| A night to remember (Samuel Siede n°1) |
| | (#)Mar 18 Aoû - 11:52 | |
| Novembre 2005
Jeudi soir, le moment tant attendu chaque semaine par tous les étudiants pour les fêtes. Personnellement, Elizabeth s'en moquait totalement. Elle était dans sa dernière année d’études, elle n’avait pas le temps pour ses futilités. Il n’y avait que la ligne d’arrivée qu’elle visualisait en tête et la place pour rien d’autre. Elizabeth était tellement déterminée qu’elle en devenait parfois obsessionnelle. Mais ce soir, Samuel, le grand frère de sa meilleure amie, l’avait incitée à sortir. Si Samuel lui disait de prendre l’air, c’est qu’elle avait abusé. Ils étaient le garde-fou l’un de l’autre quand ils s’emballaient trop. Car Samuel était le même qu’elle, quand il avait une idée, il était fixé et borné. Ils s’étaient donc promis tous les deux de se faire comprendre quand ils seraient trop obnubilés par un projet. C'était leur deal à eux, qu'ils ne partageaient pas avec Hayden. Peut-être que cet accord avait été le début de la création d'un lien différent...
Elizabeth connaissait Samuel depuis tellement longtemps que c'est limite si elle se rappelait vraiment la première fois qu'elle l'avait vu. Elle s'était rapprochée à l'époque d'Hayden au lycée, alors que pourtant Hayden était plus jeune qu'elle et que Samuel avait en réalité son âge. Mais Samuel avait toujours été dans son monde à lui et la vérité est que s'il n'y avait pas eu Hayden pour les faire se rencontrer, ils ne seraient peut-être jamais adressé la parole. Mais les années avaient passées et à force de traîner chez les Siede, Elizabeth avait appris à apprécier la compagnie de ce garçon différent des autres. Puis, quand ils s’étaient retrouvés à l’université tous les deux, ils s’étaient beaucoup rapprochés. De ne pas avoir Hayden entre eux deux avait été propice à resserrer leur lien. Non pas qu'elle ait été contre qu'ils passent du temps, au contraire, elle était heureuse de savoir deux personnes qu'elle aime assez proches pour se soutenir.
Elizabeth se regarda dans le miroir. Il est vrai qu’elle ne s’était pas apprêtée depuis un moment maintenant. Elle en avait donc profité pour sortir l’artillerie lourde. Quitte à sortir, autant en profiter et pourquoi pas relâcher son stress avec un peu d’activité physique ? Elle se rendit compte qu'elle ne se rappelait pas la dernière fois qu’elle avait partagé son intimité...Oui bon, ok, Samuel avait eu raison de tirer la sonnette d’alarme.
Elle entendit la sonnerie. Elle descendit les escaliers, ses escarpins noirs à la main et ouvrit la porte.
« Y’a vraiment que toi pour être encore plus en avance que moi »
Elle sourit et prit le petit Sam, comme elle avait surnommé à l'époque car il était plus petit qu'elle en taille, dans ses bras. Enfin, petit, il ne l’était certainement plus. Déjà, avec les années, il avait grandi et la dépassait largement en hauteur mais aussi, depuis son arrivée à l’université, Samuel avait beaucoup changé physiquement. Il était devenu un homme et Elizabeth ne pouvait nier avoir eu certaines pensées mal placées parfois. Hayden l’avait même maudite de les avoir partagées à voix haute.
« On était presque synchros, je suis quasiment prête »
Elle laissa Samuel rentrer, il connaissait bien la maison d’Auden dans laquelle elle résidait cette année. Elle attrapa son sac, mit ses chaussures et prit son rouge à lèvre rouge préféré qu’elle mit en se regardant dans le miroir de l’entrée. Les yeux de Samuel étaient rivés sur elle.
« J’en ai trop fait ? »
Pourtant, Elizabeth se moquait de l’avis des gens. Elle avait l’habitude d’être critiquée. Mais l’avis de ses proches comptait pour elle. Particulièrement ceux des Siede, sa deuxième famille. Et puis elle savait pertinemment qu’Hayden, elle et lui se parlaient de façon directe. Leur franchise avait toujours été le mot d’ordre de leur communication. Et de toute façon, pour les trois, elle vivait dans leurs mots malgré eux. Ce qui pouvait déranger parfois, et même souvent, les autres. Mais Hayden, Samuel et Elizabeth se comprenaient et ils se moquaient bien du reste du monde tant qu’ils étaient dans leur bulle.
Cependant, cette bulle était différente depuis que Samuel et Elizabeth passaient plus de temps seuls en tête à tête. Et ils en passaient beaucoup…
Dernière édition par Elizabeth Warren le Mer 2 Sep - 13:21, édité 1 fois |
| | | | (#)Mer 2 Sep - 10:41 | |
| C’est qu’il avait du mal à lâcher la pression Samuel. Peu importait le moment de l’année scolaire, il restait persuadé que son passage ici ne lui servirait à rien si ce n’est qu’à perdre du temps. Il avait besoin de passer du temps sur ses projets. Non pas de fin d’année car ces derniers seraient faits aux derniers moments au gré de ses envies. Mais surtout pour son futur. Car il arrivait au bout de son cursus universitaire et sa vraie vie allait débuter. Assis face à l’écran noir de son ordinateur, il était en train de faire le point de ses années passées ici, au milieu de ces étudiants. Il avait voulu se fondre dans la masse au début pour éviter d’attirer les regards sur lui. Puis les mois passants, il comprit que naturellement, les regards se tournaient vers le parfait gendre idéal qu’il était. Il n’était pas à l’aise forcément, mais il tentait de vivre comme ses ainés, les bonheurs de la vie étudiante. Heureusement qu’un visage familier s’était dessiné dans son horizon : Elizabeth. La meilleure amie de sa petite sœur partageait le même campus que Samuel.
Le futur ingénieur avait mis du temps à baisser sa garde avec la jeune femme, pas par crainte non, mais parce qu’il n’était pas le plus à l’aise lorsqu’il s’agissait de relations humaines. Pourtant avec un peu d’efforts, de longues discussions et des soirées passées à discuter autour de bières, il avait réussi à s’ouvrir, à voir en elle l’amie qu’il pouvait avoir pour l’aider à traverser ces longues années qui l’attendait. Et les voilà bientôt à la fin et une énième soirée à partager. D’ailleurs, Samuel détestait être en retard et se décida enfin à aller se préparer. Une dizaine de minutes furent suffisante. Une douche, une chemise repassée il y a quelques temps, un jean et c’était parti. Il ne s’embarrassait pas de subterfuge pour se coiffer. Après tout, Liz l’avait connu quand il était encore adolescent. Et s’il avait été épargné par la terrible crise de la puberté, il ne pouvait s’empêcher de repenser aux nombreuses fois où Liz s’amusait à le surnommer le « Petit Sam » dans les couloirs en partant s’isoler avec Hayden. Qui aurait pu penser qu’un jour Samuel serait en train de sonner à la porte de la colocation d’Elizabeth ?
Samuel resta sur le seuil, observant de bas en haut la silhouette d’Elizabeth dans l’encadrement de la porte, se décidant enfin d’esquisser un sourire sans vouloir s’excuser de son avance, presque excessive. « En avance ? Ce n’est qu’un détail. Si j’étais resté plus longtemps devant mon ordinateur, tu prenais le risque de ne pas me voir avant trois heures du matin… » avoua le jeune ingénieur qui entrait derrière la jeune femme, ne gardant que son regard sur Liz. Elle s’était préparée et Samuel commençait à se demander s’il avait oublié un détail de l’invitation de la soirée. Il acquiesça à sa remarque et s’appuya contre le mur de l’entrée. « Tu sais que la soirée est censée être décontractée ? Ou alors tu te prépares pour ta future carrière ? » demanda le jeune homme avant de secouer la tête de façon à nier. « Non. Enfin je ne sais pas, je voulais juste t’embêter un peu. Mais tu risques de sortir du lot comme cela… » rajouta-t-il en se grattant la nuque, détournant le regard. Car depuis peu, il s’était surpris à la regarder d’une façon bien différente à celle de d’habitudes. Il aperçut son regard au travers le miroir et détourna le sien à la même occasion. « On prend ta voiture ? Je suis venu à pieds… Puis… J’ai pas ma voiture de toute façon… ». Il avait prêté son véhicule à sa petite amie. Mais ça il ne le dirait pas à Liz. Parce que c’est peu important de toute façon. Il sait qu’il va passer une bonne soirée, il n’y a pas de raison. « A cette allure-là, on va finir en retard si tu dois finir ce ravalement de façade… » soupira-t-il en lui offrant tout de même un léger sourire. Sa façon à lui de lui montrer qu’il plaisantait. Maladroit mais elle avait l’habitude depuis ce temps. |
| | | | (#)Dim 6 Sep - 20:19 | |
| « En avance ? Ce n’est qu’un détail. Si j’étais resté plus longtemps devant mon ordinateur, tu prenais le risque de ne pas me voir avant trois heures du matin… »Et elle savait que c’était vrai. Sam était un homme passionné, il n’avait d’yeux que pour ses projets. Ce n’était pas faute d’essayer de l’en extirper par moments quand elle lui écrivait par sms. Et il faisait toujours un effort pour lui répondre le plus rapidement possible. Sam avait toujours été très attentif envers Elizabeth. Il était souvent maladroit mais toujours bien intentionné. « Tu sais que la soirée est censée être décontractée ? Ou alors tu te prépares pour ta future carrière ? »Elizabeth eut un léger doute quant à sa tenue suite à ce commentaire. Il est vrai qu’elle n’était pas sortie depuis un bon moment. En avait-elle oublié les codes ? De toute façon, Sam n’était peut-être pas le mieux placé concernant ce sujet mais le regard qu'il pouvait lui porter avait de l’importance. Mais Sam se reprit dans ses propos, comme s’il avait été capable de lire ce qui se passait à l’intérieur d’Elizabeth concernant les doutes qu'elle se construisait. C’en était presque déroutant… « J’y compte bien, sortir du lot ! Ce soir, j’espère ne pas rentrer seule…Je ne me rappelle même plus la dernière fois que ça m’ait arrivée de prendre du bon temps. Tu avais tellement raison de me pousser à sortir ce soir »Elle se passa légèrement la main dans les cheveux pour les ébouriffer mais pas trop, juste assez pour faire un effet décoiffé-coiffé. Sam expliqua pendant ce temps à Elizabeth qu’il était venu la rejoindre à pied, indiquant qu’il n’avait pas sa voiture. Ces derniers temps il ne l’avait pas beaucoup. Ils se déplaçaient souvent avec celle d’Elizabeth. « Encore ? Mais qu’est-ce qui t’es arrivé ? Bon mais je te préviens, si je ne trouve pas de gentleman à mon goût ce soir, c’est toi qui me ramène »Elle comptait bien souffler, boire, se lâcher, draguer et faire l’amour. Oui, c’était un bon programme. Elle ne voulait pas gâcher la soirée à Sam mais lui imposer de la ramener permettait de lui mettre une contrainte et il serait obligé de garder un œil sur elle…Comme ça, elle pourrait le garder proche d’elle. Et puis ainsi, les autres femmes ne l’approcheraient peut-être pas autant. Sam avait tout du gendre idéal et les propositions autour de lui abondaient malgré son manque de tact. Ces vipères ne voyaient que sa future réussite et ne s’intéressaient pas à sa personnalité aux milles nuances. Sam, il avait plein de masques différents, il n’était pas que ce jeune homme gaffeur et intelligent. Il était tellement plus…Il était attentionné, avec un grand cœur, délicat et sensible…Mais c’était surtout un homme bon et honnête et c’était deux qualités que l’on ne pouvait pas acheter. Oui, le garder proche d’elle pour le protéger c’était un bon plan…Mais était-ce vraiment la raison de cette idée ? Elizabeth ne savait que penser du tour qu’était en train de lui jouer son cerveau. Elle décida donc de lui laisser une porte de sortie… « Enfin je ne veux pas être un poids pour toi non plus…Au pire, on prendra un taxi et on ira chercher ma voiture demain »Elle attrapa son parfum de sac et en mit une pression face à elle puis elle traversa le nuage enivrant. « A cette allure-là, on va finir en retard si tu dois finir ce ravalement de façade… »Elle sentait son sourire se dessiner sur son visage, sans même l’avoir regardé. Elle le connaissait si bien Sam...Elle savait qu’il tentait de plaisanter. « Je suis prête Monsieur l’impatient »Elle se tourna vers lui et le taquina. Il est clair que Sam avait de nombreuses qualités, mais pas celle de la patience. Enfin pas lorsqu'il s'agissait d'être humains...Elle attrapa ses affaires. @Samuel Siede |
| | | | (#)Jeu 10 Sep - 21:57 | |
| Il y avait des choses que le jeune ingénieur ne pouvait réellement comprendre. Quel était l’intérêt premier de vouloir sortir du lot dans une soirée si ce n’était pour attirer les regards sur sa propre personne ? Samuel y avait eu le droit en vieillissant, lui qui était comparé au gendre idéal mais qui aurait préféré que l’on le laisse tranquille en réalité. Oui, son éducation avait été menée d’une main de maître par ses parents, et cela pouvait parfois faire toute la différence. Il était bienveillant même s’il était maladroit. Et son air enfantin lui apportait souvent la confiance d’autrui en une fraction de secondes. C’était cette même confiance qu’il avait récupéré avec Elizabeth qui le connaissait depuis bien plus de temps que la plupart des gens de son entourage. Il fallait avouer que Samuel n’était pas du genre à s’embarrasser de relations sociales, amicales ou amoureuses… Du moins ne le faisait pas habituellement. Mais il n’allait pas s’étendre sur ces choses là, l’idée ne l’effleurant même pas tandis qu’il attendait encore qu’Elizabeth ne se prépare.
« Sortir du lot ? Mais pourquoi ? Tu as quelqu’un à séduire là-bas ? Tu sais généralement, les gens ne regardent pas la tenue mais plutôt le contenu de leur verre… Je suis sûr que cela a été prouvé scientifiquement dans de nombreuses études statistiques, si on cherche bien, j’ai peut-être l’application qui pourrait te donner le résultat… » lui dit-il en sortant son portable, sur lequel il commençait à pianoter machinalement, avant de se stopper nettement, relevant le regard vers la jeune femme. « Ca ne t’intéresse pas, n’est-ce pas ? » demanda le futur ingénieur en rangeant l’appareil dans sa poche. « J’ai tendance à l’oublier, désolé de te noyer avec ça… » rajouta-t-il en haussant les épaules. C’était bien comme cela qu’on s’excuser d’importuner une demoiselle non ?
« Je l’ai loué, autant qu’elle me rapporte quelque chose… Je l’ai mise sur l’application de location du campus… Tu sais, celle que j’ai créé en première année. Ca fait fureur, mais en attendant… J’avais zappé qu’on en aurait peut-être besoin ce soir… » lui rappela Samuel en levant les yeux au ciel. « C’est donc pour ça tout le cinéma ? » demanda-t-il en montrant du doigt la tenue d’Elizabeth sans aucun scrupule. « Dans le but de te trouver un gentleman qui pourrait te ramener… Mais voyons, je croyais qu’on y allait simplement pour boire un coup… » C’est qu’il était bien loin de cette façon de penser le petit Samuel. Il n’avait pas encore dit à Elizabeth qu’il avait rencontré une jeune femme, mais déjà en temps normal, il n’était pas du genre à se comporter de la sorte avec autrui. Le principe même de se « servir » d’une femme pour assouvir des plaisirs réciproques et naturels n’était pas quelque chose d’assimiler. Mais il n’avait jamais réellement jugé ceux qui fonctionnaient de la sorte. Chacun avait sa propre façon de penser et ses parents avaient assez insisté pour le faire comprendre à leurs enfants. Samuel nia d’un signe de tête, attrapant les clés du véhicule de la jeune femme sans se faire prier, toussotant en sentant le parfum qui venait d’enivrer la pièce.
« Tu sais qu’il faut en mettre sur soi plutôt que dehors… Sinon c’est plus du parfum mais du désodorisant Liz… En tout cas, il sent meilleur que celui que tu mets habituellement… » Lui fit-il remarquer dans un léger sourire, content de faire ce qui ressemblait à un compliment venant de sa part. « Et tu sais très bien que tu n’es jamais un poids… Je n’avais pas prévu de boire de toute évidence… Il faut que je travaille sur mon projet demain matin… » expliqua Samuel en maintenant la porte du domicile de la jeune femme ouvert. « Après vous Madame l’insatisfaite… » répondit-il en ouvrant la voiture au loin. « Tu n’as pas oublié tes papiers ? Je pense qu’ils vont encore nous demander de présenter nos cartes… » dit-il en grimpant dans la voiture, ajustant les rétroviseurs avant de glisser les clés dans le contact et de démarrer ce dernier, faisant vrombir le moteur. « Je suis toujours épaté de voir que le lecteur cassette fonctionne encore… Tu sais qu’on fait mieux maintenant ? » La remarque sonnait comme un reproche détourné, le tout fait en démarrant tranquillement. « Tu veux qu’on se mette d’accord sur un signal d’alarme si jamais on se retrouve séparé dans la foule ? » lui demanda Samuel en lui accordant un léger regard. «Et surtout… Comme toujours… Quoi qu’il se passe ce soir, Hayden ne doit pas être au courant… De toute façon, elle s’en fichera ! » rajouta l’ingénieur en faisant glisser ses lunettes de soleil sur son nez, un sourire un peu plus franc. La soirée pouvait commencer. |
| | | | (#)Ven 18 Sep - 16:21 | |
| C’était tout Sam ça, essayer de raisonner les relations humaines avec des données scientifiques…Il était pire qu’Elizabeth car elle n’était pas connue non plus pour son légendaire lâcher-prise mais elle essayait de faire des efforts de temps en temps. Elle savait cependant que Sam, il n’y arrivait tout simplement pas. Les seuls moments où elle l’avait vu réellement se lâcher, c’était quand ils étaient uniquement tous les deux. Même avec sa propre sœur, il montrait toujours une certaine retenue, probablement par devoir de montrer le bon exemple en tant qu’aînée, ce qu’Elizabeth pouvait parfaitement comprendre. Elle s’approcha de lui et plaça sa main sur sa joue, le geste était naturel, pas calculé. Elle avait juste eu envie de le rassurer. « Ce n’est pas que ça ne m’intéresse pas, tout ce que tu dis est intéressant Sam, mais là j’ai juste envie de m’envoyer en l’air et je n’ai pas envie d’essayer de raisonner sur cette envie. Il faut parfois juste se laisser porter par le moment... »Puis Sam parla de son application, Elizabeth l’avait oublié. Sam était tellement brillant et il inventait tout le temps des nouveaux concepts. Un jour, il deviendrait riche, c’était certain…L’intéresserait-elle encore si elle-même ne réussissait pas ? Non pas qu’elle envisageait de se ramasser, Elizabeth était plus que jamais déterminée à percer dans le milieu de la télévision et de la communication…Non, c’était ridicule, elle allait réussir. Et Sam ne la laisserait pas. « C’est donc pour ça tout le cinéma ? » « Dans le but de te trouver un gentleman qui pourrait te ramener… Mais voyons, je croyais qu’on y allait simplement pour boire un coup… »Sam l’avait désigné du doigt. Elizabeth s’était sentie piquée en plein cœur. Pourquoi donc ? Elle n’était pas habituellement du genre à se soucier de ce que pensent les autres de ses tenues. Et puis ce n’est pas comme si elle cherchait à lui plaire à lui non ? « Tu sais, certains d’entre nous se soucient accessoirement de l’image qu’ils renvoient »Répondit-elle sèchement. Sam enchaina ensuite un commentaire sur son parfum, allait-il s’arrêter de la critiquer ? Elle n'était pas d'humeur à faire face à sa maladresse. Encore une réflexion de plus et elle serait prête à rester à la maison…Elle ne répondit rien, son silence voulait tout dire. Et Sam, il n’aimait le silence que quand il travaillait…Il poursuivit donc et cette fois-ci de façon beaucoup plus mignonne, en la rassurant sur le fait qu’il était complètement partant pour faire son chauffeur attitré. Du Sam tout craché: sortir un truc blessant sans vouloir froissé l'autre mais se rattraper juste après avec un propos adorable. Sam répondit à la petite taquinerie qu'elle avait faite en touchant l’impatience du futur ingénieur et cela fit sourire la belle. De la répartie, il n’en manquait certainement pas c’était une qualité qu’elle appréciait beaucoup chez un homme. Ils sortirent et Sam prit naturellement le leadership, attrapa les clés de la voiture et se positionna au volant, sans rien demander à Elizabeth. Cela ne la gêna pas du tout et elle trouva même cette attitude dominante très masculine. « Oh mais j’aime quand un homme prend les devants »Les mots s’étaient échappé tout seul. Une gêne traversa leur regard et ils firent tous les deux comme s’ils n’avaient rien entendu. Sam lui demanda si elle avait pris ses papiers. Elle les sortit de son petit sac pour lui montrer la preuve. « Je suis toujours épaté de voir que le lecteur cassette fonctionne encore… Tu sais qu’on fait mieux maintenant ? »Sacré Sam, toujours à vouloir améliorer tout ce qu’il voyait ou tout ce qui lui tombait sous la main. Son génie se manifestait dans tous les objets qui croisaient son chemin. « Tu sais très bien que je ne prends jamais le temps de m’en occuper. Et puis tant que ça marche… » et elle rajouta « Mais tu sais, si l’envie te prend de vouloir me l’améliorer, je ne te retiendrai pas »Elle fit un petit rictus de satisfaction, elle n’allait certainement pas se plaindre si on s’occupait de ça à sa place… « Tu veux qu’on se mette d’accord sur un signal d’alarme si jamais on se retrouve séparé dans la foule ? »Sam avait raison, il se pouvait qu’ils se retrouvent séparés à un moment donné…Elle n’avait pas envie de penser à cette éventualité mais la raison reprit le dessus. « On n’a qu’à s’envoyer un mot d’alerte…Que dirais-tu de « cassette » ? »Elle lui fit un clin d’œil, faisant évidemment référence au petit reproche glissé quelques secondes plus tôt. « Si l’un de nous l’envoie, l’autre doit aussitôt partir à sa recherche. Deal ? »Sam finit de se préparer pour démarrer. « Et surtout… Comme toujours… Quoi qu’il se passe ce soir, Hayden ne doit pas être au courant… De toute façon, elle s’en fichera ! »Elizabeth ne réagit pas à la phrase mais elle se demandait ce que Sam voulait dire par là. Ils avaient déjà passés plusieurs soirées ensemble et Hayden le savait. En quoi cette soirée était-elle différente ? Elle n’était pas sûre de vouloir le savoir, elle laissa donc la phrase s’évaporer dans l’air. Ils arrivèrent à la maison de la fraternité dont il s’agissait. La musique retentissait déjà depuis la rue... @Samuel Siede |
| | | | (#)Ven 25 Sep - 19:45 | |
| La main d’Elizabeth venait se poser sur la joue du jeune ingénieur qui pour une fois ne reculait pas. Il n’était pas adepte du contact physique mais la jeune femme avait su l’apprivoiser et ce geste qui semblait le gêner les premières fois était devenu familier. Samuel l’avait assimilé à une sorte de réconfort et même s’il ne comprenait pas pourquoi Elizabeth voulait l’apaiser, il ne se fit pas prier pour accepter le contact, décrochant une tentative de sourire. Parce qu’il était comme cela Sam : il ne réussissait pas à répondre de la bonne façon que ce soit verbalement ou de manière comportementale, et même s’il essayait, ses tentatives restaient souvent vaines, quoi qu’ayant connu du progrès tout de même.
« T’envoyer en… » le jeune homme se stoppa net, rougissant au passage avant de fermer les yeux et de secouer sa tête comme pour chasser l’image qui venait de lui venir à l’esprit. « Mais je n’ai pas envie de savoir ça ! Depuis quand je te raconte qui je mets dans mon lit ? Jamais ? Alors c’est pareil pour toi, ce que tu fais avec… Euh tes jambes et tout le reste, ça ne me regarde pas ! » riposta-t-il en se reculant de sa main tout en roulant des yeux. Il semblait être gêné et pourtant, il s’en fichait… Enfin d’habitudes le sujet n’était pas tabou chez lui. Alors pourquoi l’évoquer avec Liz semblait si particulier surtout ce soir ? Fort heureusement, le jeune homme retomba bien rapidement sur ses pieds et surtout sur un terrain qu’il connaissait parfaitement et qui le rassurer : l’informatique. Même s’il n’avait pas la tête du geek par excellence, il l’était et ne le cachait pas. Pourtant sans réellement comprendre, il semblerait que la jeune femme face à lui venait de se braquer à entendre le son de sa voix. Samuel écarquilla les yeux, ne comprenant pas ce retournement de situation et grimaça, fusillant du regard Elizabeth sans même s’en rendre compte. « Mais vraiment ? Pourquoi faire ? Pour que les gens se mettent à parler sur ton passage ? Du moment que tu te sentes bien, peu importe ce que les autres pensent de toi… Ce que tu reflètes n’est pas forcément ce que tu es de toute façon… Puis dans le noir pour ton objectif du soir, ce n’est pas très utile, tes vêtements vont finir au sol à servir de serpillère… » rajouta-t-il avant de rouler des yeux. « Ce n’est pas ce que sont censés faire les hommes ? Prendre les devants ? » demanda-t-il sans être réellement sûr de lui. Parce que lorsqu’il s’agissait d’actes, Samuel n’était jamais sûr de ce qu’il avançait.
Le jeune ingénieur ne prit même pas le temps de répondre à la remarque faite par son amie sur l’amélioration de son lecteur cassette ni même sur le mot d’alerte qui lui semblait tout bonnement ridicule. Mais ça, il se tairait de lui dire qu’elle l’avait habitué à mieux. Il se contenta d’acquiescer pour ne pas avoir à en chercher un autre et démarra. Sans préambule. Le trajet fut rapide, et silencieux, toute la concentration du jeune ingénieur étant rivée sur la route qu’il connaissait parfaitement. Il prit le temps de se garer avec l’art et la manière et fit le tour du véhicule une fois le moteur coupé pour venir ouvrir la portière à Elizabeth. « J’espère que l’ambiance sera meilleure que ces navets usés qu’ils diffusent… » soupira le jeune ingénieur, mettant sa montre en silencieux au passage. « On prend le premier verre ensemble ? Parce que je voudrais être sûr que tu t’en rappelles avant que tu ne finisses dans le lit d’un de ces sportifs décérébrés. » rajouta-t-il en venant prendre son bras sous le sien, s’avançant fier d’être accompagné de la jeune femme. « On est en retard parce que Madame a tenu à faire attention à son image. Ça va, tu n’as pas honte que je sois à tes côtés ? » dit-il en l’observant du coin du regard. « Non parce que sinon je peux aller dans un coin de la salle, je pourrais bosser à distance et te servir de taxi… » dit-il avec une sincérité déconcertante. Car pour lui, travailler n’était pas dérangeant peu importe l’endroit. « Allez, une cassette et on repart… » dit-il en passant enfin le seuil de la porte où la musique résonnait au possible. Sam glissa sa main dans celle de la jeune femme pour ne pas la perdre au milieu de cette foule et il chercha rapidement dans les alentours, le comptoir où les boissons étaient étalées, sans grande difficultés. Il se faufila tant bien que mal et finit par s’arrêter devant le tas de bouteilles, s’approchant d’Elizabeth pour qu’elle puisse l’entendre. « Je prends la même chose que toi, je te laisse choisir ! » dit-il sans réellement se mouiller. Après tout, c’était elle qui voulait se mettre minable, lui la suivrait quoi qu’il advienne. |
| | | | (#)Dim 18 Oct - 20:37 | |
| « Mais je n’ai pas envie de savoir ça ! Depuis quand je te raconte qui je mets dans mon lit ? Jamais ? Alors c’est pareil pour toi, ce que tu fais avec… Euh tes jambes et tout le reste, ça ne me regarde pas ! »Samuel sembla tendu sur la question mais Elizabeth se dit que c’était uniquement car il n’était pas à l’aise avec ce genre de sujet. En tous cas, pas avec elle, donc ça devait forcément être le cas avec les autres également non ? Elizabeth avait parfois ressenti de la curiosité malsaine en se demandant quel genre d’amant était le petit Sam, mais elle savait pertinemment que c’était une question taboue qui ne trouverait jamais de réponse. Samuel se lança dans un discours sur les apparences et leur rapport trompeur à la réalité. Le jeune homme n’aimait pas avoir les projecteurs dirigés sur lui, il ne pouvait donc pas comprendre la volonté de la belle de recevoir de l’attention de la part des hommes. Elizabeth décida de ne pas relever la réflexion désobligeante de Samuel sur l’utilité de ses vêtements pour nettoyer le sol. Elle n’avait pas envie de se prendre la tête avec lui, pas maintenant. Car ces deux-là n’avaient aucune difficulté à se rentrer dedans mais sans jamais se dire un mot de travers. C’était tout simplement des désaccords qu’ils échangeaient lors de discours construits. « Ce n’est pas ce que sont censés faire les hommes ? Prendre les devants ? »Elizabeth fut surprise par la réponse du jeune Samuel. Elle ne l’imaginait pas agir ainsi avec la gente féminine, enfin attentionné et poli oui mais prenant le leadership pas vraiment. Mais après tout, elle ne l’avait jamais vu interagir avec d’autres femmes. Elle avait d’ailleurs une fois voulu lui demander pourquoi il ne lui présentait jamais aucune de ses petites amies mais elle avait décidé que c’était le genre de discussion qu’elle préférait éviter sans vraiment savoir pourquoi, et à l’évidence Samuel aussi. Ils arrivèrent et Samuel vint ouvrir la porte à Elizabeth. « On prend le premier verre ensemble ? Parce que je voudrais être sûr que tu t’en rappelles avant que tu ne finisses dans le lit d’un de ces sportifs décérébrés. »Pourquoi était-il aussi tendu ce soir ? Avait-il raté quelque chose dans son projet avant de venir ? Et puis après tout, si elle avait envie de terminer la soirée avec un sportif décérébré, pour reprendre son expression, ça la regardait non ? « Non mais Sam, évidemment qu’on va prendre un verre ensemble. Et peut-être même un deuxième. Je te rappelle que je suis venue avec toi. Donc même si je termine la soirée avec quelqu’un d’autre, j’ai quand même envie de passer du temps avec toi »Samuel prit ensuite Elizabeth par le bras et elle fut surprise de cette volonté soudaine de proximité, le jeune homme était habituellement plutôt dans la retenue. Il semblait presque être fier d’être accompagné d’elle, comme s’ils venaient « ensemble » à cette soirée. Elle voulut se retirer, souhaitant montrer envoyer un message de disponibilité à la gente masculine présente mais elle ne le fit pas lorsque Samuel dit : « On est en retard parce que Madame a tenu à faire attention à son image. Ça va, tu n’as pas honte que je sois à tes côtés ? »Désormais si elle retirait son bras, elle enverrait un signal de honte…alors que ce n’était pas le cas du tout. Samuel était un jeune homme brillant, avec un charme qu’il ne soupçonnait pas et une intelligence incroyable qui permettait de ne jamais être à court de discussions intéressantes avec lui. « Non parce que sinon je peux aller dans un coin de la salle, je pourrais bosser à distance et te servir de taxi… »Décidément, il cherchait vraiment à la provoquer non ? « Allez, une cassette et on repart… »Souhaitait-il déjà repartir alors qu’il avait été celui qui avait insisté pour sortir ? Elizabeth était confuse, elle ne comprenait. Et sa confusion ne fut que s’agrandir lorsqu’elle sentit Samuel se saisir de sa main. C’était probablement pour ne pas qu’ils se perdent mais ce n’était pas réellement nécessaire. Elle sentit une décharge lui parcourir le corps. Pourquoi est-ce que ce geste, si naturel et inoffensif venait lui provoquer cette sensation ? Elle décida qu’elle n’arrivait pas à penser clairement avec tous ces bruits et ses odeurs qui envahissaient la grande pièce principale qu’ils traversaient. Ils arrivèrent enfin à la table avec toutes les boissons. Samuel avait le regard perdu autour d’eux, cherchait-il quelqu’un en particulier ? « Je prends la même chose que toi, je te laisse choisir ! »Elizabeth croisa du regard un bol de punch, c’était parfait. Elle n’était pas une fan de la bière, que l’on retrouvait souvent dans les soirées étudiantes. Elle se saisit de deux gobelets rouges et les remplit. Plusieurs personnes étaient venues s’intercaler autour d’elle et Samuel n’était plus tout à fait à côté d’elle. Il avait d’ailleurs l’air passablement agacé qu’on l’ait bousculé pour venir à côté d’elle. Elle se saisit des deux verres et chercha à rejoindre Samuel. Heureusement, elle n’avait pas rempli à ras bord les gobelets. Il y avait de plus en plus de monde autour d’eux. A croire que tout le monde voulait se resservir pile à ce moment-là…Elle s’extirpa et se retrouva beaucoup plus proche que prévu du jeune Samuel. Leurs visages se frôlaient presque. Ils se regardèrent quelques secondes sans rien dire ni bouger. C’est Elizabeth qui rompit ce contact et se décala de la foule, en sachant que Samuel la suivrait. Ils étaient désormais moins entourés. « Ahhh, enfin un peu d’air ! »Dit-elle pour tenter de détendre l’atmosphère qui était très bizarre entre eux…Elle leva son gobelet. Oui, boire semblait une solution idéale pour passer à autre chose. « A nous, à notre vieille amitié... »Le mot amitié faisait étrange à dire car après tout, ils savaient très bien qu'ils avaient un lien très proche et particulier. De l'extérieur, on aurait pu dire que Samuel était peut-être comme un frère de coeur mais Elizabeth savait que cette expression ne leur correspondait pas du tout...Qu'était-ce donc alors ? Elle décida de ne pas s'arrêter sur tout ça. Elle n'avait pas l'énergie et elle voulait juste se détendre. Elle but une gorgée du punch qui était, ma foi, très corsé. @Samuel Siede |
| | | | (#)Mer 21 Oct - 15:58 | |
| Il avait fallu une bonne raison à Samuel pour accepter d’accompagner Elizabeth à cette soirée et de lever le nez de ses écrans. Et même si l’accent avait été fait sur la promesse faite l’un à l’autre de prendre soin d’eux mutuellement, Samuel ne pouvait s’empêcher de sentir son regard changer. Et même s’il ne souhaitait pas analyser ce changement et surtout qu’il en était dépourvu de capacité, ses mots eux laissaient transparaître quelque chose de nouveau. Fort heureusement, la route prit fin bien rapidement, et l’expression « se jeter dans le grand bain » une toute autre tournure. Samuel n’était pas agoraphobe pour un sou mais n’était pas à l’aise face à autant de gens. Il se raccrocha tant bien que mal au bras de la jeune femme qui était sa cavalière du soir. L’inconvénient pour Sam, c’était que son visage parlait beaucoup plus que ses quelques mots qui étaient difficiles à arracher. Et même s’il venait de demander à Liz l’honneur de sa présence pour le premier verre, la réponse de cette dernière ne semblait pas l’enchanter. « C’est tout le mal que je te souhaite. » dit-il d’un ton qui se voulait détaché mais impacté par ces paroles. « Un seul pour commencer c’est bien, si on pouvait éviter de te retrouver saoule dès la première heure, j’aimerais quand même profiter de toi… » rajouta-t-il dans un clin d’œil qui était là bien plus pour tenter de faire passer la pilule qu’autre chose.
L’instinct faisait parfois faire des choses surprenantes si tant est que nous en avions un. Et Samuel ne s’était jamais posé la question sur cette propre source d’intelligence relationnelle qui pouvait sommeiller en lui. Pourtant sa main venait d’attraper celle de Liz, ses doigts s’entremêlant aux siens comme si cela était anodin. Pourtant il sentit son cœur rater un battement, mettant cela sur le compte de l’attroupement qui venait de se créer autour du saladier de punch et ce dernier laissa un long soupir s’échapper, las de revivre encore ce genre de scène. Le contact avait été rompu, son regard cherchant le doux regard brun d’Elizabeth tandis que ce qu’il considérait comme des ignares, hurlaient un flot incessant d’insanités concernant la tenue de potentielles demoiselles qui avaient attiré leurs regards. Samuel aurait voulu leur faire remarquer que penser avec leurs parties inférieures ne leur apporterait pas la certitude d’obtenir ce qu’ils désiraient. Mais il se retrouva bien trop proche d’Elizabeth pour pouvoir décrocher un mot sans risquer de s’attirer ses foudres. Ou alors n’était-ce la paralysie qui venait de le saisir qui l’en avait empêché ? Son regard se posa dans le sien, puis descendit une fraction de secondes sur ses lèvres avant de ne remonter en la sentant partir. Samuel comprit qu’il fallait la suivre, et serrant son verre comme son précieux, lui emboîta le pas, mal à l’aise. Il inspira longuement en arrivant au point où s’était arrêtée Liz, lui souriant légèrement à sa remarque. « Tu sais que si tu veux de l’air, il y en a un peu plus dehors… Puis il ne fait pas trop froid encore, on pourrait profiter des jardins. » lui fit remarquer Sam en levant son verre. « Vieille amitié ? Liz, on se côtoie depuis que nous sommes arrivés ici… Avant tu m’épiais avec Hayden… C’était votre passe-temps favoris… » lui fit remarquer l’ingénieur, en portant le verre à ses lèvres. « Je préfère dire à nous. » admettait-il en prenant une longue gorgée. « Au fait, rassure-toi, je crois que vus les abrutis qu’on a croisé au point de ravitaillement, tu devrais pouvoir facilement trouver ce que tu cherches ce soir… Mais je ne suis pas sûr que tu prennes ton pied… Tu sais les statistiques prouvent qu’en consommant des substances illicites type stéroïdes, les ébats perdent en qualité… Il faut savoir ce que tu veux en gros. » expliqua Samuel dans un léger rictus en coin. « Et je suis navré, je n’ai pas inventé d’application encore à ce sujet… Mais si tu me dis qu’il y a moyen que ce type d’outils attirent une population féminine, j’envisagerais peut-être de me pencher dessus à défaut de me pencher sur autre chose. » conclut-il en haussant les épaules. Il n’avait jamais été jaloux. Et il ne se pensait pas jaloux, mais n’appréciait pas les idées de fréquentations de la jeune femme. Samuel grimaça en prenant une longue gorgée de sa boisson, n’ayant pas forcément l’habitude de boire de l’alcool en trop grande quantité. « Tu as rajouté quoi dans mon verre ? Tu voulais me saouler ? » lui demanda-t-il en observant l’intérieur de son verre qu’il faisait tourner dans le gobelet. « Alors, quel est ton type d’hommes, que je donne mon aval pour celui qui viendra te kidnapper de ma présence… » dit Samuel en se tournant vers les autres personnes qu’ils pouvaient apercevoir. N’était-ce pas un entraînement pour sa relation avec sa sœur ? Ou bien le fait de prendre en connaissance les goûts d’Elizabeth dans le seul but d’espérer avoir une chance ? « Je te vois bien avec un grand, brun qui ne parle pas trop… Tu es plus une femme d’actes que de paroles toi ! » dit-il dans un demi-rictus. Tout son contraire à lui. |
| | | | (#)Jeu 22 Oct - 13:25 | |
| « C’est tout le mal que je te souhaite. »Samuel n’avait jamais réussi à masquer ce qu’il pensait. Il était droit et franc. C’est pourquoi, il était impossible pour lui de cacher son amertume. Mais quelle mouche l’avait piquée ce soir ? Elizabeth n’eut pas le temps de réagir qu’il poursuivit. De toute façon, elle n’était pas vraiment sûre de vouloir répondre à ça. « Un seul pour commencer c’est bien, si on pouvait éviter de te retrouver saoule dès la première heure, j’aimerais quand même profiter de toi… »Un frisson la parcourut lorsqu’elle entendit la suite. Il n’avait pas dit « profiter de ta compagnie » ou même « profiter de ta présence », mais « profiter de toi », comme si quelque chose était sous-entendu derrière. C’était totalement ridicule de prêter attention à ça, ce n’était que des mots après tout. Quelle mouche l’avait piquée à elle également ? Toute cette situation était étrange, elle avait l'impression d'être sur une autre planète. L’air était chargé de tension et elle n’arrivait pas à identifier de quel type de tension il s’agissait. C’était donc bien difficile de savoir comment réagir… « Tu sais que si tu veux de l’air, il y en a un peu plus dehors… Puis il ne fait pas trop froid encore, on pourrait profiter des jardins. »Et se retrouver seule avec lui alors qu’elle n’arrivait même pas à analyser la situation ? Hors de question. « Oh tu sais, je suis bien à l’intérieur. Il risque de faire un peu frais dehors sans ma veste »Elle l’avait volontairement laissé à la voiture pour ne pas la perdre dans ce bordel vivant au sein de cette maison de confrérie. « Vieille amitié ? Liz, on se côtoie depuis que nous sommes arrivés ici… Avant tu m’épiais avec Hayden… C’était votre passe-temps favoris… »C’était certain qu’Hayden adorait espionner son frère et Elizabeth n’était pas la dernière à être pour. Elle avait toujours été fascinée par ce jeune homme brillant et différent de tous les autres garçons de son âge qu’elle connaissait. Elle avait parfois eu le sentiment que Samuel était le seul qui la comprenait lorsqu’il s’agissait d’intellect. Elle ne s’était jamais ennuyée avec lui. C’était inexplicable mais ils s’étaient toujours…compris. Samuel enchaîna la discussion sur la théorie à propos des stéroïdes qu’il avait lue. Des muscles ou de la performance sexuelle ? Le petit Sam était-il réellement en train de parler de sexe avec elle ? Puis il enchaîna avec l'idée d'une potentielle application. Sacré Sam, il ramenait toujours tout à la science. Mais même Elizabeth qui aimait le contrôle avait conscience qu’il y a certaines choses que l’on ne pouvait vérifier. « De toute façon, c’est toujours un pari de terminer la soirée avec quelqu’un. On ne sait jamais si ça sera le numéro gagnant ou juste une autre déception…Je vais faire comme d’habitude, me fier à mon instinct et on verra où il me mène. Et ça, malheureusement, je ne pense pas qu’on puisse faire une application pour le guider »Elle lui fit un clin d’œil. Elle essaya de détendre l’atmosphère. C’était tellement bizarre entre eux ce soir…Elle avait l’impression que Samuel était…jaloux. Elle devait probablement halluciner. Elle se raccrocha à l’alcool afin qu’elle puisse s’évader, qu’elle puisse échapper à ses analyses épuisantes. Elle termina son verre et Sam semblait avoir vu le bout du sien également. « Tu as rajouté quoi dans mon verre ? Tu voulais me saouler ? »Excellente question mais ça avait l’air de bien l’atteindre vu son comportement inhabituel. « Moi non mais les organisateurs à priori oui. De toute façon, on est là pour se lâcher, alors autant le faire à fond ! »Elizabeth prit leurs gobelets et alla les resservir. Elle revint rapidement, cette fois-ci le champ étant plus libre que tout à l’heure. « Et voilà, comme ça on se met bien dans l’ambiance »Et puis elle espérait surtout que ça améliore aussi celle entre eux…Mais Samuel avait décidé de faire le têtu, ce qui en soit n’avait rien de surprenant, et de revenir sur le sujet de la future compagnie de la belle. A croire qu’il faisait une obsession sur ça ce soir. Aurait-elle du garder son petit projet pour elle ? Elle ne voulait pas qu'il y ait de la tension inutile entre eux. Samuel comptait beaucoup pour elle, même si elle ne lui avait jamais réellement dit, maladie affective des Warren oblige... « Alors, quel est ton type d’hommes, que je donne mon aval pour celui qui viendra te kidnapper de ma présence… »Elizabeth se demandait dans quel jeu il se lançait, n’était-ce pas un peu dangereux ? Mais elle décida de le laisser poursuivre, bien trop curieuse de voir où il allait avec ça. « Je te vois bien avec un grand, brun qui ne parle pas trop… Tu es plus une femme d’actes que de paroles toi ! »Une femme d’actes, ça c’était certain. Samuel la connaissait bien et après tout, pourquoi pas avoir son avis ? Elle n'était pas sûre de savoir dans quoi elle se faisait embarquer mais si c'était aux côtés de Samuel, ça ne pouvait pas être si risqué que ça si ? Leur amitié avait survolé les années, ça n'allait pas s'arrêter du jour au lendemain... « C’est clair que je ne suis pas très loquace…mais un homme qui parle ça peut être positif aussi, ça voudrait dire que je n’aurais pas à tenir le lead sur la conversation et c’est plutôt cool parce que parfois je n’en ai pas la force »Et c’est surtout que les hommes qu’elle approchait n’étaient pas franchement intéressants…Elle prit une gorgée et observa tranquillement la salle. Elle arrêta son regard sur un grand brun aux yeux verts, à l’allure sportive et avec un sourire prétentieux à souhait. Elizabeth avait toujours été attirée par des hommes qui débordaient de confiance en eux mais ils étaient malheureusement souvent concentrés sur leur propre personne. Cela dit pour une nuit, ça faisait l’affaire, même si au fond, elle savait qu’elle méritait mieux. « Lui il est pas mal. Je pense que je devrais l’approcher, t’en penses quoi ? »Le beau gosse regardait dans leur direction, il semblait chercher à établir un contact visuel avec Elizabeth. @Samuel Siede |
| | | | (#)Sam 14 Nov - 13:10 | |
| Accepter certains faits et gestes des personnes qu’il considérait comme étant des proches alors qu’il n’était pas en adéquation avec ces derniers était presque impossible pour Samuel. Pourtant, le fait d’être silencieux ou même trop rationnel rendait presque Samuel pour quelqu’un d’insensible. Sauf quand on lui demandait son avis. Là il en oubliait les formes, se contentant de livrer un fond, de façon brute. Pourtant, même lorsqu’on ne lui demandait rien, son visage parlait bien plus que ses propres mots. Même si avec Elizabeth, sa langue se déliait bien plus aisément qu’avec autrui, il restait parfois un mystère à élucider. Tout comme les frissons qui semblaient parcourir l’échine de Liz. La température de l’endroit en était forcément la cause pour le futur ingénieur. Samuel se contenta d’accepter le fait de rester à l’intérieur, se contentant d’hocher les épaules, la traduction du « Comme bon te semblera » qu’adorait user le jeune homme. Après tout, il n’était pas ici pour imposer quoi que ce soit à la jeune femme, même s’il tenait à lui rappeler que leur rapprochement était quelque chose de nouveau, qu’il fallait probablement entretenir tant il n’était pas des plus doués pour tisser des liens. Pourtant, entendre la jeune femme lui parler d’instinct lui arracha un léger rire, se stoppant bien rapidement en prenant en compte que cela pouvait être mal interprété par cette dernière.
« Je suis désolé. Mais tu me parles d’instinct. Tu te doutes bien que pour moi, c’est inexistant. Tu vas donc finir avec un numéro perdant si tu te fies sur quelque chose d’autre chose que de rationnel Liz. Combien de fois ton instinct t’a mené au bon endroit ? Et combien de fois cela t’a apporté un coup de cœur ? La science pourrait tu sais… Je pense qu’en croisant tes envies, morales, physiques et comportementales avec celles des potentiels candidats, l’alchimie pourrait se trouver. Pas la perfection, car aucun couple ne l’est. Mais je reste persuadé que cela peut fonctionner et qu’en plus, les gens un jour adoreront ce genre de système… »
Samuel conclut son monologue tandis que Liz était déjà en train de reprendre son verre, lui arrachant un soupir. Ce n’était pas comme si ce dernier devait ramener la voiture.
« Le dernier… Dois-je te rappeler que je conduis ? Et que je n’ai pas envie de finir dans un tronc d’arbre… Surtout si je dois te ramener d’un énième échec. » ironisa Samuel alors que Liz n’avait probablement pas entendu la fin de sa phrase, s’étant déjà éloignée pour les resservir.
Samuel soupira, s’adossant contre la table derrière lui, sortant son portable quelques instants pour programmer à distance quelques logiciels, le rangeant bien rapidement lorsque Liz revint dans son champ de vision, comme si de rien n’était. Il la remercia d’un signe de tête, le tout accompagné d’un léger sourire et porta le verre à ses lèvres très rapidement quand vint de nouveau le sujet de la chasse à l’homme que semblait vouloir mener Liz. Comme si Samuel avait besoin d’oublié le fait que quoi qu’il advienne, l’idée de Liz était bien ancrée dans sa tête. Il regarda dans la direction que lui indiquait Liz, conscient de ne pas avoir répondu à sa question qui lui semblait rhétorique, si ce n’était que par un léger grognement de désapprobation. Puis Samuel se tourna vers la jeune femme, se mettant face à elle pour que l’homme en question ne l’ait plus en visuel.
« Vraiment ? L’écervelé ? Regarde-le, je suis sûr que déjà son regard est parti ailleurs… » demanda Samuel en se décalant légèrement pour la laisser constater d’elle-même, sans lui-même l’observer, étant sûr des propos qu’il avançait. « C’est quoi qui t’attire chez lui ? » demanda Samuel, intéressé cette fois ci par la réponse que lui apporterait la jeune femme. « Je mets mon véto sur ce type… Il n’aura aucune conversation, je suis sûr que si tu y vas, tu en reviens d’ici quinze secondes… » soupira Samuel en reprenant sa place à côté de la jeune femme. « Tu n’as qu’à aller voir le serveur là-bas » dit Samuel en tendant son petit doigt de la main qui tenait son verre en direction d’un autre homme qui était en train d’observer Liz. « Au moins, tu es sûre d’avoir les deux : finir bourrée et pas seule ! » ironisa Sam en observant un peu plus l’état de la salle. « De toute façon, depuis quand tu m’écoutes à ce sujet ? » lui demanda l’ingénieur sèchement, en haussant les épaules, avant de venir déposer un baiser sur la joue de Liz. « Je te laisse faire ce que tu veux, n’oublie pas le code, moi je vais aller voir dans le salon ce qui se passe… » soupira l’ingénieur, presque déçu de devoir la laisser. Mais après tout, n’était-il pas simplement ami ? |
| | | | (#)Mar 24 Nov - 21:50 | |
| Samuel n’arrêtait pas de râler ce soir, quelle mouche l’avait piqué ? Après tout, il était bien celui qui avait poussé à prendre l’air ce soir, à quoi s’attendait-il ? C’était comme si la soirée avait pris un tout autre tournant à partir du moment où elle avait mentionné vouloir repartir accompagnée par quelqu’un d’autre que lui. Elizabeth ne voulait pas froisser son ami ; car c’était bien ce qu’il était n’est-ce pas ? ; mais elle n’avait pas envie d’aller à l’encontre de son envie. Il n’y avait pas que les hommes qui avaient besoin de compagnie...Elizabeth se sentait seule depuis son départ de la sororité, en compagnie de ce colocataire abject avec lequel elle ne parlait que pour se disputer. Elle n’en parlait à personne bien sûr, étant la vraie tête de mule qui garde tout qu’elle est habituellement, mais la vérité est que l’isolement et l’enfermement dans son travail lui pesaient. Elle était peut-être maladroite dans sa façon de présenter les choses mais il fallait qu’elle tente de ramener quelqu’un pour venir panser un peu son cœur solitaire, même si ce n’était que pour une seule nuit. Samuel ne manqua pas de donner ouvertement son avis sur le potentiel prétendant choisi par Elizabeth mais elle ne doutait pas de l’inverse. C’est d’ailleurs une qualité qu’elle appréciait énormément chez l’ingénieur, son honnêteté franche, même si parfois il manquait clairement de tact pour transmettre certains points. Elle n’était de toute façon pas en position de le juger, étant elle-même souvent un peu abrupte dans sa façon de s’exprimer. « Vraiment ? L’écervelé ? Regarde-le, je suis sûr que déjà son regard est parti ailleurs… »Samuel n’avait pas tord mais après tout, ils étaient bien à une soirée d’étudiants. Si un regard ne se tenait pas assez longtemps, il partait déjà vers une nouvelle victime. Un de perdu, dix de retrouver s’appliquait tout à fait pendant ce genre de rassemblement… « C’est quoi qui t’attire chez lui ? »C’était une excellente question. Elle prit quelques secondes pour y répondre. Elle pouvait lire sur le visage de Samuel qu’il était intéressé par la réponse, tentant à nouveau de mettre du sens dans l’attitude de la belle. Mais elle ne pouvait pas lui parler de sa solitude. Non, ça, elle ne le ferait pas. « Déjà pour commencer il sourit, il a l’air sympa. Il dégage quelque chose de positif je trouve. Et il n’est pas désagréable à regarder. »Elle-même n’était pas certaine d’arriver à mettre du sens sur son choix…avait-elle pris le premier venu ? Samuel avait raison, le brun n’avait pas l’air d’être une lumière et cela l’aurait probablement ennuyée. Au fond, elle était heureuse qu’il ait posé son véto. « Tu n’as qu’à aller voir le serveur là-bas » « Au moins, tu es sûre d’avoir les deux : finir bourrée et pas seule ! »Elizabeth rit, Samuel ne manquait pas de répartie. Elle ne répondit cependant pas à la boutade évidente de l’ingénieur. « De toute façon, depuis quand tu m’écoutes à ce sujet ? »Il n’avait pas tord, elle ne l’écoutait pas mais surtout parce qu’ils ne discutaient jamais de ce sujet-là. Pourquoi était-ce tabou ? Etait-ce parce qu’ils voyaient en chacun une image de jeunesse : Elizabeth avec ce petit Sam, qui pourtant avait le même âge qu’elle et Sam la meilleure amie de sa jeune sœur...ou bien y'avait-il une autre raison ? « Ton avis compte Sam. Ce que tu penses a de l’importance pour moi »Un léger silence se plaça pile à cet instant. La franchise de la brune avait installé un malaise. La conversation devenait trop sérieuse pour la situation et l’endroit…Samuel finit par déposer un baiser sur la joue d’Elizabeth. C’était un geste simple et pourtant, elle ne pouvait nier qu’elle ressentit quelque chose se passer dans son ventre. Puis elle se rappela qu’elle avait déjà bu quelques verres et que c’en était probablement la raison. « Je te laisse faire ce que tu veux, n’oublie pas le code, moi je vais aller voir dans le salon ce qui se passe… »La belle sentit en elle une pointe de déception, elle n’avait pas envie de laisser Samuel, elle avait encore envie de passer du temps avec lui mais elle devait se confronter à l’inévitable. Elle laissa donc l’ingénieur s’éloigner à contrecœur et elle décida d’aller se resservir un verre. Il lui fallait un remontant pour s’encourager à poursuivre son objectif. Il s’était passé désormais une heure ou plus, Elizabeth ne savait pas très bien combien de temps il s’était passé depuis sa dernière entrevue avec Samuel. Elle avait pris à nouveau quelques verres et elle sentait qu’elle avait le sourire facile. Elle avait discuté avec deux hommes différents, l’un plus ennuyeux que l’autre. Le plus potable des deux avait tenté une approche mais elle s’était gentiment échappée. Elle n’arrivait pas à se décider et surtout elle n’arrêtait de penser à Samuel. Elle se demandait ce qu’il faisait, à qui il parlait, à quoi il pensait…Elle était désormais seule, cherchant du regard l'ingénieur. @Samuel Siede |
| | | | | | | | A night to remember (Samuel Siede n°1) |
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