She had the word, had the way The way of letting me know She knew the game, called the play She hit me low Said now you go your way, I'll go mine And that's the start Doctor, doctor, ain't no cure For the pain in my heart Gimme a bullet to bite on, something to chew
Juin 2020. Les apparences sont parfois trompeuses n’aurait pu mieux définir la présence d’Ariane sous la douche tandis que Clyde traversait l’appartement torse nu en quête d’un t-shirt pour remplacer celui imbibé de transpiration qu’il avait momentanément délaissé sur le parquet de sa chambre d’hôtel. Après leur séance de sport endiablée durant laquelle Ariane s’était senti pousser des ailes - sûrement pour se venger du poignet cassé et de toutes les insultes que Clyde s’était fait un plaisir de lui balancer à la gueule à chaque uppercut qu’il recevait en pleine face - il n’avait pas manqué de lui proposer de passer par chez lui. Pour se doucher - officiellement. Pour constituer un comité d’accueil tout à fait charmant à l’attention d’Halsey - officieusement. La soirée de la semaine passée lui était resté en travers de la gorge, et ce n’était pourtant rien en comparaison d’Ariane qui devait sans aucun doute être portée par des envies de meurtre plus que violentes étant donné la facilité avec laquelle elle s’était laissée entraîner - et il l’avait connu plus coriace pour la ramener chez lui, la rousse.
Le plan était simple - il n’y avait pas de plan. Juste deux amis rentrant d’une séance de sport, dans une chambre d’hôtel, les cheveux encore humides par l’eau de la douche, et aucune ambiguïté - ou presque. Juste une soirée comme une autre, rien d’autre que ce qui ne sautait aux yeux instantanément, rien qui ne puisse être mal interprété - ou presque. Clyde n’eut pas à attendre longtemps qu’Halsey toque à la porte, et si le climat était à la guerre froide depuis quelques jours, rien ne résistait à leurs désaccords lorsqu’il s’agissait de parler plans machiavéliques. Malheureusement pour la brunette, elle était au centre de ce celui-là, mais n’avait pas encore eu l’honneur d’en être mise au courant - ce qui était mérité au vu du scandale qu’elle lui avait tapé en faisant le lien entre lui et Ariane. Il était encore libre de ses faits et gestes, et surtout, il ne savait pas que les deux se connaissaient lorsqu’il avait croisé le chemin du lit de la rousse - et si depuis, la situation avait évolué, elle l’avait trop énervé pour qu’il en reste là. Alors, lorsqu’il ouvrit la porte de sa chambre sur le visage d’Halsey, il prit son air le plus sérieux tout en lui faisant signe de patienter. “J’attrape un t-shirt et j’arrive.” Il fit un pas en arrière, puis deux, laissant la porte entrouverte à la vue de tous. Game on.
She had the word, had the way The way of letting me know She knew the game, called the play She hit me low Said now you go your way, I'll go mine And that's the start Doctor, doctor, ain't no cure For the pain in my heart Gimme a bullet to bite on, something to chew
Bon, ça va, je sais que c'est pas cool et qu'elle va me le reprocher pendant des années. Qu'Halsey va rager, qu'elle va vouloir m'arracher la gorge et les yeux, qu'elle va se transformer en gremlin qu'on a nourrit après minuit en oubliant que c'était la pire chose à faire si on voulait pas se retrouver face à la plus démoniaque des créatures de la nuit.
Mais après, vous avez oublié de vous poser la question à un million, celle qui justifiera ce pourquoi je chante sous le jet d'eau bouillante qui nettoie ma peau poisseuse depuis de longues minutes. Celle qui explique à quel point y'a un immense sourire qui s'immisce sur mes lèvres à l'instant où je coupe l'eau, essore mes mèches d'une main et attrape la première serviette du bord de l'autre pour la nouer autour de ma silhouette encore trempée. L'interrogation maigrelet qui précède chacune des décisions que je peux prendre, des plus petites aux plus grandes, en passant par les grands questionnements de la vie et ceux qui motivent mes plans de merde du lever au coucher.
Est-ce que j'en ai quelque chose à battre? Bien sûr que non. Ni hier, ni demain, et certainement pas aujourd'hui.
“J’attrape un t-shirt et j’arrive.” c'est si facile. Si simple, si fluide. Y'a même pas de niveau de difficulté quand je sors de la salle de bain, laissant derrière moi un épais nuage de brouillard suggérant que la douche, elle vient juste d'être prise. Le pommeau est encore bouillant, autant que l'eau ma peau à moi, et la sienne à lui. « Trouves-en un autre, celui-là il est à moi. » pas du tout, c'est son t-shirt que je pique sous la main qu'il avait approchée pour le prendre dans un rire qui n' rien de forcé, qui a tout de charmant si t'es complètement inconnu au spectacle d'horreur qu'on m'a demandé d'aider à mener. La chorégraphie n'a même pas eue besoin d'être préparée qu'elle sonne naturelle. Ma serviette tombe au sol, mes fossettes creusent mes joues, son t-shirt passe de ses doigts aux miens et hop, la scène est aussi bien terminée que gravée pour toujours dans le regard d'Halsey dès lors que le vêtement est enfilé.
Son regard d'ailleurs, que je trouve au vol de mes propres prunelles, une poignée de secondes plus tard et ma silhouette qui se détourne vers elle. « Champagne? » qu'elle dise pas qu'on est des mauvaises hôtes, qu'elle râle pas qu'on sait pas bien l'accueillir. Dans notre chambre.
Une semaine s’était écoulée depuis l’incident du restaurant et autant dire que ni l’un ni l’autre n’avait été capable de faire le premier pas pour rétablir la communication, chacun étant persuadé que l’autre avait tort. Cette situation ne plaisait guère à Halsey qui n’avait plus passé autant de temps sans parler à Clyde depuis un moment. Pour Ariane, c’était différent ; elles finiraient par se retrouver, elles se retrouvaient toujours. Finalement, un message du brun lui signala qu’il avait du nouveau sur une de leur affaire et cela suffit à la jeune femme pour se rendre dans sa chambre, ignorant simplement s’il s’agissait d’un prétexte ou s’il avait réellement de quoi avancer. Dubitative et encore très énervée, elle frappa deux coups secs à la porte avant de voir celle-ci s’ouvrir à la volée sur un Clyde qui semblait tout juste sortir de sa douche. Intéressant. Essayait-il de l’amadouer en lui montrant ses abdos ? Belle tentative, mais il faudrait se montrer plus imaginatif. “J’attrape un t-shirt et j’arrive.” La brune se contenta de hocher la tête en levant les yeux au ciel, faisant un premier pas pour entrer dans la chambre, mais elle s’interrompit en voyant la porte de la salle de bain s’ouvrir sur Ariane, en serviette de bain, sortant apparemment de la douche dans laquelle Clyde se trouvait quelques minutes auparavant. Avec elle ? « Trouves-en un autre, celui-là il est à moi. » Le sang de la brune ne fit qu’un tour et pourtant, elle resta coite face au spectacle qui se déroulait devant elle, se demandant un instant si elle n’avait pas ingéré de la drogue à son insu. Ariane laissa tomber sa serviette au sol pour passer le t-shirt que tenait Clyde, dévoilant sa nudité et exposant très clairement l’intimité qui régnait entre eux depuis… quand exactement ? Le regard d’Ariane, fier, croisa le sien et les étincelles qui prenaient vie dans ses prunelles ne tardèrent pas à se poser sur Clyde qui semblait lui apprécier autant le spectacle que celle qui le donnait. « Champagne? » La provocation était claire et la brune se donna du mal pour se contenir, même si la soupape était à pas grand chose d’exploser. « Alors ça y est Wakefield, t’as finalement décidé de donner aux bonnes œuvres ? » Siffla-t-elle en observant Ariane avec tout le dédain dont elle était capable avant de sortir son téléphone et de les photographier tous les deux. « Je garde ça au cas où, pour veiller aux intérêts de mon patron. Je ne voudrais pas qu’il tombe amoureux d’une salope qui n’en aurait qu’après son argent. » Et elle savait de quoi elle parlait, elle aurait pu écrire un mémoire sur le sujet. « C’est bon, le spectacle est terminé ? Ou vous avez prévu un petit numéro final, un bonus auquel je ne m’attendrais pas ? » Si Halsey s’efforçait de garder la face, les observant tour à tour avec froideur alors qu’à l’intérieur, le volcan était en éruption. Littéralement.
Si l’idée de cette merveilleuse soirée est à attribuer à Clyde, la balle est dans le camp d’Ariane - comme si quelqu’un en était surpris. Il aurait tendance à dire, comme d’habitude, tant la rousse l’agace encore et toujours à se montrer perpétuellement insaisissable. Certains jours il s’en contente, d’autres il en rage, mais aujourd’hui, il s’en réjouit même si ses traits reflètent un sérieux qu’il se force tant bien que mal à garder devant les lèvres scellées d’Halsey. Heureusement pour lui, moins pour elle, il la connaît suffisamment pour deviner le tremblement imperceptible provoqué par la claque glaciale qu’elle vient de se prendre. Il lui proposerait bien d’aller se réchauffer sous la douche, mais la place est prise, dommage. Pourtant, avant même qu’il ait pu assez profiter du silence de la brune qui en dit bien plus long que toutes les insultes qu’elle a sûrement en stock et qui lui démangent les lèvres, il entend Ariane se couler derrière lui, tandis que le t-shirt lui échappe des mains. “Trouves-en un autre, celui-là il est à moi.” Il lève un sourcil surpris, Clyde, mais pas réellement étonné - comme s’il y avait des limites à la perfitude de la rousse. On lui a demandé de jouer un rôle, mais elle est dans son élément, même pas besoin de mentir pour se couler dans le personnage. “Faudra me rendre les autres un jour, alors.” Les autres, quels autres? Ses t-shirts n’intéressent personne, surtout pas Ariane, et le jour n’est pas arrivé où il la laissera filer avec quelque chose qui lui appartient. Comme si la rousse en avait quelque chose à faire ce qu’elle porte, alors qu’elle laisse glisser d’un geste de mégarde calculé la serviette qui s’enroule à ses pieds.
Peut-être auraient-ils dû discuter les détails de cette entrevue avant d’y être, avant que l’une n’écharpe l’autre, avant qu’il regrette d’avoir presque poussé la comédie trop loin, mais l’improvisation n’est pas déplaisante pour l’instant. “Champagne?” Les mensonges s’accumulent et ne se ressemblent pas, et Clyde se délecte de la moue agacée d’Halsey à l’idée de champagne qui n’existe que dans son esprit, ou sur les vêtements de la semaine passée, peut-être. “Alors ça y est Wakefield, t’as finalement décidé de donner aux bonnes œuvres?” “Tu sais tant qu’on trouve pas la bonne…” La mauvaise foi est criarde, mais pas totalement fausse, et il serait bien étonné qu’elle ait quelque chose à y redire sans prononcer ce que sa fierté n’avouera jamais. “Je garde ça au cas où, pour veiller aux intérêts de mon patron. Je ne voudrais pas qu’il tombe amoureux d’une salope qui n’en aurait qu’après son argent.” Il reste droit, impassible, les sourcils arqués comme pour lui prouver que cette photo n’a pas plus de valeur qu’Halsey doit accorder à sa personne à ce moment précis. En vendant Ariane au Williams, elle le vend lui, et elle n’est aux dernières nouvelles pas encore assez stupide pour risquer de mettre en péril leur petite entreprise pour des histoires de serviettes mouillées et de t-shirts volés. “C’est bon, le spectacle est terminé? Ou vous avez prévu un petit numéro final, un bonus auquel je ne m’attendrais pas?” Quoi, un soucis avec la programmation? Des filles au saut du lit du brun, elle en a vu, alors qu’elle ne vienne pas soudainement clamer propriété sur quelque chose qui ne lui appartiendra jamais. “C’est bon arrête, Ariane allait partir.” Ou pas. Dans l’éventualité où, il se penche d’un geste presque tendre dans le creux de l’oreille de la rousse et lui murmure ce qu’elle rêve sûrement d’entendre, car les occasions de la complimenter sont rares désormais, pour ne pas dire inexistantes. “On est sur un sans faute, ça mérite que je commande vraiment du champagne.” Et sans attendre, il s’écarte, fait un pas de plus et enfile un t-shirt que personne ne lui volera, cette fois.
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“Faudra me rendre les autres un jour, alors.” “Bien sûr, tu me prends pour qui.”
Au cas où vous vous demandiez et que ce soit pas encore tout à fait clair, je le prends pour un con, presqu’autant qu’Halsey, à voir comme chaque minaudement est pire que le précédent. C’est un jeu qui est bien trop fun pour l’instant, mais qui me fera chier la seconde d’après. Autant capitaliser là de suite pour en faire quelque chose de relativement amusant. Pour moi, en tout cas. “Alors ça y est Wakefield, t’as finalement décidé de donner aux bonnes œuvres?” “Tu sais tant qu’on trouve pas la bonne…” ah okay non finalement ils me font chier là, y’a pas trop d’extension possible. En plus Halsey me déçoit, autant dans le fond que dans la forme. Elle est née pour lire en moi aussi bien que je lis en elle, et sérieux qu’elle gobe ça c’est l’enfer de voir à quel point elle est amoureuse de Clyde et prête à monter torche enflammée en main pour brûler qui que ce soit roucoule à son cou. Pauvre cocotte, si seulement elle se voyait.
Son portable qu'elle dégaine, et le clic qui vient au même moment où je prends la pose, immense sourire sur les lèvres en prime. “Je garde ça au cas où, pour veiller aux intérêts de mon patron. Je ne voudrais pas qu’il tombe amoureux d’une salope qui n’en aurait qu’après son argent.” depuis le temps que je menace Saül de bombarder son portable de nudes rien que pour le faire rager pendant ses meetings de peur de pas avoir l'air professionnel, Halsey me facilite la tâche. “C’est bon, le spectacle est terminé? Ou vous avez prévu un petit numéro final, un bonus auquel je ne m’attendrais pas?” ça fait que commencer. “C’est bon arrête, Ariane allait partir.” oh coco, what have you done. “Ah oui?” Ariane l'ingénue, Ariane à la voix qui chante et aux paupières qui battent la cadence. C'est qu'il est trouillard Clyde finalement, devant sa concubine. Il était nettement plus cool quand il me suppliait de jouer les renforts pour la rendre jalouse. Les choses changent.
Fidèle à lui-même il fait chier l'univers quand il m'arrache un éclat de rire, le frisson de son murmure contre ma nuque en prime. “On est sur un sans faute, ça mérite que je commande vraiment du champagne.” et ça, juste ça? Mais il est pas convaincant, le petit joueur, le gamin des bacs à sable. Faut tout lui montrer et faut tout lui enseigner, surtout parce qu'On A PrEsQuE fiNi vOyONs aRiANe. Ma main joue les traîtres au possible, attrape le pan de son jeans à défaut de lui avoir piqué son t-shirt, le ramenant à proximité le temps d'un baiser volé à la commissure de ses lèvres doublé d'un coup d'oeil s'accrochant aux iris d'Halsey. “T'as changé de parfum, non?”
Une bonne chose de faite. L'instant d'après, c'est moi qui se charge de prendre le téléphone, composant la ligne d'accueil pour du champagne, du vrai. “Come on Halsey, tu vas faire d'horribles rides à froncer des sourcils comme ça.” autant maximiser le temps avant que l'un ou l'autre me tire par la fenêtre tant ils ont réalisé que la petite manoeuvre du jour ne confirmait qu'un peu mieux les sentiments qu'ils ont l'un pour l'autre. Ils m'emmerdent à être si prévisibles. “Vous êtes pas mariés à ce que je sache, relaxe.” la tonalité résonne comme autant de compte à rebours, alors que le combiné se cale entre ma joue et le creux de mon épaule.
“Faudra me rendre les autres un jour, alors.” “Bien sûr, tu me prends pour qui.” Toujours bien décidée à ne pas leur offrir la moindre satisfaction, Halsey se contenta de suivre leur discussion tout en se réfrénant pour ne pas simplement tourner les talons et les planter sur place. Cette complicité existait-elle réellement où faisaient-ils en sorte de le lui faire croire pour une obscure raison ? Elle l’ignorait, mais il était évident qu’elle ne s’abaisserait pas à leur demander. Une chose était certaine, la rouquine prenait un malin plaisir à semer la discorde et une fois n’était pas coutume, elle avait probablement décidé de s’amuser aux dépends de son amie – bien que la réciproque ait parfois été vraie. Clyde, quant à lui, lui jetait des regards de biais, signe qu’il attendait vraiment une réaction qu’elle ne lui offrirait certainement pas. “Tu sais tant qu’on trouve pas la bonne…” Ah. Un sourire étira le coin des lèvres de la brune qui commençait doucement à deviner ce qu’il se tramait dans cette chambre, même si une part d’elle hésitait encore. Le simple fait qu’il connaisse Ariane depuis longtemps était un détail inquiétant et le simple fait qu’il s’agisse d’Ariane n’était pas pour la rassurer. Finalement, après avoir immortalisé l’instant – non sans insulter gracieusement sa vipère d’amie au passage – elle laissa un soupir s’échapper avant de leur demander si le spectacle promettait un final grandiose ou non. “C’est bon arrête, Ariane allait partir.” “Ah oui?” Apparemment, ils n’étaient absolument pas sur la même longueur d’onde et quelque chose lui disait que Clyde avait sous-estimé le plaisir que pouvait prendre la jeune femme lorsqu’il s’agissait de jouer avec les nerfs d’autrui. D’ailleurs, elle continua sur sa lancée en éclatant d’un rire cristallin avant de l’attirer à lui pour l’embrasser sous le regard assombri de Halsey qui ne dit pourtant rien de plus, attendant encore de savoir comment elle allait la jouer à son tour. Après tout, ils n’espéraient pas d’elle qu’elle s’en aille en pleurant comme une fillette ? “T'as changé de parfum, non?” Vraiment, c’était pitoyable. “Come on Halsey, tu vas faire d'horribles rides à froncer des sourcils comme ça. Vous êtes pas mariés à ce que je sache, relaxe.” Ariane cala le téléphone à son oreille, sans se départir de son sourire, et Halsey décida finalement de prétendre qu’elle n’en avait absolument rien à foutre. Et dommage pour lui, le jeu continuerait bien après le départ de la rouquine, il pouvait en être certain. « T’as raison Parker, j’ai tendance à viser un peu plus haut quand il s’agit de me faire passer la bague au doigt. » Et sans un regard pour Clyde, elle s’avança vers Ariane afin de lui prendre le combiné des mains. « Oui, vous pourriez nous envoyer votre champagne le plus cher ? Deux bouteilles ? Merci. Vous pouvez le mettre sur la note. Oui, Wakefield, c’est bien ça. » Elle raccrocha et se tourna finalement vers le duo infernal en croisant les bras. « On fête bien quelque chose là, non ? A moins que tu n’aies envie de boire pour oublier l’expérience ? » Demanda-t-elle en s’adressant cette fois-ci à Ariane, mettant ainsi en doute les capacités du brun avec un sourire amusé au bord des lèvres, ignorant ce dernier avec tout le dédain qu’il méritait.
Le plan est parfait en tous points et Clyde n’a même pas eu besoin de prendre les paris pour deviner avant même son arrivée l’air fermé qu’affiche Halsey, quand bien même ils ne font rien de mal, n’est-ce pas? Le plan est parf - non, le plan comporte Ariane, et par conséquence il ne sera jamais parfait, au contraire. “Bien sûr, tu me prends pour qui.” L’idée est bonne et elle l’est toujours, mais le ton mielleux que s’emploie à utiliser la rousse n’annonce rien qui vaille, si bien qu’il est presque surpris qu’elle le laisse échanger des regards et des piques avec Halsey sans en attraper un par le col et commencer à faire sa loi. Et puis maintenant que le petit jeu a eu son effet et qu’elle a eu sa douche, il est temps qu’elle s’en aille et que Clyde s’amuse à voir Halsey pincer les lèvres pour éviter de l’insulter comme elle meurt peut-être - sûrement - de le faire. “Ah oui?” Ah non? Alors autant commander du champagne et jouer le jeu jusqu’à sa limite qu’Ariane pousse encore et toujours plus loin alors qu’elle l’attire à elle sans même prendre la peine de feinter. Sa main s’accroche à son jean et ses lèvres aux siennes sans qu’il ne s’y oppose, ramenant des relents de souvenirs d’un temps passé en réalité si peu lointain. “T'as changé de parfum, non?” Comme si elle en avait quelque chose à faire, comme si elle était vraiment du genre à s’attarder sur un détail comme ça qui n’a aucune espèce d’importance à ses yeux alors qu’il fixe les siens sans répondre quand sa tête acquiesce doucement.
Champagne ce sera donc, alors que la rousse s’écarte pour se saisir du téléphone et que le brun réalise qu’il vient de se faire prendre à son propre jeu qui lui échappe désormais. Il aurait dû s’en douter - deux femmes comme ça dans une pièce sans faire des étincelles, c’est comme espérer un miracle auquel il ne croit plus depuis de nombreuses années déjà. “Come on Halsey, tu vas faire d'horribles rides à froncer des sourcils comme ça. Vous êtes pas mariés à ce que je sache, relaxe.” Il a les vues, les rides de dépit et d’agacement, à chaque fois que son regard a dévié vers elle sans qu’il ne puisse s’en empêcher. Il est fier de son petit numéro, Clyde, même si elle ne tardera sûrement pas à y voir clair maintenant qu’Ariane prend un plaisir bien trop malsain à le pousser jusqu’au bout. “T’as raison Parker, j’ai tendance à viser un peu plus haut quand il s’agit de me faire passer la bague au doigt.” C’est petit mais bien envoyé, le sourire du brun se transforme en moue alors qu’elle passe la porte sans même lui jeter un regard de plus. On s’intéresse à Ariane, maintenant? Depuis quand est-ce que l’ennemie numéro une est devenue la meilleure amie sans qu’il n’ait rien vu venir? “Oui, vous pourriez nous envoyer votre champagne le plus cher? Deux bouteilles? Merci. Vous pouvez le mettre sur la note. Oui, Wakefield, c’est bien ça.” Le sourire a définitivement disparu alors qu’il fronce les sourcils et ouvre la bouche avant de se raviser. Le champagne, il le paiera ou lui enverra la note selon son humeur du moment, mais la tournure du scénario lui plaît soudainement moins, beaucoup moins. “On fête bien quelque chose là, non? A moins que tu n’aies envie de boire pour oublier l’expérience?” On fête surtout le fait qu’une des deux va déguerpir avant qu’il ne se retrouve à gérer deux harpies ayant eu la merveilleuse idée de le désolidariser de son propre jeu. “T’étais pas venue pour le champagne, j’imagine. Tu voulais quoi?” Hormis le fait qu’il l’ait lui-même appelée pour qu’ils bossent sur une affaire, sans doute rien, mais à elle de se tirer d’une situation dans laquelle elle vient ouvertement de se jeter sans même le consulter. Ses yeux la scrutent en espérant accrocher son regard, maintenant qu’elle vient de lui coûter des centaines de dollars sur un coup de tête bien à elle. A choisir qui est la pire des deux, son coeur balance.
“T’as raison Parker, j’ai tendance à viser un peu plus haut quand il s’agit de me faire passer la bague au doigt.” là de suite, elle m'arrache le plus grand et le plus soulagé des éclats de rire. À choisir qui entre les deux je défendrais de l’Apocalypse, la décision est crève-coeur. Ou alors pas du tout. Je sauverais ma peau et les laisserais s’entretuer sans la moindre pitié. Quoi? C’était l’occasion rêvée d’avoir l’air d'une bonne pote? Rien à foutre ; deux humains de moins sur une Terre apocalyptique ça fait plus de bouffe pour moi.
Parlant de bouffe, ou tout comme. “Oui, vous pourriez nous envoyer votre champagne le plus cher? Deux bouteilles? Merci. Vous pouvez le mettre sur la note. Oui, Wakefield, c’est bien ça.” Halsey entre et fait ses marques, je file m’allonger dans l’immense lit qu’on a défait comme des cons sans jamais se toucher et même pas se frôler les doigts. La brunette le captera de suite, que mon parfum est pas sur les oreillers ni même au creux de la nuque de son futur époux cheap. Probablement qu’elle le sait même déjà. “Demande des olives aussi.” du bout des pieds, je bats la mesure, cherchant à travers les couvertures pêle-mêle la télécommande de l’écran plat jonché sur l’immense meuble en noyer au mur. “Oh, et les craquelins au caviar. Ils sont dégueulasses mais le nom qu’ils ont sur le menu est cool.” et leur prix devrait la faire sourire aussi. Ouais ouais je sais. Meilleure pote ever.
Clyde rage, Halsey vit sa meilleure vie, j’ai abandonné mon rôle rien que pour le plaisir de voir les gamins se disputer sous mes yeux quand enfin pour une fois rien n'est ma faute - presque. “On fête bien quelque chose là, non? A moins que tu n’aies envie de boire pour oublier l’expérience?” “T’étais pas venue pour le champagne, j’imagine. Tu voulais quoi?” blablabla où est la mannette de la télévision, donc? Oh, there we go. “Y’a le câble?” Clyde s'en fout, il a son futur mariage à sauver. Halsey en a rien à chier, sauf si je choisis - ce que je fais, bien sûr - dans le programme l’un des films à la carte pour un peu plus de dépenses au compte de son cher et tendre. “Oh, je voulais aller le voir au cinéma celui-là en plus.”
Une fois le désagréable effet de surprise passé, Halsey parvint à reprendre ses esprits et à faire ce qu’elle faisait de mieux ; improviser. S’il espérait parvenir à lui faire perdre ses moyens par une mise en scène aussi pitoyable, il se trompait lourdement. Au mieux, il était parvenu à l’énerver, ce qui n’augurait vraiment rien de bon pour la suite. D’ailleurs, Clyde devait probablement sentir le vent tourner à ce stade, alors qu’elle s’emparait du combiné pour commander du champagne – le plus cher, évidemment – et lui préparer une note salée qui n’allait pas tarder à lui faire pendre la gueule. “Demande des olives aussi. Oh, et les craquelins au caviar. Ils sont dégueulasses mais le nom qu’ils ont sur le menu est cool.” La rouquine était plus silencieuse mais loin d’être en reste alors qu’elle changeait subtilement de camp, revenant ainsi au minimum syndical de loyauté que Halsey attendait d’elle depuis les années passées à la supporter, de près ou de loin. La brune pouvait sentir le regard insistant de Clyde sur elle, mais elle était bel et bien déterminée à lui faire payer son affront ; embrasser Ariane devant elle, sérieusement ? « Ajoutez moi tout ce que vous avez à base de caviar avec ça, et tout ce qui vous passera par la tête qui puisse aller avec du champagne en fait. Soyez créatif. » Pourvu que la note dépasse les quatre chiffres, a minima. Un sourire sur les lèvres, elle se retourna finalement vers le brun, haussant un sourcil dans sa direction alors qu’il l’observait toujours avec insistance. “T’étais pas venue pour le champagne, j’imagine. Tu voulais quoi?” « Pour le plan à trois et le champagne, c’était pas le plan ? » Pas forcément dans cet ordre d’ailleurs. . “Y’a le câble ? Oh, je voulais aller le voir au cinéma celui-là en plus.” Son regard avisa Ariane qui avait déjà pris possession du lit pour zapper les chaînes du câble, apparemment satisfaite du chaos qu’elle avait semé sur son passage. Penchant la tête sur le côté, elle se débarrassa de sa veste et se dépêcha de rejoindre la rouquine sur le lit, lui tirant la télécommande des mains d’un geste vif. « T’as des goûts de merde, passe-moi ça. » L’envie d’observer Clyde était forte, mais le but était qu’il se sente évincé de sa propre petite fête. Karma is a bitch.
La situation lui échappe et les sourcils du brun se froncent quand son regard se balade de l’une à l’autre en tentant de décider laquelle mérite qu’il l’étripe en premier. Sûrement que la décision ne serait pas si difficile, finalement - la traitre, c’est elle, la rousse qui se complait sur le lit et l’ignore royalement en ordonnant comme la reine qu’elle n’est pas et ne sera jamais lorsqu’il s’agit de lui et de son argent. Sûrement qu’elle vaut bien quelques billets mais pas la moitié du menu, faut pas déconner. “Demande des olives aussi. Oh, et les craquelins au caviar. Ils sont dégueulasses mais le nom qu’ils ont sur le menu est cool.” Il ravale sa salive et se contient face à Halsey, mais il brûle d’envie de l’ouvrir et de les faire toutes les deux dégager pour avoir eu l’excellente mauvaise idée de se retourner contre lui sans même qu’il n’ait pu le prévoir. Il a invité l’Enfer même à sa table et s’étonne maintenant d’être brulé - et c’est seulement pour ne pas s’insulter lui-même qu’il a envie de les insulter, elles. “Ajoutez moi tout ce que vous avez à base de caviar avec ça, et tout ce qui vous passera par la tête qui puisse aller avec du champagne en fait. Soyez créatif.” Oh qu’il va être créatif, lui, pour lui avoir arraché des mains sa parfaite manigance et s’être soustraite au traitement de faveur si particulier qu’il lui a pourtant réservé. Il a choisi une de ses amies, en plus - et les amies partagent tout, non? “Pour le plan à trois et le champagne, c’était pas le plan?” Elle lit presque dans ses pensées, si seulement elle n’avait pas choisi le pire moment et gonflé ses mots d’une ironie si palpable qu’elle en est presque tangible alors qu’il la laisse passer et s’étaler sur le lit à son tour. Quelle idée de merde, finalement, tout ça.
“Y’a le câble?” Really? “Oh, je voulais aller le voir au cinéma celui-là en plus.” “T’as des goûts de merde, passe-moi ça.” Et voilà qu’il les imagine au cinéma toutes les deux, à insulter copieusement ceux qui ont le malheur de mâcher leurs popcorns un peu trop fort - il a déjà vu Halsey faire, aucun doute qu’Ariane serait à la hauteur et pire encore. Cette séance cinéma entre girls, il a tout sauf l’intention d’y assister et finit de boutonner son j - non, après tout, ne finit pas de boutonner son jean en se plaçant tout sourire narquois entre la télévision et la party à laquelle il n’a pas été convié. “Le room service est long alors vu la commande, on a le temps.” Le plan à trois, c’est bien ici?
“Ajoutez moi tout ce que vous avez à base de caviar avec ça, et tout ce qui vous passera par la tête qui puisse aller avec du champagne en fait. Soyez créatif.” c’est un rire là, un vrai de vrai, qui remonte de mes lèvres à leurs petites oreilles de vieux couple qui en a tous les critères sauf celui d’assumer leur putain de problème. Ils me font penser à des gamins qui se tirent des cailloux à bout de bras pour faire mal à l’autre dans le seul but qu’il te regarde ; et autant la grande majorité du monde doit être bien attendrie de les voir, limite prête à lâcher un “now, kiss!” enflammé la vérité reste qu’ils sont pathétiques. Quoi? Oh vous m’aviez pas demandé mon avis. Bummer. “Pour le plan à trois et le champagne, c’était pas le plan?” elle essaie, elle essaie fort, mais elle essaie et elle réussit. C’est de ça que l’Histoire avec un grand H se souviendra aujourd’hui. “T’as des goûts de merde, passe-moi ça.” hm, plaît-il? Oh, la télé. J’étais tellement certaine qu’ils étaient tous les deux tirés d’une comédie romantique cheesy où la fin est tatouée sur tous les pores de leur peau que j’avais oublié qu’il y avait bel et bien un écran diffusant de la merde et illuminant toute la pièce.
“Le room service est long alors vu la commande, on a le temps.” bitch please. “Je partage pas.” mes mots il les aurait entendus, Clyde qui veut le beurre, l’argent du beurre, et la laitière avec. S’il avait été assez proche pour que ce qui sort de mes lèvres comme un avertissement ne se noie pas contre la nuque d’Halsey. Pour ma défense, elle va rager que je l’ai chatouillée, encore plus quand je la mords au passage. Et juste pour ça ça a valu le coup de jouer dans la grande drague de Casanova déchu. “Gérez vos problèmes, ça va vous donner des rides avant le temps.” et par vos problèmes, qu’ils le prennent comme un cadeau de noces à l'avance que j’hurle pas haut et fort qu’ils sont pâmés l’un sur l’autre au point où ça sent juste leurs phéromones d'amoureux transis dans cette pièce. Un bond hors du lit, un autre à la table de l’entrée pour attraper le portable d'Halsey rien que pour m'envoyer par texto les photos qu'elle a prises de moi pour la postérité. “Depuis le temps que je veux faire une séance boudoir.” l’instant d’après, je jure que dans mon départ improvisé je ne fais pas si exprès que ça de voler la bouteille de champagne au nom de Clyde sur le caddie du service aux chambres. Vous êtes trop sympas, les potes.
Voir Clyde se liquéfier en réalisant que la situation lui échappait arracha un sourire à la brune qui continua pourtant à l’ignorer autant que possible, décidée à lui faire payer son affront. Heureusement, Ariane décida de se montrer coopérative – enfin – et en rajouta une couche comme elle savait si bien le faire, Halsey ne tardant pas à rejoindre le mouvement en commandant tout ce qu’il y avait de plus cher et en laissant une marge de manœuvre au pauvre homme au bout du fil qui devait probablement se demander si on lui faisait une blague ou non. Le brun se posta finalement devant elle pour l’interroger sur sa présence dans la chambre, ayant apparemment oublié qu’il en était à l’origine. La tête qu’il tirait en disait long sur ce qu’il pensait de la nouvelle équipe formée par les deux jeunes femmes, et un nouveau sourire étira ses lèvres alors qu’elle l’abandonnait pour rejoindre Ariane sur le lit afin de participer à la sélection du programme tv. Ça aurait pu s’arrêter là, mais dans une énième tentative d’attirer l’attention sur lui et de rejoindre la fête à laquelle il n’était clairement plus convié, Clyde s’avança pour se planter en plein dans leur champ de vision, bombant légèrement le torse en les observant l’une et puis l’autre. “Le room service est long alors vu la commande, on a le temps.” Sérieusement, Wakefield ? “Je partage pas.” Les paroles d’Ariane glissèrent en direction d’Halsey qui se tourna vivement vers elle, fronçant les sourcils en la voyant rejoindre à nouveau le camp adverse, aussi versatile qu’à l’ordinaire. “Gérez vos problèmes, ça va vous donner des rides avant le temps.” Et sans attendre, la rouquine s’extirpa du lit et se dirigea vers le téléphone que la brune avait laissé sur la table, y faisant dieu seul pouvait savoir quoi. Supprimer les photos d’eux, sans doute. “Depuis le temps que je veux faire une séance boudoir.” Ah, peut-être avait-elle décidé de les garder en souvenir, après tout. Halsey leva les yeux au ciel en la regardant disparaître telle la peste après avoir ravagé tout ce qui se trouvait sur son passage. La brunette n’eût même pas l’opportunité de lui demander à quels problèmes elle pouvait bien faire référence et elle se tourna finalement vers Clyde qui se tenait toujours là, prêt à intervenir dans un plan à trois qui n’existait plus que dans ses rêves les plus fous – ou pas. « Tu m’expliques ? » Lança-t-elle finalement avant de regarder en direction de la porte, observant le room service s’avancer avec un air interrogateur sur le visage. « Votre amie est partie avec le champagne… » Commença-t-il alors qu’Halsey laissa un rire s’échapper de ses lèvres. Évidemment qu'elle était partie avec le champagne. « C’est pas grave, faites-en remonter une. » Et elle se laissa retomber sur le lit, ignorant ce que Clyde pouvait bien penser ou non ; elle comptait bien en profiter, avec ou sans lui.
Elle chuchote, Ariane, et ce n’est jamais bon signe alors que Clyde tente malgré tout de fixer un sourire narquois sur son visage quand ses intentions sont tout sauf louables - et tout sauf réalisables, surtout. “Gérez vos problèmes, ça va vous donner des rides avant le temps.” L’instant d’après, elle s’extirpe du lit avec son tshirt et attrape le portable de la brune à la volée. Si elle pouvait avoir l’excellente idée de supp - “Depuis le temps que je veux faire une séance boudoir.” Une photo pour la postérité, donc, et Clyde note déjà de fouiller leurs portables respectifs pour essayer d’éliminer la moindre trace de sa mauvaise idée. Peut-être pas si mauvaise, mais bien moins réussie qu’il ne l’aurait espéré - pourtant, il sait qu’avec Halsey et Ariane, il vaut mieux ne rien prévoir. Il s’est fait prendre à son propre jeu et la rousse qui quitte la chambre avec un dernier sourire cynique ne l’étonne même plus alors qu’il prend enfin le temps de boutonner son jean et de s’éloigner du lit. “T’oublieras pas mon tshirt la prochaine fois” qu’il lâche alors que la porte claque, certain qu’Ariane l’a entendu mais prétendra sans doute le contraire à la première occasion. La prochaine fois, celle qui n’existe pas, ou qui n’existe plus, bien loin de ces apparences trompeuses alors qu'il s'agira plutôt du prochain combat où l'un d'eux finira par terre en rageant.
“Tu m’expliques?” “On est allés boxer et elle est rentrée se doucher là, c’était plus pratique.” Pratique, évidemment. Il hausse les épaules d’un air nonchalant juste quand ses sourcils se haussent alors que l’arrivée du room service s’accompagne d’un sourire gêné sur le visage de l’employé. “Votre amie est partie avec le champagne…” Au moins, avec Ariane, le doute est peu permis - le champagne reste toujours une valeur sûre pour la satisfaire. “C’est pas grave, faites-en remonter une.” Il ne dit rien Clyde, mais en pense pourtant bien plus alors qu’Halsey se laisse retomber sur le lit dans un soupir qui ressemble tout sauf à la motivation nécessaire pour la séance de boulot qu’ils ont de prévu - et qu’il a simplement introduite d’une manière spéciale, pour une fois. “On a du boulot.” Et pas de temps, ni pour le champagne ni pour les craquelins au caviar, que ça sous-entend. “Et la note du room service va pas se payer toute seule.” Il fait presque mine de rien, le brun, mais l'idée d'avoir commandé la moitié du menu apparaît pourtant clairement comme faisant partie des mauvaises.
Autant dire que les évènements s’étaient rapidement enchaînés sans qu’Halsey n’y comprenne rien, sauf peut-être la volonté de Clyde de la rendre jalouse en orchestrant une mise en scène à laquelle elle avait cru l’espace de quelques minutes. Il fallait bien avouer qu’Ariane y avait mis du sien, mais rapidement lassée, elle avait changé son fusil d’épaule et décidé de les envoyer paître tous les deux en prenant soin d’embarquer le champagne avec elle. Rien d’étonnant quand on connaissait la rouquine, et la jeune femme eût bien du mal à se départir du sourire amusé qui restait collé à ses lèvres en dépit du mauvais tour qu’elle venait de lui jouer. Elle n’avait jamais autant détesté quelqu’un qu’elle aimait, et la contradiction de ces émotions était à l’image de l’amitié qu’elles partageaient et qui n’avait de sens pour personne, sauf pour elles. “T’oublieras pas mon tshirt la prochaine fois” Lança rapidement Clyde avant que la porte ne se referme sur l’ouragan Ariane et le regard que lui jeta Halsey en disait long sur ce qu’elle pensait de cette prétendue prochaine fois. D’ailleurs, elle l’interrogea sur les circonstances de cette fois-ci, encore surprise par ce qui l’attendait dans cette chambre d’hôtel alors qu’il l’avait prétendument appelée pour bosser. “On est allés boxer et elle est rentrée se doucher là, c’était plus pratique.” Pratique pour qui, la question méritait d’être posée. La brunette leva les yeux au ciel avant d’observer son visage qui avait tout sauf l’expression de quelqu’un qui regrettait ce qu’il venait de se passer. « Et la mise en scène, elle était plus pratique elle aussi ? » Il n’espérait tout de même pas s’en sortir aussi facilement ? Le room service vint interrompre le fil de leur conversation et Halsey le renvoya bien assez vite en lui demandant de ramener une autre bouteille, puisque son amie avait décidé de prendre la tangente avec celle qu’elles avaient commandé. “On a du boulot.” Étalée sur le lit, la brune pencha légèrement la tête dans sa direction, haussant un sourcil pour la forme. « Ah parce que ça c’était vrai, peut-être ? » Bien décidée à lui faire perdre patience, elle reporta son attention sur l’écran et continua de faire défiler les suggestions, comme si cette session de travail n’était qu’un prétexte invoqué pour la faire venir et constater une relation qui n’existait pas, elle non plus. “Et la note du room service va pas se payer toute seule.” Cette fois, un nouveau sourire étira les lèvres de la jeune femme sans qu’elle ne prenne la peine de se tourner vers lui, cette fois-ci. « Il fallait y penser avant de te servir d’Ariane comme d’un moyen pour m’énerver. » Et dire que ça avait presque fonctionné. Une lueur amusée dans le regard, Halsey concéda finalement à se relever et s’approcha du chariot laissé par le room service, attrapant une fraise au passage avant de lever le menton en direction de Clyde. « Ne sois pas mauvais joueur. » Cette fois, la provocation était de mise alors qu’elle savourait ce qu’elle considérait comme une victoire sur ce qu’il avait tenté de mettre en œuvre pour jouer avec ses nerfs.
La brune est une experte en regards noirs et expressions mauvaises, et Clyde la connaît suffisamment pour ne pas s’incliner face à ce genre de mimiques qu’il a bien trop vu, alors que leur relation y a pourtant survécu de nombreuses fois. “Et la mise en scène, elle était plus pratique elle aussi?” Elle maîtrise tout aussi bien les regards au ciel, mais pas mieux que lui qui hausse les sourcils et roule des yeux à son tour, l’air de vouloir la faire passer pour celle qui s’imagine des choses - peut-être un peu, finalement, puisque rien de ce qu’elle semble penser ne s’est réellement déroulé. Ils ont vraiment boxé, Ariane s’est vraiment douchée - fin de l’histoire, non?
Clyde sait pourtant à qui il parle, et s’il a pris un malin plaisir à apprécier les lèvres pincées d’agacement de la brune jusqu’à ce que le petit jeu lui échappe à son tour, cela ne change pourtant rien à l’objectif de son appel - ils sont là pour travailler, et leurs affaires sont plus importantes qu’une après-midi au lit et du champagne à foison. Mais il a mal joué, ou plutôt, il a mal choisi ses partenaires et ne doute pas qu’Halsey retiendra cette entrevue d’une manière ou d’une autre, puisqu’elle n’a jamais été du genre à lui laisser passer quoi que ce soit qu’elle puisse utiliser contre lui. “Ah parce que ça c’était vrai, peut-être?” “C’est une question rhétorique?” Celle-ci en est une, en tout cas, mais si elle tient par-dessus à lui faire perdre patience, la brune n’a qu’à se jeter à pieds joints dans le piège savamment tendu et admettre qu’une pointe de jalousie perce indéniablement sous ses airs faussement détachés. Clyde n’a rien fait de plus ou moins qu’à son habitude - et la rencontre fortuite avec la rousse n’étant que le fruit du hasard, Halsey n’a donc rien de concret à lui reprocher, si?
Le brun ouvre ses tiroirs et les papiers s’accumulent sur le bureau, alors que son acolyte se prélasse encore dans le lit là où elle ne daigne même pas rentrer dans son jeu. Il a tenté, s’est bien amusé, mais il est désormais temps de payer pour les folies culinaires d’Halsey qui n’a jamais eu aucune mesure dans sa conception de la vengeance. “Il fallait y penser avant de te servir d’Ariane comme d’un moyen pour m’énerver.” Oui, non - peut-être. “Ne sois pas mauvais joueur.” Elle savoure une fraise et il l’observe du coin de l'œil avant de se retourner vers elle et de croiser les bras en prenant appui sur le bureau. “Si tu doutes à ce point t’as qu’à venir boxer la prochaine fois.” Halsey, boxer? A d’autres, mais la répartie est bien trop facile pour ne pas être saisie au vol. “Puis tu connais déjà le chemin de la douche.” Plus que bien, et presque autant que le regard brûlant qu’il lui jette avant de le reporter brusquement sur les papiers qu’il tient dans les mains. Ils sont là pour travailler - il paraît.
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