| i've got you brother (Martin #8) |
| | (#)Ven 28 Aoû 2020 - 5:52 | |
| Je dormais vraiment bien, enrouler dans la couette, lover près de mon petit ami. On avait passé la journée à danser et à se dépenser tous les deux, une fois rentrer chez lui et après un bon dîner, on avait rapidement sombré. Jusqu'à ce que le téléphone sonne au beau milieu de la nuit. Mon téléphone. J'ai décroché sans regarder qui pouvait bien m'appeler et il m'a fallu près d'une bonne minute pour reconnaître la voix paniquée de mon meilleur ami à l'autre bout du fil. Entre ses phrases trop rapides et les pleurs d'Eliott en fond, je n'ai pas tout compris le cerveau encore embrumé par le sommeil. Jusqu'à ce que Martin hurle qu'il fallait emmener son fils à l'hôpital, que quelque chose n'allait pas, et que je bondisse du lit la seconde d'après. Le reste, c'est enchaîner bien trop rapidement pour que j'en garde un quelconque souvenir précis. Clément avait été réveillé par mon agitation, je lui balbutier quelques mots, avant de le supplier de me prêter sa voiture, d'enfiler un jean et son tee-shirt à l'envers avant de filer de l'appartement en trombe pour rejoindre Martin et mon filleul.
C'est comme cela qu'on se retrouve dans une salle d'attente des Urgences bondée alors qu'il est plus de deux heures du matin. Martin semble au bout du rouleau et je viens récupérer Eliott dans ses bras pour le soulager un peu. Je me lève pour tenter de bercer le petit garçon qui ne cesse de sangloter son Pilou serré fort contre lui. Son front est brûlant et c'est probablement ce qui m'inquiète plus. "Ca va aller bonhomme, papa et parrain sont là." Mes lèvres se déposent contre sa petite tempe alors que ma main ne cesse de caresser son dos pour l'apaiser. Mon regard ne cesse de retourner se poser sur Martin, lui aussi, il m'inquiète. Je suis terrorisé à l'idée que l'angoisse de cette nuit lui déclenche une crise. "Ca va ?" que je demande malgré tout, alors que l'on attend depuis quelques minutes seulement et que cela me paraît interminable.
@martin murphy
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| | | | (#)Ven 28 Aoû 2020 - 12:47 | |
| Inlassablement, je marche de long en large, traverse le salon puis la cuisine, le couloir, sors sur la terrasse, met la musique, l'éteint, chante, chuchote, sautille et berce, mais rien n'y fait. Elliot est inconsolable et je ne sais pas quoi faire. Ça doit faire plus de deux heures qu'il est dans cet état ! Je pensais naïvement qu'il allait se fatiguer à force de hurler comme ça, mais j'ai l'impression que plus les heures défiles, plus ses pleurs prennent de l'importance. Je me remercie toutefois d'avoir eu la présence d'esprit d'accepter que mon fils passe la nuit ici lorsque mes colocataires ne sont pas là. Heureusement, car sinon je serais déjà mort, assassiné par Ariel.
Je m’assois, observe Elliot, l'interroge du regard et pousse un soupire lorsqu'il se calme enfin...pour ne recommencé que de plus belle ! S'en est trop. Me relevant tout en le gardant bien contre moi, j'attrape mon portable et je décide d'appeler la première personne qui me vient à l'esprit : Loan. Je ne suis pas sûr que mon meilleur ami puisse m'aider avec Elliot mais sa présence me rassurera déjà je pense. Au téléphone, je tente d'être le plus calme possible mais Loan ne comprend rien et c'est la panique qui finit par l'emporter alors que je hurle littéralement que je dois emmené mon fils à l'hôpital et que j'ai besoin de lui.
*** Arrivés aux urgences et après nous avoir enregistré, je m'installe sur un des sièges pas confortable pour un sous et continue d'essayer de calmer Elliot, en vain. J'allais tout de même protester lorsque Loan me prend le bébé des bras, mais abdique rapidement et le laisse s'éloigner un peu en essayant de le bercer. Poussant un soupire de soulagement, je me prend la tête dans les mains et prend plusieurs profondes inspirations avant de relever le regard sur Loan qui revient en me demandant si ça va. J'allais répondre par l'affirmative, mais fini par pincer les lèvres et secouer la tête «Je sais pas quoi faire » soufflais-je «Je sais pas ce qui se passe et je ...je suis tellement nul putain » posant ma main devant ma bouche, je regarde mon fils puis dévie le regard et déglutis.
« Mais faites taire ce gosse putain !» que j'entends un homme gueuler « Mais oui ! Prenez les choses en main ou dégagez d'ici» surenchérit une femme. Je ferme les yeux et me pince l'arrête du nez, me sentant encore plus minable qu'en arrivant «y a des gens, ils devraient pas devenir parents » reprend une autre femme s'adressant à son mari, le regard mauvais fixé sur moi. «Donnez moi la solution alors si vous savez si bien calmez les enfants » m'exclamais-je subitement en me redressant «Allez-y, tentez votre chance je vous empris ! » et je sens que je m'emporte alors que l'inconnue écarquille les yeux «Je ….hum... » qu'elle bégaye, prise de cours «Voilà, quand on a de solution ON FERME SA PUTAIN DE GUEULE ! » mes derniers mots résonnent bien trop fortement dans la salle d'attente et je ne me rends compte que maintenant que je me suis lever. «je ...j'ai besoin d'air» je lance un coup d'oeil vers Loan « désolé» et sans un mot de plus j'attrape ma veste et me dirige vers la sortie.
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| | | | (#)Dim 30 Aoû 2020 - 6:57 | |
| Eliott ne cesse de sangloter depuis que je les aie retrouvés. Ses hurlements se sont un peu calmés avec le bercement de la voiture, mais cela vient de reprendre de plus belle alors que son petit visage est rougi par l’effort et les larmes. Quelque chose ne va pas, c’est certains, mais il est bien trop petit pour nous expliquer ce qui est en train de lui arriver. Je tente de le calmer, mais rien n’y fait. Il pleure, et même son Pilou n’arrive pas à l’apaiser complètement. Martin, lui ne cesse de répéter qu’il est nul et je me sens presque complètement inutile dans ce schéma tant je n’arrive pas à calmer l’un ou à trouver les bons mots pour apaiser l’autre. « C’est pas de ta faute Martin. » Il fait de son mieux depuis que son ex-femme lui a ramené Eliott tel un paquet surprise. Il découvre encore sa paternité et ce n’est pas quelque chose de simple.
Tout aurait pu se passer si une femme n’avait pas décidé de hurler sur Eliott. Il est vraiment tard, les gens sont malades et fatigués. Je comprends que les pleurs constants d’un bébé ne sont pas la chose que l’on rêve d’entendre alors qu’on est en train d’attendre aux Urgences, mais l’exprimer de cette façon, c’est bien trop violent. Et voilà qu’elle a réveillé le gang des égoïstes en plus de ça. Les remarques s’enchaînent sous mes yeux sans que je n’aie le temps de réagir. Une vieille conne assène le coup de trop et voilà que Martin s’emporte. « Martin. » Pas le temps de le retenir qu’il explose au milieu de la salle, hurlant si fort qu’Eliott prend peur et cesse de pleurer. Je serre le petit garçon contre moi alors que son père s’excuse et s’en va. « Martin, mais attends… » Déjà, il est loin dans le couloir et j’hésite à le suivre. Ça devrait bientôt être à nous et le plus important dans cette histoire, c’est Eliott. Ma main vient couvrir les oreilles du petit garçon alors que je me tourne vers la femme, l’œil noir. « Elle est contente la mégère ?! » Et c’est plus fort que moi, je n’arrive pas à retenir le « Connasse. » que je murmure alors qu’une infirmière se dirige vers nous. Eliott pleurs de nouveau et cela commence à être trop long pour lui. « Venez, je vais vous mettre dans une salle. » Elle a probablement assisté à la scène et semble prendre pitié de nous. « Merci. » que je murmure alors que je récupère le sac à langer et jette un coup d’œil dans le couloir. Martin est vraiment parti.
Une fois dans la salle de consultation, je respire un peu, prends place dans le fauteuil, Eliott pleurant toujours contre moi. La demoiselle m’a assuré que nous étions les prochains que le médecin va venir voir et cela m’as soulagé quelque peu. J’attrape mon téléphone et envoi un texto à mon meilleur ami. « Reviens, s’il te plaît, on est dans une salle, le médecin va arriver. » |
| | | | (#)Dim 30 Aoû 2020 - 7:59 | |
| Je me sens tellement démunie face à la détresse de mon fils que je n'ai absolument aucune idée quoi faire. Le bercer ? Lui parler ? Lui raconter une histoire ? L'embrasser ? L'abandonner dans les bras de mon meilleur ami ? C'est cette dernière solution que j'ai l'impression de faire alors que je fuis littéralement la salle d'attente après m'être emporter sur une femme dont les paroles étaient d'une violence et d'un égoïsme assez inouï. Traversant le couloir puis le hall de réception, je passe le sas de sorti et m'avance encore de quelques pas avant de m'immobiliser et me pencher en avant. M'appuyant sur les genoux, fermant les yeux, je compte jusqu'à 20. Pendant 20 secondes, je m'abandonne à la panique et laisse mon désespoir prendre possession de tout mon être.
Mais arrivé à vingt, je me redresse et prend encore deux profondes inspirations. M'installant ensuite un muré, Je rejette tout sentiment d'angoisse en expirant lentement avec une technique de respiration que j'ai appris lors de mes différentes retraites de yoga et méditation. Je ne sais pas combien de temps je suis là, assis dans la lumière du lampadaire à faire abstraction des bruits qui m'entourent, mais je suis sorti de mes pensées par la vibration de mon portable. C'est un message de Loan qui me supplie de revenir car le médecin va bien arriver. Peut-être pense-t-il que je suis partie définitivement ?
Sans répondre au message, je fourre le portable dans ma poche et me laisse glisser du muret pour retourner à l'intérieur. J'adresse un petit sourire à la réceptionniste puis retourne vers la salle d'attente que je traverse sans un regard vers les mégères. «Ah Mr Murphy ! J'ai bien cru que vous étiez définitivement partie » souffle l'infirmière lorsqu'elle me voit puis me fait signe de la suivre. «Votre compagnon et votre fils vous attendent là-bas, troisième porte à gauche» qu'elle dit en désignant le couloir. Je la gratifie d'un sourire puis me dirige vers la dite pièce et ouvre doucement la porte.
Directement mon regard se pose sur mon meilleur ami installé sur le fauteuil, tenant fermement mon fils contre lui. Sans un mot, je referme la porte derrière moi et me dirige vers Loan lui prenant, avec douceur Elliot des bras. Serrant le petit garçon contre moi je commence à marcher un peu, le berçant tranquillement et remarque avec soulagement que finalement ses pleurs commencent à cesser. «Il doit être exténué » soufflais-je en retournant vers mon meilleur ami pour m'installer sur le fauteuil à ses côtés. J'observe quelques instants mon fils qui a les yeux fermés maintenant et ne fait plus que sangloter avant de prendre une profonde inspiration et relever mon regard sur le jeune homme « Je suis désolé d'être parti aussi brusquement. Je suis désolé aussi si t'as cru que j'étais parti définitivement» je lui adresse un petit sourire «Mais j'avais vraiment juste besoin de prendre l'air et de souffler un peu, et comme t'étais là toi je me suis dit que c'était l'occasion » je pince les lèvres et déglutis avant de soupirer doucement «Merci en tout cas, d'être venu » qu'est-ce que je ferais sans lui, sérieux. |
| | | | (#)Sam 5 Sep 2020 - 14:47 | |
| Seul dans la petite salle d'auscultation, je me sens quelque peu perdu. Je connais Martin, je sais qu'il n'est sûrement pas loin, mais dans le fond, j'angoisse malgré tout. Sa santé est fragile ses derniers temps et il n'avait clairement pas besoin qu'on vienne lui mettre sous le nez qu'il ne sait pas gérer son fils. Je frissonne encore de rage à l'idée que d'illustre inconnu puissent juger un père de cette manière quand il fait tout ce qu'il peut pour s'assurer du bien-être d'Eliott. Il ne faut pas être sorti de St-Cyr pour savoir qu'un bébé, ça pleurs. Mon filleul est bien trop petit pour nous expliquer avec des mots ce qu'il ne va pas, alors il pleure et le voir dans cet état est juste insupportable. Le peu de fois où j'ai pu le voir, il a toujours été un bébé souriant, toujours sage et calme. Ce soir, il continue de sangloter contre mon torse, alors que je tente de le bercer, caressant sa petite joue avec la pointe de son doudou. Je suis stressé, je n'aime pas être ici et je voudrais que Martin revienne.
Il ne met pas longtemps à réapparaître et alors qu'il se baisse vers moi, je le laisse reprendre son fils. Ils ont besoin de contact tous les deux, c'est important. Eliott est exténué et il se calme enfin contre son papa. « Il avait besoin que tu reviens. » que je murmure doucement alors je dégage le siège à mes côtés pour que Martin puisse venir s'y asseoir et déjà, il se confond en excuse que je balaye d'un geste, toujours le sourire aux lèvres. « T'étais juste dehors pour prendre l'air. » Autrement dit, il n'a pas besoin de se justifier, pas auprès de moi en tout cas. Ce n'était rien de grave et dans le fond, je savais qu'il serait incapable de laisser son fils seul à l'hôpital. « Je serais toujours là. » que j'insiste alors qu'il me remercie d'être venu. La question ne se posait même pas tant, c'était une évidence pour moi d'être avec eux. « Pis, je suis sûr, c'est écrit en tous petits caractères dans le contrat du parrain, doit être disponible h24, 7/7. » que je plaisante un peu pour tenter d'alléger l'atmosphère.
Je n'ai pas le temps de faire l'idiot plus longtemps qu'un médecin en blouse blanche entre dans la pièce. « Bonsoir. Excusez-moi pour l'attente, je suis seul et on nous a amené un petit bébé dans un état critique. » Il semble essouffler l'homme, mais de suite, il reprend sa posture et s'avance vers Martin qui tient toujours Eliott fermement contre lui. « Qu'est-ce qu'il lui arrive à ce petit bonhomme ? » |
| | | | (#)Dim 6 Sep 2020 - 14:26 | |
| Retrouver mon fils qui se blottit dans mes bras, me rassure plus que ce que j'aurais imaginer. Bien évidemment, je serais bien incapable de l'abandonner ici, j'ai dit que j'approuverais et assumerais officiellement ma paternité, ce n'est donc pas pour tout abandonner au moindre coup du sort. Et pourtant je me sens obliger de me justifier envers mon meilleur ami qui aurait pu imaginer tous les pires scénario du monde mais qui, finalement, me rassure sur le fait qu'il sera toujours là et que c'est de toute façon quelque chose qui vient avec le contrat du parrain. « je ne suis même pas sûr que ce soit juste écrit en petit en vrai» entrais-je dans son jeu, souriant, amusé.
Quelques instants plus tard, le médecin arrive dans la pièce et s'excuse pour l'attente, évoquant rapidement une urgence qui l'a retardé. «y a pas de mal » le rassurais-je rapide alors que je me lève pour poser le nourrisson sur la table d'auscultation «Voilà Elliot. Il a été un peu grognons toute la journée déjà mais rien de bien grave, jusqu'à ce que je ne le mette au lit a 19h30 comme le fait sa mère » je me décale un peu lorsque le médecin s'avance vers la table d'auscultation « J'ai tout essayé, je lui ai proposé à manger mais il ne voulait pas, je l'ai changé, mais sa couche était encore propre, je l'ai bercé, j'ai chanté bref j'ai tout essayé mais il ne s'est pas calmé. Et lorsque la fièvre a commencé, je me suis dit qu'il y avait réellement un problème et ...» «Il a quel âge ? » me coupe le médecin. «Je ...hum...quoi ? » bégayais-je, pris de cours «quel âge a-t-il, le petit Elliot ? » réitère-t-il sa question «8 mois. Mais je vois pas pourquoi c'est important et je... » ma nervosité est de plus en plus présente de même que ma panique de voir le médecin aussi calme.
«Au contraire, l'âge d'Elliot est d'une extrême importance » m'explique-t-il, toujours aussi calme en se redressant pour me faire face «C'est l'âge où les dents commencent à sortir » et mes yeux s'écarquillent «Vous...vous voulez dire que ... » il hoche la tête, doucement avec un regard et un sourire compréhensifs « Exactement, Elliot est entrain de faire ses dents. Si vous dites qu'il a été un peu grognons aujourd'hui, et que son sommeil était agité, c'est normal» je lance un coup d'oeil vers Loan et suis obligé de m'asseoir tant j'ai l'impression que mes jambes ne me tiendront pas plus longtemps « Mais je ...enfin, et la fièvre alors ?» le médecin hausse les épaules «ça arrive. Une pousser de dents est plus violente que ce qu'on imagine, le corps du bébé peut réagir de manière excessive. Mais ça ne veut pas dire qu'il soit malade, il est juste … Mr Murphy, ça va ?» qu'il me demande alors qu'il me voit fondre en larme.
J'avoue que je suis bien incapable de les retenir plus longtemps. Mais avouons le, ce ne sont pas des larmes de tristesses ou de panique, mais bel et bien le soulagement incroyable et sans nom qui me prend tout à coup. Main plaquée sur la bouche, c'est finalement un rire qui s'échapper de mes lèvres « une poussée de dents ...putain mais je suis trop con de pas y avoir pensé plus tôt. La honte ...désolé de vous avoir dérangez avec ça, je ...» le médecin secoue la tête «c'est rien, vaut mieux prévenir que guérir et vaut mieux être trop prudent que pas assez » assure-t-il «Je vais lui donner quelque chose qui baissera la température et qui l'aidera à se reposer » il se lève et me regarde du coin de l'oeil «et je serais bien tenter de vous donner la même chose » «Ah non, pas besoin de dors bien en général » je pouffe de rire et me passe la main sur le visage pour essuyer les dernières larmes «C'est juste exceptionnel aujourd'hui » assurais-je. Ce qui, en soit, n'est pas tout à fait vrai car il faut avouer que j'ai beaucoup de mal à dormir ces derniers temps. |
| | | | (#)Mar 8 Sep 2020 - 13:53 | |
| Contrairement à lui, je n'ai jamais douté de l'implication de Martin auprès de son fils. C'est quelque chose de nouveau, il a besoin de temps pour s'adapter, mais je vois à la manière dont il regarde son fils qu'il est véritablement devenu un père. En rien, il n'a besoin de se confondre en excuses et lorsqu'il se lève d'un bond lorsque le médecin arrive, je ne peux m'empêcher de sourire. Il sera un bon père Martin, même si Eliott ne connaîtra jamais ses parents ensemble, il pourra au moins grandir avec eux, j'en suis certains. Et c'est d'ailleurs le plus important dans la vie d'un enfant. C'est comme un vrai papa poule qu'il agit auprès du pédiatre, décrivant le moindre des symptômes de son fils et chaque action effectuées depuis qu'il la récupéré. Le médecin l'écoute avec attention, mais je crois apercevoir un petit sourire qui se dessine sur ses lèvres alors qu'il ausculte légèrement Eliott. Un peu trop légèrement à mon goût d'ailleurs, jusqu'à ce qu'il interroge un peu plus Martin. « Exactement, Elliot est entrain de faire ses dents. Si vous dites qu'il a été un peu grognon aujourd'hui, et que son sommeil était agité, c'est normal. » Les dents. On n'avait absolument pas envisagé que le petit garçon soit simplement en train de percer ses dents. Nos regards se croisent et je voudrais éclater de rire, jusqu'à ce que Martin fonde en larmes. « Eh, mais c'est rien, il va bien. » Je me précipite vers mon meilleur ami alors qu'il se confond en excuses auprès du médecin qui nous regarde d'un œil attendri. Lorsqu'il confirme qu'il valait mieux que l'on s'inquiète, je comprends qu'il a vu pire dans sa carrière que deux idiots qui ne savent pas reconnaître une dent qui perce.
« Ah non, pas besoin de dors bien en général. C'est juste exceptionnel aujourd'hui. » Je retiens un regard insistant envers Martin quand ce soir, c'est sur Eliott que l'on doit se concentrer. Il semble déjà aller un peu mieux le petit bonhomme même si ses joues restent bien rouges. « Je vais vous montrer quand même. » Et le pédiatre enfile une paire de gants pour venir chatouiller les lèvres d'Eliott qui semble trouver cela très drôle et commence à tirer la langue nous cachant la vue sur sa gencive. Jusqu'à ce qu'il se calme et que j'aperçois très clairement les deux petits points blancs sur sa gencive du bas. « Deux en même temps, c'est pour ça que tu pleurais autant bonhomme, c'est pas très agréable. » Le médecin lui sourit alors qu'Eliott lui montre son Pilou. Il lui fait les soins tout en évitant de se prendre une peluche dans la figure. « Je vais vous donner cette pommade à passer sur ses gencives et le mieux reste un anneau de dentition bien froid. » « On ira acheter tout ça, merci beaucoup doc et encore désolé de vous avoir fait perdre votre temps. » que je réplique alors que Martin a déjà récupéré son fils tout contre lui. « Vous en faite pas, vous allez pouvoir dormir sereinement comme ça. » Un dernier conseil et de sa part et il nous laisse avec de la paperasse à remplir. Un léger rire m'échappe alors que mon regard croise celui de Martin. « Première vraie angoisse de papa faut croire. » Bien entendu, je le taquine alors que j'étais tout aussi flipper que lui. « Maintenant faut faire notre meilleur acting pour que la mégère de la salle d'attente en prenne un coup sur la conscience, cette conne. » Au même moment, Eliott tourne la tête vers moi et je plaque ma main contre ma bouche. « Parrain, il dit vraiment trop de gros mot, c'est pas bien. » Et il rigole le gamin. Au moins, il va mieux. |
| | | | (#)Sam 12 Sep 2020 - 3:41 | |
| Les larmes qui me viennent et les sanglots qui secouent mon corps ne sont rien d'autre que des pleurs de joie et de soulagement. C'est là, en ce moment même alors que le pédiatre explique ce qui se passe réellement avec Elliot que je me rends compte à quel point je me suis inquiété et surtout combien je tiens à ce petit garçon. Est-ce ça être père ? S'inquiéter pour rien ? Que des futilités nous semblent être les pires choses du monde ? Sans doute. Loan est très rapidement à mes côtés, me rassurant, pensant sans doute que mes émotions sont tout autre qu'un extrême soulagement, alors que le médecin commence à nous expliquer la procédure à suivre. Fort heureusement, mon meilleur ami est très attentif car mon cerveau est bien incapable d'assimiler quoique ce soit en ce moment même.
Ce n'est que lorsque le médecin repart après une dernière parole rassurante, que je reprend totalement mes esprits alors que Loan se moque un peu de ma première angoisse «J'y crois pas » soufflais-je en secouant la tête alors que je me lève pour aller récupérer mon fils qui s'est paisiblement endormi sur la table d'auscultation. Je sers un instant contre moi, avant que Loan ne reprenne la parole, disant qu'on va devoir trouver des arguments pour fermer la gueule à cette sale conne de mégère. «J'te laisse gérer l'acting, t'es le spécialiste » souriais-je.
Elliot dans mes bras, je sors de la salle d'auscultation et me dirige vers l'accueil pour récupérer la prescription du médecin. Et, alors que je pensais que tout était fini, que nous n'aurons plus qu'à rentrer et que je pourrais enfin dormir tranquillement et sereinement, je me rend compte que je ne suis pas au bout de mes peines lorsque la porte de la salle d'attente des urgences ne s'ouvre et que c'est une Eirean furibonde qui se dirige vers moi
«UNE NUIT ! » qu'elle hurle en me pointant du doigt «Je te le laisse UNE SEULE PUTAIN DE NUIT et voilà où je le retrouve ! » s'emporte-t-elle alors qu'elle s'immobilise face à moi, tendant ses bras vers Elliot pour le récupérer. Mon premier réflex c'est de m'écarter et de nous mettre, mon fils et moi en sécurité «DONNE MOI MON FILS ! » hurle-t-elle alors qu'elle s'avance à nouveau vers moi «Je suis vraiment trop conne en pensant que tu aurais pu gérer un bébé. T'es juste un incapable ! J'aurais jamais du revenir pour vous présenter » « C'est vrai, t'aurais pas du» assènais-je «J'étais bien moi, ici, à vivre la vie comme je l'imaginais et je ... » je pose mon regard sur Elliot puis sur Loan et lui tend mon fils «Tu peux le tenir un instant ? Et installe le déjà dans la voiture » « C'est qui lui d'abord ?!» grogne la jeune irlandaise « TU BOUGES PAS D'ICI !» hausse-t-elle à nouveau la voix lorsque Loan fait un pas en avant vers la sortie « vas-y» l'encourageais-je «je te rejoins et ... »
La main d'Eirean claquant avec violence sur ma joue me coupe dans ma prise de parole. Le regard que je lance à la jeune femme passe très rapidement de l'étonnement à la rage alors que je lui empoigne le bras et que je la tire derrière moi. « Mais qu'est-ce tu fais putain !» elle se débat, elle grogne, elle rage mais j'ignore ses coups de poings sur mon bras et les ongles qui s'enfoncent dans mon poignet et je ne la lâche qu'une fois dehors, à l'abri des regard « Ecoute moi bien maintenant »dis-je, menaçant, après l'avoir lâchée «NON EIREAN tu fermes ta gueule, c'est moi qui parle » ma voix claque dans l'air et c'est un regard emplie de surprise qui se pose finalement sur moi « Je comprends que tu sois inquiété» soufflais-je sur un ton bien plus calme, mon envie première étant simplement de pouvoir m'expliquer «Je l'étais moi-même alors j'ose même pas imaginer ce qui ait put passer par ton esprit lorsque t'es tombé sur tous mes messages à ton réveil. Je suis vraiment désolé, t'inquiéter était bien la dernière des choses que je souhaitais » assurais-je en secouant la tête « Mais il ne s'est rien passé. Absolument rien. Elliot va bien, c'était juste ces dents qui poussent et ...» « Mais c'est normal ! Il a huit mois putain !» s'exclame la jeune femme «Y a vraiment qu'un idiot comme toi qui ne sait pas ça » passant outre cette insulte gratuite j'écarque les mains et la regarde avec une mine d'incompréhension «Mais comment je peux le savoir ça, moi ? Je m'y connais pas en bébé. Je me renseigne comme je peux, je gère comme je peux et je ... » « ça fait quand même déjà depuis début Avril que tu le connais ! T'as eu le temps de ...» « Cinq mois Eirean. Cinq moi que je connais son existence. Et sur ces cinq moi il y a eu la première vague de la sclérose en plaque qui m'a mit hors d'état pendant deux mois, puis ROA pendant six semaines, puis une deuxième poussée moins violent mais tout de même très présente. Alors please, Eirean, tu peux pas compter là dessus pour tes arguments. En plus toi t'as eu NEUF mois complet pour te renseigner toi» assènais-je avant de me redresser, voyant, du coin de l'oeil, la silhouette de Loan qui s'est approchée. Depuis combien de temps est-il là ? Je n'en sais rien.
Prenant une profonde inspiration je souffle doucement et déglutis alors que la jeune femme baisse le regard, se rendant sans doute compte qu'elle s'est un peu trop emportée. « Je ...désolé Martin» qu'elle souffle enfin et je ferme les yeux, tant ces excuses semblent sincère «je ...je voulais pas. J'ai juste eu peur quand t'as dit que t'étais à l'hôpital avec mon fils » c'est un léger sourire emplie de compréhension et d'empathie qui s'affiche sur mes lèvres « C'est compréhensible» soufflais-je avant d'aller prendre mon ex femme dans mes bras pour la serrer un instant contre moi, sentant que toute la rage l'a finalement quitté. C'est, d'elle même, qu'elle s'écarte finalement et qu'elle se dirige vers Loan alors que je m'adosse contre le mur du bâtiment, prenant plusieurs profondes inspiration pour essayer de me persuader que mon soudain manque de force vient simplement du fait que toute la pression retombe d'un coup et que mon manque de sommeil me rattrape assez brutalement. |
| | | | (#)Dim 13 Sep 2020 - 15:32 | |
| En quelques secondes, on réalise que notre panique était tout ce qu’il y a de plus stupide. Eliott fait ses dents, il va bien. C’est autant rassurant, qu’affligeant pour être honnête. On pourra sûrement en rire dans quelques années, pour le moment, il s’agit de partir d’ici le plus rapidement possible. Je n’ai jamais été un fan des hôpitaux et je crois que Martin a besoin de rentrer chez lui pour se reposer avec son fils. [color=darkgreen]« J'te laisse gérer l'acting, t'es le spécialiste. » Je hoche la tête, prêt à sortir mon meilleur rôle de parrain éploré. C’était le plan, ça ne devait être qu’une blague. En rien, je n’avais prévu qu’Eirean débarque en hurlant dans la salle d’attente des Urgences. Je n’ai pas le temps de comprendre quoique ce soit que déjà elle hurle que l’on doit lui rendre son fils attirant tous les regards sur nous. « Tu peux le tenir un instant ? Et installe-le déjà dans la voiture. » Je me retrouve avec un Eliott tout pas bien entre les bras, son regard qui se perds entre sa maman et son papa. « C’est rien mon bonhomme. » Je le serre tout contre moi alors que la jeune femme hurle encore plus fort. « TU BOUGES PAS D'ICI ! » Elle semble ne même pas me reconnaître dans sa rage, et je dois avouer qu’elle me ferait presque peur à hurler de manière aussi frénétique. « Pense à ton fils Eirean. » Penser tous les deux à ce pauvre bébé qui n’a rien demander à personne et qui n’a pas besoin de vivre cela après la soirée qu’il vient de passer. « Je te rejoins et... » La claque qui suit résonne dans le silence du couloir et je m’interpose de suite entre les deux. « Recommence plus jamais ça ! » que je gronde froidement, le petit Eliott toujours dans les bras.
Pas le temps de réagir plus que voilà Martin qui l’entraîne plus loin. S’il croit que je vais attendre sagement dans la voiture, il se fourre le doigt dans l’œil l’autre. J’attends dans mon coin, tente de tendre l’oreille. Les entends se disputer sur la situation, Martin qui parle de sa condition, de ses difficultés en tant que nouveau père. Et mes pas qui m’amène toujours plus vers eux, juste pour m’assurer qu’une seconde claque ne parte pas. Mon regard croise celui de Martin et je lui souris quelque peu alors que les choses semblent s’être enfin apaisées. Je souffle un coup alors que la jeune femme vient me prendre Eliott des bras, elle est proche de moi et j’en profite. « Vas-y doucement avec Martin, il fait vraiment de son mieux tu sais. » Vraiment et on a juste paniquer comme deux cons, rien de plus. Je vois bien qu’elle compte repartir avec son fils et cela me tord le cœur, mais on ne va pas se battre ce soir. « Du coup, il a deux dents qui percent, il est bien fatigué, je pense. On a paniqué, mais au moins il va bien. » On est pas resté sans rien faire et j’espère qu’elle le verra. Un dernier sourire vers la jeune femme et je vais chercher mon meilleur ami qui est soudainement bien trop chancelant. « Aller vient, on rentre. » Autant dire que le reste de la nuit risque d’être compliqué tant il va s’en vouloir de tout. « Tu as juste fait ton rôle de père. » |
| | | | (#)Sam 19 Sep 2020 - 13:54 | |
| La fin de cette nuit aurait put être tellement agréable, tellement reposante. Alors que nous sortons de la salle d'auscultation avec Elliot qui est fermement endormie dans mes bras, je pensais que le pire était vraiment derrière nous. Mais c'était sans compter sur Eirean qui débarque comme la furie irlandaise qu'elle est, qui m'engueule comme si j'étais le pire père du monde et qui me gifle devant l'assemblé qui m'a déjà pas mal juger avant. J'en prend pour mon grade et j'avoue que la douleur morale est bien plus grande que la douleur physique. Ne voulant toutefois pas m'engueuler avec mon ex femme devant tout le monde et ayant quand même un certain amour propre, je l'entraîne à l'extérieur où nous nous expliquons.
Ses paroles sont tranchantes et horribles mais je les accueil avec le plus de calme possible. Elle me dit tout haut ce que je pense tout bas : je ne gère rien en ce qui concerne la paternité. Je suis nul, je suis mauvais et Elliot sera sans doute bien mieux sans moi. Toutefois je ne laisse rien paraître et accepte les critiques de la jeune femme, lui pardonnant même son excès de zèle avant de la laisser partir vers Loan qui nous a observé de loin. M'adossant contre le mur, je n'ai même pas la force de protester quand je vois Eirean reprendre le garçon et partir avec lui. Je ferme un instant les yeux et déglutis, alors qu'un profond sentiment d'injustice s'empare de moi.
Je ne relève mon regard seulement lorsque mon meilleur ami, posant une main sur mon épaule, me dit que j'ai juste fait mon rôle de père. «J'ai tout râté » soufflais-je en baissant à nouveau le regard « Elle a raison Eirean, je suis un incapable. Un bon a rien avec Elliot et je ...» je pince les lèvres et déglutis « J'ai râté mon rôle de la plus misérable qui soit» soufflais-je en me passant une main sur le visage avant de me pousser du mur «Tu me ramène chez moi ? J'ai juste envie de... » de quoi ? De crever ? De m'enrouler dans ma couette et ne plus jamais en sortir ? D'abandonner et de baisser les bras ? J'avoue que ce soir je n'ai plus la force de rien de rien faire et peut-être que ce sera différent après quelques heures de sommeil. @Loan Severide |
| | | | | | | | i've got you brother (Martin #8) |
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