Le soleil se lève sur le campement. Un jour de plus à survivre dans ce monde de merde. Des jours, Dylane se dit qu'elle aurait mieux fait de se faire bouffer ou mordre. Tous les jours, ils doivent se battre que ce soit pour survivre à une attaque de zombies ou encore pour manger. Elle soupire et se lève de son de lit consistant juste en une paillasse sur le sol  terreux d'une ancienne ferme. C'est là qu'avec un petit groupe, ils ont établi leur quartier. Tout est sécurisé par des barbelés et une grande porte. Cependant, cette porte, ils doivent la passer à tour de rôle pour aller chercher de quoi rester en vie. Ils ont bien quelques plantations de légumes mais le soleil tapant, rien ne pousse. Aujourd'hui, c'est son tour de s'occuper de faire le guet dans la tour. Elle y va en traînant les pieds et prend la relève laissant l'autre survivant aller prendre quelques heures de sommeil. Auden arrive aussi. Ils font toujours ça par deux. Alors que son regard se pose sur l'horizon, elle cale ! «  Bordel, regarde ! Ce sont des véhicules de l'armée non ? » C'est pas habituel ça et cela serait étonnant que l'on vienne les secourir, que d'un coup ils aient trouvé un remède. Non, il y a anguille sous roche là. «  Je le sens pas du tout » Dit-elle tout en préparant son arme prête à tirer au moindre geste qu'elle jugera dangereux ou hostile. Ce n'est pas la première fois qu'un autre groupe veut les attaquer et voler le peu de choses qu'ils ont. Comme si tuer les zombies suffit pas, faut aussi se débarrasser d'humains encombrants. Enfin, ça, c'est pas vraiment un changement, le monde a toujours été comme ça. La loi du plus fort est de mise ...  

Faire les tours de guet à deux nous permet de se motiver entre nous mais aussi de couvrir plus de terrain et de rester alerte. Le campement ne regroupe pas beaucoup de personne mais il s'étale beaucoup et nous nous devons de couvrir le plus de terrain possible pour veiller à la sécurité de chacun, parce que c’est notre rôle. On nous fait confiance et chacun remet sa sécurité entre nos mains, c’est quelque chose que Dylane et moi savons pertinemment et qui nous pousse chaque jour à rester vaillant et courageux, même lorsque tout espoir semble perdu et le monde voué à être détruit. Aujourd’hui semble être un jour comme un autre, le ciel est dégagé et nous permet d’avoir une bonne visibilité sur la plaine s’étendant devant nous : assez bonne pour qu’on puisse voir arriver de loin les camions estampillés des sigles de l’armée et peint de manière à se camoufler dans la verdure. Je fronce les sourcils, fort peu habitué à ce genre de spectacle. Dylane pense apparement la même chose que moi, ou, justement, elle pense comme moi qu’on ne sait pas à quelle conclusion en arriver face à un tel spectacle. La méfiance reste encore et toujours de mise aujourd’hui.

« Bordel, regarde ! Ce sont des véhicules de l'armée non ? » Je hoche de la positive sans ne rien ajouter de plus. Il n’y a pas de doute là dessus. L’armée ne s’occupe peut être plus de ces véhicules depuis bien longtemps mais le fait est qu’ils ont été créés par elle et lui ont un temps, sans doute court, appartenu. Ils doivent être parfaits pour le monde d’aujourd’hui. « Je le sens pas du tout. » “Moi non plus. Range ton arme, la carrosserie les protégera de toute façon. Autant garder l’effet de surprise.” J’appuie sur le fusil pour l’intimer à l’abaisser, nous n’avons de toute façon pas d’autre choix que de voir le véhicule s’approcher de notre précieux campement.

“Qu’est ce que vous nous voulez !?”
“On a des vaccins contre la maladie ! On vient vous sauver !”
“Dylane … T’en penses quoi ?”

Faire le guet est devenu une habitude. Chacun a un poste bien précis et même si celui-ci peut être long et chiant par moment, ils sont mieux que ceux qui doivent s'occuper des animaux, de la terre ou encore aller à la recherche de médicaments ou nourriture. Aujourd'hui, la brune avait espérer une journée calme, sans encombre mais faut croire que c'est trop demander puisque des voitures de l'armée arrivent droit sur eux. Elle n'aime pas ça et sent que ça va être la merde. “Moi non plus. Range ton arme, la carrosserie les protégera de toute façon. Autant garder l’effet de surprise.”  Elle baisse son arme suivant le conseil d'Auden et les regarde arriver à leur hauteur.

“Qu’est ce que vous nous voulez !?”
“On a des vaccins contre la maladie ! On vient vous sauver !”
“Dylane … T’en penses quoi ?”

Elle soupire hésitante dans sa réponse. «  Dans un sens on a plus rien à perdre mais comment est ce que l'armée nous aurait trouvé ? Arffff je sais pas » Son regard dévie vers eux toujours l'arme baissée. «  Et comment on peut savoir que vous êtes pas des pillards déguisés ? » Un homme sort. Il est en tenue de général avec des médailles de partout. «  Nous comprenons votre méfiance, c'est pourquoi nous vous proposons de vous faire une démonstration » Il fait un signe de tête à un soldat. Celui-ci sort du véhicule pour ensuite faire une sorte de vaccin à son collègue et l'envoie tout droit sur un zombie et il se fait mordre le bras. Le zombie est ensuite tué. «  Vous voyez il ne se transforme pas » La brune est choquée de voir ça. «  On leur ouvre «  Dit-elle voyant la enfin une chance de survie.

« Dans un sens on a plus rien à perdre mais comment est ce que l'armée nous aurait trouvé ? Arffff je sais pas » Les yeux noisette du brun sont plus inquiets que jamais, trouvant l’histoire sans doute bien trop parfaite pour être réelle. Après tout, personne ne savait que l’armée existait encore et ils savaient encore moins qu’elle tablait sur l’élaboration d’un vaccin. Ils semblent simplement sortis de nulle part avec le Saint Graal entre les mains … Autant dire qu’ils ont l’intérêt de montrer patte blanche pour qu’il relâche sa garde un minimum puisque pour le moment c’est loin d’être gagné pour eux.

« Et comment on peut savoir que vous êtes pas des pillards déguisés ? » Ils sont la première catégorie de personne dont ils ne doivent cesser de se méfier - juste après les zombies, ceci dit, en effet - alors la question de Dylane est plus que légitime. Les médailles de l’homme brillent sous la lumière du soleil. Beaucoup pourraient y voir une explication là où je me contente de penser qu’il a pu les voler sur le corps de n’importe quel pauvre homme mort d’une manière ou d’une autre. Aujourd'hui, les possessions ne signifient plus grand chose, surtout si elles ne sont pas d’une utilité directe. « Nous comprenons votre méfiance, c'est pourquoi nous vous proposons de vous faire une démonstration » Pardi qu’ils sont méfiants. Je doute encore de la démonstration mais ce ne semble désormais plus être le cas de Dylane. « On leur ouvre « “Fouillez les ! Enlevez leurs toutes leurs armes !” J’ordonne sans tarder pour m’assurer un minimum de la sécurité des occupants du camp. Ils ont peut être un vaccin mais rien ne nous dit encore qu’ils vont nous le donner. J’observe d’un oeil attentif l’évolution des symptomes de l’homme qui s’est fait mordre. “Pourquoi l’armée ne nous a pas secourue avant ?” “Depuis quand travaillez vous sur ce vaccin ?” “Pourquoi personne ne nous a prévenu de rien !?” “Répondez à mes questions bon sang !!” “On a pu développer un vaccin parce qu’on est à la source de la maladie. C’est nous qui avons créé le virus. Ils nous a échappé.”

Même si au début, elle était aussi méfiante que le brune, elle ne peut s'empêcher de voir en cette démonstration, une lueur d'espoir. Peut-être qu'elle es trop naïve Dylane et elle le sait. Mais franchement vivre de la sorte, elle en peut plus alors autant tenter le diable et si ça tourne mal, elle ne pourra s'en prendre qu'à elle-même.  “Fouillez les ! Enlevez leurs toutes leurs armes !”  Elle opine du chef par rapport à l'ordre d'Auden. Ceux vidés de toutes armes potentielles, ils passent la grande porte dans leurs véhicules blindés. Elle descend demandant à un autre de prendre sa place ce qu'il fait de suite. Son regard se porte sur ces hommes qui répondent aux questions d'Auden. Il n'a pas du tout confiance, cela se sent et c'est normal. Qui ne dit que l'homme mordu ne va pas se transformer plus tard et que tout cela n'est pas encore au point.
“Pourquoi l’armée ne nous a pas secourue avant ?” “Depuis quand travaillez vous sur ce vaccin ?” “Pourquoi personne ne nous a prévenu de rien !?” “Répondez à mes questions bon sang !!” “On a pu développer un vaccin parce qu’on est à la source de la maladie. C’est nous qui avons créé le virus. Ils nous a échappé.”

C'est donc l'armée qui a foutu la merde dans le monde entier. Et bah on les félicite pas ceux là. «  Vous vous êtes cru dans une série télévision en mode Containment ou quoi ? » Elle roule des yeux et soupire. Le gars mordu semble aller bien du moins jusqu'au moment où sa peau prend une couleur bleue schtroumpf. «  Euh c'est quoi ce bordel ? » Le général reste calme. «  C'est un effet secondaire mais c'est peu payé pour survivre et cela n'arrive que si la personne est mordue » Donc s'ils veulent survivre à une morsure ils doivent se transformer en petits bonhommes bleus. Ma foi, le bleu c'est pas moche comme couleur, ça aurait pu être un jaune canari et là, ça aurait été moche.

Ils avouent être la cause de l'épidémie sans même tressaillir et cela me rend fou. Ils ont exterminé toute la population terrestre et c’est vraiment tout l’effet que ça leur fait ? Leur erreur a tué tout ce qui existait, tout ce qui avait été construit et a réduit en esclavage les quelques humains restants et voilà donc tout ce qu’ils ont à dire ? Même pas un ‘pardon’, un ‘désolé’, un ‘on a essayé de l’endiguer’ !? Ils ne manquent pas de culot et moi j’ai le poing qui me demange parce que tout ce dont j’ai envie en l’instant c’est de lui en coller une pour pouvoir proférer de telles phrases ! « Vous vous êtes cru dans une série télévision en mode Containment ou quoi ? » Elle parle pour nous deux alors que mon regard lance des éclairs au militaire qui semble être leur chef - c’est en tout cas lui qui parle pour la joyeuse troupe depuis le début, c’est donc ce que j’en conclus assez aisément et rapidement.

On fait tous un pas en arrière lorsque la couleur de la chair de l’inconnue prend des teintes bleutées quand les inconnus restent impassibles. Ils ne devraient pas, ils ne devraient vraiment pas. Si le corps change de couleur c’est pour alerte d’un danger et tout le monde sait ça. « Euh c'est quoi ce bordel ? » « C'est un effet secondaire mais c'est peu payé pour survivre et cela n'arrive que si la personne est mordue » Je reste peu convaincu pour ma part, la machoire encore serrée face à tout ce spectacle qu’ils nous offrent de si bon matin, sans même qu’ils aient prévenus qui que ce soit de leur arrivée. Des anges tombés du ciel, en somme. N’oublions pas que Lucifer était l’un d’eux.

“Bougez pas sinon on vous descend.” Finalement, je décide de prendre Dylane à part. “Je les sens pas, pas du tout. Tu penses faire quoi ? On les accepte ? Je voudrais qu’on les renvoie d’où ils viennent, on peut vivre sans leur vaccin, on le fait déjà depuis le début !”

Que penser de tout ça ?! C'est confus et encore plus quand cet homme prend cette couleur bleutée bien qu'elle fasse ressortir ses yeux également bleus océans. Elle a envie d'y croire la brune mais quelque chose cloche. Si l'armée a réellement fait tout pour faire ce vaccin pourquoi eux et maintenant ? Il y a plein de campement. Et qui plus est, ils ne sont pas du tout proches des camps connus de l'armée. “Bougez pas sinon on vous descend.”  Le général les regarde s'éloigner alors qu'Auden la prend à part, son arme toujours pointer vers eux. “Je les sens pas, pas du tout. Tu penses faire quoi ? On les accepte ? Je voudrais qu’on les renvoie d’où ils viennent, on peut vivre sans leur vaccin, on le fait déjà depuis le début !” Hésitation quand tu nous tiens. Elle réfléchit tout en marchant quasi sur place. «  Je sais pas trop. Quelque chose a l'air de clocher mais et si tout était vrai ? Et dans l'autre sens, si on se fait avoir, on est foutu. Je t'avoue que pour le coup, je suis perdue. On devrait peut-être demander l'avis du peuple non ? «  Est ce qu'elle avait encore de l'espoir la brune, tout à fait même si celui-ci va se réduire à néant quelques secondes. C'était trop beau de toute façon. Ses yeux se portent sur l'homme en bleu qui commence à avoir des crocs qui poussent comme les vampires de The vampire Diaries et bizarrement le général se recule en faisant moins le malin. «  Descend le Auden » Bordel, tu parles d'un vaccin. Il te colore la peau et te fait devenur un vampire. Il y a assez des zombies que pour se farcir des buveurs de sang. Ce monde tourne à l'envers vraiment.

Et même si l’avis de Dylane compte énormément pour moi, je sais pourtant que je sera incapable de faire autre chose que de suivre mon instinct, peu importe si elle s’y oppose farouchement. Je m’appuie sur elle comme je le fais toujours mais au final la décision finale sera prise par moi et par moi seul, comme c’est toujours le cas. C’est égoïste et je le sais, pourtant c’est mon monde de fonctionnement depuis la première heure et je n’y peux rien. . «  Je sais pas trop. Quelque chose a l'air de clocher mais et si tout était vrai ? Et dans l'autre sens, si on se fait avoir, on est foutu. Je t'avoue que pour le coup, je suis perdue. On devrait peut-être demander l'avis du peuple non ? «   Mes yeux dérivent direction du peuple en question et je n’y vois qu’une masse difforme de visages aussi horrifiés qu’estropiés. Ils ne nous seront d’aucune utilité parce qu’ils ont bien trop d’espoir. Eux aussi, ils les ont vues, ces foutues séries de zombies et de vampires qui ne savent faire autre chose que bien se terminer avec l’arrivée surprise d’une tierce personne. Ils ont de l’espoir et ils n’ont surtout rien à perdre alors je connais déjà leur avis, malheureusement.

Le gars qui a été mordu donne déjà des signes de démence et de fatigue, il se gratte la chair jusqu’au sang et finalement ses canines s’allongent tel un tigre à dent de sable pour ne qu’on puisse finalement plus voir que ça. Je souffle, presque rassuré que finalement personne ne nous amène de bonnes nouvelles aujourd’hui. La vie va continuer et la mort avec. «  Descend le Auden » “De ce pas.” Je charge le fusil, retire le cran de sûreté et lui fait sauter la cervelle sans le moindre remord. “Repartez d’où vous venez ou vous subirez le même sort.”