Je reçois un texto. Un de plus. Jax me propose à nouveau une sortie. Un moment de grimpe, seuls, tous les deux. Pour se retrouver. Retrouver des sensations. Jusqu’à maintenant, je bottais en touche. J’avais toujours autre chose de prévu. J’étais possiblement dans l’incapacité de l’accompagner. Une fois, j’étais avec Paul. L’autre fois avec Jacob. Puis il y eu l’épisode avec Dylane. Mon hospitalisation. Ma commotion. Mon incapacité physique évidente à faire de l’escalade.
Le jeune homme insiste, persévère. Jusqu’à ce texto. Nouvelle tentative. Je ne peux pas le laisser choir. Une fois de plus. Je saisis mon téléphone. Je lui réponds. ‘C’est ok pour moi ! Rendez-vous à la falaise d’ici une heure !’. Je ne peux plus faire marche arrière. L’entrevue est lancée. Devant mon café, j’émerge. Avant de le boire d’une traite. Il faut que je me prépare. Dans ma chambre, au dessus de la penderie, je sors tout l’attirail d’escalade : baudrier, chaussures, sac à dos, cordes. Contrôle de l’état. Tout semble parfait. Je me glisse dans un pantacourt. J’enfile un tee-shirt. Pour être le plus à l’aise possible. Passage dans la cuisine afin de remplir ma gourde. Je suis fin prêt pour flirter avec les cimes. Tâter de la falaise.
Je grimpe dans ma voiture, je démarre direction le lieu de rendez-vous. Sa persévérance a payé. Je suis là. Nous allons passé un moment ‘ensemble. J’ai hâte. J’espère qu’il est prêt. Pas trop rouillé. Je me gare. Nous ne sommes pas seul. Je reconnaît sa voiture. Il est déjà là. Doucement, je sors toutes mes affaires. J’enfile chaussettes et chaussures d’escalade. J’avance vers la falaise. De petits groupes se sont formés ici ou là. Mais Jax, je ne le vois pas. Joue-t-il à cache-cache ? Je lève les yeux au ciel, je l’aperçois. Le bougre est déjà en pleine ascension, seul, personne pour surveiller ses arrières. L’envie était trop grande pour m’attendre. Je pose toutes mes affaires près des siennes avant de lever de nouveau la tête. Je l’appelle : « Jax ! Je suis là ! » Je vois regarder vers le sol, vers moi, avant d’entreprendre sa descente. Il est très à l’aise. La falaise est son terrain de jeu. Le cascadeur connaît la moindre parcelle de roche. Je suis impressionné, tandis qu’il rejoint, petit à petit la terre ferme. Un dernier effort. Il atterrit à mes côtés. « Finalement, tu n’as pas besoin de moi… Tu t’en sors très bien tout seul ! » Dis-je avant de lui tendre la main chaleureusement, affichant un sourire resplendissant. « Bon c’est quoi le programme Monsieur j’en mets plein la vue dès le départ pour montrer au gringalet que je suis que nous n’avons pas la même carrure ? » Demande-je en plaisantant. J’aime le charrier, lui envoyer des piques. Parce qu’il le faut bien. Que nous nous apprécions. Que c’est notre manière de fonctionner et qu’après tout, cela fait un petit moment que nous nous étions pas vus. Et je le concède, je suis largement fautif.
Il descend. Prestement. Jusqu’à arriver juste à côté de moi. Je suis heureux de le voir. Cette réjouissance est de courte durée. Il m’attaque en bonne et due forme. San raison apparente. Il me laisse sur le cul. Je suis pris de court. Je ne sais pas trop quoi répondre. Je suis mitigé. Je ne m’attendais pas à un accueil aussi chaleureux de sa part. Comme s’il avait une dent contre moi. À coup sûr parce que je l’ai fait mariner. Trop longtemps, avant de se voir. Nouvelle salve de reproche. Mon retard. Tandis que j’avais fait en sorte de plaisanter sur l’avance prise, en m’attendant, il m’envoie un nouveau skud dans les dents. Je ne laisse plus rien passer. Je réagis : « Putain qu’est ce qu’il se passe Jax ? » Souffle-je. Il me dit qu’il a eu un problème avec son fils, avec Virgil. Malade, il n’a pas dormi de la nuit. Raison valable. Certes. Mais il n’y a pas que ça. « Écoute, si Virgil était malade, il ne fallait pas me proposer une sortie escalade… Tu as peut-être mieux à faire, non ? » Je ne sais pas. Son fils est malade. Il préfère venir escalader. Il préfère s’acharner sur moi. Sans raison. « Si tu préfères, je te laisse tranquille, Monsieur le cascadeur professionnel ! J’ai possiblement d’autres choses à faire !» persifle-je d’un air pompeux. Exaspéré par son attitude, dès mon arrivée.
Il semble reprendre ses esprits. Se calmer. Il m’indique avoir préparer mon parcours. Une pente facile. Pour que je ne me blesse pas. Délicate attention. « Tu m’as pris pour un gamin ? » Silence. « Tu m’as habitué à mieux… » Silence. « Où peut-être est-ce pour te préserver toi, car tu n’es plus aussi performant qu’autrefois ? Tu vieillis Jax ! » Je m’approche de lui, je lui tire un cheveu blanc que j’ai vu poindre au milieu de sa chevelure… Pour lui montrer… En attendant, j’enfile mon baudrier et me prépare pour ma première ascension de la journée.
Une sensation. Étrange. De ne pas être à ma place. D’avoir manqué un épisode. Se sentir agresser. Pourtant, je viens seulement de le rejoindre. Je me défends. J’ignore quelle mouche l’a piqué. Si c’est à cause de Virgil, je n’ai pas à en subir les conséquences. Il faut qu’il priorise les choses, si son fils ne va pas bien. Il fait marche arrière. Son fils va bien. Soit. Je suis soulagé. Pour autant, son accueil laisse à désirer. Je n’ai pas toutes les cartes en main. Pour comprendre son attitude. Son attaque injustifiée. Va-t-il cracher le morceau ou faut-il que je le travaille pour qu’il daigne me faire part de son ressenti ? Finalement, il m’avoue les choses. Je ressens un certain désarroi. Je suis sur le cul. Loin de moi l’idée de le laisser de côté. Ma vie s’est simplement accélérée ces derniers temps. Entre le travail, plus ou moins officiel, mes mésaventures, quelques sorties, à droite, à gauche, j’ai été aux abonnés absents. J’en ai conscience. « Je n’ai pas été très présent. Je l’admets. J’ai été pas mal occupé avec certains amis. Puis, j’ai été un peu cloué au lit, à la suite de ma commotion. Je ne voulais inquiéter personne ! » Même pas lui. Je m’en suis sorti, tant bien que mal. En ne comptant que sur moi-même. Comme un grand. « Mais maintenant je suis là ! » Dis-je tout sourire. « Et tu n’étais pas bien loin… J’ai lu l’article qui t’es consacré… Mia écrit très bien ! » (@Mia McKullan) Voilà une personne que j’avais laissé un peu en rade, embarqué dans la valse de la vie. Je dois trouver le temps pour l’appeler. Lui envoyer un petit message. Que nous puissions nous revoir, rapidement. Je reviens à moi, tandis qu’il ébouriffe les cheveux… « Eh oh ! On se calme ! Je ne suis pas un gamin ! » Tandis que je l’ai charrié sur ses cheveux blancs. J’obéis à Jax. J’enfile mon baudrier et vérifie tout mon matériel. Je suis prêt à grimper… « Allez Maître Yoda, montre-moi la voie ! Mais évite de te luxer l’épaule, comme en Italie, en voulant frimer ! » Restons maître de nos mouvements et évitons de vouloir en mettre plein les yeux, l’un à l’autre… Ce qui n’est pas certain. Les deux ont tendance à se chercher, bander les muscles, pour s’impressionner, montrer que l’un est supérieur à l’autre. Ils en avaient connu des mésaventures en ne se prenant pas suffisamment au sérieux. Mais aujourd’hui, ils allaient être sages. Ou pas.
« Tu n’as pas besoin de tout savoir sur ma vie » Je suis majeur. Je suis vacciné. Je peux voir qui bon me semble. Je peux faire des conneries. Sans rendre des comptes. Sans lui rendre des comptes. Connaissant l’homme, je sais qu’il est protecteur. Si je lui raconte ma vie. Il va monter sur ses grands chevaux. Il va vouloir interférer. Je ne veux pas sentir son regard sur moi, son jugement non verbal sur mes moindres faits et gestes. Des jugements. Il pourrait en donner, s’il savait certaines choses. Pour me préserver, moins il en sait, mieux il se porte.
D’ailleurs, pour ne pas qu’il devienne trop oppressant avec ses questions, je préfère prendre la tangente. Focaliser mon esprit sur l’article dont il a fait l’objet… Il est fier comme un paon. Je le toise, les lèvres pincées. Dubitatif. « Classe ? Je ne sais pas… » Il faut juste voir le bon côté des choses. Cet article peut lui offrir une fenêtre de tir pour de futurs projets… Il n’a pas à fanfaronner. Ni à en rajouter avec une main dans les cheveux… « Doux Jésus ! Faut arrêter là… » Je lui donne un coup de coude dans les côtes, histoire de la faire redescendre sur terre. Avoir les chevilles qui gonflent avant une ascension ? Peu recommandée. Il risque de trop prendre confiance. De faire des erreurs.
« Je connais très bien Mia. Nous nous connaissons depuis le collège… Elle est adorable ! » Lorsque j’avais été placé en famille d’accueil, j’avais changé par la même occasion de collège. La jeune fille d’alors m’avait été assignée comme tutrice. Les débuts furent houleux. Mais, avec dextérité, elle a tenu le choc. Je n’étais pas un garçon facile. Extrêmement renfermé. Peu à peu. Elle a creusé. Elle a brisé ma carapace. Elle a découvert les cicatrices qui parsèment mon corps et, par la même occasion, le terrible secret de mon enfance. J’ai alors trouvé une oreille attentive, une personne à qui me confier. Sans jugement. Et depuis, notre amitié, c’est du solide.
Et le voilà qu’il me passe une main dans les cheveux. Je le repousse en lui rappelant que je n’étais plus un enfant. Il persiste et signe tandis que je m’attelle dans les derniers préparatif. « Le merdeux, il va te faire mordre la poussière… Et tu ne viendras pas te plaindre… ‘Ouin ouin ! Byron il m’a battu ! Ouin ouin !’ » Dis-je avec une certaines provocations en imitant un garçonnet s’essuyant les yeux baignés de larmes avec les poings. Petite allusion à l’épisode italien où le cascadeur s’était blessé à l’épaule. Je le mets en garde. Lui craint de perdre son travail en cas de blessure. C’est un métier où l’homme peut facilement jouer avec le feu. « Ah oui ? Tu as quel projet en vue ? Un film ? Je n’ai rien appris de croustillant dans l’entrevue avec Mia... » Quelle déception. Fin prêt pour commencer à monter, il me questionne sur la meilleure tactique à adopter. Il propose de se faire doucement les pieds. Tranquillement. Je n’ai rien contre. Loin de là. Néanmoins, mon côté compétiteur, et ma volonté d’emmerder Jax, me pousse à voir plus loin. À le provoquer… « P’tain de vieux ! Mais j’comprends, tu n’veux pas te luxer une épaule… Encore… Sauf si tu n’es qu’une mauviette » Quand je dis ce dernier mot, un film s’ancre dans mon esprit. Retour vers le futur. Un personnage. Biff Tannen et sa sempiternelle volonté de provoquer Marty Mcfly… Magique…
Il parle rencard sans réelle conviction. A-t-il vraiment besoin d’un article dans la presse pour attirer la gente féminine ? « Je ne me fais pas de souci de ce côté-là. Tu es plutôt beau garçon. Les filles devraient fondre devant toi. Si ce n’est pas déjà le cas. Une sortie au parc avec Virgil, quelques œillades et l’affaire est dans le sac. Si tu as besoin d’une âme charitable pour veiller sur Virgil ! » Je me dévoue. Nous irions avec Diablo au parc. Accompagné d’un enfant en bas âge, et d’un chien. Combo parfait pour draguer. À cette seule pensée, un léger sourire transparaît sur mes lèvres. Innocent.
Lorsque je lui annonce que je connais Mia, son regard s’illumine. Une chose semble le tracasser. Il se confie. Une remarque de la serveuse l’a chamboulé. Tandis qu’elle est venue prendre leur commande pendant l’interview, elle a cru avoir affaire avec une fratrie, un frère et une sœur. Sans dire un seul mot, je vois Jax se perdre dans mon regard. Interrogatif. Il attend. Il attend que j’infirme les propos de la serveuse. Pour autant, tandis que le visage de mon amie s’ancre à mon esprit, je ne peux qu’être moi-même surpris par la ressemblance entre Jax et Mia. Je me mordille la lèvre inférieure, avant de répondre : « Autant être direct ! Il y a bel et bien une ressemblance entre vous deux… La réaction de la serveuse est tout à fait légitime ! » Je ne suis pas certain que ma réponse l’aide. Bien au contraire. Il semble déjà bien assez tourmenté par les dires de la femme du bar, pour qu’en plus, ils doivent subir les miens, qui vont dans le même sens. « Après, cela peut-être une simple coïncidence ! » Connaissant son passif d’enfant adopté, j’ai conscience que la remarque, et la ressemblance entre elle et lui, agissent comme un électro-choc et ranime cette absence d’identité propre.
Pour ne pas enfoncer le couteau dans la plaie, je préfère m’intéresser à ses perspectives de travail, après l’avoir un première fois défier. Je veux être dans les confidences. Savoir ce qu’il a prévu Pas de film à l’horizon. Mais une série… Ici, à Brisbane : « Au moins, pour Virgil, tu seras plus serein… » Mais je ne perds pas le nord. « Pourquoi ça t’étais pas très chaud au départ ? C’est quoi comme série ? Tu doubles qui ? » Je veux tout savoir. Je suis peut-être un peu trop curieux, surtout en ce qui concerne Jax. Et son travail. D’autant plus, après la déception de n’avoir rien appris sur ses projets télévisuels dans l’interview.
Mais nous n’étions pas là pour discuter des heures, et des heures. La falaise s’impose à nous. Le jeune homme, en m’attendant, avait commencé à tâter la roche. Faire une première ascension. Je me gausse, lorsqu’il me propose de commencer gentillet. Je le remets à sa place. Lui rappelant à son bon souvenir sa luxation à l’épaule. D’où sa crainte. « Tu sais que je suis maso, et que j’aime prendre des roustes… Non, mais on ne va pas tortiller du cul… Et commencer du haut niveau. Je n’ai pas froid aux yeux... » Et je risque de le regretter rapidement. Dans le pire des cas, il est là pour assurer mes arrières. C’est pour cela que notre binôme fonctionne si bien. Nous pouvons compter l’un sur l’autre, et malgré la légèreté de nos propos, nous avons confiance l’un à l’autre. « Tu ouvres la marche, ou tu lambines ? » Demande-je provocateur. Avant de lui faire un clin d’oeil.
Un parc. Un chien. Un enfant. Une stratégie de drague bien huilée. Jax n’en démords pas. Pourtant, je le connais. Que trop bien. Il ne mange pas de ce pain là. Il ne profite pas de son fils pour cela. Virgil n’a pas besoin de servir d’appât, pour que son père emprisonne dans ses filets une jolie jeune femme. Il n’a pas besoin de cela. Et je doute que cela soit une priorité. Pour le bien être de son fils. Derrière ce colosse se cache un père attentionné, aimant, qui ferait n’importe quoi pour la chair de sa chair.
La discussion prend une toute autre direction, lorsque j’aborde l’interview qu’il avait accordé à @Mia McKullan. Il y reste évasif sur ses projets. Clause de confidentialité. Une chose le chiffonne, occupe son esprit. Une remarque de la serveuse lorsqu’il était avec la journaliste. Une ressemblance fraternelle. Il me demande, si selon moi, sa remarque est justifiée. Devant le fait accompli, au pied du mur, je ne peux le nier. Ils ont des traits communs. J’ai l’impression qu’il m’en veut de ne pas lui avoir dit plus tôt, connaissant son passé. Son désarroi face à son abandon et sa volonté sans borne d’avoir accès à ses origines et reconstituer le puzzle de sa vie. « Oui sérieux… Mais cela ne veut pas forcément dire qu’il s’agit de ta sœur. Je t’en parles car tu me mets devant le fait accompli. Effectivement vous vous ressemblez. Si dans mon esprit je vous mets côte à côte, il y a quelque chose, un air familier ! » Je le sens nerveux. Afin de le rassurer, je parle de coïncidence. Simplement. Je doute que cela puisse suffire. Lorsqu’il a une idée en tête. Il ne la lâche pas. Il s’y accroche, comme une moule à son rocher. « Si ça te prend trop la tête, contacte-là, qu’est ce que tu risques ? » La déception d’y avoir cru. Mais une réponse à son questionnement, quelle qu’elle soit. S’il continue, il va partir en vrille. Imaginer des choses. Et finir comme @Jacob Copeland. Avec des nœuds dans le cerveau. Depuis qu’il a découvert l’infidélité de son père. Cachée depuis tant d’années. Et les lettres de son amante, qui semblent dissimuler un lourds secret. Un enfant naturel. Jax, comme Jacob, ne doit pas rester dans l’incertitude. S’il ne veut pas se laisser ronger par le doute, il doit jouer cartes sur table.
Nous sommes sur une pente glissante, je bascule donc vers son prochain projet. Il n’a pas été très bavard face à Mia. L’avantage premier. Il serait en Australie, près de Virgil. Toutefois, il avait quelques réticences. Au début. En effet, il a été recruté pour effectuer des cascades dans une série médiévale. « C’est génial… Tu ne vas pas sauter d’un hélicoptère c’est sûr. Mais peut-être que tu pourras dévaler des escaliers, juché sur un bouclier, à tirer à l’arc sur les assaillants... » A l’image de Légolas, dans les Deux Tours. Il y a moyen de faire des choses funkies. « Moi le boulot, toujours aussi galère. Je ne désespère pas pour percer. Je suis un peu à la ramasse. Ne t’inquiète pas. Je gère ! » Ou pas. Je n’ai pas envie d’étaler mes états d’âme. J’ai juste envie de me vider la tête. Monter la falaise qui se dresse devant nous. Nous nous appareillons, sans oublier de nous envoyer quelques piques. C’est de bonne guerre entre nous.
Je me présente devant le mur. « Je suis prêt à te montrer que la gonflette ne fait pas tout ! ». Et doucement, je prends mes premières marques sur la paroi rocheuse. Et je m’élève. Petit à petit. La grimpe, comme le vélo, ça ne s’oublie pas. Même si je me sens un peu rouillé. Je monte. Mes appuis sont sûrs. J’observe mon camarade, en contrebas. « Qu’est-ce que tu fous branleur ? » Je me retourne, je pose une main sur une aspérité de la falaise. La prise n’est pas certaine. Ma main glisse. Montée d’adrénaline tandis que je tente de retrouver une rugosité à laquelle me rattraper. Lorsque c’est le cas, je souffle un bon coup. Sur un ton de défi, je dis à l’attention de mon compère « Même pas peur ! Cliffhanger, tu connais ? »