Some nights - Birdie

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Message(#)Some nights - Birdie EmptyDim 23 Aoû 2020 - 18:28




Some nights
Ana est couverte de sang, dans la voiture d’un couple d’inconnus. Sur la plage arrière avec Birdie inconsciente allongée sur ses genoux. Elle essaye de faire pression sur sa plaie comme elle peut étant donné qu’elle n’a aucune compétence médicale. La voiture de leurs sauveurs est en train de se remplir de sang. D’autant qu’ils ont transféré l’autre blessé d’un coffre à l’autre. La femme sur le siège passager a appelé pour prévenir l’hôpital que deux blessés par balle arrivaient et son mari dépasse largement les limitations de vitesse. Mais Ana ne peut pas s’empêcher de crier : « Plus vite, putain ! ». Elle est inquiète pour Birdie qui est toujours inconsciente et pour l’autre dans le coffre, elle ne le connaît pas mais même à demi-mort il avait l’air mignon, ce serait con de se priver de l’existence d’un tel beau gosse sur terre.

Ils arrivent à l’hôpital enfin. Les deux blessés sont embarqués en urgence sur des civières et d’autres insistent pour ausculter Ana. Elle n’arrête pas de leur répéter : « Ce n’est pas mon sang, ce n’est pas mon sang, putain, je vais bien ! » Mais en réalité, elle est au bord de la crise de nerfs. Elle est couverte d’un mélange du sang de leur agresseur et de celui de Birdie, elle a peut-être même le sang du beau gosse du coffre sur elle aussi puisqu’elle a aidé à le transporter d’une voiture à l’autre.  Après qu’on l’ait auscultée, elle demande : « Vous avez une douche ? » Elle sent littéralement la mort et elle n’en peut plus. Mais on lui refuse cette douche car elle doit d’abord voir la police. D’ailleurs, les inspecteurs entrent dans la pièce où elle se trouve au même moment. Elle doit raconter toute l’histoire, elle oublie bien sûr la partie où Birdie était saoule au volant et où elle était défoncée. De toutes façons, ils allaient s’en rendre compte bien vite. Ils lui firent des prises de sang, ils récupérèrent le sang dont elle était maculée pour l’enquête, ils prirent des prélèvements sur ses mains, sous ses ongles, sous ses chaussures et même dans sa bouche. Cela prend un temps fou et Ana sent la descente des drogues qu’elle a consommées s’amorcer. Bientôt, elle se sentira déprimée et mal dans sa peau, tout ça après avoir tué quelqu’un… Ça ne pourra pas se passer bien, c’est certain…

La police la laisse finalement aller se doucher tout en lui disant qu’elle serait convoquée pour une audition en bonne et due forme. Ana n’a même pas l’énergie d’être impertinente ou insultante envers les policiers qui sont pourtant une de ses cibles de railleries préférées. Après sa douche, elle se retrouve à faire un scandale pour qu’on la laisse voir Birdie. Cela fait bien deux heures qu’elles sont arrivées à l’hôpital quand Ana entre enfin dans sa chambre d’hôpital, elle ne sait pas ce qu’il s’est passé. Est-ce qu’ils l’ont opérée ? Ou est-ce que c’était plus simple à solutionner ? En tous cas, elle a sûrement eu une transfusion vu la quantité de sang qu’elle a perdu. Ana se laisse tomber sur le fauteuil à côté du lit de Birdie, elle enfouit son visage dans ses mains avec un long soupir. Elle n’a pas dormi depuis quasiment quarante heures, elle sent son moral baisser avec la descente d’ecstasy et de ses consœurs drogues et surtout, elle réalise peu à peu qu’elle a tué quelqu’un et qu’elle risque la prison pour de vrai cette fois. Elle finit par relever la tête vers Birdie : « Putain, meuf… J’suis vraiment maudite, tu crois ? ». Elle n’est plus vraiment d’humeur à rire, elle en a trop vu pendant ces dernières heures. Elle finit par ajouter : « J’ai merdé avec le flingue, mais ça bougeait tellement… Désolée… ça va toi ? »


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Message(#)Some nights - Birdie EmptySam 29 Aoû 2020 - 1:33


L’agitation, la douleur, l’attente (toujours aussi douloureuse, toujours parsemé de ‘‘j’vais crever’’) avant qu’on finisse par la shooter pour qu’elle se taise, qu’elle clôt ses yeux et qu’elle sombre dans le néant le plus total. Birdie n’a rien compris à ce qui s’est passé, elle a juste conscience de la luminosité de la pièce dans laquelle elle est et du pansement au bras accompagné de plusieurs perfusions. Elle grince des dents, elle essaie de se relever, au moins le buste mais la descente est dure. Il lui est arrivé plein de conneries dans sa vie mais celle–là en fut une énorme. Quelques millimètres près et c’était la fin. Un brin dramatique ? Non, pas à en juger ce foutu pansement au bras, ni à la douleur imprenable qui finit par se réveiller en même temps que son cerveau. En plus de se sortir de son anesthésie, Birdie mélange ça avec une sacrée gueule de bois. Autant dire qu’elle a aussi connu plus douce comme manière d’émerger d’une longue soirée.

La blonde teste sa main, dans un réflexe stupide, avant que ses prunelles bleues finissent par surprendre (ou pas) une masse sur le fauteuil, des mèches blondes qui ressortent d’entre les doigts qui cachent le visage mais qui ne camouflent pas ses propos qui sortent de ses lèvres. « Putain, meuf… J’suis vraiment maudite, tu crois ? » Birdie ricane légèrement tout en se portant sur ses mains pour s’appuyer – mauvaise, très mauvaise idée alors qu’elle ôte rapidement sa main droite. Le bras droit, en plus, la poisse. « T’es trop passée sous des échelles avec un chat noir dans les bras en marchant sur un miroir un vendredi 13, c’est clair. » Au moins, sa bouche pâteuse ne l’empêche pas de parler. C’est une bonne chose. Est–ce qu’elle pourrait essayer d’étrangler Ana ? Non ? Dommage.

Même si la gamine parait sérieuse, pour une fois. Le visage grave, le ton qui l’est encore plus et tout ça qui se lève à la vue d’une Cadburry qui grimace une nouvelle fois en finissant par laisser son dos s’affaler sur ses oreillers. « J’ai merdé avec le flingue, mais ça bougeait tellement… Désolée… ça va toi ? » Birdie secoue les épaules avant de passer sa main (gauche) sur son pansement. « Comme quelqu’un qui vient de se faire retaper. Au moins, j’aurai une jolie blessure de guerre donc je pourrai me vanter. » En omettant certains détails, évidemment. Comme le fait qu’elle était (encore) ((un peu)) soûle. Comme le fait qu’elles sont montées dans la bagnole d’un sombre inconnu qui s’est révélé être un psychopathe. Et dans son histoire, ça sera le psychopathe qui aura tiré, pas Ana. Même si la légitime défense a du sens, une balle perdue rend tout de suite l’histoire moins classe et prodigieuse à raconter. « J’aimerai bien essayer de t’étouffer mais je crois qu’on a eu notre lot de cadavres. » Surtout toi, Birdie, n’est–ce pas ? « T’as fait ce que t’as pu. Malgré mes recommandations qui sont parfois pas connes. » Le regard appuyé, comme la foutue adulte qu’elle est face à cette gamine qui n’a pas voulu l’écouter. « Tu leur as dit quoi ? Aux flics ? » Histoire qu’elle sache si elle a menti ou pas. Et s’il faut qu’elle suive le mouvement ou non. Chose qui ne serait pas la première fois.
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Message(#)Some nights - Birdie EmptySam 29 Aoû 2020 - 12:51




Some nights
Ana est abattue, elle sent l’angoisse de la descente d’ecstasy qui commence à la dominer et elle a un mal de tête incroyable accompagné de nausées. Elle a l’habitude, mais normalement, elle compense ces effets par la consommation d’alcool principalement et elle tente de dormir le temps que cela passe. Habituellement, quand elle est en descente, elle ne vient pas de commettre un homicide qui alimente ses angoisses. Birdie ricane et tente de se redresser sur le lit. Echec au vu de la grimace de douleur sur son visage. « T’es trop passée sous des échelles avec un chat noir dans les bras en marchant sur un miroir un vendredi 13, c’est clair. » Elle est drôle Birdie et Ana a envie de rire avec elle mais elle ne pense qu’à deux choses : le sang dont elle a l’impression d’être toujours recouverte et la cellule de prison qui l’attend. Elle se contente de souffler d’un ton fataliste : « Putain de soirée de merde... »

Ana s’excuse, évènement précieux et rare mais s’il y a bien une personne qui mérite ses excuses c’est Birdie. Elle lui a tiré dessus, elle aurait pu la tuer. Et ça aurait été dommage quand même, elle l’aime bien sa miss météo même si elle n’est pas bien sûr que ce soit tout à fait réciproque. Mais ça c’est l’histoire de sa vie et elle ne s’en formalise plus, hormis avec les Williams bien sûr… Elle lui demande donc comment elle va. « Comme quelqu’un qui vient de se faire retaper. Au moins, j’aurai une jolie blessure de guerre donc je pourrai me vanter. » Ana affiche un pâle sourire à cette remarque, elle y tient à sa cicatrice de guerre… Elle lui en a déjà parlé dans la voiture avant de perdre connaissance. « J’suppose que moi j’vais gagner des tatouages de prison pour m’vanter... » C’est même pas une blague, elle a vraiment de finir en taule pour de bon cette fois. Ça donnerait finalement raison à ses frères et sœurs.

« J’aimerai bien essayer de t’étouffer mais je crois qu’on a eu notre lot de cadavres. » Ana ne peut qu’acquiescer en silence. « T’as fait ce que t’as pu. Malgré mes recommandations qui sont parfois pas connes. » « Putain mais j’étais high as fuck. J’ai pas traité l’info... ». En même temps comment il aurait pu en être autrement ? Elle était défoncée et un inconnu les menaçait avec un flingue chargé. Ana ne savait toujours pas qui était ce type, ce qu’il voulait faire d’elle et pourquoi il avait un gars qui agonisait dans son coffre, mais ça ne présageait rien de très catholique. Ana sent le regard appuyé, accusateur de Birdie et elle a l’impression d’être face à Saül avant une de ses célèbres leçons de morale. « Tu leur as dit quoi ? Aux flics ? » « La vérité... ». Elle pousse un long soupir. « J’ai pas parlé de ton état ni du mien, mais y a qu’dans mon cul qu’ils ont rien prélevé… Ils vont savoir... Pour toi et pour moi... » Est-ce que le fait qu’elle ait tué quelqu’un sous l’emprise d’un cocktail de drogues illégales était une circonstance atténuante ou aggravante ? Elle n’en sait foutre rien mais ça ne sentait pas bon pour elle de toutes façons.

Elle a les mains qui tremblent et même si elle essaye de maîtriser les trémolos dans sa voix, habitude prise de ne jamais montrer un signe de faiblesse, l’angoisse se ressent dans ses paroles : « J’veux pas finir en taule putain... ». Elle enfouit à nouveau son visage dans ses mains pour camoufler toute trace d’émotion qui pourrait transparaître sur son visage. Elle réfléchit à voix haute, elle parle plus pour essayer de se rassurer que pour informer Birdie : « Y avait un gars avec une balle dans l’bide dans son coffre. Il nous menaçait putain… Il nous aurait tuées sûrement… Il était dangereux, bordel… C’était de la légitime défense. Oui, oui de la légitime défense... » Mais dans la vie d’Ana rien n’est jamais si simple, elle sent que cette soirée va lui coûter cher et qu’elle devra payer la note toute sa vie durant. Mais peut-être que ce ne sont que l’angoisse et la descente qui parlent.


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Message(#)Some nights - Birdie EmptyDim 27 Sep 2020 - 11:19


Est–ce que Birdie va s’amuser à compter le nombre de ‘putain’ qui va déferler de la bouche de la blonde ? Très certainement. Cela peut l’aider à se concentrer sur autre chose que la douleur, la soirée passée, les évènements enchaînés, la confusion, la douleur. Mais en plus, ça peut l’amuser. Vraiment. Cadburn ne s’amuse d’un rien et de tout, c’est à la fois épatant et effarant. Mais nous voilà à deux joyeux ‘putain’, surtout un prononcé en ignorant totalement de la blonde grimaçante sur son lit qui en est galère totale. « J’suppose que moi j’vais gagner des tatouages de prison pour m’vanter... » Birdie a la tête qui s’affale sur l’oreiller, impassible et presque vexée qu’Ana rétorque en parlant d’elle. Cadburry n’a pas l’air de prendre conscience de l’état de choc de la gamine – ou alors elle fait semblant de ne pas le comprendre. Elle préfère ne pas s’y atteler, passer outre, atténuer la chose, comme si ce n’est qu’une mouche qu’elle a tuée et non un type de chair et de sang – un taré mais un humain quand même. Non, Birdie ne préfère pas y penser parce qu’elle aurait envie de vomir, l’œil qui tourne et la panique l’envahirait au bout sûrement de lui faire un choc dans la boite crânienne. Si c’est possible – c’est forcément possible, pas vrai ? « On pourrait comparer. Je peux même faire un tatouage autour, ça pourrait être fun. » Tentative de désamorçage de bombe comme une autre. Est–ce qu’Ana pourrait arrêter d’être aussi dramatique ? Elle gagne quoi à lui faire part de ses angoisses, de ses peurs, de ses doutes, là ? Birdie n’est pas la personne qui va lui dire que ça ira. Même si ça ira sûrement. Mais Birdie n’est pas non plus stupide. Elle ne dit pas les choses juste parce qu’on veut les entendre. Elle dit celles qu’elle veut dire.

Et pourtant l’instant, elle essaie vainement d’éteindre cette foutue flamme qu’Ana est en train d’allumer et dont elle a peur qu’elle explose à tout moment. « Putain mais j’étais high as fuck. J’ai pas traité l’info... » Et de trois. Birdie a juste ses yeux pour les rouler et ses doigts qui tripotent les draps de son lit. « Mon instinct me dit que t’as pas besoin d’être high pour pas traiter les infos. » Parce qu’Ana est comme elle, au final. Instinctive, impulsive, téméraire. Et elle est en train de faire les mêmes fautes qu’elle. Quelque chose qui fout le frisson à son échine en plus des picotements dans les doigts de pieds. « La vérité... J’ai pas parlé de ton état ni du mien, mais y a qu’dans mon cul qu’ils ont rien prélevé… Ils vont savoir... Pour toi et pour moi... » Elle ne souriait déjà pas, la Cadburn, autant dire que son visage s’est rabougri encore plus. Il n’y pas les tremblements dans la voix d’Ana, ses propos ou même toute l’angoisse qu’elle y met, en plus de se prendre la tête dans les mains, qui suffisent pour que Birdie la prenne en pitié. « J’veux pas finir en taule putain... » Et de quatre – elle non plus ne veut pas finir en taule, bordel. « Y avait un gars avec une balle dans l’bide dans son coffre. Il nous menaçait putain… Il nous aurait tuées sûrement… Il était dangereux, bordel… C’était de la légitime défense. Oui, oui de la légitime défense... » Cinq. Birdie n’a pas le luxe de cette excuse. Il n’y avait pas de légitime défense, encore moins de menace. Rien de tout ça et pourtant– « La ferme, Ana, putain. » Le sixième est pour elle, il est gratuit, il est offert mais non remplaçable. « Y avait bien un gémissement, nan ? Dans la bagnole ? La personne est vivante ? Si elle est vivante, elle appuiera tes propos. Encore mieux, tu seras vu comme une sauveuse et une bienfaitrice de l’humanité. Tu risques peut–être la taule, la vraie, ouais, mais dis–toi que t’en ressortira sûrement avant tes… Trente piges ? A supposer que t’en ai vingt–cinq maintenant. Cinq ans, c’est pas pire que vingt ou trente. » Même si ça bousille une vie quand même. Birdie regarde trop d’émissions d’enquête, elle s’en abreuve de trop près et elle ne devrait pas. Comme elle n’aime pas l’idée que les flics vont avoir vent de son nom encore une fois, d’un peu trop près et que ça la fait torturer les draps un peu plus sous ses ongles déchus. « Bon sinon, t’as pas plus joyeux comme conversation ? Est–ce qu’on a appelé un dépanneur pour mon van ? Dis–moi qu’il est en sécurité parce que sinon, je vais être obligée de te demander de me remplacer dans le lit pour aller le chercher moi-même. » Son pauvre van qui aura connu bien trop péripéties dernièrement.  
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Message(#)Some nights - Birdie EmptyLun 28 Sep 2020 - 19:09




Some nights
Ana a beau sympathiser pour Birdie et sa douleur, qui est d’ailleurs de sa faute, elle ne peut s’empêcher de tourner en boucle sur la même information : elle a tué un homme. Et la deuxième information n’est jamais loin derrière : elle va finir en prison. A l’évocation de ses futurs tatouages de prison, Birdie plaisante sur un éventuel tatouage pour accompagner sa cicatrice. Ana ne se force même pas pour esquisser un sourire, elle hoche simplement la tête. Mais non, elle ne pense pas que ça pourrait être fun, elle n’est plus fun du tout Ana. Elle est en panique, elle a peur et elle est en colère que ça leur soit tombé dessus, elles ont beau ne pas être des anges, elles n’ont pas mérité ce qui leur est arrivé cette nuit. Birdie essaye de l’apaiser à sa manière mais elle lui rappelle quand même qu’elle aurait mieux fait de se débarrasser de l’arme. « Mon instinct me dit que t’as pas besoin d’être high pour pas traiter les infos. » « Va chier… Et s’il avait eu une autre arme, hein ? J’sais pas, j’ai fait comme j’ai pu merde... ». Si elle l’avait écoutée, elle n’aurait peut-être pas tué un homme mais que serait-il advenu d’elles ? Est-ce qu’elles s’en seraient sorties ? Elles auraient fait quoi au juste ? Assommer le gars à coup de poings et le ligoter avec leurs lacets de chaussure ? Ana n’en sait rien si elles auraient pu faire autrement, si ça aurait pu se terminer en happy ending plutôt qu’en bain de sang. Tout ce qu’elle sait c’est qu’elle ne veut pas finir en prison, elle n’y survivra pas, elle n’est pas un animal domesticable, elle n’est pas un chat d’intérieur, elle a besoin de sa liberté plus que tout. Elle essaye de se convaincre que la légitime défense va la sauver mais quand elle cherche le regard de Birdie, elle ne tombe que sur son expression fermée, inquiète. « La ferme, Ana, putain. » Qu’est-ce qu’il lui arrive ? Elle aussi elle flippe ? « Y avait bien un gémissement, nan ? Dans la bagnole ? La personne est vivante ? Si elle est vivante, elle appuiera tes propos. Encore mieux, tu seras vu comme une sauveuse et une bienfaitrice de l’humanité. » Ana ne croit pas qu’on la considérera comme une héroïne et ce n’est pas ce qu’elle cherche. Mais les paroles de Birdie la rassurent un peu. Elle glisse : « J’sais pas… Il était mal en point... » « Tu risques peut–être la taule, la vraie, ouais, mais dis–toi que t’en ressortira sûrement avant tes… Trente piges ? A supposer que t’en ai vingt–cinq maintenant. Cinq ans, c’est pas pire que vingt ou trente. » Est-ce qu’elle essaye vraiment de la faire se sentir mieux en lui disant qu’elle ne ferait probablement pas plus de cinq ans de prison. Cinq ans ! Mais rien que d’imaginer d’y passer six mois cela lui paraît insurmontable. Elle se lève d’un bond et proteste : « Arrête putain ! Cinq ans en taule ! » Elle se met à faire les cent pas dans la chambre tout en tournant en boucle sur le même sujet : « J’peux pas faire cinq ans… J’me suis défendue, bordel ! Je t’ai défendue aussi merde… L’enquête va le montrer… Hein ? Si j’finis en taule, j’vais péter un plomb et j’vais m’faire planter dans un coin parce que j’vais réussir à m’faire détester par tout l’monde, putain… » Elle est lucide Ana, elle sait qu’elle ne réussira pas bien longtemps à jouer la lèche-cul et à fermer sa gueule quand il le faut. Le naturel reviendra bien vite au galop, sauf qu’en prison elle ne pourra pas fuir pour sauver ses fesses. Ana est en train de partir en vrille et Birdie l’interrompt, essayant désespéramment de changer de sujet. « Bon sinon, t’as pas plus joyeux comme conversation ? Est–ce qu’on a appelé un dépanneur pour mon van ? Dis–moi qu’il est en sécurité parce que sinon, je vais être obligée de te demander de me remplacer dans le lit pour aller le chercher moi-même. » Ana la regarde avec un air ahuri, elle croit vraiment qu’elle a pensé à ça ? Elle s’écrit avec colère : « Mais t’es sérieuse avec ton van de merde, là ? T’crois qu’j’ai pensé à la putain de dépanneuse alors que je venais de buter un gars et d’en trouver un à moitié crevé dans le coffre ? Tu crois qu’j’avais que ça à foutre alors que t’étais dans les vapes et qu’j’essayais d’arrêter ta putain d’hémorragie avec les mains ? » Ces mains qui tremblent à présent, pas tant de colère que d’émotion, des larmes s’échappent de ses yeux et elle les essuie aussitôt. Tout cela l’a traumatisée, qu’elle veuille l’avouer ou non, elle a tué quelqu’un, elle a eu peur d’avoir blessé Birdie gravement et qu’elle meure dans ses bras. Ana est habituée à tout prendre à la légère mais là, elle en est incapable, elle est en plein nervous breakdown et que Birdie se soucie de son van de pupute, ça la dépasse. Elle insiste : « On a failli crever, putain. J’suis une putain de meurtrière alors si c’est ton van qui t’inquiète, j’t’en prie. Appelle le dépanneur, mais moi j’me barre de là. » Elle pointe le téléphone fixe sur la table de chevet de la chambre d’hôpital et commence à ramasser son sac bandoulière qu’elle a laissé sur le fauteuil à côté du lit de Birdie. Si elle continue son petit jeu, Ana se barre, elle est au bout du rouleau de toutes façons, elle devrait essayer d’aller dormir un peu avant sa déposition demain. T’essaye de convaincre qui ? T’arrivera jamais à fermer l’œil, tu vas juste tourner en boucle en baignant dans ton angoisse...



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Message(#)Some nights - Birdie EmptySam 7 Nov 2020 - 12:05


« Va chier… Et s’il avait eu une autre arme, hein ? J’sais pas, j’ai fait comme j’ai pu merde... » Ana est choquée. Elle est sonnée, elle a subi un choc et Birdie ne peut que le comprendre. Bien sûr, elle ne pourra pas le lui dire. Tout comme elle ne pourra jamais dire pourquoi. C’est bien toute la situation qui l’agace plus qu’autre chose. Ana a perdu de sa superbe, elle a l’air tremblante, perdue, ailleurs, obnubilée. Elle le sera sûrement jusqu’à la fin de ses jours, prison ou non. Un corps qu’on achève, ça reste à vie. Même si les raisons d’Ana furent bien plus légitimes que celles de Birdie. Le type était un fou, un psychopathe, sûrement un pervers, peut–être un sérial killer. La Cadburn le pense quand elle dit que la blonde a sûrement rendue service à l’humanité, et aux braves officiers de la police. Un salopard de moins dans les rues, c’est toujours cela de pris. « T’as agi par instinct, ok ? T’as fait du mieux que tu pouvais comme tu pouvais. Okay, j’ai reçu une balle perdue mais hey ! J’suis vivante. T’as sauvé l’autre type embarqué. Le seul dommage collatéral, c’est le pauvre cinglé. » Même si Ana ne doit pas s’en vouloir d’avoir tué le type, mais juste d’avoir tué tout court. Ce qui est foutrement humain. Complètement normal. Ce qui est même rassurant pour des femmes comme elles. Cela veut dire qu’elle n’est pas complètement tarée, qu’elle connait le concept des ‘‘remords’’. Birdie aussi mais à force d’étouffer l’affaire dans les oubliettes, elle finit vraiment par s’éclipser de sa tête. « J’sais pas… Il était mal en point... » Sur ce point, elle ne peut que la croire, sachant qu’elle avait dû s’évanouir ou tourner de l’œil à ce moment–là. « Arrête putain ! Cinq ans en taule ! » Ana s’est relevé comme si on lui avait pincé les fesses sous la chaise. « J’peux pas faire cinq ans… J’me suis défendue, bordel ! Je t’ai défendue aussi merde… L’enquête va le montrer… Hein ? Si j’finis en taule, j’vais péter un plomb et j’vais m’faire planter dans un coin parce que j’vais réussir à m’faire détester par tout l’monde, putain… » Cadburry ne peut s’empêcher d’éclater de rire. « Tu risques de finir en taule et la seule chose qui te préoccupe, c’est ta réputation là–bas ? » Birdie a bien compris l’idée ; si les gens ne vous ont pas dans le bon œil, vos jours sont sûrement comptés. Mais quand même, cela ne peut l’empêcher d’en être amusée. « Je serai là pour témoigner en ta faveur. Et puis, ta famille est riche, nan ? J’suis sûre que t’auras un super bon avocat qui te sortira de là en deux deux. Franchement, c’est presque une affaire bénie tellement que c’est simple. Légitime défense, point. Alcool ou drogue, on s’en fout, les faits sont là. » C’est aussi limpide que de l’eau de roche.

« Mais t’es sérieuse avec ton van de merde, là ? T’crois qu’j’ai pensé à la putain de dépanneuse alors que je venais de buter un gars et d’en trouver un à moitié crevé dans le coffre ? Tu crois qu’j’avais que ça à foutre alors que t’étais dans les vapes et qu’j’essayais d’arrêter ta putain d’hémorragie avec les mains ? » Birdie enfonce sa tête dans l’oreiller, les yeux au plafond et en soufflant de façon exagérée face à la réaction d’Ana. « Tu peux pas te calmer un moment ? J’viens de me réveiller d’un mélange de médocs et de gueule de bois, alors si c’est pour t’entendre hurler, t’époumoner et tout ça, tu connais la sortie. » Cadburry est blasée. Elle a la gorge qui pique, la tête qui commence à avoir mal et elle est fatiguée. Il y a toujours sa douleur au bras qui la fait grimacer, mais pas autant qu’Ana qui monte sur ses grands airs. « On a failli crever, putain. J’suis une putain de meurtrière alors si c’est ton van qui t’inquiète, j’t’en prie. Appelle le dépanneur, mais moi j’me barre de là. » La jeune femme passe une main sur son visage. « Bon débarras, va y avoir un peu de tranquillité, comme ça. » Le ton est mauvais et elle a déjà la main sur le combiné. Avant de s’arrêter et de murmurer pour elle–même. « Shit, j’ai pas le numéro. » Elle pourrait encore abuser des contacts de Malachi – c’est lui qui le lui a donné, il faut dire. Hors de question que son van reste au milieu de nulle part, à la merci de tous. Qu’importe le nombre de cadavres.
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