(Halsyn #3) ► Stole the show

(#)Mar 1 Sep 2020 - 8:20

(spring hill → central business district)

Stole the show
Raelyn Blackwell & @"Halsey Blackwell" - juin 2020 (Halsyn #3) ► Stole the show 873483867

Le résultat est tombé. Positif, et moi, passé la surprise initiale, j’ai surtout vu ça comme une épine dans mon pied. Découvrir et prouver qu’Halsey avait menti sur toute la ligne - ce à quoi je m’attendais - m’aurais permis de me débarrasser d’elle sans ménagement et sans qu’elle n’ait plus le moindre argument à m’opposer. Tu n’es pas ma soeur, tire toi, accompagné du résultat du test ADN que je lui aurais collé sous le nez, c’était ça le plan initial quand j’ai récupéré l’un de ses cheveux noirs sur mon canapé immaculé. Je n’ai pas hésité longtemps à l’envoyer dans un laboratoire pratiquant des test ADN accompagné de l’un des miens puisque j’en étais persuadée à l’époque, Halsey n’était pas supposée être ma soeur. Elle était un imposteur, à la recherche d’argent de gloire ou je ne sais quoi, et le test serait négatif, il ne pouvait en être autrement.

Sauf que lorsque, il y a quelque jours, j’avais reçu une enveloppe portant le logo du laboratoire et que je l’avais ouverte, j’étais tombée de haut, avant de me ressaisir. Le fait qu’elle n’ait pas menti sur notre héritage génétique commun n'infirme pas mes autres hypothèses et je reste incapable de passer outre mon premier instinct, celui qui me souffle que cette fille me cache quelque chose. Qui débarque comme elle l’a fait sans chercher à prendre contact au préalable ? Qui va jusqu’à suivre l’homme qu’elle soupçonne - à juste titre - de partager ma vie dans l’espoir de glaner une quelconque information ? Qui fait le pied de grue au pied de mon immeuble en prétendant n’être là que grâce au hasard et pour une visite immobilière ? Halsey Blackwell est peut-être ma demie soeur, mais ça se saurait si mon sang était gage d’honnêteté et de droiture.

J’ai laissé trainer la lettre sur le bar au loft : la relation que je partage aujourd’hui avec Amos est synonyme de complicité et de transparence et je ne ressens pas le besoin de garder cette découverte pour moi. En posant les yeux sur le papier, il m’a jeté un regard interloqué, et autorisé du bout du menton à l’ouvrir il l’a parcourue des yeux avant de me prendre dans les bras. J’ai insisté, répété que cela ne me faisait rien - et c’est le cas - mais j’aime sa façon d’être attentif, j’aime les regards bourrés de sollicitude qu’il pose parfois sur moi, j’aime qu’il prenne le temps de s’arrêter et de s’enquérir de comment je vais. La suite de mon plan je l’ai dessinée seule puisque c’est un sujet qui me regarde et des décisions qu’il faut que je prenne seule. Halsey est ma soeur et s’évertue à jouer le rôle de celle qui veut à tout prix renouer avec cette famille qu’elle découvre aujourd’hui. Très bien, moi je compte rentrer dans son jeu et m’en approcher pour comprendre ce qu’elle cherche réellement. L’entrevue que j’ai eue avec son détective - celui qui semble être son toutou attitré si j’en crois ses réactions et ses élans pour défendre la brune - n’a fait qu’amplifier mes soupçons : ces deux là me cachent quelque chose. Me maudissant d’avoir négligé de pousser les recherches, je les ai faites mener avec un peu plus d’application cette fois et, me renseignant sur la vie de Blackwell junior, j’ai découvert deux certificats de mariages à son nom. Etrange pour une jeune femme d’une trentaine d’année, pas assez pour en tirer des conclusions, mais trop peu pour ne pas avoir la puce à l’oreille.

Alors il y a une heure, désireuse d’en savoir plus, j’ai enfilé un tailleur pantalon bleu nuit griffé, relevé mes cheveux en un chignon tiré et sophistiqué, maquillé mes yeux pour approfondir mon regard et, satisfaite par mon apparence, je suis grimpée sur une paire de talons aiguilles Jimmy Choo avant de glisser le résultat du test ADN dans mon sac et de claquer la porte de l’appartement, direction le siège de Michael Hills en ville puisque d’après le compte Linkedin de la brune elle y travaille depuis quelques semaines en tant qu’assistante juridique. Un point sur lequel elle n’aurait pas menti donc ?

J’ai passé les immenses portes en verre, me suis dirigée vers le comptoir d’accueil et me suis annoncée par mon prénom et mon nom, précisant l’identité de mon interlocutrice. Je me suis dirigée vers les canapés que l’on m’a montré du doigt pour patienter, mais en chemin je n’ai pu résister à la tentation d’attraper au vol l’un des collèges de ma soeur en route pour sa pause déjeuner, visiblement ravie de rencontrer la famille de la petite nouvelle. Il s’est poliment intéressé à mon activité professionnelle de responsable des ventes dans une entreprise de pharmaceutique, a décrété que nous étions donc toutes brillantes dans la famille avant de s’intéresser à quelle type d’adolescente était Halsey. Moi, trop heureuse de rendre la monnaie de sa pièce à la brune, je n’ai pu m’empêcher de broder des histoire attendrissante mais potentiellement embarrassantes et ce n’est que lorsque la demoiselle apparaît enfin dans mon champ de vision qu’un large sourire étend mes lèvres et que je m’excuse de devoir m’eclipser.

J’accepte l’accolade de son collègue sans broncher, avant de marcher vers elle et de déposer mes lèvres sur sa joue. Face à son air surpris, je lui glisse quelques mot sur un ton facétieux. « Joue le jeu. Ton ami est persuadé que nous avons grandi ensemble dans un ranch à côté de Perth et que j’adorais te pousser de ton cheval pour que tu tombes tête la première dans du crottin. Une poignée de mains le surprendrait. » Sans me départir de mon sourire hypocrite, je me retourne vers le brun qui nous observe encore, avant de lui adresser un petit signe de la main et de me retourner vers la brune. « Tu me proposes pas de visiter ? Ou au moins de me montrer ton nouveau bureau ? » Elle a trop empiété sur mon territoire. A présent, c’est à mon tour de lui rendre visite sur le sien.

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Halsey était plutôt satisfaite de sa fonction au sein de la société de Saül, même si elle regrettait de ne pas avoir davantage l’opportunité de le côtoyer. La brune s’estimait déjà heureuse d’avoir eu cette proposition d’emploi sans avoir à manipuler qui que ce soit, et si elle évoluait déjà parmi ses collègues tel un poisson dans l’eau, la jeune femme ne perdait pas de vue son objectif premier ; trouver des informations pouvant nuire à son CEO afin de pouvoir s’en servir et en tirer parti. Pour l’instant, la brunette se faisait encore une place et gagnait doucement la confiance de tout le monde, tissant sa toile avec l’efficacité qu’on lui connaissait déjà. Perdue au milieu de plusieurs dossiers sur lesquels on lui avait demandé d’intervenir, Halsey faisait tourner son stylo entre ses doigts, sourcils froncés, cherchant à trouver une faille dans ce qu’avait monté la partie adverse contre le cabinet. Ce travail dénotait tellement de son autre activité qu’elle le trouvait étonnamment ressourçant, à l’instar de ses collègues à qui elle prédisait des cheveux blancs avant l’heure. Sa sérénité en apaisait plus d’un, et la brunette trouvait tout simplement fabuleux la facilité avec laquelle elle parvenait à berner des personnes aussi avisées que des avocats. Son dernier mari en était la preuve vivante, paix à son compte en banque. « Halsey ? » La brune releva la tête en direction de Martha, la secrétaire, l’interrogeant du regard afin de connaître les raisons de sa venue dans son bureau. « Ta sœur est en bas, elle demande à te voir. » Est-ce que c’était un gag ? La surprise marqua son visage et elle reposa lentement son stylo, passant un index songeur le long de sa mâchoire. « Elle s’est présentée comme ça ? » La question avait toute son importance, car Martha aurait simplement pu s’avancer sur base de leur nom de famille respectif, mais son hochement de tête signala à Halsey que quelque chose venait de changer, et une vague d’excitation monta en elle. Evidemment, elle aurait préféré que Raelyn évite de s’immiscer dans sa vie professionnelle, mais ça aurait été un peu ironique de lui demander une telle chose lorsqu’on savait qu’elle l’avait filée et observée sans vergogne durant de nombreuses semaines. Réajustant sa veste de blazer, la brune se dirigea vers l’accueil d’une démarche chaloupée, impatiente de savoir ce qui l’attendait là-bas. Son regard se posa immédiatement sur la petite blonde qui, en dépit de sa taille, en imposait énormément de par son charisme – comme le prouvait l’air absent de son collègue, Jim, qui l’écoutait avec une attention toute particulière sans pour autant parvenir à détacher son regard de son décolleté. Raelyn avait fait un effort sur sa tenue, et la brunette se demanda soudainement si elles avaient quelque chose à fêter – aurait-elle changé d’avis sur sa personne ? Il y avait peu de chance. Pourtant, le fait qu’elle se présente comme sa sœur était hautement perturbant, et la jeune femme commençait à s’interroger sur la raison de sa présence. S’avançant vers le duo, elle croisa le regard de son aînée qui lui offrit un sourire avant de se diriger vers elle et de déposer un baiser sur sa joue – un geste qui étonna Halsey, comme l’indiqua son air surpris, accentué par l’accolade que la blonde venait de partager avec son collègue alors qu’ils ne se connaissaient même pas. Qu’avait-elle fait, qu’avait-elle dit ? La brune craignait le pire. « Joue le jeu. Ton ami est persuadé que nous avons grandi ensemble dans un ranch à côté de Perth et que j’adorais te pousser de ton cheval pour que tu tombes tête la première dans du crottin. Une poignée de mains le surprendrait. » Seigneur. La jeune femme adressa elle aussi un sourire de façade à Jim qui continuait de les observer, probablement encore étonné d’apprendre que Halsey avait une sœur – surprise – avant de se tourner vers Raelyn, prête à lui demander à quoi elle jouait. « Tu me proposes pas de visiter ? Ou au moins de me montrer ton nouveau bureau ? » Haussant un sourcil, la jeune femme décida qu’il valait probablement mieux que cette discussion ait lieu dans un endroit abrité des regards indiscrets et elle opina du chef, évitant de répondre tant qu’elles ne seraient pas tranquillement dans son bureau. Quelques regards curieux se tournèrent vers elles mais Halsey les ignora, accélérant le pas jusqu’à entrer dans la pièce baignée de lumière avant de refermer la porte derrière Raelyn qui l’observait toujours avec un air enjoué – c’était qu’elle était fière d’elle en plus. « Qu’est-ce que tu fais là, soeurette ? » Les rôles étaient inversés cette fois-ci et la brunette interrogea la blonde du regard, bras croisés, attendant de comprendre à quoi rimait toute cette histoire.

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(#)Mar 1 Sep 2020 - 17:49

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Raelyn Blackwell & @Halsey Blackwell - juin 2020 (Halsyn #3) ► Stole the show 873483867

Consciente que, jusqu’ici, ma demie soeur a eu l’avantage lors de nos rencontres - elle m’a toujours prise par surprise et détenait plus d’informations que moi - j’ambitionne de renverser la balance. C’est à son tour de se sentir prise au dépourvu, c’est à son tour de ressentir la désagréable impression d’être prise par surprise et surtout envahie dans son quotidien. Ce n’est pas son hôtel que j’ai cherché. J’aurais pu, mais ce n’est pas la première idée qui ait pris forme dans mon esprit. Là bas je n’aurais surprise qu’elle, mais en me rendant directement sur son lieu de travail, j’ai l’occasion d’apercevoir ses collègues, et surtout qu’ils m’aperçoivent, d’échanger avec eux et de mettre Halsey mal à l’aise. Je crève d’envie de la voir se décomposer ou, en tout cas, de savoir que intérieurement son coeur s’emballe.

Alors je prends mon temps. J’attends qu’elle vienne me chercher en me plaçant bien en évidence, assez pour que l’un des hommes d’affaire morde à l'appât. Il m’observe, s’approche de moi, m’interpelle finalement et engage la conversation. Il veut savoir qui je viens voir, flairant peut être une affaire à voler à l’un de ses collègues et concurrents, et je me fais une joie de lui répondre, et de dresser un tableau idyllique et surtout bien faux de notre jeunesse à Halsey et moi. Il s’étonne d’apprendre que la demoiselle n’est pas fille unique et que sa soeur se trouve à Brisbane et, en écoutant mon récit, s’amuse d’imaginer la brune grandir à la campagne, dans une famille élevant des chevaux. Moi, je jubile d’être tombée sur un bavard qui s’empressera certainement de raconter ce qu’il a appris à ses collègues autour d’un café, et si c’est puéril, de tourner la demoiselle en ridicule à travers ces tableaux de notre enfance. Je jubile aussi de croiser son regard, à mi chemin entre la panique et l’appréhension. Elle se demande ce que je fais là, elle se demande certainement ce que j’ai raconté à l’avocat et pour avoir été à sa place, je sais qu’elle rage d’avoir été surprise par ma venue. Parfait, à son tour. Je n’ai pas besoin de beaucoup forcer pour déposer un baiser sur sa joue et prétendre être ravie de la voir : j’ai toujours été une bonne actrice en société. Elle lève un sourcil et se contente de hocher la tête, acceptant à contre coeur de m’emmener dans son bureau sous le regard du brun. Moi, amusée, je lui souffle à voix basse. « Tu pourrais au moins sourire. Il risque de ne pas comprendre. » Moi je comprends, je comprends et je me régale de sa frustration. J’ai la sensation que nous sommes semblables toutes les deux, et nul doute qu’elle doit détester cette sensation de perdre le contrôle.

Sur le trajet jusqu’à son bureau, je lance à tout venant des sourires et je réponds à ceux qui me salue. Je sens que la demoiselle préfèrerait presser le pas, mais je m’applique à prendre mon temps, jusqu’à ce que la porte se referme et que je me laisse tomber dans l’un des fauteuils qui fait face à son bureau. « Qu’est-ce que tu fais là, soeurette ? » Elle est directe, et je comprends que ma petite apparition a eu l’effet escompté. Sans me départir de mon cynisme et de ma fausse prévenance, je réponds. « Et moi qui pensais que tu allais m’inviter à déjeuner. » Je hausse les épaules, l’air déçue. « J’aurais dû accepter la proposition de Jim. Il m’a invitée à dîner, lui. » J’ai refusé poliment et avec le sourire, en expliquant que malheureusement j’étais prise. Et je le suis, nul doute qu’en d’autres circonstances j’aurais accepté pour faire enrager la brune un peu plus. « Détends toi, je suis pas là pour te chasser de la ville. » Même si cela ne me dérangerait pas, au fond. Je sors de mon sac à main le papier sur lequel est inscrit le résultat du test ADN que j’ai fait pratiquer pour le déposer sur son bureau, face à elle. « Désolée, j’ai pas pu m’empêcher de vérifier. » J’espère qu’elle se détendra si elle pense que j’ai baissé ma garde. « Mais maintenant je te crois, c’est bon. Rassurée ? »

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La brune avait attendu patiemment que le couperet tombe depuis leur dernière rencontre, persuadée qu’elle entendrait à nouveau parler de Raelyn à un moment où l’autre. Après tout, elle avait bel et bien rendu visite à Clyde comme elle s’y était attendue et si ce dernier ne lui avait rien appris de plus, nul doute que la jeune femme n’avait pas dû en rester là. Mais Halsey ne s’était pas préparée à la voir apparaître dans le hall d’entrée du bâtiment dans lequel elle travaillait, déstabilisée de voir ainsi ses deux mondes se confronter aussi brutalement. Son travail d’assistante juridique était davantage une couverture qu’une réelle passion – même si elle se plaisait dans cette fonction – et l’entreprise lancée à l’encontre de Raelyn appartenait à son autre activité, celle qu’elle opérait secrètement avec son complice et qui ne laissait pas la place à la moindre erreur. Alors, voir la blonde en grande discussion avec l’un de ses collègues provoqua un bond supplémentaire dans la poitrine de la jeune femme avant qu’elle ne retrouve une contenance factice en s’approchant d’eux, son esprit fonctionnant à mille à l’heure pour tenter de déterminer les intentions de son aînée. Que faisait-elle ici ? Pourquoi débarquer en pleine journée à son bureau ? Elle cherchait forcément à la déstabiliser, et la brunette devait bien avouer qu’elle y était parvenue, même s’il lui en faudrait plus pour déposer les armes. Crispée en recevant le baiser de Raelyn sur sa joue, elle laissa son regard se poser sur Jim qui n’avait apparemment rien de mieux à faire que de les fixer, poussant Halsey à s’interroger sur ce que la blonde avait bien pu lui raconter ; rien de bon, c’était un fait certain. « Tu pourrais au moins sourire. Il risque de ne pas comprendre. » Se retenant tout juste de lever les yeux au ciel, la brunette accorda un sourire de façade à son collègue avant de tourner les talons pour amener sa sœur jusqu’à son bureau, là où elle ne pourrait plus parler à qui que ce soit. « On peut savoir ce que tu lui as dit ? Histoire que je ne me retrouve pas prise de court. » Son ton était détaché et contrastait avec la tempête à l’intérieur de sa tête. Perdre ainsi le contrôle ne lui plaisait guère et le sourire narquois de la blonde n’arrangeait en rien son irritation. Ignorant les regards qui se posaient sur elles lors de la traversée – longue, très longue – du dédale de couloirs, Halsey se retint de pousser un soupir de soulagement en fermant la porte derrière Raelyn, ayant l’étrange sentiment d’être parvenue à contenir toutes les plaies du monde entre ces quatre murs. Cette dernière se laissa tomber dans un des fauteuils, prenant ses aises sans que cela n’étonne la brune qui finit par lui demander ce qu’elle faisait là ; droit au but. « Et moi qui pensais que tu allais m’inviter à déjeuner. J’aurais dû accepter la proposition de Jim. Il m’a invitée à dîner, lui. » Grand bien lui fasse. « Tu aurais peut-être dû, effectivement. » Un sourire étira ses lèvres tandis qu’elle restait debout, s’appuyant simplement contre son bureau avant de croiser les bras en observant la blonde. La jeune femme retrouvait peu à peu son aplomb maintenant que Raelyn n’était plus lâchée dans la nature et elle attendait avec impatience de connaître les raisons de sa présence en ces lieux. « Détends toi, je suis pas là pour te chasser de la ville. » Elle ne se serait pas laissé faire de toute façon. Haussant un sourcil, Halsey l’observa plonger la main dans son sac à main griffé pour en ressortir un papier qu’elle déposa sur le bureau. La brunette plissa les yeux, surprise de constater qu’il s’agissait d’un test ADN. Elle resta imperturbable, mais en son for intérieur, elle était stupéfaite ; cette fille l’avait invitée chez elle pour lui soutirer de l’ADN, c’était incroyable. Une part d’elle vit cette façon de faire comme une preuve de plus de leur lien de parenté, mais l’autre restait sur ses gardes malgré tout. « Désolée, j’ai pas pu m’empêcher de vérifier. Mais maintenant je te crois, c’est bon. Rassurée ? » Alors quoi, maintenant que leur lien était avéré, elle allait soudainement se transformer en Mère Thérèsa ? A d’autres. « Je suis surtout contente de savoir que tu ne t’amuseras plus à me traiter de menteuse à tout va. » Elle sourit à nouveau avant de décider de se la jouer naïve, histoire de voir sur quel tableau Raelyn allait jouer à présent. « Tu veux boire quelque chose ? » Elle indiqua le mini-bar qu’on avait mis à sa disposition, non pas qu’elle s’en serve très souvent. « Ça t’a fait quoi d’apprendre que c’était la vérité ? » Elle allait sans doute mentir, mais ça l’intriguait.

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(#)Mar 1 Sep 2020 - 20:08

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Raelyn Blackwell & @Halsey Blackwell - juin 2020 (Halsyn #3) ► Stole the show 873483867

Le dénommé Jim en lui même ne m’intéresse pas. Si je m’attarde à discuter avec lui, si je le laisse me tenir la jambes en me racontant des histoires qui n’intéressent que lui et en acceptant de répondre à ses questions par des mensonges que je prends toutefois la peine de rendre réalistes, ce n’est que pour pouvoir profiter de la surprise et de la légère panique d’Halsey lorsqu’elle débarquera. Je me dis qu’à sa place je détesterais la savoir en train d’échanger avec les gens du Club et de leur raconter je ne sais quoi me concernant, et puisque nous semblons avoir pas mal de choses en commun je me dis que me trouver ici ne lui plaira pas. Le message est clair : je suis sur son territoire et je m’en fous. J’ai trop été dans la réaction et dans l’observation, maintenant j’agis la première et je la prends de court. Évidemment lorsqu’elle m’aperçoit et fronce les sourcils, moi je jubile. Parfait, elle est surprise et la partie peut réellement commencer. « On peut savoir ce que tu lui as dit ? Histoire que je ne me retrouve pas prise de court. » Innocemment, je hausse les épaules. « C’est pas là tout l’intérêt de la chose ? » J’esquisse le genre de sourire qui fait qu’on me donnerait le bon dieu sans confession, avant de lever les yeux au ciel. « Relax, rien de grave. J’ai simplement nourrit sa curiosité en lui parlant de l’adolescente que t’étais. » Je n’en sais rien, mais depuis quand broder de belles anecdotes est devenu un crime ? « S’il te parle de ton époque pom pom girl, contente toi de sourire en hochant la tête. » L’avantage d’avoir grandi à la campagne c’est que cela m’a permis d’observer de loin toutes ces traditions de bouseux.

Dans les couloirs je réagis à l’inverse d’elle : je m’attarde à observer mes environs lorsqu’elle presse le pas, et j’accélère lorsqu’elle ralentit. Si mes yeux se posent dans tous les recoins ce n’est pas que pour la mettre hors d’elle, mais réellement pour glaner la moindre parcelle d’information disponible sur la brune. Elle ne m’est pas plus sympathique maintenant que je sais que possédons le même géniteur : elle m’apparaît comme plus dangereuse et je refuse d’être désarmée. Ses motivations en revanche ne me paraissent pas moins floues qu’il y a quelques mois. « Tu aurais peut-être dû, effectivement. » Je m’installe en levant un sourcil. « T’aurais au moins pu taire le soupir de soulagement quand t’as refermé la porte. » Elle n’a pas émis le moindre bruit mais c’est tout comme. « Qu’est ce qu’il y a, t’as honte de moi ? » Pourtant, je n’ai pas déplu à son collègue.

Sa nervosité m’amuse, mais j’avance mon premier pion sur l'échiquier et met un terme à ses souffrances en révélant pourquoi je suis là, ou en tout cas une partie de la vérité. J’ai bel et bien décidé de m’intéresser plus en détail à elle après avoir découvert qu’elle n’avait pas menti sur le lien qui nous uni. En revanche, je n’ai pas plus l’intention de l’inviter à une soirée pyjama que la dernière fois que nous avons échangé. « Je suis surtout contente de savoir que tu ne t’amuseras plus à me traiter de menteuse à tout va. » « Tu peux comprendre que j’ai été méfiante. Ça ressemblait plus à un joli conte qu’autre chose ta petite histoire. » Je lève les deux mains vers elle en signe de reddition. « Mais mea culpa. » Que veut-elle de plus, un bracelet de l’amitié dont nous posséderions chacune un morceau s’emboitant avec celui de l’autre ? « Tu veux boire quelque chose ? » Je hoche la tête poliment en l’observant se déplacer jusqu’au mini réfrigérateur qui trône dans un coin de la pièce. « Un whisky, si tu as. » les mauvaises langues diront qu’il est un peu tôt, mais à mes yeux il n’y a pas d’heure pour ce genre de chose. « Ça t’a fait quoi d’apprendre que c’était la vérité ? » Je plisse les yeux en signe de réflexion. Qu’ai-je réellement ressenti ? De la méfiance et je dois l’admettre, de la surprise. Puisque tous les bons mensonges possèdent une part de vérité, je tais la première mais j’avoue la seconde. « De la surprise pour être honnête. Et je te mentirais pas, quand j’ai dit que j’étais pas très famille c’était la vérité, mais je suis curieuse malgré tout. » Parce que jusqu’ici je n’ai pas réellement prêté attention à son histoire, persuadée qu’il ne s’agissait que de salades. « Et toi, qu’est ce que ça t’a fait quand t’a appris qu’on existait ? » Puisqu’après tout, persuadée qu’elle mentait je ne lui ai jamais posé la question.

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Si Halsey s’était rapidement reprise, la surprise avait tout de même dû se lire sur son visage, car si la brune se préparait en général à bon nombre d’éventualités, voir Raelyn n’en avait jamais été une. Son comportement à son égard avait toujours été des plus hostiles et de longues périodes de silence s’étaient installées avant que la jeune femme ne fasse de nouvelles tentatives de rapprochement, signe que la blonde n’avait pas la moindre envie d’en apprendre davantage sur cette sœur débarquée de nul part. Halsey la comprenait, persuadée qu’elle aurait agi de la même façon si les rôles avaient été inversés, mais cela n’arrangeait en rien ses affaires. Et alors qu’elle commençait à chercher une nouvelle façon de provoquer un rencontre, voilà que la secrétaire venait lui annoncer que Raelyn l’attendait à l’accueil. Sa venue était forcément motivée par quelque chose, il lui restait à deviner quoi. Son sourire satisfait devant l’air désarçonné de la brunette était déjà un bon indicateur, mais la blonde était trop intelligente que pour vouloir uniquement se livrer à de tels enfantillages, elle en était persuadée. Après avoir salué Jim d’un petit sourire forcé, elle tourna les talons en invitant son aînée à la suivre, accélérant le pas alors que les regards se tournaient vers elles. Halsey était nouvelle, mais elle n’avait pas tardé à se faire connaître de la majorité de ses collègues. Un talent qu’elle regrettait désormais alors que la blonde s’amusait à les saluer comme si elle venait d’être sacrée Miss Charleville ; un spectacle désolant, vraiment. « C’est pas là tout l’intérêt de la chose ? » Un intérêt qui était loin d’être partagé, ne lui en déplaise. « Relax, rien de grave. J’ai simplement nourrit sa curiosité en lui parlant de l’adolescente que t’étais. » Seigneur. « S’il te parle de ton époque pom pom girl, contente toi de sourire en hochant la tête. » Ah. Le soulagement se marqua sur les traits de la brunette qui laissa ses épaules retomber quelque peu, rassurée que l’imagination de Raelyn soit aussi limitée. Une adolescence marquée par le cheerleading, c’était bien moins grave que ce qu’elle aurait pu inventer d’autre, comme des problèmes de kleptomanie ou encore un goût prononcé pour les repris de justice. Ce manque d’agressivité à son égard attisa davantage sa curiosité et elle se demanda pourquoi la blonde s’était soudainement radoucie à son égard, consciente qu’elle aurait pu balancer bien pire. « J’aurai pas besoin de mentir, j’ai été une pom-pom girl exemplaire pendant le lycée. » Elle laissa planer le doute quelques secondes avant de s’amuser de l’air atterré de Raelyn, laissant un rire s’échapper de ses lèvres. « Je plaisante. » Elle était parvenue à devenir populaire sans ça, mais n’aurait pas hésité à rejoindre ces pimbêches si ça avait pu lui apporter quelque chose. « T’aurais au moins pu taire le soupir de soulagement quand t’as refermé la porte. Qu’est ce qu’il y a, t’as honte de moi ? » Raelyn n’avait pas attendu pour s’installer et la brunette en fit de même, restant toutefois debout, pas vraiment à l’aise tant qu’elle n’aurait pas compris pourquoi la blonde s’était déplacée jusque là. « Non, j’attends simplement de savoir ce que me vaut l’honneur de cette visite… inattendue. » Le mot était faible. Heureusement pour elle, la jeune femme mis fin au suspens en déposant un papier sous ses yeux qui apparu comme étant les résultats d’un test ADN. Vraiment ? Halsey releva les yeux vers elle, à la fois étonnée et ravie que la vérité soit étayée par la science ; elle ne pourrait plus remettre leur lien de parenté en cause à présent. « Tu peux comprendre que j’ai été méfiante. Ça ressemblait plus à un joli conte qu’autre chose ta petite histoire. Mais mea culpa. » La brune hocha la tête en signe de compréhension. « J’aurais réagi comme toi. » Elle pouvait le lui dire à présent, elle n’aurait plus à batailler pour attire son attention et ça allait grandement lui faciliter la vie. La jeune femme se releva et désigna le mini bar d’un geste en lui proposant à boire, signe qu’elle acceptait de discuter avec elle maintenant que ses intentions étaient un peu plus claires – même si la méfiance resterait de mise jusqu’à ce qu’elle soit persuadée que Raelyn n’avait pas autre chose en tête. « Un whisky, si tu as. » Sans relever, la brune lui servi son verre et se servi un gin, ayant le whisky en horreur. Pendant qu’elle s’occupait des boissons, elle l’interrogea sur son ressenti au moment de découvrir les résultats, avide de savoir ce qu’elle en avait pensé. « De la surprise pour être honnête. Et je te mentirais pas, quand j’ai dit que j’étais pas très famille c’était la vérité, mais je suis curieuse malgré tout. » Elle lui aurait affirmé l’inverse qu’elle ne l’aurait pas cru, et cet aveux arracha un sourire à Halsey qui lui tendit son verre avant de s’asseoir face à elle cette fois-ci. « Et toi, qu’est ce que ça t’a fait quand t’a appris qu’on existait ? » Halsey hésita avant de choisir de donner une version édulcorée de la vérité, elle aussi. « Je n’y ai pas vraiment cru au début, mais si j’ai décidé de creuser, c’est avant tout pour essayer d’avoir des informations sur notre père. » Nul besoin de s’attarder sur ce qu’elle ressentait encore par rapport à l’abandon de celui-ci, ça aurait été fournir le bâton pour se faire battre. « Puis après avoir rencontré Liam, j'ai été curieuse de voir à quoi pouvait ressembler ma sœur. J’ai toujours été fille unique et je dois dire que la perspective d’en avoir une m’avait toujours attiré. » Faux, absolument faux. Sa mère avait bien fait d’enchaîner les avortements, elle aurait eu du mal à se tirer en laissant une sœur ou un frère avec l’épave qu’était sa génitrice.

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(#)Mar 1 Sep 2020 - 23:34

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Raelyn Blackwell & @Halsey Blackwell - juin 2020 (Halsyn #3) ► Stole the show 873483867

« J’aurai pas besoin de mentir, j’ai été une pom-pom girl exemplaire pendant le lycée. » « Parfait, hésite pas à lui montrer des photos ça avait l’air de l’intéresser. » Je lève un sourcil, surprise et tentant de comprendre si elle me prend pour une idiote ou si elle a vraiment été ce genre de fille. Celles que j’observais en riant, un joint à la main, assise au fond du stade de l’école et en séchant probablement un cours. « Je plaisante. » « Dommage, à y réfléchir je trouvais que ça t’allait bien, la tenue de pom pom girl. Te devrais essayer de te faire une couette en hauteur de chaque côté, je suis certaine que ça te mettrait en valeur. » Je l’imagine le visage recouvert de petites étoiles argentées qu’elle aurait collées, et je suis satisfaite.

Pourtant, ce serait me tromper que lui imaginer les mêmes années lycée que moi à Halsey, non pas que j’en ai quelque chose à faire, mais elle a certainement plus vu les bancs des salles de classe que ce que je ne l’ai moi même fait, et a continué à s’enfermer et à étudier après ça. Tout ça pour quoi, pour travailler comme gratte papier dans un immeuble comme celui ci et avoir son propre bureau aux cloisons en verres qui laissent entrer la lumière certes, mais qui ne la protège pas des regards des curieux ? Elle m’a semblé avoir de l’ambition la jeune femme, j’ai du mal à croire qu’elle se contente de ça. « Non, j’attends simplement de savoir ce que me vaut l’honneur de cette visite… inattendue. » Pour répondre à sa question, je me contente de glisser vers elle le résultat du test que j’ai fait pratiquer après son passage chez moi. J’admets que j’aurais préféré qu’il soit différent : un résultat négatif m’aurait permis de la chasser comme une malpropre sans avoir à prétendre me sentir mal. Maintenant, je vais devoir prétendre que je suis vraiment désolée et que j’ai envie qu’on rattrape le temps perdu si je veux comprendre ce qu’elle fait réellement là. « J’aurais réagi comme toi. » Amen. Je ne lui demande pas son approbation mais, décidée à ranger mes crocs, je lui adresse un léger sourire. « C’est peu commun comme histoire. » Au moins, ça c’est la stricte vérité. Mais elle ne soupçonne certainement pas à quel point les histoire peu communes, j’y suis habituée. « Je n’y ai pas vraiment cru au début, mais si j’ai décidé de creuser, c’est avant tout pour essayer d’avoir des informations sur notre père. » Un verre de whisky entre les doigts je me sens moins oppressée par ces murs de verre, et je le fais tourner dans ma main sans quitter la brune des yeux. « Pourquoi tu tenais à ce point à savoir qui c’était ? » Contrairement à elle, je n’ai jamais nourri le complexe du père absent. J’étais trop jeune lorsqu’il est parti pour me souvenir de lui, et si j’ai demandé après ce père inconnu dans mes années d’enfance je ne m’en souviens pas. Il est plus probable que je me sois contentée d’une vague explication de la part de ma mère, elle n’était de toute façon pas le genre de femme à qui l’on tire facilement les vers du nez : ça je l’ai hérité d’elle, je crois. « Puis après avoir rencontré Liam, j'ai été curieuse de voir à quoi pouvait ressembler ma sœur. J’ai toujours été fille unique et je dois dire que la perspective d’en avoir une m’avait toujours attiré. » Je hoche la tête doucement. « Pas moi. » Je marque une pause avant de porter mon verre à mes lèvres. « Je dis pas ça pour te blesser. Simplement j’ai grandi en ayant que faire de la présence de Liam, tu imagines bien qu’un c’était donc déjà bien suffisant. » Je dépose le verre doucement sur son bureau sans la quitter des yeux. « Mais t’es là. » Malheureusement… « Alors je te dirais pas de conneries du genre “rattrapons le temps perdu” » Elle n’y croirait pas, le changement d’attitude serait trop violent. « Mais on vit dans la même ville, et ce serait con de pas au moins tenter de voir si on a pas quelques atomes crochus. » Seigneur, sortez les violons.

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« Parfait, hésite pas à lui montrer des photos ça avait l’air de l’intéresser. » Jim intéressé par une jeune femme en tenue de pom-pom girl ? Etonnant. Ces faux détails sur son adolescence auraient pu se révéler bien pire et par conséquent, Halsey décida de rester détendue par rapport à la langue bien pendue de Raelyn et s’autorisa même à sourire – une fois les portes refermées sur l’indiscrétion de sa chère sœur aînée. « Dommage, à y réfléchir je trouvais que ça t’allait bien, la tenue de pom pom girl. Te devrais essayer de te faire une couette en hauteur de chaque côté, je suis certaine que ça te mettrait en valeur. » La jeune femme éclata de rire en secouant la tête, se demandant du fantasme de qui elles parlaient désormais. « J’en ai une, mais je ne la sors qu’à des occasions bien spécifiques. » Et ça n’était pas pour encourager une bande d’abrutis sur un terrain, si elle voyait ce qu’elle voulait dire. Espérant que cela mettrait fin à ce sujet particulièrement gênant – même s’il lui en fallait beaucoup pour se sentir embarrassée – elle s’enquit de savoir ce qui lui valait la visite inopinée de la blonde, persuadée qu’il ne s’agissait guère de courtoisie. Et pourtant, les résultats du test ADN qu’elle posa sur son bureau lui indiquèrent le contraire. Relevant les yeux vers elle, la blonde s’excusa platement en justifiant son comportement d’un « C’est peu commun comme histoire. » balancé avec un sourire auquel elle aurait aimé croire, mais qui arrivait un peu comme un cheveu au milieu de la soupe. « Pas tant que ça, mais j’admets que je n’aurais jamais pensé que cela m’arrive un jour. » Elle esquissa à son tour un sourire. Evoluer dans des cabinets de droit lui avait permis d’entendre toute sorte d’histoires sordides et en l’occurrence, retrouver de la famille après autant d’année était très loin du podium. « Pourquoi tu tenais à ce point à savoir qui c’était ? » Les yeux rivés vers le liquide clair qui dansait dans son verre, Halsey réfléchissait à la meilleure manière d’aborder ce sujet particulièrement sensible pour elle. La désinvolture de Raelyn tranchait avec ses propres démons et mettre leur paternel sur le tapis n’était peut-être pas la meilleure façon de garder la face dans cette discussion. « J’ai toujours été une gamine curieuse, et ce vide à combler sur lui me frustrait. Les différences que j’avais avec ma mère me poussaient à me demander si je lui ressemblais à lui, ou si j’avais tout simplement été adoptée. » Un petit rire vint ponctuer la fin de sa phrase – non pas que cette idée ne lui ait jamais traversé l’esprit. « Disons qu’en vieillissant, j’ai toujours gardé ces questions dans un coin de mon esprit. Et apprendre votre existence a remué tout ça. » Et sortez les mouchoirs. « Pas moi. Je dis pas ça pour te blesser. Simplement j’ai grandi en ayant que faire de la présence de Liam, tu imagines bien qu’un c’était donc déjà bien suffisant. » Pensait-elle lui envoyer une flèche en plein cœur en arguant qu’elle se fichait bien d’avoir une sœur ? Ca aurait pu être le cas si elle en avait un tant soit peu à faire d’elle, mais puisque c’était loin d’être le cas, il lui en faudrait plus pour la blesser. Elle se contenta de hocher la tête, un regard compréhensif posé sur elle, comme si son raisonnement l’intéressait. « Mais t’es là. » Oui, mais pas pour les raisons auxquelles tu crois. « Alors je te dirais pas de conneries du genre “rattrapons le temps perdu” » Dieu merci. « Mais on vit dans la même ville, et ce serait con de pas au moins tenter de voir si on a pas quelques atomes crochus. » Sérieusement ? Rachel-Lynn avait fait du chemin dis donc, avait-elle été voir un psy depuis la dernière fois ? Ca expliquerait beaucoup de chose. « Je suis d’accord. D’autant que j’ai finalement fait l’acquisition d’un loft, et je te rassure, il n’est pas juste en dessous du tien. » Oh, quel humour renversant Halsey. « Ca te dirait qu’on aille boire un verre ? Je peux prendre ma journée. » Et voilà comment on renversait les rôles, nul doute que Raelyn ne s’était pas attendue à ça en se pointant ici. Pas vrai, soeurette ?

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(#)Jeu 3 Sep 2020 - 2:11

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Raelyn Blackwell & @Halsey Blackwell - juin 2020 (Halsyn #3) ► Stole the show 873483867

« J’en ai une, mais je ne la sors qu’à des occasions bien spécifiques. » Il n’y a pas besoin d’avoir fait des études supérieures pour comprendre ce à quoi elle fait allusion. La question que je me pose c’est : pense-t-elle me mettre mal à l’aise en s’engageant sur ce terrain là ? Y-a-t’il quelque chose dans mon attitude qui lui a laissé penser que je peux être une vierge effarouchée ? J’en doute, si je suis difficile à lire, il y a des choses qui sont évidentes, même aux yeux d’un aveugles. « Je suis pas sûre que notre relation en soit à ce stade là de confidence. » Je suis même certaine que je n’ai pas envie qu’elle l’atteigne un jour, le stade où nous nous confierons sur notre intimité et nos vie sentimentales, si tant est qu’elle en ait une.

« Pas tant que ça, mais j’admets que je n’aurais jamais pensé que cela m’arrive un jour. » Ma curiosité me pousse à me demander ce qu’elle entend par pas tant que ça mais je me tais, me convainquant par la même occasion que je n’ai pas envie de connaître la réponse à cette question. Quant à la seconde partie de sa phrase, elle me semble être d’une évidence qui ne se commente pas : il s’agit du genre d’aventure que peu s’imaginent un jour vivre, même ceux n’ayant pas connu l’un de leur deux parents. Moi même, j’admets n’y avoir jamais pensé. Pourtant, mon père ayant quitté le foyer avant que je sois en âge de me souvenir de lui, la probabilité qu’il ait fondé une autre famille ou se soit contenté de disséminer des enfants à travers le pays n’était pas négligeable, mais cela fait partie des choses auxquelles on ne pense pas forcément, voilà tout. « J’ai toujours été une gamine curieuse, et ce vide à combler sur lui me frustrait. Les différences que j’avais avec ma mère me poussaient à me demander si je lui ressemblais à lui, ou si j’avais tout simplement été adoptée. » « Ce vide hein ? » Au travers de cette discussion touchant sur notre vision de la famille et surtout de la notre, je n’oublie pas que l’objectif principal reste de cerner la brune et, si j’en crois ses allusions, elle est du genre daddy issues quand j’ai grandi en composant avec l’absence de mon père sans trop de mal. Est-ce parce que, contrairement à elle, je ressemblais à ma mère ? Nous aurions difficilement pu être si différente tant elle manquait d’ambitions et tant les miennes m’ont toujours dévorée. « Je suis pas sûr qu’il gagnait à être connu si ça peut te rassurer. » Je ne suis pas des moralisatrices, mais je sais que mon frère a souffert de son départ : qui abandonne deux enfants, dont un en âge d’avoir des souvenirs, sans regrets et sans se retourner ? « Ton détective m’a appris qu’il était mort. Je peux pas dire que je suis surprise ou abattue, mais si ça comptait pour toi alors je suis désolée. » Non, je m’en fiche, mais c’est ce qu’une personne qui s’intéresse un minimum à son prochain est censée dire non ? « T’as ressenti quoi quand tu l’as appris ? » J'insuffle un peu de compassion dans mon ton. Elle est feinte, bien entendu.

« Disons qu’en vieillissant, j’ai toujours gardé ces questions dans un coin de mon esprit. Et apprendre votre existence a remué tout ça. » Je hoche la tête doucement lorsqu’il est question de ce qu’elle a ressenti nous concernant Liam et moi. Je ne commente pas puisque, ne ressentant rien à l’idée de la retrouver, je préfère me taire et prétendre le faire par respect pour ses sentiments plutôt que de trahir mon manque d’empathie. « Je suis d’accord. D’autant que j’ai finalement fait l’acquisition d’un loft, et je te rassure, il n’est pas juste en dessous du tien. » J’esquisse un sourire qui se veut amusé. « C’était peut être un peu too much. » Elle ne devrait pas me contredire là dessus. J’ignore si c’était une tentative pour attirer mon attention ou m’agacer, mais elle ne peut décemment pas penser que j’allais prendre ça autrement que comme une invasion. « Ca te dirait qu’on aille boire un verre ? Je peux prendre ma journée. » « Je croyais que t’avais un boulot important, le genre de truc auquel tu dédies ta vie ? » Je ne me moque que légèrement, avant de me redresser. « On peut aller déjeuner quelque part, je connais quelques bonnes adresses dans le quartier. »

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Halsey était restée relativement sérieuse, cherchant plutôt à sonder les réactions de la blonde alors qu’elle déviait sur un sujet inattendu, décidée à la désarçonner dès qu’elle en avait l’occasion. Parce qu’une apparence froide et sûre d’elle n’indiquait pas forcément que ça n’était pas qu’une façade destinée à tromper l’ennemi, au contraire. Pour autant qu’elle le sache, Raelyn était capable de rougir si on actionnait le bon levier – elle en doutait, mais elle préférait vérifier quand même. « Je suis pas sûre que notre relation en soit à ce stade là de confidence. » Dommage. La brune haussa les épaules dans un petit sourire sans prendre la peine de rebondir sur le sujet, se demandant au fond d’elle si la blonde en était à ce stade de relation avec qui que ce soit. Peut-être avec son chien de garde, mais ça devait s’arrêter là. Avalant une gorgée d’alcool, elle se laissa aller aux confidences que Raelyn semblait étonnamment vouloir entendre maintenant que leur lien de parenté avait été établi, comme quoi un bout de papier pouvait changer beaucoup de choses Avait-elle pensé un jour à la perspective d’avoir un frère et une sœur ? Evidemment, mais sa mère avait avorté tellement de fois qu’elle n’arrivait même plus à les compter. S’était-elle imaginée que la nouvelle tomberait de côté de son père absent ? Pas vraiment. Ce genre d’histoire arrivait aux autres et en ce qui la concernait, elle aurait préféré ne rien savoir. Mais Clyde en avait décidé autrement, et à présent, le compte en banque de Raelyn avait achevé de la convaincre de rester dans sa vie, au moins pour avoir sa part du gâteau. Pour autant qu’elle sache, ce fric venait en partie de ce père absent. Il était mort, il lui avait peut-être légué quelque chose à elle, non ? « Ce vide hein ? » Halsey se contenta de hocher la tête, regrettant la tournure que prenait cette discussion. Si elle parvenait à prétendre que le sujet ne la touchait pas plus que ça, la vérité était toute autre et elle espérait au fond d’elle que Raelyn ne serait pas assez perspicace pour s’en apercevoir. « Je suis pas sûr qu’il gagnait à être connu si ça peut te rassurer. » Sa mère avait eu le même discours, mais elle ne regrettait pas son absence au nom de ses qualités paternelles. « Mais on ne le saura jamais, pas vrai ? » Se contenta-t-elle de répondre dans un haussement d’épaules. Même si ça avait été la pire des ordures, elle aurait aimé avoir l’occasion de le connaître et surtout, elle aurait préféré avoir le choix de le virer de sa vie si l’envie lui en avait pris. Il lui avait ôté ce choix en disparaissant et à présent, il ne lui restait que des questions et des incertitudes à son sujet. « Ton détective m’a appris qu’il était mort. Je peux pas dire que je suis surprise ou abattue, mais si ça comptait pour toi alors je suis désolée. » Cette fois-ci, Halsey ne pût retenir un haussement de sourcils en fixant la blonde, perplexe. Désolée ? Elle ? Ce morceau de papier avait-il réellement tant de pouvoir ? « Merci. » Il était trop tôt pour abattre ses cartes et dévoiler son jeu et par conséquent, elle allait rentrer dans le sien et agir comme si elle la croyait. « T’as ressenti quoi quand tu l’as appris ? » Seigneur, elle allait se la jouer psychologue des bas étages maintenant ? « De la frustration. Puis de la colère, quand j’ai compris que jamais je n’obtiendrais les réponses à mes questions. » Un savant mélange de vrai et de faux, assez pour avoir l’air sincère sans lui laisser voir complètement à qui elle avait affaire en ce moment. « C’était peut être un peu too much. » Commenta-t-elle alors que la brunette lui faisait savoir qu’elle avait acheté un appartement et que ce dernier n’était pas dans son immeuble hors de prix. « Peut-être. » Elle ne démenti pas mais refusa d’aller dans son sens, laissant planer le doute sur ses finances. A la place, elle termina son verre et lui proposa d’aller en boire un autre avant d’ajouter qu’elle pouvait prendre sa journée. A quel point Raelyn était-elle impliquée dans toute cette opération de tissage de liens avec sa sœur perdue ? « Je croyais que t’avais un boulot important, le genre de truc auquel tu dédies ta vie ? » Halsey se contenta de sourire avant d’attraper son sac, persuadée que la réponse serait positive. « Il est important, mais il y a d’autres priorités dans la vie. » So cheesy. « On peut aller déjeuner quelque part, je connais quelques bonnes adresses dans le quartier. » Parfait. « Je te fais confiance, tu me feras peut-être découvrir de nouveaux endroits où amener des clients. » Lança-t-elle en prenant la direction de la sortie, espérant qu’elle ne ferait pas le même cinéma qu’à l’arrivée.

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(#)Mer 9 Sep 2020 - 1:38

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Raelyn Blackwell & @Halsey Blackwell - juin 2020 (Halsyn #3) ► Stole the show 873483867

C’est étrange qu’une femme comme elle, une qui semble avoir du caractère à revendre, se laisse tant dévorer par le souhait de connaître un paternel qui l’a abandonné. Moi j’ai tranché : il ne valait pas tant que ça la peine, sans quoi il serait resté et, si je ne lui en veut pas - j’ai agi de la même façon que lui en quittant les miens - je n’ai jamais développé le désir de le connaître. J’ignore tout de l’histoire de la jeune femme : elle m’en a donné quelques bribes mais elles sont loins d’être suffisante pour que je me lance dans un exercice de psychanalise, et je n’en ai pas la moindre attention. Alors, sans oublier que je suis ici pour enterrer la hache de guerre et pas pour jeter de l'huile sur le brasier de sa méfiance, je l’écoute, et je tente de me montrer empathique. « Mais on ne le saura jamais, pas vrai ? » Je plonge mon regard dans le sien en esquissant une grimace. « On a quand même une petite idée non ? » En agissant comme il l’a fait il a pensé à lui, et si je ne suis pas de celles qui condamnent l’égoïsme, je serais bien mal placée, je ne lui décernerais pas le prix du père de l’année, à Jeremiah Blackwell.

Il serait donné à titre posthume de toute façon puisqu’il est mort, je ne l’aurais pas su si elle n’avait pas débarqué dans ma vie et si son ange gardien / détective / autre chose d’indéfinissable ne me l’avait pas appris. Je crois que cette annonce n’a rien changé pour moi et qu’au fond, j’ai toujours su que c’était probable qu’il ait cassé sa pipe : pas parce que je l’ai senti ou une connerie du genre, non, parce qu’il s’agit de l’ordre naturel des choses. « Merci. » Je hausse les épaules, confirmant si ce n’était pas clair que moi, cela ne me fait rien. « De la frustration. Puis de la colère, quand j’ai compris que jamais je n’obtiendrais les réponses à mes questions » Je hoche la tête en l’observant. « N’importe qui peut les deviner les réponses à tes questions. Je doute qu’il ait été un homme complexe et profond. » Mais après tout, elle peut penser ce qu’elle souhaite, je le lui laisse, notre père. Qu’elle le rêve à sa façon.

Elle a trouvé un appartement et si je crève d’envie de lui dire que ce n’est pas la peine, qu’elle peut quitter la ville, je n’oublie pas que mon objectif du jour et de commencer à me creuser une place dans sa vie, et de prétendre avoir ouvert les yeux maintenant que je sais qu’elle n’a pas menti. « Peut-être. » Au moins elle l’admet. Elle n’avait de toute façon pas les moyens, et m’aurait donné les billes pour déposer une main courante à son égard. « J’aurais détester devoir demander une ordonnance restrictive. » Oh que non. Je n’aime pas avoir à faire à la justice mais pour le plaisir d’imaginer sa tête quand elle l’aurait reçu, je l'aurais fait. « Il est important, mais il y a d’autres priorités dans la vie. » Comme c’est touchant. Tisser un lien fraternel deviendrait sois disant sa priorité, et si je n’y crois pas une seule seconde, je n’ai d’autres choix que de prétendre flattée qu’elle se libère pour un tête à tête avec moi. « Je te fais confiance, tu me feras peut-être découvrir de nouveaux endroits où amener des clients. » « Si c’est ça que tu cherches alors je change mes plans. Je t’emmène à l’Esquire. » Et je sortirais même ma carte bleue à la fin du repas, autant pour la frime que de lui offrir un repas hors de prix que pour lui apprendre ce que c’est réellement que la classe à la Blackwell.

RP terminé

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