| victoire & jet + what it's gonna be ? |
| | (#)Sam 22 Aoû 2020 - 0:20 | |
| | ► WHAT IT'S GONNA BE ?
So I listen while I'm told Sit back, don't think Get high, take drink Don't feel, just go The more I listen, the deeper I sink
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Le bowling était plongé dans l’obscurité. Le silence avait remplacé les rires et les cris des badauds qui venaient oublier leur semaine auprès des différentes activités de l’établissement. Il y avait quelque chose de lugubre dans ces allées vides, ces tables de billard sans vie, ces flippers inanimés. Les fenêtres laissaient la lumière froide lunaire éclairer le parquet vernis et se refléter sur les murs. Il n’y faisait donc pas tout à fait noir ; la grande salle baignait plutôt dans les nuances de gris, comme une vision arrachée d’un vieux film. Au bar, Lou se servit un shot de tequila. Elle attendait. “Je veux que tu la retrouves et que tu la traînes au BB8.” avait-elle demandé -ou ordonné- à Jeremiah après qu’il lui ait avoué sa mésaventure avec une cliente. Si au départ la cheffe de la Ruche préférait laisser tomber l’affaire, passer l’éponge, elle réalisa rapidement que si elle laissait tous les idiots s’en tirer sans une grosse frayeur, alors n’importe qui allait manquer de précautions avec ses dealers et donc, les mettre en danger. Lou ne pouvait se permettre de les sortir de prison toutes les semaines parce que certains ne savaient pas se tenir. Cela valait également pour Jet, mais de sa réprimande elle n’avait pas encore décidé. “Tu la tires par les cheveux s’il le faut, je m’en fous.” qu’elle avait ajouté, elle s’en souvenait avec un sourire. Elle espérait presque qu’il le fasse, qu’il choppe la cliente en question par le scalp, qu’il y ait un nez cassé dans l’histoire. L’australienne but son verre cul sec et l’abandonna sur le comptoir. Au même moment, les grandes portes s’ouvrirent non sans fracas sur Jeremiah et Victoire. Show time. “Par ici.” fit-elle en indiquant le bureau du manager du bowling. Ils y seraient tranquilles et à l’abri des regards.
Une fois la rouquine assise de gré ou de force, Lou verrouilla la porte de la petite pièce. Puis elle s’installa sur le bureau, les fesses sur la surface plane, les pieds au-dessus du sol. “Alors, c’est à cause de toi que Jet a balancé quelques milliers de dollars de came.” fit-elle avec un soupir las. L’idée de tout cet argent perdu aussi bêtement l’agaçait tout particulièrement. Du regard, elle détailla la jeune femme. Elles avaient le même âge, mais comme toujours, le visage juvénile de Lou lui donnait dix ans de moins que tous ses pairs trentenaires. Cependant, cette fois, ses traits étaient fermés, ses iris froids. “C’est beaucoup d’argent à foutre aux chiottes, tu sais.” Elle savait, elle n’en doutait pas. Lorsque l’on consomme quotidiennement et que cela représente déjà un budget à part entière, on a forcément une idée de ce qu’un stock de came qui devait être écoulé sur toute une nuit pouvait bien représenter. Et la rouquine semblait en mesure de faire le calcul. “J’ai eu la version de Jet, mais pas la tienne, alors je t’écoute. Dis-moi comment ça se fait qu’un de mes partenaires ait failli être attrapé par les flics.” Nonchalamment, Lou s’alluma une cigarette. D’un signe de tête, elle en proposa une à Jeremiah, puis à leur invitée. “Oh, avant tout, tu préfères Victoire, Vic, ou Juliette ? Je suis perdue dans tous tes petits noms.” ajouta l’australienne, l’air de rien, mais signifiant bien là que la Victoire -ou Juliette- en question s’était bel et bien mise dans de beaux draps -au cas où elle en doutait encore.
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| | | | (#)Lun 24 Aoû 2020 - 20:35 | |
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what it’s gonna be ?
Victoire rentrait chez elle, elle avait fait la fermeture de la pâtisserie exceptionnellement ce soir. Enfin, ce n’était pas vraiment exceptionnel ces temps-ci. Après son accident, elle n’avait pas pu travailler pendant de longues semaines et maintenant qu’elle avait repris, elle essayait de faire autant d’heures supplémentaires possibles, pour mettre du beurre dans les épinards. Il faisait donc nuit quand elle arpenta la rue jusqu’au parking où se trouvait sa nouvelle voiture, l’autre était à la casse. Elle cherchait ses clés dans son sac quand elle entendit un véhicule s’arrêter dans son dos. Elle n’eut pas le temps de se retourner que soudain on lui mit un sac sur la tête et on la tira dans le véhicule avec violence. Elle chuta sur un sol métallique, probablement d’une camionnette. Elle se mit à hurler et à se débattre, mais elle sentait déjà le véhicule redémarrer. On lui ordonna de la fermer et elle sentit des mains la ceinturer et la ligoter pour qu’elle cesse de se débattre. Vic était en plein cauchemar, pendant tout le trajet, elle pleura en suppliant ses ravisseurs de la laisser partir. Elle s’imaginait mille scenarios possibles sur la raison de cet enlèvement, tous plus sordides et horribles les uns que les autres. Le trajet ne dura pas bien longtemps et pourtant il lui sembla durer une éternité, la crise d’angoisse s’était installée presque instantanément. Entre le sac sur sa tête, ses pleurs et l’angoisse qui écrasait sa poitrine, elle respirait difficilement et c’est dans cet état qu’on lui détacha les pieds et qu’on la saisit pour la mettre debout dehors. Une voix lui ordonna d’avancer et une main ferme la maintenait par le bras. Elle aurait du crier, elle était dehors, peut-être que quelqu’un l’entendrait mais elle était à bout de souffle et ce ne fut qu’un râle qui franchit ses lèvres : « A l’aide... ». Elle-même eut du mal à entendre sa propre voix.
C’était trop tard, elle était dans un bâtiment, le bruit de ses pas sur le sol résonnait et la brise extérieure avait disparue. Elle entend la voix d’une femme : “Par ici.”. On la pousse dans une autre direction, elle entend une porte se fermer dans son dos et on l’assoit de force sur une chaise. Le sac qui occultait sa vision est retiré mais elle a encore les mains liées derrière le dos. Vic plisse les yeux pour s’habituer à la luminosité ambiante, elle est terrorisée. Que va-t-il lui arriver maintenant ? Une jeune femme est assise sur un bureau devant elle, elle a l’air agacée mais pas spécialement dangereuse. Ana ne comprend pas ce qu’elle fait là jusqu’à ce qu’elle dise : “Alors, c’est à cause de toi que Jet a balancé quelques milliers de dollars de came.” Jet ? Ana se tourne pour regarder celui qui l’a traînée jusque là. Le dealer. Le fameux, celui qui s’était fait embarquer la police à cause de sa petite crise de parano dans le bar. La policière avait bien dit qu’il n’avait rien sur lui quand il avait été embarqué. Il avait du tout jeter dans les toilettes… Elle tenta de répondre mais ne réussit qu’à bégayer : « Je… je… je... ». “C’est beaucoup d’argent à foutre aux chiottes, tu sais.” *Dans quelle merde t’as été te fourrer encore ? T’es la reine pour t’attirer les pires emmerdes. Un gang ? Tu t’es attiré les foudres d’un putain de gang ?! Bravo ma vieille, tu t’es surpassée sur ce coup* Vic respirait toujours par à coups, sa crise d’angoisse n’allait pas se calmer dans ces conditions. Elle réussit cependant à balbutier : « Je… Je suis désolée… Je… je… Je voulais pas... ».
Mais des excuses ne suffiraient pas à payer la dette que Victoire venait de découvrir qu’elle avait envers le gang. Des milliers de dollars ? Elle n’avait absolument pas les moyens de rembourser de telles sommes et ça ne l’aidait pas à arrêter de paniquer. Elle était à la merci de dangereux criminels et elle ne savait pas quoi faire. “J’ai eu la version de Jet, mais pas la tienne, alors je t’écoute. Dis-moi comment ça se fait qu’un de mes partenaires ait failli être attrapé par les flics.” Ana se sentait tout sauf en sécurité, avec le regard du dealer en question qui pesait sur elle, ses mains attachées dans le dos et le regard glacial de la jeune femme face à elle. Cette dernière s’alluma une cigarette tandis qu’Ana essayait de reprendre le contrôle sur ses émotions. Elle était sobre depuis presque un mois, pas d’alcool, pas de drogues… C’était un exploit pour elle, mais elle sentait que l’univers était en train de la tester, de tester son self-control. Elle ferma les yeux et se concentra sur sa respiration, elle pensa à Ellie, son roc. Mais les paroles suivantes de l’inconnue face à elle la déconcertèrent totalement : “Oh, avant tout, tu préfères Victoire, Vic, ou Juliette ? Je suis perdue dans tous tes petits noms.” Elle savait qui elle était, elle s’était renseignée sur elle et maintenant elle avait des moyens de pression supplémentaires, comme si le simple fait de l’avoir enlevée à sa routine aussi facilement ne suffisait pas à l’effrayer. Victoire finit par répondre : « Je vous en supplie… Tout ça est un malentendu… Je… je ne… je ne voulais pas… J’ai pris peur... ». Elle jette un regard furtif et craintif envers Jet : « Il… il était trop près… menaçant… J’ai paniqué... ». Les larmes continuaient de couler sur ses joues, elle allait passer pour une chialeuse insupportable probablement mais elle n’arrivait pas à se calmer. « Je vous en supplie… Laissez-moi partir… Je ferai ce que vous voulez... »
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| | | | (#)Jeu 27 Aoû 2020 - 20:07 | |
| J’ai pas eu le choix, et c’est à ce moment là que je me dis que je pars loin à cause de ce métier que je fais depuis que je suis en âge de compter et faire des échanges de sachets. J’ai parlé à Lou de la folle qui nous avait fait perdre beaucoup trop d’argent, et elle n’avait pas l’air si contrarié sur le moment. Mais elle m’a rappelé la patronne, et elle m’a demandé de ramener la jeune femme vers elle pour avoir une petite explication. Dans le jargon, ça veut dire que la discussion n’aura rien d’agréable, ni pour elle ni pour moi.
Je n’ai pas réfléchi très longtemps à ce que j’allais pouvoir faire pour la ramener. Elle ne m’aurait pas suivi de son plein gré, et je sais que le but de tout ça et de faire peur à la gamine qui est bien trop fragile et qui n’aurait jamais dû s’approcher de la drogue. Je suis resté à l’observer seulement quelques minutes avant de sortir et de la jeter dans le fourgon que j’ai récupéré au bowling. Il n’y avait personne, aucun témoin et aucune caméra, mais c’est le genre de mission risquée qui me plaît mais qui devient de plus en plus dangereuse pour moi maintenant que je commence à être connu dans le monde de la musique.
Je l’attache, mets la musique un peu plus fort quand elle ne fait que chouiner pour que je la sorte de là. Je vais le faire, quand je serai au bon endroit. Et je la sors du camion quand on arrive au bon endroit. Lou est là et elle nous attend depuis je ne sais combien de temps. Je laisse ses autres sbires asseoir la gamine et je les observe d’un peu plus loin. Je préfère me faire discret cette fois, parce que je sens que ce n’est pas non plus très bon pour moi. Mais elle ne répond à rien la jeune femme. Elle bégaye, elle est terrifiée et ça se comprend. Moi, ce genre de situation m’amuse bien plus que de raison. Je me concentre sur ce que fait Lou, elle est douée en tant que patronne, même si je sens que ces responsabilités finiront par la tuer un jour ou l’autre. C’est plaisant l’adrénaline mélangé au pouvoir, mais ce mélange est aussi destructeur qu’indispensable. “J’ai jamais été menaçant, c’est toi qui es complètement folle.” Ce serait bien qu’elle se rende compte qu’à aucun moment je n’ai cherché à lui faire quoi que ce soit, et qu’elle a failli me faire mettre en prison à cause d’une photo que je lui ai rendu le plus aimablement possible. Je ferai tout pour vendre ma cause auprès de Lou. Elle me connait, elle sait que j’ai joué, mais c’est aussi pour ça qu’elle a fait appel à moi pas vrai ?
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| | | | (#)Lun 31 Aoû 2020 - 22:16 | |
| | ► WHAT IT'S GONNA BE ?
So I listen while I'm told Sit back, don't think Get high, take drink Don't feel, just go The more I listen, the deeper I sink
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Les joues de Victoire n’étaient plus rien d’autre qu’une maquette des chutes du Niagara en chair humaine. Lou l’observait, à la fois navrée par cette cuisante absence de sang froid et écoeurée par ces torrents de larmes qu’elle déversait en un flux continu. Son nez s’était mis à couler, cela en était difficile à regarder. « Je vous en supplie… Tout ça est un malentendu… Je… je ne… je ne voulais pas… J’ai pris peur... » Un accident, un malentendu, la brune pouvait l’entendre, le comprendre, pardonner, et cela avait été sa réaction initiale auprès de Jeremiah. En somme, elle n’avait pas plus envie d’être ici que la jeune femme face à elle à cet instant -ni Jet. Elle était là pour le principe, pour l’exemple -pour l’entraînement aussi, un peu, et pratiquer ses mises en scène de mafieuse en herbe. Si elle souhaitait être prise au sérieux, crainte, elle devait prendre le pli de ce genre d’entrevues. Lou avait déjà menacé et torturé des membres de gangs adverses lorsqu’elle était au Club, et fort souvent dans un état second ; elle exécutait des ordres, elle n’était qu’une sbire. Désormais à la tête de son entreprise clandestine, il était nécessaire qu’elle passe au niveau supérieur. « Il… il était trop près… menaçant… J’ai paniqué... » poursuivait la rouquine, le regard terrifié osant à peine se poser sur un Jeremiah qui rétorqua aussitôt ; “J’ai jamais été menaçant, c’est toi qui es complètement folle.” Bizarrement, Lou doutait que le brun n’y soit pour strictement rien. Cependant, ni l’un ni l’autre ne semblait enclin à lui raconter toute la vérité sur le fameux soir en question. « Je vous en supplie… Laissez-moi partir… Je ferai ce que vous voulez... » Les yeux de l’australienne roulèrent haut dans ses orbites tandis qu’elle lâchait un long soupir. Des supplications, déjà ? Elle ne chercherait pas à se défendre, se battre pour sa peau ? Navrante, vraiment. “Franchement, Juliette... -tu permets que je t’appelle Juliette, hm ?” reprit Lou, usant du véritable nom de Victoire afin de ne pas relâcher la pression que cette simple information appliquait sur ses nerfs déjà si fragiles. “Je te donne l’occasion de me donner ta version de l’histoire et c’est tout ce que tu fais ? Pleurnicher ?” Elle était une honte pour tant de femmes que l’on pouvait entendre des suffragettes se retourner dans leurs tombes. Victoire n’avait aucune dignité et paraissait si friable que la brune se persuadait qu’en haussant juste un peu la voix elle serait capable de lui faire souiller ses dessous. “Il va falloir faire mieux que ça.” fit-elle en posant un pied sur la chaise, à côté des cuisses de Victoire. Appuyée dessus, Lou se penchait vers elle, le regard plongé dans les fontaines qui lui servaient d’yeux. “Jet, qu’est-ce que tu proposes pour qu’elle nous dédomage ? T’as entendu, elle fera tout ce qu’on veut.” Avec un sourire narquois, l’australienne ne manquait pas de mettre l’accent sur ces derniers mots. C’était le moment de s’amuser, laisser la jeune femme croire qu’elle pourrait être torturée toute la nuit, suppliciée par l'eau ou les brûlures de cigarette, ou qu'elle finirait peut-être esclave sexuelle pour la semaine -et soudainement 365 DNI semblait tellement moins romantique. Que son imagination s'emballe, qu'elle craigne le pire -afin que le véritable marché ait des airs de faveur, de miracle divin.
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| | | | (#)Mar 1 Sep 2020 - 13:54 | |
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what it’s gonna be ?
Victoire se demandait ce qu’elle avait bien pu faire dans sa vie pour mériter tout ça, le sort s’acharnait sur elle et il semblait de plus en plus cruel avec le temps. Ses supplications et ses pleurs n’avaient aucun effet sur la jeune femme et le dealer se défendit d’avoir été menaçant. *Il faut dire qu’il t’en faut peu, ma vieille, pour te sentir menacée. T’es une putain de cause perdue* Vic était terrorisée et elle supplia sans même réfléchir aux mots qui traversaient ses lèvres. Je ferai ce que vous voulez… Ce n’était jamais une bonne phrase à prononcer pour débuter une négociation mais la rousse ne se rendait même pas compte que tout ceci n’était qu’un jeu de pouvoir et d’intimidation. Elle craignait pour sa vie et son intégrité physique et tout ce qu’elle voulait c’était partir d’ici et ne plus jamais croiser ces deux individus. “Franchement, Juliette... -tu permets que je t’appelle Juliette, hm ?” Entendre son ancien prénom lui fit serrer les dents, cela faisait deux ans que personne ne l’avait appelée ainsi et les souvenirs attachés à son ancienne identité étaient presque tous affreusement douloureux. Elle sentait bien dans le ton de la jeune femme qu’elle ne la laissera jamais s’en sortir facilement et qu’elle n’attendra pas non plus son autorisation pour continuer de l’appeler Juliette. Alors, elle ne répondit pas et ferma les yeux pour s’imaginer loin d’ici pendant un instant. Mais la voix de la jeune femme la tira bien trop rapidement de son fantasme d’ailleurs. “Je te donne l’occasion de me donner ta version de l’histoire et c’est tout ce que tu fais ? Pleurnicher ?” La Française rouvrit les yeux et posa son regard larmoyant sur la jeune femme, celle-ci avait l’air indignée et en colère de voir Victoire maîtriser si mal ses émotions. L’énerver encore était la dernière chose à faire, il fallait qu’elle trouve un moyen de se calmer rapidement. Mais se retrouver dans une situation pareille pour une jeune femme autant à fleur de peau que Victoire, c’était une épreuve du feu. Si elle avait eu ne serait-ce qu’une once de courage en elle, elle aurait protesté et argumenté qu’il n’y avait rien d’étonnant à ce qu’elle perde son sang-froid alors qu’elle venait d’être kidnappée. “Il va falloir faire mieux que ça.” Et l’inconnue diminua la distance entre elles, se penchant en avant de sorte que leurs visages soient très près. Elle acquiesça avec le visage crispé pour retenir ses larmes. Elle n’avait pas possibilité d’essuyer les larmes déjà présentes sur son visage avec ses mains attachées dans le dos mais elle haussa les épaules et frotta sa joue gauche, puis sa joue droite contre le tissus de son vêtement. Elle inspira et souffla profondément comme lui avait appris Ellie. “Jet, qu’est-ce que tu proposes pour qu’elle nous dédomage ? T’as entendu, elle fera tout ce qu’on veut.” A peine arrivait-elle à regagner un peu de contrôle sur elle-même que les paroles de la jeune femme la faisaient replonger dans la panique. *T’es vraiment trop conne, t’as été leur promettre que tu ferais n’importe quoi alors que t’es à leur merci. C’est probablement les pires sadiques qui existent sur terre et ils vont s’en donner à cœur joie avec ton petit cul* Elle afficha un air horrifié alors qu’elle ne pouvait s’empêcher d’imaginer toutes les issues possibles à cette soirée et aucune n’était plaisante. Elles étaient même toutes plus horribles les unes que les autres. Le regard de Victoire passa du dealer à la jeune femme, ils affichaient tous deux un sourire mauvais, machiavélique. Tout se bousculait dans la tête de la rousse et elle n’arrivait pas à savoir ce qu’ils voulaient entendre, ce qui pourrait la sauver à cet instant précis. Tout ce qui sortit de sa bouche ne fut rien de plus que de nouvelles supplications : « Ne me faîtes pas de mal, par pitié... » Sa voix se brisa malgré ses efforts pour contenir sa panique et elle commença à s’agiter sur le siège. « Je vais vous rembourser, ok ? Je vous dois combien ? ». Payer semblait la solution la plus douce pour se sortir de ce pétrin, le seul problème c’est qu’elle venait à peine de s’endetter pour se racheter une nouvelle voiture suite à son accident et elle avait déjà du mal à payer son loyer. Mais si ils étaient si bien renseignés sur elle, ils savaient peut-être déjà qu’elle était dans l’incapacité de payer. Elle n’avait rien à leur offrir, à moins qu’ils cherchent une pâtissière mais il y avait peu de chances qu’un gang prévoit d’ouvrir une boutique de cupcakes… Tout cela sentait le roussi et Vic n’avait plus qu’un seul instinct, s’en aller en courant. Peut-être que ça pourrait fonctionner ? *Si tu veux te prendre une balle dans le dos c’est probablement la meilleure technique...* Elle commença à s’agiter davantage sur la chaise et risqua un coup d’œil dans son dos pour repérer la sortie, prendre la fuite c’était de la folie, elle ne savait même pas ce qu’il y avait derrière cette porte. Il pouvait autant y avoir des gardes armés, qu’une salle de torture ou encore rien du tout, elle n’avait aucune idée d’où elle se trouvait, si ce n’est qu’elle était sûrement encore dans Brisbane vu le temps de trajet. Elle sentit des mains massives enserrer fermement ses épaules et la plaquer violemment contre la chaise pour qu’elle arrête de bouger, son agitation et ses regards en arrière avaient du alerter les deux gorilles qui se trouvaient derrière elle. Les mains sur elle qui la maintiennent lui rappellent d’autres mains venues du passé et elle se débat de plus belle et supplie à nouveau : « Ne me touchez pas. Ne me touchez pas ! » Elle avait fait du chemin depuis qu’elle était sobre mais elle ne supportait toujours pas la proximité ou le toucher des hommes. Elle s’adresse à celle qui semble être la cheffe de tous, après tout elle a un bureau : « Dîtes-leur de me lâcher… Je ne bougerais plus... » Mais son corps dit autre chose alors qu’elle essaye de se dégager de l’étreinte du gorille qui se resserre de plus en plus et ne fait qu’amplifier sa panique.
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| | | | (#)Mar 15 Sep 2020 - 13:40 | |
| Elle pleurniche la jeune femme. Je l’ai enlevé et je l’ai ramené devant Lou, mais c’est uniquement de sa faute. Elle n’avait qu’à pas faire de scandale pour un rien, je ne comprends toujours pas pourquoi elle s’est mise à hurler dans ce bar. Elle n’avait peut-être jamais eu à faire à un dealeur, et pourtant, j’avais l’impression de faire face à une accro. Je lève les yeux au ciel, j’avais des choses bien mieux à faire que terroriser une conne incapable de gérer un échange correctement. Je l’écoute à peine parler, elle devrait la faire taire, mais ce n’est pas moi qui gère. Je laisse ce genre de pression sur les épaules de Lou, c’est elle la patronne après tout.
Mon sourire s’agrandit, on peut faire un très bon binôme avec la dealeuse pour terroriser la terre entière. Je fais mine de réfléchir quand elle me pose sa question. “T’as pas dit qu’il nous manquait des escort ?” Je ne tourne même pas la tête vers Lou, j’observe la jeune femme assise sur sa chaise. Elle n’a aucune réaction intéressante alors je soupire avant de regarder le plafond. “Elle nous doit combien ?’ Je répète la question qu’elle vient de poser en posant mon regard sur Lou. Je n’ai pas vraiment compté, mais Lou sait avec quoi je suis partie et tout ce que j’ai dû jeter dans ces toilettes avant de passer ma nuit au poste. Elle nous doit des milliers de dollars, elle ne pourra jamais nous rembourser tout d’un coup. Elle n’aurait pas dû jouer à la conne, elle va être à la botte de Lou pour un moment, qu’elle le veuille ou non. “C’est pas si grand que ça Brisbane, on finira par te retrouver.” Je la vois bouger dans tous les sens, elle regarde derrière elle et ne doit même pas se douter que cette porte a été fermé. Personne ne sort, personne ne rentre. Lou en a pour un moment avec la jeune femme et moi je pense être là seulement pour observer et la terroriser. Ce n’est pas difficile, elle n’a pas l’air d’aimer les hommes en général. Ca lui fera juste un nouveau traumatisme. Oups.
Il y a deux types derrière elle, et un qui la maintient contre la chaise. Je grogne, elle ne veut pas arrêter de se plaindre et de chouiner une seconde ? Elle ne sait même pas encore ce qu’elle va devoir faire pour rembourser, elle va peut-être finir par faire un arrêt cardiaque avant de sortir d’ici. “Si tu bouges comme ça ils te lâcheront pas.” C’est logique comme raisonnement non ? Alors je me demande pourquoi elle ne l’a pas fait toute seule dans sa tête toute seule, comme une grande. Elle m’ennuie, mais j’attends que Lou continue son travail. Plus vite elle aura fini, plus vite on pourra partir d’ici.
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| | | | (#)Ven 18 Sep 2020 - 0:19 | |
| | ► WHAT IT'S GONNA BE ?
So I listen while I'm told Sit back, don't think Get high, take drink Don't feel, just go The more I listen, the deeper I sink
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“T’as pas dit qu’il nous manquait des escort ?” Telle fut la suggestion de Jet, focalisé sur l’effet de ses paroles sur leur captive ; celui-ci fut immédiat. Plus de larmes, plus de supplications. Lou finissait par croire que la jeune femme allait finir par s’évanouir sur la chaise bien avant qu’ils n’aient eu le temps de résoudre le coeur du problème, à savoir comment elle allait bel et bien dédomager le gang. “Pas faux, il faut aussi satisfaire les adeptes de rouquines.” La Ruche commençait tout juste dans le domaine et comptait à peine une poignée de filles. Il fallait diversifier l’offre, en proposer pour tous les goûts. “T’auras de quoi faire.” fit-elle à Victoire, comme si cela était une bonne nouvelle. Celle-ci ne semblait pas de cet avis. « Je vais vous rembourser, ok ? Je vous dois combien ? - Elle nous doit combien ?” Lou réprima un rire. Difficile, entre l’une qui se liquéfiait sur place, et l’autre qui ne pourrait être plus blasé qu’en se changeant en statue en pierre. Elle échangea un regard avec Jeremiah. Il savait combien il manquait aux comptes. C’était en partie de sa faute, à lui aussi. “Hm, à 150 balles le gramme, et il y avait quoi, facile cinq cent grammes dans le sac ?” Au bas mot. Oh et puis, le calcul mental ce n’était vraiment pas dans ses capacités. Tout ce qu’elle pouvait dire, c’était que multiplier un nombre à trois chiffres par un autre nombre à trois chiffres donnait forcément le tournis. Elle grimaça, l’air presque désolée pour Victoire. “Sgh… tu vas faire un sacré nombre de passes avant d’éponger une dette pareille. Sans compter les dommages et intérêts. Tu sais, pour le risque qu’a couru Jet.” Cela valait forcément quelques milliers de dollars supplémentaires.
Elle commença à s’agiter, la rouquine, un peu trop. Etait-ce la peur qui mettaient son bon sens en veille ? Ne voyait-elle donc pas que la meilleure stratégie était de ne plus bouger et d’attendre que cela passe ? Même les lézards avaient l’intelligence de faire le mort face au danger. « Dîtes-leur de me lâcher… Je ne bougerais plus... - Si tu bouges comme ça ils te lâcheront pas.” Lou roula des yeux en soupirant. Quel cirque. Sans plus s’amuser de la situation, le visage soudainement fermé et le regard froid, l’australienne se pencha sur sa captive temporaire et l’attrapa par l’épaule. “Juliette, tu te fatigues pour rien.” Serrant fermement son articulation entre ses doigts, elle se fichait éperdument de lui faire mal, tant qu’elle avait toute son attention. “Je vais te donner une petite leçon que tes parents ont visiblement oublié de te rentrer dans le crâne : tes conneries ont des conséquences. Et ces conséquences, il faut les assumer.”
“Voilà ce qu’on va faire…” reprit Lou en se redressant. Elle avait déjà réfléchi à la punition. Elle avait prévu son coup. Son regard passait de Victoire à Jet régulièrement, laissant sûrement deviner qu’ils ne s’en tireraient pas à bon compte, ni l’un, ni l’autre. Car Jeremiah n’était pas en reste dans l’affaire, et la brune avait la ferme intention de lui faire retenir une leçon à lui aussi. Bras croisés, elle fit tomber le couperet ; “Jet ici présent va s’assurer que tu payes ta dette d’une manière ou d’une autre. Tu seras sous sa tutelle jusqu’à nouvel ordre. Tu feras exactement tout ce qu’il te dit. S’il me rapporte le moindre pas de travers de ta part, je révèle tous tes petits secrets à la presse.” Ses yeux se plantèrent sur Jeremiah. Hors de question qu’il proteste. La décision était ferme, définitive, et particulièrement généreuse.
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| | | | (#)Ven 25 Sep 2020 - 18:12 | |
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what it’s gonna be ?
Alors que Victoire tentait de se maîtriser la femme demanda des conseils au dealer qui se trouvait dans l’angle. La Française sentit tout de suite qu’elle en avait encore trop dit, qu’elle ne faisait qu’empirer la situation et la réponse du dealer lui coupe la respiration : “T’as pas dit qu’il nous manquait des escort ?” Ça y est, elle avait la tête qui tournait, elle s’imaginait déjà finissant enchaînée dans une cave comme esclave sexuelle. “Pas faux, il faut aussi satisfaire les adeptes de rouquines.” Elle retourna son attention vers la jeune femme et secoua la tête d’un air paniqué : « Non, non... » *Tout sauf ça*. “T’auras de quoi faire.” Mais Victoire n’a littéralement aucune qualité nécessaire pour exercer cette « activité », elle a peur de la gent masculine, ne supporte pas qu’ils la touchent, panique dès qu’ils se trouvent trop près et elle n’a aucun désir sexuel en plus d’avoir été traumatisée par son vécu. Elle serait la pire escort au monde et finirait par se retrouver dans ce bureau à nouveau pour rendre des comptes. Non, il fallait qu’elle trouve une autre solution, qu’elle les rembourse, qu’elle serve de mule, peu importe. Toute à sa panique, elle proposa donc de de payer et demanda combien elle devait. Sa question se répéta tel un écho entre les lèvres du dealer. “Hm, à 150 balles le gramme, et il y avait quoi, facile cinq cent grammes dans le sac ?” Victoire reçut cette réponse comme un coup de poing en plein visage, elle n’avait pas besoin qu’on fasse le calcul pour elle, c’est une habitude de pâtissière de calculer les dosages de tête. Mais habituellement, elle calcule des grammes de farine, pas le coût de 500 grammes de drogue. Le chiffre qui s’affiche dans son esprit lui paraît totalement disproportionné et irréaliste. 75 000 dollars ! 75 000 dollars putain ! Elle devint blanche comme un linge quand elle comprit qu’elle ne pourrait jamais rembourser cette somme, pas sans y laisser des plumes. “Sgh… tu vas faire un sacré nombre de passes avant d’éponger une dette pareille. Sans compter les dommages et intérêts. Tu sais, pour le risque qu’a couru Jet.” Victoire se mit à paniquer, elle ne voyait pas quoi faire d’autre à vrai dire, la jeune femme inconnue continuait à parler de la prostituer et puis elle alourdissait encore un peu sa dette. Elle voulait fuir de là, elle se mit alors à s’agiter en suppliant : « Non, non, pas ça. Autre chose mais pas ça. ». Mais son agitation avait alerté les deux costauds postés dans son dos qui s’avancèrent pour faire en sorte qu’elle tienne en place, ce qui ne fit que paniquer davantage la rousse. “Si tu bouges comme ça ils te lâcheront pas.” Il avait raison mais ce n’est ce qui immobilisa Victoire, ce fut la douleur aiguë qu’elle ressentit alors que la cheffe la saisit au niveau de l’épaule en la fixant d’un regard terrifiant. “Juliette, tu te fatigues pour rien.” La douleur se fit plus forte encore alors que la jeune femme enfonça plus profondément son doigt dans l’articulation et Vic poussa un gémissement de douleur. “Je vais te donner une petite leçon que tes parents ont visiblement oublié de te rentrer dans le crâne : tes conneries ont des conséquences. Et ces conséquences, il faut les assumer.” La douleur, la panique, Victoire n’arrivait plus à réfléchir, pourtant il le fallait, elle devait trouver une solution et maintenant, avant qu’elle se retrouve coincée dans une situation inextricable.
La jeune femme la lâcha et se redressa, toujours assise sur le bureau. Vic resta immobile contrôlant sa panique autant qu’elle le pouvait. “Voilà ce qu’on va faire…” Son regard passait de la française au dealer, laissant planer le suspense, faisant monter de plus en plus la boule d’angoisse dans la gorge de la rousse. “Jet ici présent va s’assurer que tu payes ta dette d’une manière ou d’une autre. Tu seras sous sa tutelle jusqu’à nouvel ordre. Tu feras exactement tout ce qu’il te dit. S’il me rapporte le moindre pas de travers de ta part, je révèle tous tes petits secrets à la presse.” Victoire jeta un regard plein d’appréhension au fameux dealer, elle n’avait aucune envie d’avoir affaire à lui, elle aurait préféré continuer à « traiter » avec une femme, mais celle-ci est probablement trop occupée pour se charger de son cas. A l’idée de se trouver à la merci d’un criminel tel que lui, elle trouva tout à coup tout un tas de solutions comme si son cerveau était brusquement oxygéné à nouveau. Elle s’adressa à la jeune femme : « Je sais… je vais vendre ma voiture déjà... ». Si elle se débrouillait bien ça pouvait lui rapporter 30 000 dollars, ça n’était même pas la moitié de sa date mais c’était quelque chose déjà. Elle se trouvera un vélo pour éviter les transports en commun et le prêt à la banque, elle aura le temps de s’en soucier plus tard, l’urgence maintenant c’était de ne pas se retrouver à devoir se prostituer pour rembourser cet argent. Penser à un vélo lui donne subitement une idée, une idée de génie ou peut-être pas… Une idée qui lui venait d’une nouveauté à la pâtisserie, un nouveau service que les propriétaires venaient de mettre en place. La livraison de pâtisseries à domicile par un coursier à vélo. Et si… ? « Je pourrais cacher de la drogue dans des gâteaux… Je veux dire… Ça vous aiderait, non ? Les clients n’ont qu’à commander un gâteau à la pâtisserie, je le « prépare » et il est livré par un coursier... » Elle a lâché ça comme une bombe, à vrai dire elle n’en sait rien si cela va les intéresser mais elle s’imagine que certains clients aimeraient être livrés à domicile en toute discrétion, c’était peut-être une idée de génie ou peut-être pas. Mais c’était la seule qu’elle avait, la seule solution envisageable pour s’éviter de finir entre les griffes d’un proxénète. Quant aux conséquences de se retrouver mêlée à du trafic de drogue, elle y penserait plus tard, une fois qu’elle aurait sauvé sa peau et sa vertu.
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| | | | (#)Lun 2 Nov 2020 - 16:34 | |
| Elle est ennuyante cette gamine. Elle a l’air d’avoir dix ans et de ne rien connaître à la vie. Rien à part l’addiction à la drogue apparemment. Je reste auprès de Lou, je me demande encore pourquoi elle a voulu que je sois là, elle aurait très bien pu se débrouiller seule. J’aurais dû sentir le traquenard venir de loin. “Pas faux, il faut aussi satisfaire les adeptes de rouquines.” « Non, non... » Comme c’était prévisible qu’elle se mette à couiner en entendant parler d’escort. Je lève les yeux au ciel, elle m’épuise. Qui est ce qui voudrait bien payer pour un truc pareil ? “Une seringue dans chaque bras et tu lui fais faire ce que tu veux.” Mais je sais que ce n’est pas le genre de Lou de faire ça, je ne fais que terrifier un peu plus la rousse qui a l’air au bord de l’évanouissement après toutes ces propositions.
Lou décide de compter et moi je grince des dents. Je déteste perdre de l’argent pour rien, et c’est exactement ce qui s’est passé à cause de la jeune femme qui se tient devant nous. Je soupire, c’est moi qui ai donné les chiffres à la dealeuse, et pourtant, ça me brise encore le coeur d’entendre un tel montant. Ca aurait pu être dans notre poche, et ça a fini dans les toilettes d’un bar. “Sgh… tu vas faire un sacré nombre de passes avant d’éponger une dette pareille. Sans compter les dommages et intérêts. Tu sais, pour le risque qu’a couru Jet.” Là elle m’arrache un léger rire ma patronne. Je hoche la tête, on mérite bien quelques dommages et intérêts. Elle ne sait pas la rousse que je ne risquais pas grand chose au fond, Lou a agrandi son réseau et il se trouve qu’on peut être en sécurité même si on nous glisse derrière des barreaux le temps d’une nuit. “Heureusement pour toi que j’ai pu me débarrasser de tout, sinon t’aurais eu une dette à vie. Là tu peux t’en sortir à arrêter de baiser avec la terre entière d’ici une vingtaine d’année.” Elle ne fera plus ce genre d’erreur la jeune femme, j’en suis certain. « Non, non, pas ça. Autre chose mais pas ça. » Elle continue de m’épuiser et de m’énerver, j’espère que Lou en a bientôt fini avec elle. “Je vais te donner une petite leçon que tes parents ont visiblement oublié de te rentrer dans le crâne : tes conneries ont des conséquences. Et ces conséquences, il faut les assumer.” Je fronce les sourcils, j’ai l’impression que cette phrase sonne pour deux. C’est la seule chose que j’ai écouté de leur petit échange bien trop ennuyeux à mon goût, et je ne dis rien. Je les laisse gérer leurs problèmes jusqu’à ce que Lou m’interpelle.
“Jet ici présent va s’assurer que tu payes ta dette d’une manière ou d’une autre. Tu seras sous sa tutelle jusqu’à nouvel ordre. Tu feras exactement tout ce qu’il te dit. S’il me rapporte le moindre pas de travers de ta part, je révèle tous tes petits secrets à la presse.” Il est là le traquenard, et le regard noir que je renvois à Lou qui va avec. Je ne veux pas traîner un boulet à mon pied et c’est exactement ce que la jeune femme me demande de faire. “Quoi ?” Je suis sûr d’avoir bien entendu mais on ne sait jamais. “J’arriverai jamais à rattraper le retard si je dois m’occuper de ça.” De ce truc qui couine et qui gigote sans cesse. Et, contre toute attente, le cerveau de la rousse se met à fonctionner et elle trouve des idées. Une voiture, c’est déjà ça, mais pas suffisant pour rembourser tout ce qu’elle nous doit.
« Je pourrais cacher de la drogue dans des gâteaux… Je veux dire… Ça vous aiderait, non ? Les clients n’ont qu’à commander un gâteau à la pâtisserie, je le « prépare » et il est livré par un coursier... » Je fronce les sourcils et descend de la table. Ca va me demander du boulot, ça va lui en demander aussi, mais c’est moins pire que devoir la surveiller comme si j’étais babysitter. “Ca me fait chier de l’admettre mais ça peut être une bonne idée.” Ca pourrait sécuriser les gros échanges, et mon regard se pose sur Lou, attendant son verdict final.
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| | | | (#)Sam 7 Nov 2020 - 15:34 | |
| | ► WHAT IT'S GONNA BE ?
So I listen while I'm told Sit back, don't think Get high, take drink Don't feel, just go The more I listen, the deeper I sink
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Le regard planté sur Jeremiah, Lou le sentit bouillir de l’intérieur en un instant. Il avait compris que la punition de la rouquine était à double tranchant et qu’il se retrouvait embarqué dans les rétributions bien plus qu’il n’aurait pu l’imaginer. En mettant Victoire sous son autorité, la jeune femme savait qu’elle risquait de le contrarier et d’être la cible de la rancune de celui qui était également un très bon ami. Mais ce facteur ne pouvait pas être pris en compte dans sa décision et sa gestion du problème ; elle devait mettre leur amitié de côté pour être crédible dans l’aspect business de leur relation. “Quoi ? J’arriverai jamais à rattraper le retard si je dois m’occuper de ça.” s’était indigné le brun en pointant Victoire, et oui, elle serait un véritable boulet à son pied pour les prochains mois. C’était le but. “C’est votre problème, répondit Lou durement. Si elle s’est sentie menacée c’est aussi de ta faute, tu dois prendre ta part de responsabilité, point c’est tout.” Ce n’était pas discutable, pas négociable. Cela faisait partie du travail de mettre les nouveaux clients en confiance et ainsi de les fidéliser. Personne ne demandait à Jet se s’armer de son plus beau sourire commercial à chaque transaction, mais la Ruche ne pouvait se permettre d’avoir la réputation d’envoyer des dealers qui faisaient peur aux femmes. Il était fautif à sa manière, et sa punition n’était finalement que peu de choses en comparaison avec celle de Victoire qui continuait à se décomposer sur place. L’ancienne mannequin en quête d’une vie sans histoire se voyait prise au piège d’un gang ; la normalité allait à la poubelle pour un certain temps. « Je sais… je vais vendre ma voiture déjà... » Lou leva les yeux au ciel pour elle ne savait plus la combientième de fois de sa soirée. A ce niveau-là, c’était un don que la rouquine avait, celui de la dépiter. “Je m’en fous, sweetie.” lâcha-t-elle. Par quels moyens trouverait-elle l’argent pour payer sa dette ne l’intéressait pas le moins du monde tant que le cash arrivait dans les caisses. Victoire pouvait vendre un rein, devenir mère porteuse, mule, ou assistante de magicien à temps partiel que Lou n’en aurait toujours strictement rien à faire. Puis la rouquine parut prise d’une illumination ; « Je pourrais cacher de la drogue dans des gâteaux… Je veux dire… Ça vous aiderait, non ? Les clients n’ont qu’à commander un gâteau à la pâtisserie, je le « prépare » et il est livré par un coursier... » Cette fois, la cheffe de la Ruche plissa les yeux avec intérêt. Est-ce qu’il y avait finalement un cerveau en état de marche dans cette fontaine à larmes sur pattes ? Incroyable mais vrai. “Ca me fait chier de l’admettre mais ça peut être une bonne idée.” approuva Jet. Et puisqu’il était partant, Lou n’avait pas besoin de plus. “Vendu alors.” fit-elle en tapant dans ses mains. Elle se tourna vers le dealer qui avait malgré tout la charge de leur belle endettée. “Tu coordonnes ça, et vous vous partagez les dix pour cent sur ses courses.” A coups de cinq pour cent, Victoire n’était pas prête d’être débarrassée de ses créanciers. Il lui faudrait sûrement bien des mois pour se sortir de ce bourbier, et à dire vrai, si son idée fonctionnait, il était à peu près certain que Lou ne la lâcherai jamais. Celle-ci se pencha vers la jeune femme et lui pinça la joue comme une enfant. “Bienvenue dans la Ruche, Juliette.” conclut-elle. Car elle venait de signer le pire contrat qui soit bien malgré elle, et ses ennuis se faisaient sûrement que commencer. "Garde ta voiture, t'en auras besoin." Puis Lou se redressa et signa à Jet de renvoyer leur invitée chez elle -ou qu'importe où il l'avait trouvée. Ils allaient avoir besoin d'une serpillère pour éponger le sol du bureau de ces litres de larmes que la jeune femme avait versés. Sans plus s'attarder, la brune les quitta ; la suite n'était plus son problème mais celui de Jeremiah.
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| | | | | | | | victoire & jet + what it's gonna be ? |
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