Elle est partie. Bailey et Jill se sont séparés et elle les a tous abandonné sans même regarder en arrière. Elle ne sait plus où aller, et elle a l’impression de revenir au moment où elle rentrait de Londres. Elle est dehors avec son sac, et elle ne veut pas retourner chez elle. Elle cherche une idée, quelqu’un qui pourrait l’héberger pendant quelque temps. Elle pense à Ginny et à Matt, mais elle ne supporterait pas vivre avec leurs mari et femme respectifs. Alors elle marche dans les rues de Brisbane, jusqu’à chez Ezra. Elle sait qu’elle peut lui faire confiance au fond, qu’il lui laissera un peu de temps même s’il a envie de lui hurler dessus. Pete est parti et elle ne peut même pas lui en vouloir. Il n’a pas voulu partir avec elle, il a juste fuit la ville pour on ne sait combien de temps encore une fois. Dorian a envoyé des dizaines de messages à Jill qu’elle a laissé sans réponse. Elle n’a pas besoin de son ton moralisateur. Elle n’a pas besoin de quelqu’un pour lui dire qu’elle fait tout mal, elle le sait déjà même si elle n’a pas eu le temps de s’en rendre compte encore. Elle soupire fort devant la porte, espérant qu’il soit là et pas au garage. Elle aurait d’ailleurs peut-être dû s’arrêter directement au garage.

Elle finit par toquer et soupire de soulagement quand elle entend du bruit à l’intérieur. Elle ramasse son sac, prête à entrer sans même que Ezra lui donne l’autorisation. Mais elle ouvre de grands yeux étonnés quand ce n’est pas Ezra qui lui fait face. C’est Dorian. Et merde. “Qu’est ce que tu fais là ?” Elle le sait qu’elle est dans la merde si elle n’arrive pas à s’échapper de là dans moins de 2 secondes. Elle s’apprête à faire demi tour quand il l’attrape par le bras et la fait rentrer dans l’appartement. “Laisse tomber je vais aller ailleurs.”



@Dorian Etish

Jamais il ne pourra remercier Ezra comme il le voudrait. Non seulement ce gars lui a offert un job il y a quatre ans et maintenant qu’il se retrouve sans toit, il l’héberge. Il se demande bien pourquoi il fait ça d’ailleurs, pourquoi il perd son temps avec quelqu’un comme lui. Mais au fond, il est reconnaissant. Raison pour laquelle il a décidé de faire pas mal de ménage aujourd’hui, pendant sa journée de congé. Il en profite qu’Ezra lui aille bosser pour faire la vaisselle, passer l’aspirateur et même nettoyer les vitres. Mais il se stoppe en entendant quelqu’un toquer à la porte. Sur le coup, il se dit que c’est peut-être la voisine d’Ezra, la française à la bouille d’ange, qui vient demander du sucre ou quelque chose du genre.Il enlève alors ses gants en se dirigeant vers la porte et l’ouvre. Et en voyant la personne qui se tient là, devant lui, ses yeux deviennent noirs et sa mâchoire se contracte. “Qu’est-ce que tu fais là ?” Le simple fait qu’elle lui pose cette question fait bouillonner son sang de plus belle. Elle alors qu’elle commence à tourner les talons… “Laisse tomber, je vais aller ailleurs.” Oh que non. Il l’attrape soudainement par le bras et la fait entrer à l’intérieur avant de claquer la porte violemment. “ Tu te fou d'ma gueule là ? ”  Sa voix est froide, son ton est accusateur, presque menaçant. “ Tu te barres sans rien dire, tu réponds à aucun putain de messages… ” Il s’avance vers elle. Jamais, JAMAIS il n’avait été aussi en colère contre elle, jamais n’avait-il été aussi déçu et blessé par celle qu’il considère comme sa seule véritable famille.

"Tu sais à quel point j’me suis inquiété pour toi, hein ?! " Le voilà qui hurle presque et encore, il se retient pour épargner les voisins. “ Tu te rends compte du bordel que t’as foutu ? T’as pensé à tes PUTAINS de bébés en partant et en laissant Bailey se démerder seul ? ” Il ne se démontera  pas. Si elle essaye de partir, il la retiendra, quitte à ce qu’elle ait un bleu sur le bras. Il en a marre, de l’égoïsme de ceux qu’il aime plus que tout. “ T’ETAIS OU BORDEL ?! T'ÉTAIS OÙ PENDANT QUE JE PRENAIS SOIN DE TA FAMILLE!”  Son visage est aussi rouge que sa chevelure, la veine de son front et plus que visible. Il n’a jamais été en pétard contre elle de cette manière, jamais. Et pour la première fois de sa vie, il ressent l’envie de la secouer, de lui en foutre une pour lui remettre les idées en place tout en sachant que jamais il ne lèverait la main sur elle. Il aimerait même que Ezra débarque, là, maintenant. Qu’elle se prenne la colère et l'incompréhension des deux hommes en même temps. Il aimerait qu’elle arrête ses conneries. Qu’elle se reprenne en main. Il l’aiderait à le faire. Il ferait tout pour elle, absolument tout. Il est prêt à tout, même à lui faire du mal verbalement lorsque c’est nécessaire. Parce que c’est comme ça entre eux, ils se disent tout, même lorsque ça fait mal.


@Jill McGrath-Fitzgerald  

Elle pensait tomber sur Ezra, trouver son ami et lui demander de la cacher pendant un temps indéterminé. Elle n'est plus avec Bailey, elle a quitté sa famille et ses enfants et elle se retrouve toute seule sans endroit où dormir. Elle retournera vers Bailey dans quelques jours, mais elle a encore besoin de temps. Elle se pose devant la porte d'entrée, et attend quelques minutes avant de toquer pour entrer. Elle ne sait pas ce que Ezra va lui dire, l'engueuler ou la féliciter pour avoir laissé Bailey. Il est imprévisible le jeune homme, alors Jill s'attend à tout.

Elle ne s'attendait pas à tomber sur Dorian. Le visage de la brune change du tout au tout. Elle cherche à s'enfuir, elle n'a pas besoin de le voir maintenant. Elle le voit à son visage qu'elle va passer un mauvais moment. Il va sûrement lui hurler dessus, alors qu'elle sait qu'elle a eu raison. Il l'attrape par le bras pour la faire entrer dans l'appartement, et elle se retrouve à deux doigts de lui mettre une baffe pour pouvoir partir en courant. Bien sûr qu'elle les a vu les messages, elle a vu absolument tous les messages et les appels manqués. "J'avais besoin d'air." Et c'est toujours le cas. C'est pour ca qu'elle continuait de faire la morte. "C'est pas la première fois que je fais ça." Elle grogne Jill, elle ne lache pas le regard de Dorian. Elle est déjà partie plusieurs mois sans donner de nouvelles, et elle ne comprend pas pourquoi il se décide à faire un scandale aujourd'hui. "Ah non commence pas avec ça. Te mêle pas de ces histoires." Elle aussi elle hausse le ton, ce sont ses histoires et ses problèmes. Mais elle le sait que tout le monde va se mêler de leur histoire, et leur couple qui maintenant n'en est plus un.

Dorian est furieux, et Jill commence à l'être aussi. "PERSONNE T'A DEMANDÉ DE LE FAIRE" il n'avait aucune obligation, il aurait ou rester chez lui et laisser Bailey se débrouiller seul. C'est sa famille à lui, ses enfants à lui. Jill se décale pour poser ses affaires. "Arrete de vouloir me faire la morale jai pas besoin de ça" elle souffle entre ses dents et elle reste juste devant Dorian. La dispute risque d'être longue et intense.

“J’avais besoin d’air.” Il retient un ricanement on ne peut plus sarcastique en entendant cette excuse minable. “C’est pas la première fois que je fais ça.”  Cette fois ci, il ne le retient pas son ricanement. Et il serre les dents. “ Ouais, sauf que cette fois t’as laissé ton mari et tes gosses derrière.”  Un acte égoïste qu’il a du mal à digérer. Peut-être l’aurait-il prit un peu moins mal si elle avait daigné répondre à au moins un de ces messages. “Ah non, commence pas avec ça. Te mêle pas de ces histoires.” Elle hausse le ton et lui continue de hausser le siens parce qu’il sait qu’avec elle, c’est le concours de qui criera le plus fort, et il sera prêt à crier jusqu’à cracher du sang pour qu’elle entende raison. “Je me mêle de ces histoires comme toi tu t’es toujours mêlé des miennes Jillian.” Il utilise son prénom entier, pas son diminutif, et c’est rare lorsqu’il fait ça, très rare.

Les deux vieux amis ont le sang qui bouillonne, on dirait presque qu’ils sont prêt à se sauter à la gorge. “PERSONNE T’AS DEMANDÉ DE LE FAIRE” Il répond sans même qu’elle n’ait terminée sa phrase, cri plus fort qu’elle en venant poser son front contre le siens en avançant vers elle, ses yeux rivés dans les siens. “ MON RÔLE DE PARRAIN M’A OBLIGÉ À LE FAIRE. TOI TU M’AS OBLIGÉ À LE FAIRE QUAND T’AS MIS LES VOILES!”  Les veines de son cou sont on ne peut plus voyantes puis il recule de quelques pas en passant sa main sur son front. “Arrête de vouloir me faire la morale, j’ai pas besoin de ça.” Il se stoppe net, les bras le long de son corps et il la fixe. “Non non, t’en as besoin justement, maintenant plus que jamais.” déclare-t-il avant de la pointer du doigt en refaisant quelques pas vers elle. “T’es partie pendant quelques jours, super. Et la prochaine fois, combien de temps tu laisseras tes gamins en plan hein ? Un mois ? Six ? Ou peut-être que tu te barreras pour toujours ? Que tu les abandonneras, que tu m’abandonnera aussi, moi, tes gamins et toute ta PUTAIN de famille.”  Il ne contrôle plus ses mots ou en tout cas, beaucoup moins que d’habitude. Il n’a plus de filtre. “ Bowie et Tracy ont besoin de leur mère. C’est du boulot d’être parent, t'étais pas au courant ?” Sa lèvre vient ensuite humidifier ses lèvres sèches. “Il serait tant que t’ouvres les yeux, que t’arrêtes de tout centrer sur toi. TU avais besoin d’air. TU as du mal avec les enfants. TU es fatiguée. TU en as marre. Ouais génial, Bailey a pas besoin d’air selon toi ? Il a pas lui aussi du mal avec les gamins ? Il est pas fatigué ? Il en a pas marre ? Il est pas brisé ? Bien sûr que si mais c’est pas pour ça qu’il tourne son dos à sa propre famille. Faut que tu grandisses McGrath, que t’apprennes à affronter tes problèmes au lieu de les fuir.” Et il lui fait face une nouvelle fois, la regarde dans le blanc des yeux. “ J’ai grandis sans famille. J’ai la pire mère de la ville, voir de ce putain de continent. Et si tu continues comme ça ?...”  Sa mâchoire se contracte une nouvelle fois. Il ne laisse pas paraître la douleur qu’il ressent au plus profond de lui, ne laisse pas savoir que son cœur se brise petit à petit pendant cette dispute. Non. Il est bien trop remonté pour ça, il lui en veut beaucoup trop pour la laisser voir ça. “Si tu continues comme ça, tu vaudras pas mieux qu’elle.” Et c’est quelque chose, de la comparer à la mère Etish, femme qui ne s’est jamais occupée de ses enfants, femme qui n’en avait rien à foutre de ses enfants, femme qui ne pensait qu’à elle, qu’à ses envies, qu’à ses besoins. Qui était elle aussi capable de disparaître pendant des semaines en laissant son fils de sept ans seul à la maison. Elle peut faire mieux Jill, elle est censée être mieux que ça. Mais la route qu’elle emprunte lui permettra de détrôner la mère Etish si elle ne se force pas à ouvrir les yeux.

@Jill McGrath-Fitzgerald  

Elle reste stoïque face à lui, même s’il continue de lui tenir le bras quelques secondes après l’avoir faite entrer dans l’appartement d’Ezra. Qu’est ce qu’il fait là d’ailleurs ? Et pourquoi Jill a l’impression qu’il squatte l’appartement ? Elle grimace quand il parle de mari et de gosse. “C’est exactement pour ça que je suis partie.” Elle siffle entre ses dents. Elle sait qu’elle va énerver Dorian, mais elle s’en fiche. Il n’avait pas à être là, et elle n’avait pas envie de lui parler aujourd’hui. Elle voulait juste se cacher un peu plus longtemps avant de retourner voir Bailey. Elle se mêle de ses affaires, et lui aussi. Elle lève les yeux au ciel, il a raison mais elle préfère se taire plutôt que l’admettre.

Personne ne lui a demandé de jouer à la mère remplaçante, personne ne lui a demandé de prendre les responsabilités que Jill refuse de prendre depuis plus de trois semaines. Elle ne veut pas qu’on lui fasse la morale, elle veut juste essayer d’oublier tout ce qui va mal dans sa vie. “NON !” Elle déteste quand il fait ça, quand il lui donne l’impression d’être une moins que rien. Elle fait toutes les erreurs du monde, comme elle fait depuis toujours. “Peut-être que je reviendrai pas, et vous vous habituerez tous à mon absence.” Si elle décide de partir définitivement ils savent tous qu’ils ne pourront pas la retrouver. C’est peut-être ça la meilleure décision pour tout le monde en réalité. Elle finirait par se faire oublier. “J’y arrive pas. C’est tout. Y’a rien d’autre à dire.” Il devrait se taire le gamin, parce que Jill va vraiment finir par s’énerver et ça va finir par être le chaos dans cet appartement. “Je suis pas comme toi ou comme lui. Il gère très bien sa famille tout seul.” Sa famille, Jill ne s’inclut toujours pas dans cette famille qu’ils ont pourtant idéalisé pendant des semaines, des mois tous les deux. “VAS TE FAIRE FOUTRE DORIAN.” Elle la retient sa main, elle serre le poing pour pas que la claque arrive jusqu’au visage du roux. Il ne peut pas la comparer à sa mère, pas après que Jill l’ait sauvé autant de fois. “T’es vraiment con !” Et elle reprend son sac pour partir, elle ne retiendra peut-être pas sa main s’il décide de la retenir ici.

Engueulade explosive. Et encore, ça n'a pas encore totalement explosé. Mais ça en est pas loin, vu que le regard noirs que s'échangent les deux amis. Et encore il se retient Dorian, il se mord la langue pour ne pas répondre directement en entendant Jill sortir les plus grosses conneries qu'elle n'a jamais dit auparavant. "Peut-être que je reviendrais pas, et vous vous habituerez tous à mon absence." Et il ricane au lieu de venir lui gueuler dessus. Il se retient de trop, il le sait. Mais si il explose là, ça fera de gros dégâts. "J'y arrive pas. C'est tout. Y'a rien d'autre à dire." Et là il ne se retient pas pour répondre. T'as à peine essayer surtout. Ça demande trop d'efforts que tu veux juste pas faire.”

“Je suis pas comme toi ou comme lui. Il gère très bien sa famille tout seul.” Il fronce les sourcils et plisse légèrement les yeux. Elle est pas sérieuse là ? Si ? “ Putain de bordel de merde, c'est TA famille aussi, met toi ça dans l'crane une bonne fois pour toute! ”

Et la voilà, la réaction qu'il s'attendait avoir d'elle en la comparant à la mère Etish aka la pire mère du pays. “ VAS TE FAIRE FOUTRE DORIAN. ” Le remarque à fait tilt. Parce qu'elle sait Jill, elle sait que Dorian a eu l'une des pires enfances et adolescences de l'univers, elle sait à quel point il en veut à sa mère, elle sait à qu'elle point elle est horrible, et  elle le sait, qu'elle pourrait devenir ce type de mauvaise mère en continuant comme elle le fait mais jamais, jamais elle ne l'assumera. “T’es vraiment con !” Elle est vexée, ne supporte pas d'entendre la réalité des choses et il la regarde prendre son sac et se diriger vers la porte. Et il la suit de près. “Qu'est-ce qu'il y a ? Ça fait mal d'entendre la vérité ?” Question rhétorique. Il n'attend pas de réaction de sa part pour continuer. “ T'as intérêt de te reprendre parce que crois moi, j'vais pas rester derrière toi à essayé de réparer tes pots cassés pour toujours. ” Son ton s'est calmé mais reste froid, mais il ne faut pas se méprendre, la colère est toujours bel et bien présente. “Je suis pas comme toi ou comme lui. Il gère très bien sa famille tout seul.” Sa voix se fait plus aigu lorsqu'il l'imite. “Tu te rends compte à quel point t'es pathétique en sortant ce genre de connerie ?” Se rend-t-elle compte qu'elle est en train de foutre sa vie, son mariage, leur amitié en l'air en agissant de la sorte ? " On est plusieurs à vouloir t'aider, accepte au lieu de faire la conne et de nous repousser.” Sa main vient se poser contre le mur près de la porte et il s'y appuie en la fixant. Il ne veut pas être spectateur de sa descente aux enfers, ne veut pas être spectateur pendant qu'elle fout son mariage en l'air. Non. Il faut qu'il agisse et ça, c'est la première étape, la confrontation qu'elle ne voudrait jamais avoir.

@Jill McGrath-Fitzgerald  

Elle n’était pas venue pour s’engueuler avec qui que ce soit, elle voulait se cacher pendant encore quelques jours. Quelques heures seulement peut-être. Elle ne voulait pas rentrer chez elle tout de suite en sachant ce qui l’attendait. Il a fallu qu’elle tombe sur un Dorian plus que furieux. Il hurle, lui reproche des tas de choses et elle ne crie pas tout de suite la McGrath. Elle tente de garder son calme mais il va trop loin. Elle ne se contrôle plus, et elle détruit tout de nouveau la gamine paumée. Elle a détruit une partie de sa famille, elle peut continuer. “Tu sais rien du tout.” Et pourtant il a raison. Elle ne se sent pas d’essayer, elle n’a pas envie d’abandonner toute sa vie d’avant pour ce qu’ils étaient en train de construire à deux. Elle a besoin de folie Jill, et Dorian est en train de lui dire qu’elle doit tout abandonner pour avoir une vie normale. Vie à laquelle elle n’a jamais vraiment aspiré. “Laisse moi tranquille.” Elle n’est pas encore capable de dire que c’est sa famille, ça ne l’est pas vraiment dans sa tête. Elle n’accepte pas ses enfants, et peut-être qu’elle ne les acceptera jamais. Elle ne fait pas partie des femmes qui aiment leurs enfants plus que tout au monde.

Et elle se met à hurler quand Dorian la compare à sa mère. La mère du jeune homme est affreuse, et elle n’a jamais voulu faire subir ce genre de choses à ses enfants à elle. Mais c’est trop tôt, trop rapide, trop difficile. “Personne t’a demandé de rester là, t’as qu’à partir.” Elle fait mal, elle blesse et elle sait très bien où appuyer pour tout casser. “Tu te rends compte à quel point t’es pathétique en essayant de me faire la morale ?” Il faut qu’il arrête, il devrait le savoir pourtant. “Arrête de me faire chier Dorian et occupe toi de ta vie, elle est encore plus chaotique que la mienne.” Elle ne devrait pas jouer avec ce qu’elle sait, mais il ne lui laisse pas le choix. Il est trop proche, il la connait trop, et il a bien trop raison pour qu’elle le laisse parler sans rien faire en retour.

"Tu sais rien du tout."
Justement, il en sait beaucoup.
"Laisse moi tranquille."
J'peux pas Jill.

Il essaie de lui faire comprendre qu'elle fout tout en l'air, qu'il faut qu'elle se reprenne. Mais elle ne veut rien entendre, elle fait sa sourde parce qu'elle ne veut pas entendre la vérité. "Personne t'as demandé de rester là, t'as qu'à partir." Il rit, un rire sarcastique parce que vraiment, il ne peut que rire lorsqu'elle lui dit ça. "C'est pas mon style de partir quand les choses se corsent, c'est plutôt le tiens." Retour à l'envoyeur. Si il était comme elle, il aurait quitté le pays il y'a plus de dix ans et ne serait jamais revenu. "Tu te rends compte à quel point t’es pathétique en essayant de me faire la morale ?” Il la regarde, appuyé sur le mur, les yeux rivés sur elle, les sourcils légèrement froncés. “Arrête de me faire chier Dorian et occupe toi de ta vie, elle est encore plus chaotique que la mienne.” Ces mots font tilts et ses sourcils se haussent, surpris par la violence des mots utilisés par celle qu'il considère comme sa famille. Il sent ce petit pincement au cœur lorsqu'elle ne dit rien d'autre et qu'elle le regarde comme si elle pensait réellement ce qu'elle venait de dire. Il se décolle alors du mur pour s'approcher d'elle et lui faire face, la mâchoire contractée, les yeux soudainement remplis de haine, de tristesse. “La différence entre moi et toi, c'est que dans ta vie, c'est toi, le chaos. ” Il ne peut être le seul à ressortir blessé. Il la fixe en prononçant ces mots, la regarde dans le blanc des yeux. Elle connait tout de sa vie, de A à Z, c'est elle qui l'a empêché de tué un homme, qui le prenait avec elle lorsqu'il se faisait cogné de trop chez lui. Elle sait absolument tout et qu'elle utilise ça pour l'atteindre. C'est trop. Surtout venant d'elle. “Dégage...” Il se mord l'intérieur de la joue en lui tournant le dos, la voix froide mais laissant entendre un léger tremblement. "C'est c'que tu veux, que je m'écarte de ta vie, de tes histoires. Alors dégage de là.” Puis il se retourne enfin vers elle, la regarde une dernière fois. "J'veux plus te voir. ” Et il se retient, de lui dire qu'effectivement, elle n'aurait peut-être jamais dû revenir, pas si c'était que pour blesser ceux qui s'inquiètent pour elle.

@Jill McGrath-Fitzgerald  

Elle est furieuse, elle parle trop et crie trop fort. Ils haussent le ton et Dorian trouve la limite de Jill. Il sait exactement où appuyer pour la mettre hors d’elle. Elle le déteste, et elle a envie de lui mettre tous les malheurs du monde sur les épaules. Il n’a pas le droit de dire qu’elle ressemble à la mère Etish, qu’elle est aussi mauvaise et toxique pour ses enfants et sa famille. Elle n’est pas comme ça, bien au contraire. Elle s’est efforcée de s’éloigner de Bailey et des enfants parce qu’elle était incapable de s’en occuper correctement. Elle est partie justement pour les préserver eux. C’est ce qu’elle n’arrête pas de se dire, c’est la meilleure des justifications à sa fuite dans un autre pays. “Ouais je suis partie, et je referais exactement la même chose si je pouvais retourner en arrière.” Elle est sûre d’elle jusque là. Elle est persuadée d’avoir pris la meilleure des décision pour tout le monde. Bailey lui en veut, et Dorian aussi. Et peut-être que c’est le but de la manoeuvre. Ils la détestent, et elle est seule, c’est bien mieux comme ça pas vrai ?

Elle l’a blessé, et il la blesse en retour. Elle est le chaos, la tornade qui détruit absolument tout sur son passage. “Et je pourrais être encore pire.” Il pourrait prendre ça comme une menace, il pourrait le prendre comme un cri de désespoir, même elle elle ne sait pas vraiment ce que ça peut bien vouloir dire. Elle a repris son sac et le regard, le ton de Dorian se fait de plus en plus froid. Ils vont s’éloigner eux aussi, et, encore une fois, c’est de la faute de Jill. “Très cohérent ça Dorian.” Il lui demande de rester, puis de partir. Mais il lui laisse une porte de sortie qu’elle va prendre le plus rapidement possible. “Je dégage.” C’est lui qui l’a demandé. Elle ne sait pas vraiment où elle peut aller, mais elle avance, bien plus furieuse que quelques minutes auparavant.