Hélène s’était octroyée une après-midi de libre. Ses travaux avaient grandement avancés et ses collègues n’avaient, pour le moment, pas spécialement besoin d’elle. Au pire, son téléphone était allumé et elle était prête à toute épreuve. Une nuit d’insomnie avait eu raison de son léger retard sur ses articles. A présent, tout était à l’heure, plié, écrit et même avec des petits dessins explicatifs avec. Hélène était fière d’elle. Elle avait maintenant prévu de rattraper son insomnie, dans son lit bien moelleux chez elle. Mais le destin en fut autrement, lorsqu’elle passa devant la librairie. Une couverture lui attira l’œil. Il s’agissait des côtes françaises. Quelle surprise pour elle. Cette dernière fut si grande que cela poussa la blonde à laisser partir son sommeil pour contempler l’image de la couverture. Cependant, elle ne resta pas longtemps à l’extérieur, le froid commençant à se faire sentir sous son manteau élégant mais pas réchauffant. L’astrophysicienne décida donc de rentrer à l’intérieur.
Après avoir refermé la porte, elle se frotta les mains en soufflant dessus pour les réchauffer. Elle salua rapidement le vendeur à la caisse avant de se diriger vers les rayonnages. Hélène adorait cette ambiance. Des livres, des livres et encore des livres. Une librairie en soit. Hélène était presque sûre que si elle n’avait pas eu de la chance dans son premier rêve qui avait été d’être la tête dans les étoiles littéralement, à savoir astrophysicienne, elle aurait bien tenté sa chance dans le monde des livres. Certes, sa spécialité dans l’astrophysique était les trous noirs mais cela revenait au même, elle allait dans l’espace sans quitter la Terre.
La blonde vagabondait dans les rayons de livres, rencontrant de temps à autres des personnes qui choisissaient des livres, lisaient sur place, feuilletaient ou encore attendaient les personnes qui les avait conduits ici. Hélène n’arrivait pas à comprendre comment on pouvait s’ennuyer dans une librairie mais elle passa. Après tout, on a tous des passions différentes.
Enfin, elle arriva dans le rayon qu’elle voulait. Celui des cultures et paysages étrangers. Elle bougea doucement en regardant les différents noms. Il y avait les continents, Amérique, Asie, Europe. La blonde s’arrêta et reprit son examen. Pologne, Albanie, Angleterre, Belgique, Espagne, France. Enfin. Elle se mit de nouveau en concentration extrême lorsqu’elle failli bousculer un jeune garçon. Elle bougea en s’excusant dans sa barbe et une fois, l’enfant partit, elle reprit ce qu’elle était en train de faire. Elle avait trouvé la rangée de la France, à présent, elle regarda les régions. Aquitaine, Bourgogne, Ile de France, visiblement, l’Australie n’était pas au courant des changements de noms des régions. Cela fit sourire Hélène bien que cela l’aida, ayant grandi en France avant ce changement. Enfin, elle trouva la région qu’elle voulait. Normandie. Elle vit le même livre qu’elle avait vu sur le devant de la devanture de la librairie. Elle le prit et l’ouvrit pour le feuilleter. La blonde découvrit de nouveau les côtes de son enfance. De sa région natale. Et cela lui fit pousser un sourire. Elle décida de s’assoir contre l’étagère pour le lire. Elle ne gênerait personne. Après tout, il y avait peu de personnes dans le magasin, elle n’aurait vraiment pas de chance si elle tombait sur quelqu’un qui s’intéressait aussi à la France. Elle pouvait s’assoir sur le sol sans déranger personne. Ou peut-être que si. L’astrophysicienne a-t-elle parlé trop vite ?
Avoir son mercredi après-midi de libre c'est bien, vachement bien même ! Moana avait d'ailleurs été bien étonnée quand elle avait vu cet espace vierge dans la case du mercredi. Au lycée, les professeurs répétaient toujours qu'à l'université l'emploi du temps est plutôt rempli dans certains cursus dont le sien par exemple. C'est un peu le cas certains jours c'est vrai, mais cette demi-journée de pause dans la semaine est bien pensée. Ça permet de se reposer un peu et décompresser. Durant ses trois années au lycée à Papeete, elle n'avait jamais eu de cours le mercredi après-midi. C'est vrai que ça lui aurait fait drôlement bizarre. Au départ, elle aurait pensé que ça aurait été seulement pour le premier semestre mais ça avait continué pour le second. C'est loin de lui déplaire en tout cas ! Moana avait encore une to-do list bien remplie pour cet après-midi, ça serait presque impossible de tout faire dans un laps de temps si court d'ailleurs. Mais comme elle le répète si bien Impossible n'est pas Moana. Dans un premier temps, la petite tahitienne devait se rendre à la librairie voir si elle ne trouvait pas quelques bouquins pour un travail pour les cours. Pour celui de politique, il y avait une sorte de petit exposé (si on peut appeler ça comme ça) à faire sur les systèmes politiques dans les pays autre que l'Australie. Naturellement, son choix s'était porté sur la France et plus particulièrement sur la Polynésie-Française. Ce n'était pas un hasard puisque son rêve un jour est bien d'être la présidente de ces archipels d'où sa mère est originaire. C'est vrai que ça se trouve facilement sur internet ce type d'informations, mais disons que Moana s'est dit qu'avoir un livre sur les terres qui l'ont accueillie durant sept ans ça pourrait être cool. C'est vrai que Tahiti lui manque beaucoup parfois. Des livres sur la France, elle sait qu'il y en a pour les avoir vus lors de ses précédents passages à la librairie. C'est d'ailleurs bien pratique que cette dernière soit dans son quartier, moins de trajet et en plus elle peut le faire à pied !
Il fait plutôt froid dehors mais en marchant rapidement ça permet de se réchauffer un peu. Elle pousse la porte de la librairie avant de s'y engouffrer puis de se diriger directement vers ce dit rayon qui se trouvait dans le fond du magasin. Une dame blonde était présente, ce qui étonna Moana parce que les autres fois il n’y avait absolument personne dedans. “Pardon, j’aimerai regarder les livres derrière vous.” s’excusa-t-elle pour passer et accéder à la partie sur la France. “C’est rare de voir quelqu’un s’intéresser à ces ouvrages. Dès que je viens d’habitude je vois personne.” fit-elle pour engager la conversation. “Vous lisez quoi si ce n’est pas indiscret ?”
Hélène était plongée dans son livre. Elle adorait ce genre de livre. Un livre où on pouvait voyager non pas avec les mots mais avec des images. Plus de place à l’imagination complète mais, cela donnait quand même une belle aventure. La blonde aimait beaucoup ce genre d’expérience. Elle était bien calée contre l’étagère. Elle sentait les livres dans son dos mais cela ne l’importe peu et c’était même une douleur agréable. Hélène ne se préoccupait de personnes et c’est pour cela qu’elle n’entendit pas les personnes autour d’elle. Du moins, une jeune femme qui devait surement lui demander de se bouger aussi gentiment que possible. La blonde reprit ses esprits, regardant l’inconnue comme si elle voyait un ovni. Elle l’observa, brune, visage typique d’une jeune adulte qui quitte l’adolescence mais qui y est encore un peu. Mais l’heure n’était pas à la contemplation, elle était à l’heure de se bouger de devant les livres. Visiblement, sa camarade voulait attendre l’étagère. L’astrophysicienne se leva en bredouillant un petit désolée. La jeune femme avait eu assez de patience pour ne pas lui crier dessus ou même froncer les sourcils de frustration. Hélène savait qu’elle, elle aurait très certainement fait ça. La blonde se leva et bougea un peu allant s’assoir de l’autre côté, laissant les livres des régions françaises libres. Mais la discussion ne s’arrêta pas là.
La jeune femme parla du fait, qu’elle venait dès qu’elle le pouvait et que très généralement, il n’y avait personne. Hélène leva les yeux en l’air en abordant un petit sourire. Effectivement, en Australie, il devait être rare les personnes venant ici pour s’instruire sur la France ou même d’y venir. Malgré le silence palpable qu’Hélène apparemment ne voulait pas briser, la femme souriait à sa camarade. Camarade qui décidément était d’humeur amicale.
- Vous lisez quoi si ce n’est pas indiscret ?
Hélène la regarda sans parler, presque sans respirer avant de baisser les yeux et de les remonter sur le visage de la jeune femme. Clignant des yeux, la blonde se reprit et ferma le livre avec juste son doigt à l’intérieur pour ne pas perdre la page qu’elle avait sous les yeux. Elle montra la couverture représentant une côte normande, un jour chanceux de soleil. Qui était caché par les nuages. Joli cliché quand tu nous tiens.
- Je regarde des photos de la région normande. C’est une région en France.
Hélène se tut, de peur d’avoir dit une bêtise. Après tout, peut-être que sa camarade savait où c’était si elle venait dans le rayon spécialité culture étrangère, étagère France. Cela aurait pu être une jeune australienne ou autre nationalité qui s’intéressait à la France mais la blonde commençait à douter. Peut-être était-elle tombé sur une compatriote française. Certes, mais peut-être venait-elle d’une autre région. Voulant se rattraper, l’astrophysicienne ouvrit son livre avant de remettre ses cheveux dans le dos.
- Mais peut-être que vous connaissez. Vous venez de France ? Quelle région ?
La blonde abordait un sourire presque tendu, à la limite du nerveux. Elle espérait vraiment n’avoir fait aucune bêtise, ni aucune maladresse, elle s’en serait voulu d’avoir était si idiote avec une jeune femme qui semblait si gentille, amicale et surtout patiente quand Hélène ne bougeait pas. Le silence était de nouveau palpable et tout ce que pouvait faire la blonde fut de se mordre la lèvre nerveusement en attente d’une réponse.
Est-ce qu'elle avait dit ou fait quelque chose de mal ? Moana en avait limite l'impression en voyant le regard de cette femme qui la dévisageait littéralement comme si c'était une habitante de la planète Pluton. Ah non peut-être que tout simplement elle a mis une tenue qui la choque ou bien un tout petit détail qui tranche. Elle avait mangé un gâteau au chocolat avant de venir, peut-être avait-elle encore une trace au coin des lèvres ? Moana n'ose pas vérifier mais ça la tente bien. Oui, il y a vingt mille questions à se poser actuellement. « Oh euh désolée, je ne voulais pas vous déranger dans votre lecture. » s'excusa-t-elle. Ah oui ça devait sûrement être pour cette raison. Cette femme était certainement très concentrée, peut-être même présente ici depuis un moment et voir quelqu'un débarquer de nulle part lui fait cet effet-là. « Merci. » fit-elle une fois qu'elle lui laissa l'accès libre. Moana n'avait pas osé la brusquer pour se déplacer, déjà ça n'aurait pas été poli et en plus c'est elle qui est venue la déranger à la base donc bon. Il y avait quand même un sacré silence entre les deux femmes, comme dans toute la librairie après tout même si dans ce rayon l'effet était encore plus flagrant. Laisser des moments de silence comme ça, c'est pas vraiment pour Moana qui engagea donc la conversation. Ça l'intéressait grandement de connaître l'ouvrage que tenait la blonde dans ses mains. De toute façon, la polynésienne est d'un naturel curieux. Puis en général, la curiosité n'est pas décriée ici. Chaque personne normalement partage avec grand plaisir, la lecture qu'elle tient dans ses mains. Enfin Moana est comme ça du moins. « Sympa la couverture. » En général c'est la première chose qui nous attire d'ailleurs. « Oh oui je sais bien, je connais la France. » ajouta-t-elle. Enfin, la métropole pas tellement puisqu'elle n'y a jamais mis les pieds. « On dit généralement qu'il pleut toujours là-bas. » Ah les clichés quand ils tiennent certains endroits. « Je n'y suis jamais allée mais ça a l'air sympa. C'est une région qui a fusionné d'ailleurs non ?» questionna-t-elle. Elle avait vu passer quelques informations sur la fusion de certaines régions mais ne connaissait pas encore tout à fait les nouveaux noms. «C'était en 2016 que ça a eu lieu non ? » Ah oui c'est du Moana de rajouter toujours un peu de politique à un moment ou un autre. « Oui plus ou moins. Enfin j'ai des origines françaises grâce à ma maman, polynésiennes précisément. J'ai vécu à Tahiti jusqu'à l'an dernier d'ailleurs. Très belle région aussi, pour ne pas dire la meilleure. » Toujours être fière de son territoire et ses origines ! « Et vous ? La région de votre livre ? »
Le silence. C’était toujours bien dans une librairie. On apprécie encore plus la lecture quand c’est le cas. Mais pour le moment, cela était surtout gênant. Enfin, Hélène le pensa. Elle venait de se pousser du rayon pour permettre à sa jeune camarade de prendre un livre ou au moins, regarder le rayon à la quête d’un potentiel livre qui pourrait l’intéresser. Heureusement pour la gêne d’Hélène, la jeune tahitienne commença une discussion à propos du livre que la blonde était entrain de feuilleter. Ou du moins, en train de lire. La blonde aimait bien ça, partager un avis sur une lecture. Et si en plus, cela allait être dans une librairie, ça serait encore mieux. Le silence avait été oublié et le sourire ornait le visage des deux femmes. Elles devaient surement se faire entendre dans les rayons voisins mais cela n’avait pas l’air de les déranger. Enfin, Hélène essaya de chuchoter un minimum tout de même. La tahitienne complimenta la couverture du livre et par reflexe, inconsciemment, Hélène leva le livre pour qu’on voit encore mieux la couverture et surtout pour la regarder. Quand l’annonce de la pluie omniprésente arriva, la blonde poussa un petit rire.
- Oui, elle s’est réunifiée. En 2015.
Parler de sa région faisait sourire Hélène. Elle était de bonne humeur. Peut-être que l’euphorie de la situation l’avait un peu trop pressé mais heureusement sa camarade sembla de pas remarquer ou ne pas en tenir compte. Hélène hocha souvent la tête pour montrer qu’elle écoutait. La jeune femme venait donc de la Tahiti. Hélène n’y était jamais allée mais selon les clichés, c’est très ensoleillé. La blonde rigola quand la jeune femme déclara que c’était la meilleure région.
- Nous avons tous une région coup de cœur.
Mais déjà la tahitienne parla de son livre ou du moins de la région qu’il représentait.
- Oui, je viens d’ici. Elle avait montré le livre. La Normandie, trop peu exploité et pourtant magnifique étendue de vert.
Hélène regarda en souriant son livre et fit tourner les pages. De temps en temps, elle retourna le livre en montrant à sa camarade, des photos de falaises, de plages, de champs. Hélène était dans son monde, de retour avec les photos dans sa région d’enfance, où elle se sentirait toujours chez elle. Les sourire aux lèvres, elle feuilletait encore les pages du livre.
- La Normandie est une région si calme, si jovial. Si un jour, vous passez par là-bas, passez par les côtes de Nacre. Le mont St-Michel aussi.
Hélène souriait à sa camarade et elle était sûre qu’elle illuminait. Enfin, ça s’était surement dans son imagination. Parce qu’on ne peut pas illuminer pour de vrai. Genre littéralement.
Y'a deux types de silence dans la vie. Celui qu'on souhaite tous dans certains moments qui est calme, reposant et qui aide à la concentration et puis y'a celui qui est… absolument gênant ! Celui qui laisse des énormes moments de blanc dans une conversation et on rame pour le meubler du mieux qu'on peut. Là, c'était carrément celui-ci qu'il y avait entre la dame et elle. La petite polynésienne sourit plus ou moins bêtement dans un premier temps avant de vraiment enchaîner sur une conversation. Le sujet lui est venu naturellement à vrai dire, normalement ça devrait tenir un petit bout de temps avant que le silence revienne. C'est ça aussi qui est bien quand on parle de livres entre passionnés, ça permet de faire une plus ou moins longue conversation. Oui pour Moana, il n'y a que les férus de lecture qui viennent ici ou du moins qui restent longtemps dans ce lieu. « A une année près, j'y étais presque. » ajouta-t-elle. C'est toujours comme ça, elle arrive jamais à avoir la date exacte, faut toujours que ça tombe à côté. Depuis qu'elle est petite c'est comme ça, ce qui n'est pas super pratique pour les cours d'histoire. Puis bon quand il y a trop de dates, y'a de quoi s'embrouiller ! « Avec l'Outre-Mer on a pas ce problème de réunification. » Ça serait absurde de toute façon car les îles sont trop éloignés entre elles. Elle acquiesça avant de répondre. « On est attachés à nos identités régionales c'est pour ça. Enfin il n'y a pas que ça évidemment. » Non on peut aussi avoir un coup de coeur pour une région où on a étudié, où on est allés en vacances… « Mais je remarque qu'en Australie, c'est différent de ce côté-là. J'ai pas l'impression que c'est aussi marqué l'attachement des gens pour le Queensland par exemple. » Peut-être parce que le fonctionnement est différent de la France ? Ce qui est bien quand on a une double culture c'est que ça nous permet de comparer. Moana regarda et écouta attentivement les explications de la dame sur la Normandie, c'était passionnant. « Je m'appelle Moana au fait et vous, sans être indiscrète ? » finit-elle par demander. Le Mont Saint Michel, elle en avait déjà entendu parler. Forcément c'est un classique (si on peut dire ça comme ça) du patrimoine français. « Ah je savais pas que c'était en Normandie. Je croyais que c'était en Bretagne. » dit-elle bêtement avant de continuer. « Oh je ne sais pas si j'en aurai l'occasion un jour mais j'aimerai beaucoup effectivement découvrir la vraie France, enfin la métropole parce que la Polynésie ça reste la France. » Moana se met activement à chercher dans le rayon le livre sur son île pour lui présenter en bref avec des images à l'appui. « Nous on a pas d'aussi beaux monuments mais on a des paysages à couper le souffle. Puis les gens sont très accueillants, généreux et le fafaru c'est la meilleure chose à manger ! » ajouta-t-elle. Très important de parler nourriture !
Si Hélène s’était attendue à parler de sa région, à savoir la Normandie avec une compatriote en Australie alors qu’elle avait tout simplement prévu de lire, elle ne l’aurait pas cru elle-même. Et pourtant. La voila en pleine discussion sur les différentes sites touristes, endroits paradisiaques qui peuplait la région normande. Ainsi que la région de sa camarade. La blonde aimait beaucoup lire et n’aimait pas trop être dérangé mais si c’était pour cela, alors elle signait directement. La française eut un petit sourire lorsque la jeune femme avait manqué d’une année. Cela pouvait arriver à tout le monde et sincèrement, elle ne savait même pas si les Français de France connaissait tous l’information. Néanmoins, cela avait donné un moment de conversation sur son île natale et les autres DOM-TOMS. Cela faisait plaisir à la blonde d’en apprendre un peu plus. Elle écoutait la brune attentivement. Quand cette dernière parla de l’attachement régional, Hélène leva les yeux au ciel pour réfléchir.
- Je pense que cela est unique à chacun. Je connais des gens qui se moque de leur région natale. Je suppose que c’est la même chose en Australie.
Lorsqu’Hélène parlait de la Normandie, on ne l’arrêtait plus. Heureusement pour elle, sa camarade semblait aussi passionnée qu’elle sur le fonctionnement des différents endroits ou région de la France. D’ailleurs, la jeune femme se présenta. Comme ça, elle s’appelait Moana. Cela colle bien avec sa provenance. La blonde sourit.
- Je m’appelle Hélène.
La française hésita à lever la main mais se ravisa. Après tout, cela faisait un moment qu’elles parlaient, ça serait bizarre de se serrer la main à présent. Lorsque Moana parla du Mont St-Michel et de sa provenance, Hélène fronça le nez. La grande guerre entre Bretagne et Normandie pour l’appartenance de ce beau monument. Certaines personnes en avaient conclu qu’il appartenait au deux et que c’était selon un courant. Mais la blonde ne voulait pas s’avancer sur un terrain qui ne connaissait pas tant que ça.
- On va dire que c’est une garde d’enfants chez parents divorcés.
Voilà. Petite touche d’humour, ça ne fait pas de mal. Entre temps, Moana avait entreprit de chercher un livre sur la Polynésie et d’en montrer des images. Comme avant, Hélène était subjuguée. Les images donnaient envie de voyager. Et de ce qu’en disait la brune, l’astrophysicienne ne fut que plus convaincu d’un futur voyage. Peut-être.
- Vous me donnez envie de prendre l’avion si je pouvais.
Moana avait parlé de nourriture, le fafaru, il lui semblait. La blonde se demandait ce que cela était.
- Qu’est-ce le fafaru ?
L’âme gastronome de la française s’était réveillé et ne voulait qu’une chose, connaitre ce plan. Et si cela lui convenait de le manger. Enfin, quand elle ira en Polynésie car rien de mieux pour gouter une spécialité locale que là d’où elle vient.
Codage par Libella sur Graphiorum
Spoiler:
Se cache car cela fait littéralement 3mois que je n'ai pas répondu au rp. Je suis désolée
Moana sait qu'il y avait pas mal de français en Australie et une petite communauté francophone à Brisbane. Mais selon elle, la probabilité de tomber sur une personne du pays de Molière était très faible au vu du nombre d'habitants dans la capitale du Queensland. Jusqu'à présent, ça ne lui était pas encore arrivé. Pourtant ça fait un an qu'elle est de retour ici (et puis elle habitait ici avant de partir pour la Polynésie). Mais faut bien un début à tout comme on dit non ? C'est plaisant pour la petite brune en tout cas de converser sur ses origines, ça lui fait drôlement plaisir même si elle est un petit peu nostalgique du coup maintenant. Parfois, elle donnerait n'importe quoi pour y retourner. Elle n'a que des bons souvenirs là-bas alors qu'ici, elle ne peut pas en dire autant. « J'ai jamais compris le fait qu'on pouvait ne pas aimer ses origines. C'est la première chose qu'on ne peut pas renier dans une vie. » parce qu'elles font parties de nous, de notre histoire. Accessoirement, c’est ce qui permet de se ressourcer aussi parfois. Ça a été le cas pour sa sœur et elle après le tragique accident de leurs parents. « Ah oui ça sonne bien français comme prénom mais c’est très joli en tout cas ! » Ça fait du bien t’entendre quelques sonorités françaises et même de parler dans cette langue ! A causer en anglais tout le temps, elle en vient presque parfois à avoir du mal dans la langue de Molière. « Vu comme ça, c’est marrant effectivement. » lança Moana avant de rire. Enfin ça a l’air sacrément compliqué comme histoire, pourquoi la vie doit-elle toujours être compliquée ? « Et bien si un jour vous voulez y aller, n’hésitez pas à venir me demander conseil. » ajouta la Polynésienne. « En tout cas vous ne serez pas déçue du voyage. » Sauf que y’a énormément de monde à Brisbane et que la probabilité pour qu’elle te retrouve est faible si tu ne donnes pas ton numéro. Enfin avec les réseaux sociaux c’est quand même plus simple de retrouver quelqu’un ceci dit. Des Moana à Brisbane, ça ne doit pas courir les rues non plus. « Du poisson qui macère dans de l’eau de mer et des têtes de crevettes pressées. Dit comme ça ce n’est pas bon mais je promets que c’est délicieux ! » C’est vrai qu’au début elle avait aussi un apriori mais maintenant c’est son plat préféré. Moana regarde sa montre, il commence un peu à se faire tard. Il serait peut-être temps qu’elle y aille. « Désolée de devoir vous fausser compagnie mais ma sœur doit m’attendre. » Elle devrait pas tarder à rentrer Heïana d’ailleurs. « Merci pour ce moment de partage et à une prochaine peut-être. » Elle salue sa compatriote avant de se diriger vers la caisse pour payer son ouvrage et rentrer chez elle.