| Let the sunshine in (Marius Warren n°3) |
| | (#)Jeu 20 Aoû - 21:57 | |
| Année 2009 Tommy et Alice s’étaient mariés, ils vivaient dans leur bulle de bonheur. Marius avait déjà eu beaucoup de mal à encaisser ce premier coup. Cela faisait déjà quelques temps qu’il broyait du noir. Mais l’annonce de la grossesse d’Alice puis la naissance de Moïra n’avaient fait que l’enfoncer davantage. Elizabeth ne supportait plus de voir son frère aîné se perdre ainsi. Il faisait peine à voir, quand on réussissait à le voir. Et les parents Warren n’étaient pas d’une grande aide…Soit ils blâmaient Tommy et crachaient sur ses choix de vie, soit ils se retournaient contre Marius en lui ordonnant de reprendre le dessus. Montrer ses émotions était synonyme de faiblesse dans la famille Warren. Nous étions un dimanche après-midi, Elizabeth se rendit en direction de chez Marius pour lui faire une visite surprise. Rien de mieux pour évaluer l’état d’une personne que de débarquer chez elle de façon inattendue. Elizabeth était la seule qui continuait de croire en Marius et en sa capacité de résilience. Elle savait de quel métal il était fait même si il avait tellement souffert de la relation Alice/Tommy. Elle n’arrivait pas à comprendre ce qu’il avait ressenti car elle n’avait encore jamais aimé comme lui mais elle pouvait imaginer ce qu’il avait ressenti. Elizabeth n’en voulait pas spécialement à Tommy mais elle était beaucoup plus proche de Marius, c’était plus facile pour elle de parler avec lui qu’avec son cadet. Elle arriva à la porte, la boule au ventre, espérant voir un Marius en meilleure forme. Elle frappa une première fois. Pas de réponse. Elle attendit quelques secondes et frappa une seconde fois. Toujours aucune réponse. Peut-être n’était-il pas chez lui ? Peut-être avait-il eu enfin la force de sortir et d’aller rencontrer des gens ou voir des amis ? Marius s’était totalement replié sur lui-même, il s’était coupé de sa vie sociale. Dans le doute qu’il n’ait pas entendu et comme on ne dit jamais deux sans trois, elle tenta à nouveau. Elle était à deux doigts de tourner les talons quand la porte d’entrée s’ouvrit. Son cœur se serra: Marius avait une sale tête. Il ne s’était rasé depuis plusieurs jours, il avait les yeux cernés et injectés de sang, il peinait d’ailleurs à les ouvrir et…son appartement était-il entièrement plonger dans la pénombre ? Il semblerait bien car aucune fenêtre n’était ouverte. C’était bien pire que la dernière fois qu’elle était passée. Elizabeth avait essayé de venir le voir régulièrement mais son travail lui prenait beaucoup de temps et elle ne pouvait pas venir aussi souvent qu’elle le souhaitait. Elle avait l’impression de ne pas être assez présente pour lui alors qu’elle en faisait déjà beaucoup…Elle compensait son absence physique par des messages auxquels elle recevait souvent des réponses très courtes. Oui. Non. Ca va. Merci. « Salut toi »Elle lui fit un sourire chaleureux, espérant réchauffer son cœur. Elle rentra dans la pièce principale. « Je sais que ça ne va pas Marius mais tu ne peux pas rester sans lumière du jour »Elle commença par ouvrir les rideaux et volets et constata le désordre et la saleté évidente. @Marius Warren |
| | | | (#)Jeu 27 Aoû - 15:38 | |
| Le faire-part de naissance que tu avais trouvé sur la table basse de tes parents avait été le coup de grâce final. Tu savais que tu n’aurais pas dû aller chez tes parents ce jour-là et pourtant, ta mère avait insisté. Elle ne t’avait pas vu depuis longtemps et voulait te parler de sa nouvelle association. Lassé des sermons que tu recevais quasi quotidiennement, tu avais accepté de venir manger le samedi midi. Cela avait ravi ta mère et tu avais pris soin de t’habiller correctement et de ne laisser sur toi aucune trace de la décadence dans laquelle tu tombais un peu plus tous les jours. Le repas s’était passé correctement et tu avais fini par te dire que ta mère avait peut-être eu une bonne idée. Jusqu’à ce que tu l’aperçoives. Le faire-part était posé sur la table du salon, destiné à être vu par tous les visiteurs que ta mère recevait. Bien sûr que tu savais qu’Alice était enceinte, ta mère t’avait annoncé cela avec un bonheur qu’elle n’avait pas réussi à totalement dissimuler. Ta mère ne portait pas Alice dans son coeur, loin de là mais la perspective d’avoir un petit-enfant était plus importante. Et apparemment, cette petite fille était arrivée. Les mains tremblantes, tu avais profité que ton père passe aux toilettes et que ta mère prépare les cafés pour attraper le faire-part et plonger tes yeux sur la photo. C’est le prénom de ta nièce qui attira ton regard en premier. Moïra … Alors que tes yeux se posaient sur la photo, tu ne pus t’empêcher de te dire qu’elle était la matérialisation de tout ce que tu ne pourras pas avoir. Pas avec Alice et pas avec quelqu’un d’autre car tu étais incapable d’imaginer que quelqu’un puisse s’approcher de ton coeur de cette manière. Une vague de nausée s’était emparée de toi et quand ta mère était arrivée dans le salon avec les cafés, tu t’étais levé brusquement, reposant le faire-part avant de prétexter une urgence. Ta mère ne te crut pas une seule seconde mais te laissa partir. Tu tremblais comme une feuille tout le trajet, incapable de te sortir de l’esprit le visage de cet enfant dont tu avais rêvé. Peut-être avais-tu été trop vite mais en voyant Alice débarquer en Australie, tu t’étais dit que c’était un signe, que c’était la bonne et que vous alliez pouvoir commencer votre vie à deux …
Avant de rentrer dans ton appartement, tu fis un détour par l’épicerie en bas de chez toi. Tu achetais plusieurs bouteilles d’alcool et tu laissais le caissier faire ses petites blagues sur la fête que tu allais organiser. Si seulement il savait … Tu le remerciais avec un sourire avant de rentrer chez toi. Il était à peine deux heures de l’après-midi quand tu avalais ton premier verre. Il fut un temps où avaler une pareille dose d’alcool aussi rapidement t’aurait fait tourner la tête. Toutefois, tu buvais trop ces derniers temps pour que cela fonctionne aujourd’hui. Ce n’est qu’après avoir avalé la moitié de la première bouteille que tu sentis les premiers effets de l’alcool dans ton corps. Tu tremblais encore légèrement et tu décidais de fermer tout de suite les rideaux de l’appartement pour que les ténèbres t’emportent. Tu tremblais toujours un peu mais tu essayais de ne pas y prêter attention. Quand tu revins prendre place sur le canapé après avoir mis une musique de fond, tu n’avais plus qu’un objectif : faire disparaître de ton esprit l’image de ta nièce. Tu enchainais donc les verres, ayant arrêté de les compter il y a longtemps. Boire pour oublier, boire pour disparaître. Tu étais allongé sur le sol quand ton portable sonna. Tu le laissais sonner comme bien souvent ces derniers temps. Le plafond tournait mais tu refusais d’arrêter de boire, pas quand l’image risquait de te revenir à l’esprit, plus vive que jamais. Tu ne savais pas quelle heure il était quand tu t’endormis et c’est une envie vomir qui te réveilla. Tu te précipitais dans la salle de bain et n’essaya même pas de te retenir. Tu te surpris à avoir faim alors tu allais grignoter quelques petites choses dans la cuisine avant de retourner au salon. Les meubles avaient été bougés, le canapé était retourné et le sol collait. T’installant dans le canapé, tu ouvris une autre bouteille car l’image était revenue et elle se devait de disparaître. Tu ne te souvenais pas de t’être rendormi mais ce sont des coups frappé à la porte qui te réveillèrent. Décidant que tu devais rêver, tu refermais les yeux mais les coups se firent de plus en plus insistants. Tu grognais avant de te lever et une fois debout, tu te pris la table basse manquant de t’étaler sur le sol. « Putain ! » T’exclamas-tu avant d’aller ouvrir la porte. « Salut toi. Je sais que ça ne va pas Marius mais tu ne peux pas rester sans lumière du jour » Tu fis une grimace aux paroles de Beth. Pas par leur contenu mais parce que sa voix venait de réveiller le mal de tête qui te rongeait. « Qu’est-ce que tu fais là Beth ? » Lui demandas-tu en guise d’accueil en laissant la porte ouverte. Tu revins t’installer dans le canapé, te fichant pertinemment de ce que ta soeur pouvait penser. Tu en avais assez de souffrir, d’être pris pour un con, de faire ce que tout le monde attendait de toi. Tu avais besoin de t’échapper. « Tu veux un verre ? » Lui demandas-tu alors que tu te resservais. Tu n’avais aucune idée de l’heure qu’il était ou du jour qu’il était. Peut-être avais-tu loupé des cours à l’université ? C’était pour ça que Beth était là ? Tu n’en savais rien. Mais dès que la brûlure rassurante de l’alcool dans ta gorge revint, tu te sentis capable d’affronter la colère qui naissait dans le regard de ta soeur.
@Elizabeth Warren |
| | | | (#)Mar 1 Sep - 2:44 | |
| Marius laissa la porte ouverte et elle put pénétrer dans la pièce principale pour aller directement ouvrir les rideaux et y voir plus clair. Son frère avait déjà été se rasseoir. Il avait l’air d’une loque, cette scène était digne d’un cataclysme. « Qu’est-ce que tu fais là Beth ? »Excellente question qu’elle se posait elle-même…Lui montrer du soutien ? Le faire se bouger de son dépotoir ? Lui faire…un câlin ? Non, bon, cette dernière option n’était pas envisageable tout de suite. Les Warren n’étaient pas démonstratifs pour un sou. Mais à ce stade, Elizabeth était prête à tout tenter pour aider son frère. Elle était réellement inquiète pour lui. Marius retourna s’installer sur le canapé, ou plutôt se laisser tomber dessus. Puis il se servit un verre d’alcool. « Tu veux un verre ? »En regardant Marius, on pouvait facilement deviner qu’il ne s’agissait pas de son premier. Il avait d’ailleurs probablement perdu la notion du temps. Son regard creusé laissait place à toute la peine qui venait s'y loger. Ses yeux étaient tristes et vides. Vides d'énergie, vides d'envie, vides d'amour...Les observer c'était comme sentir son coeur se faire compresser et écraser allègrement. Cela la déchirait tout simplement. Mais elle n'avait pas le choix, elle devait être forte. Elle était le roc de sa famille et aujourd'hui n'était pas une exception à cette règle. « A cette heure-ci, non merci »Elle présenta sa réponse ainsi, espérant que son frère réaliserait que ce n’était pas adapté de boire ainsi à cette heure de la journée. Elizabeth alla s’asseoir à côté de son frère. « Boire n’efface pas »Elle le dit sans attendre de réponse de la part de son frère, comme un postulat que l’on ne pouvait contre-dire. Si se remplir d’alcool pouvait effectivement faire oublier, ce n’était pas une potion magique qui amenait une amnésie permanente. Et le retour du sujet que l’on souhaitait oublier revenait nous hanter de plus bel après avec en plus un mal de tête et une envie de vomir ce dégoût de soi-même et de la vie qui nous avait poussé à boire en premier lieu. « Marius, ça ne plus durer cet état. Je refuse de te laisser te noyer ainsi davantage. Aujourd’hui est le jour où nous cassons ce cercle vicieux »Elle espérait mettre le plus d’enthousiasme possible dans son ton. Il avait besoin d’un soleil pour l’éclairer et elle souhaitait de tout cœur l’être pour lui. En tous cas, elle ne comptait pas le lâcher, ça c’était certain, donc il serait bien obligé d’accepter à faire des efforts pour qu’elle le laisse un peu respirer. Car Elizabeth, elle était comme ça, prête à étouffer ses proches de son amour maladroit mais sincère. « Je sais que tu as vécu des moments difficiles mais tu as encore toute ta vie devant toi et il est hors de question que tu la passes à boire et regarder le temps passé »Elle lui retira le verre des mains de façon franche et le posa de son côté à elle où il ne pouvait pas avoir accès à moins de passer sur le corps de sa sœur, ce qu’elle savait pertinemment qu’il ne ferait pas. Elizabeth était déterminée et tout le monde autour d’elle savait qu’elle avait une main de fer… @Marius Warren |
| | | | (#)Sam 5 Sep - 15:51 | |
| Proposer un verre à Beth n’avait pas été ta plus brillante idée vu la grimace avec laquelle elle accueillit ta proposition et sa réponse qui ne laissait aucun doute : « A cette heure-ci, non merci » Quelle heure était-il ? Tu n’en savais rien et cela n’avait pas d’importance. Rationnellement, tu savais qu’Elizabeth avait raison. Il n’était pas certainement pas l’heure de boire vu qu’il faisait désormais soleil dans ton appartement. Une lumière qui te fit pousser un petit cri plaintif car il venait brûler tes rétines. Tu fermais instinctivement les yeux, essayant de les ouvrir un peu plus longtemps à chaque fois sans succès pour l’instant. Oui, il n’était pas l’heure de boire mais quelle importance ? Tu ne buvais pas pour boire, tu buvais pour oublier, pour essayer au moins. Et comme si Beth pouvait lire dans tes pensées, elle te dit : « Boire n’efface pas » Ça aussi tu le savais, tu le savais plus ou moins en tout cas. Bien sûr que boire n’effaçait rien, du moins rien sur le long terme. Mais c’était au moins un moyen d’oublier, pendant quelques minutes, quelques heures, l’image de cette enfant qui n’avait rien demandé mais que tu ne pensais pas pouvoir un jour aimer. La cristallisation parfaite de ce que tu n’auras jamais, de ce que tu avais osé espérer avant que tout ne s’effondre autour de toi. « Au contraire, boire efface les images, c’est en s’arrêtant qu’elles réapparaissent. » Tu n’avais même plus assez de bon sens pour te rendre compte de ce que tu venais de dire. Personne ne pouvait boire sans s’arrêter pour oublier, ce n’était pas possible à moins de chercher à se tuer. Cherchais-tu à te tuer ? Des fois, tu te demandais si ce ne serait pas plus simple. Il ne te restait pas grand chose pour quoi vivre à Brisbane et tu doutais que tu manquerais à grand monde. A Beth très certainement et à votre mère un peu mais elle trouvera bien assez tôt un moyen de faire revenir Tommy et sa famille sur les terres de son enfance et là, tu seras bien vite oublié. Tu ne te fais pas d’illusion, tu n’es pas de ces personnes qui font grande impression. Tu vis ta vie tranquillement, sans rien attendre de personne et l’une des seules fois où tu avais failli à cette règle, tu l’avais mangé à pleines dents. Tu bois une nouvelle gorgée de ce liquide qui te brûle la gorge. Tu ne sais pas exactement ce que c’est mais Beth te l’enlève vite des mains. Elle est trop rapide, tes mouvements sont engourdis par les milligrammes d’alcool qui coulent dans ton sang. Tu protestes mais elle n’en a que faire. « Marius, ça ne plus durer cet état. Je refuse de te laisser te noyer ainsi davantage. Aujourd’hui est le jour où nous cassons ce cercle vicieux » Quoi ? Pourquoi vouloir changer les choses ? Tu allais aussi bien que possible. Comment pensait-elle que tu allais réagir en voyant la fille de Tommy et Alice en photo ? En souriant et en félicitant les heureux parents ? Non, il ne fallait pas trop t’en demander non plus. « Je sais que tu as vécu des moments difficiles mais tu as encore toute ta vie devant toi et il est hors de question que tu la passes à boire et regarder le temps passé » Regarder le temps passer … N’était-ce pas ce que tu faisais déjà ? En ce moment, la seule chose qui te motivait c’était on boulot mais même ça ne suffisait plus. Parce qu’à part ton boulot, tu n’avais rien. Personne ne t’attendait le soir pour passer la soirée et tu n’étais pas certain de pouvoir réouvrir ton coeur pour convaincre une femme de vouloir de toi. Alors cette solution était bien plus facile. Mais la détermination dans le regard d’Elizabeth était belle et bien là et tu savais que tu n’allais pas t’en sortir facilement. « Et si je n’en veux pas de cette vie devant moi ? » Demandas-tu à ta soeur, en la provoquant délibérément. Serais-tu assez courageux pour t’ôter la vie ? Peut-être pas … « J’ai plus rien Beth, rien. Elle a pris avec elle tout ce que j’avais à offrir sans oublier ma confiance en moi alors il me reste plus rien. » Finis-tu par cracher. Tu n’étais pas au meilleur de ta forme, c’était un euphémisme … « Ils ont eu un gosse Beth, une putain de gosse … » Dans d’autres circonstances, tu t’en voudrais de parler ainsi d’une enfant qui n’avait rien demandé mais c’était des considérations qui ne pouvaient pas arriver jusqu’à ton cerveau actuellement.
@Elizabeth Warren |
| | | | (#)Lun 7 Sep - 22:58 | |
| Marius faisait peine à voir mais Elizabeth utilisa son talent de se couper de ses émotions pour garder la tête haute et rester solide pour son frère. Il en avait besoin. Et elle ne pouvait pas le perdre, c’était inconcevable. Il était le seul qui la comprenait. Réciproquement, elle était donc la seule capable de l’aider à se relever. « Et si je n’en veux pas de cette vie devant moi ? »Elizabeth ne voulait pas croire les mots désespérés de son frère. Le désarroi pouvait faire dire beaucoup de choses que l’on pouvait regretter. Elle s’accrochait à sa certitude que Marius était juste perdu et blessé, sur un champ de bataille abandonné depuis longtemps. Elle se faisait la mission d’aller le sauver, en évitant les dernières mines encore présentes au sol. « Tu ne le penses pas Marius. Toi et moi on sait très bien que tu ne veux pas vraiment que ta vie s’arrête. Il y aura toujours en toi cette petite lueur d’espoir qui t’accrochera à la vie. Elle est diminuée mais pas éteinte et je vais m’asseoir en face de toi, te regarder et te demander de t’y accrocher »Elle s’exécuta en tournant son frère vers elle et en le regardant intensément. Il avait du mal à garder ses yeux ouverts mais elle savait qu’il pouvait lire en sa sœur la détermination. Elle avait une main de fer cette Elizabeth… « J’ai plus rien Beth, rien. Elle a pris avec elle tout ce que j’avais à offrir sans oublier ma confiance en moi alors il me reste plus rien. »Il fallait coute que coute qu’il réalise qu’il avait encore tout à construire. La vie c’est tomber et de se relever et ça serait toujours ainsi. « Tu as encore tellement à offrir mon frère. Et la confiance en soi ça se retrouve. Pas du jour au lendemain, mais ça se retrouve. Tu n’as pas rien. Tu m’as moi et ton travail. C’est déjà beaucoup plus que des tas de personnes. »Oui, c’est certain, ils n’avaient pas la famille la plus soudée qui existe. Ils avaient des caractères tous très différents et donc leurs visions en étaient impactées. Mais Marius et Elizabeth avaient toujours parlé le même langage. Ils partageaient les mêmes valeurs et le même amour du travail et de l’épanouissement professionnel. « Ils ont eu un gosse Beth, une putain de gosse … »Les mots résonnaient en elle tellement ils étaient teintés d’amertume et de désolation. Le bonheur des uns fait parfois le malheur des autres…Cette pauvre enfant n’avait rien demandé mais elle incarnait tout ce qu’il aurait pu avoir avec Alice, cette femme qu’il a tant aimée. Arriverait-il un jour à aimer Moïra ? « Je sais…je ne peux qu’imaginer ce que tu ressens mais tu ne peux rien changer à tout ça. Ils sont loin, ils font leur vie. Tu n’es pas obligé d’en faire partie. »Et c’était certain que pour l’instant, il devait s’en éloigner pour sa propre survie psychique. Un jour viendra, elle savait que Marius et Tommy renoueront. En tous cas, elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour faire en sorte que cela arrive. Mais aujourd’hui, on en était encore loin. Aujourd’hui, il fallait que Marius se répare et pour cela, il fallait qu’il ait le moins de contact possible avec leur jeune frère. @Marius Warren |
| | | | (#)Mer 16 Sep - 8:34 | |
| Tu devais faire bien de la peine, toi l’homme fier à la tête haute. Enfin ça, c’était avant. Il te semble si loin le temps où tu marchais, insouciant dans les rues de Paris. Tu ne perdais pas souvent le sourire à l’époque, persuadé que le meilleur était devant toi et que tu n’avais qu’à continuer d’avancer pour découvrir ce que te réservait la vie. Maintenant que tu avais vu, tu te demandais s’il n’aurait pas été mieux que tu te fasses écraser l’un de ces soirs où tu étais rentré totalement alcoolisé dans ton petit studio. L’amour ça vous change, l’amour ça vous détruit aussi quand vous ne faites pas attention. Tu ne sais pas si tu vivras longtemps, personne ne peut le savoir mais tu es bien décidé à ne pas te faire avoir deux fois si ton temps sur cette terre n’est pas encore terminé. « Tu ne le penses pas Marius. Toi et moi on sait très bien que tu ne veux pas vraiment que ta vie s’arrête. Il y aura toujours en toi cette petite lueur d’espoir qui t’accrochera à la vie. Elle est diminuée mais pas éteinte et je vais m’asseoir en face de toi, te regarder et te demander de t’y accrocher » Beth et sa douce voix … Beth et sa détermination sans faille … En y repensant, tu ne l’avais jamais vue s’effondrer alors qu’elle avait eu des raisons de le faire. Tu ne l’avais jamais vue se laisser aller comme tu étais en train de le faire. Mais ces dernières années, tu avais encaissé sans rien dire, en courbant la tête et en te disant que tout cela se transformerait en mauvais souvenirs. C’était mal compter sur tes parents qui aimaient te donner des nouvelles dès qu’ils en avaient. Heureusement, Tommy ne semblait pas enclin à les appeler très souvent. « C’est là que tu te trompes Beth, de l’espoir, j’en ai plus du tout. Je ne sera qu’un fantôme dans cette marée humaine … » Tu laissais ta phrase en suspens alors que ta soeur te regardait presque suppliante. Tu ne savais même pas si tu avais la force de te suicider, pas aujourd’hui, pas cet après-midi mais peut-être un jour. Tu n’avais jamais eu la détermination de Beth, tu n’avais jamais eu l’impertinence de Scarlett ou la bravoure de ton frère et ces trois qualités font que tu es réellement en train de considérer les laisser tous tranquilles. « Tu as encore tellement à offrir mon frère. Et la confiance en soi ça se retrouve. Pas du jour au lendemain, mais ça se retrouve. Tu n’as pas rien. Tu m’as moi et ton travail. C’est déjà beaucoup plus que des tas de personnes. » Et n’était-ce pas légèrement triste. Oui, tu avais Beth, oui tu avais ton travail mais au final, à part auprès de ta soeur, tu n’étais pas irremplaçable et tu manqueras à peu de gens. C’était injuste tu le savais, tu avais des amis qui comptaient pour toi mais à cet instant, tu avais du mal à voir plus loin que le bout de ton nez ou plutôt le fond de ton verre. « Non, je pense que ma confiance en moi s’est envolée. » Dis-tu en prennent une nouvelle gorgée. « Mais t’as raison, j’imagine qu’il y a plus à plaindre. » C’est toujours ce que l’on dit aux personnes qui souffrent pour diminuer leur sentiment de mal-être mais ça ne fonctionne jamais. Peu importe qu’il y ait des enfants qui meurent de soif en Afrique ou des hommes et des femmes qui meurent au Moyen-Orient, quand on souffre, on souffre de l’intérieur et on aime pas comparer sa peine à celle des autres. Tu finis par cracher le noeud du problème, ce qui t’a amené à ouvrir la bouteille ce soir. Elizabeth n’a pas besoin d’un dessin, elle comprend de suite comme toujours. « Je sais…je ne peux qu’imaginer ce que tu ressens mais tu ne peux rien changer à tout ça. Ils sont loin, ils font leur vie. Tu n’es pas obligé d’en faire partie. » Oh ce n’était pas une question d’obligation. Bien sûr que tu n’en feras pas parti. Le fait que tu n’avais pas reçu le faire-part de naissance était déjà parlant … Ce n’était pas le sujet et pas réellement la question finalement. Certes, Tommy, Alice et leur progéniture étaient loin mais cela ne voulait pas dire qu’ils n’étaient pas présents dans ton esprit. « Je n’en ferai jamais parti, ils y veilleront de toute manière. Tout comme maman veillera à me donner des nouvelles à chaque fois qu’elle en aura. » Lâchas-tu légèrement vénéneux. Tu ne savais pas si ta mère cherchait à te torturer ou si elle ne faisait vraiment pas exprès de te parler de ton frère dès qu’elle en avait l’occasion pour te dire à quel point il était heureux. « Qu’est-ce que je lui ai fait putain ? Qu’est-ce que je lui ai fais pour mériter ça ? » Ta relation avec Tommy n’avait jamais été au beau fixe mais tu ne pensais pas que cela pourrait se traduire de cette manière un jour. La fatigue commence à te rattraper, tu la sens monter mais tu luttes, tu refuses de la laisser gagner. « T’en as pas marres toi de te battre pour réparer toutes les merdes de notre famille ? » Parce que Beth avait mis ce fardeau sur ses épaules sans que personne ne le lui demande et tu ne pouvais t’empêcher de t’interroger sur cette tâche qui était tout sauf simple.
@Elizabeth Warren |
| | | | (#)Dim 18 Oct - 15:20 | |
| La lumière avait bel et bien quitté le regard de son frère, mais Elizabeth ne comptait pas s’arrêter pour autant. Jamais elle ne le laisserait. Ils avaient traversé tellement d'épreuves ensemble que rien ne les séparerait. « Je n’en ferai jamais parti, ils y veilleront de toute manière. Tout comme maman veillera à me donner des nouvelles à chaque fois qu’elle en aura. »Il était certain que la mère Warren n’en perdrait pas une. Elle avait un malin plaisir à rappeler chacun des échecs à ses enfants, pensant les renforcer plus que les enfoncer. Mais il était évident que Marius aurait du mal à encaisser tous ces sous-entendus et faux-semblants. « Je vais me la gérer Maman, ne t’inquiètes pas pour ça. Je viendrai faire tampon entre vous. De toute façon, il suffit que je la lance sur ma vie amoureuse et elle est partie pour 1H de débat et de liste des fils célibataires de ses amies »Il était inconcevable qu’à son âge, la fille ainée de la famille soit encore célibataire…Bientôt elle ne pourrait même plus se reproduire aux yeux de la société. L’image de la famille était entachée par la solitude d’Elizabeth et bien qu’elle ne le supportait pas, elle était prête à tout endurer pour sauver son frère. Tant pis s’il fallait qu’elle se prenne encore quelques coups au passage. « Qu’est-ce que je lui ai fait putain ? Qu’est-ce que je lui ai fais pour mériter ça ? »Tommy avait toujours été si maladroit dans ses gestes, et ce, dès son plus jeune âge. Il était le plus casse-cou, il ne mesurait jamais les risques. Et c’était à nouveau ce qui se produisait. « Rien. Tu n’as rien fait Marius. Tommy est un jeune homme perdu qui s’est laissé guider par ses émotions. Il ne voit jamais les conséquences de ses actes, c’est un homme d’actions. Tu sais comment il est. »Si Elizabeth admirait ce laisser-aller de son jeune frère, elle lui en voulait tout de même un peu d’avoir mal géré cette situation avec Marius. Elle espérait de tout son cœur arriver à rattraper les pots cassés. « T’en as pas marres toi de te battre pour réparer toutes les merdes de notre famille ? »Elizabeth prit quelques secondes pour réfléchir. Elle envisageait de mentir à Marius, de lui donner un discours admirable de ténacité et résistance inépuisable. Mais la vérité est qu’elle n’était pas infaillible. Et pour la première fois, elle décida de montrer cette partie d’elle à son frère. Elle voulait qu’il saisisse que personne n’était parfait et que tout le monde faisait des erreurs mais que l’on pouvait se construire sur ces erreurs et devenir plus fort. « Si, parfois je suis fatiguée. Mais ça ne m’empêche pas de continuer car je me bats pour quelque chose de plus fort que la famille et c’est l’amour…on s’aime. A notre façon, certes, mais je sais qu’on s’aime. J’en suis persuadée. Et l’amour est si rare qu’il faut tout donner pour le préserver »@Marius Warren |
| | | | (#)Jeu 22 Oct - 21:48 | |
| Se lamenter de son propre sort ne servait strictement à rien. Rationnellement, tu le savais mais tu étais incapable de faire autrement. Tu n’arrivais plus à trouver une quelconque lumière, une quelconque raison qui te pousserait à te lever le matin et à croquer la vie à pleine dents. Ta vie, c’était Tommy qui était en train de la vivre à l’autre bout du monde. Tu en savais pas à qui tu en voulais le plus, à ton frère ou à Alice qui t’avait quittée sans aucun remord. Aimez ils vous disent, aimez et donnez-vous complètement à l’autre et pour quoi au final ? Pour se retrouver comme un con alors qu’elle a préféré votre frère. Tu ne sais pas à quoi ressemblera ton avenir, si tu peux même en avoir un potable mais une chose est certaine, on ne t’y reprendra jamais. Une fois c’est suffisant, tu ne supporteras pas de vivre cela une nouvelle fois. « Je vais me la gérer Maman, ne t’inquiètes pas pour ça. Je viendrai faire tampon entre vous. De toute façon, il suffit que je la lance sur ma vie amoureuse et elle est partie pour 1H de débat et de liste des fils célibataires de ses amies » Elizabeth avait toujours réponse à tout. Il n’y avait jamais de problème, il n’y avait que des solutions. C’était à la fois une bénédiction et une malédiction. Une bénédiction parce qu’en ne baissant pas les bras, elle vous forçait à ne pas les baisser complètement. Une malédiction car elle se faisait toujours du mal et des fois, il faut savoir accepter la défaite. Tu avais été obligé de le faire avec Alice. En tout cas, même le cerveau embué par l’alcool, tu n’avais aucune envie que ta soeur serve de punching-ball à ta mère. « Tu mérites pas ça. Personne ne mérite de se prendre un monologue de maman. Elle a toujours pas compris que c’était contreproductif. » Dis-tu sans grande conviction. Tu étais à peu près certain que dans dix ou vingt ans, elle serait encore en train de vous disputer sur vos fréquentations et sur l’absence de tout partenaire dans vos vies. Et puis même si vous trouviez quelqu’un, il y avait de très fortes chances que cette personne ne convienne de toute manière pas du tout à votre mère. Donc dans tous les cas vous étiez foutus … Mais ce n’était pas contre ta mère que tu en avais, pas vraiment. C’était plus ton frère que tu avais dans le viseur. « Rien. Tu n’as rien fait Marius. Tommy est un jeune homme perdu qui s’est laissé guider par ses émotions. Il ne voit jamais les conséquences de ses actes, c’est un homme d’actions. Tu sais comment il est. » Et alors ? Qu’est-ce que ça pouvait bien te faire que ton frère soit un homme d’actions ? Est-ce que cela devait pardonner tout le reste ? Non, tu ne pensais pas que c’était le cas. Tu avais toujours été le cérébral de la famille, un rôle que tu avais payé très cher. Un rôle qui t’avait enfermé dans le rôle de l’incompris et du méchant. Ton incapacité à montrer tes sentiments, ce que tu ressentais n’avait vraiment pas aidé en grandissant et aujourd’hui tu payais le prix de tout cela. « Ça ne l’excuse pas, loin de là. Peut-être qu’il sait le mal qu’il m’a fait, peut-être pas mais je ne suis pas certain que de le savoir aurait changé grand chose. Me faire souffrir et voler la vedette l’a toujours beaucoup amusé. » Encore aujourd’hui, même à des milliers de kilomètres, il était celui qui s’était marié, celui qui avait un enfant, celui qui avait réussi partout où tu avais échoué. Tu avais ta carrière, certes, ça il ne l’avait pas mais qu’est-ce que cela changeait au fond ? Tu continuais à boire, incapable de t’arrêter malgré la présence de Beth à tes côtés. Et parce que toi tu étais fatigué, fatigué de te débattre comme un idiot, tu lui demandais si elle n’en avait jamais marre de se battre pour vous sans rien attendre en retour. « Si, parfois je suis fatiguée. Mais ça ne m’empêche pas de continuer car je me bats pour quelque chose de plus fort que la famille et c’est l’amour…on s’aime. A notre façon, certes, mais je sais qu’on s’aime. J’en suis persuadée. Et l’amour est si rare qu’il faut tout donner pour le préserver » Ce sont des yeux ébahis qui vinrent se poser sur Elizabeth. Ton cerveau très embué n’était pas certain d’avoir tout compris mais elle venait de te dire qu’elle faisait tout ça pour l’amour que peut-être vous vous portiez ? Elle était sérieuse ? C’était ça sont secret ? Le fait qu’elle était persuadée que vous vous aimiez et que cela serait suffisant ? Etait-ce de la naïveté ou alors un idéal que vous ne pourriez jamais atteindre ? « Tu es sérieuse ? Vraiment ? » Tu étais éberlué et vraiment surprise de cette réponse. « Tu fais tout ça parce que tu penses qu’au fond on s’aime et que c’est le plus important ? Vraiment Beth, pense à toi avant toute chose, ça te fera du bien. » Tu étais un peu mal placé pour lui dire ça, toi qui étais en train de boire comme un trou mais tu ne voyais pas comment Tommy et toi pourriez un jour vous reparler, encore moins vous réconcilier. Et cela ne se produira jamais car il ne remettra pas les pieds à Brisbane à part peut-être à quelques rares occasions. « Si tu pouvais tout foutre en l’air, tu ferais quoi ? » Demandas-tu à Beth en finissant ton verre et en en prenant un autre.
@Elizabeth Warren |
| | | | (#)Mar 3 Nov - 16:37 | |
| « Tu mérites pas ça. Personne ne mérite de se prendre un monologue de maman. Elle a toujours pas compris que c’était contreproductif. »Il est certain que leur mère n’avait jamais été la plus douce, ni la plus réconfortante mais elle avait su les forger. En tous cas, c’était le cas pour Elizabeth. Sa main de fer, elle la devait en partie à la dureté de sa mère. Certains jours, elle avait de la colère en pensant au manque d'amour qu'ils avaient eu mais la plupart du temps, elle était reconnaissante qu'elle ait fait d'elle une femme forte. « Hey, depuis le temps, on sait la gérer maman. Et puis tu te soucieras de moi quand tu te seras occupé de toi… »Elizabeth savait très bien qu’elle pouvait encaisser les coups. Et d’autant plus si cela permettait à son frère d’avancer. La discussion se dirigea ensuite vers Tommy. « Ça ne l’excuse pas, loin de là. Peut-être qu’il sait le mal qu’il m’a fait, peut-être pas mais je ne suis pas certain que de le savoir aurait changé grand chose. Me faire souffrir et voler la vedette l’a toujours beaucoup amusé. »Le combat de coqs entre son frère aîné et cadet fatiguait parfois Elizabeth. Ils s’étaient toujours beaucoup taquiné, toujours challengé, toujours bagarré…Au final, cette situation n’avait rien de surprenant. Marius demanda à Elizabeth de façon sous-entendue d’où elle puisait sa volonté pour tenir bon dans cette famille. La réponse de sa sœur vint provoquer une stupeur totale sur le visage de son frère. « Tu es sérieuse ? Vraiment ? » « Tu fais tout ça parce que tu penses qu’au fond on s’aime et que c’est le plus important ? Vraiment Beth, pense à toi avant toute chose, ça te fera du bien. »Marius était cynique et amer mais cela n’avait rien d’étonnant compte tenu de la situation. Elizabeth ne comptait pas se laisser atteindre. De toute façon, il en fallait bien plus que cela… « Si tu penses pouvoir me briser ma motivation, tu peux toujours essayer mais ça ne marchera pas. Un de nous de cassé, ça suffit déjà amplement. Oui on s’aime et oui c’est le plus important. La famille ce sont ceux qui restent toujours… »Puis elle rajouta « Et ne t’inquiètes pas pour moi, je vais très bien, je sais m’occuper de moi comme il faut »Elle ricana intérieurement, elle avait une forme terrible pour son âge grâce à tout le sport qu’elle faisait régulièrement, elle mangeait équilibré même si elle ne cuisinait pas, elle avait tout le confort nécessaire chez elle et elle avait un très bon sommeil, même si elle admettait que parfois elle ne dormait pas assez. Mais oui, dans l’ensemble, on ne pouvait pas dire qu’Elizabeth Warren ne savait pas s’occuper d’elle. Mais elle se fourvoyait bien sûr…car si la réalité extérieure était belle, l’interne était beaucoup plus bordélique. Elle avait peu d’amis, aucune vie amoureuse et à part Marius, sa fratrie cherchait à la fuir les trois quart du temps. « Si tu pouvais tout foutre en l’air, tu ferais quoi ? »L’avait-elle envisagé ? Oui, ça serait mentir de dire l’inverse. Mais elle savait très bien que jamais elle ne le ferait. Jamais elle ne pourrait abandonner les gens qui comptaient sur elle, que ce soit sa famille, ses quelques amis et ses employés à la ABC. Et puis ça serait trop facile de s’échapper face à la difficulté. L’herbe n’est pas plus verte ailleurs… « Je ne le ferais pas car ça serait égoïste »Elle était comme ça Elizabeth, tranchée et directe. Elle ne laissait pas la place au doute ou à la lâcheté. « Allez Marius, bats-toi. Ca ne va pas aller mieux du jour au lendemain, c’est certain, mais je te promets qu’à chaque jour qui passe ça sera un petit plus facile. C’est comme un deuil en réalité, tu dois faire le deuil de ta relation avec Alice. Tu mérites mieux qu’elle »Et Tommy aussi mais elle garda cette partie pour elle étant donné les circonstances. Ce n’est pas qu’Elizabeth n’aimait pas Alice, elle n’avait jamais eu aucun souci avant, quand elle n’avait eu qu’un seul de ses frères dans son lit…Deux, c’était un de trop. Elizabeth ne comprenait vraiment pas comment elle avait pu en arriver là. Et elle n’avait pas vraiment envie de le faire, elle préférait la blâmer de la situation entre ses frères. Elle incarnait le bouc émissaire parfait. @Marius Warren |
| | | | (#)Lun 9 Nov - 8:19 | |
| Votre mère ne pouvait pas être définie comme un démon exactement mais pas loin. Elle n’avait jamais cru à l’amour et tolérait l’affection. Elle vous aimait à sa manière et vous aviez dû vous en contenter mais si vous en étiez tous là aujourd’hui, c’était beaucoup à cause d’elle. Quand vous auriez eu besoin d’un câlin, votre mère préférait vous taper sur les doigts avec un ustensile de cuisine en vous disant qu’il était temps de vous reprendre. Et maintenant que vous étiez adultes, sa manière à elle de vous montrer son amour était de s’immiscer dans votre vie privée, persuadée qu’elle savait mieux que personne de quoi vous aviez besoin. Sachant que votre père et elle s’étaient mariés par convenance plus qu’autre chose, c’était vraiment pas sa meilleure idée. Et ses jugements, sans cesse c’était épuisant. « Hey, depuis le temps, on sait la gérer maman. Et puis tu te soucieras de moi quand tu te seras occupé de toi… » Justement, c’était beaucoup, beaucoup plus simple de te soucier des autres plus que de toi-même. Cela te distrayait, te permettait de penser à autre chose plutôt que de ne te focaliser que sur la peine qui t’habitait, que sur les multiples échecs de ton parcours. « Non, on ne sait pas la gérer, on a juste appris à la remettre à sa place mais elle est toujours aussi ingérable. » Car vous aviez beau faire ce que vous vouliez, tu savais que dimanche prochain, quand tu irais manger chez tes parents, il y avait une Marie-Marguerite qui viendra prendre le café, une prétendante de plus sur la liste qui ne semblait jamais se tarir de ta mère. C’est fou comme elle aimait blâmer Alice pour toi mais en même temps comme elle lui était reconnaissante de lui donner son premier petit-enfant. Beth ne commenta pas tes remarques sur Tommy et c’était peut-être mieux ainsi. Ton frère et toi, vous n’étiez jamais arrivés à vous accorder sur rien du tout et plus les années passaient, plus vos relations se dégradaient. Tu ne pus t’empêcher de rebondir sur ce que te dit Elizabeth par contre car si elle s’accrochait à l’espoir que l’amour vous unissait, elle pouvait de suite rendre son tablier. Non, vous n’étiez unique que par des chromosomes mais rien d’autre. Oui, vous aviez un peu d’affection les uns pour les autres mais pas plus ça car tu n’avais pas vu Scarlett depuis des mois et Tommy depuis des années. Tu ne parlais plus au dernier et tu parlais à peine à ta cadette donc de l’amour là-dedans ? Ouais, tu en doutais. « Si tu penses pouvoir me briser ma motivation, tu peux toujours essayer mais ça ne marchera pas. Un de nous de cassé, ça suffit déjà amplement. Oui on s’aime et oui c’est le plus important. La famille ce sont ceux qui restent toujours… » La famille se sont ceux qui restent toujours … Maisquand aviez-vous été là les uns pour les autres ? Oh oui vous aviez joué à la famille parfaite au diplôme de lycée de Tommy, à la fête pour la dernière promotion de Beth, à Noël quand maman vous trainait à l’église mais tout ça ne faisait pas de vous une famille. « Et ne t’inquiètes pas pour moi, je vais très bien, je sais m’occuper de moi comme il faut » Ton regard se posa sur le visage de Beth et effectivement, elle avait l’air d’aller bien. Tu savais qu’elle prenait soin d’elle, elle l’avait toujours fait mais était-ce vraiment suffisant ? Tu ne pus t’empêcher de lui dire : « Je me dois de m’inquiéter, si je le fais pas j’ai peur que personne ne le fasse. » Tu ne cherchais pas à blesser ta soeur mais tu savais qu’elle ne laissait pas grand monde passer les différentes barrières qu’elle savait ériger autour d’elle. Et ce n’était pas parce qu’elle avait l’air d’aller bien que c’était le cas. Un sourire cache souvent bien des vérités. Parce que tu étais curieux et que tu t’étais souvent posé la question, tu demandais à ta soeur ce qu’elle ferait si elle pouvait tout plaquer. « Je ne le ferais pas car ça serait égoïste » Tu poussais un petit grognement de frustration en levant les yeux au ciel. Beth avait toujours été très terre à terre, bien plus que toi qui étais l’artiste de la famille. « Ce n’est pas ce que je t’ai demandé Beth. Je sais que tu le feras pas. Mais imaginons que tu puisses le faire, tu ferais quoi ? » Tu n’étais pas en train d’essayer de la pousser à tout plaquer. Non, tu étais juste intrigué de savoir ce qui se cachait comme rêve non réalisé sous la carriériste et la femme forte qu’était ta soeur. Mais elle n’avait pas non plus perdu le nord et revint à la charge : « Allez Marius, bats-toi. Ca ne va pas aller mieux du jour au lendemain, c’est certain, mais je te promets qu’à chaque jour qui passe ça sera un petit plus facile. C’est comme un deuil en réalité, tu dois faire le deuil de ta relation avec Alice. Tu mérites mieux qu’elle » Combien de fois tu l’avais entendu ça ? Combien de fois t’avait-on répété que tu méritais mieux ? Bien trop de fois. Mais cela ne rendait pas les choses plus faciles, au contraire. Tu ne voyais pas qui pouvait être mieux qu’Alice. Elle avait été une évidence pour toi quand tu n’avais été qu’un homme parmi tant d’autres dans sa vie. Soupirant, tu finis ton verre avant de le reposer vide sur la table. Tu savais que Beth avait raison, il fallait que tu te reprennes, tu ne pouvais pas continuer comme ça sinon même ton job tu allais le perdre. « Je peux te promettre d’essayer, pas beaucoup plus. » Finis-tu par chuchoter. « Je me vois pas retrouver quelqu’un, je ne veux même pas chercher. Réapprendre à vivre avec moi-même sera déjà suffisant. » Dis-tu en passant une main sur ton visage avant de t’avachir sur le canapé. « Même ça je suis pas certain d’y arriver. » Ajoutas-tu légèrement dépité.
@Elizabeth Warren |
| | | | (#)Jeu 19 Nov - 16:26 | |
| « Non, on ne sait pas la gérer, on a juste appris à la remettre à sa place mais elle est toujours aussi ingérable. »C’est sûr que la mère Warren n’était pas la plus facile à gérer mais Marius exagérait un peu, probablement à cause de son état. Elizabeth avait de moins en moins de mal à remettre leur mère à sa place, même si c’était bien entendu fait avec toute la bienséance et politesse possible. Mais Elizabeth ne réagit pas sur ce point. Marius n’était pas en mesure de positiver, il voulait broyer du noir et parfois, il fallait accepter qu’une personne ait besoin de se complaire dans une certaine lamentation. Ce qui comptait, c’était surtout qu’il arrive à aller de l’avant, c’était la seule façon de pouvoir faire revenir du positif plus tard. Lorsqu’Elizabeth évoqua son excellente capacité à prendre soin d’elle, Marius ne put s’empêcher de répondre. Elle décida également de ne pas réagir sur cette phrase qu’il venait de prononcer. Peut-être que le laisser se raccrocher à son rôle de grand-frère lui permettrait de se donner un but. Et puis, il n’avait pas tord dans ce qu’il disait, il était peut-être l’un des seuls à se soucier sincèrement de son bien-être. Mais ce n’était pas à l’ordre du jour et Elizabeth savait gérer son lot de souffrance avant de s’effondrer. Même si en soit, on n’était jamais vraiment à l’abri de la goutte d’eau qui fait déborder le vase…La preuve avec son frère en face d’elle, enfermé dans un désarroi et une souffrance qui semblait sans fin. Lorsque Marius demanda à Elizabeth si elle avait la possibilité de partir, de tout quitter, est-ce qu’elle s’en saisirait, la belle brune n’hésita pas à mettre en avant l’égoïsme d’une telle décision. Marius ne fut pas satisfait de la réponse, il rétorqua d’un ton assez agacé. « Ce n’est pas ce que je t’ai demandé Beth. Je sais que tu le feras pas. Mais imaginons que tu puisses le faire, tu ferais quoi ? »Mais Elizabeth n’était pas du genre à se laisser faire et on ne pouvait pas la pousser à bout ou lui sortir les vers du nez. « Je sais ce que tu m’as demandé et ce n’est pas ce que tu veux entendre comme réponse, mais c’est ma réponse. »Face à l’insistance de son frère, Elizabeth se demandait d’ailleurs ce qu’il cherchait réellement à savoir. Etait-il à la quête d’une approbation pour qu’il effectue des modifications dans sa vie actuelle ? « Si tu veux changer des choses dans ta vie, il n’est pas encore trop tard tu sais »Elle lui tendit la perche pour voir s’il allait s’en saisir. Elizabeth et Marius n’avaient jamais été des adeptes de grands changements mais vu l’état dans lequel il était aujourd’hui, c’était peut-être ce qu’il lui fallait… Elizabeth repartit ensuite à la charge, elle tentait coûte que coûte de remotiver son frère face à l’adversité. « Je peux te promettre d’essayer, pas beaucoup plus. » « Je me vois pas retrouver quelqu’un, je ne veux même pas chercher. Réapprendre à vivre avec moi-même sera déjà suffisant. »Elizabeth regarda tendrement son frère. Elle savait qu’il pouvait s’en sortir, il n’y pas une seule seconde où elle ne croyait pas en lui. « Même ça je suis pas certain d’y arriver. »De toute façon, il n’était pas question de se remettre avec une autre femme dès maintenant. Quant au fait de d’apprendre à revivre seul, ce n’était pas d’actualité non plus. En restant seulement avec lui-même, Marius ne faisait que rester enfermer dans ce cercle vicieux d’un cocktail de plainte, chagrin et amertume. « Tu ne peux pas rester dans un environnement comme celui-là, tu ne reprendras pas le dessus »Elle se leva et commença à ramasser ce qui trainait à droite et à gauche. « Il faut que tu puisses avoir un espace dans lequel retrouver de l’air »Soudain elle eut une idée. C’était comme une révélation qui venait la frapper à l’instant, une évidence qui se révélait à elle. Comment n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? « Lève-toi. On va te prendre des affaires et tu vas passer quelques jours chez moi. Déjà ça te permettra de retrouver une hygiène de vie, que ce soit au niveau du sport ou de la nourriture. Et puis ça te permettra peut-être de comprendre que tu n’es pas seul »Seul, il ne le serait jamais. Pas tant qu’Elizabeth Warren était encore dans le coin. Elle était prête à tout pour son frère… « J’ai oublié de préciser…C’est non négociable »Elle fit un sourire narquois. De toute façon, vu l’état de Marius, il n’aurait certainement pas l’énergie nécessaire pour la combattre. Ou alors elle le gagnerait à plate couture. @Marius Warren |
| | | | (#)Ven 20 Nov - 10:05 | |
| Ton cerveau était embué d’alcool, tu ne suivais pas autant la conversation que tu aimerais le faire. Les silences te font du bien car ils permettent à ta tête de se reposer, de ne pas entendre de son. Tes pensées sont bruyantes, bien assez bruyantes sans que les paroles de Beth ne viennent en rajouter. Tu n’as pas besoin de la regarder pour savoir qu’elle est certainement déçue. Comment en étais-tu arrivé là ? Tu n’en savais rien et c’était sans doute ça le pire. Oui, tu connaissais l’élément déclencheur de ta chute aux enfers mais tu n’avais pas vu cette chute arriver, tu ne t’étais pas senti la vivre non plus. Aujourd’hui tu comprenais mieux comment des gens se retrouvaient en quelques mois à peine dans une situation très précaire. Tu tenais encore le coup parce que tu faisais illusion à l’université mais si tes collègues se rendaient compte de ton état et de l’alcool que tu buvais tous les jours, ne perdrais-tu pas la dernière chose qui te motivait dans la vie ? Cela aurait dû suffire comme alerte, comme raison de se relever mais cela te demandait tellement d’efforts … En serais-tu seulement capable ? Tu en doutais fortement. Ta soeur, égale à elle-même, refusa de répondre à ta question, même après que tu aies insisté. Et tu étais déçu, pas pour toi mais parce que tu comprenais que Beth ne s’était jamais laissée rêver à autre chose. Dommage … « Je sais ce que tu m’as demandé et ce n’est pas ce que tu veux entendre comme réponse, mais c’est ma réponse. Si tu veux changer des choses dans ta vie, il n’est pas encore trop tard tu sais » Tu n’avais aucune envie de changer de vie. Enfin, pas complètement. Tu aurais été très heureux de pouvoir effacer l’existence d’Alice de ta vie mais pour le reste, tu n’étais vraiment pas à plaindre. Tu l’aimais ta vie, tu aimais ton travail, tes amis, enseigner était un métier que tu avais choisi et duquel tu ne voulais pas te détourner. Mais cela ne voulait pas dire que tu n’avais pas pensé un jour à tout plaquer, que tu n’avais pas envisagé ce que tu ferais dans ces cas-là. Tu ne répondis rien à ta soeur, il n’y avait de toute manière rien à répondre. A la place, tu bus une nouvelle gorgée de ton verre, comme si un peu plus d’alcool pouvait effacer le souvenir de cette conversation difficile. Tu savais ce que tu devais faire, en théorie. Mais la théorie et la pratique étaient deux choses totalement différentes, deux choses qui n’avaient rien à voir. Comment pourras-tu reprendre le dessus ? Où es-tu censé chercher la force d’avancer, de dépasser tout ce qui t’était tombé dessus ces dernières années ? Comment arriveras-tu à vivre en sachant qu’ils ont eu une petite fille, elle la femme que tu aimes et lui ton petit frère ? Il faut que tu fasses le deuil d’Alice, tu le sais mais encore une fois, c’est plus facile à dire qu’à faire. Te retrouver, c’est ta première tâche. « Tu ne peux pas rester dans un environnement comme celui-là, tu ne reprendras pas le dessus. Il faut que tu puisses avoir un espace dans lequel retrouver de l’air » Changer d’air … Etait-ce la solution ? Et pour aller où ? Ton appartement avait besoin d’être rangé, nettoyé, réordonné. Cela ne te ressemblait pas de vivre dans de telles conditions mais tu arrivais à peine à prendre soin de toi alors prendre soin de ton logement, c’était encore autre chose. Alors que tu finissais ton verre, tu vis le visage de Beth s’illuminer et avant qu’elle ouvre la bouche, tu savais déjà que ce qui allait en sortir allait moyennement te plaire : « Lève-toi. On va te prendre des affaires et tu vas passer quelques jours chez moi. Déjà ça te permettra de retrouver une hygiène de vie, que ce soit au niveau du sport ou de la nourriture. Et puis ça te permettra peut-être de comprendre que tu n’es pas seul » Tu écarquilles les yeux à ces paroles. Elle est sérieuse ? Elle veut que tu viennes vivre chez elle ? Tu ouvres déjà la bouche pour rétorquer quand tu te rends compte qu’elle t’a parlé de sport. Oui, c‘est ça … Tu n’en as jamais fait, il est hors de question de commencer aujourd’hui. « J’ai oublié de préciser…C’est non négociable » Shit … Bon, rétorquer ne va servir à rien apparemment. Cela ne t’arrange pas, cela te contrarie un peu même mais bon. Peut-être que ça te fera du bien d’avoir ta soeur avec toi ? Enfin, tu ne te fais pas d’illusions, elle doit passer la plupart de son temps au travail. Tu te lèves et tu manques de vaciller alors tu t’appuies sur le dos du canapé pour retrouver ton équilibre. « Je te suis à une condition, pas de sport. » Tu es très sérieux, il est hors de question que tu te mettes à faire du sport, cette pensée suffit à te donner envie de reprendre un nouveau verre. Tu te diriges ensuite vers ta chambre pour rassembler quelques affaires. Beth n’est pas loin, elle supervise et t’aide parce que tu en es certain, tu es en train d’oublier la plupart des choses importantes. Qu’importe finalement, Beth est là, elle sera toujours là, c’est le plus important.
@Elizabeth Warren |
| | | | | | | | Let the sunshine in (Marius Warren n°3) |
|
| |