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 wasted acres (ginauden #83)

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Message(#)wasted acres (ginauden #83) EmptyMer 12 Aoû 2020, 22:24

L’eau trouvait aisément mes épaules élancées, pesées. Les fines gouttes de pluie elles, y poursuivaient jusqu'à la fin de leur chemin se laissant couler doucement le long de mes omoplates à travers mon t-shirt, de mon dos à mes hanches. J’avais la tête et les idées submergées, j’aurais pu simplement me noyer sous l'averse pour y rester, m'y cacher de longues minutes encore. Elles s'accumulaient les tensions. Depuis des années, des mois, des jours, des heures, depuis lui et depuis nous. Les cheveux entourant mon visage trempé, j’osais même baisser la tête, oubliant de fixer le vide et oubliant de fixer tout et n’importe quoi. Parce que c’était toujours plus facile, moins engageant. Mais j’en avais assez, de souffrir. J’avais eu trop mal pour un seul corps et pour un seul cœur, pour un seul être.

Elle était là et elle était puissante l'envie de recommencer et de repartir, de renouveau et de rien du tout. J’étais aux premiers balbutiements d’une nouvelle vie et je n’en pouvais plus de me retenir et de croire, de jurer et de douter. J’avais besoin d’air d'où la fuite à l'orage, j'avais besoin de contact d'où mes Converse perdues dans mon sillage. Je pensais à Isaac et à sa maison laissée derrière mes pas parsemés de pieds nus sur le bitume des rues de Toowong. Sa maison qui semblait toujours si loin et lui avec. Je l'aimerai un jour j'en étais persuadée, et je crois même qu'à un moment j’avais véritablement aimé ce que j’avais pu présager de nous. Mais il n’était pas là maintenant pour renforcer cette idée saugrenue, celle soulignant qu'il m'aimait peut-être pour les bonnes raisons. Même si je jouais les méchantes et même si j'étais celle qui ment et celle qui cache, qui se cache.

Ce soir, j'avais besoin d’oublier. Une toile juste une, et ensuite j'allais rentrer.

Il n'est pas à l'atelier vide et fermé quand j'y entre, détrempée. Mon parapluie oublié dans ma fuite et mon imperméable perdu depuis des années, mes mains servent de tordeuses lorsqu'elles essorent lâchement mes mèches sur le parquet de bois craquelé de la galerie plongée dans l'obscurité.


Dernière édition par Ginny McGrath-Williams le Jeu 13 Aoû 2020, 22:55, édité 1 fois
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Auden Williams
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le complexe de Dieu
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wasted acres (ginauden #83) 9OYzxwd Présent
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23733 POINTS : 350

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
CODE COULEUR : darkgreen
RPs EN COURS : (05)savannah #9james #25ginny #116akiragideon


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ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs EN ATTENTE : damon #16

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 28/05/2019
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Message(#)wasted acres (ginauden #83) EmptyJeu 13 Aoû 2020, 22:45

Ils ont dit que je devenais résistants aux anti douleurs classique. Ils me l’ont dit comme si ça devait être une nouvelle, comme si j’étais supposé ne pas m’y attendre. Ils avaient faux sur toute la ligne alors qu’en réalité je me demandais surtout comment ces merdes pouvaient continuer à fonctionner sur moi après tant d’utilisations. Au moins maintenant j’ai la réponse : ce n’est pas le cas. Plus le cas. Alors j’ai le droit à quelque chose de plus fort et toutes les menaces d’addiction liées audit médicament. Mes visites à l’hôpital sont de plus en plus amusantes, apparemment. De plus en plus fréquentes, aussi, mais j’imagine que tout va de pair.

Ma maison ne me sert plus réellement de maison quand c’est l’atelier qui remplit tous les rôles, lui qui n’a jamais connu autant de stock de café juste au cas où on déciderait de le fermer pendant une semaine simplement pour rester entre nous. Un jour on tombera un peu plus encore dans ce cercle vicieux et infernal façonné de nos doigts, c’est indéniable, et la boîte de médicaments dans la poche me dit que cet instant approche à grand pas. J’ai un sourire fier et assuré, dans la rue, quand je croise le visage d’inconnus qui me jugent à mon visage contusionné et à mon allure boiteuse éphémère. Ils jugent mon arcade qui se remet d’une énième bataille et ma lippe pareil ; ils ne savent pas que je n’attendrai pas que tout soit réparé pour me jeter à nouveau dans la première mêlée venue ou même la créer moi même. Ils ne savent pas, eux, qu’après tout ça j’ai gagné une boîte d’opium et que c’est synonyme d’apothéose.

Elle ne le sait pas non plus sûrement, Ginny. Elle est rentrée la première ce soir, je suis la trace de ses Converse boueuses à la trace, elle qui a oublié de retirer les clés de la serrure une fois de plus. Mes chaussures ne font que de nouvelles traces, parce que même ce genre de chose me passe désormais bien au dessus de la tête. La pièce pourrait devenir un nouveau Bagdad que je m’en moquerais complètement, toujours bien plus intéressé par la pièce où je pourrais la trouver elle, ma brune, pour l’embrasser avant même de prononcer le premier mot. Je me moque de ce qu’elle fait et je me moque de comment elle a bien pu remplir sa journée à ses côtés à lui. La nouvelle règle est tacite parmi bien d’autres : le monde n’existe pas en dehors de nous, de l'atelier et parfois de ma maison. On ne pose pas de questions à propos de ce qui n’existe pas. “On m’a filé de l’opium.” Je ne dis pas prescrit parce qu’elle n’a pas besoin de savoir les détails tout comme elle n’a pas besoin de savoir que l’utilité première des cachets était d’effacer un peu de cette douleur lancinante qui ne me quitte pas. “Un cachet toutes les douze heures. On peut tous les fumer ce soir.” Mes lèvres inquisitrices ne lâchent pas les siennes, je souffle mes quelques explications contre sa peau, désireux de me content toujours du minimum. On peut les écraser et on peut les fumer ; et ça ressemble au meilleur plan du monde qui nous fera tout oublier pendant quelques heures pour mieux souffrir ensuite. C’est tout ce qu’on sait faire, désormais.


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Message(#)wasted acres (ginauden #83) EmptyVen 14 Aoû 2020, 09:47

Les vêtements amples avaient l'avantage de ne pas laisser voir les marques, de ne pas non plus laisser voir à quel point ma silhouette avait maigri depuis les dernières semaines. Plus les chandails étaient grands et plus les mailles des cardigans l'étaient avec, moins j'avais besoin de préciser les assiettes dans lesquelles je piochais à peine, les desserts que je finissais toujours par snober. Être gelée en permanence n'avait jamais eu si bon dos, ce trait connu et reconnu de tous me sauvant si facilement la peau. Les tissus détrempés par contre, ils collent encore et toujours à mon épiderme, traitres, glacés et suffocants.

Ce sont ses pas dans la galerie vide de tous sauf de nous que je reconnais une seconde plus tard. Celle d'avant, j'ai sursauté et me suis détestée de le faire. Le relent avait tendance à amener avec lui de la culpabilité, ; on a pas le droit à ça, ici. On s'est retiré ce droit pour le mieux, comme on s'est retiré tout le reste à défaut de n'avoir que ça justement, ce qui reste. À croire qu'on trouve ça suffisant.

Il ne parle pas de ma silhouette rachitique que je dévoile, retirant mon t-shirt trempé d'un geste aussi distrait que désormais naturel. Mon jeans rejoint l'autre vêtement au sol l'instant qui suit. En échange, je ne parle pas de son visage tuméfié, des ecchymoses qui s'y multiplient au fil des bagarres qui sont désormais devenues presque quotidiennes. Il ne me demande pas si je suis heureuse et je ne lui demande pas non plus. La réponse ferait trop mal et en ce qui a trait à avoir mal, on y arrive suffisamment bien en dehors d'ici. Autant préserver les miettes lorsqu'on passe la porte.

On m’a filé de l’opium.” mes lèvres trouvent les siennes ou alors c'est l'inverse, je sais seulement que lorsque je sens ses paumes se resserrer sur les pans de son hoodie que j'ai volé, le moment n'a plus l'air volé lui aussi. Tout va un peu mieux, on a trouvé le temps qu'il faudra un moyen comme un autre de respirer à travers notre chaos commun. “Un cachet toutes les douze heures. On peut tous les fumer ce soir.” il ne dit pas d'où ça vient et je ne l'interrogerai pas à ce sujet. Mon attention reste rivée sur sa peau blessée que mes lèvres tentent encore de guérir, ne sachant plus trop si au fil des baisers que je perds sur sa mâchoire j'en suis à faire bien pire. « Picasso disait que l'opium avait le plus intelligent des parfums. » à mes mots s'ajoutent un rire qui sort naturellement, un éclat un seul mais il est bien là. On reste quand même nous à certains moments, on reste quand même les deux nerds, les deux artistes le nez éternellement perdu dans nos bouquins. On reste nous, même si justement, être nous n'est plus comme avant.

Derrière lui, le café a coulé, les tasses sont prêtes, fumantes et oubliées. Ma silhouette s'est posée au sol jambes croisées en tailleur, il fait office de miroir installé face à moi, occupé à moudre, concentré. Mes prunelles n'ont pas quitté ses doigts comme s'il s'agissait de la première fois et ça l'est, in a way. C'est l'excuse du moment ça aussi : juste une fois, et ensuite c'est terminé. Encore une autre, et après c'est acté. Je n'ai plus la force de mentir lorsque je passe la porte de l'atelier et je sais que lui aussi. On garde ça pour dehors, on garde ça pour les autres, pour mon lui, pour tous ses ils et pour toutes ses elles. « Moi d'abord. » docile, c'est son briquet que je trouve dans la poche de son jeans taché de sang et de terre, de peinture.

La flamme détonne au beau milieu d'une galerie plongée dans l'obscurité, le bâtonnet qui passe de ses doigts gercées aux miens glacés. La première inspiration est amère, elle surprend, mais elle glisse bien moins difficilement que je l'aurais cru contre mes lèvres. Rien n'a l'air difficile ironiquement, quand tout est si dur finalement. Un bribe de temps plus tard et c'est entre ses lèvres qu'elle file ensuite, la cigarette dont Picasso et ses potes bien hipsters raffolaient. Mes doigts l'y déposent avec toute la douceur du monde.


Dernière édition par Ginny McGrath-Williams le Sam 15 Aoû 2020, 21:40, édité 1 fois
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Message(#)wasted acres (ginauden #83) EmptySam 15 Aoû 2020, 21:36

« Picasso disait que l'opium avait le plus intelligent des parfums. » Si Picasso disait ça alors on n’a plus aucune raison de ne pas se lancer à notre tour. Même si Picasso n’avait pas dit ça, on aurait quand même foncé tête baissée sans se préoccuper du reste. Son rire me fait sourire, à défaut que je la suive dans cet éclat sans trembler de douleur à cause de mes côtes abîmées ou de douleurs dans l’abdomen, présentes pour une raison ou pour une autre. Quoi qu’il en soit, mes lèvres la retrouvent bien vite puisqu’elles savent pertinemment que justement, on ne peut plus rien prévoir. Elles ont enfin appris de tous les rêves qui ont trop vite volé en éclats et aujourd’hui seule la vie au jour le jour compte. Seule les instants avec elle, au jour le jour, quand les heures nous sont comptées, ont encore une quelconque importance à mes yeux.

Des pigments sur les toiles, ma concentration a peu à peu vrillée vers les cigarettes que je roule ou les autres substituts que je peux bien trouver. J’ai besoin d’occuper mes mains à faire quelque chose, peu importe ce que c’est, et tout ce que je créé et qui arrive sur une toile ou un papier photo ne me plaît pas. Je trouve bien plus gratifiant le fait de tout voir partir en fumée, ironiquement. C’est donc avec toute l’attention du monde que je réduit en morceau chacune des gélules de médicaments. Le sang sur mes mains a séché, on peut déjà deviner quelles blessures formeront des cicatrices et pourtant malgré la douleur je ne tremble pas, bien loin de là. Les filtres à cigarette troquent la nicotine pour l’opium, et sûrement que la prochaine fois ce sera quelque chose de nouveau encore. Mes principes sont loin, enterrés, enfouis, oubliés. Le temps que ça durera, c’est sans doute bien mieux ainsi. « Moi d'abord. » N’ayant ni la force ni l’envie de me battre, je me contente d’accepter la chose en lui tendant la première et seule cigarette savamment préparé comme si j’avais fait ça toute ma vie. Elle est loin, la Ginny que je connaissais, et pourtant elle n’a pas changé.

De ses doigts le poison passe aux miens, tous deux mal installés sur des coussins mitteux à même le sol. On a des couvertures, on a un canapé convertible pour continuer à cacher la preuve de nos péchés quotidien. On est devenus rois du mensonges, plus que nous ne l’avions jamais été jusque là. Cela ne fait plus aucune sorte d’importance maintenant que j’observe la fumée s’échapper de sa bouche, qu’ensuite elle s’échappe de la mienne. Les effets ne se font pas attendre et la douleur disparaît peu à peu, pour de vrai je le crois - et veux le croire. L’instant d’après, comme par habitude que nous n’avons jamais eu le droit de prendre, mes lèvres brûlantes répondent à la sollicitation des siennes et la drogue passe d’un organisme à un autre. Nos gorges sont brûlées à cause de cette substance nouvelle que même le fait de s’être remis à fumer la cigarette ne pouvait pas aider à prévenir. “Je l’aime bien, ce Picasso.” Je souris enfin contre l’espace entre ses clavicules nues que j’embrasse, la Ginny qui n’avait pas pour habitude de découvrir une épaule dans le temps n’ayant plus rien à voir avec celle d’aujourd’hui. Je me moque de la manière dont elle peut déambuler dans l’atelier, tant que c’est ce qu’elle désire alors je tente encore et toujours d’être heureux pour elle. « T’as les plus petites pupilles que j’ai jamais vues. » J’ironise, me moque de son état quand bien même il doit être semblable au mien. Je parle de ce dont j’ai le droit de parler et me censure à ses côtés puisqu’on reste persuadé qu’au delà d’être la bonne chose à faire, c’est surtout la seule chose à faire. Ce à quoi je ne cesse de me raccrocher, pourtant, ce sont mes lèvres qui tentent au mieux de réchauffer chaque grain de sa peau au moins autant que la mienne me semble désormais brûlante.


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Message(#)wasted acres (ginauden #83) EmptySam 15 Aoû 2020, 22:18

À défaut d'avoir confiance en la vie et en la suite peu importe ce dont elle est faite, j'ai confiance en ses doigts qui s'assurent d'aligner l'opium moulu aux couleurs si fades que l'envie enfantine d'y ajouter de la poudre de pastel m'arrache un rire bref, mais un rire tout de même. Entre deux froncements de sourcils de sa part et tout autant de soupirs mes lèvres se faufilent sur les siennes, son visage penché qui m'évite au moins d'y voir les marques des blessures, le sang qui sèche déjà bien trop vite sur ses paumes pour que l'inverse soit vraie contre ses tempes, son arcade.

Une bouffée pour moi, une pour lui. Les étincelles se chassent les unes les autres dans une salle verrouillée à double tour qui fait office de prison comme de cocon de la plus cruelle des façons, à chaque fois aussi pire que meilleure. Dans l'élan, la manche de son hoodie a dégagé mon épaule, la brise glacée qui s'immisce comme témoin par la fenêtre entrouverte ajoute de la chair de poule par-dessus celles que ses lèvres provoquent. Elles s'égarent là où ma peau est sale d'accumuler autant de mensonges dans un si petit corps, autant de trahison causée par un si petit coeur. Son souffle est bouillant, brûlant, le mien renchérit alors qu'il se veut insistant, que mes lèvres cherchent à savoir si c'est l'opium leur drogue, ou si c'est lui. La réponse fait tellement mal que l'inspiration et la fumée d'après est vitale, douce ironie quand on sait qu'on ne fait qu'accélérer l'inévitable, à bousiller fatalement nos poumons ce soir, à faire pire demain.

J'ai oublié, un temps. J'ai oublié qui j'étais, j'ai oublié ce que je voulais, ce que je ne voulais plus. J'ai oublié les barrières et j'ai oublié l'heure, les variables précises qui se sont envolées quand c'est lui qui reste la seule variable potentiellement stable. Potentiellement, parce qu'il bouge toujours Auden, il ne reste jamais en place. Il bouge contre ma peau, il tangue et il vacille, et mes paumes libérées du vice de cette nuit s'assurent d'en assouvir un autre à se perdre contre ses mèches, à soulever sa mâchoire sans faire gaffe aux ecchymoses que j'ai oubliées elles aussi. Même celles à l'intérieur se sont envolées, un temps. Sûrement.

Je l’aime bien, ce Picasso.
« Nerd. »

Ma voix chuchote contre ses lèvres, de ma gorge arquée s'échappe un rire qui se casse dans l'air vicié de la galerie au fil de ma silhouette qui s'allonge au sol. J'ai calé ma tête contre ses cuisses et joint mes doigts aux siens, qu'il embrasse mes phalanges ne me donne envie que de faire pareil avec les siennes. « T’as les plus petites pupilles que j’ai jamais vues. » petites pupilles éclatées, rougies et bouffies par autre chose que les larmes qui suivent inévitablement les matins. Oh que je les déteste, les matins. « Dessine-les. » mes mains ont ralenti leur danse contre son torse, ses avant-bras, contre ses paumes. Elles ralentissent et flottent, ambiantes, fragiles et tremblantes. « Dessine tout. » mes jambes dénudées qui remontent au fil de mes pieds nus glissant sur le plancher de bois nervuré, et mes doigts qui eux s'attardent à la fermeture éclair du hoodie volé y'a une vie de ça. Une vie que je déteste autant que je déteste le poids du vêtement sur moi.
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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
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AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
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INSCRIT LE : 28/05/2019
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Message(#)wasted acres (ginauden #83) EmptyMer 19 Aoû 2020, 23:40

Elle est belle en cet instant, elle l’est dans tous les autres aussi. Mes mains abîmées ne cessent de vouloir garder contact avec sa chair pour s’assurer que tout existe réellement et à défaut de vouloir me pincer je cherche simplement à sentir sa peau sous mes empreintes. On ne fait que voler des instants et ça n’a finalement plus d’importance puisque le droit chemin a depuis longtemps été abandonné pour elle comme pour toi, maintenant que la seule chose qui importe c’est qu’on continue de pouvoir rester ensemble, aussi destructeurs ces instants peuvent-ils être. « Dessine-les. » Si l’art a toujours été la chose la plus importante de ma vie, sans aucune exception, je commence aujourd’hui à douter d’une telle chose. Ses mots résonnent dans mon esprit sans trouver de sens alors que mes yeux ne voient que les siens et ma respiration s’est couplée à la sienne il y a longtemps déjà. Sur le tracé de ses doigts, ma peau brûle sans que ce ne soit douloureux. Je quémande plus d’attention de ses lèvres tout comme je quémande plus d’attention tout court, laissant à mon tour mes doigts glisser contre sa mâchoire osseuse. Lorsqu’elles ne se posent pas sur sa peau, mes mains sont tremblantes. « Dessine tout. » Ses mains semblent partout, les miennes trouvent refuge à l’arrière de ses cuisses et s’assurent ainsi sa proximité.

Rien ne nous ressemble dans cette scène nouvelle et improvisée. Pourtant, aussi paradoxal et ironique cela puisse-t-il être, nous n’avons jamais été autant nous même depuis toujours. Elle ne porte pas de masque et moi non plus. Je ne retiens pas mes rictus de douleur lorsqu’elle en vient à toucher une plaie qui n’a pas eu le temps de se refermer ou une côte qui craque encore un peu trop selon le médecin. Elle n’a pas à me cacher à quel point elle est malheureuse puisque je ne sais voir que ça. Entre deux toiles, deux dessins et deux peintures, on n’a jamais été autant nous même et c’est au milieu de la fumée d’opium et de nos souffles mêlés qu’on respire mieux, finalement. C’est dans cette scène qu’on aurait été les premiers à penser impossible qu’on se sent comme à la maison, parce qu’on y est. La galerie est notre nouveau chez nous et ici on a absolument tout ce dont on a besoin pour être heureux : l’un et l’autre et tout le matériel à notre disposition. “Laisse moi te prendre en photo.” Je ne veux pas dessiner parce que je sais que le trait sera tremblant ; je ne veux pas dessiner parce que c’est vers l’appareil photo que mon regard n’a jamais cessé de dériver et c’est avec lui que je veux immortaliser l’instant de toutes les manières possibles que j’accumule et classe déjà dans un coin de mon cerveau. Je veux la prendre en photo, elle et juste elle, bien plus aujourd’hui que jamais. Parce que je l’aime et à défaut de pouvoir lui dire, je peux au moins lui montrer à ma façon.


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Message(#)wasted acres (ginauden #83) EmptyVen 21 Aoû 2020, 13:43

Et je l'aime, bien sûr que je l'aime. De tout ce à quoi je n'ai pas le droit pourtant, c'est ce qui m'apparaît être le pire à avouer. Qu'il couvre ma nuque de baisers n'est pas si grave que ça parce qu'on a déjà fait bien pire, qu'il retienne mes cuisses glacées de sa peau brûlante n'est qu'un autre stigmate d'une idylle qu'on a arrêtée y'a des années et qu'on reprend, informe, dans un monde où tout est mis en attente et où tout est impossible à préciser. On ne le précise pas de toute façon, on y arriverait jamais.

Il sent la fumée et l'opium, il sent la peinture et il sent Auden, juste Auden. Mes lèvres tracent des lignes imaginaires contre ses doigts, sa mâchoire, sa nuque, et ses lèvres encore. Elles chassent la moindre parcelle de peau blessée, le moindre espace à mémoriser, quand la seconde d'après la seule et unique priorité qu'il me reste est de l'oublier. Il n'y a personne ici qui voit, qui sait. Il n'y a personne qui pourrait s'en douter une fois les portes fermées et verrouillées, au point où on se sent enfin libres sans le regard de personne braqué sur nos moindres faits et gestes. C'est tout ce à quoi on se soustrait à la seconde où on sort d'ici qu'on aligne comme une liste d'actions et de gestes mais jamais de paroles, liste de priorités qui deviennent aussi autorisées que vitales. Ses yeux qui s'égarent et les miens qui ne voient que lui, ses mains qui papillonnent et les miennes qui s'ancrent à ses vêtements, ceux qui glissent, poisseux, sous mes doigts.

Laisse moi te prendre en photo.” le dessin est relégué, je l'avais déjà oublié. Mes sens sont décuplés un instant pour être embrouillés le suivant, la dernière inspiration d'opium qui monte à ma tête alors que mes lèvres enfumées partagent avec les siennes encore blessées, gercées. Puis, ma silhouette se redresse un peu plus agile, sertie d'une mission où je me sens enfin utile. Une main se pose sur son épaule tandis qu'un bras s'allonge vers la table où nos appareils sont posés, eux qui nous narguent comme de parfaits alibis. L'excuse d'avoir un projet sur lequel on travaille en tout temps quand mes toiles finies se font de plus en plus rares et les siennes toutes autant. Du bout des doigts j'enlace la sangle de mon appareil ; ou du sien? je l'ignore, les deux se mélangent presque autant que se mélangent nos démons en commun apparemment.

C'est là où je suis investie à jouer avec les réglages, dès lors que je m'installe face à lui. De parts et d'autres de son bassin j'allonge mes jambes, mon front prenant appui sur le sien quand comme à l'habitude j'évite d'ancrer mes prunelles trop longtemps à celles d'Auden. Je sais jamais si c'est parce que j'ai peur de ce que je verrai dans les siennes, ou parce que je suis terrifiée de ce qu'il verra au creux des miennes. L'appareil revient dans ses mains maintenant que les réglages me vont, maintenant que j'ai axé la lentille comme il faut, que j'ai changé les films et que je me suis stupidement assurée que si rien ne fonctionne ailleurs qu'hors de ces murs, le peu qu'il nous reste entre les doigts est opérationnel.

Le hoodie tombe au sol un peu après que je me sois dégagée de lui, il rejoint mes pieds frigorifiés qui se chassent l'un l'autre, qui chassent encore plus la lueur de la lune qui passe à travers les carreaux des fenêtres illuminant à peine la galerie. « Je ne resterai pas, ce soir. » qu'elle annonce ma voix, dans un calme que je ne me connais pas, mes membres qui tremblent toujours un peu lorsqu'il est aussi proche qu'il m'apparaît trop loin. Ce n'est que la première d'une infinité de fois où je le dirai, ce soir, cette nuit, demain matin aussi. Où on fera semblant d'y croire, où on se dira qu'à la seconde où je passe la porte, on oubliera tout. Jusqu'à la prochaine fois.
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Auden Williams
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23733 POINTS : 350

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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RPs EN COURS : (05)savannah #9james #25ginny #116akiragideon


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ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

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Message(#)wasted acres (ginauden #83) EmptyJeu 27 Aoû 2020, 14:16

Je reste proche d’elle aussi longtemps que je le peux, demandant de la proximité avec elle là où je lui ai toujours reproché de vouloir la même chose auparavant. Bien plus que les courbes de son corps, j’observe les gestes experts qu’elle utilise sur l’appareil pour le configurer selon ses désirs qui seront finalement les miens. Elle agit sans réfléchir, elle est sûre d’elle et elle n’attend d’avis de personne. Personne ne lui en donnera ici non plus, surtout pas moi. Je reprends l’appareil après de longues minutes et ne pense à aucun moment à vérifier ce qu’elle a pu calibrer. On sent tous les deux l’opium et l’odeur revient lorsqu’elle enlève son (mon) hoodie et qu’il en vient à tomber au sol, comme si là avait toujours été sa place. « Je ne resterai pas, ce soir. » A mon tour, mes yeux se réfugient dans l’appareil. Il est plus facile de l’observer à travers ce prisme, aujourd’hui. Sous couvert d’art, on a le droit de tout faire, absolument tout, sans jamais s’en vouloir. “Il aimerait bien que tu sois en train de dire la vérité.” J’ajoute après de longues minutes avec tout l’égoïsme du monde, abordant le sujet de son petit ami comme si de rien n’était. Mon amertume n’est un secret pour personne, surtout pas elle, mais Ginny est paradoxalement tout aussi bien placée pour savoir que de mon côté je ne peux pas changer quoi que ce soit.

Elle restera ce soir et elle restera tous les autres pendant longtemps. Je ne sais pas grand chose mais je peux au moins me contenter de ça : l’espérer de toutes mes forces, comme un ado perdu. Aujourd’hui au moins je peux la dessiner et la prendre en photo, ses courbes se dessinant sous une forme nouvelle devant le prisme de l’appareil photo. Elle reste toujours elle, c’est indéniable, et pourtant je sais que bien peu de personnes l’ont déjà observée de cette façon là. “On devrait louer un appartement. Pour y faire ce qu’on veut.” D’une baignoire, c’est tout ce dont on a besoin. D’une vraie cuisine, aussi. D’un endroit à nous, juste à nous, d’un endroit où on ne sursautera pas dès qu’on pensera entendre la clé tourner dans la serrure. Les cliquetis de l’argentique continuent à se faire entendre alors que j’immortalise chacune de ses réactions et chacun de ses mouvements sans jamais lui dicter aucune pose en particulier. Elle sait déjà quoi faire. “Où personne ne restera.” Énième mensonge dont on a perdu le compte, c’est là ma seule façon de tenter de la rassurer et de lui donner une issue de secours alors que mon expression reste à jamais impassible quand bien même l’argentique ne suffit pas à calmer les fourmis dans mes mains. Je voudrais simplement retourner m’allonger à ses côtés et ne rien faire. Pour la première fois de ma vie, je rêve justement de ne rien faire, comptant simplement sur le fait qu’elle soit présente.


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Message(#)wasted acres (ginauden #83) EmptySam 29 Aoû 2020, 18:39

Il aimerait bien que tu sois en train de dire la vérité.” mon corps entier qui se crispe, mon regard qui fuit, encore, toujours, comme moi face à la vie en entier. Je déteste lorsqu'il le mentionne, même si c'est moi qui me suis tendue mon propre piège. C'est un sujet qu'on n'aborde pas et c'est un sujet qui fait mal, l'un parmi une longue et horrible lignée. Je sais que je ne récolte que ce que je sème, je sais que c'est ma faute et rien que la mienne. Qu'il l'aborde à nouveau suffit à entrer un nouveau poignard dans ma peau. Un parmi une longue et horrible lignée.

Le cliquetis de l'appareil fait son temps, il accompagne mon souffle qui se perd et mes sens qui se décuple. Tout sent trop fort et je ressens tout trop fort, aussi. Des rainures du bois sous mes orteils glacés à la brise passant par la fenêtre et gelant mon corps dénudé, toutes les sensations remontent. Elles flirtent avec les restes d'opium qui ont pris possession de ma tête à défaut d'avoir fermé mon coeur à la seconde où j'ai posé le pied ce soir, à l'atelier. Encore et toujours, c'est la meilleure (lire ici la seule) façon qu'il me reste de fonctionner.

On devrait louer un appartement. Pour y faire ce qu’on veut.
Où personne ne restera.

Non.
Non, on ne devrait pas.

On ne devrait pas se faire croire des choses aussi horribles, on ne devrait pas se les imposer quand la réalité est toute autre. Quand il n'a jamais voulu être avec moi autant où moi, j'ai toujours voulu être avec lui. Il n'a fait que me repousser lorsqu'on croyait pouvoir l'être, il n'a jamais entièrement cédé un chez lui qu'il veut construire désormais seulement contre ses règles aujourd'hui. La boule bouillante, brûlante qui nait en mon ventre monte jusqu'à ma gorge, serrant mon souffle et serrant ma poitrine. Expirer devient difficile, et ce serait simple de mettre la faute mes mots sur la drogue. De mettre ce qui suivra sur l'opium et sur ses effets, ses conséquences et ses dommages collatéraux. Mais ce serait bien mal nous connaître ; ce n'est que maintenant que les inhibitions que le monde entier nous a imposées sont levées, envolées.  

« C'est pas ce que je veux. » c'est tout ce que je veux. Ça, juste ça, lui et moi, appartement ou pas. Mais c'est aussi ce que lui n'a jamais voulu. Je vais chercher des miettes d'un couple avec un autre en ne prenant que ce qu'Auden arrive à me céder, entre deux insomnies et un peu de bouffée nocive. Autrement tout casse, autrement je le perds, et il part. Jamais je ne survivrai à ce qu'il parte de nouveau.

« Je veux que tu te lèves et que tu m'embrasses. » alors je divague, et ma silhouette aussi. Elle tourne et répond à son objectif, elle suit l'angle de la lentille à défaut de ne suivre absolument rien d'autre, pas même nos règles, pas même mes limites. « Je veux que tu profites de la lumière, ici. » le rayon de lune qui perce par l'immense baie vitrée que je rejoins, l'espace d'une course contre moi-même plus tard. « Et je veux que tu arrêtes de parler de lui. » elle fait mal, ma voix. Elle me fait mal bien plus à moi qu'à qui que ce soit d'autre, j'ai l'impression. Quand aujourd'hui, je le défends, lui. Mais que demain, je le détesterai presqu'autant que je me déteste moi-même.
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Message(#)wasted acres (ginauden #83) EmptyMar 01 Sep 2020, 20:10

Je pourrais avoir de l’empathie pour son si petit corps qu’elle contracte et ses muscles avec. Je pourrais m’en vouloir d’être la cause d’une telle réaction, je pourrais me sentir coupable que justement, à son tour, elle n’aille plus aussi bien. Je le pourrais et je le voudrais sans doute, mais aucun de ces sentiments ne m’envahissent. Je l’observe sans rien dire ni rien penser non plus. Si le sujet fait mal c’est sa faute et sa faute seule, si elle a décidé de rester à mes côtés malgré tout alors elle sait à quoi s’attendre. J’ai promis de rester et j’ai promis de l’aimer, ce que je continue de faire, mais je me suis bien gardé de promettre d’être bon.

Au milieu de mes reproches muets se noient les cliquetis de l’appareil. Ils capturent sa beauté en laquelle elle ne croit pas, ils capturent l’instant en lequel personne ne croirait. C’est un peu d’elle et un peu de nous, c’est beaucoup de souvenirs qu’on va chérir autant que détester. Avec tout ça, ce sont aussi mes doigts qui courent sur ses os toujours un peu plus visibles, ce sont mes lèvres qui tentent de rattraper l’aspect bien trop pâle de sa peau. Ce sont des propositions qui volent, quand on devrait enfin apprendre à vivre séparément mais que je continue de m’y refuser. C’est trop tôt, ou, justement, c’est trop tard. Le monde tourne, ma tête avec, la sienne pas le moins du monde. Elle reste toujours là, plus belle que jamais, que ce soit derrière le filtre de l’argentique ou non.

« C'est pas ce que je veux. »

Et je m’en moque. Je m’en moque tellement de ce qu’elle veut ou non. Ce n’est pas mon problème, ce n’est pas ce que je cherche à savoir non plus. C’est ce que je veux moi et ça devrait être suffisant. Son avis ne devrait pas être pris en compte, il ne devrait même pas être entendu. Je peux louer sans elle, je peux tout faire sans elle. Je peux faire tout ce que je veux, sans elle, je peux être qui je veux. « Je veux que tu te lèves et que tu m'embrasses. » Ce serait mentir que de dire que mes yeux avaient quitté les siens mais à ce moment mon regard ne se fait que plus insistant encore, incapable de lâcher ses prunelles. Elle tourne, elle virevolte, elle semble maîtresse de ses mouvements pour l’instant encore, le petit pantin du monde entier. Je ne l’observe plus que par le prisme de l’appareil, celui qui ironiquement me semble être le plus proche de la réalité. « Je veux que tu profites de la lumière, ici. » Quand je me lève elle est déjà ailleurs, elle occupe l’espace à elle seule, elle se fait seule maîtresse des lieux maintenant que personne ne lui reprochera ce genre de choses. Ici elle peut être qui elle veut, je peux l’aimer comme la détester sans que cela ne change quoi que ce soit. La lumière de la lune dessin ses courbes, elle la réinvente. La nuit lui va bien, elle reste cachée dans la pénombre quand bien même elle n’a jamais été autant exposée de son existence. La chair de poule s’observe à peine sur sa peau fine, ses quelques grains de beauté deviennent noirs sous le peu de lumière. Les photos auraient été magnifiques, assurément. Pourtant je me suis déjà levé et mes lèvres, elles, sont occupées à embrasser les siennes. L’esprit de contradiction n’est plus et chacun de mes gestes répond à ses ordres, pour l’instant encore. Mon pouce glisse à peine contre ses lèvres, il se les accapare, il l’aime un peu plus encore. « Et je veux que tu arrêtes de parler de lui. » Aucun mot ne sort de ma bouche alors que je ne la laisse pas parler davantage encore, craignant que la suite de ses demandes ne me plaise pas. L’argentique est collé entre nos deux torses, il est aussi froid contre ma peau qu’il doit l’être sur la sienne. Mes doigts retiennent son visage près de moi alors que j’ai l’impression de littéralement la sentir filer entre mes mains aujourd’hui plus que jamais.

Aime moi.

Elle a eu le droit à son moment. Elle a eu ses ordres et ses souhaits, elle a pu dire tout ce qu’elle voulait. Je pourrais lui reprocher la façon dont elle l’a fait et je pourrais nous reprocher, à nous, de le faire de cette façon, mais ce n’est pas le cas. On n’a plus le temps pour tout ça tout comme on n’a plus le temps pour rien ; on ne l’aura plus jamais et pourtant je ne peux pas m’empêcher de lui demander l’impossible, monopolisant pourtant son attention et ses lèvres pour retarder une réponse que je ne désire pas entendre. Il n’y a même pas besoin de réponse de toute façon puisqu’on sait tous deux que c’est une réponse à laquelle elle ne peut pas subvenir. C’est un autre, qu’elle aime, celui là même dont elle ne veut même pas parler.


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Message(#)wasted acres (ginauden #83) EmptyMar 01 Sep 2020, 23:20

Il y a ceux qui consomment pour oublier. Il y a ceux qui ne souhaitent que de noyer leurs sens et d'annihiler leur esprit pour ensuite tout perdre dans un brouillard qui n'en a que le nom. Tout mettre en berne le temps que durent leurs précieuses rations. L'opium lui, il s'assure que je me rappelle de tout. Il s'assure que je me rappelle de la sensation du bois sous la plante de mes pieds, il s'assure que chaque baiser égaré sur ma peau comme sur la sienne fasse office de marque aussi indélébile pour nous qu'imaginaire pour le reste du monde. Quand d'autres recherchent le déni et le silence, je veux que l'instant soit autant gravé sur sa pellicule que dans sa tête, moment qui est désormais gravé sur chacune des parcelles de mon épiderme qu'il est le seul à autant voir qu'à connaître à ce point par coeur.

Ses lèvres s'égarent sur les miennes et il est là alors que la seconde d'avant il n'y était pas. J'ai un sursaut à cause de l'appareil glacé contre mon ventre qu'il contrebalance de ses paumes bouillantes contre mes hanches. Ma silhouette entière qui se hisse vers lui au fil de mes doigts qui composent des mélodies sur ses bras, ses épaules, sa nuque. Il est beau même si j'ai les yeux fermés, on est heureux même si on est brisés.

Aime moi.oh, Auden.
« Je sais faire que ça. »

Je sais juste l'aimer, depuis le tout début. Je sais juste aimer ses qualités comme ses défauts, aimer la personne qu'il est bien malgré toute la distance qu'il impose entre nous une seconde pour l'effacer avec violence la suivante. Je ne suis bonne qu'à seulement aimer chaque morceau de lui et chaque miette de nous. Ils sont nocifs, les dommages collatéraux qui nous ont mené à ici. Pourtant jamais je ne les dégagerais du revers aussi vite que je dégage sa sangle, calant l'appareil sur le côté alors que d'un élan égoïste ma silhouette entière se surélève vers lui. De chaque côté de ses hanches mes jambes trouvent leur place, mes doigts ont depuis longtemps marqué ses épaules où ils sont toujours ancrés, indéfectibles comme le sont ses baisers, comme le sont les miens.

Mon front s'appuie sur le sien alors que la respiration me manque, et qu'ironiquement ce ne sont que nos souffles qu'on arrive à entendre dans cet atelier qui est autant une prison qu'un salut. « Dis-le moi. » qu'il m'aime, qu'il veut que je sois avec lui. Qu'il le dise, qu'il le dise dans ses mots, ou qu'il me le montre sinon, lui qui sait autant que moi à quel point les paroles ne valent rien au final, ne font que du mal. « À la seconde où tu le dis j'abandonne tout le reste pour être qu'avec toi. » ou alors elles valent quelque chose. S'il le dit, il le croit. S'il le dit, il répond à ce que j'ai bien pu lui dire y'a deux ans de ça. Ce à quoi il n'a pas répondu, ce à quoi il a tourné le dos. Entre deux baisers viennent se casser mes supplications sur ses lèvres, à défaut d'avoir déjà tant de fois cassé tout le reste. « S'il-te-plaît. »
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Auden Williams
Auden Williams
le complexe de Dieu
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wasted acres (ginauden #83) 9OYzxwd Présent
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23733 POINTS : 350

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
CODE COULEUR : darkgreen
RPs EN COURS : (05)savannah #9james #25ginny #116akiragideon


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ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs EN ATTENTE : damon #16

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 28/05/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t24284-auden-canicule-en-ete-mamie-va-y-passer
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Message(#)wasted acres (ginauden #83) EmptyJeu 10 Sep 2020, 12:52

« Je sais faire que ça. » Pas comme ça, Ginny. Surtout pas comme ça. Pourtant je ne fais rien pour l’éloigner tout comme je ne fais rien non plus pour ralentir le rythme de nos baisers blessés. Ma gorge brûle de sa proximité et mon souffle saccadé n’a rien à voir avec mes lèvres refusant de se déloger des siennes. Le précieux appareil est maintenu sur mes côtes alors que mes mains, elles, s’assurent que la brune ne risque pas de partir. Je suis toujours celui qui finit par fuir le premier, de toute façon.

« Dis-le moi. » Elle est pleine d’espoirs, la brune. Elle voit le bon et le bien partout, elle pense que tout le monde peut avoir au paradis et ce peu importe ce qu’il a pu faire dans sa vie. Elle a espoir pour tout et en tout, elle est mon parfait opposé là où je suis le premier à condamner des inconnus comme ma propre famille au moindre écart. Elle a même espoir en moi, l’imbécile, elle croit toujours que j’arriverai à être quelqu’un de bien même si je sais que jamais ô grand jamais elle n’essayerait de me changer. Tout son espoir repose sur le fait que j’y arriverai seul, parce que je le veux et surtout parce que je le peux. Mais c’est faux. C’est un immense mensonge. Bien sûr que je n’en suis pas capable, bien sûr que je ne le serai jamais. Elle se bat pour des causes perdues et peu importe à quel point je voudrais le lui dire et à quel point je le pense aussi, je ne peux pas lui dire. Je me raccroche au souvenir de ses lèvres sur les miennes, à ses cuisses contre mes hanches et à son souffle contre mon cou. Je me raccroche à cet instant parce que je sais qu’elle va me détester un peu plus encore et si aujourd’hui elle transformera cette haine en une nouvelle étincelle d’espoir de quelque chose à réparer chez moi ; un autre jour ça sera l’échec de trop qui la fera abandonner. Un autre jour, tout s’effondrera et je ne veux pas être là pour le voir.

« À la seconde où tu le dis j'abandonne tout le reste pour être qu'avec toi. » Non. Elle devrait pas avoir à abandonner quoi que ce soit pour être avec moi. Elle devrait pas avoir à faire ça pour être avec moi, elle devrait pas avoir à demander quoi que ce soit tant ça devrait être normal et inné et acté depuis des années déjà, depuis le premier jour. Elle a repris ses baisers ; pas moi. « S'il-te-plaît. » La douleur de ces mots se traduit sur mon front plissé et mes doigts qui s’enfoncent un peu plus encore dans sa chair. Moi qui parle tout le temps et ne sais faire que ça, être le pitre et celui qu’on a besoin d’enchaîner pour avoir droit à un peu de silence ; moi qui ne sais jamais me taire voilà qu’à mon tour je ne sais faire que ça. On a nos tares et elles sont actées, ancrées. On les connaît et on fait avec, on les déteste mais on n’a d’autres choix que de les accepter. “Tu peux pas faire ça.” Elle le pourrait et elle le ferrait si jamais je remplissais les conditions de mon côté, c’est certain. Je n’aurais qu’à lui dire trois mots, trois simples mots et on n’aurait plus à se cacher pour être nous. On pourrait véritablement être heureux avec trois mois qu’on s’est déjà échangés il y a une vie de ça. Aujourd’hui tout est devenu bien plus compliqué. “Il t’aime.” Moi aussi, et pourtant. Pas suffisamment. Pas de la bonne manière. Il a fait un 10/10 là où j’ai toujours eu du mal à ne serait-ce atteindre la moyenne et m’élever au dessus de la masse, Ginny étant la seule chose dans ma vie que je ne cesse d’échouer encore et encore.

Il l’aime et pourtant. C’est avec moi qu’elle est et qu’elle reste, c’est contre mes lèvres que les siennes respirent mieux et que les miennes en font autant. C’est sans un mot que mes mains viennent se poser dans son dos et à l’arrière de son crâne pour l’enlacer alors que je me laisse retomber en arrière sans un bruit. Je ne peux pas lui dire les mots mais je peux continuer à lui voler des instants comme celui-ci, mon visage blottie contre son cou, immobile, silencieux et toujours plus amoureux que jamais.


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Message(#)wasted acres (ginauden #83) EmptyJeu 10 Sep 2020, 12:53

Tu peux pas faire ça.” je peux rien faire au final, j’ai jamais rien pu faire par moi-même, de moi-même, ni maintenant ni jamais. On ne me l’a jamais autorisé, et il est - était le seul à l’avoir fait, fût un temps.

Je ne peux pas tout abandonner comme je ne peux pas l’embrasser. Je ne peux pas rompre avec lui et je peux encore moins glisser mes mains sous le t-shirt d’Auden, le lui retirer au même moment où s’arrache de mes lèvres un soupir de plus, un râle de moins. Je ne peux pas connaître son parfum par coeur et je ne peux pas laisser chacun de mes battements se précipiter à la seconde où mes sens s’en rappellent, nichés entre sa nuque ou contre ses lèvres. Je ne peux pas faire ça et pourtant je le fais, et je recommence depuis des semaines maintenant, resserrant mes jambes autour de lui dès lors qu’on perd pied, tombe à la renverse sur les coussins et autres couvertures qui sont toujours là pour nous rattraper, elles. On sombre et on s’aime, et demain tout sera fini jusqu’à la prochaine fois. C’est toujours comme ça.

Il t’aime.
« Il devrait pas. »

Personne ne devrait, personne ne mérite ça. Personne ne mérite que mes doigts investissent chaque parcelle de peau blessée d’Auden pour l’effleurer, papillonner sur son épiderme comme si toutes ses terminaisons nerveuses ressentaient aussi fort que les miennes. L’odeur d’opium commence doucement à se dégager de la grande salle, pourtant elle noie encore mes cheveux au même titre que je noie mes lèvres des siennes. On ne parle pas de ce qui se passe dehors et on ne parle pas de lui ; c’était la règle que j’ai cassée, le plan que j’ai bafoué encore et toujours. Croyant avoir vu dans ses yeux la même lueur qui brille éternellement dans les miens à toutes les fois où il m’embrasse. Lueur que je cache, que je nous retire, que je lui évite en fermant les yeux un peu plus fort encore, mes paumes de parts et d’autres de son torse et les premiers relents d’une nouvelle erreur au compteur qui viennent se loger contre mes hanches, au creux de mon bassin. Une erreur qui n’en a que le nom, au fil des frissons qui parcourent ma colonne vertébrale et de ceux bien plus addictifs qui relancent mes baisers comme autant de secrets que je n’ai pas le droit de dire, comme autant de rêves que je n’ai pas le droit d’avoir, éparpillés contre son visage, ses lèvres, les miennes.

Les mots ont été évités comme d’habitude, ils ont été ravalés pour la plupart. Quand ma silhouette est encore collées à la sienne, quand les expirations se font de plus en plus calmes, quand l’atelier n’est qu’un ramassis de bruits de la ville à l’extérieur, bruits que j’oublie en cachant un peu plus mon visage sur le profil du sien.

Une inspiration et une autre, une seconde de pause qui fait aussi mal qu’elle est nécessaire. « Je veux que l’appartement ait une vue sur Kangaroo point. » c’est le seul point de la ville j’ai encore l’impression qu’on soit ailleurs. Au jeu des “je veux”, je reprends la partie au fur et à mesure que mes doigts font la course avec eux-mêmes sur ses bras.
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Message(#)wasted acres (ginauden #83) EmptyJeu 10 Sep 2020, 13:53

Les règles sont nombreuses si ce n’est infinies mais même pour moi qui n’ai jamais aimé les suivre, cette fois-ci nous nous devons de le faire. Avant moi je pense à elle, toujours, même quand je ne le voudrais pas. De nous deux, pourtant, elle est la seule à les outrepasser et peu importe tous les efforts que je mets à l’oeuvre et toute la volonté que j’y ajoute, je ne m’oppose finalement pas à aucun de ses gestes. « Il devrait pas. » “Moi non plus.” Bien loin de vouloir dédouaner son petit ami, je braque aussi les projecteurs sur la faute qui nous est commune. Il ne devrait pas l’aimer, c’est certain, et je ne le devrais pas non plus. Tout aurait été bien plus simple si cela n’avait pas été mon cas, je ne me serais pas accroché à elle de la sorte et sa vie aurait pu être plus simple.

Ses mains brûlent contre mon torse même si ses doigts sont glacés. Son souffle contre ma nuque pique, je ne sens plus que ça, je ne me concentre plus que sur ça aussi. Les yeux fermés et la mâchoire à peine ouverte, c’est contre sa peau que je respire paradoxalement le mieux. Une main posée autour de son poignet ralentit d’abord ses mouvements mais j’abandonne bien rapidement toute tentative et repose plutôt mes doigts contre ses cuisses alors qu’on choit de nouveau entre les coussins, comme si rien n’avait été dit, comme si rien n’avait changé. J’entends presque les mêmes vagues qu’à Pago de l’autre côté de la fenêtre, je suis certain de pouvoir entendre le rire de Suzie et la respiration saccadée d’une jeune Ginny qui ne se donne pas le droit d’exister. Sur ce dernier point, rien n’a changé, pas alors que mon bassin retrouve sa place près du sien et nos mouvements en parfaite harmonie agissent comme un cataplasme sur des plaies qui n’ont de cesse de se rouvrir. L’opium décuple chacun de nos sensations et je n’en finis pas de l’embrasser partout où je le peux, à mon tour muselé et interdit de lui dire à quel point une simple personne comme elle peut autant compter pour moi. Il devrait pas l’aimer et on devrait pas être là. Il y a une infinité de choses qui devraient être différentes mais pour ces instants volés qui nous appartiennent pour le moment encore, je suis prêt à tout continuer. Les baisers font mal et chaque seconde de plus auprès d’elle est déchirante, la brise de la fenêtre entrouverte est glacée et sur ses cuisses se sent la chair de poule, sensation que je chasse de mes doigts obstinés à l’aimer encore un peu plus.

« Je veux que l’appartement ait une vue sur Kangaroo point. »
Je veux qu’on y vive et je veux qu’on y reste.
Je veux être avec toi.
Je t’aime.


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