« et si le jeu continuait » dylane bradford & elias sanders
Elias Sanders avait été étonné de voir l’ambulancière qu’il ne connaissait à peine venir le voir au commissariat, parce que c’était l’image qu’elle lui avait donné : elle n’avait pas vraiment hésité entre son bureau et celui d’un autre, lorsque celle à l’accueil lui avait montré d’un signe de tête le bureau de Sanders. Aurait-il été vexé qu’elle aille voir quelqu’un d’autre ? En réalité il n’en sait rien, mais probablement que son égo masculin n’aurait pas vraiment apprécié. Cela dit au vu de la situation dans son appartement c’était ce qui devait se passer, ce qui aurait dû lui pendre au nez. Pour autant, si au début il avait égal à lui-même : insolent et prétentieux, il a bien vu sa détresse mais surtout les marques sur son visage. Marques qui lui rappelait inlassablement celles de sa maman, et ce passé douloureux qui lui revient peu à peu en surface, et aussi la raison pour laquelle à peine âgé de cinq ans, il avait eu ce besoin inconnu de protéger cette petite sœur, cet enfant, et cette mère de tous les maux de la terre. Comme si le tout reposait sur ses frêles épaules, comme si il y pouvait quelque chose lui… Mais il finit par comprendre sa détresse sans qu’elle ne veuille totalement le montrer ou le dire, et Elias saisit l’opportunité pour en découvrir un peu plus sur elle et ce qui l’anime, bien au-delà de ses peurs. Il peut y voir une Dylane touchante, mais reste néanmoins sur ses gardes, sans réellement promettre monts et merveilles – il connaît la dure réalité de ses affaires. Et ce n’est qu’au moment de quitter la salle reculée que la porte s’ouvre sur Anwar qui débarque tel un pitbull enragé, mais il faut bien plus pour effrayer le flic, qui n’en fait qu’à sa tête, avant qu’il emmène Dylane jusqu’à son bolide. « C'est donc ça la voiture de kéké dont parlait ton collègue. D'ailleurs, il avait l'air énervé contre toi. » Il hausse les épaules, avant d’ouvrir la portière et de s’engouffrer dans la voiture, « il râle plus qu’il ne mord tu sais… » Qu’il avoue avec sa nonchalance habituelle, presque sans vraiment trouver de chose à redire. Ca lui importait peu tout ça, en réalité. Ses piques sont de bonnes guerres, et connaissant la réputation de l’autre flic, rien d’étonnant. « Et tu m'emmènes où en fait ? » Qu’elle demande, alors qu’un sourire se loge au coin de ses lèvres, « si je te le dis ce sera plus une surprise… » Il s’amuse avec ses nerfs et si elle cherche à en savoir plus, Elias reste muet comme une carpe. Hors de question qu’elle en sache plus. « Des travaux et toujours des travaux » Alors que la voiture s’arrête un instant, Elias pose son bras contre le rebord de la fenêtre écoutant la jeune femme marmonnait. « Euh sérieux là ? McDo il font des bons milkshakes tu sais. » Il tourne le visage vers elle alors qu’elle sort de la voiture. « McDo ?! Si j’y vais c’est pour un bon big mac pas pour des glaces dégueu ! » Non mais ça va oui ! Puis franchement il est plus collégien Elias, pour inviter une nana à un mcdo. C’était pas l’idée du siècle la bas… Mais elle fronce les sourcils Dylane, et il est visiblement hors de question qu’elle se rende dans un bar aujourd’hui, elle a sûrement besoin de plus de temps. Finalement sans attendre, elle traverse la rue entre deux bagnoles manquant de se faire renverser, il n’arrive pas à la rattraper, il soupire Elias. « Viens on va là, un soda à la fraise svp. » Le serveur qui arrive tout de suite, il a guère le temps de s’installer qu’elle commande déjà un truc, et si ça lui convient pas ? « Vous choisissez toujours des endroits bizarres vous les filles » Qu’il avoue en sa direction, en haussant les épaules rien qui n’attire son regard, « un ice tea, merci. » Qu’il demande au serveur finalement. Elle le regarde un cours instant. « J'ai été étonnée de toi ... Je pensais pas que tu pouvais être aussi professionnel ou alors t'as voulu m'épater » C’était pas vraiment étrange pour lui ou pour ceux qui le connaissent un minimum même si il pouvait comprendre que pour elle, si. « Étonnée de quoi ? » Il demande finalement, avant de reprendre, « parce que t’as vu combien je bossais bien ? » Il fait genre de pas comprendre, est-ce qu'elle allait mordre à l'hameçon ?
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Pour lui, il avait bien trop l’habitude de porter son attention sur ce genre d’affaire, il aimerait faire l’inverse, que ses femmes ne soient pas touchés mais c’était sans doute bien trop demandé à ses hommes – et Elias aimerait tant agir comme un justicier. Il n’en avait pas les moyens alors il devait agir comme un bon vieux humain le ferait : sans avoir la capacité d’être sûr de pouvoir arriver à ses fins. Et c’était démoralisant pour le flic de vivre sans savoir. De tout faire en vain. En attendant que la roue tourne. Que les choses s’arrangent. Il ne le supportait pas. Que les choses ne soient pas plus simples. Pour ses victimes, combien attendent encore la peur au ventre ? Mais comme toujours, il ne pourra rien faire de plus, cherchant cette vérité qui n’apparaîtra peut-être jamais. Il y songe alors qu’il quitte le commissariat, se gardant bien de le lui avouer, peut-être qu’elle se fait des idées, peut-être qu’elle y croit si fort que ça suffira. Et quand il monte dans son véhicule et qu’elle le commente au gré du discours de son collègue, Elias n’efface pas ce sourire en coin, prêt à l’entendre le taquiner. Parce qu’il aura suffisamment de répartie pour se défendre le flic. « Un peu comme toi alors » Il démarre le véhicule non sans laisser de signe apparaître sur ce visage énigmatique, avant que sa voix heurte le silence, dans un amusement certain mais réprimandant une vérité qui le fait fuir habituellement, « enfonce le couteau ! » Il souffle, puis reprend, lui offrant une œillade. « Enfin vu que t’es pareille, je suis pas sûr de le prendre très mal… » Qu’il ajoute d’un air presque indifférent, avec ce sourire en coin en haussant les épaules. « Et si j'aime pas les surprises ? » C’était pas vraiment son problème ça… « Et bien tu seras mal barrée avec moi ! J’aime pas parler ! » Il ne devait rien lui apprendre de concret le flic. C’est une évidence qu’il déteste parler pour ne rien dire pendant des heures. Puis elle dit ça, mais il est évident que dans le fond elle aime les surprises, comme toutes les nanas de toute façon. Elle ne l’aura pas à ce petit jeu. Elle arque un sourcil, quant au bout de quelques minutes, la voiture rouge du flic se gare sur le parking. « Tant que tu vas pas chez Burger King » Il hausse les épaules, avant de rétorquer, comme si c’était évident, « je saurai où t’emmener la prochaine fois ! » Pourquoi il est fait de ce contraste absolument fou ? Pourquoi il suffit de dire ‘j’aime pas’ pour que le flic fonce sans se soucier de rien ?! Elle est déjà en train de traverser la rue alors que Elias a à peine eu le temps de faire le tour de sa caisse, il soupire bien volontiers en relevant ses yeux sur elle, alors qu’elle est déjà bien loin, à choisir là où ils vont s’installer. « Je vois pas ce qu'il y a de bizarre dans une terrasse, » il hausse les épaules. « Une terrasse non, mais cette terrasse oui ! » Serait-il en train de râler parce qu’il n’a pas pu choisir sa terrasse ?! Sans doute que oui… Et quand le serveur arrive, il veut payer, mais ce dernier prend le billet de la jeune femme, et Elias la foudroie du regard un instant. « Bon, t’auras pas le choix d’un second verre ! » Qu’il annonce en récupérant le sien pour le placer devant lui. « Encore heureux que tu fais ton job autrement ça servirait à rien » Il sent la taquinerie dans sa voix piquante, alors qu’elle reprend, « n'empêche qu'à la base je comptais réellement pas te revoir » Et ça aurait été bien dommage pour elle, elle n’aurait pu survivre longtemps, ça semble être évidence pour lui. « Mais tu n’as pas pu résister à mon charme fou, alors t’es venue me retrouver… » Une pointe taquine s’élève, son regard se pose sur elle, comme il la mettait au défi. « Je crois que si j’avais été une nana, je n’aurai résisté à mon charme très longtemps… » Il rajoute une lourde et épaisse couche de sous-entendu, comme si la première ne suffisait pas, mais il savait que Dylane n’avait pas sa langue dans sa poche, elle saurait le remettre à sa place. Et finalement ça lui plaisait assez, même si l’avouer… Jamais ! « Bon finalement, tu as accepté de boire un verre avec moi, c’est que m’avoir en face de toi, te désespère pas autant… » Que la première fois… Que cette première rencontre épique.
« et si le jeu continuait » dylane bradford & elias sanders
Il n’aurait jamais pu penser à une telle amélioration, ils arrivaient désormais à se supporter : la prochaine fois, ce sera carrément les embrassades ! Non fallait pas rêver, ce n’était pas vraiment ce qu’on pouvait voir d’eux à cet instant présent. D’ailleurs que pouvaient-ils bien voir les gens autour d’eux ? Elias s’en fichait pas mal, mais il notait que malgré la fois précédente, un arrangement se planifiait assez étrangement entre eux. Incontestablement, cette brune l’avait piquée à plusieurs reprises et fallait croire que ça ne le laissait pas vraiment indifférent au flic. Il a toujours aimé qu’on le remette en place, qu’on lui apporte du piquant alors qu’il ne cesse de se fermer aux autres. « A vrai dire, t'en sais rien » Il hausse les épaules, bien sûr qu’il sait. Bien sûr qu’il pense la connaître, mal peut-être mais sous cet air de femme indépendante, elle semble aussi avoir souffert. Il n’est pas con Elias, pas con… Enfin pas idiot. Il sent ses choses-là, même si il a appris avec le temps à ne pas pouvoir gérer toute les émotions d’autrui. A s’en éloigner au maximum quitte à se rendre moins accessible, plus hautain, et méprisant. « C’est évident même ! » Et si elle n’avait pas eu besoin de son aide, elle ne serait jamais venue vers lui. Il en est persuadé. « T’es obstinée, t’es une tête de mule ! » Et elle pourrait pas prétendre le contraire, quand elle n’a pas lâché pour sa blessure. Comme si dans son métier, il ne se faisait jamais mal. « Je te demande pas de me faire la conversation là. » La voiture qui roule, et il finit par hausser les épaules, « très drôle, et tu serai mal barrée ! » Il roule des yeux, mais tourne à peine son visage en sa direction, pour lui jeter un léger regard en biais. Elle le cherchait, c’était indéniable, et dire que ça lui plaisait serait mentir. Evidemment. « Car il y aura une prochaine fois ? Tu m'en apprends des choses. » Putain, le piège qui se referme sur lui alors qu’ils arrivent sur le parking, et elle semble déçue de ne pas voir l’enseigne de mcdo. Quel genre de pauvre type emmène une nana à un mcdo ? Il allait pas l’inviter à manger quand même ! « Oublie… ! » Ca sonne plus comme un ordre, comme si il voudrait pas qu’elle lui répète encore et encore, mais est-ce dans son domaine ? Bien sûr que non… « Me dis pas que t'es de la vieille école quand même ? Et si j'ai assez d'un verre moi ? Je vais finir par croire que tu veux prolonger le moment en ma compagnie. » Qu’elle rêve pas trop, il rétorque alors, si sûr de lui, « faut croire que j’ai été bien élevé, rien de plus ! » Pas certain d’être très crédible parce qu’Elias a toujours été l’enfant roi. Et pas du genre à faire des courbettes pour rien, il est plutôt du genre à se lasser vite, et à ne pas reproduire la même connerie deux fois. Agissant plus comme un goujat qu’autre chose. « Si c'était ça, je serais venue avant tu penses pas ? Je pense que surtout tu insupporterais toi-même mon pauvre » Il rigole légèrement à sa répartie en levant toutefois les yeux au ciel, absolument pas touché, « oh t’inquiète donc pas pour moi… » Qu’il avoue, elle n’avait pas de quoi s’inquiéter sur ce qu’il pense de lui. Et cette confiance parfois déconcertante. « Cela aurait été malpoli de refuser voyons. Mais peut-être qu'une infime partie de moi arrive à te supporter à petites doses » Et il tourne le visage vers elle, avant de boire une gorgée, pour finalement avouer en rigolant, « tu l’avoues toi-même, tu vois… » Un bon point, jouant un peu trop son charmeur, non fallait pas qu’il se lance sur cette voix, mais le flic est un séducteur. « Mais je pourrais dire pareil de toi en fait maintenant que tu m'y fais penser. D'ailleurs, j'ai vu que tu boitais plus et pourtant je suis certaine que tu as jamais le bandage. » Il joue de son regard et de ses sourcils, « toutes ces longues minutes pour rien en soi. Enfin non, ça t'a ennuyé donc c'était ça de pris » Il n’est pas vraiment d’accord avec elle mais est-ce que ça étonnerait l’ambulancière ? Non visiblement, mais il lui en faudra plus pour être touchée. « Ennuyé ? Le mot est faible ! » Il avoue avec sa touche de plaisanterie, mais il n’est pas loin de la vérité. « Je suis frais comme un jeune homme tu peux le voir ! » Il n’a pas eu vraiment de mal à se remettre sur pied même sans le bandage. Il n’est pas si vieux que ça le flic ! « Donc si t'as besoin de quelqu'un pour te prendre la tête, tu sais où chercher » Elle rentre dans son jeu en lui donnant une énième possibilité de la revoir, et ça le fait rire, « donc tu veux pas te débarrasser de moi trop rapidement ? » Il en serait presque fier le flic. « Rassure-moi, t’es pas comme ça avec tous les mecs ? » Et par là, il sous-entend, « ceux » qu’elle peut draguer ?! Non parce que lui, partirait en courant… Et pourtant il est bien devant elle !
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Cette avancée l’étonnait, mais la voir assise devant lui aussi. Presque comme si de rien était, comme si ils étaient amis, dans une vie antérieur, impossible, vraiment. Elle arrivait à l’énerver, à le pousser dans ses retranchements, en le poussant à dire des choses qui visiblement de dépassait parfois. Il se rétractait aussitôt mais Dylane avait l’oreille attentive et son côté taquine, la poussant finalement à en rire et à en faire des tonnes : il saura se rattraper un jour ! Il saura faire tourner les choses en sa faveur c’est certain, « dis comme je suis comme toi tant que tu y es. » Une moue qui s’affiche sur son visage, à peine convaincue et pourtant si Dylane ne semblait pas l’être, ça semblait être différent pour le brun. « et c’est pas un cadeau que tu te fais ! » Il se moque assez ouvertement de lui, en rigolant bien volontiers, tout comme il pourrait se moquer d’elle gentiment si l’occasion s’y présente. C’est même certain. Mais il est persuadé qu’elle le sait. « Hummm nan ! C'est gravé dans ma mémoire maintenant. » Il soupire un peu, c’était sa veine, pourquoi avait-il eu besoin de le lui dire ? Elle allait l’embêter, lui sortir des mois et des mois, peut-être même durant des années. Qu’est-ce que c’est agaçant les nanas ! « Peut-être bien ou c'est ton jour de bonté. » Il réfléchit un instant, « Ouais ça me va… » Finalement, ça voudrait dire que sa bonté à des limites et que demain peut-être plus rien ne sera comme tel ! Puis Elias est conscient qu’il n’est pas le plus agréable à vivre, ni le plus sympa, loin de là. La preuve, Freya est partie, loin de lui, quand elle a compris qu’il resterait con toute sa vie, très certainement. C’était ce qu’il voulait penser, parce qu’entacher l’image de sa meilleure amie lui était insupportable. Et il se déteste encore de penser à elle, quand elle semble avoir frayée un autre chemin pour elle, bien loin de lui et de ses problèmes. Il n’avait même pas cherché à reprendre contact avec l’ancien pompier, Wren, son frère. Le contact a toujours été compliqué, et très certainement qu’il l’accuserait de tous les maux de la terre ! « Ce serait trop de boulot donc je te laisse gérer ça tout seul. » Il hausse les épaules. C’est sans doute ce qu’elle a de mieux à faire, il ne pige déjà pas grand-chose alors si en plus il devrait être en harmonie avec une autre personne, ce serait pas son genre du tout ! « Petite joueuse ! » Qu’il taquine néanmoins, lui jetant un vague regard avant de reporter à nouveau le verre dans sa bouche. « Ha si si je t'assure, j'étais calme ce soir là. Je peux faire beaucoup mieux en plein forme. » Il veut même pas savoir, « tant que t'es sur l'enquête, faut bien que je te distrais un peu » Le distraire un peu ? Il arque un sourcil, « est-ce que la grande Bradford aurait peur que je m’ennuie ? » Ce jeu l’amuse, c’est certain. « De quels mecs tu parles ? Chiante tu veux dire ? Si c'est ça mes frères te diront que si et mon meilleur ami aussi en fait » Ca promets… « J’sais pas, je me dis que si t’es comme ça avec tous, ils doivent partir en courant ! » Et il le pense un peu, lui-même les chiantes il en a fait une croix. Une Freya oui, deux, non ! Ou faut croire qu’il les attire ! « Mais ils sont pires en vrai. Et puis avec toi je suis obligée d'être comme ça. » Obligé ? Rien ne l’oblige, vraiment ?! Est-ce qu’il aime bien ça ? Il serait pas vraiment capable de le dire à haute voix, pas à l’instant présent, elle serait du genre à vouloir en profiter, et il ne veut pas. Visiblement il ne lui en faut pas beaucoup pour sentir ses ailes poussaient… « J'ai pas oublié que tu aimes gagner et je veux toujours pas te laisser faire. » Une moue triste apparaît sur son visage, « c’est pourtant ce qui devra se passer, t’en a pas conscience encore… » Pas encore mais un jour, c’est certain. « Et donc… Tu suis les mecs comme moi jusqu’à chez eux pour vérifier qu’ils se sont fait soigner ou je suis l’unique spécimen en son genre ? » Est-ce qu’il serait capable de se la péter suivant sa réponse ? C’est plus qu’évident, et bien qu’elle ne le connait pas très bien, elle doit forcément savoir ça…
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Elias devine bien qu’elle ne lâchera pas le morceau aussi facilement, et que même si elle s’octroie un peu de répit, tôt ou tard elle saura le lui rappeler. Mais il fait mine d’avoir oublié le flic, à l’instant même où elle zappe la suite de l’histoire. Passer à autre chose quand ça l’arrange, il sait faire ça, le flic. Et ça ne le gêne pas du tout pour jouer avec elle, à celui qui aura le dernier mot. Un jeu dans lequel il se plait, et visiblement il n’est pas le seul. Il l’imagine casse-pied, du genre à lâcher jamais prise, à se prendre la tête pour rien. Il ne la connaît pas, mais à l’impression pourtant de la connaître comme personne. Très contradictoire, et il fronce un peu les sourcils, sentant ses pensées ne pas s’accommoder réellement avec son désir d’indépendance. Ce pour lequel, il se bat depuis trop d’années, pour le voir réduit à néant aussi bêtement. « Faut que j'en profite alors. » Il hausse les épaules, évidemment qu’elle comptait en profiter, pas de trop selon lui, « pas de trop quand même… » Il ne peut s’empêcher de dire tout haut ce qu’il pense tout bas, en haussant une énième fois les épaules, d’un air presque indifférent pourtant. « Non réaliste. Tu t'imagines si tu devais me supporter en plus de toi ? Tu dirais la même chose. » Non il n’imagine pas vraiment, « ce serait pas possible, il y aurait forcément un meurtre… Et ce serait pas moi ! » Qu’il confie, échangeant un regard amusé, mais pour autant très sérieux. « Pas vraiment. C'est moi qui vais me faire chier. Je peux pas travailler jusqu'à nouvel ordre » Il réfléchit un instant, « tu vas pouvoir prendre l'air et te reposer... » Peut-être que ce n'est pas la réponse qu'elle attendait, ou qu'elle voudrait entendre. Pas d'un grand sportif comme lui qui ne sait pas tenir en place. « Je le fais peut-être exprès pour qu'ils partent. Bien que ça marche pas à tout les coups. » Non mais elle est sérieuse là ? Il arque un sourcil, vexé ! « Je cours jamais derrière les nanas ! » Aurait-il été touché dans son égo ? Faut croire… Bien qu’à son regard, il se doute qu’elle le cherche mais il allait la mettre mal à l’aise. « J’connais l’issue de secours tu sais… » Même trop, dirait certaines nanas, parce qu’Elias a cette tendance à prendre trop rapidement ses jambes à son cou et à s’enfuir aussi loin que possible ! « Non car si tu gagnes, la partie sera finie » Elle aime donc faire durer le suspense, lui aussi visiblement. Il aime jouer… Mais surtout pas perdre ! Enfin elle le sait déjà ! Elle en a fait les frais, on peut dire ça comme ça ! « Alors déjà je suis venue car mon chef me l'a demandé. Et ... » Elle inspire légèrement avant de reprendre, « je sais pas pourquoi j'ai fait ça ... A croire que je voulais vraiment que tu te fasses soigner. Mais non ... autrement, je l'ai jamais fait avant toi. » Un sourire apparaît sur ses lèvres et il ne peut s’empêcher (évidemment) de commenter, « Je suis donc l’exception qui confirme la règle… » Pourquoi est-il besoin de le lui rappeler ? Pourquoi il doit trop en faire ? Parce que ce serait pas Elias Sanders sinon… « Et toi, t'es désagréable avec toutes les filles ou j'ai eu droit à un traitement spécial ce soir là ? » Comme il s’y attendait, fallait qu’elle lui demande, évidemment. Il paraissait pour autant assez lointain, cet air je m’en foutiste, peut-être désagréable pour les femmes, il n’en sait rien. « Je réserve mes pires répliques aux meilleures… » Comment amadouer pour finalement n’en faire sortir que le mal, du Sanders tout craché ! « Tu peux te dire, que t’es unique comme ça… » Il se contente d’ajouter, d’un air détaché avant de finir son verre et de se relever en jetant un rapide coup d’œil à sa montre. « J’vais devoir retourner bosser, mais tu as besoin que je te ramène dans ta rue ? » Elle n’allait sûrement pas accepter jusqu’à chez elle, il s’en doute bien…