Je guettais ma penderie, cherchant une tenue qui irait à merveille avec le thème de la soirée rockabilly dans laquelle nous nous rendions avec Dylane. La dernière fois que nous nous étions vus avait été chez elle. Une journée que je ne pouvais pas oublier vu le stress qu’elle m’avait procuré. C’est ce jour là que j’avais appris son agression, que je l’avais retrouvé avec un visage tuméfié. Rien que d’y repenser me donnait des frissons. Heureusement, elle allait mieux désormais et surtout la sale pourriture qui lui avait fait ça, était désormais derrière les barreaux. Dylane avait repris du poil de la bête et la veille, nous avions décidé qu’il serait temps qu’on s’organise quelque chose pour se retrouver. La décision fut rapidement prise avec le mois spécial vintage qui était organisé à Brisbane. Fêtardes invétérées autant l’un que l’autre, c’était soirée rock comme dans les années cinquante. J’avais tellement hâte de la retrouver et passer cette soirée avec elle, elle m’avait énormément manqué bien que nous nous tenions au courant de nos vies quasi quotidiennement au téléphone. Mais à chaque fois que nous nous voyons, j’étais certainement de passer un moment agréable et sûrement riche en rebondissements. « Knox ! Viens m’aider ». Je criais de ma chambre pour que mon meilleur ami vienne me rejoindre « Choisis ». Je lui montrais alors deux tenues. « Style Olivia Newton John obligé boo » « Merci love. Tu me passeras ton bandana rouge ? ». C’était donc décidé j’allais être Sandy Olsen, comme dans le film Grease ce soir. Un pantalon cuir avec un haut noir épaules dénudées, une veste en cuir, des escarpins rouges, le bandana dans mes cheveux légèrement ondulés. Quelques touches de maquillage avec un rouge à lèvre rouge vif et le tour était joué.

Fin prête je me dirigeais vers la sortie lorsque mon meilleur ami m’attrapa par la main « Mais regardez-moi cette bombe » fit-il en sifflant et à me faisant tournoyer sur moi-même. Je lui déposais alors un baiser sur la joue « Bonne soirée love ». Je sortais alors de l’appartement pour me rendre dans le parking du sous-sol et prendre la voiture. L’événement se déroulait à Fortitude Valley, qui n’était pas loin en soi, mais marchait jusqu’à là-bas avec des escarpins n’était franchement pas une bonne idée. Pour une fois, je ne fus en retard que de cinq petites minutes. En revanche, la Bradford, ça en fut trente. Elle me fit poireauter devant le club tout ce temps, seule. Je voyais enfin sa petite bouille de loin et rien que ça, me fit lui pardonner son retard « Désolé ». Je l’attrapais alors d’un bras pour lui faire un câlin, heureuse de la retrouver enfin « Pas grave, mais tu as failli te retrouver seule j’ai eu pas mal d’invitations en t’attendant » Je lui fis un clin d’œil alors que nous échangions une étreinte « Tu es magnifique dis donc, tu comptes pas rentrer seule toi avoue ». Je souriais, un air malicieux s’affichant sur mon visage « Peut-être. On verra ce qu’il y a de bon à se mettre sous la dent. Je peux te retourner le compliment ». Je riais doucement, l’attrapant par le bras pour entrer enfin dans le club « Toi et moi allons faire fureur ce soir ». Le décor était époustouflant, on s’y croyait vraiment. Tout le monde avait joué le jeu. Cependant, j’étais la seule Sandy de la soirée pour le moment. « Tu bois quoi ma chérie ? » fis-je une fois arrivée près du comptoir. Nous passion commande avant de prendre place sur les tabourets style année cinquante attendant notre commande « Alors, comment tu vas ? Je te trouve radieuse ». Et j’étais heureuse de la voir de la sorte.  

Je suis enfin rejointe par Dylane. Bien qu’elle soit en retard, je ne lui en veut pas. Mais je la taquine un petit peu à ce sujet « Et tu m’aurais laissé pour un mec de passage, je suis outrée ». Je ris alors en la voyant boudée puis éclater de rire « Non, je te resterai toujours fidèle ». Je lui fis un clin d’œil avant qu’elle ne me complimente sur ma tenue « Il n’y aura pas un mec assez bien pour toi ici j’en suis certaine ». Je souris, elle n’a peut-être pas tort. Je le sais que trop bien, il peut y avoir un mec assez bien. Mais pour un soir. Certainement pas pour plus. Ce qui finalement m’arrange peut-être « Nous sommes trop parfaites pour ces hommes, je me suis rendue à l’évidence il y a bien longtemps ». Nous rentrons alors dans le club et nous dirigeons vers le bar. Je demande à Dylane ce qu’elle souhaite prendre mais le serveur nous pose deux verres devant nous « Vos boissons vous sont offertes par les messieurs juste là ». Visiblement, à peine mis les pieds ici, nous avions déjà du succès. Je retourne mon regard et voit alors un gars déguisé en John Travolta. Alors oui, les habits correspondent complètement au film. Par contre la ressemblance s’arrête là et je sens bien que Dylane pense la même chose « Et bien t’a déjà du succès ». J’arque un sourcil, l’air interrogateur « Qui te dis que c’est moi qui lui plais. Je te le laisse avec plaisir ». Bon, par respect, j’attrape le verre et trinque, de loin, aux deux jeunes hommes qui ont eu la gentillesse de nous offrir les verres. Hors de question par contre que j’aille à leur rencontre. J’en bois une gorgée et m’installe avec Dylane sur des tabourets non loin de là pour discuter un peu. Je lui demande notamment comment elle va « Mieux beaucoup mieux ! Je revis depuis qu’il a été arrêté ». Elle me l’avait déjà annoncé par téléphone et j’avais moi-même ressenti un immense soulagement en l’apprenant. Je pose alors ma main sur son épaule « Tu vois je te l’avais dit qu’il finirait par être attrapé, ce flic a fait du bon boulot ». En parlant de lui, un sourire apparaît alors sur mes lèvres, me rappelant ma rencontre avec lui lors de notre escape game mais aussi que Dylane m’ait évoqué son nom « Elias c’est ça ? Il est plutôt pas mal d’ailleurs ». Je fis mine de rien, reprenant une gorgée de mon breuvage généreusement offert. Je sens qu’elle ne me dit pas tout sur sa relation avec ce flic. Je regrette un peu de l’avoir mené sur ce sujet quand elle me parle alors du mec avec qui elle m’avait croisé lors d’une soirée en juillet… Zut « Alors dis moi où tu en es avec tes amours ? Il y avait pas ce mec de quand je t’ai croisé en boite là ? Tu le vois toujours ? ». A cette allure, il va me falloir un second verre. Je soupire alors « Alec. C’était censé être qu’une histoire d’un soir qui a fini par se répéter deux puis trois fois. Et finalement, on a passé pratiquement tout le mois d’août à se voir… A plus se voir… A se voir ». En fait, c’était surtout Alec qui menait la danse. Il était toujours celui qui revenait vers moi, se montrant romantique à souhait, des soirées qui se terminaient toujours de la même manière, un temps plus qu’appréciable. Cependant, il pouvait tout autant ne plus me donner de nouvelles pendant de longs jours. Et revenir comme si rien n’était. Ce qui m’agaçait désormais… « Ca me convenait… jusqu’à ce que, sans m’en rendre compte, je m’attache à lui… en quelque sorte, ce que je voulais à tout prix éviter. C’est trop instable… » Et surtout, je ne savais pas ce qu’il voulait en faisant ça avec moi. Et je n’avais pas envie de vivre une autre déception.

Dylane proposa de prendre une photo « Ho faut que je fasse une photo ». Je souriais, c’était comme un rite de passage quand nous faisions une sortie elle et moi. Nous posons alors, toujours de sorte à nous mettre en valeur « Parfait » « Tu me l’enverras ». Les deux hommes qui nous avaient offert les verres ne cessaient de nous regarder « Je pense qu’ils ont espoir à ce qu’on aille les voir… les pauvres ». Je n’aimais pas spécialement faire cela mais aucun des deux ne me plaisait et, au fond, ma tête était plutôt ailleurs, surtout avec ce que nous venions de parler avec Dylane.

« Si j’aimais les filles et toi aussi, je suis certaine qu’on formerait un couple du tonnerre ». Je riais à la supposition de Dylane. Elle n’avait peut-être pas tort. Une fois dans le bar, nous avions le plaisir de recevoir un verre offert par deux jeunes hommes, dont un qui avait revêtu le déguisement de John Travolta. Bien sûr, j’essayais de faire diversion en disant à Dylane qu’elle était peut-être celle visée et non moi mais il fallait se rendre à l’évidence « Car c’est un Travolta et tu es une Sandy ». Je grimaçais, je n’avais plus grand-chose à répondre à ce propos. Mais hors de question pour moi d’aller le remercier car il ne m’attire pas et je suis surtout venu passer du bon temps avec ma petite sœur de cœur. Ce qu’elle a vécu le mois dernier n’était vraiment pas facile et de la retrouver rayonnante comme avant me donnait du baume au cœur. Je voulais m’en assurer d’ailleurs en lui posant la question et elle me faisait part qu’elle était heureuse que le type qui l’avait agressé soit désormais derrière les barreaux. Et j’étais ravie aussi car cette pourriture ne méritait que ça. En parlant de ça, le sujet dévia rapidement (ok j’en étais l’inquisitrice) vers Elias, le fameux flic qui l’avait attrapé et surtout avec qui Dylane semblait avoir une relation spéciale. J’avais remarqué leur taquinerie à l’escape game. Et comme je l’avais présagé, elle esquivait le sujet « Oui c’est ça… Et euh ouais ». Je riais doucement « Tu es incroyablement prévisible. Et manque de bol pour toi, je te connais que trop bien pour savoir que tu me mens. J’en suis sûre qu’au fond de toi, tu sais qu’il y a plus, ne fais pas l’innocente ». Oui parce que je me doutais qu’il n’y avait peut-être encore rien eu entre les deux mais que ce type lui faisait un minimum d’effet. Elle me connaissait en plus suffisamment pour savoir que je ne lâcherai pas le morceau « Et à l’escape game, il a eu ce geste héroïque à ton égard… Puis je pari que tu ne manques aucun épisode de ROA qui passe actuellement à la télé ». Je lui fis un clin d’œil alors que je sirotais mon verre généreusement offert.

Je fais un peu moins la maligne quand elle me retourne la question, attaquant un point sensible que j’avais tenu secret jusqu’à présent. Alec. Une rencontre à une soirée, un simple coup d’un soir parmi tant d’autres. Pourtant, je l’avais retrouvé le lendemain pour une interview et il était venu ensuite à la librairie lorsque je faisais ma séance de dédicace… Et puis, à partir de là, il revenait vers moi sans cesse, puis disparaissait, revenait… « Mouais, il vient quand il a envie quoi ». Elle était cash la brunette mais elle avait raison. Je haussais les épaules « Oui. En se montrant atrocement romantique avec moi après la troisième fois, m’offrant des soirées que je ne suis pas prête d’oublier… Pour mieux disparaitre ensuite ». Et c’est cela qui commençait à semer le doute en moi. Parce que j’appréciais de plus en plus ces moments passés à ses côtés. Or, je savais que cette relation ne pourrait mener à rien. Il était bien trop secret et fluctuant avec moi. « Va pas tomber amoureuse Mia. Eloigne toi tant qu’il est encore temps ».  J’acquiesçais « Je préférerais éviter avec lui. Je sais que cette relation pourrait être destructrice et je n’ai pas envie de revivre ça. Mais, je n’arrive pas à le repousser… » Disons qu’il avait un charme et un physique auquel il était difficile de résister, expliquant ainsi ma difficulté en m’en éloigner. « Aucun mec ne vaut la peine de souffrir vraiment… aucun ». Je tournais mon regard vers elle, pensant évidemment à Adam lorsqu’elle disait cela. Cependant, leur histoire avait été compliqué d’un côté comme de l’autre. Je savais qu’elle aussi avait connu une déception amoureuse et qu’elle faisait sûrement référence à cela « Je bois à ça ». Je tendais mon verre pour qu’elle vienne faire tinter le sien contre le mien. Une gorgée de plus et le verre était déjà fini.

Une photo plus tard, mon regard se posa à nouveau sur les deux jeunes hommes qui nous avait fait la cour, en quelque sorte, avec leurs verres offerts « Vraiment, je veux pas être méchante mais ils ont l’air de gros lourd et j’ai pas trop envie. Je suis venue pour passer un bon moment avec toi et pas me trouver quelqu’un ». Je ne pouvais qu’être d’accord avec elle alors qu’elle ajouta « Mais si toi tu trouves, pas eux hein, fais toi plaisir ». Je tournais ma tête de gauche à droite « Non, je n’ai pas envie non plus de me trouver un mec ce soir. Même si ça pourrait être une solution pour sortir Alec de ma tête, je préfère passer ce temps avec toi. Car je sais que toi, en revanche, tu vas me changer les idées ». Je l’attrapais alors, passant mon bras autour de son cou pour la tirer vers moi et lui faire un calin « Viens on va danser ». Je la tirais alors par le bras, ne lui laissant pas le choix « Attention, Sandy est parmi nous ce soir, je suis obligée de lui dédier ». Le DJ m’avait repéré et passa alors la chanson du film « You’re the one that i want ». Je souriais, commençant à danser « Tu veux bien jouer le rôle de John le temps d’une chanson ma belle ? » fis-je d’un air amusé à Dylane.

« Prévisible comment ça ? » Je sentais bien la méfiance de Dylane lorsque j’avais prononcé ces mots. Je me souvenais alors d’une de nos conversations où elle m’avait fait part de son malaise lorsqu’on disait qu’elle était instable. Cela lui faisait du mal et je lui avais promis de ne plus recommencer. Je ne voulais pas la froisser, loin de là mon intention lorsque je lui avais fait cette remarque  « T’inquiète pas, je dis ça dans le sens où je savais que tu allais nier ». Je posais ma main sur son bras, comme pour la rassurer. Pourtant, je ne démordais pas et continuais un peu à la taquiner à propos d’Elias « Je vois pas du tout ce qui te fait penser ça ». J’arquais un sourcil, voyant très bien qu’elle ne voulait rien dire. Mais elle était étonnamment silencieuse à ce propos, ce qui suscitait encore plus en moi d’interrogations. Surtout que j’avais remarqué des choses à l’escape game, du moins venant du flic « L’escape game, il n’a fait que m’aider, je vois pas ce qu’il y a d’héroïque. Et ouais je regarde car je veux le voir se planter ».  A part s’être précipitée pour la sortir d’un trou dans lequel elle était tombée, non il n’y avait vraiment rien d’héroïque « Ok, alors c’est sûrement lui qui en pince pour toi ». Je fais mine de dire ça un peu dans le vent, je ne sais pas pourquoi mais je sens que la jeune Bradford n’est pas propice à en parler.

Finalement, à avoir fait trop la curieuse, elle me cuisine à mon tour. Sauf que c’est un sujet que j’aurai préféré éviter également. En sachant la situation dans laquelle j’étais avec Alec, il n’y avait vraiment pas quoi s’en vanter « C’est bizarre comme attitude » me disait-elle alors que je lui avais exposé la situation. Donc, je n’étais pas parano. Il agissait comme quelqu’un qui tenait à moi mais qui, d’une minute à l’autre, disparaissait aussi vite qu’il était apparu. Il fallait que j’éclaircisse la situation au plus vite avant de devenir trop attachée « T’es déjà attachée comme t’es là ». Et merde. Mes yeux se tournèrent vers Dylane, je soupirais alors, plongeant mon nez dans mon verre, comme si une gorgée de plus allait me faire oublier ou m’amenait à ne plus l’être « Fais chier… » murmurais-je alors. C’est tout ce que je voulais éviter et, si même elle s’en rendait compte rien que dans la façon dont je lui en parlais, c’était foutu. Nous trinquions alors avec Dylane, c’était ce qu’il restait de mieux à faire. Tout ce que je voulais c’était oublié justement tout ça et passer une bonne soirée avec ma petite sœur de cœur.

D’ailleurs, nous sommes toutes les deux d’accord sur le fait que nous n’avons pas envie de s’embêter avec des mecs ce soir, préférant rester entre nous et donc en profiter « Je suis même pas certaine qu’en allant en voir un autre tu passeras à autre chose si vite ». J’acquiesce, elle a certainement raison. Même si je passe la nuit avec un parfait inconnu, le problème sera toujours le même le lendemain. Non si je voulais avancer, il fallait que j’aille le confronter et que je me dégage au plus vite de cette relation. En attendant, j’invitais Dylane à venir danser, ne lui laissant pas vraiment le temps de répondre, l’entraînant par la main. Le DJ me remarque, décide de mettre la chanson de Grease, je propose alors à ma petite sœur de jouer John « Hummm je sais pas trop vu qu’il y en un là-bas ». Ma mine se décompose alors qu’elle fait semblant de réfléchir et que je vois l’homme en question prêt à venir danser avec moi. Heureusement, Dylane réagit immédiatement, m’attrapant par la main pour commencer à danser « Merci tu me sauves la mise. Je te revaudrais ça ». Dylane le plaint alors « Ho le pauvre tout de même ». J’hausse les épaules, un peu indifférente que cela le déçoive ou non. D’accord, ce n’était clairement pas sympa de ma part mais j’avais envie de penser un peu à moi ce soir et à ce dont j’avais envie. « En tout cas merci d’avoir accepter de venir, ça faisait longtemps qu’on avait plus passé un moment à s’amuser toutes les deux ». Je lui souris tendrement, continuant à danser sur une chanson un peu plus calme cette fois « Tu n’as pas à me remercier ma chérie. Je ferai tout pour toi tu le sais » Je lui tendais mon petit doigt pour qu’elle le saisisse « à la vie à la mort toi et moi ». Je riais doucement mais c’était sincère « Puis je pense que cette soirée va aussi te faire du bien ». Parce que j’imaginais bien qu’elle n’avait pas dû ressortir depuis son agression. Mais il fallait qu’elle aille de l’avant et bien qu’elle s’en sortait bien toute seule, je voulais être là pour elle dans cette étape importante. Je l’attrapais alors, la faisant tourner sur elle-même alors qu’une nouvelle chanson entraînante débutait. Nous dansions encore sur celle-ci avant de retourner au bar nous prendre un verre « Pfiou, ça y est je ressens que j’ai dépassé la trentaine. Je suis morte ». En même temps, nous venions de danser sur un rock endiablé. J’avais suivi Dylane dont la danse était sa spécialité du fait de son ancienne profession « Pense à ta copine la vieille la prochaine fois et pense à faire une choré plus simple ». Je riais doucement alors que je m’altérais avec mon second verre. « Y’a un truc dont j’aimerai bien te parler aussi… » Je lui tendais alors mon téléphone pour  lui montrer la photo de Jax. Je ne savais pas si elle allait réagir comme mon collègue, Adam et Knox, et me parlait de ressemblance « J’ai rencontré ce mec pendant une interview ». Je n'ajoutais rien de plus pour ne pas l'influencer.  

Je continue à creuser, cherchant à dénicher la moindre information sur la vie sentimentale de ma sœur de cœur. Mais, elle reste secrète encore, comme si elle avait peur de se confier. Pourtant, la dernière fois que nous nous sommes vus, je lui ai dit que je ne voulais plus de secrets entre nous. Je respecte cependant son choix, elle m’en parlera quand elle le décidera. « Non mais tu rêves toi. Il s’en fout de tout le monde surtout. Il est bien trop fier et arrogant ». Elle semble limite remontée en disant cela, comme si quelque chose est allé de travers entre eux « C’est un flic en même temps. Il sait y faire pour te faire penser le contraire ». Je plonge dans mon verre, comme pour éviter le regard de Dylane qui va sûrement me détester de continuer à parler de ça. En tout cas, une chose est sûre, c’est qu’on a le même point de vue sur les relations amoureuses. Je suis en train de me rendre compte que la prétendue relation que je suis entrain de vivre est un fiasco total et que, mis à part me faire du mal, elle ne m’apporte rien de bon « L’amour c’est de la merde de toute façon ». J’acquiesce, désespérée, me rendant compte que même Dylane voit mon attachement pour Alec alors que je ne le devrais pas. J’ai cette impression que ma vie amoureuse n’est qu’un échec. Que les nombreuses déceptions que j’ai pu avoir devrait me mettre la puce à l’oreille d’arrêter. Abandonnée lâchement, sans explication valable, déçue, brisée… Voilà ce qui en ressort à chaque fois.

Ne voulant pas passer la soirée à me lamenter sur mon sort, je décide d’entraîner Dylane sur la piste de danse. Elle me sauve la mise en étant mon John Travolta de la soirée, m’évitant ainsi de devoir danser avec un gros lourdingue, pas du tout attirant en plus « Mais j’y compte bien ». Je sais qu’elle ne manquera pas de s’en rappeler et surtout de me rappeler que je le suis redevable de quelque chose. Et je sais d’avance que, lorsque l’occasion se présentera, cela risque d’être vraiment drôle. Nous dansons alors, profitant de l’instant présent. Cela fait longtemps que nous n’avons passé une soirée de la sorte elle et moi. Pourtant, nous avons ça à commun, le sens de la fête. Mais le quotidien fait que parfois, nous n’en trouvons pas le temps. Pourtant, cela ne changera rien à notre amitié. « Et comment ». Nos petits doigts s’accrochent l’un à l’autre pour sceller cette amitié, cette relation qui finalement s’avère être plus que ça. Elle est la petite sœur que je n’ai jamais eu et que, surtout, j’ai choisi. « Je suis sortie deux fois depuis mais disons qu’avec toi, c’est toujours différent ». D’ailleurs, c’est étonnant que cette soirée n’ai pas encore pris une autre tournure. Et surtout que Dylane n’ai pas eu encore trouver une idée palpitante, comme lors de notre session jogging « Avec toi aussi, elles sont inégalables. Que ce soit en soirée ou non, madame j’organise un concours pour trouver un mec à ma grande sœur ». D’ailleurs, cela me fait penser que l’événement en question ai complètement en suspens. Ce qui m’arrange car, même si ça aurait pu être fun, vu mon état d’esprit actuel, je ne suis pas sûre d’être complètement à fond dedans, même pour le délire.

Nous retournons nous assoir et je joue la vieille mamie « Ha lala je suis pas pressée d’y être ». Je lui fais un regard noir « Non mais je suis pas à l’article de la mort non plus ». Je la pousse doucement avec mon coude et lève les yeux au ciel. Elle me tend un verre, que j’accepte volontiers, portant celui-ci à mes lèvres. « C’était simple ça, on l’apprend en étant enfant ». Je lui fais une grimace digne d’un gamin justement, l’imitant parler et finissant par lui tirer la langue « On reparlera de ça quand j’aurai mis tes fesses sur une planche de surf ». Parce qu’elle pouvait peut-être se la raconter pour la danse, en revanche, de mon côté, c’était le surf que je maitrise à la perfection. Je redeviens rapidement sérieuse, car je pense tout à coup à Jax… Je fais mine de rien, tendant mon téléphone à Dylane, lui disant simplement que je l’ai interviewé. « Ho c’est Jax ça ! » Je tourne immédiatement ma tête vers elle « Je l’ai rencontré une fois au parc avec Aaron. Mais arrête de me taquiner, je savais pas qu’il était de ta famille. Ton cousin ? » Je suis entrain de boire une gorgée que je manque de lui recracher en pleine figure. J’attrape une serviette rapidement pour essuyer ma bouche. Elle semble sérieuse en disant cela. « En tout cas, il est très gentil ». Uhm, peut-être avec les autres mais avec moi « T’es sérieuse en disant qu’il est de ma famille ? ». Je reprends mon téléphone, regardant à nouveau la photo de Jax. Je préfère reposer celui-ci immédiatement. Je soupire, reprend une gorgée du cocktail récupéré par la jolie brune quelques instants auparavant « Adam m’a sorti la même remarque, un collègue de boulot… à propos de notre ressemblance. Et je ne sais pas, en sa présence, je ne peux pas arrêter de me poser la question si… ». Si quoi ? Finalement même moi je ne sais pas «  Bref, depuis juillet que je le connais, je ne peux m’empêcher de penser que cette ressemblance n’est pas anodine… Et je me dis que je dois continuer à creuser pour en apprendre davantage sur lui… Sauf que… Il est peut être sympa avec toi mais avec moi, il est plutôt fermé ». Et notre dernière rencontre n’a rien changé et a même empiré les choses sur notre entente « Je sais qu’il a vécu en orphelinat… ». Et cela me pousse encore plus à vouloir creuser mais je ne sais plus quel stratagème utilisé « Mais c’est tout. Et il ne me dira rien de plus… ».  

Je semble mettre le doute à Dylane lorsque j’émets l’hypothèse que le flic sait s’y prendre vu sa profession, pour lui faire croire qu’il n’était pas intéressé par elle. Et puis, les mecs savent se cacher, prétendre, c’est leur spécialité « Mouais peut être enfin de toute façon, on se parle plus donc c’est réglé ». Elle éveille ma curiosité alors. Je tourne mon regard sur elle, l’air interrogateur « Pourquoi ça ? Ne me dis pas que ça n’a pas d’importance, je vois bien que tu es déçue ». Je la connais comme ma poche, je reconnais le moindre ton de sa voix et ce qu’il signifie. On se connait depuis plusieurs années maintenant, elle sait qu’elle peut difficilement me mentir. Je sens qu’elle n’a pas envie de s’étendre sur le sujet, peut être même qu’elle finira par m’envoyer gentiment boulet mais je sais qu’elle ne me dit pas tout, et ça m’agace. Même si avec ce type il n’y a rien, encore, peut-être qu’au fond elle se voile la face. Et peut-être que je peux la guider un peu. Sauf que si elle garde tout pour elle, cette tâche va m’être difficile…

En attendant, Dylane et moi sommes contentes de passer la soirée ensemble et nous le faisons savoir. Je regrette un peu cependant de lui avoir rappeler cet événement qu’elle avait organisé sur les réseaux sociaux pour que me trouver un mec « Tu sais que cela m’était complètement sorti de la tête et que tu viens de me remettre le train en marche. Faudra que j’aille voir sur les réseaux les inscriptions ». Je grimace, et merde, elle ne lâchera pas le morceau ! Pourtant l’idée date de juillet, elle aurait pu se dire que ça ne servait plus à rien, surtout avec ce que je venais de lui dire, bloquer dans une relation qui ne menait à rien. « Tu sais trouver le prince charmant n’est plus vraiment une priorité alors… on peut oublier ». Mais je vois la brunette se saisir de son téléphone pour vérifier les inscriptions « Ho bon sang, il y a 20 mecs d’inscrits, j’espère que tu es prête ». Mes yeux s’écarquillent, venant regarder son téléphone pour voir si elle n’avait pas mal lu. Non, il y avait bien vingt mecs d’inscrit « Et dedans, il y a Wim, Adam, Knox et les autres ils me disent rien mais il y a des pas mal. Je vais peut être y aller à ta place tiens ». Je regarde, je ne reconnais personne d’autres et, elle n’a pas tort, il y en a des pas mal. Cela dit le cœur n’y est pas vraiment « Je te laisse ma place avec plaisir. Surtout avec les deux lourdingues qui me servent de meilleurs amis. Et puis Wim ? Sérieux ? ». Je ne comprends pas pourquoi il s’est inscrit. Le connaissant, un pari l’a fait s’inscrire ou alors il souhaite me remettre à nouveau dans son lit. J’hausse les épaules regardant un peu plus attentivement les autres inscrits. Je rends alors le téléphone à Dydy « J’ai pas le cœur à ça. Vraiment pas ». Je finis mon verre sur ces derniers mots.

Danse terminée, nous quittons la piste pour nous reprendre un verre. Dylane m’a achevé et elle commence à émettre l’hypothèse que je suis vieille, tout simplement. La garce « J’avoue que tu as encore de la force pour une mamie ». Je me retourne vers elle, bouche bée par ses paroles ; Le pire ? C’est qu’elle en rajoute « Entre toi que j’appelle Mamie et Adam Papi, je vais finir par vous mettre en maison de retraite ensemble ». Je ris alors de bon cœur « C’est tellement possible. Avec Knox au milieu, et les deux se livreraient à des combats avec leur canne ou feraient une course en déambulateur ». J’imagine bien la scène et continue à rire « Sept ans plus tard, tu nous rejoindras, parce que, ça va tu n’as pas non plus un écart d’âge phénoménal avec nous. Et on organisera des fiestas de fou dans la maison de retraite ». Je lui fais un clin d’œil, je nous imaginais bien toutes les deux toujours en forme à déhancher nos fesses imposantes devant des papis assoiffés de bonne chair. Elle se moque la Dylane mais elle ne manque rien pour attendre. Surtout lorsque je l’aurai mise sur une planche de surf « Ouais bah t’as traîné avec mon frère aussi c’est facile ». J’arque un sourcil, je sais que la relation entre Dylane et Lawrence est compliquée depuis le décès de Tommy. J’ai sûrement passé plus de temps avec ce dernier que la brunette avec son propre frère. Ma main vient se poser naturellement sur sa main « Mais ce n’est pas grâce à lui que j’excelle en la matière. Et je serai plus à même de te faire devenir une pro du surf que lui, crois-moi ». Je souris, je tente de la réconforter comme je peux « Puis ton frère est un abruti, il ne sait pas y faire et ne te le montre pas comme il se doit mais il tient à toi ». Je le sais pour en avoir parler avec lui, mais là aussi je n’ajoute pas davantage à ce sujet.  

Nous restons dans un sujet un peu similaire lorsque j’évoque Jax avec Dylane. Je suis choquée qu’elle aussi trouve qu’on a un air de famille « Bah oui pourquoi c’est pas le cas ? Si pas et bah vous vous ressemblez pas mal pour des inconnus ». Mon regard se décompose, me mettant encore plus le doute sur ce que je pensais déjà. Mes doutes avaient encore plus raison d’être. Je lui en fait part, lui exposant rapidement les faits mais lui disant que Jax est distant avec moi, froid. Ce qui semble l’étonner « Mais pourquoi il aurait quelque chose contre toi ? J’ai du mal à comprendre ». Et moi donc « Je pense qu’il a les mêmes doutes que moi et qu’il ne veut pas se l’avouer… Préférant certainement fuir et ignorer la situation ». C’est comme ça que je le percevais en tout cas. « Hum, je sais juste qu’il a le même prénom que le petit garçon que les parents de ma cousine ont recueilli, il y a des années et j’ai trouvé ça frappant car c’est un prénom peu commun. Mais je l’ai pas connu et mon oncle a fini alcoolique donc tu vois le topo ». L’information qu’apporte Dylane à ma connaissance me met la puce à l’oreille. Jax aurait pu être adopté par cette famille, ce qui confirmerait bien que Jax a été abandonné très certainement à la naissance et qu’il a bel et bien été placé dans un orphelinat « Ca veut dire qu’il n’est pas resté dans cette famille ? ». Mon côté journaliste reprend le dessus. J’interroge ma petite sœur de cœur, pour voir si elle peut m’apporter plus de précision à ce sujet et peut-être, me mener sur une piste. « Mais tu veux que je lui parle si je viens à le recroiser ? ». Je tourne la tête de gauche à droite « Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée. Il a déjà Adam en grippe du fait que je l’ai coincé à l’école des garçons pour forcer une rencontre. Je ne veux pas qu’il en soit de même pour toi ma puce ». Je lui souris chaleureusement « Mais merci ».

Nous parlons et avec ça, nous nous rendons pas compte que nos verres sont vides « Oops j’ai bu trop vite ». je regarde le mien, il reste une goutte que je finis d’une traitre « Moi aussi. Deux autres s’il vous plait » dis-je alors au serveur. Il nous sourit et nous ressert aussitôt « Offert par la maison sweet heart » « Merci love ». Le serveur me fait un clin d’œil, repartant servir d’autres clients « Beau mec à dix heures qui nous matent ». J’ai mon nez déjà dans mon troisième verre alors que je me tourne pour voir ça. Je finis ma gorgée, posant mon verre sur le comptoir « Tu sais quoi ? Rien ne nous empêche de nous amuser un peu. On est pas obligé de repartir avec ces types ce soir, car on en a pas envie autant l’une que l’autre. Mais rien ne nous empêche d’aller leur parler et de passer un peu de bon temps à cette soirée. Puis regarde nous, ce serait du gâchis ». Je lui fais un clin d’œil alors, et en voyant l’air sur son visage, je me dis qu’elle partage ma pensée.