Après la conférence sur l'écologie et l'engagement pour le bien être des animaux à l'université de Brisbane, j'ai décidé que ma vie ne se résumerait plus à seulement mon fils, mon travail et mes rendez-vous médicaux. J'ai besoin de retrouver le terrain, de me plonger corps et âme dans la protection de l'environnement et des animaux. Je veux à nouveau ressentir ce bonheur, cette sensation qui me fait vibrer lorsque je fais, ne serait-ce qu'une petite contribution à la survie des différentes espèces animalières, qu'elles soient terrestre ou marine.

Alors aujourd'hui j'ai décidé de laisser Elliot à sa mère et j'ai pris mon après midi non pas pour pouvoir aller à ce rendez-vous mensuel avec mon neurologue, mais pour aller sur le terrain. Avec trois collègues des Sea Shepherd, j'ai décidé de prêter main forte à une autre association qui se bat pour la fermeture des abattoirs. Ça, c'est leur but ultime. Mais pour y arriver, ils ont bien comprit qu'il ne faut pas forcément y aller de front pour avoir de bons résultats.

C'est donc avec eux que je me trouve actuellement. Posté au milieu d'une place au centre ville de Brisbane, ordinateur sur les bras qui passe et repasse inlassablement le film Earthlings, debout à côté de plusieurs pancartes qui expliquent ce qu'on voit sur les images et comment aider à éviter l'horreur qu'on y voit. Aucun de nous ne parle, chacun reste immobile et silencieux, le regard baissé et le visage impassible avec son ordinateur qui diffuse des images des horreurs tournées en caméra cachée dans les abattoir, les élevages, les laboratoires, les cirques ou les autres lieux où la souffrance animale est bel et bien présente.

Penché au-dessus de ma machine à écrire, je maudis le monde entier et cherche toutes les excuses du monde quant au fait que je sois incapable d’aligner plus de deux phrases. Un énième soupire et je tente de me concentrer à nouveau pour écrire quelque chose de potable. Le syndrome de la page blanche devient un peu trop fréquent pour moi ces derniers temps. Rien ne me vient ou lorsque c’est le cas, je dois courir à l’hôpital pour ma sœur ou surveiller que Yele ne fasse pas une connerie qui pourrait lui coûter plus cher que sa carrière. Trop souvent, je perds le fil de ma pensée, ne réussit pas à transposer ce que je ressens. C’est agaçant et bien pire que cela, c’est tout ce qu’il faut pour en devenir frustrant. Louper l’inspiration qui relançait parfaitement la phrase à peine entamée sur le papier blanc. Une feuille que j’arrache et jette en boule dans un coin de l’appartement qui n’a pas été rangé et nettoyer depuis bien trop longtemps. Nouveau canevas blanc que j’attrape dans pile et que j’enfile entre les rouleaux pour reprendre en rythme. Mais rien ne me vient. L’inspiration a foutu le camp alors que je ne cessais de râler pour un rien et elle ne reviendra pas avant un moment, j’en suis certains.

Fait chier, fait chier, fait chier.

Décider à ne pas tout démonter dans l’appartement, je pars prendre l’air. L’idée de base est d’aller boire un café quelque part, n’importe où. Sortir, observer le monde qui évolue autour de moi, chercher l’inspiration ailleurs. Mais le bruit des klaxons devient irritant, les gens qui ne regardent pas où ils marchent me tape sur le système et la gamine qui ne cesse de hurler dans sa poussette me donne des envies de meurtre. C’est en arrivant sur une place que je tombe sur une sorte de manifestation silencieuse ? Une connerie du genre ?! Quelques mecs installés en rond, des ordinateurs portables à la main qui font défiler un film horrible devant lequel les gamins restent scotcher et les parents outrés. Défendeur de la cause animale, mon cul. Juste là pour mal traité ces pauvres gosses et leur offrir une thérapie pour les dix prochaines années. J’observe de loin alors qu’ils ne disent rien. Bande de cons qui restent planter là sans rien revendiquer. Abrutis. Excéder, je viens écraser ma cigarette devant l’un d’entre eux avant de venir appuyer sur le bouton pour éteindre son ordinateur et fermer le clapet. « Là. Tu peux rentrer chez toi maintenant, bouffon. »

On est là, tranquillement, debout en rond sur une place publique. On ne fait rien d'autre que de montrer des films qui montrent d'horreurs que tout le monde préfère ignorer. Est-ce si grave que ça ? En aucun cas nous n'obligeons quique ce soit de rester à regarder les images. Ceux qui s'immobilisent et observe le film sont des curieux. Et ceux qui restent là l'ont décidé de leur plein grès. Mais alors pourquoi y a-t-il des sales connards qui décident de tout gâcher ? Tout simplement parce qu'ils ont trop de rage en eux. Ou peut-être on-t-ils trop mauvaise conscience ? Sans doute font-ils partis de ces gens qui n'ont aucune envie qu'on leur serve la vérité sur un plateau doré.

C'est exactement ce que je me dis lorsque cet inconnu crache la fumé de sa cigarette sur moi, qu'il jette ensuite le mégot au sol et qu'il appuie sur le bouton pour éteindre mon écran. Du coin de l'oeil je vois qu'Elise est prête à en découdre avec l'homme, mais je suis plus rapide. Refermant l'ordinateur, je le bloque contre moi et relève mon regard sur le jeune homme  « Pourquoi est-ce que vous faites ça ?» demandais-je, calmement  «Si vous avez éteint l'ordinateur, je suppose fortement que vous décidez de fermer les yeux face à l'horreur qu'on trouve dans les laboratoires, les cirques, les abattoirs et les autres élevages, » je souris doucement, haussant les épaules  «C'est tout à votre honneur » assurais-je, gardant l'ordinateur contre mon flanc  «Mais du coup expliquez moi pourquoi vous avez fait ça. Je serais sincèrement intéressé de connaître votre point de vu car celui-ci m'échappe un peu » j'incline légèrement la tête sur le côté  « Je vous écoute» et même si t'as l'air d'un sacré connard, j'accepte d'ouvrir le dialogue et d'écouter ce que tu as a dire sur la question.

 «Et d'ailleurs » je me baisse et ramasse le mégot qu'il vient de balancer par terre et le lui tend  « Vous avez perdu quelque chose» et mon sourire devient un peu plus faux et un peu plus ironique. Je sens que la suite, elle, va être bien fun.

@Wyatt Parker

Je supporte pas ce genre de manifestation qui cherche à te mettre au pied du mur. Ils se veulent si moralisateurs alors qu’ils sont loin d’être des exemples de vie. Ils ont le temps eux, de se préoccuper de ce genre de merde. Ils ne leur arrivent jamais rien de grave à ces gens pour avoir le temps de venir piquer le quotidien des autres avec des grands discours. Tout le monde les observe, tout le monde à son opinion, mais personne n’ose prendre la parole. On les laisse faire les guignols à cracher sur un système quand ils en représentent un autre pas si blanc que cela.

C’est avec un malin plaisir que je viens éteindre l’ordinateur portable de celui qui semble être le leader du groupe. Il est une forte tête, je le vois dans son regard. C’est parfait. Sourire aux lèvres, je viens éteindre son ordinateur et sans perdre de temps, il enclenche son discours moralisateur. « Si vous avez éteint l'ordinateur, je suppose fortement que vous décidez de fermer les yeux face à l'horreur qu'on trouve dans les laboratoires, les cirques, les abattoirs et les autres élevages, » Bouffe le ton sourire mon grand, me cherche pas trop. « C’était vraiment juste pour te faire chier, ça me fait jouir. » À mon tour de lui offrir toute mon arrogance. « C'est tout à votre honneur. » Amen. « Mais du coup expliquez-moi pourquoi vous avez fait ça. Je serais sincèrement intéressé de connaître votre point de vu car celui-ci m'échappe un peu. » Un rire sarcastique m’échappe alors que le monde commence à se rassembler autour de nous. Voilà ce qu’aime le peuple d’aujourd’hui, les confrontations, les mots échanger avec dureté. Il se croit au-dessus du monde le gars avec son discours pré construit sur les abattoirs. « Visiblement toi ça te dérange pas trop de supporter le travail des gamins en Chine, hein. » Il croit qu’il vient d’où son putain d’ordinateur. « Viens pas nous faire ta morale à deux balles. Y a des gamins ici, t’as pas besoin de les traumatiser pour te sentir puissant mate. »

On aurait pu s’arrêter là. Mais il est têtu le bouffon. « Et d'ailleurs, vous avez perdu quelque chose. » Et voilà qu’il me jette mon mégot à la figure, grave erreur. Je lui attrape le poignet et serre immédiatement sur ma prise. « Ça par contre, t’aurais pas dû. » Et son ordinateur, il se le prend en pleine tronche cette fois.

Cet homme qui se trouve devant moi n'est rien d'autre qu'un connard. En enfoiré de première. Un salaud dont les parents auraient dû utiliser un préservatif et la pillule avec plus de sérieux . Le genre d'individu qui est chiant, mais en tout état de conscience et par pur plaisir. Un homme avec qui le discours est impossible. Sa réflexion est nulle, son argumentation inexistante ou très bancale. Bref, le genre de gars qui est clairement mal à l'aise avec ce que nous montrons et qui en devient violent.

Il me le dit d'ailleur très clairement qu'il ne fait ça que pour me faire chier car ça le fait jouir. Des paroles de beauf, un cas social sans éducation. Je ne réagis toutefois pas, restant parfaitement calme et essayant de simplement ouvrir le dialogue. Mais rien à faire. Le sale con se braque, aboie qu'il y a des enfants ici et que ceux-ci n'ont pas besoin d'être traumatisé par ce genre d'image. J'avoue que j'avais bien envie dire quelque chose, mais il se détourne bien trop rapidement et tout ce que je vois c'est le mégot qu'il jette à mes pieds. Connard. Je me baisse pour le ramasser et j'avoue que je le provoque un peu en le lui tendant à nouveau, lui disant qu'il a oublié quelque chose avant de le lui jeter dessus. Je n'aurais pas du faire ça.

La suite est bien trop rapide. D'une main il attrape mon poignet, le tord douloureusement ce qui me fait déjà plier, de l'autre il empoigne l'ordinateur et l'envoie avec violence contre ma tempe, m'éclatant l'arcade sourcilière. Sonner et dans un grognement de douleur, mes jambes flanches et je me retrouve un peu trop facilement et rapidement à genou devant l'inconnu qui n'a toujours pas lâcher mon bras.

Du coin de l'oeil je vois mes collègues qui, après avoir observer la scène et s'être figé, se mettent brusquement en mouvement. Mais, alors qu'ils commencent à s'avancer, l'enfoiré accentue la pression sur mon poignet  «Aah putain » m'exclamais-je  « Stop ! Non, ne vous approchez pas» suppliais-je les autres activistes, espérant sincèrement que l'homme se calmera s'il voit que personne ne riposte.

Je prends une profonde inspiration, ferme un instant les yeux puis essuie le sang qui coule sur mon visage de ma main droite, reposant mon regard sur l'enfoiré  « Vas-y» soufflais-je, une lueur de défis dans le regard  «Allez, pousse encore un peu, tourne vers la gauche et c'est bon, tu me déboîte le poignet ou du me le casse, au choix » je déglutis un peu sans le lâcher du regard  «Je ne vais abandonné mon combat parce qu'un connard de ton genre ne voit pas en quoi mes idéaux sont important pour moi. Vas-y, fait preuve de violence, brise moi les os, tabasses moi, montre de quoi t'es capable. » je sais que tous les autres membres des associations sont entrain de filmer avec leur portable, je sais que nous auront les preuves nécessaire pour l'attaquer en justice.  «T'es plus fort que moi, t'es en position de supériorité. Tu peux me terrasser facilement » je cligne des yeux et crache, au sol, le sang qui m'a coulé dans la bouche  «Mais ça ne changera rien à notre combat. Je ne bougerais pas car je suis dans mon droit le plus total» Et je conclue mes paroles en prenant une profonde inspiration, me préparant psychologiquement à souffrir ma race.

Le coup part sans prévenir. Habitué de ce genre d’altercation, je sais exactement comment m’y prendre pour créer l’effet de surprise. Un coup dans le bras, son ordinateur que je lui envoie au visage et l’immobiliser en serrant son bras. Rien de plus simple. Assez pour lui exploser un peu le visage. Assez pour lui faire fermer sa gueule et ameuter sa bande d’idiots. « Stop ! Non, ne vous approchez pas. » « Tu veux régler ça comme un bonhomme ?! » Bien entendu, que je me moque et que j’attends. J’attends le moment où il va rebeller, le moment où il va chercher à frapper à son tour. « Vas-y. Allez, pousse encore un peu, tourne vers la gauche et c'est bon, tu me déboîtes le poignet ou du me le casse, au choix. » C’est si tentant. Il ne m’apprend rien de nouveau là le gamin. Je sais parfaitement comment m’y prendre pour lui briser le poignet. Il suffit d’une pression juste là, sous mon annulaire. Un petit rien et ça finira par craquer entre mes doigts. « Si tu le demandes. » Je rajoute un brin de pression, mais réalise parfaitement que le public qui nous entoure va jouer contre moi. C’est sa grande gueule qui fera pencher la balance. « Je ne vais abandonner mon combat parce qu'un connard de ton genre ne voit pas en quoi mes idéaux sont importants pour moi. Vas-y, fait preuve de violence, brise-moi les os, tabasses moi, montre de quoi t'es capable. » C’est si tentant vraiment, je pourrais lui faire fermer sa gueule en trente secondes. « T'es plus fort que moi, t'es en position de supériorité. Tu peux me terrasser facilement. » Oh le con, il est en train de tout gâcher. Je supporte pas les mauviettes qui ne veulent même pas répondre au combat, qui préfère les mots dans une tentative vaine de pacifisme. Dégoûté, je finis par le lâcher. « C’est trop simple si tu me supplies. » Je lui donnerais pas satisfaction, pas aussi facilement, c’est pas ce qui m’excite dans tout ça. « C’est con, t’aurais mieux fait de te la fermer. » Il aurait obtenu ce qu’il cherchait tellement ce petit con. Et je ne m’appellerais pas Wyatt Parker si je ne venais pas foutre une dernière fois le bordel au milieu de tout cela. Sourire aux lèvres, je viens shooter dans les quelques tables installer ci et là. Un deuxième ordinateur cassé, quelques portables qui finissent au sol. Pour le plaisir, parce qu’il m’a cherché avec ses grands discours à la noix. « Aller tchao les nazes. »