Elle a envie de sortir, de se défouler Jill. Elle ne sort pas dans un bar, et pour une fois elle ne passe pas son après midi avec Pete. Elle a décidé d’aller faire de la boxe, elle en a bien besoin. Elle a beaucoup de rage en elle qui ne demande qu’à sortir. Elle va aller enfiler ses gants, et se défouler sur les sacs de sable ou sur les gens qui seront assez con pour lui demander de monter sur le ring. Elle pourrait casser quelques mâchoires et deux ou trois nez pour se défouler. Entendre les os qui craquent c’est le genre de chose qui peut la calmer.

Elle entre dans la grande pièce, il y a quelques personnes mais elle ne s’en préoccupe pas encore. Elle pose ses affaires, a déjà enfilé sa tenue de sport et est prête à commencer. Elle risque d’avoir des tonnes de courbatures aux bras, mais c’est nécessaire. Elle a besoin de faire de l’exercice. Elle a des restes de son ventre de grossesse, et des kilos qui sont restés sur ses hanches. Elle déteste ça, elle n’a jamais eu besoin de faire du sport pour garder son corps parfait, mais apparemment la grossesse en a décidé autrement. Elle grogne en voyant que ses affaires lui vont bien moins qu’avant. Elle souffle et part chercher des gants de boxe dans dans un coin. Elle regarde tout autour d’elle, cherche un endroit où être plutôt seule pendant de très longues minutes. Et elle aperçoit Ariane dans un coin de la salle. Elle lève les yeux au ciel, elle n’avait pas besoin de la voir elle. Leurs rapports sont tendus depuis qu’elle est Levi ont divorcé. Elle a fait du mal à son cousin, et Jill a toujours du mal à voir qu’on fait du mal à son entourage. Elle se tourne mais elle sait que la rousse l’a vu et elle l’entend qui s’approche. “Trouve toi un autre endroit sinon je trouve des électrodes pour t’électrocuter dans moins de 5 minutes.”


@Ariane Parker

“Trouve toi un autre endroit sinon je trouve des électrodes pour t’électrocuter dans moins de 5 minutes.” le soupir que je lâche et qui lui est entièrement dédié n'augure absolument rien de bon. « Calme-toi j'venais pas pour toi mais ça fait toujours plaisir de voir que tu vas bien. Les jumeaux sont nés? » ma voix est condescendante au possible, tout l'est vraiment, entre mes mots qui piquent presqu'autant que mes regards courroucés, et mes gestes qui sont de plus en plus brusqués. Parce que non, je venais pas pour elle, je venais pour récupérer un des sacs qui traînent dans son putain de petit coin isolé, coin où on entasse les poches de sable et autre surfaces sur lesquelles cogner en surplus pendant les heures de boxe libres. Là, elle arrive pile dans un cours de groupe et là, elle sait pas du tout à quel point elle me fait chier à croire encore une nouvelle fois les yeux brillants et la bouche en coeur que le monde entier tourne autour des McGrath.

Évidemment qu'il m'a fait passer le mauvais rôle sur les épaule, son cousin, évidemment que c'est moi la méchante qui lui a brisé son pauvre p'tit coeur et pas l'inverse. Qu'elle reste avec sa tête bourrée de conneries Jill, où l'autre il est blanc comme neige. Qu'elle pose pas de questions à savoir à quel point ça m'a fait chier de m'être retrouvée sur la touche dès le moment où l'égo de merde de Levi a décidé de lui faire couper tout contact avec qui que ce soit - et sûrement elle, y compris. Lui qui se croit si fort et si invincible que de demander un peu d'aide de même la seule et unique personne qui est restée à son chevet à rien foutre de plus que le supporter, le soutenir et l'encourager pendant un an lui semble trop déjà. Ouais, finalement, quand je laisse Jill de côté pour retourner me placer sur le ring là où la classe débute, c'est là où ça se confirme que de venir à la boxe ce matin était particulièrement une bonne idée.

Elle était là pour se défouler, pas pour s’énerver encore plus alors que son regard croise une rousse qu’elle n’a pas vu depuis quelques temps et qu’elle n’avait pas envie de revoir tout de suite. C’est une maman ours Jill, elle ferait tout pour sa famille et Ariane a fait du mal à Levi. Elle l’a quitté, elle l’a laissé alors qu’il est malade et Jill a dû se retenir pour ne pas aller la voir directement et la noyer dans l’océan. Elle n’a pas eu la version de la rousse, n’a pas eu envie de lui demander quoi que ce soit. Et, ce soir, elle avait vraiment besoin de taper dans des trucs. Peut-être que finalement elle va taper dans des gens, et plus particulièrement dans une personne qui se rapproche un peu trop d’elle. Elle souffle, elle menace et bien évidemment Ariane réagit à peine. Comment peut-elle être aussi calme ? Aussi désinvolte ? Jill bouillonne de l’intérieur et ça se voit, elle n’a pas envie de la cacher.  

« Calme-toi j'venais pas pour toi mais ça fait toujours plaisir de voir que tu vas bien. Les jumeaux sont nés? »
“Je peux pas dire la même chose tu m’en voudras pas ?”
Son ton est excédé, elle se fiche de savoir si elle va bien, c’est bien la dernière chose qui la préoccupe. Ses dents se serrent et elle enfile ses gants. Si Ariane se prend un coup c’était qu’elle était juste trop près, mais elle lui laisse quelques minutes, l’occasion pour elle de s’éloigner tant qu’il en est encore temps. “Ca se voit pas ?” Elle a pas plus bête comme question ? Je n’ai pas envie de parler des jumeaux, j’ai juste envie de frapper.

Elle s’éloigne la rousse et Jill pince les lèvres. C’est tout de même une occasion en or de se venger et de venger son cousin pas vrai ? Alors la voilà qui se greffe au groupe qu’elle n’était pas censée rejoindre mais elle le fait quand même. Elle est à côté d’Ariane et elle suit les premiers mouvements. Tout se passe bien jusqu’au moment où elle se tourne un peu trop pour balancer sa droite et que son poing fini par tout hasard en plein dans la mâchoire d’Ariane. “Oups ?”

Qu'elle parle, j'en ai absolument rien à foutre. Sa tête me fait juste penser à celle de son cousin, et pour l'heure, autant l'un que l'autre sont à même de justifier tous les coups que prendront les adversaires du jour qui auront le malheur d'être foutus sur le même ring que moi.

Adversaires qui se résument à un seul, une seule, plutôt. Elle cogne et elle lâche un oups qui a la particularité de lui offrir la première place directe, tout au top de ma liste de gens à qui péter chacune de leurs dents me semble être quelque chose d'aussi jouissif que de nécessaire. Levi est second, l'univers en entier troisième. Et si elle se pensait bien fière à étaler son accouchement y'a peu elle pourra pas se cacher derrière le fait qu'elle est mère maintenant si je finis par simplement la tuer pour passer un message que moi-même j'ai pas envie de me faire chier à expliquer.

Le coup part, bien plus sèchement que celui qu'elle a lâchement renvoyé contre mon visage ou contre mon torse ou contre j'sais même pas quoi, c'est pour dire à quel point elle sert à rien. Elle et son air épuisé, elle et ses cernes de mille pieds. Elle peine à vivre sa vie la conne, qu'elle vienne pas tenter de me montrer comment vivre la mienne quand un second coup part. L'un était allé direct dans sa gueule, l'autre d'après dans son ventre - mais ouais, t'inquiète pas l'arbitre, j'ai fait au-dessus de la ceinture t'as vu comment je suis les règles.

Qu'elle reprenne son souffle, qu'on lui donne de l'air, qu'elle fasse genre la victime, ils adorent ça dans leur famille de toute manière. Avoir tous les projecteurs braqués sur eux, pauvres petits oiseaux brisés incapables de survivre dans le monde parce que justement le monde entier leur en veut tellement blablablablabla-  « Oups? » c'est ça qu'il faut dire, n'est-ce pas? Quand on cogne, quand on frappe, quand on la fout à terre maintenant, d'un pied fourbe qui passe derrière son mollet.

Elle rage Jill, parce que rien ne va dans sa vie, même pas sa famille. Elle voit rouge quand c’est Ariane qui apparaît à côté d’elle. Elle voit Ariane et elle pense à Levi, elle n’a pas eu de nouvelles depuis des semaines, voir même des mois. Depuis que la rousse a décidé de le quitter et de le briser sans aucune explication. C’est à cause d’elle si Levi a disparu de la circulation, et elle est obligée de lui en vouloir pour ça. Elle ne voit rien Ariane, il n’y a que son avis et son bonheur à elle qui compte, elle ne se sent vraiment pas concernée par sa disparition ? Comment peut-on être aussi affreuse ? Jill pense, Jill rage et lance des coups dans le vide jusqu’à ce qu’un parte malencontreusement vers la jeune femme qui était à côté d’elle. Elle serre les dents, elle ne sait pas comment elle va réagir et pourtant elle a besoin de ressentir quelque chose. Elle a besoin de prendre des coups et d’en donner, et de mettre tous les malheurs du monde sur le dos de celle qui se tient à côté d’elle.

Jill se prend un coup, puis deux, puis elle a arrêté de les compter quand son souffle s’est coupé et qu’elle est tombée au sol. Elle oublie la douleur, elle ne pense qu’à la sensation de colère et l’adrénaline qui prend possession de son corps. « Oups? » Connasse. Elle tape au bon endroit sur le genoux de la rousse pour qu’elle soit déstabilisée, un autre coup et Ariane se retrouve elle aussi sur le dos, au sol et Jill passe un genoux de chaque côté de son torse et ses mains enserre son cou. “Qu’est ce que tu cherches ? Tu devrais la fermer et assumer tes conneries.” C’est elle la fautive, et elle la déteste de tout son être Jill. “Les combats c’est sur le ring et dans les règles !” Elles se font reprendre mais Jill ne desserre pas son emprise, elle ne détourne même pas les yeux vers le professeur qui ne semble pas apprécier leur corps à corps. “C’est de sa faute.” Et elle peut mettre des tas de choses dans cette phrase.  

Qu'elle les cumule les coups, qu'elle les additionne les attaques. Elle a absolument aucune chance de sortir d'ici sans une dent en moins ou sans un doigt cassé, et mon fun pur et dur maintenant, il est strictement d'imaginer ce que je vais lui bousiller en premier. Ce qui y passera sans que jamais je m'en veuille d'avoir vidé mes nerfs sur elle à défaut de pouvoir l'avoir fait sur son égoïste de cousin. Ils sont tous comme ça dans leur famille de toute faon, ils font tous genre qu'ils pensent aux autres et qu'ils se sacrifient pour le monde en entier et qu'ils sont si bons et si forts et si fiers en équipe les cons ; ouais bah j'ai toujours détesté les équipes, j'ai toujours été bien meilleure à bosser en solo.

La preuve se fait d'un coup sur sa gueule et d'un autre dans son ventre vide, d'un dernier qui la pousse par terre. Et évidemment qu'elle est traître la conne, évidemment qu'elle sait rien faire de plus que de jouer les lâches à même pas se relever, à me foutre au sol à son tour. Typique de son clan de merdeux. Elle sert à rien comme Levi, ils sont que des raclures de n'importe quoi bien pâles qui se confondent. Et si Jill se donne l'impression d'être douée et d'être bonne au combat d'un simple geste d'hypocrite comme ça, ça confirme seulement qu'elle a bel et bien que des gènes de McGrath, des gènes que je brulerais en un claquement de doigt.

“Qu’est ce que tu cherches ? Tu devrais la fermer et assumer tes conneries.”
« Dis ça à ton cousin. »

Ah ouais, elle parle toujours? Ça veut dire que je lui ai pas fait suffisamment encore assez mal ça, ça veut dire que je peux profiter de sa proximité au sol pour viser ses hanches et son dos, pour frapper partout où y'a de la peau ou du semblant de. Sans la gravité, le "dessous de la ceinture" est très, très, trèèèèès relatif selon moi. “Les combats c’est sur le ring et dans les règles !” gnagnagna va te faire foutre, le prof-arbitre. “C’est de sa faute.” gnagnagna va te faire foutre, Jill.

Et va te faire foutre, Levi. « Ça aussi. » qu'elle pourrait lui dire.
Qui s'applique à elle à 100% en l'instant, autant qu'à lui.

Elles finissent au sol et ce n’est pas étonnant. Jill la frappe et se fait frapper en retour. C’est donnant donnant, la meilleure manière de communiquer non ? Les coups. Jill a souvent fonctionné comme ça, avec beaucoup de monde. Et même après une grossesse et un accouchement elle continue sur sa lancée. Si vous écoutez une personne censée, elle vous dira que la violence n’est pas un bon moyen de régler ses problèmes, si vous écoutez Jill, elle vous dira que c’est indispensable pour qu’une relation soit saine. La preuve que rien ne se passe normalement chez la jeune femme, tous ses fonctionnements sont malsains et visent à la destruction. Comme une malédiction sur sa vie depuis le jour de sa naissance. Mais elle aime ça Jill, c’est quelque chose qui fait partie d’elle depuis toujours et qu’elle ne voudrait jamais perdre. C’est une partie d’elle qu’elle n’abandonnerait pour rien au monde. Elle sera toujours spéciale, toujours étrange. Cet électron libre qui en a terrifié plus d’un depuis toutes ces années.

Mais Ariane n’est pas terrifiée elle, parce qu’elle est du même genre la rousse. Parce qu’un coup donné est un coup rendu et qu’elles ne savent pas vraiment pourquoi elles sont en train de se taper dessus au lui de frapper sur Levi qui a coupé les ponts avec le monde entier avant de disparaître du jour au lendemain. Elle fronce les sourcils en écoutant les mots de la rousse, elle a juste envie de lui envoyer un nouveau coup en pleine figure pour qu’elle ne soit plus jamais en capacité de parler. « Dis ça à ton cousin. » “Va te faire foutre.” Elle n’a pas d’autre mot pour lui faire comprendre qu’elle sait que c’est entièrement de sa faute. “C’est de sa faute si tu t’es barrée alors qu’il est malade ?” Elle serre les dents et jette un regard noir à l’homme qui hurle pour qu’elles se séparent. Si elles se battaient dans les règles ça serait bien moins drôle.

« Ça aussi. » “Ca sert à rien de la jouer innocente.” Parce qu’elle ne veut pas le croire Jill, elle ne peut pas croire que c’est Levi qui est à l’origine de tout ça, que c’est lui qui a pris toutes ces décisions de son plein gré et qu’elle n’a pas de nouvelles uniquement parce qu’il ne veut pas en donner. Elle ne sait pas vivre sans les membres de sa famille Jill, et elle est terriblement blessée qu’il sorte de sa vie sans donner de nouvelles. C’est de la faute d’Ariane, il n’y a pas d’autre solution possible.

“Va te faire foutre.” pareillement. “C’est de sa faute si tu t’es barrée alors qu’il est malade ?” si seulement.
« C'est de sa faute s'il est seul ouais. »

J'ai pas de temps à perdre avec un(e) autre McGrath. Le seul qui passe encore c'est Swann, ça sera toujours Swann. Il détone de leur famille de merdeux et du reste et pas seulement parce qu'il a pas grandi avec eux, mais juste parce qu'il est le seul de la bande avec un minimum de colonne vertébrale. Les autres font juste se renvoyer la balle, se vanter de leur malédiction de bâtards et se complaire là-dedans. Ennuyant. “Ca sert à rien de la jouer innocente.” et c'est à moi, qu'elle dit ça? Je rigole là, franchement, déçue qu'elle frappe comme une conne et ait pas réussi à me faire saigner au moins un peu pour que je lui crache au visage. Cette déception complète qu'ils sont tous lorsqu'ils sont alignés sagement sous leur arbre généalogique. « T'en fais pas, y'en a un qui joue les innocents parfaitement pour nous tous. » qu'elle prenne son blâme à lui, un peu aussi. Mais non bien sûr que non, il est la victime le gars, le rôle lui sied à merveille.

« Vous êtes tous pareils dans votre famille de merdeux. » ça part tout seul, comme l'attaque qui vient avec. On tente de nous séparer mais c'était sans calculer le regard noir que je lance à qui que ce soit se rapproche de nous dans un rayon trop proche pour sa propre sécurité. Meilleure chance la prochaine fois. « Tu le mérites bien ton cousin. » et lui, il mérite de recevoir le même traitement qu'il m'a infligé. L'ingrat d'égoïste qui pense juste à ce dont il a l'air, à ce qu'il renvoie comme image avec son égo de petit prince des bas fonds. J'ai assez donné, autant pour elle que pour lui. « Tu lui diras la prochaine fois que vous vous verrez à faire des plans pour garder l'univers en entier loin de vous et de votre ego d'enfoirés. » au point où là, juste là, je décide d'un bond que le combat est fini. Fait chier, j'aimais vraiment le prof ici ; mais si Jill a décidé de marquer son territoire dans les parages je regrette pas une seule seconde de jeter mes gants à ses pieds et de faire volteface dans l'élan.

Jill est enragée, elle déteste voir cette rousse en face d’elle. Elle a l’air bien trop heureuse dans sa vie. Elle a détruit Levi. Et Jill doit remettre toute sa frustration sur quelqu’un, il faut bien un fautif dans cette histoire, et Ariane et le bouc émissaire parfait. Elle la déteste, elle la déteste autant qu’elle déteste le fait que Levi soit sorti de sa vie et n’ait plus jamais donné de nouvelles. Elle ne sait même pas où il est passé. Ca la rend folle et elle avait besoin de frapper dans quelque chose pour tenter de vider toute cette rage et cette incompréhension. Ariane était là au mauvais endroit au mauvais moment. « C'est de sa faute s'il est seul ouais. » Elle fronce les sourcils. “C’est toi qui es partie.” Ce sont les dernières choses que Levi a bien voulu lui dire.

« T'en fais pas, y'en a un qui joue les innocents parfaitement pour nous tous. » Qu’est ce qu’elle essaie de lui dire ? Jill la regarde dans les yeux, toujours aussi énervée. Comment est ce qu’elle peut dire des choses pareilles sur Levi ? Comment est ce qu’elle peut faire croire que c’est lui le fautif dans toute cette histoire alors qu’elle est partie quand il était au plus mal ? « Vous êtes tous pareils dans votre famille de merdeux. » “Je t’emmerde !” Jill n’a jamais été comme le reste de sa famille, elle a toujours été l’erreur, celle qui ne ressemblait à personne et qui n’aurait jamais dû porter McGrath comme nom de famille. Un peu comme l’est Levi. « Tu le mérites bien ton cousin. » Elle serre les dents et reste derrière la rousse qui semble vouloir partir. Jill ne comprend pas ce qu’il se passe, elle ne sait même pas quelle est la version d’Ariane. Mais la Parker ne semble pas vouloir expliquer à Jill ce qu’il se passe dans sa tête. « Tu lui diras la prochaine fois que vous vous verrez à faire des plans pour garder l'univers en entier loin de vous et de votre ego d'enfoirés. » “C’est toi l’ego d’enfoiré !” C’est la pire de toutes. “Tu l’as quitté pour quoi ? Parce que t’en avais marre de traîner dans les hôpitaux ou parce que le fait qu’il soit malade ça t’empêcher de te barrer quand tu le voulais ?” Elle en a des questions Jill, elle hurle, et elles attirent tous les regards dans la salle. Ils ont mis pause au cours et même l’entraîneur ne sait pas quoi faire de plus. “Je t’ai accueilli comme une soeur, et t’en as rien eu à foutre.” Parce qu’elle est aussi vexée de voir que personne n’a pris le temps de lui expliquer ce qui c’était passé.

“C’est toi qui es partie.”
“Je t’emmerde !”
“C’est toi l’ego d’enfoiré !”
“Tu l’as quitté pour quoi ? Parce que t’en avais marre de traîner dans les hôpitaux ou parce que le fait qu’il soit malade ça t’empêcher de te barrer quand tu le voulais ?”
“Je t’ai accueilli comme une sœur, et t’en as rien eu à foutre.”

Ouais, crie, gueule bien. Attire l’attention que sur toi et ta famille, faites tous bien pitié comme c’est toujours le cas. Quand ma silhouette se détourne et que mon regard est noir vers elle, c’est très vrai que j’en ai rien à foutre, qu’elle m’ait traitée comme une sœur ou pas du tout. J’ai jamais rien demandé, ni à elle ni à Levi. Et voilà qu’aujourd’hui c’est avec le plus grand des soulagements que je ferme le livre qui les concernait tous.

« C’est lui qui m’a montré la porte. » et elle le sait, bien sûr qu’elle fait que tourner le couteau dans la plaie. Elle s’amuse parce que depuis qu’elle a eu ses foutus bébés sa vie est à chier et la voilà qui trouve un plaisir sadique à faire valoir devant tout le monde que j’ai eu des vrais sentiments pour son fucking cousin de merde et que j’ai appris à la dure que ça servait strictement à rien. Surtout pas avec lui. « C’est lui qui a pas voulu que je reste, c’est lui qui pensait être capable de tout faire tout seul, c’est lui qui est le roi des égoïstes à penser que de repousser les gens c’est une meilleure cure que tous les traitements de merde auxquels j’ai assisté à chaque putain de fois. T’étais où toi, quand les médecins lui disaient que les résultats étaient pas encourageants? Que la suite était incertaine? »

Elle était où, hen, celle qui m’a si bien accueillie et qui apparemment, en avait rien à foutre?

Oh qu’il est là, l’eureka. Il vient avec un rire sec et moqueur, découragé aussi. « Il t’a jetée et il te dit plus rien à toi aussi, hen? » ils se méritent bel et bien, au final. « C’est ce qu’il fait, toujours. J’aurais dû le savoir. » et elle encore plus.

Elle est au bout du rouleau la McGrath, et bien évidemment, il a fallu qu’elle tombe sur une des personne qu’elle ne voulait plus jamais voir. Et pourtant, elle aurait bien besoin d’elle dans sa vie ces derniers temps. Elle aurait bien besoin d’être entourée, ou de sortir avec elle à l’autre bout de la ville pour oublier ses enfants et sa vie de merde. « C’est lui qui m’a montré la porte. » Elle n’a pas envie de la croire, parce qu’il ne peut pas avoir abandonné tout le monde sans aucune raison. “Arrête de dire ça.” Elles se frappent, elles oublient toutes les personnes qu’il y a autour parce qu’elles ont des choses à régler, et personne n’ose les séparer. Ce n’est pas étonnant, elles doivent être terrifiantes.

« C’est lui qui a pas voulu que je reste, c’est lui qui pensait être capable de tout faire tout seul, c’est lui qui est le roi des égoïstes à penser que de repousser les gens c’est une meilleure cure que tous les traitements de merde auxquels j’ai assisté à chaque putain de fois. T’étais où toi, quand les médecins lui disaient que les résultats étaient pas encourageants? Que la suite était incertaine? »  Jill serre les dents, elle ne veut pas entendre de telles horreurs sur son cousin. Elle retient les larmes de toutes ses forces, parce qu’elle n’était pas là pour Levi, parce qu’il n’a jamais voulu l’inclure dans tout ça. “T’étais la seule à avoir le droit d’être au courant de tout ça.” Jill n’aurait même pas été au courant du fait qu’il était malade s’il n’y avait pas eu ce pari à la con autour de la table du brunch de l’enfer.

Elle déglutit, elle n’aurait jamais dû s’attacher autant à ce McGrath là, parce qu’il est encore plus fort qu’elle quand il s’agit de fuir. « Il t’a jetée et il te dit plus rien à toi aussi, hen? » Elle s’autorise à croiser le regard de la rousse, parce que, finalement, elles ont juste vécu la même chose et Jill a été incapable de le voir. « C’est ce qu’il fait, toujours. J’aurais dû le savoir. » “C’est lui qui méritait cette putain de droite sur le ring.” Elle s’assoit Jill, parce qu’elle ne peut même pas lui en vouloir à elle finalement. “Je pensais vraiment que c’était à cause de toi tout ça… moi aussi j’aurais dû le savoir.”

“Arrête de dire ça.” sinon quoi? Qu’est-ce que t'as de bon comme menace à m’envoyer ce coup-ci, Jill? J’en roulerai des yeux autant qu’il faudra, n'en reste que ses demandes crachées comme des ordres me font l’impression de n’être qu’une nuée de moustiques que je buterais au lance-flamme. Tout est relatif, sauf mon envie de péter les dents à toute sa fraterie.

Au moins j’ai le mérite d’être claire, ou du moins mes poings le sont à ma place. Quand y’en a un qui encadre sa mâchoire un peu trop droite à mon goût, le craquement me donne une impression de salut royal. “T’étais la seule à avoir le droit d’être au courant de tout ça.” « Ouais parce que je l’ai forcé tu crois bien. » ils ne parlent pas des vraies choses, les McGrath. Ils ne parlent pas tout court, ils ravalent. Ils pensent qu’ils sont capables de tout faire tout seuls et finalement ils développent des putains de cancers à force de tout retenir à l’intérieur. Nocifs, poisons, malsains à un niveau. Chacun d’entre eux.

“C’est lui qui méritait cette putain de droite sur le ring.” le nombre de fois où j’ai bien pu me dire ça, à chaque moment charnière où je venais ici défouler tout ce qui me restait d’accumulé des nuits blanches passées à me tuer le dos sur les chaises de plastique aussi bruyantes qu’inconfortables de l’hôpital se comptent par dizaine - de milliers. Contente que Jill comprenne enfin une miette du calvaire que j’ai pu endurer pour les beaux yeux de son cousin qui maintenant auraient mieux fait de juste finir par être crevés. “Je pensais vraiment que c’était à cause de toi tout ça… moi aussi j’aurais dû le savoir.” ouais, mais on en est là et le mal est fait et insérez ici n’importe quel adage de merde que mon soupir pourrait résumer à lui seul.

« Y’a rien que j’ai pas fait. » comme lui tendre ma main là, l’aider à se relever pour abréger son calvaire à défaut qu'elle ait foutu quoi que ce soit pour achever le mien. Elle savait pas. C’est pas sa faute, Ariane. Je fais pas dans la pitié. « C’est pas ta faute. C’est que la sienne. » mais j’ai toujours au moins su faire quand on me demande d'être honnête.

Elle ne sait pas comment réagir la McGrath, la seule chose qu’elle était capable de faire, c’était remettre toutes les fautes du monde sur le dos d’Ariane. C’est de sa faute tout ça, c’est elle qui a détruit Levi, et à cause d’elle qu’il ne donne plus de nouvelles aux membres de sa famille. Elle se défoule sur la rousse, elle frappe, elle n’écoute pas les consignes et elle se concentre sur les coups qu’elle reçoit, la douleur dont elle a besoin pour remettre les pieds sur terre. « Ouais parce que je l’ai forcé tu crois bien. » Elle devrait se taire, elle devrait juste la fermer et recevoir les coups, s’en vouloir à mort pour ce qu’elle a fait à Levi. Mais elle ne réagit pas comme ça la Parker, et ça la rend folle Jill, alors qu’elle sait très bien qu’elle aurait réagit exactement comme la rousse.

Elle ne s’attendait pas à ce qu’elle lui annonce que c’est lui qui a décidé de partir. Qu’il a tout quitté de son plein gré, que ce n’est pas lui qui a eu le coeur brisé dans toute cette histoire. Elle le déteste Jill, et ça n’était jamais arrivé auparavant. Elle donnerait tout pour sa famille, mais ce n’est apparemment pas le cas de Jill. « Y’a rien que j’ai pas fait. » Elle pince les lèvres Jill, elle a encore du mal à se rendre compte de ce qu’il s’est réellement passé, peut-être qu’elle ne réalisera jamais. « C’est pas ta faute. C’est que la sienne. » Elle tourne la tête vers la rousse et elle tente un sourire. Elle ne lui en veut plus à elle, elle n’a pas le droit. “Je comprends pas…” Et elle en a assez d’essayer de comprendre. Elle ferme les yeux quelques secondes et secoue la tête. “Je m’excuserai pas pour les coups.” Parce qu’elle ne fait pas dans les excuses la jeune femme, et elle avait bien besoin de se défouler. Ariane était au mauvais endroit au mauvais moment. “Je peux te payer un verre par contre.” Parce que, finalement, Ariane fait peut-être bien plus partie de sa famille que Levi à cet instant. C’est une femme qui lui ressemble et qui n’a pas la langue dans sa poche, qui ne jugera pas Jill quoi qu’elle puisse faire. Elle a besoin de ça, et elle espère qu’Ariane acceptera de repartir à 0, et de détester Levi avec Jill autour d’un (ou 100) verres.