Cela faisait des années que Jacobs et moi parcourions les contrées de l'état australien à la recherche d'or. Nous étions insatiablement épris de la fièvre dorée, incessamment attirés et enthousiasmés par l'optique de couvrir nos doigts de ce matériau si convoité. Nous en avions dressé des campements rudimentaires et mené des fouilles interminables, jusqu'à ce que le constat ne puisse que m'affliger : chercher de l'or était bien trop laborieux. Il valait mieux le dérober.

Alors, j'avais troqué notre matos pour des revolvers et des balles. J'avais investi en deux chevaux et prodigieux, j'avais opté pour notre dessein : nous deviendrons brigands. A quoi bon être honnête dans ce monde où les aborigènes nous toisaient et les esprits semblaient nous hanter sans vergogne aussi bons puissions-nous l'être ? Par ailleurs, il me paraissait une évidence que l'honnêteté n'était guère récompensée qu'en d'hypothétiques cieux que je ne comptais de toute façon pas rejoindre de suite. Plutôt, je préférais gonfler de mes tirs les rangs des condamnés pour recueillir leurs bourses. C'était le travail que je m'autorisais, après avoir écoulé des années à fouiller la terre et la boue sans gain tangible. "Tu es prête ?" J'interroge Noa, mâchant férocement un bout de bois nerveusement. Nous mettions les pieds dans cette nouvelle bourgade et il n'y avait rien de mieux qu'un saloon pour sonder le terrain. Le but était simple : tirer un maximum de l'endroit, dévaliser potentiellement les clients, charmer quelques hommes d'envergure, recueillir des informations intéressantes.

Je poussais les portes boisées du saloon et balayais la place du regard. Les clients affluaient, de petits clans apparaissaient. Le whiskey coulait à flot, de belles femmes à la poitrine généreuse autant en volume que visibilité vagabondaient dans le lieu. Quelques fusils, couteaux et revolvers pendaient aux ceintures et une bonne douzaine d'yeux se posèrent derechef sur notre duo dès nos premiers pas dans l'établissement.

Le dos courbé, les pieds mouillés, la poussière dans les yeux, les jambes lourdes et le poids de la chaleur : ils trimaient Jensen et Jabobs, J&J comme on les appelait dans l’milieu. A travers les contrées Australienne, à la recherche des pépites d’or. La conquête de l’or n’était plus si rentable que lorsque leurs propres parents s’y étaient mis. Elevés côtes à côtes, leur famille étaient connus de tous pour avoir su faire affaire, ils avaient pris goût à la fouille, pris goût à ce sentiment de joie à la découverte de chaque pépite qui leur passaient dans les doigts. Plus elle était grosse, plus elle rapportait mais forcés de constatés que les grosses pépites se faisaient rare et que les paillettes ne coûtaient plus rien. Pour gagner sa croûte, aujourd’hui, rien de plus facile que de voler celle des autres.
Dans ce monde où la terreur régnait, il était davantage plus opportun de terroriser à son tour. Pas Noa, elle, elle charmait, elle, elle envoutait, elle séduisait. Isaac se chargeait du reste. Femme d’illusion, la Jacobs prenait son pied alors qu’elle jouissait de voir le Jensen jouer des balles et exploser verre et comptoir, dérober bourses et caisses. Des billets plein les bras, un petit tour et puis s’en va. "Tu es prête ?" Elle le regarde, réponds en sautant de sa monture et touchant le sol de ses bottes cirés. Le sourire qu’elle offrait sur son visage traduisait de l’excitation qu’elle ressentait.
Elle suivait Isaac dans le saloon et alors que les deux inconnus entraient dans le vieux bar, tous les regards se tournaient vers eux. Plutôt, tous les regards se tournaient vers elle. De sa poitrine qui semblait être généreux, résultat d’un corset bien serré et remonté, de sa taille fine et de ses hanches redessinées, elle charmait naturellement. Elle balaie les yeux de la salle et elle l’a remarqué sa première victime. Celui qui ne lâche pas ses yeux du regard, celui qui ne vacille pas alors qu’elle le provoque. Elle s’installa sur ses genoux alors qu’il allait boire la dernière gorgée de son Bourbon. « Alors, ma jolie, de passage en ville ? » les autres avaient presque déjà oublié la présence du Jensen tant Noa était charismatique. « Je cherche un lieu pour dormir ce soir, la route a été longue, notre carrosse a été pris d’assaut par la tribu, je suis fatiguée… » « J’vais peut-être pouvoir t’emmener dormir plus tôt que prévu si tu veux… J’suis le maire de cette bourgade, des chambres, j’en ai plein. Mais, tu veux être en sécurité, c’est chez moi, qu’il faut passer la nuit. » alors qu’il se permettait même de glisser ses doigts le long de son corset. La Jacobs avait bien l’habitude d’offrir son corps en pature pour mieux rafler la mise ensuite. « J’voudrai pas abuser de votre bonté, Monsieur le Maire. » elle haussait la voix pour que son partenaire l’entende, qu’il comprenne bien à qui ils avaient affaire et que sans doute, elle aurait tout intérêt à accepter l’offre.

Les battants de la porte du saloon claquaient derrière nos silhouettes étrangères. Je lançais un regard protecteur envers Noa qui s'intégrait parmi les villageois clients de la petite bâtisse puis m'orientais vers le bar en étudiant les armes et énergumènes présents. Jacobs, dotée d'un charisme impressionnant et d'un charme ravageur, détournait naturellement les regards de la majorité des hommes présents, certains demeuraient même avec leur choppe en suspens. Un sourire fier et amusé vient étire mes lippes alors que je m'accoudais sur la surface en chêne me séparant des bouteilles d'alcool. « Un whiskey, » je commandais, extrayant le barman de sa contemplation. Mon acolyte s'approchait quant à elle d'un quarantenaire d'apparence fortunée. Ses chaussures en sangles de fer impeccables, ses vêtements accordés parfaitement à sa silhouette, la chaîne d'or qui luisait éhontément à l'intérieur de sa poche, le cuir qui revêtait son paleteau : il n'y avait erreur, il s'agissait là d'un membre important de la communauté.

Je tends l'oreille sur l'échange survenant entre Noa et le quarantenaire tout en buvant à grandes gorgées mon verre, comme s'il s'agissait d'eau fraîche. « J’voudrais pas abuser de votre bonté, Monsieur le Maire. » Voilà la fonction définie, je m'approchais du duo en abandonnant mon contenant vide. « C'est très généreux de votre part. Je vous serais reconnaissant de bien prendre soin d'elle, » je lui adresse un regard entendu et démontre Jacobs du menton, comme s'il s'agissait d'une marchandise de certes premier choix. Ma main se pose dans le dos de la belle et l'incite au déplacement de sorte à réduire la distance entre son corps et celui du maire, son corset encore chaud des traces des paumes moites du maire. Il s'agit aussi et surtout là d'une diversion pour qu'elle dissimule mes doigts qui s'intègrent dans le paleteau de l'élu. « Je tiens à elle, sa compagnie est unique. » Question d'augmenter encore la valeur de la dure à cuir aux yeux de notre interlocuteur.  « Vous résidez loin d'ici ? » Je questionne, intéressé.

dé win : Isaac vole une montre en or.
dé mitigé : Une bourse tombe du paleteau pour s'abattre sur le sol. Le maire pense qu'elle a simplement glissé de la poche.
dé fail : Quelqu'un surprend Isaac et crie au voleur. Isaac repose discrètement sa main dans le dos de Noa dans l'espoir de laisser entendre qu'il n'a pas touché au paleteau du maire.

« C'est très généreux de votre part. Je vous serais reconnaissant de bien prendre soin d'elle, » Ce qu’elle aime ,quand il prend soin d’elle et veille à ce qu’elle soit bien traitée par la haute. Elle aime qu’il la considère comme un objet dont il faut prendre soin. Aujourd’hui, elle est cette marchandise qui se moyenne, objet de distraction. La Jacobs ne manifeste aucune résistance à coller son buste et donc sa poitrine contre le torse de Monsieur le Maire. A son goût au passage, elle n’avait donc aucun rejet à s’exécuter, bien sur d’habitude, c’était souvent plus compliqué de jouer le jeu. « Je tiens à elle, sa compagnie est unique. » « Monsieur Price sait prendre soin de moi, oui… mais Madame Price aime bien moins quand je suis dans la même couche qu’eux… » et mes mains se glisse aussi sur les cuisses du Maire, les caresses ayant pour but de le distraire, souffler sa concentration. « Vous résidez loin d'ici ? » le Maire leva les yeux vers Isaac un petit et cours instant, regardant ensuite à nouveau le décoté de la Jacobs, semblant être perdu dans ses pensées. « A deux pas. » qu’il dit sans trop de précision. « Ce serait avec grand plaisir que je vous accueillerai dans ma couche, pour laisser Madame Price toute son intimité avec Monsieur. » qu’il disait digne d’un gentleman. Il partait d’un bon sentiment. « Malheureusement, il me faut me nourrir… Monsieur Price n’a pas toujours monnaie suffisante pour m’entretenir… » Noa fit la moue, n’osant adresser un regard au soi-disant Price. La bourse enfin dérobée, Noa n’entendait pas s’arrêter de sitôt. Elle sentait qu’il y avait potentiel à dérober chez ce Maire et que si elle pouvait lui prendre délibérément quelques billets pour être si bien entretenue… Elle n’en serait pas à son premier coup d’essai. « Un instant. » le Maire, comme hypnotisé sortie de son boléro une bourse qui semblait être bien rempli. « Cinq pièces d’or pour votre séjour par ici. » qu’il tendit à Monsieur Price Jensen ici présent. « Votre bonté n’a d’égal Monsieur le Maire… » la Jacobs fit mine de faire un malaise, surement du à la chaleur. « Je suis désolée. » elle se rattrapa en posant sa main sur le torse du Maire. « Il me faut aller me reposer à présent… » elle jeta un œil à Jensen. « Monsieur Price peut-il m’accompagner pour retrouver votre couche ? Il s’en ira aussitôt pour retrouver sa gente dame. »

Avec expertise et complicité, Noa joue de son charme en vue de distraire le maire de la communauté et me permettre de le dépouiller des premières possessions reposant dans les poches de son paleteau et effleurant mes doigts. « Monsieur Price sait prendre soin de moi, oui… mais Madame Price aime bien moins quand je suis dans la même couche qu’eux… » Un sourire en coin entendu apparaît sur ma bouche et j'adresse un clin d’œil au quarantenaire. Néanmoins, celui-ci me voue que très peu d'attention, un filet de bave menaçant de faire son apparition tandis que mon acolyte masse suavement ses cuisses et remonte dangereusement vers son entrejambe.

Je le questionne sur la localisation de sa demeure après avoir extrait habilement une montre en or et l'avoir fourrée subtilement parmi mes propres affaires. « A deux pas. » « Une judicieuse localisation, » je commente, sourire approbateur. « Ce serait avec grand plaisir que je vous accueillerai dans ma couche, pour laisser Madame Price toute son intimité avec Monsieur. » Un rictus carnassier épouse mes traits. « Vous en sauverez même mon mariage. C'est qu'elle est irrésistible, » et culotté, appuyant mes propos, je dédie une fessée à Noa. Par ailleurs, la Jacobs sait que tant qu'on gagne, il nous faut continuer de jouer. Quelle sinistre et imbécile idée de se satisfaire seulement du nécessaire quand un monde de richesses et de gloire peut se dérober. « Malheureusement, il me faut me nourrir… Monsieur Price n’a pas toujours monnaie suffisante pour m’entretenir… » « Un instant. » Et cinq pièces d'or nous sont attribuées. Je suis du regard la bourse. « Votre bonté n’a d’égal Monsieur le Maire… » « Vous avez mon entière reconnaissance, » j'ajoute, de quoi regonfler au maximum l'ego de l'élu.

Je glisse les pièces d'or dans la poche de mon veston et emprunte une mine alarmée devant la comédie de Noa qui fait semblant de frôler un malaise. Elle prie du repos dans la couche du maire et que je l'y accompagne. « La journée a été très rudement mouvementée, » je commente et s'il hésite quelques instants, le maire finit par acquiescer et nous inviter à le suivre hors du saloon. Ce n'est pas une si mauvaise chose dans l'immédiat, il y avait à mon goût trop d'hommes armés.

Nos bottes invoquent des nuages de poussière contre la caillasse nous menant à la grande résidence boisée du maire. « Votre demeure est subjuguante, » je qualifie, avide. Il y aurait assurément un jackpot à en extraire. « Vous y vivez seul ? » J'ose demander. « Avec ma fille de dix-sept ans, mais elle rôde toujours par route et par chemins, » il grommelle et nous voilà passés le seuil de la maison. Le maire ne s'attarde pas et nous conduit à sa couche. J'échange un regard avec Noa tandis qu'elle s'approche du matelas de plume.

dé win : Isaac attaque le maire. En moins de deux, ce dernier est ligoté et baîllonné. La maison devient leur terrain de jeu.
dé so close : Isaac attaque le maire mais celui-ci riposte. Quelques coups de feu sont lancés, de quoi potentiellement alerter le voisinage.
dé fail : Isaac attaque le maire et celui-ci se sauve en hurlant à l'aide.

Noa a bien l’impression de rendre fier Isaac et rien ne l’arrêtera sans sa lancée. Elle voulait l’impressionner lui aussi, elle voulait toute son admiration.
Alors que le maitre se montrait plus que généreux envers la jeune femme, il avait sans doute eu pitié de son petit malaise pour accepter qu’elle aille se reposer dans sa couche. Il n’avait pas manqué de lui apporter son aide pour se rendre jusqu’à chez lui et faire en sorte que surtout, elle ne retombe pas de fatigue en posant soigneusement sa main sur la cambrure de ses fesses.
Arrivée à domicile, effectivement à deux pas comme il avait dit, la demeure semblait être au-delà de leurs espérances. Si jusqu’à présent, ils s’étaient introduits chez bon nombre de personnes, pas encore dans des bâtisses semblables. « Votre demeure est subjuguante, » Et la Jacobs se montraient même flâtée d’y être accueillis. « Je me demande si mérite tant… » elle cherchait le regard approbateur de Jensen, alias Monsieur Price, préférant ne pas perdre de temps en demandant s’ils allaient croiser ou non d’autres personnes dans le coin. « Avec ma fille de dix-sept ans, mais elle rôde toujours par route et par chemins, » autrement dit, pas de madame femme du maire, et une fille abonnée absente. « Viendrez-vous me rechercher demain dès l’aube ? La route sera de nouveau très… » et alors qu’elle n’eu pas fini sa phrase, le Jensen s’attaqua au Maire, un coup de chandelier bien placé derrière la tête et un coup poings dans le ventre, sous les yeux admiratif de la Jacobs. Elle s’en pinçait les lèvres, s’en mordait la langue, jubilait d’excitation. Ils prirent le temps de le ligoter car sans doute que ce coup ne l’assommerait pas si longtemps. Il était d’ailleurs conscient, mais semblait ne plus savoir comment il s’appelait. Une fois bâillonné aussi, la Jacobs s’en frotta les mains et s’approcha de son acolyte. « Toujours impressionnant Maitre Price. » un rire presque diabolique sortie de ses lèvres parfaitement dessinée. Elle déroba un baiser furtif en mordant la lèvre inferieur de Jensen et se mis en quête d’or. « Oublie pas sa bourse, elle est encore bien pleine ! » et tout y passait : l’argenterie, les armureries aux murs, les bijoux de la fille. « Celui-ci est pour moi. » qu’elle lance à Jensen en montrant, triomphante, un collier aux milles carras. Ayant fait le tour du propriétaire, elle se dirigea à nouveau vers la chambre à coucher, s’installant sur le lit, attendant que Jensen ai terminé sa mission de son côté. Le Maire reprenait petit à petit ses esprits.

La félicité semblait jouer en leur faveur depuis qu'ils avaient mis les pieds sur le territoire de Brisbane. Leur passage au saloon s'était déployé sans encombre tout en se prouvant grandement fructueux. A la vue de la bâtisse qu'occupait le maire de la communauté, je me réjouissais par avance des gains que nous pourrions y empocher. J'échangeais quelques regards entendus avec Noa qui était solidement accompagnée par l'élu, que je soupçonnais devait déjà s'ériger quelques scénarii lascifs. Je ne pouvais guère l'en blâmer, bien qu'il n'en demeurait que même si mon jeu de surface allait à l'encontre de ce fait, Noa n'était pas que pâture à mes yeux. Elle restait, comme je l'avais indiquais, unique et par conséquent, j'y tenais.

Le maire ne s'attarde pas à une visite des lieux que j'aurais pour autant appréciée. Avec un peu de complicité, il aurait pu être assez naïf et fier pour nous exhiber les coins curieux de sa maison et où il pourrait dissimuler une bonne partie de ses plus onéreuses possessions. Plutôt, nous sommes orientés dans la chambre à coucher. Noa et le quarantenaire s'approchent de la couche, je resserre habilement, discrètement mes doigts contre un chandelier et le coup se veut aussi précis que brutal. Le local titube, vacille, je l'assène d'une nouvelle agression sans cérémonie : un coup de poing gratuit - mais qui me fait énormément plaisir - dans son estomac. Je secoue ma main tandis que l'homme gémit contre son plancher, une haute satisfaction m'éprenant, ne vouant aucune affection pour ce type de personnage.

J'attrape de quoi le ligoter et le bâillonner et promptement, notre hôte se retrouve prisonnier de son propre mobilier. « Toujours impressionnant Maître Price. » J'offre un clin d’œil à Noa. « Que devrais-je dire de toi... » Je souffle, aguichant, alors qu'elle vient me mordiller la lèvre inférieure dans un baiser aussi furtif qu'embrasant. Mes doigts tentent de la retenir, mais je ne frôle que du bout des doigts l'étoffe de ses habits, la jeune femme entamant notre ruée vers l'or bien plus moderne, moins salissante et très scrupuleuse. « Oublie pas sa bourse, elle est encore bien pleine ! » J'attrape le boléro de l'homme et glisse la dite bourse dans ma besace, après l'avoir jetée en l'air quelques fois et avoir pris plaisir à faire tinter les nombreuses pièces.

On se divise pour dévaliser les pièces. Je cherche un coffre suspect, le summum du patrimoine du maire. « Celui-ci est pour moi. » m'annonce Noa en montrant un sublime collier, lorsque nous nous retrouvons dans le hall. Je tends les doigts afin qu'elle me le confie et l'invite à se retourner pour que je lui noue autour du cou. « Presque à ton égal, il lui manquerait encore quelque chose... » Je commente avant de reprendre le pillage et tout regrouper afin que nous puissions partir ni vus ni connus munis de ces trésors. Je sécurise les accès à la demeure puis reviens vers la chambre à coucher où se trouvent Noa ainsi que notre victime. J'attrape la chaise sur laquelle il est attaché et sans ménagement, le déplace dans un placard que je referme derrière sa mine déconfite et horrifiée. « T'en fais pas, tu n'devrais pas rendre l'âme ce soir... Enfin... » je provoque sur un ton mauvais avant de reporter toute mon attention sur Noa. « C'est le jackpot du mois, » je décris, réduisant lentement la distance entre nos deux corps, sourire fier aux lippes, éclat passionné dansant devant mes prunelles. Je m’assois sur la couche et appuie une main sur le matelas, tandis que l'autre se pose naturellement sur la cuisse de mon interlocutrice. « T'en as fait qu'une bouchée... » Je félicite, admiratif, avant de prendre amoureusement possession des lèvres de la belle, mes paumes caressant habilement les rares zones d'épiderme aisément accessibles de la jeune femme, jamais rassasié de ce contact.

La Jacobs a fait l’tour, elle observe son butin, étalé sur le lit, elle a fait quelques vas et viens et maintenant, elle attend son partner in crime, celui qui l’accompagne dans ses aventures depuis tant d’années. Ils ont connus les galères ensemble, ils ont connu la sueurs ensemble, la force travail, la valeur de leur labeur, ils ont vu les échecs, ils se sont relevés et ne s’autorisent plus à se faire humilier. Maintenant, ils ont décidé de prendre leur vie en main, de choisir où ils iraient, où ils vivraient et surtout comment ils vivraient. Noa n’aurait jamais pensé une seule seconde qu’elle prendrait tel plaisir à jouer avec le feu, qu’elle frissonnerait à l’idée de frôler le danger, la mort. Qu’elle se sentirait encore plus vivante ainsi et qu’elle en redemanderait encore et encore. Pas seule, elle n’aimait pas agir en solitaire, elle voulait toujours la présence de celui qui était le plus cher, de son bien aimé, gangster et partenaire.
Le voilà qui revient, alors que Noa s’amuse à compter les gains sous les yeux impuissants du Maire qui s’agite et qui gigote sur sa chaise. Il a est en colère, contre elle ou contre lui-même, peu importe, le résultat était le même. Il se faisait dépouiller devant ses yeux, n’y pouvant rien changer et d’ici quelques minutes, ils se volatiliseraient et lui n’aura qu’à attendre que quelqu’un se rende compte de son absence ou que sa fille revienne de ses contrés lointaines.
Isaac s’introduit dans la chambre, les mains pleines, ça déborde de partout, Noa le regarde admirative, excitée, tout ça pour eux. Elle observe Jensen qui vire l’homme terrifié de la chambre, l’enfermant dans un placard, elle s’agitait à son tour sur le lit. Comme une gamine à qui on offrait un joli spectacle. « T'en fais pas, tu n'devrais pas rendre l'âme ce soir... Enfin... » Enfin, on était pas sûre… Nan, si l’homme devait passer l’arme à gauche, ce ne serait pas du fait du couple fou furieux. Eux ne donnaient pas la mort, du moins, ne l’avaient encore jamais fait. Une limite que s’imposait Noa, une limite qu’ils s’imposaient sans doute tous les deux bien qu’ils n’en avaient jamais touché mot.
« C'est le jackpot du mois, » elle avait les yeux qui brillaient Noa, à la fois devant le butin mais aussi devant Isaac. La main du jeune homme faisant pression sur la cuisse de Noa, elle se redressa pour rapprocher son visage du sien. « T'en as fait qu'une bouchée... » Agrippée à ses lèvres, elle répondait à son baiser avec autant d’ardeur qu’il lui proposait. Elle glissa sa main le long des côtes de Jensen pour attraper le pistolet attaché à sa taille. Ce que jouer avec le feu avait tendance à l’exciter toujours jours. Les armes la rendaient folle et elle aimait manipuler celle de son complice. Sans l’armée, elle glissa le revolver contre Isaac, passant sous son chandail, le métal froid contre sa peau, elle déshabillait doucement le Jensen. « On aura jamais été nu dans des draps de soi. » qu’elle glisse en sentant la douceur des draps sur lesquels ils étaient. « Le collier. » qu’elle lui dit, pour qu’il le sorte de sa poche. « Donne le moi… » elle embrassait à chaque fois qu’elle pouvait respirer. « Nue mais avec un collier. » Elle se redressa avec force pour que d’un coup de main posé sur le torse du Jensen, elle le renverse et le bascule, se retrouvant allongé sur le lit. Elle grimpa au dessus de lui pour le chevaucher, revolver toujours en main.

Les voilà désormais seuls dans cette chambre décorée et agencée avec goût. La couche est large et confortable, la chaise du bureau est recouvert de velours, sur le secrétaire reposent du papier immaculé, de l'encre, des plumes, nombreux outils que jamais ma dextérité ne saura manier joliment. Les gémissements et vociférations étouffés du maire ne forment plus qu'un vague souvenir, ce dernier désormais enfermé dans l'un de ses placards en bois massif, aux multiples gravures raffinées. Mais tout ce matériel m'intéresse guère, seul l'or compte comme les bijoux et l'argenterie, et ce sont ces éléments faciles à revendre que je recueille et regroupe en merveilleux butin. Je regrette n'avoir dégoté quelques lingots.

Je m'assis par la suite aux côtés de ma partenaire ultime, ma complice indéniable et de longue date. Celle avec qui j'ai, il me semble, tout vécu : la victoire, les triomphes, les échecs, la défaite ; mais aussi la passion dévorante, la colère tonitruante, la rage affolante, la peur tétanisante. Une de mes mains passe habilement sous la longue robe portée par la Jacobs de sorte à caresser la peau de sa cuisse et bien vite, comme attiré par un invulnérable aimant, ma bouche prend possession de la sienne. Un baiser aussi langoureux que fougueux s'en suit et je sens les mains de Noa arpenter mon corps, passer périlleusement le long de ma ceinture pour s'attarder sur le pistolet qui m'enthousiasmait toutefois le moins en cette minute embrasante.

Les boutons de mes vêtements sautent, je me retrouve désormais torse nu, l'extrémité fraîche du pistolet en acier glissant sur mon torse à l'entière disposition de la brune. « On aura jamais été nu dans des draps de soi. » Un léger rire file entre mes lèvres tandis que mes dents viennent suavement mordiller son cou avant que je le lui baise.  « Le collier. » Celui-ci se trouve dans ma poche et je m'exécute pour le laisser à la voleuse.  « Nue mais avec un collier. » Un léger rire file entre mes lèvres et j'aide Noa à sceller le fermoir derrière son cou. D'un tenace coup de main, elle me fait ensuite basculer et tomber sur le lit, pour que je me retrouve sous elle. Naturellement, mes doigts reviennent contre ses jambes et je la débarrasse de ses bottines de cuir qui tombent lourdement sur le parquet. Jacobs continue de me menacer de mon pistolet non-chargé et pour ma part, je lui rends la monnaie de ses provocations en remontant lentement, impudiquement, mes mains le long de ses jambes, de ses cuisses, pour finir leur course sur ses fesses que je caresse sensuellement.