tu portes le même prénom que ma fille, elle a six ans.

En attendant que le serveur nous apporte la commande, je me mets à parler de ma fille à Ana. J'ai un doute sur le fait que ça l'intéresse, mais de toute façon, elle n'a pas le choix de m'écouter pour l'instant étant donné que nos boissons ne sont pas encore arrivées. Ma relation était si fusionnelle avec ma fille, si incroyable pour son jeune âge, que je pouvais en parler pendant des heures avec passion et émotion. Mais aujourd'hui, je ne vais pas me lancer dans toutes les choses qu'elle a faite et qui m'ont amusé depuis qu'elle est née, sinon la grande Ana ne va pas supporter le coup. Sentant un léger désintérêt, je la question sur ce qu'elle fait dans la vie, son âge, où elle habite... C'est un peu intrusif, mais au moins ça permet de meubler avant que l'on puisse boire nos verres.

- Et puis d'ailleurs, d'où ça te vient ce courage et cette "grande bouche" ? J'adorerai avoir le même franc parler que toi.

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Feat @Dalina Mora

Ana attends ses bières de pied ferme, elle en profite pour se présenter. « Merci encore Ana. Moi c'est Dalina. C'est drôle, tu portes le même prénom que ma fille, elle a six ans. » « Ah ouais super... » Ca veut dire que je m’en fous au cas tu n’aurais pas remarqué. Bon, elle n’a pas remarqué apparemment puisqu’elle commence à partir en monologue sur sa gamine. Ana décroche au bout de deux secondes et demi et elle se met à scruter le bar à la recherche désespérée d’une meilleure compagnie. N’importe qui qui ne parle pas de son chiard, please !! L’italienne est à deux doigts de se dire que la bière ne vaut pas la peine de supporter le discours ébahie d’une maman épanouie. Elle est à deux doigts de juste se barrer du pub sans un mot. Mais Dalina a dû sentir son total désintérêt pour le sujet car elle lui demande : « Et puis d'ailleurs, d'où ça te vient ce courage et cette "grande bouche" ? J'adorerai avoir le même franc parler que toi. » Parler d’elle-même, ça Ana sait faire, elle se marre aux précautions que prend la jeune femme : « Tu peux dire « grande gueule » hein ! Voir même bien pire, t’es adulte, et c’est quoi l’avantage d’être adulte ? De pouvoir balancer des mitraillettes d’injures à la seconde sans être envoyée au coin... » Ce putain de coin, elle y a passé des heures. Ou plutôt, elle y a été assignée pour des heures et des heures mais n’y a jamais tenu plus de dix minutes d’affilé.

Les bières arrivent et la limonade aussi. Ana regarde le verre de Dalina et lui dit : « Franchement, si tu veux vivre un peu plus dangereusement, tu devrais déjà commencer par boire autre chose… T’as quel âge ? 10 ans et demi pour commander une limonade ? ». Elles vont s’asseoir à une table et Ana décide qu’elle va passer la soirée avec elle et lui apprendre à se lâcher, si elle admire vraiment la verve d’Ana, alors elle va avoir un avant-goût du mode d’emploi. Ana avale une grande gorgée de bière et commence : « Je dis s’que j’pense, c’est tout. Et j’m’en fous de ce que pensent les autres connards autour. » Elle parle fort et certains des connards en question se retournent et lui jettent un regard énervé. Elle adresse un doigt d’honneur général à l’assemblée : « Oui, vous êtes des connards ! ». Il y a des grognements, deux trois insultes fusent mais finalement ils retournent tous à leur bière ou leur discussion. « T’vois ? La plupart des gens sont des putains d’chiffes molles et si t’es assez sûre de toi quand tu les insulte, ils vont pas venir te chercher la merde... »

Ana boit encore une grande gorgée de bière et elle fait un geste du menton envers Dalina : « Vas-y, dis moi un truc méchant qu’tu penses de moi. Un truc qu’tu penses vraiment et mets-y de l’intention et des insultes, sois convaincante... ». Ana la regarde fixement dans l’attente de son intervention mais pour le moment rien ne sort de très convaincant. Il faut dire qu’on ne s’habitue pas à parler sans filtre en cinq minutes. Ana décide de l’aider : « Tu penses quoi d’mes fringues ? D’ma façon de parler ? Tu m’présenterai à tes parents ? Pourquoi ? Vas-y lâche-toi, t’arrivera jamais à me vexer... »

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@Anastasia Williams

Comment un petit bout de femme comme Ana peut avoir un tel caractère, une telle force ? On dirait qu'elle est totalement immunisée contre la peur. Elle dit ce qu'elle pense, elle fait ce qu'elle a envie de faire, et peu importe si ça gêne les gens qui l'entourent. Moi la première d'ailleurs. J'essuie une réflexion de sa part lorsqu'elle me voit siroter ma petite limonade tranquillement, mais aussi lorsque j'essaye de tempérer mon langage. C'est certain, elle doit penser que je suis une femme fragile, incapable du moindre excès, de la moindre folie. C'était mal me connaitre, mais je ne peux pas lui en vouloir. Sur les deux heures que l'on vient de passer ensemble, j'ai du en passer au moins une à pleurer toutes les larmes de mon corps. Il y a bien mieux comme première image à donner non ? Je suis complètement désarmée face à une personne ayant un comportement aussi innopportun, et les mots sortent difficilement. On n'est pas à l'abri que je prenne un coup de tête avant la fin de la journée.

- Nan mais je bois de l'alcool fort dès fois hein...

Une enfant. Je lui réponds comme si j'étais une enfant. Il est certain que mon âge est supérieur au sien, pourtant le rapport de force était clairement en sa faveur. Et pas qu'avec moi, mais aussi avec l'ensemble des personnes présentes dans la salle, venant de se faire trainer de connard par une "gamine" à la "grande gueule". Et Ana avait complètement raison, hormis deux ou trois protestations, les gens retournent à leurs occupations, ne souhaitant pas en découdre. C'est donc ça le secret ? Être celui ou celle qui braille le plus fort ? Concernant ma tutrice, on peut assurément dire qu'elle sait faire la poissonnière sans aucun problème. Et la conversation prend une tout autre tournure lorsqu'elle me demande de lui dire un truc méchant. Bizarre ce plan. Genre j'ai le droit de lui dire n'importe quoi ? Elle ne se vexera pas ? Ce n'est pas vraiment mon style la méchanceté gratuite. Mais devant son insistance, il fallait que je trouve quelque chose. Et je vois bien qu'elle essaye de m'aider en me proposant des pistes pour l'attaquer, mais cet exercice est vraiment compliqué. Après quelques petites banalités sans réel impact, je tente une autre approche. Sourcils froncés, je l'attrape par le col de son t-shirt et je tente de lui faire mon plus méchant regard.

- Fille d'unijambiste !

Visiblement, à en juger par l'air très surpris d'Ana, je viens de rater encore une fois le test. J'ai envie de pleurer à nouveau. Je suis fatiguée, je suis encore sous le choc de ce qui vient de m'arriver, et voilà que ma sauveuse se transforme en harceleuse. Alors oui, Ana tente de faire sortir de moi de la colère, de la rage, mais aujourd'hui, j'en suis totalement dépourvue. Quelles autres solutions j'ai, à part essayer encore une fois ? Aucune. Clairement, ce n'est pas le genre de personne qui se préoccupe de la vie des gens, encore moins de celle des inconnus. Tout en pensant à cela, je ressens une pointe d'agacement devant son insistance. C'est le moment ou jamais de capitaliser là dessus.

- Tes parents te haïssent à ce point pour que tu sois devenue une véritable emmerdeuse ?

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Feat @Dalina Mora

Ana est un vrai moulin à paroles pour ne pas changer ses bonnes habitudes. Pour chaque mot que Dalina prononce, Ana en déblatère une dizaine. En même temps, cela change de quelques instants plus tôt quand la première parlait de sa fille et ne s’arrêtait plus et qu’Ana ne répondait rien de peur de l’encourager. Et cette limonade, ça la fait marrer Ana et elle fait la remarque à Dalina. Ce n’est pas avec ce genre de boissons qu’il va lui pousser une paire d’ovaires en acier trempé. La jeune femme se justifie avec un ton enfantin : « Nan mais je bois de l'alcool fort dès fois hein... » « C’est super ça, tu veux une gommette ? » Le foutage de gueule d’Ana n’a pas de limite apparemment, en tous cas si cette limite existe, personne ne l’a encore trouvée.

Ana sent que ça va l’amuser de choquer cette maman et de la pousser un peu dans ses retranchements. Elle lui fait une petite démonstration d’insulte à la volée dans le bar juste pour lui prouver que tout le monde s’en fout et que personne ne viendra demander son reste. Puis, elle encourage Dalina à l’insulter, à lui dire un truc blessant. Les premiers marmonnements manquent franchement de conviction. Ana l’encourage encore et subitement, elle se fait attraper par le col et reçoit une insulte peu commune. Ana explose de rire et se dégage de l’emprise de la blonde : « Ahah ! 10 points pour l’originalité… Il est important de savoir se renouveler… M’enfin, s’pas s’que tu penses de moi en vrai ! Allez, insulte moi mieux que ça, merde ! ». Ana s’attend à se faire traiter de junkie, de cas social, de chieuse, de punk à chien ou de SDF… Mais ce qui sort de la bouche de Dalina est un peu plus spécifique. « Tes parents te haïssent à ce point pour que tu sois devenue une véritable emmerdeuse ? ». Tellement spécifique que, contre toute attente, Ana serre les dents et perd son sourire moqueur pendant une demi-seconde. Une micro expression qui traduit son ressenti mais qu’elle camoufle aussitôt par une grimace qui se veut comique : « Non, mais pas les parents, putain !Dalina, tu brûles les étapes… Les gens sont sensibles sur ce sujet là, tu vas te prendre des baffes si tu t’attaques à la famille !... »

Ana boit une grande gorgée de sa bière, si même elle est sensible sur le sujet des parents alors qu’elle est plutôt détachée de tout dans la vie, alors il ne faut pas s’aventurer sur ce terrain face au premier venu. Elle reporte son attention sur sa padawan et ajoute : « Le secret c’est d’être insultante, très énervante mais de jamais toucher une corde trop sensible, sinon faut apprendre à courir très vite… Et t’étais putain de lente tout à l’heure ! ». Il faut dire qu’Ana était une très bonne sprinteuse. Elle ajoute : « Faut être prête à t’barrer en courant à tout moment t’façons… Tu rencontres toujours plus con que toi à un moment donné. » C’est sur ce conseil très philosophique qu’Ana engloutit la fin de sa première pinte. Puis, elle observe les gens dans la salle à la recherche d’un nouvel exercice à faire faire à sa nouvelle cobaye du jour. Elle lui dit : « Tu vois le gars là-bas ? Celui qui est en plein rencard avec une pimbêche ? Va lui toucher le cul. » Voilà, pas plus d’instructions que ça, draguer de manière rentre dedans et n’avoir aucun respect pour les personnes autour, ça fait aussi partie de la façon d’être d’Ana. L’italienne doute que l’expérience continue bien plus loin, elle n’imagine pas une seconde la blonde face à elle exécuter ce nouvel exercice. Tout le monde n’est pas équipé pour semer le chaos.

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@Anastasia Williams

Oups. Visiblement j'ai été un peu trop loin dans mes paroles. Pas concernant l'unijambiste, mais plutôt la partie ou j'attaque ses parents. En même temps, la badasserie, ça ne s'apprend pas en quelques minutes. C'est un véritable concept de vie. Heureusement qu'Ana est là pour veiller à mon apprentissage, et même si je vois à sa réaction que mon attaque ne lui plait vraiment pas, elle reprend très vite ses esprits pour m'expliquer qu'on ne peut pas tout de suite attaquer les parents de quelqu'un, c'est un domaine bien trop sensible pour un tas de gens. D'accord, aucun problème, je note cela dans un coin de ma tête pour plus tard. Et aussi, conseil très sensé, celui de savoir courir vite, très vite, au cas ou les choses tournent mal. Ana en profite pour me porter un petit tacle glissé sur ma vitesse de course de tout à l'heure. Bizarrement, au lieu de me fermer et repartir dans une spirale négative, je souris. Finalement, je passe plutôt un bon moment en sa compagnie. Rapidement, j'envoie un sms à Santiago pour lui demander d'aller chercher ma fille au centre de loisirs et de s'en occuper ce soir. Très réactif, mon frère me répond qu'il est d'accord. Si ça c'est pas un amour, je ne sais pas ce que c'est. Libérée de mes obligations familiales, je suis enfin prête à poursuivre mon apprentissage. Gueuler plus fort que les autres, d'accord. Ne pas tout de suite viser les parents, d'accord. Quelle est la prochaine étape ? Euh, tu est certaine de toi Ana ? Voilà que maintenant, elle souhaite que j'aille briser le rencard d'un couple situé au bar, en train de discuter...

- Euh... C'est super délicat à faire, mais je vais quand même essayer. Si ça tourne mal, tu me défends hein ?

Je vois Ana sourire, ne sachant pas vraiment ce qu'elle compte faire. Mais bon, si je veux apprendre à être une dure à cuire, il faut que je m'en donne les moyens, alors allons y. Je m'avance, la tête bien haute, les poumons gonflés à bloc, tout va bien se passer. En fait non, je risque de mettre le bazar, mais il ne devrait pas y avoir de conséquences si j'applique à la lettre les conseils déjà donnés. Une fois arrivée au niveau de l'homme, je sens mon bras partir vers son postérieur, afin d'y déposer une douce carresse. L'air de rien, j'attends que le barman vienne me voir afin de commander un autre verre, un alcool fort cette fois. C'est le moment où l'homme me regarde avec de grands yeux, et me fait un très large sourire. Visiblement, ce n'est pas du goût de la nana qui commence à m'invectiver. Un peu désemparée, je cherche du soutien dans les yeux d'Ana, qui préfère les ouvrir très grand, comme pour me dire de vite répondre. Cherchant un peu mes mots, je lui balance le premier truc qui me vient à l'esprit.

- Dis donc, il y a pas écrit ton nom sur ses fesses, alors je les touche si je veux, OKAY ?

J'ai du le dire un peu fort, je sens des dizaines de paires d'yeux braqués sur moi. C'était peut-être pas une bonne idée cette histoire...

On tente les dés !:

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'dé action' :
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Be a Badass

Feat @Dalina Mora

Ana ne parie pas un kopek sur la blanc-bec propre sur elle qui se tient face à elle. Elle est persuadée qu’elle vite prendre peur et décider de rentrer auprès de sa fille chérie. Mais pourtant, surprise : « Euh... C'est super délicat à faire, mais je vais quand même essayer. Si ça tourne mal, tu me défends hein ? ». Ana lui fait un sourire encourageant, bien sûr qu’elle la défendra sa petite apprentie, c’est que cette soirée devient vraiment hilarante ! « Je couvre tes arrières, petite padawan ! ». Dalina se lève et se dirige vers le bar, vers le fameux fessier qu’Ana lui a indiqué. Va-t-elle le faire ? Ou va-t-elle se dégonfler tel un soufflé raté ? Ana observe la scène avec beaucoup d’intérêt, c’est bien plus divertissant qu’une soirée à mater Netflix.

La main est sur le cul, je répète la main est sur le cul. Mayday Mayday, la collision est imminente. Abort the mission, ABORT ! Ana n’y avait pas cru un seul instant jusqu’à ce qu’elle le voit de ses yeux. Le gars a l’air d’apprécier, il faut dire que Dalina est une belle femme, plus belle que le laideron qu’il se tape à ses côtés. Et en parlant de laideron, celle-ci a repéré le petit jeu qui se jouait dans son dos. Elle commence à crier sur Dalina, Ana ne va pas voler à son secours aussitôt, sinon l’exercice perd tout son intérêt. Elle lui fait les gros yeux et des coups de menton dans le vide pour la pousser à se défendre. « Dis donc, il y a pas écrit ton nom sur ses fesses, alors je les touche si je veux, OKAY ? » Ana se met à rire bruyamment, elle a de l’avenir cette petite. C’est une répartie classique mais qui fait toujours son petit effet. Ça aurait pu clouer le bec de la nana en face, mais elle hausse d’un ton et commence à insulter la petite protégée d’Ana. Bon c’est déjà pas mal pour une première épreuve du feu. Ana regarde sa bière et en avale la moitié cul sec avant de s’élancer, verre à la main pour rejoindre la rixe.

Elle se plante à quelques centimètres de celle qui s’énerve contre Dalina et la fixe d’un air menaçant : « T’as un problème avec ma pote ? T’as qu’à pas exhiber le joli cul de ton mec en public comme ça s’tu veux pas qu’il arrive des bricoles ! ». Ana cherche la merde, elle s’amuse de retourner contre la gent masculine toutes ces remarques que se prennent normalement les femmes. Ces fameuses injonctions à ne pas s’habiller trop court, ne pas sortir seule, ne pas boire, ne pas passer par tel ou tel quartier... Sans quoi, on n’a pas le droit de se plaindre de se faire agresser. La nana ne se calme pas, mais elle tourne sa colère vers Ana. Une pluie d’insultes vient la rafraîchir et Ana décide de rendre la pareille. Elle jette un regard désolé à sa pinte et le vide aussitôt sur le crâne de la nana qui reste paralysée par le choc pendant quelques instants.

« Viens, c’est le moment de travailler ton sprint. » Elle attrape à nouveau le poignet de Dalina et elles s’enfuient du bar en riant. « Tant pis pour ton whisky, on va aller en boire un ailleurs... » Elles entendent des cris dans leur dos mais ils s’estompent bien vite, personne ne les poursuit mais Ana n’était pas prête de remettre les pieds dans ce pub. Elle s’en fiche, elle est morte de rire Ana : « Putain, t’as une paire d’ovaires finalement ! J’vais pouvoir faire quelque chose de toi, ma p’tite Dali ! ». Elle lui ébouriffe les cheveux sans considération aucune pour un éventuel brushing et leurs pas les mènent jusqu’à la voiture toute pourrie et cabossée d’Ana. « J’ai du whisky là-dedans… Bon j’aurai pas d’glaçons par contre… Ça te dit ? » Il faut avoir envie de rentrer dans ce tacot qui sent les pieds, elle n’a même pas encore viré toutes ses affaires du temps où elle vivait là-dedans, elle ne s’est pas encore vraiment habituée à avoir un toit Ana. Elle ne s’est pas habituée à avoir un loyer non plus d’ailleurs, ses colocs allaient devoir attendre un peu avant qu’elle participe aux frais.

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@Anastasia Williams

Je suis en panique totale. Cette nana est en train de m'envoyer tout un tas de réflexions au visage, toutes aussi fleuries les unes que les autres. Et mon corps est planté là, raide comme un piquet, incapable de prononcer le moindre mot pour amorcer un semblant de défense. Finalement, après quelques secondes peu agréable, c'est Ana qui vient à mon secours, utilisant la même technique que son adversaire, à savoir ouvrir bien grand sa bouche et ne pas se laisser impressionner. L'échange est assez incroyable à vivre, chacune des deux femmes campent sur leurs positions. C'est le moment que choisi ma tutrice pour renverser le reste de sa bière sur la tête de l'ennemi. Et dans ce petit moment de latence, je la sens à nouveau m'attraper le poignet et nous partons encore en sprit, fuyant le bar sans même payer nos consommations. Tant pis, je reviendrai une prochaine fois pour régler l'addition, c'est normal. Ana est morte de rire, pliée en deux par la situation. Où est passée la femme qui fait la gueule et qui a envie d'en découdre avec le monde entier ? En tout cas, elle est partie, laissant sa place à une femme bien plus décontractée, pleine de vie, ayant envie de faire tout un tas de choses répréhensibles. En y réfléchissant bien, il parait évident que je refuserai que ma fille ait ce genre de fréquentations. Mais bon, moi je suis une adulte non ? Je suis capable de prendre mes propres décisions, faire mes propres choix.

Notre course nous amène devant la voiture d'Ana. Une vieille voiture cabossée de partout, et qui visiblement à un certain nombre de bornes au compteur. Elle me propose de nous y installer, pourquoi pas après tout. De toute façon, il faut bien récupérer un peu avant de se lancer dans une nouvelle quête d'un bar dans lequel on se fera très probablement virer. La nouvelle consigne adoptée était simple. Aucune retenue, aucune limite. Etre avec cette femme me donnait une énorme confiance en moi, et je ne saurais pas expliquer pourquoi. C'est pour cela que je voulais tester jusqu'où Ana pouvait m'emmener. A l'heure actuelle, c'est sur le siège passager de sa voiture, bouteille de whisky dans la main. Il y a pas de glaçon, pas de quoi le couper, alors il va falloir le boire comme ça...

- A la tienne Ana !

J'ingurgite plusieurs gorgées de ce whisky bas de gamme. Le genre d'alcool que l'on achète quand on a pas une thune mais qu'on souhaite quand même se mettre la tête à l'envers. Le liquide m'arrache la gorge, et après avoir fini mon tour de picole, je me mets à tousser comme une dératée tellement je sens mon oesophage irrité. La vache, il tape vraiment son whisky là. Ce coup de massue sur la tête commence à me faire perdre sensiblement ma lucidité, il va falloir que je modère ma consommation, sinon je vais me retrouver dans un très sale état.

- C'est bon t'as fini de boire ? On va au bar maintenant ? J'ai hâte de relever ton prochain défi.

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Be a Badass

Feat @Dalina Mora

Leur course effrénée les mène au tacot d’Ana et Dalina accepte d’y poser ses fesses pour quelques instants et d’y déguster un whisky bas de gamme et pas frais. « A la tienne Ana ! » « A l’ivresse, Dali, à l’ivresse ! Car il n’y aura aucun plaisir à boire cette pisse ! » s’esclaffe-t-elle en désignant la bouteille de whisky. Elle est bien consciente que c’est imbuvable, mais elles ne cherchent qu’à s’enivrer et c’est le principal. Elles boivent à la bouteille à tour de rôle. Daline grimace après chaque gorgée, Ana est presque attendrie. Elle a l’impression d’avoir une petite sœur, bien que Dalina soit plus vieille qu’elle. Elle aurait aimé ne pas être la cadette, avoir une petite sœur ou un petit frère. Elle aurait été une bien meilleure grande sœur que ses cons de frères et sœurs ne l’avaient jamais été pour elle. En tous cas c’est ce qu’elle se disait à cet instant en y pensant.

Elles restent là à boire pendant de longues minutes, elles ne parlent pas beaucoup, pas de choses intéressantes en tous cas. Elles font un concours de boisson en somme, une activité tout à fait saine à faire avec sa petite sœur spirituelle. C’est Dalina qui brise cet instant en suggérant : « C'est bon t'as fini de boire ? On va au bar maintenant ? J'ai hâte de relever ton prochain défi. » Ana ne peut retenir un rire franc, elle commence à être saoule et la femme face à elle ne cesse de la surprendre : « Mais c’est qu’t’en redemandes ! T’es insatiable, petite padawan ! ». Ca sera son surnom officiel, d’ailleurs Ana attrape son téléphone : « Attends, tant qu’j’suis pas trop bourrée, avant qu’j’oublie. Balance ton numéro... » Elle prépare l’entrée : Nom : P’tit padawan. Peu importe ce qu’il adviendra plus tard, peut-être ne se recroiseront-elles jamais mais elle restera sa padawan d’un soir. Ana n’a pas vraiment intellectualisé la chose, elle n’a pas réfléchi au fait que son tutorat puisse être bénéfique à la jeune femme, lui donner confiance en elle, même soigner des traumatisme. Ana, elle agit et c’est tout. Quelque chose la fait rire? Elle le fait. Mais elle sent bien que Dalina est en train de tirer parti de leur temps ensemble, qu’elle se transforme. Est-ce que c’est une bonne chose ? Ana ne va pas émettre de jugement à ce sujet, elle se rend simplement compte de la grande influence qu’elle a sur elle.

« Ok, ok… Viens on va s’trouver un autre QC d’où se faire virer. » Elle referme sa voiture et les revoilà parties dans les rues sombres de Brisbane. Elles titubent un peu, surtout Dalina. Courir sera moins aisé cette fois si elles s’attirent encore les foudres d’une nouvelle personne. Elles arrivent devant un bar et Ana pousse Dalina devant. Il y a un videur qui a l’air pas commode et il est en train de refouler des gens car ils sont déjà saouls. « De l’assurance, un brin d’insolence, et surtout aies l’air sobre. Nouvelle épreuve, padawan ! »

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@Anastasia Williams

Il est clair que nous étions dans un état d'ébriété de plus en plus avancé. Mais, dans un éclair de lucidité, Ana note mon numéro de téléphone dans son répertoire. Visiblement, elle a décelé un potentiel cachée chez moi. Et, de par ce geste, elle exprime aussi le fait qu'elle passe également un bon moment avec moi. Et ben, si on m'avait dit que ce soir, j'allais finir dans une épave, à boire du whisky dégueulasse en me transformant en femme fatale, je ne l'aurais absolument pas cru. Puis il est l'heure de se mettre en quête d'un nouveau lieu où exprimer notre créativité. Enfin, surtout la sienne. L'alcool ayant un effet complètement désinhibant sur moi, j'explique à Ana que l'on irait bien plus vite avec un Nimbus 2000. Elle me regarde avec de grands yeux, et à cet instant, j'ai l'impression qu'elle ne voit pas trop où je veux en venir.

- Tu es une sorcière Ana.

Puis je pars dans un fou rire terrible, consciente du ridicule de la scène. En même temps, j'ai l'esprit tellement peu clair que plus rien de semble pouvoir me gêner. Après quelques minutes de marche, nous arrivons à destination, et quand même, je garde en tête que si on savait transplaner ou si on avait trouvé un portoloin, on aurait mis beaucoup moins de temps. Ma mission, si je l'accepte, et je vais l'accepter, c'est de convaincre le troll de l'entrée de nous laisser passer. Ce qui devrait être une mission tout à fait possible si j'étais restée sobre, ou si j'avais pu mettre la main sur ma fichue cape d'invisibilité. Sauf que là, je sens que la terre bouge sous mes pieds, ce qui altère mon équilibre. Devant cet homme, je chuchote à Ana qu'en lui lançant un Avada Kedavra, nous pourrions entrer sans aucune difficulté. Visiblement, elle ne semble pas vouloir partager le même délire. Tant pis, je me lance. Après quelques minutes de négociation, il décide de nous laisser entrer, et, mon charme caché ayant fonctionné (ce qui est très rare), le videur nous paye également une tournée de shooters. Super, on va pouvoir s'installer au bar et boire ces offrandes. Cinq shots chacune, ça devrait le faire. Par contre je n'ai aucune idée de comment va se passer la suite après avoir absorbé tout cela. Peut-être qu'une petite bièraubeurre aidera à éponger tout ça. Après avoir consommé les deux premiers, je me retourne vers Ana, lui expliquant que j'ai une révalation à lui faire.

- J'vais te dire Ana, toi t'es clairement une Serpentard. T'as trop une mauvaise influence sur la naïve Serdaigle que je suis. Je vais devoir te jeter un sort !

Récupérant une paille qui traine par là, je me lève de la chaise du comptoir, pour bien ancrer mes pieds dans le sol. Puis je pointe ma baguette magique vers Ana, et d'une voix très sûre, je me lance.

- STUPEFIX !

Le résultat des dés:

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'dé action' :
Be a badass - Dalina AAO1L5H

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