Juin 2019 : Ca y’est son dernier carton venait d’être amené, il ne manquait plus qu’à les défaire et Heather serait réellement installée à Brisbane. Elle aurait définitivement fuit Los Angeles pour venir se réfugier dans un coin où elle était moins connue pour ne plus faire parler d’elle. Rien que de repenser au fait qu’elle ne savait pas quand elle reviendrait aux Etats Unis, qu’elle pourrait reprendre les tournages, revoir ses amis, la jeune femme avait envie de pleurer. Mais John avait raison, il fallait vraiment qu’elle s’éloigne car la situation était devenue invivable. Entre le fait que le paparazzi ose porter plainte contre elle après ce qu’il lui avait fait. Dès qu’elle sortait de chez elle, il y’en avait plein pour la prendre en photo, la traiter comme une autre Disney star qui avait péter un câble. Elle avait dû faire preuve de self control énorme pour ne pas allait en cogner un autre de nouveau. Et puis l’autre avait eu le culot de la quitter sous prétexte que cette histoire faisait du tort à sa carrière. Déjà qu’Heather n’avait jamais été très relation sur la durée et qu’elle avait pour une fois voulu retenter, il était clair qu’elle était dégoutée à vie. Surtout que en vrai la ville ne semblait pas si mal que ça mais ce n’était pas Los Angeles, elle n’avait pas envie de vivre au pays des kangourous et des koalas. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les acteurs australiens essayaient de faire carrière aux USA. En plus son agent n’était même pas là pour finir de l’aider à déménager, il avait eu une affaire avec un autre client de dernière minute. Elle ne pouvait pas en vouloir à John de faire son travail mais après tout ce qu’ils avaient vécue ensemble et leur relation, il aurait pu laissait tomber un client pour une fois. La voilà seule dans un pays étranger à la merci de tous et ne pouvant même pas profiter correctement de la vie car elle devait se faire discrète. C’était vraiment injuste, elle avait manqué par la même occasion une offre en or dont elle n’arrivait toujours pas à se remettre.
Rentrant dans son nouveau loft, elle se dirigea immédiatement vers la cuisine pour fouiller les placards. Le loft appartenait à son agent ce qui voulait dire que des bouteilles devaient trainer quelque part et franchement elle en avait bien besoin. Un petit remontant lui ferait le plus grand bien après tout à par boire et attendre que le temps passe, elle n’avait réellement plus rien à faire. Elle trouva seulement une bouteille de whisky à moitié entamé, Heather était presque déçue de son père de cœur, depuis quand il y’avait si peu de bouteilles lui qui savait comment accueillir ses invités. Enfin même si elle n’aimait pas ça, ça ferait l’affaire pour aujourd’hui. Elle chercha un verre dans ses cartons et y passa un coup d’eau avant de se servir. En prenant une gorgée de son verre, la jeune femme se pencha sur son téléphone pour appeler John et lui dire qu’elle était bien arrivée. Elle tomba sur son onglet messagerie et le nom d’Elizabeth lui sauta aux yeux dans ses dernières conversations. Heather était débile, elle n’était pas seule, la brune habitait juste à côté de chez elle. Sans perdre plus de temps, elle avala d’un coup le reste de son verre et sortie de son loft pour trouver celui de la brune. Elle regarda les numéros jusqu’à frapper à la bonne porte, heureuse de savoir qu’elle allait voir un visage familier.
Elizabeth était posée dans son appartement, en train de regarder des mails et d’en trier certains. Elle avait sa tasse de thé avec elle et un carré de chocolat noir dont elle raffolait pour l’encourager dans sa tâche.
Elle tomba sur le dernier e-mail de la petite Heather. Depuis leur rencontre impromptue, Elizabeth et Heather avaient gardé contact par e-mails. La pauvre Heather n’avait pas beaucoup de personnes autour d’elle avec qui elle pouvait parler librement de son homosexualité. Elizabeth avait été touchée par son histoire et c’était avec plaisir qu’elle lui avait tendu la main pour être un soutien pour elle.
Un mail, deux mails…et petit à petit c’était rapidement devenu une correspondance entre les deux. Elizabeth était fière de pouvoir soutenir Heather, même à distance. Cela la confortait dans le fait qu’elle pouvait accessoirement aider quelqu’un. Car Elizabeth galérait avec sa fratrie, et plus particulièrement avec Scarlett avec laquelle elle était constamment en conflit. Savoir qu’elle pouvait apporter du bien à une personne la rassurait.
Quand le scandale sur Heather était tombé, Elizabeth n’avait pas perdu un mot de l’affaire. Elle avait été horrifiée de lire tout ce qui avait pu être écrit. Les paparazzis sont des animaux, toujours en chasse et quand ils trouvent un morceau de viande ou une proie, ils ne lâchent rien...Elizabeth se rappellerait toujours du choc qu’elle avait ressenti quand elle avait vu le nom de Heather sur les gros titres.
Il s’était passé quelques temps depuis et Elizabeth avait reçu peu de nouvelles de Heather. Son agent était en train de lui préparer une porte de sortie mais elle n’en savait pas plus. Elle se demandait comment allait sa petite protégée...Elle but une gorgée de son thé et entendit la sonnerie. Elle se leva pour aller ouvrir. La surprise était de taille, c’était Heather !
« Heather ? Mais…mais qu’est-ce que tu fais ici ? »
Non pas qu’elle n’était pas contente de la voir mais elle se demandait quelles étaient les circonstances de cette visite. Surtout quand on connaissait le contexte actuel…
« Est-ce que tout va bien ? »
La petite tête blonde en face d’elle n’avait pas l’air en grande forme mais on pouvait tout à fait comprendre pourquoi vu ce qu’elle vivait. Elizabeth reprit le dessus sur son étonnement et pris Heather dans ses bras. Elle n’était pas du tout, mais alors pas du tout, du genre à faire des démonstrations affectives en temps normal mais elle avait tellement ressenti de peine et de peur pour Heather à distance qu’elle avait juste besoin de lui communiquer son soutien. Heather était devenue malgré elle sa petite sœur de cœur, celle qu’elle voulait protéger envers et contre tous.
Heather se dirigea vers le loft où elle espérait voir Elizabeth avec beaucoup d’espoir. Elle avait besoin de voir une tête familière dans cette nouvelle ville. Débarquer comme ça comme une voleuse car elle avait dû faire profil bas pour ne pas alarmer la presse ici et en plus sans personne cela avait été plus que déprimant. Si au moins John était venu avec elle juste pour le déplacement elle aurait peut-être mieux vécu ce changement de continent express. Mais non elle était arrivée juste avec les déménageurs qui avaient rapidement monté toutes ses affaires. Sur le coup elle se demanda pourquoi elle n’y avait pas pensé plus tôt à venir la voir. Bon c’était surement plus sage qu’elle soit resté avec le personnel qui montait ses affaires que de tout abandonné pour faire une petite visite surprise. Surtout que ça lui était bien sorti de la tête que la brune habitait dans le même immeuble qu’elle maintenant. Comme quoi les coïncidences parfois tombaient vraiment bien mais avec tout ce qui c’était passé cela elle n’y avait plus pensé. Surtout qu’en toquant à la porte, elle se dit que la jeune femme n’était peut-être pas là. Après tout elle savait à quel point celle-ci était souvent occupée, être directrice d’une chaine de télé devait fournir un agenda bien remplit. Elle se mit même à penser qu’elle était peut-être en voyage d’affaire, elle sentit con sur le coup de ne pas y avoir pensé. Comme toujours elle agissait avant de réfléchir aux conséquences ou au résultat. Elle avait pourtant bien vu ce que cela pouvait donner mais on dirait qu’elle n’avait toujours pas appris la leçon. Mais cela lui ferait tellement plaisir de revoir la brune, il était très rare que l’actrice garde une relation comme celle-ci à distance. Elle ne laissait pas grand monde rentrer dans son cercle de confiance mais Eli avait toujours été là pour elle au bon moment. Même depuis le scandale elle avait essayé de lui remonter le moral même si c’était surnom une tâche impossible pour tout le monde. Elle croisa les doigts pour que la Warren soit chez elle et lorsqu’elle entendit du mouvement, elle sauta de joie intérieurement. Heather avait peut-être bu ce verre de whisky un peu trop vite. Elle eut presque envie de rire en voyant le visage choqué de son interlocutrice, en vrai elle ne savait plus depuis combien de temps elle ne s’était pas vues.
- Surrprrissee !
Elle essaya d’avoir un ton joyeux mais devait être peu convaincante, entre ses yeux explosé entre les larmes et les cernes puis le fait qu’elle était en jogging cela devait faire peine à voir. Lorsqu’Elizabeth la prise dans ses bras, Heather lui retourna l’accolade en serrant fort. Rien que le contact lui donnait envie de se fondre, elle n’allait vraiment pas bien pour finir dans un état pareil, elle qui voulait toujours maintenir une image forte.
- Je t’avais dit que mon agent préparé un truc et bien voilà, tu vois les véhicules utilitaires en bas qui monte des cartons et bien c’est mes affaires. John m’a fait venir dans son loft sur Brisbane pour faire profil bas le temps que l’affaire se calme.
Oui, la surprise était de taille. Elizabeth ne s’en remettait toujours pas. Heureusement qu’elle reprit le dessus et offrit une accolade chaleureuse à la belle Heather.
« Entre, je t’en prie »
En effet, elles étaient toujours plantées dans l’entrée, chacune prise leur état. Heather offrit un sourire forcé à Elizabeth. Elle lui en offrit un en retour, le coeur serré. Cette petite avait affronté tellement de choses ces dernières semaines...Elizabeth était vraiment curieuse de savoir ce qu'elle faisait ici.
- Je t’avais dit que mon agent préparé un truc et bien voilà, tu vois les véhicules utilitaires en bas qui monte des cartons et bien c’est mes affaires. John m’a fait venir dans son loft sur Brisbane pour faire profil bas le temps que l’affaire se calme.
Elizabeth avait effectivement entendu les camions se garer à côté de chez elle. Cela ne l’avait pas réveillée car elle était debout depuis tôt, comme tous les matins. Et puis elle se moquait accessoirement quand il y avait un nouveau voisin. Ca changeait tout le temps de toute façon. Elizabeth se dirigea vers la cuisine ouverte et Heather la suivit. Elle s'installa sur une chaise avec la grande table juste à côté du comptoir.
« Je te sers quelque chose à boire, un thé ou un café peut-être ? »
Heather avait une petite mine avec des yeux cernés et le teint pâle. Cela dit si elle avait du partir du jour au lendemain, cela avait du la vider de son énergie. Un vol Etats-Unis-Australie, ce n’était pas de tout repos ! Elizabeth le savait puisqu’elle le faisait régulièrement pour son travail.
« Du coup tu es là pour une durée indéterminée ? Ca peut être quelques semaines comme quelques mois, c’est ça ? Sacré John, il ne manque pas de ressources. Mais comment ça va se passer pour ta carrière du coup ? »
Elizabeth savait à quel point Heather était attachée à sa vie professionnelle. Ce n’était pas toute sa vie mais presque…Car avec sa famille c’était compliquée et les relations amoureuses, elle ne pouvait les investir qu’à moitié. Elle se demandait donc comment elle allait faire pour continuer sa carrière. John avait eu raison de la laisser de côté un peu, même si c’était indélicat de l’exiler de cette façon, toute seule. On dit souvent qu’il n’y a pas de mauvaise publicité mais c’est faux, si votre nom était trop entaché dans la presse à scandale, certains réalisateurs pouvaient refuser de prendre des risques avec les noms salis. et Heather rêvait de percer enfin dans le milieu cinématographique. Elle voulait à tout prix se détacher de son image de star Disney. Et là, les paparazzis allaient encore s'en donner à coeur joie, encore une autre star Disney qui fait sa crise. Alors que tout ceci était tellement plus pour Heather qu'un simple pétage de câble. Ca touchait à son intimité et à son intégrité en tant que femme.
Elizabeth mit sa machine à café en route. Oui, un bon café, il lui fallait au moins ça pour se remettre de l’imprévu. Elle sortit également sa boîte à chocolats, histoire d’offrir un peu de réconfort à sa petite protégée. Elle prit ensuite son portable et envoya un sms à son assistante pour décaler ses rendez-vous. Hors de question de laisser Heather dans sa solitude et son désarroi, en plein milieu d’une ville qu’elle ne connaissait pas.
Peut-être que Heather ne faisait pas la meilleure des surprises à Elizabeth en se ramenant chez elle à l’improviste. Sachant qu’elle ne l’avait absolument pas prévenu de son arrivée dans le coin mais surtout dans l’état dans lequel elle était. L’actrice avait l’impression que chaque battement de cils était une épreuve pour se retenir de fondre en larmes. La brune finit par rapidement l’inviter à entrer et Heather ne se priva pas lui montrant par la même occasion les camions qui finissaient de décharger le peu d’affaire qu’elle avait. Au final plus des meubles de confort que de premières utilités. Si John avait ce loft qu’il n’utilisait pas beaucoup il y’avait quand même le stricte minimum. Elle avait juste ramené un canapé et un sommier pour la deuxième chambre, il fallait juste qu’elle achète un autre matelas maintenant. Puis le reste c’était des cartons de fringues et de déco et autres livres, etc.
- Tu n’as pas quelque chose d’un peu plus fort ?
Honnêtement le plus sage aurait été de prendre un thé car elle avait déjà abusé un peu trop de l’alcool ses dernières semaines. Mais après un déménagement à l’autre bout du monde qui n’était totalement pas prévu et pas vraiment voulu. Si son thé pouvait se transformer en vodka ou en rhum, la blonde n’était absolument pas contre. Heather n’en revenait toujours pas d’être ici, d’avoir quitté Los Angeles comme une pestiférée et s’être réfugiée à Brisbane. Certes l’endroit aurait pu être bien pire, il ne lui avait pas imposé des vacances improvisées dans un petit bled perdu en Irlande mais pour le moment elle ne pourrait pas trop sortir non plus, ce qui revenait à ses yeux au même. Heureusement que la brune n’était pas loin du tout de chez elle, la blonde avait d’autres contacts dans la ville mais aucuns autres aussi proche d’elle que la jeune femme. Elle s’assit en posant son menton sur sa main et soupira de désespoir à la question de la PDG.
- Quelle carrière ? Le truc qui a coulé à partir du moment où j’ai frappé le paparazzi et que en plus de ça la presse à appris que j’étais lesbienne ? C’est fini j’en suis certaine ! Avant que je décroche un nouveau contrat maintenant… il pleuvra des requins. Sinon je ne sais pas combien de temps, déjà le temps que la presse se calme car à Los Angeles c’était infernal. Dès que je foutais le pied dehors j’avais une nuée de photographes qui venaient m’emmerder dans l’heure. Je ne pouvais même plus faire mes courses tranquilles.
C’était vraiment devenu l’enfer, les paparazzis en Australie n’étaient pas connus pour être tendre non plus mais l’avantage était qu’elle était un peu moins connue ici. Enfin sa série Disney l’était quand même car elle avait croisé une petite fille avec sa tête sur un t-shirt mais au moins elle n’était pas reconnue aussi facilement qu’à la cité des anges.
- Mais oui heureusement que John possède toujours ce loft dans sa ville natale, au moins ça lui a permis de m’envoyer à l’autre bout du monde pour avoir un peu la paix. Mais je t’avoue que je me sens complètement perdu. Elle passa la main sur son visage puis dans ses cheveux, elle n’arrivait plus à savoir de quoi son avenir ressemblerait demain et cela, la terrifiait énormément.
Aie, au moins, la couleur était annoncée. Heather se montrait transparente sur son état. Et quelque part, tant mieux, car il ne fallait pas qu’elle garde tout ce qui se passait enfermé à l’intérieur d’elle.
Elizabeth n’était pas en mesure de donner de leçons concernant la demande de la belle blonde d'attaquer la journée avec de l'alcool. Heather vivait une période très difficile et c’était parfaitement compréhensible qu’elle ait besoin de se tourner vers la moindre solution de fuite. Et de toute façon, elle était littéralement dans une position de fuite en venant se réfugier en Australie…Elizabeth alla donc sortir sa bouteille préférée de whisky. Avec un peu de chance, le prix de la boisson réconfortante donnerait de la retenue à la jeune Heather, qui ne terminerait pas ivre dans le loft.
Elizabeth prit un verre et en servit un à sa petite protégée. Elle n’en prit pas pour elle. Même si elle la soutenait psychologiquement, elle ne pouvait pas boire aussi tôt…Elle se prit plutôt un bon café. De toute façon, étant donné son humeur, Heather n’accorderait probablement pas d’importance au fait de boire seule…
Heather raconta ses dernières péripéties, bien qu’Elizabeth avait pu tout lire dans les journaux. Elle imaginait effectivement l’envahissement que la jeune blonde avait du subir…Les paparazzis étaient vraiment incroyables. Leur aveuglement pour les ragots leur faisait perdre le contact avec leur humanité, les transformant en robots prêts à l’invasion.
« Au moins, c’est fait, tu n’auras plus à cacher qui tu es. Tu sais très bien comme moi que d’autres ont réussi à revenir. Je te l’accorde, la situation n’est pas idéale mais tu dois te battre. C’est difficile mais pas impossible »
Avec de bons contacts et en tombant sur des personnes prêtes à prendre des risques, elle pouvait tout de même relancer sa carrière. Son talent n’avait été en rien touché par ces circonstances extérieures et il avait même probablement été amplifié. Quoi de mieux que de vivre des moments douloureux pour arriver à réveiller des émotions intenses ?
- Mais oui heureusement que John possède toujours ce loft dans sa ville natale, au moins ça lui a permis de m’envoyer à l’autre bout du monde pour avoir un peu la paix. Mais je t’avoue que je me sens complètement perdu.
John était ce qu’il état, un filou avare mais il n’était pas méchant et il était malin. Ce n’était pas sans raison que son nom était souvent recommandé. Elizabeth avait eu à faire avec lui quelques fois mais elle le connaissait surtout de réputation. Cela lui suffisait cependant pour savoir qu’Heather serait bien accompagnée en terme d’images, mais pas émotionnellement par contre. Elizabeth espérait peut-être venir un peu compenser à ce niveau-là. Elle savait qu’Heather n’avait pas beaucoup de connaissances ici. Elle devait même probablement être la personne dont elle était la plus proche.
« Ce n’est pas parce que tu es perdue que tu n’es pas en train d’avancer dans ton chemin. Il y a du brouillard mais ça va s’éclaircir. Il faut juste être patient et tenace. Je sais bien que la patience ce n’est pas ton truc mais la détermination oui, alors accroches-toi. »
Elizabeth voulait transmettre de sa main de fer à sa jeune amie. Elle avait l’expérience et le regard extérieur qu’il fallait pour arriver à la redresser face à l’adversité et elle ne comptait pas l’abandonner à elle-même dans cette situation.
L’humeur d’Heather n’était vraiment plus à la retenue, si jusqu’à présent elle avait toujours fait attention à son apparence à controler un peu sa manière d’être en public c’était à présent parti. De toute façon elle avait toujours eu du mal à faire semblant, son caractère de feu avait souvent tendance à prendre le dessus et lui jouer un mauvais tour mais quand on faisait quelque chose qu’elle ne supportait, la jeune femme n’arrivait pas à se retenir de rien dire. Peut-être à une autre époque elle aurait simplement accepté le thé proposé par Elizabeth pour la façade. Mais elle n’avait plus rien à perdre et puis elle était en présence d’une personne à qui elle avait déjà vu cette facette d’elle et sur qui elle savait qu’elle pouvait compter. Alors elle n’eut pas vraiment honte de demander un verre d’alcool fort, certes c’était le matin et elle n’était pas une alcoolique. Mais il se passait tellement d’évènements négatifs en ce moment que tout se bousculait dans sa tête. Sa carrière qui volait en éclat, ce déménagement à l’autre bout du monde du jour au lendemain, tout allait trop vite à son goût. Ce paparazzi avait bien réussi son coup en la dévoilant ainsi, il avait dû se faire un fric monstrueux et en plus il avait osé porter plainte contre elle, certain n’avait honte de rien. Heather remercia Ellie pour le verre en lui faisant un petit sourire et prit une gorgée en grimaçant. Le whisky n’était vraiment pas son alcool préféré mais pour une fois il ferait l’affaire et ce n’était pas pire que le vin. Elle haussa des épaules en lui disant qu’elle n’avait plus à se cacher, certes mais à quel prix ? Pour l’instant elle ne voyait pas le bénéfice que cela pourrait lui faire bien au contraire, elle savait que des portes allaient se fermer et qu’il serait très compliqué de le rouvrir ensuite.
- Certes mais ils ont tous mis des années à revenir, je n’ai pas cette patience-là. J’avais décroché un rôle de rêve, cela allait être annoncé une semaine après. Mais après l’incident ils ont décidé de prendre quelqu’un d’autre. Et puis en plus j’ai perdu mon sang froid, j’ai frappé ce paparazzi à la con, je sais que je devrais me sentir mal mais pas du tout. Si tu savais les conneries qu’il avait sorti en plus d’exposer mon plus grand secret… J’ai vu rouge.
Heureusement que son agent avait été son point de repère, de toute façon il avait toujours été là pour elle depuis qu’elle avait commencé à tourner à Los Angeles. Elle connaissait sa réputation et elle s’en amusait mais à ses yeux il était le père qu’elle n’avait jamais eu et elle savait qu’il la considérait comme sa fille. La jeune femme passa la main dans ses cheveux, même si elle était dans une mauvaise passe tout n’était pas noir, il y’avait quand même la brune dans le coin ce qui était un gros avantage. Elle se sentait déjà moins seule de la savoir dans les parages.
- Et si ce brouillard ne part jamais ? Je ne sais rien faire d’autre Ellie… Je pourrais être prof de théâtre mais je crois que voir des élèves qui se pensent plus talentueux que moi, m’agacerait très rapidement.
Elizabeth se saisit de sa tasse, elle sentit la chaleur traverser la paroi et venir se coller à ses mains. Cela apportait du réconfort à la belle qui était dépitée et attristée pour sa jeune protégée. Elle se doutait bien qu’Heather en avait bien plus besoin mais elle se doutait bien que le whisky viendrait apporter un support supplémentaire à son désarroi.
Elle écouta Heather lui raconter la rétractation qu’elle venait de vivre concernant un rôle important qu’elle était censée obtenir. L’affaire devait être très secrète car Elizabeth n’en avait pas entendu parler, ni de par ses « indic » du milieu, ni par Heather elle-même qui avait probablement voulu attendre l’annonce officielle afin d’éviter les rumeurs, parfois nocives pour les choix définitifs…
Elizabeth émit un petit rire léger lorsque Heather exprima le manque de regret quant à son geste agressif.
« Même si ça n’a pas arrangé les choses, ça t’a au moins fait du bien… »
Elle fit un clin d’œil à la jolie blonde, essayant de mettre tant bien que mal un peu de légèreté dans la situation.
« Il a quand même du culot de te poursuivre en justice…mais je ne suis pas trop inquiète pour ça, il ne te tirera pas grand-chose, il n’est pas tout rose non plus dans la situation et n’importe quel juge pourra le voir »
Heureusement, parfois la justice sévissait dans le bon sens. Des journalistes qui tentaient de poursuivre des stars, il y en avait tous les jours mais très peu gagnait. Elizabeth but une gorgée et elle ressortit sa boîte de chocolats. La situation était bien trop préoccupante pour ne pas recraquer sur de la nourriture émotionnelle. Elle ouvrit le précieux et le laissa délibérément ainsi afin que sa jeune amie puisse se servir dedans si elle en ressentait l’envie ou le besoin. Son amie lui parlait d'une carrière potentielle d'enseignante si elle ne pouvait pas retrouver de rôles à jouer.
« C'est certain que tous ces jeunes prétentieux t’useraient rapidement… »
Elle imagina la potentielle scène dans sa tête et sourit. Heather n’aurait pas manqué de les remettre à leur place.
« Mais tu sais, avoir un prof qui parle franchement ce n’est pas une mauvaise chose. Le « tough love » ça marche pour certains. Et puis, il faut bien être préparé à ce milieu donc mieux vaut être renforcé dès le départ non ? »
C'est évident que les personnes qui évoluaient dans les médias, que ce soit la télévision ou le cinéma, s'en prenaient plein la tête tout le temps. Il fallait être accroché et persévérant pour tenir sur le long terme...
« Ce qui est sûr, c’est que si dans le pire des cas, si ta carrière ne reprend pas, je suis certaine que tu trouveras quelque chose »
Heather était pleine de ressources, elle ne manquerait pas de savoir rebondir même si elle était pour l’instant envahie par ses émotions.
« Et puis, on n’y est pas encore. Tu n’as pas dit ton dernier mot, si ? Je te rappelle que tu es proche d’une directrice de programmation…Il n’est pas impossible que je souffle ton nom à droite à gauche »
Elizabeth comptait bien se servir de ses atouts pour aider sa jeune protégée. Leur énorme avantage était que personne ne connaissait leur lien ici, tout simplement car elles n’avaient jamais passé du temps en Australie, Elizabeth voyait toujours son amie aux Etats-Unis lors de ses déplacements. Et elle connaissait le talent d'Heather, il fallait qu'elle continue dans ce milieu, elle était réellement douée.
Heather devait avoir l’air si pathétique à boire son verre de whisky alors qu’elle n’aimait pas ça en plein milieu de la matinée alors qu’Elizabeth était encore avec son café à la main. Elle continuait à avoir ce mélange de tristesse et de colère envers le monde entier. La blonde s’était vraiment sentie violée dans son intimité comme jamais elle ne l’avait été auparavant par un paparazzi. Quand la jeune femme avait commencé à devenir célèbre, elle avait vite accepté qu’elle ne pourrait pas forcément toujours sortir tranquillement ou qu’elle aurait l’impression de se sentir suivi par des gens avec des appareils photos. Même si ça la soulait car elle ne comprenait pas en quoi les gens seraient heureux de savoir qu’elle avait fait ses courses et qu’elle avait acheté des légumes et un paquet de chips. C’était un revers de son métier qu’elle avait accepté et qui ne lui avait jamais posé de problème jusqu’à présent. Malgré l’envahissement que cela pouvait être, elle avait toujours réussi à rester calme à ce sujet mais là, la limite avait été dépassée bien au-delà de tout ce qu’elle aurait pu imaginer. Alors non jamais elle ne se sentirait mal pour son geste et il n’y avait aucun moyen qu’elle finisse par culpabiliser un jour à ce sujet. Au contraire cette histoire de procès lui redonnait envie de lui en remettre un dans la figure pour qu’il comprenne pourquoi il chouine réellement.
- Exactement, pas le mouv le plus intelligent mais celui qui m’a le plus apaisé.
Elle leva ensuite les bras au ciel quand la brune lui dit qu’elle était du même avis qu’elle pour le culot de cet homme de la poursuivre en justice. En tout cas elle était touchée de voir que son amie avait réellement suivi l’histoire vu qu’elle ne lui en avait pas parlé de ce détail. Elle attrapa ensuite un chocolat puis reprit une nouvelle gorgée. Fuck le régime alimentaire sain pour rester dans le milieu après tout elle était en pause et elle méritait de se faire plaisir.
- Pas vrai ! John me dit que c’est normal moi je trouve que c’est tellement osait que même moi je n’aurais pas eu le cran de le faire. Et pourtant quand j’ai envie de quelque chose je ne me gêne pas pour l’avoir. Le gars il révèle des infos sur moi, pénètre mon intimité et je devrais le donner de l’argent ?! Dans quel monde ! Heureusement comme tu dis il ne devrait pas tirer grand-chose et puis John m’a aidé à trouver des bons avocats qui me permettraient de ne rien payer du tout au final. On verra bien…
Heather attendait de voir pour le croire car avec la justice on était jamais loin d’avoir des surprises négatives. Puis elle finit par exprimer ses inquiétudes de voir sa carrière finit, elle n’était pas prête psychologiquement. L’actrice savait qu’elle avait encore beaucoup à accomplir avant de tirer sa révérence dans le milieu mais aurait-elle une chance de le prouver ? A présent elle n’en était plus si certaine. Elle s’imagina vite le pire scénario dans sa tête finir prof d’art dramatique.
- Peut-être… Mais bon jamais je ne les supporterais, je ne suis pas assez patiente pour ce genre de métier. Et si un réussi là où j’ai échoué, je ne sais pas si je le prendrais très bien.
Harris et son fichu égo qui n’avait pas encore finit de lui jouer des tours. Elle reprit à nouveau une douceur qu’elle mordilla pour apprécier au mieux le gout.
- Peut-être oui… dans l’évènementiel pourquoi pas. Après tout j’aime bien organiser des soirées et l’alcool qui va avec.
Pour appuyer sa phrase elle finit le fond de son verre, avant de sourire en entendant Elizabeth lui dire qu’elle pourrait peut-être lui donner un coup de main. Elle attrapa une de ses mains et l’a serra, touché par sa proposition.
- Tu sais que jamais je ne pourrais te demander ça. Même si tu connais mon ambition et si ça n’avait pas été toi j’aurais évidemment sauté sur l’occasion. Mais je t’ai dit la première fois qu’on s’est rencontrées que je ne te parlais pas pour avoir des contacts. J’ai encore assez d’estime pour moi-même pour tenir cette promesse.
La jeune blonde détaillait la démarche qu’elle était en train de suivre pour s’en sortir le mieux possible de ce procès. Elizabeth avait du mal à imaginer son amie avec l'insouciance et la fougue de la jeunesse dans une cour de justice, devant garder son calme et suivre ce que les avocats lui conseillaient. Elle espérait sincèrement que d’ici là, elle arriverait à prendre du recul…En tous cas, c’était certain qu’Elizabeth serait là pour la soutenir.
- Peut-être… Mais bon jamais je ne les supporterais, je ne suis pas assez patiente pour ce genre de métier. Et si un réussi là où j’ai échoué, je ne sais pas si je le prendrais très bien.
C’était bien l’ego de la jeune ambitieuse qui parlait mais ce n’était pas Elizabeth qui allait venir lui faire la morale. A son âge, elle avait ressenti la même rage de vaincre, de gravir les échelons. Elle était prête à beaucoup pour arriver au sommet de la tour de la ABC. Elle se rappelait ses débuts, en tant que stagiaire…Elle n’avait pas peur de faire les tâches des autres pour se détacher du lot, arriver plus tôt que tout le monde le matin, ne pas prendre de pause déjeuner…De par son investissement physique et son stress, elle avait perdu trois kilos à l’époque. Mais au final, elle avait fini par atteindre son objectif. Alors comment pouvait-elle en vouloir à la belle et talentueuse Heather d’être au fond du trou et de ne pas supporter se retrouver en face de gamins prétentieux qui avaient été là au bon endroit au bon moment ? Cependant, elle se devait se rester positive pour sa jeune protégée…
- Peut-être oui… dans l’évènementiel pourquoi pas. Après tout j’aime bien organiser des soirées et l’alcool qui va avec.
Elizabeth était soulagée de commencer à entendre une pointe de positivité. Même si elle ne doutait absolument pas de la capacité d’Heather à rebondir, elle émettait plus de doutes sur la durée que cela prendrait. Il fallait qu’elle tienne bon, maintenant plus que jamais, face à l’adversité. Son talent la ferait forcément ressortir à un moment ou un autre, indépendamment de ses scandales.
« Ne dit-on pas que les nouvelles d’aujourd’hui sont déjà les nouvelles d’hier ? La une des journaux change chaque jour. Un jour ou l’autre, ton histoire finira par s’enterrer »
De toute façon, Elizabeth n’était pas du genre à croire que tout était déjà tracé. Elle croyait dur comme fer que chacun pouvait avoir un impact sur son futur. « Quand on veut on peut » était sa devise.
« Tu vois ? Même si cette situation ne s’arrange pas, tu trouveras une façon de t’en sortir. Tu as le feu en toi et il te guidera toujours dans tes futures aventures. Ne lâches rien, tu as encore beaucoup d’années à vivre et rien n’est jamais décidé à l’avance »
Elizabeth mit alors en avant sa position dans le but d’aider son amie.
- Tu sais que jamais je ne pourrais te demander ça. Même si tu connais mon ambition et si ça n’avait pas été toi j’aurais évidemment sauté sur l’occasion. Mais je t’ai dit la première fois qu’on s’est rencontrées que je ne te parlais pas pour avoir des contacts. J’ai encore assez d’estime pour moi-même pour tenir cette promesse.
Elizabeth repensa brièvement à leur rencontre. Sacré moment…Jamais elle n’aurait pensé devenir aussi proche de cette jeune femme. Elizabeth savait très bien qu’Heather n’userait jamais de leur lien pour avancer et c’était une qualité qu’elle appréciait chez elle, ce besoin de réussir par elle-même.
« Mais c’est justement ça qui est génial, c’est que tu ne m’as rien demandé. Je le ferai que tu le veuilles ou non. Pas parce que nous sommes devenues amies mais parce que je crois sincèrement en ton talent. Cette décision est purement professionnelle »
Elle lui fit un clin d’œil mais n’en pensait pas moins. Elizabeth était bien trop attachée à son travail pour le remettre en question par amitié. Jamais elle ne se mouillerait si elle pensait que cela la nuirait. Non, elle savait très bien qu’Heather avait tout ce qu’il fallait pour percer dans ce milieu et que le jour où cela arriverait, elle rapporterait beaucoup d’argent. Alors autant participer à cette réussite !
Petit à petit elle sentait qu’un poid s’enlever de sa poitrine, comme si en présence d’Elizabeth, elle sentait que peut-être, tout allait bien se passer. Enfin elle jonglait entre la présence de son amie ou le verre de whisky qu’elle avait dans les mains. Mais elle sentait plus qu’il s’agissait des paroles supportrices que la brune lui donnait. Certes elle devait surement trop se prendre la tête, depuis quelques mois, Heather ne voyait que la vie en noire. Comme si à présent tout était fini mais bon elle n’était pas la seule à avoir vécue ce cas de figure. Et contrairement à certain son acte avait une raison louable derrière. On avait bafoué sa vie privée, on l’avait sorti du placard sans le moindre consentement en assumant totalement la galère dans laquelle, elle se trouverait ensuite. Mais rien que d’effleurer la possibilité de devoir se réorienter vers un métier basique lui donner envie de pleurer. Elle n’était pas faite pour les métiers de bureaux ou autre travail normal, c’était le métier d’actrice qui l’appelait et pas autre chose. Et puis Ellie avait raison, si aujourd’hui c’était elle, demain ça serait quelqu’un d’autres. Ressasser à la longue les mêmes buzz n’était pas des plus juteux pour les magazines et le public allait bien finir par se lasser. C’est aussi pour ça que John l’avait envoyé dans un autre pays faire profil bas. Au moins elle serait un peu moins connue ici et le risque qu’elle soit prise en photo en train de faire une connerie était moins important. Après il fallait aussi qu’elle se tienne à carreau car beaucoup n’attendaient que ça, que la blonde se plante une nouvelle fois. La jeune femme posa son verre sur la table et soupira.
- J’espère juste qu’une autre histoire arrivera vite, je me fiche de ce que ça sera. Je veux juste reprendre une vie normale.
Et oui si Heather y réfléchissait un peu, elle pouvait déjà avoir quelques autres petites idées mais elle n’avait pas envie de s’y aventurer. Réfléchir à un plan B voulait dire qu’elle acceptait sa défaite et qu’elle commençait à faire son deuil.
- Merci ça me fait vraiment chaud au cœur, je crois que j’avais besoin de l’entendre de la bouche de quelqu’un d’autre. J’essaye de me remonter le moral mais des fois j’ai l’impression de me voiler la face à moi-même et puis John ne me dirait jamais le contraire non plus.
Elle eut ensuite presque les larmes aux yeux face à la proposition de son amie. Elle ne savait pas si c’était l’alcool, la fatigue ou peut-être les deux, qui décuplé ses états d’âmes, mais elle était franchement touchée. Connaissant Elizabeth, elle savait que ce n’était pas une proposition qu’elle devait faire bien souvent et sachant sa place à ne pas laisser passer. Elle savait aussi que ce n’était pas un acte de pitié ou autre mais elle ne pouvait pas accepter. La blonde tenait trop à Ellie pour abuser de leur relation. Heather se souvenait encore de leur rencontre et du fait qu’Elizabeth ne voulait pas lui dire son nom de peur qu’elle essaye de lui faire du chantage. Cela aurait pu, John aurait surement aimé parfois cela lui aurait facilité la vie mais encore une fois la brune était là à un moment important de sa vie et elle ne voulait pas tout gâcher.
- Je ne sais pas si j’ai envie de pleurer ou de te prendre dans mes bras pour te montrer à quel point je te suis reconnaissante Ellie. Entendre ça de ta bouche me donne vraiment un grand sentiment de fierté.
- J’espère juste qu’une autre histoire arrivera vite, je me fiche de ce que ça sera. Je veux juste reprendre une vie normale.
C’est certain que ça allait arriver et bien plus vite que ce que pensait la jeune blonde à ce moment-là. Etre négatif dans un moment comme celui-là était tout à fait normal mais très vite, les unes changeraient. Elizabeth voyait tous les jours passer des histoires différentes. C’était d’ailleurs parfois compliqué pour elle quand cela touchait à une personne qu’elle connaissait, elle ressentait toujours cette pointe de culpabilité de publier l’histoire même si cela ne dépendait pas d’elle. Elizabeth n’avait pas un entourage bien garni mais le peu de personnes qu’elle avait autour d’elle comptait beaucoup pour elle. Elizabeth avait toujours été fidèle et honnête mais séparé la vie privée de la vie pro n’était pas évident dans de telles situations. Avec Heather cela était différent car la nouvelle provenait d’un autre continent et la ABC n’avait pas été la première sur le coup. Et franchement, Elizabeth en était soulagée…Surtout que dans la colère, Heather aurait très bien pu mal le prendre. Oui, heureusement que cela n’était pas arrivé.
« Tu verras que ça viendra rapidement. Enfin pour le changement de la une, concernant une vie normale je ne sais pas trop parce que quand on est actrice on a forcément une vie hors du commun »
Et encore une fois, Elizabeth était bien placée pour le savoir vu qu’elle les côtoyait les acteurs. C’était une vie particulière qui demandait un investissement énorme. Entre les personnes qui les reconnaissaient dans la rue ou les paparazzis qui les chassaient, ce n’était clairement pas un métier de tout repos ! Elizabeth était si heureuse d’être derrière les écrans et pas devant. Sa tranquillité lui tenait à cœur. Et encore, elle était tout de même très connue par les personnes du métier mais ça ne venait pas empiéter sur sa vie personnelle et tant mieux.
- Merci ça me fait vraiment chaud au cœur, je crois que j’avais besoin de l’entendre de la bouche de quelqu’un d’autre. J’essaye de me remonter le moral mais des fois j’ai l’impression de me voiler la face à moi-même et puis John ne me dirait jamais le contraire non plus.
Elizabeth était heureuse de pouvoir être présente pour sa jeune amie. Vivre un moment comme celui-là ne devait pas être évident et il était important d’avoir du soutien de son entourage. Surtout dans un cas comme celui d’Heather où elle se retrouvait isolée à l’autre bout de chez elle…Heather était touchante à voir, l’émotion pouvait se lire sur son visage. Elle avait les larmes aux yeux. Elizabeth aurait tellement voulu pouvoir la protéger de tout ça. Mais elle savait que ça faisait parti du jeu de savoir gérer la presse people.
Elizabeth proposa ensuite d’aider Heather, c’était bien le minimum qu’elle pouvait faire étant donné sa position et le gâchis que cela serait si Heather ne revenait pas active dans le milieu.
- Je ne sais pas si j’ai envie de pleurer ou de te prendre dans mes bras pour te montrer à quel point je te suis reconnaissante Ellie. Entendre ça de ta bouche me donne vraiment un grand sentiment de fierté.
Elizabeth était soulagée de sentir une pointe de positivisme dans le discours de sa jeune amie. Il fallait qu’elle tienne bon et elle avait, en effet, de quoi être fière malgré la situation.
« Tu as du gérer les déménageurs et puis je suis sûre que tu ressens encore le décalage, tu devrais aller t’allonger un peu ou te regarder un film, ça te changera les idées. Je viendrai te chercher en fin de journée pour venir manger chez moi »
Et elle rajouta pour mettre une petite pointe d’humour.
« Ne t’inquiètes pas, tu connais mes talents en cuisine, on se commandera à manger ! »
Heather accepta la proposition. Elle avait en effet une petite mine et l’alcool qu’elle avait ingéré allait sûrement l’aider à rejoindre Morphée. Elizabeth laissa sa petite protégée repartir et retourna à ses occupations.