| (Amelyn #25) ► BLACK WATER RISING |
| | (#)Jeu 3 Sep 2020 - 23:37 | |
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BLACK WATER RISING Cet échange, sur le trajet, j’aurais souhaité qu’il ne s’achève jamais tant je redoute qu’il soit le dernier de cet ordre. Malgré la rupture et les symptômes palpables de notre gueule de bois amoureuse – les larmes pour elle et, pour moi, les scrupules – elle est parvenue à m’écouter tandis que j’ai bée en grand la porte de mon cœur, celle qui mène à mes secrets, à mes défaites, aux motivations mêmes de mon combat. J’ai été jusqu’à répondre à ses questions sans hésiter, jugeant qu’apprendre de ma bouche à quel moment je l’ai soustrait à l’équation de ma vengeance enraierait peut-être quelques nuits d’insomnies. Bien sûr, je ne baigne pas dans l’exactitude. Je ne suis pas certain que Tobias ait réellement été l’élément déclencheur de ma clémence. En succombant à notre attraction mutuelle sans, cette fois-là, opérer de virage à 180 degrés, j’ai cessé de l’assimiler au Club ou à Mitchell. Le comportement de ce dernier m’y aura aidé d’ailleurs. Trop souvent j’ai songé qu’elle n’était à ses yeux qu’une ressource humaine inépuisable par la faute de cette détestable loyauté. J’ai, à de trop nombreuses reprises, constaté qu’il se servait d’elle, qu'il la manipulait, usait et abusait de son affection et de leur pseudo-amitié pour se retrancher derrière elle et se défaire ainsi de ses responsabilités. Et combien de fois ne l’ai-je pas mise en garde contre cette attitude irrévérencieuse ? Je ne dénombre plus toutes celles où j’ai eu envie de lui écraser mon poing sur son nez de l’exploiter au même titre que les autres femmes de l’organisation. D’aucunes ne sont traitées avec le respect lié à leur condition. Serais-je un Zorro du XXI° siècle que je me gausserais de les libérer de son influence, mais ça ne m’intéresse pas. Les seules qui vaillent m’auront toutes été arrachées à cause de cet homme et, si j’agis, je subis cette impression inconfortable qu’il est trop tard. Ça l’est toujours avec moi. J’étais en retard pour les premiers pas de ma gamine et pas à l’heure pour la sauver. Quant à mon honnêteté envers Rae, elle manque tout autant de ponctualité. Ainsi je nage entre deux eaux : celle de l’espoir d’être compris et celle qui m’intime désormais le silence. Je n’ai plus à renchérir, tout est déclamé et le résultat, aux antipodes de mon but originel, est univoque : “nous sommes le couple martyr des frères Strange.“
Ô bien sûr, cette opinion nous oppose. D’après elle, nous sommes surtout les sacrifiés au nom d’une autre forme d’amour plus pur et plus sain, celui qu’un père porte à sa fille. Elle ne s'en cache pas et ça me désole. A mon sens, ils ne sont pas incompatibles. Il aurait suffit qu’elle choisisse l’aristocratie du sentiment amoureux à la noblesse relative d’une amitié défectueuse et peu équitable. C’est bien plus compliqué cependant. Je sais, tout au fond de moi, que c’est son univers tout entier qui menace de s’effondrer et qu’elle craint le changement, la perte de ses points de repère. Elle a probablement peur du vide et de la solitude qui l’engloutira puisqu’elle n’aura plus rien. Malheureusement, mon cœur est sur l’heure hermétique à cette réalité. Tout à sa peine, ses battements désespérés ne chantent plus qu’un faro en gamme mineure, le chant de l’abandonné. Et ça me tue, évidemment. Ça m’assassine au même titre que ses sanglots et que ce dernier regard qu’elle m’a jeté lorsque nous sommes descendus de voiture. Il fut le plus saumâtre de tous, le plus pénible à encaisser puisque le pire est toujours devant elle et c’est moi l’ai conduite ici, devant son bourreau à la voix fluette et au minois angélique. C’est moi qui l’ai guidée vers l’échafaud et qui ai assisté à la scène en spectateur désoeuvré et inquiet. L’espace d’une seconde, j’ai sérieusement envisagé à renoncer, à la traîner dans mon véhicule et à la ramener dans son antre. Mais quel père ferais-je alors ? Et quel amant deviendrais-je ? Un lâche ? Le pauvre type que Sarah a pointé du doigt ? La vie de Raelyn est un traquenard duquel je dois la dépêtrer coûte que coûte. Dès lors, je l’encourage d’un sourire affligé, défait. Il revêt l’habit d’un « pardonne-moi » suivi d’un « souviens-toi, je suis là » qui ne vaut pas tripette. Il se colore également d’un « tu vaux tellement mieux que ça » outrageusement sincère, autant que la mise en garde que j’ai tue : Tu ne peux pas me laisser tout détruire et, ceci étant, tu le feras, Rae. Tu ne m’arrêteras pas, non par ma faute, mais à cause de Mitch.
Quiconque observerait la scène la qualifierait d’être insensible, pourvu d’un cœur en pierre que de l’eau ne pourrait ramollir. Cette révélation concernant les frères Strange n’a rien d’anodin. Ses détracteurs auraient payé le prix fort pour assister au résultat de cet aveu depuis les places orchestre. Nombreux sont ceux qui auraient par ailleurs salivé de la dévisager en larmes, à terre peut-être, effondrée, terrassée par ce mensonge. Sauf qu’elle reste digne, Raelyn. Droite comme une tour, elle ne penche pas tel un jonc sous la tempête, ne rompt pas comme un roseau asséché par le soleil, mais ce n’est qu’un dol pour tous les tromper, tous à part moi. Certes, je ne me vanterais pas d’avoir caressé toutes les facettes de ce diamant brut, mais j’en ai effleuré du bout des doigts ou empoigné assez pour affirmer ô combien elle souffre. Je ne devine pas, je suis certain qu’elle a plus mal encore que dans la voiture. Assujettis à sa fierté, son ressentiment, sa peine et ses peurs les plus sombres et obscures concourent à ne pas finir en queue de peloton. Ils se coursent les uns les autres dans l’espoir d’être reconnus et respectés. Je le pressens d’un regard, d’une œillade appuyée qui aspire à ce qu’elle se retourne, me dévisage, m’appelle à la rescousse. Je suis prêt à jeter aux quatre vents ma cigarette fraîchement allumée, à peine consumée si, d’aventure, elle papillonnait des cils dans ma direction. Or, elle m’ignore et je ne sais qu’en penser. Ne ressent-elle plus pour moi que du dédain ou, au contraire, s’astreint-elle à se l’interdire pour ne pas s’opprimer des conséquences de notre rupture ? Dois-je la suivre maintenant que la conversation est close et qu’elle s’échappe le pas alerte, mais peu pressé ? Ses talons tintent sur le macadam, imposent leur cadence à mon rythme cardiaque et je n’hésite pas longtemps. Je la poursuis sans me préoccuper de Lou et de sa clique. Je la hèle, je l’attrape par le bras et je me prémunis d’une gifle justifiée par son abattement, par ma manie de la retenir sans lui octroyer le temps utile à lécher ses plaies dans sa grotte. Je m’en préserve en désavouant cette pulsion qu’est de la serrer dans mes bras pour la consoler et en relâchant brusquement la prise de mes doigts sur son avant-bras. J’aimerais lui répéter que je ne lui mens pas, moi. Que tout était sincère, mais sa réaction me coupe l’herbe sous le pied. Elle s’engouffre dans un taxi et, d’instinct, je l’ai imitée. « Pars pas toute seule comme ça, Rae. Reste avec moi. » ai-je tenté vaille que vaille, peu satisfait par cette intervention d’une vacuité à pleurer. Je me suis employé à attraper sa main, glissé au chauffeur l’adresse de la Marina et supplié qu’il coupe cette musique assourdissante. « Je te ramènerais chez toi plus tard, mais reste avec moi. » Le ton est plaintif. Un chien, à ma place, aurait jappé. « Ils n’en valent tellement pas la peine… pas plus que moi en tout cas. » Je n’ai rien d’un modèle de vertu, mais je n’ai pas pipé les dés de la passion, de la tendresse, de l’estime, de mon penchant pour elle qui dépasse l’entendement. « Ne me quitte pas pour eux. » A moins qu’ils ne soient pas l’essence de son moteur… A moins que je me sois lourdement trompé sur la nature de notre relation et que le mensonge lui soit plus tolérable que le souvenir d’Aaron…
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34323 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Ven 4 Sep 2020 - 0:58 | |
| Black Water rising Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Si je crois donner le change ou en tout cas si j’y met toute mon âme et mes efforts, j’ai pourtant l’impression de m’effondrer. A l’intérieur, je me sens plus proche d’un navire proche du nauvrage que d’une puissante frégate et je ne parviens même pas à réfléchir correctement, pas plus qu’à encaisser les révélations de la brune.
J’ai prétendu ne pas y croire, j’ai haussé les épaules comme si cela ne me faisait rien, et j’ai raillé la demoiselle quand au fond ses mots ont trouvé leur cible : ils expliquent trop de choses pour que je doute de leur véracité. Ils expliquent la sollicitude de Mitchell juste après la mort d’Aaron, celle qui s’est muée en distance et en froideur par la suite. Elles expliquent sa culpabilité, elles expliquent qu’il me passe beaucoup plus de remarques acerbes qu’à d’autres et, bien que cela me blesse, elles expliquent j’en suis certaine la façon dont Alec s’est occupé de moi après le drame. Je ne suis pas blessée par l’acte en lui même, je ne suis pas propulsée douze ans en arrière ni confrontée à nouveau à mon deuil : je suis meurtrie au plus profond de ma chair par le sentiment désormais désagréablement familier de la trahison. Après Amos, c’est au tour des Strange de me planter un couteau dans le dos, et leur secret ils ne le gardent pas depuis sept mois mais bel et bien depuis des années. Je me demande à quel point il a faussé nos rapports. Je me demande à quel point ils estiment que j’ai mérité la place que j’occupe aujourd’hui au sein du Club - c’est pourtant le cas - et je me demande s’ils ont simplement toujours eu pitié de moi. Je me demande s’il m’ont jamais vue comme un égale ou si, au contraire, nos relations ont toujours été biaisée par la culpabilité et une intolérable pitié. Je ne saurais dire ce qui l’emporte de ma fureur ou de ma peine, ce que je sais c’est que l’état de fébrilité dans lequel je me trouve n’aide pas. Il accroît tous mes sentiments négatifs, il nourrit mon esprit malade de chagrin de réaliser que toutes les quelques personne auxquelles j’ai un jour tenues se sont foutues de ma gueule depuis le début, rendu malade de colère de tout perdre et de tomber de si haut.
La trahison des Strange n’efface en rien celle de mon ancien amant, il me coûte de le qualifier ainsi, mais sur l’heure et alors que je fuis la scène de ces nouvelles révélations je l’occulte tant j’ai besoin de partir loin avant de manquer d’air. Qu’il se soit associé à Lou me semble finalement un détail, même s’il n’en reste pas moins vrai qu’il s’agit d’un détail insultant. Ces informations, depuis quand les détenait-il ? Depuis le tout début ? Savait-il tout ça lorsqu’il est venu me trouver le soir de l’anniversaire de la mort de mon ancien compagnon et qu’il m’a tenu compagnie en silence ? Le savait-il alors que je me suis ouverte à lui sur ce deuil qui était le mien ? S’est-il dit à ce moment que j’étais bien conne et complètement aveugle de n’avoir jamais réalisé à quel point j’étais plus l’instrument de Mitch que son égale à ses yeux ? Je crois que je ne veux pas savoir ou plutôt, sur l’heure la réponse n’importe plus tant mon monde s’effondre déjà comme un château de carte. Une de plus ou de moins, quelle différence cela fait-il finalement ?
Je n’entends pas ses pas qui me rattrapent sur le bitume alors que je m’éloigne de l'entrepôt. J’ai appelé un taxi mais je suis incapable de l’attendre immobile, à quelques mètres de ma némésis et d’un homme que j’aimais, que j’aime encore à en avoir mal, et qui me donne l’impression aujourd’hui de s’être toujours moqué de moi. Incapable de réfléchir correctement, je tente de calmer les battements de mon coeur et si je sursaute lorsque sa main se referme sur mon bras, il me lâche avant que je n’ai pu réagir. Je fuis son regard en m'engouffrant dans le taxi qui s’arrête enfin à mon niveau, synonyme de ma délivrance, et j’entends à peine sa complainte. « Pars pas toute seule comme ça, Rae. Reste avec moi. » Alors que je délivre mon adresse au chauffeur, la lèvre et les mains tremblantes, il se glisse à mes côtés et je ne parviens à soutenir son regard tant je l’associe à présent à toutes mes blessures. Plus tard je réaliserai qu’il a tenté de m’avertir, qu’il a tenté de me protéger de ces pourceaux de traîtres et de me soustraire à ma loyauté aveugle, mais sur l’heure j’enrage et je le maudis de m’avoir fait si mal à nouveau. « Je te ramènerais chez toi plus tard, mais reste avec moi. » Il donne l’adresse de la marine, et en tentant de l’ignorer je m’adresse au conducteur. « Ne l’écoutez pas. On va à Spring Hill, à l’adresse que je vous ai donnée. » Mon ton froid et brusque intimide le bougre qui ne semble pas savoir comment réagir face à ces consignes contraires. « Ils n’en valent tellement pas la peine… pas plus que moi en tout cas. » Pas plus que moi. Que cherche-t-il à me dire, que finalement puisque tous se sont moqués de moi et m’ont prise pour une conne, je devrais m’estimer heureuse qu’il ait tenté de m’ouvrir les yeux ? Qu’il est le moindre mal dans toute cette histoire ? Que sa trahison n’a pas d’importance, puisque Mitchell s’est révélé être le pire d’entre tous ? « Ne me quitte pas pour eux. » Pour eux ? Comment ose-t-il prétendre que c’est ce que je suis en train de faire, alors qu’il est le seul responsable de notre éloignement ? « Je fais rien pour personne. » Je ne sais encore comment j’aborderai Mitchell et Alec, ce que je sais par contre c’est que notre route ensemble s’arrête là, et qu’il regretteront l’un comme l’autre leurs actes et leurs mensonges. « Puisque personne ne fait rien pour moi. » Pas lui, pas le boss du Club, pas même celui qui a osé me laisser le qualifier d’ami depuis presque quinze ans. « Tu crois que tout ça te dédouane toi ? » Que je vais lui sauter dans les bras en lui remerciant de m’avoir ouvert les yeux ? Il l’a fait, mais il s’est foutu de moi au passage également et m’a blessée plus que les mots ne suffiraient à le décrire. « Je foutrai pas les pieds à la marina. Je rentre chez moi. » Et s’il me connaît, s’il lit la fureur au fond de mon regard, il ne s’y opposera plus. « Laisse moi. » Mon visage qui se décompose, ma voix qui se brise, déjà je sens mon masque d’indifférence se morceler et je ne veux pas qu’il assiste à ma chute, une nouvelle fois.
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| | | | (#)Ven 4 Sep 2020 - 10:12 | |
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BLACK WATER RISING Si j’avais été rationnel, je ne l’aurais pas suivie. Je ne l’aurais pas rattrapée pour la saisir par le bras et lui intimer de ne pas nous condamner. Je ne me serais pas glissé à ses côtés sur la banquette arrière du taxi non plus. Au contraire, j’aurais respecté son besoin de solitude. Je lui aurais alloué, en toute clémence et en bienveillance, du temps pour accuser le choc, avaler la pilule et digérer ce festin gâté de mauvaises nouvelles. Sauf que je suis tétanisé par ces émotions qui me répètent inlassablement que, si je n’agis pas de suite, je la perdrai pour de bon. Elles me persuadent qu’elle me boulonnera au rôle de traître, au même titre que ces pseudo-amis, et qu’elle profitera d’être esseulée pour apprendre à me maudire et à me détester. Dès lors, étranglé par mes appréhensions, par cette plausible hypothèse, je ne réfléchis plus ou très mal. Je la somme d’un regard suppliant de m’écouter, de m’octroyer au minimum le bénéfice du doute à la faveur de mes sentiments et de ces moments intenses et sincères que nous avons partagés. Je suis à deux doigts d’utiliser les seconds comme fil à coudre pour tisser habilement - je peux l’être, adroit avec les mots – un tissu d’arguments pour atteindre mes objectifs. Ne serait-ce pas cependant injurieux finalement ? Ai-je par ailleurs envie qu’ils ressemblent à notre relation devenue peau de chagrin ? Elle est en lambeaux désormais et je ne comprends pas. J’ai bien essayé de me convaincre que les aveux de Lou ne nous rabibocheraient pas. Je me suis accroché à mon pessimisme avec la force du désespoir. Sauf que j’ai échoué. J’y ai cru, malgré mon discernement et je tombe de haut moi aussi. Je ramasse à ses pieds mon cœur brisé alors qu’elle évite savamment mon regard. Elle ne le soutient pas, ne me détaille pas, ne me jette pas son mépris au visage et cette indifférence, plus que sa tangible colère, est un coup de poignard dans mon estomac. « On va sur la Marina. » ai-je donc rétorqué au chauffeur qui, perdu, m’observe depuis le rétroviseur en quête d’un impératif clair et précis. Au lieu de ça, j’essaime des suppliques qui n’atteignent pas la passagère.
Raelyn, elle s’obstine à se prétendre seule quand je suis là, juste à côté d’elle, prêt à l’enlacer, à réclamer son pardon, à lui susurrer à l’oreille un repentir enrobé du miel de la sincérité. Je suis là, mais elle ne me voit plus et je réalise qu’il ne me reste plus grand-chose à moi non plus. Abîmerais-je absolument tout ce que je touche ? Serais-je de ces alchimistes ratés qui transforment en plomb ce qu’ils espéraient muter en or ? Non ! Je ne suis ni un sale type ni un bon à rien. J’ai commis des erreurs au profit d’une cause juste que j’étais forcé de défendre bec et ongles en brandissant un étendard au nom de mon enfant. Pourquoi refuse-t-elle de le comprendre ? Pourquoi n’essaie-t-elle pas, quelques instants durant, de chausser mes bottes ? De laisser glisser ses mains sur mes blessures, comme les miennes pourraient le faire pour les siennes et ainsi nous consoler mutuellement ? Nous battre ensemble ? Allier nos forces pour reformer cette équipe que nul n’aurait été capable de séparer ? Pourquoi ? « Pour personne ? » lui ai-je répliqué, abasourdi, incapable de trier le bon grain de l’ivraie parmi mes conclusions. « Je t’ai dit la vérité et je t’ai demandé de me suivre. Je t’ai proposé de tout reconstruire avec moi et tu as refusé, pour Mitchell, pour le Club, pour des gens qui t’ont tout pris et je dois te croire quand tu prétends que tu ne le fais pas pour eux, mais pour toi ? » Sur l’instant, dénué de compassion, je frôle l’égoïsme : je ne me fie qu’aux avertissements de mon cerveau malade de possessivité, celui qui dessine sur la comète des plans d’équerre dans lesquels je n’ai pas ma place. « Ça ne me dédouane pas, non, mais j’ai au moins eu le mérite d’être sincère et je ne pense pas que tout le monde puisse en dire autant, ni les Strange, ni toi. » me suis-je agité, en proie à la nervosité, soumis à cette douleur cuisante qui m’irradie, qui s’infiltre dans mes veines et qui empoisonne mon verbe. « Qu’est-ce que j’étais moi ? Un pis-aller parce que tu n’as pas pu avoir Alec ou parce que Mitchell t’a préféré Lou ? » Plus tard, alors que je remonterai la bobine du film de cette discussion, cette mauvaise foi fécondée par ma frustration et mon amertume, j’en aurai certainement honte.
En attendant, dans ma gorge se nouent les deux cordons de ces sensations jumelées et ainsi sautent les premiers gonds de la cage dans laquelle est écrouée ma haine viscérale pour les Strange. Il lâche sans être à l’origine de la suite. Un bâton de dynamite explose les verrous de ma jalousie et de cette déflagration découle mes poings qui se serrent jusqu’à blanchir mes phalanges et le lâcher prise sur une inculpation sans queue ni tête, mais diablement séduisante au regard de notre histoire. « Tu sais ce que je crois vraiment ? Que c’était moi ton pansement. Tu ne t’es jamais remise du décès d’Aaron. Tu n’as jamais cessé de l’aimer. » Tu as passé le plus clair de ton temps à faire semblant. « Et tu vois, je comprends parce que je l’ai peut-être toujours su, mais que tu ne puisses pas, en contre partie, comprendre ce qui me motive moi, ça, ça m’échappe. » ai-je admis le ton tiraillé entre douleur et déception. « Spring Hill. On va à Spring Hill. » Que madame puisse redorer le blason de son unique amour, celui destitué du droit de vivre par une ordure. Que madame puisse pleurer ces hommes qu’elle adore plus que moi. ai-je songé sans mot dire, irrité par le soulagement du conducteur. Je suis trop hébété pour être désagréable néanmoins. Je suis désarçonné du cheval de mes certitudes et la chute, sur ce terrain bétonné, m’a littérairement assommé. « Pourquoi tu l’admets pas, Rae ? Tu serais débarrassée de moi une bonne fois pour tout comme ça.» Je consacrerais toute mon énergie à l’oublier moi aussi. Je me dévouerais à ce projet qui m’aura tant tenu à cœur et, à terme, je vivoterai. Je revendrai le bateau pour rembourser ma dette à Raelyn et je rentrerai à Kilcoy. Je me terrerai dans le ranch de mes parents. Je prendrai des mains de mon père le flambeau de son exploitation et j’y mourrai sans doute, en solitaire, d’un coma éthylique. En suis-je effrayé ? A peine ! Ce qui m’empêchera de dormir, c’est de m’être lourdement trompé sur notre relation. C’est d’avoir été bête et aveugle, tout comme elle, quoique différemment : quand elle refuse d’ouvrir les yeux sur la nature de mes sentiments, je me suis inventé les siens. « Allez. Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que tu ne m’aimes pas. » Dis-le. Réponds à ma hâte d’être victime de ton intégrité, que je puisse enfin quitter ce véhicule.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34323 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Ven 4 Sep 2020 - 11:11 | |
| Black Water rising Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Il s’engouffre dans la voiture et moi, instantanément, j’ai la sensation de manquer d’air et d’étouffer. Je ne peux affronter son regard, je ne veux plus entendre d’autre vérité, je veux que l’on me laisse tranquille je veux qu’il me laisse tranquille et surtout m’accorde le temps dont j’ai besoin pour panser mes plaies à l’abris des regards. Je jette un regard en arrière pour m’assurer qu’il est seul, qu’elle ne l’a pas suivie, l’arme qu’il a choisie pour me mettre à terre une bonne fois pour toute. Plus tard, lorsque je parviendrai à réfléchir correctement, je ne comprendrai pas pas pourquoi il ne m’a pas tout avoué lui même, pourquoi il a donné à Lou le plaisir de me voir m’effondrer, pourquoi il m’a fait ça, après tous ces instants que nous avons partagé. Est-ce de la lâcheté ou de la cruauté pure et simple ? N’a-t-il pas réussi à se résoudre à retirer la lame d’un coup sec ou bien voulait-il jouir du plaisir d’observer l’une des personnes que je hais probablement le plus sur cette terre me porter un coup fatal, malgré ses promesses, même s’il prétend ne me vouloir aucun mal et m’avoir épargné de sa vendetta contre le Club ? Pensait-il simplement que je ne croirais pas un traître mot de ce qui sortirait de sa bouche ? Je suis perdue, je suis troublée, et en plus de la traîtrise de ceux que je connais depuis presque quinze ans et qui se foutent de ma gueule depuis presque autant de temps, je dois gérer ces questions, je dois gérer la présence d’Amos qui ne semble pas comprendre que j’ai besoin d’être seule. « On va sur la Marina. » Il me contredit et je fulmine. Je lui demande de me laisser, je tente de le repousser en affirmant que je ne me tire pour personne d’autre que moi, et c’est la vérité, j’en ai assez d’être aveugle. J’en ai assez que l’on se foute de ma gueule et surtout, j’ai besoin que l’on me laisse en paix alors que mon monde s’effondre. « Pour personne ? Je t’ai dit la vérité et je t’ai demandé de me suivre. Je t’ai proposé de tout reconstruire avec moi et tu as refusé, pour Mitchell, pour le Club, pour des gens qui t’ont tout pris et je dois te croire quand tu prétends que tu ne le fais pas pour eux, mais pour toi ? » Je fuis son regard, je ne peux me résoudre à le croiser au risque de voir ma tendresse à son égard ressurgir par vague et altérer mon jugement. Il a fait ces choses là, mais il les a faites trop tard. Pensait-il un instant que je glisserai ma main dans la sienne et le suivrai dans son plan de vengeance ?
Ne pense-t-il pas que je mérite mieux que ça ? Mieux que la duplicité, mieux que la traitrise et ne réalise-t-il pas que, s’il a fini par me dire la vérité, il s’est foutu de ma gueule lui aussi ? J’ai me suis toujours considérée comme plus forte, plus dure, mieux que mes pairs, au dessus de la gente féminine et aujourd’hui je suis remplie d’effroi à l’idée d’être la seule à me voir de cette façon, à l’idée que tous les hommes dans les mains desquels j’ai placé ma confiance n’ai fait que la piétiner. Je n’ai rien de spécial à leur yeux, et aujourd’hui je n’ai qu’une envie et ce n’est pas de me venger, mais de disparaître, de boire jusqu’à l’ivresse, de consommer jusqu’à oublier qui je suis et ce que je fous dans cette voiture. « Ça ne me dédouane pas, non, mais j’ai au moins eu le mérite d’être sincère et je ne pense pas que tout le monde puisse en dire autant, ni les Strange, ni toi. » Je tourne les yeux vers lui avec effroi tant ce qu’il sous entend me choque. J’ai été vraie moi. Je suis peut-être une vendeuse de mort, je suis peut-être une femme dure et peu empathique, la reine des glaces décrite par mes congénères, mais je n’ai jamais joué. Pas avec les Strange, et certainement pas avec lui. Je ne suis pas une sainte, mais je ne suis pas une menteuse et je suis certainement la personne la plus entière de toute cette histoire. « Qu’est-ce que j’étais moi ? Un pis-aller parce que tu n’as pas pu avoir Alec ou parce que Mitchell t’a préféré Lou ? » Ma gorge se noue et, tandis que je me noie dans ma propre colère, un coup part sans que je n’ai l’impression d’en être à l’origine. Étrangère à mon propre corps, à mes mouvement et à ma propre violence, je le frappe, une seule fois, mais dans l’intention de lui faire mal. Autant de mal qu’il m’en a fait ces dernières semaines, aussi mal que sa phrase et ses ignobles sous entendu me font. Je le frappe fort et je me retiens de hurler, de pleurer et de lui dire ce que je pense de sa bassesse.
Je n’ai jamais convoité ni Alec ni Mitchell, il le sait et, réalisant certainement son incohérence, il m’attaque sur un autre pan, un où il croit pouvoir me blesser. « Tu sais ce que je crois vraiment ? Que c’était moi ton pansement. Tu ne t’es jamais remise du décès d’Aaron. Tu n’as jamais cessé de l’aimer. » Comment ose-t-il me faire enfiler le costume de la coupable de la débâcle de notre couple ? Prétendre qu’au fond ce qu’il n’a fait n’est pas grave, puisque nous n’avions pas la moindre chose, puisqu’il me prête des sentiments amoureux persistants pour un autre, un homme mort depuis des années, et qu’il se drape de la tenue de la victime, du pansement ? « Tais toi Amos... » Tais toi avant d’aller trop loin. Tais toi avant de dire quelque chose que nous regretterons tous les deux, tais toi avant de cracher sur notre histoire plus que tu le ne fais déjà et de me manquer de respect à nouveau. « Et tu vois, je comprends parce que je l’ai peut-être toujours su, mais que tu ne puisses pas, en contrepartie, comprendre ce qui me motive moi, ça, ça m’échappe. » Ma poitrine se soulève à un rythme effréné, et je l’observe avec effroi. Croit-il en ce qu’il avance ou tente-t-il de s’en convaincre en même temps que moi ? Puisque je ne lui suis pas revenue, puisque je ne suis pas tombée dans ses bras alors qu’il observait Lou détruire mon monde en projetant d’en faire de même, s’est-il convaincu que je ne l’ai jamais aimé, qu’il n’a jamais eu la moindre importance à mes yeux malgré ces sept derniers mois et tout ce que nous avons partagé ? Jamais je ne lui ai donné la moindre raison de douter de ma sincérité et de mes comportements envers lui. Horrifiée, je ne parviens pas à prononcer le moindre mot, et je sens ma lèvre trembler, je sens des larmes de rage, de frustration et de désespoir me monter aux yeux. « Spring Hill. On va à Spring Hill. » Là au moins nous sommes d’accord et tandis que je reste interdite, choquée, comme une accidentée de la route, la voiture elle se met en marche. « Pourquoi tu l’admets pas, Rae ? Tu serais débarrassé de moi une bonne fois pour toute comme ça. » Je l’observe, désabusée, et je tente de me convaincre que j’ai rêvé ses mots. Que je me trompe forcément et qu’il n’est pas en train de me traîner de la boue de la sorte, de nous traîner de la boue de la sorte. « Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que tu m’aimes pas. » Le couperet tombe, et je l’observe, bouche légèrement entrouverte, tendant d’analyser ses paroles.
Je pourrais lui mentir, la colère et la déception pourraient me pousser à lui dire qu’en effet, je ne l’aime pas et je ne l’ai jamais aimé, qu’il n’a jamais rien représenté de plus qu’un passe temps à mes yeux sauf que c’est faux et qu’il le sait. Sauf que c’est faux et que je n’ai pas l’intention de m’abaisser à l’aider à se convaincre que tout est ma faute pour ôter un peu de sa culpabilité de ses épaules. Sauf que, d’ordinaire pourtant si éloquente, cette fois je ne trouve pas les mots pour exprimer le tourbillon d’émotions qui m’agite, qui me renverse, et qui me donne envie à nouveau de fondre en larmes. « Arretez vous. » L’ordre claque et je tente de ne pas m’effondrer en prononçant ces mots. « Laisse moi tranquille ou c’est moi qui descend. » Je me fous bien de terminer à pied, je me fous bien de marcher des heures mais j'étouffe. « Va te faire foutre Amos. » Ces mots je les lui ai déjà adressé, dans des circonstances bien différentes. J’ignore s’il s’en souvient. J’ignore à quel point il a distordu les souvenirs de notre genèse et ceux de notre relation pour se sentir mieux. « VA TE FAIRE FOUTRE. » J’explose, parce que je ne suis plus capable de contenir ma rage et ma peine. « T’as pas le droit de dire ça. Tu peux tenter de te convaincre de ce qui t’arrange, mais j’ai jamais joué, et j’ai jamais menti. » Pas sur ma relation avec les Strange, pas sur ma nature profonde, pas non plus sur mon histoire et mon deuil.
Et certainement pas concernant ce que je ressens pour lui.
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BLACK WATER RISING Est-ce par naïveté que j’ai envisagé de ce qu’elle me suivrait jusqu’aux confins du monde si, d’aventures, j’en formulais le vœu ? L’ai-je fait faute à un trop-plein de confiance en nous ? Et pourquoi ? Parce qu’elle m’a enjôlé de ses courbes parfaites ? De cette personnalité qui la distingue de la majorité de ses congénères ? Et, comment ? Comment ai-je pu y croire au-delà du concevable ? À quel sortilège m’a-t-elle soumis pour que je devienne sourd à la réalité suggérée par des faits pourtant évocateurs ? Elle n’a rien voulu entendre de mes mises en garde par rapport à Mitchell. Elle a freiné des deux pieds à chaque fois qu’il a été question d’avancer à deux, transformant par la même occasion des promenades de santé en parcours du combattant. Et je devrais, aujourd’hui, m’excuser de justifier son entêtement par des émois moins amicaux qu’amoureux à l’égard de tous ces hommes ? Je n’accorderai pas à son indifférence surjouée la satisfaction de m’étendre à plat ventre à ses pieds et d’y ramper afin qu’elle me pardonne mes choix. Remettrait-elle les siens en question que, peut-être, je serais humble et repentant. Sauf qu’elle ne s’y colle pas. Elle n’essaie pas davantage d’appréhender que je n’attaque pas le Club, je m’en défends puisqu’il m’a déclaré la guerre. Il m’a tout volé : ma fille, mon mariage, elle et, maintenant, la magie de nos moments complices. Perclus par la peine, je renonce à ces derniers. Je ne le prête plus que des attraits mensongers, comme elle le fit il y a de cela quinze jours, après que la vérité ait éclaté et, plus récemment, dans la voiture. Donc non ! « Non ! Je ne me tairai pas. » ai-je objecté avec humeur. Je ne m’astreins pas au silence. Au contraire, je déblatère.
S’il doit subsister un doute à propos de ces âneries – je n’en ai pas encore conscience cependant – il se matérialise à l’aide d’un coup jeté au hasard et spontanément. Elle a frappé, Rae. Elle a cogné sans crier gare, me privant par la même occasion d’esquiver. Elle a balancé son poing au creux de mon estomac et n’a pas mâché son effort. Son but était de faire mal et elle y est parvenue quoique j’ai puisé dans le geste une satisfaction telle que, de ma grimace, retranchée derrière l’expression gutturale de la douleur, tapie à l’abri de mes bras qui soutiennent l’endroit de l’impact, se dissimule discrètement – imperceptiblement – un sourire. L’espace d’un instant, j’ai ignoré la complainte de mon cœur et de ma tête. Une seconde durant, j’ai réussi à la toucher à nouveau et je m’en suis consolé. Certes, le temps passant, je regretterai d’avoir abusé de la bassesse pour qu’elle réagisse. Mais, sur l’heure, j’ai l’intime et cruelle conviction d’être enfin clairvoyant. Jamais je n’ai compté plus que les frères Strange. À aucun moment je n’ai chassé le spectre d’un Aaron planant autour de notre couple. Ils ont tous trois été l’épée de Damoclès au-dessus de notre relation. Ils ont réduit à néant mes délicatesses à peine suffisantes à stabiliser ce glaive menaçant. Ce n’est pas moi qui nous ai étiqueté sur le front une date de péremption, mais ces traîtres bien vivants et leur compagnon sacrifié par égoïsme, par instinct de préservation ou par cupidité. L’appât du gain annihile les amitiés et, la leur, elle a fourvoyé leur affection pour la junkie que l’un ou l’autre a sauvée de son addiction. Mais, la mienne, elle existe, sincèrement. Elle transpire par tous les pores de ma peau. Elle envahit l’espace de l’habitacle du taxi, car elle s’est muée en quelque chose de plus grand, un tout qui m’est indispensable à présent. Pourquoi n’est-ce pas réciproque ? Qu’ont-ils de plus que moi, moi qu’elle envoie royalement paître vers des prés moins verdoyants ? Sans elle, mon quotidien sera de jour un désert sec et aride. La nuit, il sera venteux, froid et hostile. Deux semaines que je tiens la distance en m’enfonçant dans le crâne qu’elle est aussi malheureuse que je ne le suis moi-même. Or, sous le regard ébahi du chauffeur tantôt soulagé d’avoir enfin une destination tantôt surpris d’avoir à stopper sa vieille Ford, je conviens qu’en effet : « Je te laisserai tranquille quand tu m’auras dit ce que je veux entendre.». Ainsi me suis-je demandé ce qu’ils ont de plus que moi, les Strange et cie. Où se situe-t-elle, la différence ? N’est-ce pas ces pleutres dénués d’âme qu’il faut envoyer se faire foutre ? Est-ce le compte des années qui leur vaut cette amnistie, ce statut de privilégié que j’ai apprivoisé à tort comme un acquis ? Sommes-nous un trop jeune couple pour qu’elle m’absolve quand je viens quérir d’une œillade suppliante sa clémence ?
Refusant de prendre la charge entière de la responsabilité de cette débâcle, mes sourcils se froncent aussitôt. Mon nez se plisse. Mes traits témoignent désormais de la peur d’avoir à évoluer sans elle, de l’affliction face à sa véhémence, de l’amour à revendre également et une sombre colère en corrélation avec ce sentiment d’être victime d’une profonde injustice. Lui, il me contraint à hausser le ton et, bien que je ne l’agresse pas de ma voix de baryton, elle résonne entre nous et m’effraie par tant de duplicité. Elle est un savant cocktail entre le saumâtre de la diatribe et le doucereux d’une oraison tandis que je l’implore de ne pas valser avec les exigences de son orgueil en décrépitude, mais bien de danser avec moi, à la faveur de mes illusions, au profit du brin de raison qui s’agrippe à pleines mains aux épaules de ma folie. Elle aspire à la réfréner ma bêtise. Sauf que nul ne peut, à son corps défendant, arrêter un train lancé à grande vitesse. Aussi, ai-je jeté le bébé avec l’eau du bain : j’ai insisté, persisté, exigé qu’elle confirme mes suppositions. Elle m’achèvera certainement, mais l’impératif est oppressant. C’est un besoin de première nécessité si je veux sortir la tête des marécages avant de me noyer, si je veux empêcher ma barque de faire naufrage. À mon sens, c’est une obligation, sauf qu’elle s’y est refusée et l’ambiance s’est réchauffée. Elle ne hurle pas, elle augmente le débit et le volume de son verbe elle aussi et j’ai serré les poings plus fort encore, comme si c’était possible. J’ai évité son regard quelques secondes et j’ai fermé les yeux. J’ai inspiré amplement de cet air vicié par nos émotions et j’ai déployé des richesses de patience pour ne pas tempêter alors que j’ai cadenassé mes pupilles aux siennes une dernière fois. « Moi non plus. » ai-je fini par céder telle une porte assaillie par le pied de biche d’un cambrioleur. « Je ne t’ai pas menti dans le but de me foutre de ta gueule ou parce que je jouais avec toi. Je t’ai caché des vérités pour nous préserver, parce que j’ai cru que c’était possible, que tu m’aimais autant que moi je t’aime. » La déclaration a claqué dans l’air comme un coup de fouet. Mes yeux se sont arrondis, car jamais, au grand jamais, ces mots n’ont été destinés à franchir la barrière de mes lèvres. C’est comme tout cependant : trop tard. Alors, j’ai sondé le fil de mes pensées et je les ai accouchées la bouche tordue par la souffrance, le timbre trop haut, coloré du rouge de l'ire, une qui macère depuis des semaines, voire des années et qui anime mon poing : il s'abat contre l'appuie-tête du siège passager en jurant. « Mais tu ne vois rien !!! » Et, par conséquent, je n’ai plus à m’accrocher à ses jupes. Je n’ai plus à essayer. Je n’ai plus à veiller sur elle ou à respecter ma promesse d’être toujours là. Je peux m’en aller, le vague à l’âme, le cœur lourd comme du plomb. Je peux ouvrir la portière, glisser du taxi sa destination, descendre de voiture et refermé derrière moi sans un regard supplémentaire pour mon bourreau. Il a entériné cet après-midi sa décision : je ne suis plus le bienvenu dans sa vie.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34323 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Ven 4 Sep 2020 - 17:51 | |
| Black Water rising Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
J’ai l’impression de m’effondrer sous le poids de ses accusations, et me je demande un instant si je les ai méritées. Si à un moment de notre histoire j’ai pu lui donner l’impression de n’être qu’un choix par défaut parce que je n’ai pu avoir aucun des frères Strange, ou de n’être qu’un remplaçant, l’ombre de mon ancien compagnon que je chercherais désespérément à remplacer. Au regard des souvenirs de nos plus beaux moments je tranche pour un non et je le trouve injuste de cracher sur ce que nous avons vécu parce que je ne réagi pas à la trahison comme il l’aurait espéré, parce que je ne passe pas l’éponge en lui adressant un grand sourire alors que je me sens meurtrie et morte au fond de moi. Il m’accuse d’être incapable de me mettre à sa place, mais essaye-t-il de se mettre à la place ne serait-ce qu’une seconde ? Ne voit-il pas qu’en plus de notre relation, celle que j’ai chérie bien plus que de raison, c’est tout mon univers qui s’écroule. Que les révélations de la brune ont rendu caduques toutes mes croyances et tout ce que je tenais pour acquis, que ce soit mes amitiés ou ma place au sein du Club ? Si j’y ai survécu avant de m’épanouir, si j’y ai battu l’adversité n’est-ce finalement que parce que Mitchell avait pitié de moi, et pas parce qu’il estimait que je le méritais ?
Pourtant c’est le cas, je mérite chacune de mes réussites et surtout, je mérite mieux que la façon dont les hommes de ma vie m’ont traitées, que ce soit lui ou les Strange. Je mérite mieux que d’être encensée de face et certainement raillée dans le dos, ou moquée d’être si idiote et crédule. Je mérite mieux que d’être caressée, embrassée et aimée pour mieux me planter un couteau dans le dos par la suite. Je mérite mieux que d’aller s’allier avec ma Némésis dès que j’ai le dos tourné, et sur l’heure j’ai l’impression que je vais exploser. Qu’une immense onde de choc sortira de mon corps pour tout écraser sur son passage et m’engloutir avec elle. Que maintenant que j’ai tout perdu, ce n’est plus la peine de lutter contre mes démons et mes plus bas instinct avec un tel acharnement : à quoi bon ? Je lui demande de se taire, je lui demande d’arrêter de pourrir jusqu’au dernier de nos plus beaux souvenir en m’accusant d’horreur, je supplie autant que j’ordonne. « Non ! Je ne me tairai pas. » Et il ne le fait pas. Il continue. Il continue et il me porte le coup de grâce, en attrapant mon regard en me suppliant de mentir, de lui dire que je ne l’aime pas, de confirmer que je n’ai fait que l’utiliser, puisqu’il s’est de toute façon persuadé il y a bien longtemps que je ne sais rien faire d’autre que prendre puis jeter.
Je pensais que nous avions traversé ça. Que nous en étions sortis grandi, mais la facilité avec laquelle il fait machine arrière pour se convaincre que je ne suis qu’une égoïste, qu’une profiteuse et que je me suis servie de lui, malgré mes déclarations, malgré mes baisers, malgré nos moments les plus intimes, me brise le coeur. Sous le poids de ses mots je sens mon coeur s’émietter et les morceaux se répandre à mes yeux avant de s’envoler. Je sors de mes gonds, je hurle, je demande au taxi de s’arrêter et je l’intime lui de descendre, puisque je ne peux plus supporter le triste spectacle de la débâcle de notre histoire, parce qu’elle me brise le coeur, parce qu’il me brise le coeur quand j’ai déjà à gérer la traîtrise de mes deux plus proches amis et associés. « Je te laisserai tranquille quand tu m’auras dit ce que je veux entendre. » Son regard fiché dans le mien, il m’observe sévèrement et j’ai du mal à ne pas m’effondrer. Je sens mon coeur taper violemment contre ma poitrine, me demandant de lui accorder un peu de répit, je sens ma gorge se serrer, mes lèvres et mes mains trembler et je sens les larmes me monter à nouveau. Qu’est ce que tu veux entendre Amos ? Que je ne t’aime pas ? Que je ne t’aime plus ? Ces deux assertions sont fausses et tu le sais, ou alors tu te mens. Comme je sais ce qu’il ressent pour moi sans qu’il n’ait eu besoin de l’exprimer, j’ai toujours pensé que la réciproque était vraie, elle aussi. Parce que mes comportements, parce que mon attitude, mes baisers, mes regards et mes mots soufflés à voix basse parlent pour moi, ou en tout cas je le pensais. Je ne trouve la force que de lui répondre qu’il est injuste, parce que je ne suis pas la menteuse, je ne suis pas l’hypocrite dans notre association. Je suis la dealeuse, je suis la pourriture si c’est ce qu’il veut croire, mais je n’ai jamais prétendu en être une autre. « Moi non plus. Je ne t’ai pas menti dans le but de me foutre de ta gueule ou parce que je jouais avec toi. Je t’ai caché des vérités pour nous préserver, parce que j’ai cru que c’était possible, que tu m’aimais autant que moi je t’aime. » Ses yeux s’arrondissent en même temps que je ferme les miens, et qu’une larme coule le long de ma joue.
Parce qu’elle me tue cette déclaration. Parce qu’il n’a pas le droit, pas maintenant. Il ne peut dire ces mots pour la première fois - nous n’en avions pas besoin pour fonctionner avec la certitude de notre amour - et par la même occasion m’accuser de ne rien ressentir pour lui, ou en tout cas de ressentir quelque chose de moins beau, de moins fort. Si c’était le cas je ne serais pas en mille morceaux aujourd’hui. Si c’était le cas j’arriverai à le jeter hors de la voiture et à lui dire au revoir sans sentir mon ventre se nouer et mon coeur me supplier de faire marche arrière pour le serrer dans mes bras. Si c’était le cas je ne serais pas en train de refouler les torrents de larmes qui me menacent, parce que je suis fatiguée, parce que je suis trahie, parce que j’ai mal de trop l’aimer. Ma réponse il ne l’attend pas, et je ne sais si j’aurais eu la force d’en formuler une tant les émotions me prennent à la gorge, tant j’ai la sensation d’être victime d’un violent haut le coeur. Il hurle, frappe son siège plutôt que de me frappe moi, il souffre et si je le sais, je suis impuissante tant ma propre peine me semble impossible à gérer. « Mais tu ne vois rien !!! » La portière s’ouvre, la portière se claque et moi, je me mords la lèvre, j’enfonce mes ongles dans la paume ma main et je tente de contenir ma souffrance. Son départ ouvre les vannes et, sans me soucier des yeux du chauffeur de taxi sur moi, je dépose ma tête contre la fenêtre, je tente de l’apercevoir une dernière fois, je tente d’accrocher son regard mais rien n’y fait, il ne se retourne pas.
Je ne vois pas passer le trajet tant j’ai l’impression de ne plus être maîtresse de mon corps et, lorsque je me laisse tomber sur mon sofa, lorsque je me retrouve enfermé dans mon appartement qui a été témoin de nos ébats et de notre amour, je me sens oppressée. Je n’ai pas la force de penser à Mitchell, je n’ai pas la force de penser à Alec et à ces confrontations qui viendront, mais plus tard. Le seul sentiment qui m’assaille est celui qui m’a toujours terrorisée, celui dont j’ai toujours tenté de me protéger : je suis seule, totalement seule. Et mes démons, ceux qui m’ont attendue au tournant pendant des années, il me rattrapent.
Pourquoi lutter quand je sais qu’en acceptant de perdre j’y gagnerais quelques minutes de bien être ? Je leur résiste pourtant, quelques minutes, quelques heures ou quelques jours, je n’en sais rien, mais lorsque la fatigue prends le dessus, lorsque la faim m’abandonne au profit du chagrin, je cède. Je me lève mécaniquement et j’ouvre le tiroir de la console, celui qui ferme à clé, celui qui regorge de substances en tout genre, parmi lesquelles, le démon auquel je m’étais promis ne de plus céder. Je pense à peine quand je renverse un peu de poudre sur la table basse de mon salon et que je me laisse glisser à genoux. Je pense à peine quand j’aligne un rail de poudre d’une main qui tremble. Je pense à peine quand je ramasse mes cheveux en arrière en pleurant. Pourtant, lorsque je me penche au dessus de la poudre j’ai honte. Pourtant, lorsque je bouche l’une de mes narines pour inhaler le poison en suivant le tracé fin du rail de cocaïne, je me dégoute.
rp terminé
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| | | | | | | | (Amelyn #25) ► BLACK WATER RISING |
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