J'étais enfin sorti des soins intensifs et je commençais tout doucement à me remettre. Au moins mon poumons s'était complètement remis et mes côtes étaient bien moins douloureuse. Je pouvais donc de nouveau respirer normalement ce qui était sans doute la meilleure des choses qui soit. Et aujourd'hui j'ai même eu le droit de me mettre assit au bord du lit. Et comme je me sentais étonnement bien, que je n'avais pas de vertige et seulement quelques douleur au niveau de la cheville, le kiné a décidé que je pourrais m'assoir sur le fauteuil. C'est donc, à l'aide de mes bras et étape par étape que je me suis hisser sur la chaise. Une fois installé, j'ai dut d'abord prendre quelques minutes afin de calmer mon cœur qui s'est emballé suite à cet effort qui me semble très intense. Pourtant, en temps normal je n'aurais sans doute pas autant souffert. Mais peu importe.

Je suis donc maintenant assit ce qui est une position bien plus agréable que celle d'être allongé. Ça fait vraiment beaucoup beaucoup de bien. Ainsi, j'ai pu mangé mon repas de midi sans avoir peur de m'en mettre partout et je suis actuellement entrain de lire. Du moins, j'essaie de lire, étant donné qu'avec la minerve ce n'est vraiment pas facile du tout. Au moment où je comptais abandonné, la porte de ma chambre s'ouvre sur Andrew, un très bon ami d'enfance que j'ai retrouvé ici à Brisbane. Il est chirurgien en traumatologie et je suis  pas mal étonné pourquoi il n'est jamais venu me voir. M'enfin, tant mieux d'un côté, j'aurais peut-être pas supporté qu'il me vois en soin intensif.

Je lui offre un sourire lorsqu'il entre et s'avance vers moi. Sourire qui disparaît bien rapidement lorsqu'il commence à me parler de mes blessures. Je soupire doucement et baisse le regard d'avantage honteux lorsqu'il me dit que j'ai du foutre une sacré trouille à ma famille.  «Moi ça va, je suis tiré d'affaire. Mais c'est pour Ezra que je m'inquiète. Il n'est toujours pas réveillé alors qu'ils avaient dit deux semaines maximum » avouais-je avant de lever mon regard sur Andrew puis hausse les épaules  « Tu n'en saurais pas plus toi, par hasard? T'es chir' tu devrais savoir comment ça se passe, non? » je regarde vers la porte  « Tu crois qu'il y a moyen que j'aille voir mon frère ?» c'est tout ce que je demande.

Depuis que je suis ici, je ne peux rien faire. Je n'ai pas le droit de sortir de la chambre si je ne suis pas accompagné et les infirmières n'ont pas le temps de me conduire aux soins intensifs. Et lorsque je demande des informations sur mon frère j'ai souvent comme réponse qu'ils n'ont pas le droit de divulguer des informations à quiconque. Alors que je fais parti de sa famille quoi. Ça à le don de me mettre en rogne ça. Clairement.

Andrew est un chirurgien en traumatologie, mais pas celui qui m'a opéré. Mais il est avant un ami. Mon meilleur ami d'enfance, même. Nous sommes tous les deux née à Sydney, y avons grandit avant de se perdre de vu lorsque j'ai intégré la navy. Et maintenant on se retrouve à Brisbane. C'est un peu par hasard qu'on s'est revu en ville un jour, je dois dire. Je savais qu'il habitais ici, mais je ne savais pas dans quel quartier et encore moins qu'elles sont devenues ses habitudes. Mais peu importe. Dans tous les cas nous avons pris un café ce jour là et nous avons parler jusqu'à ce que le café ne ferme ses portes et que le propriétaire ne soit obligé de nous foutre dehors. Depuis nous nous voyons régulièrement. Et j'avoue être quelque peu étonné de ne pas l'avoir vu plus tôt. Mais peu importe, maintenant qu'il est là j'en profite pour essayer de lui soutirer quelques informations concernant mon frère. Il ne peut, malheureusement, pas me répondre, n'ayant, tout simplement, aucune autre information. S'il est vrai qu'il ne soit pas le seul chirurgien ici, j'aurais tout de même espérer qu'il puisse me dire ce qu'il en est de mon frère.

Il m'explique qu'être plongé dans le coma permet au cerveau et aux organes de récupérer plus vite avant de m'avouer qu'il compte bien aller voir Ezra aujourd'hui car il ne va pas rentrer chez lui. J'arque un sourcil  « Pourquoi ? Tu vas faire quoi si tu restes ici?» demandais-je. Y a-t-il un problème chez lui? Si oui, lequel? J'aimerais bien en savoir d'avantage mais je ne me sens pas encore assez proche de lui.

Et lorsqu'Andrew me propose de m'accompagner aux soins intensifs pour voir mon frère je lui offre un sourire des plus sincères  « Ce serait tellement génial » disais-je en défaisant les freins avant de pousser sur mes roues  « Je suis près, c'est quand tu veux » reprenais-je, plein d'entrain.

Le médecin empoigne mon fauteuil et me pousse hors de la chambre. Une fois dans le couloir il me demande comment va Ida. Je grimace légèrement [color=darkblue] «Sincèrement? Pas top  »s-je [color=darkblue] « Elle vient d'apprendre qu'elle est enceinte de jumeaux » je souris doucement  «Une excellente nouvelle. On est vraiment heureux, mais ... » je pince les lèvres  « Elle a quand même 32 ans ce qui est un âge tout de même assez avancé pour être concidéré comme 'grossesse à risque'. En plus ce sont des jumeaux apparement monozygote ou un truc comme ça. Enfin qui se partage un seul placenta, tu vois?» je regarde devant moi et grimace un peu  « Les risques de prématuré est bien plus grand. Et en plus je ne peux pas aider, moi » je soupire  « Avec Alex qui a 5 ans, qui va entré à l'école en Septembre, moi qui ne suis vraiment pas apte à l'aider et qui ne sera surement pas remit lorsqu'elle accouchera je ne pourrais pas l'aider dans les préparatifs et … bref, la grosse merde» je lève mon regard vers Andrew lorsqu'il se place à côté de moi en attendant l'ascenseur « Mais bon, on va bien devoir faire avec.» je dévie à nouveau le regard  « Même si je ne sais pas trop comment on va gérer tout ça ...»

Je suis quand même pas mal étonné qu'Andrew ne va pas rentrer chez lui. Il a beau me dire qu'il préfère trainer un peu dans les parages, je crois bien que le problème est bien plus profond chez lui. Mais bon, qui suis-je pour le juger, sérieusement? Bref. Je ne réagis que lorsqu'il me dit que si je ne veux pas voir sa tronche il peut aussi très bien partir directement. Je rigole doucement  «Arrête, fait pas ton chieur là » répondais-je avant d'hausse les épaules  « Non c'est bon, j'ai eu assez de repos ces deux derniers jours, ça va. J'vais bien supporter ta présence pendants quelques heures»

D'autant plus que c'est avec le médecin que j'ai le droit de sortir de la chambre et d'aller voir mon frère. Ainsi donc, nous sortons, lui poussant le fauteuil roulant, de ma chambre. En chemin, nous venons à parler de ma famille (et surtout de leur soutient) ainsi que d'Ida. C'set d'ailleurs là qu'il me demande comment elle va. Je lui explique rapidement que ça ne va pas très fort depuis qu'elle a apprit qu'elle attendait des jumeaux et qu'un faux pas pourrait leur couter la vie, mais Andrew me rassure pas mal en me disant que lui-même serait là pour nous soutenir. Ne serais-ce que pour nous aider avec Alex. J'hausse doucement les épaules et souris.

 « Ouais, ce serait pas mal. Enfin, la famille nous soutiens déjà vachement, mais c'est clair qu'on ne dira pas non pour un plus d'aide» disais-je lorsque nous nous arrêtons devant l'ascenseur. Je relève ensuite le regard sur Andrew lorsqu'il parle des risques prématurés mais qu'au final on les soigne très bien. J'arque un sourcil  « C'est vrai ? » demandais-je en l'interogeant du regard  «Tu … enfin ouais, avec l'évolution de la médecine je pense bien que les péramaturés soient totalement apte à vivre. Mais ... » je baisse mon regard  « Si l'un des enfants doit être dans une couveuse, ça signifie beaucoup de stresse et je … je crois pas qu'Ida ou moi le supporterons. » je soupire dcouement  « Enfin, on sera bien obligé, oui, c'est sûr, mais si on pouvait éviter ça, ce serait top ...» Je me permet de rêver un peu. Il n'est pas rare d'avoir deux jumeaux identiques et en totale bonne santé, non? Ce sera peut-être le cas pour nous. Du moins, je l'espère.

Je roule des yeux lorsqu'Andrew me dit qu'il aurait très bien put rentrer chez lui et se poser sur son canapé avec une bière.  «Allez, dit tout de suite que c'est de ma faute, hein ! » l'accusais-je, amusé avant de rigoler doucement. Nous avons toujours été comme ça, lui et moi. Même lorsque nous étions plus jeune et au primaire nous nous sommes toujours lancé des pic. Souvent totalement ironique, parfois tout de même quelque peu véridique. Mais toujours dans la joie et la bonne humeur, en fait.

Dans tous les cas, il me conduit hors de ma chambre et je ne peux que l'en remercier. Enfin je vais voir mon frère. Ça fait une semaine que je suis sorti des soins intensifs et depuis je n'ai aucune nouvelle de mon cadet. Ça me tue ça, réellement. En chemin, Andrew me dit espérer que les infirmières me traitent bien parce que si non il peut leur en toucher un mot.  «Non c'est bon, va pas les traumatiser les pauvres » souriais-je avant d'hausser les épaules  « Liv a changé de service pendant que j'étais aux soins intensifs. Je pense d'ailleurs qu'elle y est encore» je lève un instant mon regard sur Andrew  « En tout cas ici, dans ce service, les infirmières sont adorables donc ne t'inquiète pas pour moi, va »

Je lui offre un sourire des plus sincères avant de lui avouer mes craintes par rapport à la grossesse d'Ida. C'est pour elle que je m'inquiète réellement alors que je devrais sans doute me concentrer sur moi-même. Mais je l'aime cette femme, c'est plus fort que moi de m’inquiéter pour elle. Andrew, lui, par contre, me rassure pas mal en disant que de nos jours on soigne très bien les prématurés. Et que, quand bien même le risque soit là, ce n'est pas dit que la grossesse de ma femme soit aussi risqué qu'on nous le dise. Il pose une main sur mon épaule et me dit de rester positif. Je lève mon regard sur lui et lui sourit  «Merci Andy. Je crois bien que c'est ce que j'avais besoin d'entendre » je rigole doucement et le laisse pousser le fauteuil pour sortir de l'ascenseur.

Il se dirige vers le service, s'arrête un instant pour regarder sur la liste puis me pousse d'un pas assuré vers la chambre d'Ezra. Il n'a pas changé de chambre, je la reconnais vraiment bien celle-là. Tout à coup plus silencieux et bien moins enclin à la plaisanterie, j’aperçois mon frère dans le lit. Au moins il n'a plus tous ces câbles autour de lui et surtout il n'est plus accroché à la machine qui l'aide à respirer. Là, il donne simplement l'impression de dormir. J'attrape les roues du fauteuil et le roule moi-même vers le lit.

Pinçant les lèvres, j'observe mon frère puis attrape sa main posée sur le matelas et la sert doucement dans mes doigts. Elle a une température que je qualifierais de normale. Je dois avouer que tout ce que je vois ici me rassure pas mal quand même. Je soupire discrètement et parcoure le corps de mon frère du regard puis repose mes yeux sur son visage. Il a l'air tellement paisible. Comme un enfant qui dort tranquillement.  «Ezra? » soufflais-je d'une voix rauque. Je toussote doucement puis reprends, un peu plus fort  «T'sais que t'as assez dormi? Va falloir qu'tu songes à te réveiller hein  » je grimace légèrement.

C'est exactement ce que je lui disait quand on était jeune et que papa me demandais d'aller réveiller mes frères. Je pouvais être super agressif en mode 'j'ouvre le volet avec le soleil qui te tombe dans la figure et en gueulant  comme un malade' ou alors tout gentil et doux. J'avoue que bien souvent Ezra a pâtit de mon côté direct et impatient, mais parfois je le réveillais de cette manière. Peut-être que ça fonctionne aujourd'hui? J'avoue en avoir des doutes. Mais qu'est-ce que m'ont dit Kennedy et Andrew? Positif. Des ondes positives, c'est ce dont à besoin Ezra.

 «Si tu te réveils pas je ... » ma voix se brise et je prends une profonde inspiration avant de reprendre  « … si tu te réveils je ferais un effort. Pour essayer d'accepter Nora. Je te le promet » continuais-je dans un murmure.

Il faut dire ce qu'il en est : je suis très bien entouré ici. Autant par les infirmières totalement charmantes, gentilles et adorables -surtout Liv que j'ai appris à connaître et à aimer à sa juste valeur- mais aussi et surtout le reste de ma famille. Jamie, surtout, je l'ai déjà apprécié lors de son arrivé au BBQ qu'on avait organisé et je l'aime encore plus depuis que je suis ici. Il se sent fautif dans notre accident, à Ezra et moi, mais je me tue à lui répéter que ce n'est pas de sa faute si on est dans cet état. Que c'est sans doute un manque de concentration ou la faute à PasDeChance ? Je n'en sais rien, et peu m'importe après tout. Mes amis, eux aussi sont très présent pour moi. En fait, j'ai beaucoup de chance dans mon malheur je dois dire.

Mais ce qui m'importe aujourd'hui c'est vraiment de savoir comment se porte Ezra. On ne me donne que trop peu d'informations le concernant, et je ne sais pas pourquoi. Peut-être est-ce pour pas me stresser encore plus que je ne le suis ? Je n'en sais rien. Tout ce que je sais c'est que je veux le voir et que je profite de la présence d'Andrew à mes côtés pour pouvoir aller aux soins intensifs. Une fois dans la chambre de mon frère, le médecin me laisse seul quelques instants et j'en profite pour parler à Ezra. Il a l'air tellement paisible allongé là, sur le dos. Il respire par lui-même de nouveau et les seuls fils qui sont encore présents sont ceux de la perfusion qui est dans son bras. Je lui attrape la main, la sert doucement et lui parle comme s'il dormait tout simplement.

Et la suite, elle est beaucoup trop merveilleuse que j'ai l'impression que je rêve. Alors que j'avais les yeux fermé pour éviter à mes larmes de couler, je sens les doigts de mon frère se refermer sur les miens. Et l'instant d'après s'est sa voix qui retentit. Je me redresse vivement et ouvre les yeux. Mon regard se pose sur le visage de mon frère et dans ses yeux qui me regarde bien clairement. Sa voix est faible et enrouée, normale. Je me mordille la lèvre et ne remarque la présence d'Andrew dans la pièce que lorsque celui-ci se penche vers Ezra et lui indique de ne pas bouger. Je lui lâche la main et la pose sur son bras.

 « Ouais, reste là, tout doux » disais-je d'une voix douce et tranquille avant de pincer les lèvres et sourire  « Putain, Ezra … t'es un vrai enfoiré » l'insultais-je ironiquement  « T'imagines même pas la peur que tu nous as fait » je soupire doucement et pousse sur les roues de mon fauteuil pour m'avancer un peu plus vers sa tête  «Fait doucement, ok ? Pas de mouvement brusque. Laisses le temps à ton corps de se réveiller et ... » je lance un coup d’œil vers Andrew  « Tu peux appeler le médecin qui s'occupe de lui, s'il te plait ?» demandais-je à mon ami, avant de me tourner à nouveau vers mon frère. Je pose une main sur sa joue et lui caresse la pommette  «Je t'aime petit con  » soufflais-je en souriant, sentant que je commence à craquer sous l'émotion.