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 (Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE

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Message(#)(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE EmptyVen 4 Sep - 23:35





A SHIPWRECK ON YOU SHORE

De nous deux, elle était la plus susceptible de descendre du taxi sous le regard ébahi de son conducteur. Or, c’est moi qui ai pris la poudre d’escampette, horrifié par sa réaction et par mes aveux. C’est moi qui me suis jeté au milieu du trottoir et qui ai lutté contre le besoin irrépressible de tourner la tête vers la voiture qui emportait au loin Raelyn, qui enterrait les vestiges de notre histoire. J’ai estimé m’être bien assez donné en spectacle en exposant notre rupture à cet inconnu. Je considérais également qu’escalader la spirale de la violence – elle a hurlé, j’ai frappé le siège - ne nous apporterait plus rien puisque tout est révélé. Tout, dans sa globalité, en ce compris l’indicible. Quelle idiotie que d’avoir posé sur la table une telle annonce. Comme du reste, ce “je t’aime“ est survenu à la bourre et, en outre, il prit par la force des choses des allures négatives. Entre la mascarade amicale d'Alec, mon association, les mensonges de Mitch et ma presque trahison, aucun Homme, aussi coriace soit-il, dès lors qu’il est soumis à un tsunami d’émotion et de déception, n’aurait encaissé ces trois mots sans faillir. Qu’aurait-elle pu répondre de toute façon ? Qu’elle était folle de moi et que l’usage de l’imparfait n’a rien d’anodin ? Qu’il est à propos puisqu’elle s’éreintera à éteindre ces sentiments que j’ai terni des suites d’une succession de faux-semblants ? À bien choisir, j’aurais préféré que cette déclaration naisse de la fumée du foyer de la passion, qu’elle se soit attablée avec l’intimité d’un ébat coquin et renversant. Quitte à ce qu’il vibre à ses tympans par spontanéité, il en serait au minimum orné d’un blason en or massif et moi, je n’aurais à souffrir d’une nouvelle blessure d’orgueil. Cette journée, elle sera à jamais marquée de la croix grise de l’échec sentimental. Rae ne m’est pas revenue, elle n’a ni compris ni entendu. Elle ne s’est pas défendue de mes accusations un soupçon plus probantes que je ne l’aurais souhaité et plus désolant encore, j’ai mis à mal ma vanité en oubliant de taire mon secret de polichinelle. Ma seule victoire présumée, c’est qu’elle quittera le Club en administrant à Mitchell un coup de grâce. Certes, celui qui l’écartera de son organisation, c’est Lou et moi qui le lui porteront et, normalement, cette réussite grandiloquente, elle devrait me réjouir. Elle était supposée adoucir ma peine et mon désespoir. J’aurais pu y débusquer de quoi me consoler. Malheureusement, ça m’indiffère. Ça me chatouille moins qu’une piqûre de moustique.  À quel moment me suis-je désintéressé de mon projet ? Quand est-il devenu moins important que Raelyn et pourquoi n’ai-je pas anticipé cette fatalité ? Allongé dans ma chambre d’adolescent, une bouteille collée à ma cuisse, je m’interroge. Je noie mes tergiversations dans quelques rasades de Whisky, mais rien n’y fait. Je réalise qu’à me convaincre que notre couple était invincible tant les protagonistes étaient amoureux, j’ai négligé l’essentiel : choisir et renoncer. Peser les pour et les contre et ainsi  décider si me venger était plus louable qu’aimer.

Je suis rentré chez mes parents quelques heures à peine après cette ultime anicroche, mon bateau, du pont à la cabine, étant habité par l’ombre de notre relation. Chaque respiration m’a révélé les restes de son parfum. Quant à ses valises que je n’ai pu me résigner à les abandonner dans le coffre de ma voiture, elles m’ont nargué au point d’apprivoiser l’idée d’une fuite lâche comme une solution viable. J’ai empilé quelques-unes de mes affaires dans un sac de voyage – le même qu’à mon arrivée – et j’ai pris la route sans avertir Liam ou Zach. Ma mère, tout à sa joie quant à ma rupture, s’en chargera bien volontiers. Nul doute qu’elle préviendra Sarah et ses espoirs. Ils s’agglutineront à la porte du ranch et elle la trouvera de bois. Je refuse de l’entendre cracher son venin sur Rae. Notre séparation ne change rien à mon affection pour cette dernière. Pis encore, à mesure que le temps passe et que le poids sur mon cœur s’alourdit de culpabilité, je me décompose. Mes parents ont la délicatesse d’ignorer ma peine. Ils se comportent avec moi comme si mes yeux n’étaient pas rougis faute à ma consommation excessive d’alcool. Ils font mine d’être indifférents à mon silence et à ma serviabilité. J’aide comme je le peux pour soulager papa et ses ouvriers. Lui seul s’est risqué à m’intimer de me raser. « Tu as l’air d’un repris de justice » a-t-il argumenté. Je me suis exécuté sans renâcler. L’avantage de me concentrer sur des tâches serviles réfrène mes prises de tête, mais quand la nuit tombe, quand le soleil cède sa place à la lune, lorsqu’elle veille sur mes insomnies en sentinelle, je sombre. J’ai mal et je bois encore et toujours. Je bois mon accablement vu que réparer est impossible. J’avale tout de go mon découragement à l’idée d’aller mieux. Durant les premiers jours, j’ai attendu un message et j’ai lutté pour ne pas en écrire un moi-même. À terme, comme il n’est jamais arrivé, j’ai rangé mon téléphone dans ma table de nuit pour le retrouver le soir uniquement.  Je n’ai plus aspiré à ce qu’elle me contacte, Rae. J’ai cessé d’envisager que de l’absence découlera un manque qui éveillera sa largesse. Évidemment, je vérifie à la première occasion si le sort me détrompera. J’use du prétexte qu’Olivia ou autre pourrait chercher à me joindre, mais ce ne sont que des excuses pour ne pas déchanter très vite. Jusqu’ici, je n’ai joui du plaisir d’une surprise et, ce dernier, en découvrant un appel en absence dans mon journal, le message sur ma boîte vocale l’a écourté.

Lors de la première écoute, j’ai tantôt été conquis d’ouïr le son enjôleur de sa voix – j’ai esquissé un faible sourire -  tantôt été irrité par l’injustice de son propos. Je n’ai pas prémédité la déclaration avec au fond des tripes le désir de la désarçonner. J’ai conjugué au présent mes sentiments parce qu’ils m’ont dévoré hier et qu’ils m’engloutissent toujours aujourd’hui. Sans eux – et je m’étonne de leur intensité de seconde en minute – je n’aurais pas pressé la touche repeat pour réentendre son monologue. Sans eux, je ne me serais pas non plus inquiété de l’accent dramatique, et non accusatoire, de celui-ci. Il m’a paru mal ficelé, à mi-chemin entre l’incohérence et son contraire. Sauf que j’ai aussi perçu des bruits ambiants qui ont activé la machine des hypothèses pessimistes. Je l’ai imaginée avec d’autres hommes. Je l’ai vue se vautrer dans ses draps de soie sauvage avec un type lambda jusqu’à en perdre la raison et j’ai combattu mon besoin de lui retéléphoner. J’ai lutté à l’aide de mon meilleur ami – le whisky – sans pour autant parvenir à draguer Morphée jusqu’à moi. Il m’a fallu près de vingt-quatre heures pour cuver et, au matin du surlendemain, j’ai reproduit l’expérience pour répondre à une question entêtante : pourquoi m’avoir contacté ? Quel était son but ? Que dissimule-t-elle derrière cette apathie ? Le couperet est tombé et a brisé la nuque de mes frustrations. Sa voix pâteuse et tremblotante en témoigne : ce n’est pas une sentence qu’elle a formulée, mais un appel à l’aide. Elle m’a envoyé un SOS et ni une ni deux, j’ai plié bagage. J’ai abandonné mon reste à mes parents. J’ai promis que je leur expliquerais, plus tard… Cette fois, il est hors de question que j’arrive trop tard justement. Je n’en peux plus de me fustiger d’être trop con pour verser dans la ponctualité. J’ai donc roulé d’une traite. Je n’ai entrecoupé le trajet que pour me tordre l'estomac d'angoisse en diffusant encore et encore ce qu’elle m’a jeté au visage comme une bouteille à la mer et, à chaque reprise, le souci a grimpé d’un cran. Mon cœur semble avoir perdu le rythme. Il ne décélère plus et tandis que se dessinent à l’horizon les bâtiments de la métropole, je me suis décidé à l’appeler à mon tour.  L’heure où je m’invitais sans annonce est révolue et j’approche. Je suis désormais à moins de 15 minutes du loft et le la de la tonalité me perfore dès qu’il résonne. « Décroche… » l’ai-je suppliée après le troisième essai. L’effroi et le soulagement ont sué à travers le téléphone quand j’ai distingué un « allo » peu brillant. « C’était ma messagerie. Je n’ai pas fait le mort. Et… » Que dire ? Lui cracher du fiel aux oreilles. Peut-être. Peut-être que je suis fatigué qu’elle me diabolise et que j’ai besoin de récuser la partie civile pour aller mieux. « Et si je n’avais pas le droit, toi, tu n’as pas le droit de me le reprocher. » ai-je lancé bêtement. Je n’ai rien d’autre en stock. Je ne suis même plus convaincu qu’avoir avalé les kilomètres pour la retrouver était une si bonne idée finalement.


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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
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writing challenge 2024

(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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Message(#)(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE EmptySam 5 Sep - 0:51


A shipwreck on your shore
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE 873483867


tw overdose


Je m’enfonce. Je sombre. Les minutes passent et deviennent des heures, des heures qui deviennent des jours qui eux même se transforment en semaines. Après la voiture, après qu’Amos m’ait conduite face à Lou, j’ai tenté de résister, mais guère longtemps. J’ai lutté, je lutté et moi la première fois en quatorze ans, j’ai eu le dessous face à l'addiction qui s’est teinté des couleurs chatoyantes de la facilité. Puis c’en était fini des réflexions, de la douleurs, de la peine, de la trahison et de mon chagrin d’amour. L’espace d’un instant en tout cas, lorsque j’ai tenu le poison entre mes doigts avant de l’étaler religieusement en en une longue ligne au tracé approximatif, lorsque je l’ai laissé s’emparer de moi. Je me suis sentie l’espace d’un instant libre, joyeuse, et invincible comme autrefois. Mais les effets ne durent pas, au contraire ils disparaissent et laissent à nouveau place à la honte, celle que je ressens tous les jours depuis que j’ai sombré à nouveau après des années à garder la tête hors de l’eau, ils laissent place à la honte, à l’angoisse et à la solitude qui détruisent d’un seul coup de poing ces minutes d’ivresses.

Je n’ai pas sombré lentement, comme un navire qui prend l’eau progressivement, qui s’enfonce pendant des heures avant de rompre et d’enfin s’immerger. Non, j’ai coulé droit, comme une pierre à l’instant même où j’ai cessé de me battre et où j’ai répondu aux sirènes de la cocaïne. Elles n’ont jamais cessé de chanter pour moi, j’avais simplement réussi à réduire le son de leurs voix, à les transformer en léger bruit de fond, mais à l’instant où j’ai à nouveau inhalé mon premier rail de poudre blanche, leur chant s’est mué en cri, un cri déchirant qui m’a giflée, renversée avant de s’emparer de moi.

J’ignore combien de temps je suis restée enfermée chez moi, face à cette solitude qui me terrorise pourtant. J’ignore combien de temps il m’a fallu pour confronter Mitchell, pour confronter Alec, avant de disparaître à nouveau et, j’en ai la ferme intention, pour de bon. Quand l’euphorie m’enveloppe et vient faire taire mon désespoir, je souris bêtement, je me demande pourquoi j’ai résisté si longtemps et de quoi j’avais peur. J’ai renoué avec le manque, aussi, le manque impétueux qui me réveille parfois la nuit, les dents claquantes et les membres flageolants. J’ai renoué avec ces soirées où, après une forte dose, je me retrouve accroupie dans l’angle de l’une des pièces de mon appartement à m'agripper à mes cheveux, où mon coeur bat comme un marteau contre mon crâne, où je me retrouve à prier pour que la prochaine dose m’emporte, finalement. Le temps passe, je consomme, et finalement je ne réalise pas que j’ai besoin de me faire des rails de plus en plus souvent, à intervalle régulier, comme quelque chose d’évident, comme respirer ou manger, simplement pour pouvoir continuer à exister.

Un soir je suis sortie. J’ai enfilé une tenue provocante, maquillé mes yeux d’un noir charbonneux et après trois rails, trouvé le courage de m’aventurer à l’extérieur. J’ai bu jusqu’à l’ivresse, j’ai enchaîné les doses sans compter et, pour palier à l’absence, pour palier au manque, pour tenter de chasser le prénom de mon esprit, j’ai scellé mes lèvres à celles d’un autre. Je me souviens à peine du goût de ses baisers, je me souviens à peine de ce que j’ai ressenti quand il a posé ses lèvres sur les miennes et, plus tard et à l’abri dans mon appartement, il a posé ses mains sur mon corps. Je me souviens à peine de la nuit, à peine de son nom, de sa voix, ce dont je me souviens c’est de m’être réveillée en me détestant un peu plus que la veille, sans avoir chassé Amos de mon esprit, et avec le goût salé de mes larmes dans ma gorge.

Un soir je l’ai appelé. Sans comprendre que la voix féminine sur laquelle j’étais tombée était celle de son répondeur, je l’ai insultée, la gorge nouée, incapable d’aligner une phrase cohérente autre que ”t’avais pas le droit de me le dire comme ça.” Je sais parfaitement de quoi il était question et à quoi je faisais référence, mais pour réussir à fonctionner, je préfère prétendre le contraire. J’ai raccroché, la mort dans l’âme, le besoin d’un fix, le besoin de l’évacuer de mon système à nouveau, de le chasser de mes pensées et de me séparer de cette douloureuse obsession. J’ai tenté de le faire à nouveau ce soir. A nouveau je me suis perchée sur des talons trop haut pour mes chevilles, j’ai enfilé une jupe trop courte pour mon intégrité, et je me suis trop maquillée pour qu’on ne puisse réellement lire dans mes yeux. J’ai quitté l’appartement d’un pas déjà vacillant, annonciateur de l’état dans lequel je suis rentrée quelques heures plus tard, alcoolisée, droguée jusqu’à la moelle et accompagnée d’un illustre inconnu. Je ne me souviens même pas l’avoir choisi, il m’a approchée, il m’a attirée à lui, il m’a embrassée et je n’ai fait que m’y abandonner, espérant une fois de plus - l’espoir, ce stupide espoir - réussir à chasser la détresse, réussir à chasser le souvenir d’Amos. Il n’est plus là, il n’a même pas rappelé de toute façon, ou peut-être que si, peut-être est-il tombé sur mon répondeur, peut-être pas, mais je n’arrive guère à m’en souvenir.

Tromper la solitude. Chasser mon obsession de ses lèvres, de ses mains, de son corps et de sa présence. Je m’y accroche quand l’inconnu me pousse à l’intérieur de mon propre appartement, fiévreux de désir. Je m’y accroche quand il m’embrasse, quand il me propose un verre, quand il me propose une dose et quand il caresse ma cuisse du plat de sa main. Elle me dégouterait si j’étais encore là, quelque part, mais j’ai disparu en chemin et alors qu’il pose avidement ses lèvres contre la peau fin de mon cou, ma gorge se noue et je sens mes poumons s’assombrir, s’alourdir et la seule chose à laquelle j’arrive à penser c’est que j’ai certainement besoin de d’une dose de plus.

A un point de la soirée il me semble entendre mon téléphone sonner. La première fois je le cherche, l’esprit embrumé, les sourcils froncés, mais je me convainc avoir rêvé. La seconde je referme mes doigts autour de l’appareil et je tente de décrypter le nom de l’appelant, mais l’inconnu m’enlève le téléphone des doigts en riant. Moi, je crois que cela m’agace plus qu’autre chose et, titubant, je me relève et m’éloigne pour décrocher la troisième fois. Je balbutie un “allo” qui n’est convaincant que dans mon imaginaire, avant de sentir mes jambes se dérober sous mon poids, et de poser mon front brûlant contre le mur de ma chambre. « C’était ma messagerie. Je n’ai pas fait le mort. Et… » Mes entrailles s’agitent, mon corps reconnaît la voix au bout du fil avant mon esprit empoisonné et, instantanément, il réagit. Mon ventre se serre, ma respiration se saccade, et je tente de me raccrocher aux mots prononcés. Amos. Suis-je en plein mauvais trip, ou bien suis-je réellement au téléphone avec mon amant, ou ancien amant ? « Et si je n’avais pas le droit, toi, tu n’as pas le droit de me le reprocher. » Si je n’avais pas le droit. La phrase résonne étrangement à mes oreilles et je me souviens. Il n’avait pas le droit. Sur l’heure je suis incapable de me rappeler de quoi, mais je sais que j’ai mal, je sais que mon coeur se serre et je répète, comme une litanie. « T’avais pas… Pas le droit. T’avais pas le droit de le dire comme ça. » Mes mains s’accrochent au mur, mes ongles cherchent à s’y enfoncer et, nerveusement, je jette quelques regards effrayés autour de moi. « Amos ? » Bien sûr que c’est lui, je l’ai reconnu mais mon esprit semble ne pas imprimer. ”va te faire foutre”, ”tu ne vois rien”, ”t’avais pas le droit” et ”j’ai cru que c’était possible, que tu m’aimais autant que je t’aime”, les dernières phrases que nous nous sommes adressées me reviennent sans que je ne sache lesquelles étaient les miennes et lesquelles il a prononcées. D’une voix mal assurée, chevrotante et lointaine, je tente un « Tu ne vois rien. » qui sonne faux. Mauvaise pioche.

Le téléphone me glisse des mains. J’ignore quand l’inconnu me rejoint, j’ignore quand il pose ses mains autour de mes poignets pour que je me relève, j’ignore combien de temps après il m’attire à lui et me soulève comme la poupée de chiffon que je suis devenue. J’ignore combien de rails je reprends avant de réussir à me concentrer sur ses baisers, à chasser le souvenir de cette conversation qui me semble si lointaine et j’ignore quelle est la force qui, au beau milieu de l’acte, me pousse à le repousser, et à en étaler un nouveau de rail, sur ma table de nuit. Je tremble, mon coeur semble vouloir sortir de ma poitrine, et j’attrape mes cheveux pour les relever, ou bien il les attrape, je ne sais pas. Je sniffe un rail, ou peut-être plus, avant de basculer. Avant que mon corps tout entier ne semble se déchirer, ne soit agité par des soubresauts, avant que finalement, au terme de ce qui me semble être la pire des torture, je sombre dans l’inconscience.











:gniark: :


Dernière édition par Raelyn Blackwell le Sam 20 Fév - 18:21, édité 1 fois
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Message(#)(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE EmptySam 5 Sep - 13:34





A SHIPWRECK ON YOU SHORE

Nous serions-nous séparés en bon terme, n’aurais-je pas quitté le taxi avec la fougue d’un cheval éperonné par son cavalier, peut-être aurais-je espéré qu’elle décroche son téléphone dès la première tonalité. Après tout, mon inconscient, malade de chagrin, se plaît à l’imaginer assise dans son fauteuil, les yeux rivés sur le gadget greffé à sa main et dans l’expectative que je lui retourne enfin son appel. Je n’apprécie pas l’idée parce que je la rêve meurtrie, le cœur à terre, l’âme noircie par le bleu d’une tristesse écrasante. Je l’approuve dans l’espoir que sa précipitation réduira l’angoisse qui enfle dans mon estomac. Elle se propage jusqu’à ma gorge dès lors que ma première tentative est laissée pour lettre morte. Elle grossit encore tandis que la seconde fait chou blanc. La dernière fut la bonne et, si j’ai soupiré d’aise, elle ne s’est pas muée en allégresse. Que du contraire, l’anxiété s’est démultipliée pour différentes raisons.

Primo ! Je suis à l’initiative de cette prise de contact. Or, j’ignore ce qu’il convient de dire, d’avouer ou, éventuellement, d’admettre. J’y ai réfléchi pourtant. J’ai mis à profit la route, elle-même lourde de souvenirs, pour choisir lesquelles, parmi mes futures déclarations, seront confiées par portable ou de vive voix. J’ai gardé les excuses pour la dernière option. À force de solitude, à remonter le cours de cette rivière déchaînée que furent ces deux mois, j’ai procédé à une remise en question défalquée de tout égoïsme. J’ai observé les faits au microscope à la faveur de l’empathie et, depuis cette paire de lunettes, j’ai réalisé l’atrocité de la révélation. Outre Lou l’Hermès, son univers n’a pas seulement été renversé par l’ennemi qu’est ma rancœur. Elle a certainement persuadée que sa vie a été le théâtre de la culpabilité de Mitchell, de la compassion d’Alec, des lazzi des membres du Club. S’ils se sont agenouillés, ce n’est pas grâce à ses compétences et son tempérament. Elle ne les a pas émasculés pour qu’il la traite avec égard et respect. Ils lui en ont déféré par pitié et au profit des secrets des Strange. A-t-elle raison ? Je n’y crois pas. Je me moque qu’on m’accuse de l’avoir idéalisée ou de l’aimer à l’excès. Elle est pour moi la femme la plus opiniâtre que je connaisse. Sa place, elle l’a gagnée à la sueur de son front et, viendrait-elle à m’abandonner entre mes mains ses craintes, ses déductions ou ses perfides certitudes, que je l’enlacerais et lui chuchoterais à l’oreille ô combien elle est fabuleuse à mes yeux. Je lui rappellerai comment ses soldats, ignorant l’histoire de l’organisation, ont tremblé devant elle sans qu’elle n’ait jamais à hausser le ton. Jamais. Je lui susurrerai également que le Club, les Strange, ils ne sont pas une fin en soi. Que leur jugement ne vaut plus tripette puisqu’ils sont des traîtres, des lâches. Moi, en attendant cette occasion – elle ne surviendra peut-être jamais – j’éclaircis le contexte lié à son coup de fil : je ne l’ai pas évitée.

Deuzio ! Je suis à l’initiative de cette prise de contact, c’est vrai. Je n’ai donc rien à espérer de Rae. Toutefois, son amorce m’a paru lointaine et ça m’a frappé de plein fouet. Dans mon torse, mon cœur bousculé et éreinté de battre trop vite et trop fort, s’est gonflé de chagrin. Je déteste la sentir à des kilomètres de moi et de nous et je hais que mes introspections ne m’aient pas extirpé du crâne qu’elle souffre davantage pour Aaron que pour nous. Ainsi de son détachement apparent à l’autre bout du fil s’entérine la crainte et le regret. Je ne devrais pas m’imposer et je ne l'ai pas jugée à tort. Tu peux encore faire demi-tour m’intime la lâcheté séduisante. Et, malgré elle, malgré que Brisbane se découpe à l’horizon, je n’emprunte pas la sortie de l’autoroute en sens inverse. J’affronte mon destin sans pour autant avouer à mon ex (?) que je suis en chemin vers chez elle, que j’aimerais que nous discutions puisqu’elle en a manifesté l’envie quelques jours plus tôt. Jamais nous ne pourrons tourner la page de notre relation si notre sac est rempli des ordures de la frustration et de l’amertume. Jamais. Et, quoiqu’il soit acté que je serai incapable d’écrire un nouveau livre - et ce qu’importe le thème -  je le lui souhaite, la mort dans l’âme, et à condition que je n’en suis pas témoin. « Rae ? » ai-je cependant lancė, déconcerté par les silences que nos respirations bruyantes interrompent. Mon ton, il est suppliant. Je la prie de me répondre, de m’insulter si ça lui chante. Je ne cillerai ni ne me défendrai. J’accuserais l’onde de choc vaillamment, mais pas cette incohérence. Elle n’est pas là, pas tout à fait, pas avec moi. « Comme ça ou tout court ? » ai-je néanmoins rétorqué, soucieux de lui rappeler qu’en d’autres circonstances, elle s’en serait effrayée et que le cas échéant, ce fut un réflexe spontané et non un subterfuge. Est-ce bien utile ? Mon pauvre amour ne m’entend pas. Elle réagit, certes, mais pas à mon propos. Elle me hèle par mon prénom et ça me fait un drôle d’effet. Est-ce une interpellation ? A-t-elle quelque chose à dire ? Vérifie-t-elle que je ne suis pas la manifestation d’un mauvais rêve ? Dans un cas comme dans l’autre, je ponctue d’un « oui » auquel elle n’a donné aucune suite : elle n’est pas dans son état normal et j’entre en état d’alerte. « Je… » Je vais arriver…, ai-je failli annoncer sans succès. Elle m’a coupé l’herbe sous le pied et, une fois encore, elle m’a déstabilisé, car j’ai les yeux bien ouverts justement.

Je vois qu’elle est malheureuse comme la pierre, qu’elle se noie dans ses larmes, qu’elle doit certainement boire autant que moi. La séparation lui est intolérable et pardonner, inacceptable. Le poids de ce dilemme est lourd à porter et ne lui ai-je pas promis d’être toujours à ses côtés ? N’est-ce pas le serment que je lui ai chuchoté, en toute bonne foi, avant qu’elle n’affronte Lou ? Tant pis si je ne peux pas la toucher ou l'embrasser. Je n'ai pas l'indécence de faire fi de sa détresse. « Je vais passer… On va en parler. Je serai là dans dix minutes… tu m’ouvriras ? » Me laissera-t-elle en revanche dans le couloir ? Suis-je destiné à y camper jusqu’à ce qu’elle se sente prête à se confronter aux relents de notre affection mutuelle ? « Tu m’ouvriras ? » Je n’ai obtenu pour toute réponse qu’un bruit fracassant. Je présume qu’il s’agit du choc du téléphone contre le carrelage. Ne percevrais-je pas au loin le son de sa voix - a qui s’adresse-t-elle d’ailleurs – que je l’aurais supposée victime d’un malaise. J’ai donc raccroché et j’ai appuyé sur l’accélérateur en proie å des postulats qui me terrorisent.

J’ai encodé les quatre chiffres du sas de l’entrée. Impatient, j’ai grimpé les étages quatre à quatre lassé de trépigner devant l’ascenseur. À bout de souffle au terme de mon ascension, j’ai foulé la moquette de son palier sur un mètre lorsqu’un type d’une trentaine d’années et à l’air débraillé m’a percuté. Son pantalon, maintenu d’une main å sa taille, a glissé le long de ses cuisses et, quoiqu’il soit nu comme un ver sous son jeans, ses pupilles n’ont pas traduit de la honte, mais de la panique, une communicative que son empressement accentue. Il ne s’est pas excusé. Il a fugué à toutes jambes et mon cœur s’est brisé. Je connais le voisinage de Raelyn. D’aucunes n’ont de penchants particuliers pour la débauche ou les amants d’un soir. Pas de quoi m’étonner de trouver la porte de son appartement béante. À l’instant même où j’ai croisé ce gars, j’ai su d’où il sortait. Aussi ai-je lutté contre ma jalousie pour pénétrer dans son antre en hurlant son surnom. Il n’a pas rencontré d’écho au salon. Lui, il m’a simplement appris que ses anciens démons l’ont rattrapée puisqu’il trône sur la table basse un miroir maculé de poudre blanche. Un rail y est aligné. Il rêve d’être consommé et si, d’instinct, j’aurais volontiers soufflé la preuve de sa déchéance, j’ai foncé jusqu’à la chambre. Personne. Le lit est défait. Au sol, ses sous-vêtements me narguent, mais ce n’est pas eux qui ont attiré mon attention. Sa main battant frénétiquement le parquet à cause des convulsions m’a alerté, m'a dirigé vers elle, vers son corps décharné qui s’anime malgré son inconscience. Amaigrie, le teint blafard, elle gît dans le contenu de son estomac probablement vide. Se nourrit-elle d’autres substances que la cocaïne qui borde encore ses narines ou le chagrin qui aura certainement délavé le vert de ses iris ? Chasser la torpeur m’a réclamé un effort considérable alors que, penché vers elle, j’ai négligé de composer le numéro des secours. Je m’y suis collé, les doigts de ma main libre pressés sur son poignet afin que son pouls palpite sous la pulpe de mon index et de mon majeur. Il est faible et ma respiration s’accélère.

Je redoute l’arrêt cardiaque, j’ai peur qu’elle ne se réveille plus et que l’ambulance arrive trop tard. J’ai peur de la perdre pour de bon, de ne pas opérer les bons gestes pour la maintenir en vie. Est-ce bien utile de m’armer d’un gant de toilettes, d’eau chaude et de savon pour la nettoyer ? De la déplacer avec précaution de mes mains tremblantes ? De l’éloigner de l’objet de ses régurgitations et d'être effrayé par sa légèreté ? De guetter la pièce en quête d’un peignoir pour la couvrir parce que j’ai mal d’imaginer le corps de cet autre le caresser du sien ? N’est-ce pas idiot de lui essuyer la bouche en psalmodiant des « reste avec moi. » ou des « qu’est-ce que tu as foutu, putain » ? Parfois, je change la version. J’y ajoute des prières sous forme d’interrogations : « pourquoi tu t’es mis dans un état pareil ? » ou « comment je vais faire sans toi ? » entre deux massages cardiaques et deux bouche à bouche pour lui insuffler de l’air dans les poumons. Je prends soin d’elle pour qu'elle s'accroche, mais je souffre, autant pour elle que pour ma gosse qui a succombé dans la solitude, dans l’indifférence générale et, surtout, dans des circonstances similaires. Ses muscles se sont-ils aussi contractés ? A-t-elle remis son repas du soir ? A-t-elle perdu connaissance ou a-t-elle senti la mort la faucher ? A-t-elle eu froid ? Les questions me tiraillent et, tandis que poussent la porte les pompiers et les secouristes, j’ai embrassé le front, les paupières et le bout du nez de Rae avant de capituler, de céder la place aux professionnels, de les suivre jusqu’à l’hôpital, impuissant et désoeuvré, accablé par la culpabilité.

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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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AVATAR : Lady Gaga
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DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
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(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE Empty
Message(#)(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE EmptySam 5 Sep - 14:40


A shipwreck on your shore
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE 873483867

L’appel, il ne me semble même pas réel. J’oscille entre l’impression d’être en train de rêver la voix d’Amos et celle d’être simplement assaillie par des souvenirs qui se rappellent à moi pour me torturer, pour me rappeler ce que j’ai perdu. Mes doigts s’accrochent au mur et mes ongles écorchent la peinture blanche et, les yeux écarquillés j’éloigne mon téléphone de mon oreille pour l’observer avec incrédulité. Je ne l’entends pas appeler mon prénom. Je ne l’entends pas me poser une question, le son de sa voix me parvient à peine tandis que je détaille les quatre lettres qui forment son prénom, celui qui s’affiche sur l’écran de mon smartphone. Je caresse l’écran du bout des doigts avant de le porter doucement et d’une main tremblante à nouveau jusqu’à mon oreille, reposant mon front moite contre le mur. Agitée par quelques tremblements, je sens des sueurs froides inonder tout mon corps et alors que je tente de démêler le vrai du faux, de savoir si c’est bien mon ancien compagnon qui me parle, il me semble avoir du mal à respirer. Je suffoque et, en ce instant, je me sens enfermée à l’intérieur de mon propre corps et effrayée, j’ai peur de manquer d’air. « Je vais passer… On va en parler. Je serai là dans dix minutes… tu m’ouvriras ? » Je vais passer. J’entends les mots sans saisir leur sens ou plutôt, je refuse de le comprendre. Au contraire, je m’imagine qu’au bout du fil, un copycat se moque de moi, j’en suis persuadée à présent. Une ombre inconnue se moque, me fait miroiter une cruelle illusion. Il ne passera pas. La voix qui me souffle ça, j’ignore si elle oeuvre pour mon bien être où à ma destruction, mais sans trop savoir pourquoi, c’est elle que je crois. Qui est cette personne à l’autre bout du fil qui, imitant la voix de mon obsession, s’amuse à me torturer ? « Tu m’ouvriras ? » Le téléphone me glisse des doigts et je l’observe, l’effroi au fond de mes pupilles éclatées. Ma respiration devient haletante et, dépassée par mon angoisse, je serre mon poing contre ma trachée en espérant faire passer l’air. Ma tête tourne et je me sens oppressée, si bien que j’accueille mal, dans un premier temps, la présence de l’inconnu qui m’approche par derrière et me fait sursauter.

Il cherche mon regard et, alors que ses mains se referment autour de mes poignets et qu’il me relève, je l’utilise comme ancre, je m’accroche à ses épaules pour échapper aux démons tapis dans l’obscurité qui me raillent et me pointent du doigt. Mes poumons, lourds comme du velours gorgé d’eau, luttent pour quelques bouffées d’air et tandis que les brun interprète mes doigts qui s’accrochent à sa peau comme une invitation à un corps à corps brûlant, moi je ne rêve qu’une autre dose. Une qui m’aidera à sortir de mon corps pour observer la scène d’un oeil extérieur. Une qui me libérera de ma propre enveloppe charnelle, faible et dégoûtante. Je m’y emploie lorsque ses lèvres glissent sur les miennes, lorsqu’il me dépose sur mon matelas pour me consommer jusqu’à la lie, et lorsque son corps épouse le mien. Entre deux soupirs, les siens, je finis par le repousser pour me l’offrir, cette dose que je n’arrive pas à sortir de mon esprit. J’oublie sa présence, j’oublie ses doigts qui s’accrochent à mes cheveux pour les relever tandis que je me penche sur le rail de cocaïne, et son autre main qui me caresse le dos en remontant le long de ma colonne vertébrale saillante. Tout ce qui compte à présent c’est ma dose, et c’est avec elle que je me retrouve en tête à tête, elle ferme la porte au reste du monde, elle me souffle à l’oreille d’en prendre une autre, et une autre encore tant l’euphorie me semble de courte durée, à présent. Je m’allonge, trempée par ma propre transpiration, le dos contre mon matelas, fixant le plafond. Les battements de mon coeur s’accélèrent et je le frappe à nouveau de mon poing, plus mollement cependant. Je repousse l’inconnu qui m’assaille à nouveau de ses caresse et, alors que je suis prise de nausées et de tremblements de plus en plus violent, je tente de me relever, de sortir du lit, mais mes jambes me semblent plus fragiles que du coton et je m’effondre. Je rends le contenu de mon estomac et chaque bouffée d’air me semble alors plus pénible. Lorsque mon corps est pris de convulsions je suis déjà loin, à semi consciente, et alors mon crâne heurte le sol à plusieurs reprises, je bascule finalement dans l'inconscience.

En cet instant, je suis libre. Libérée de mon obsession, libérée de mon addiction, libérée du chagrin et de la douleur physique. Je n’entends pas l’inconnu qui se sauve, ignoble et lâche. Je n’entends pas Amos qui m’appelle, d’abord au loin, puis qui me parle en me touchant. Je ne sens pas ses bras s’accrocher à mon corps, me nettoyer, tenter de me réanimer et je ne sens pas ses lèvres qui s’approchent de mon oreille en suppliant.


❈❈❈❈


Étonnement, la première chose qui me frappe, c’est que mes cheveux sont sales. Collés en mèches épaisses, il s’en dégage une odeur nauséabonde qui me fait grimacer avant même que je n’ai ouvert les yeux. Lorsque je bats des paupières, je suis aveuglée par l’univers d’un blanc éclatant dans lequel je me trouve, et il me faut quelques secondes avant de réussir à les entrouvrir. Un bip régulier me berce, m’apaise étrangement, et ma gorge, sèche et pâteuse, me gratte horriblement. Instinctivement je referme mon poing et je le pose à nouveau juste en dessous de ma trachée tandis que je suis assaillie par les réminiscence de mon épisode. J’étouffe, c’est tout ce dont j’arrive à me souvenir pour l’instant. Je me sens fatiguée, abattue, anxieuse et profondément triste. C’est désagréable, supportable pour l’instant mais je sais que d’ici quelque heure, ces sentiments se mueront en une profonde obsession, un ordre impérieux de consommer pour me sentir à nouveau mieux. Je ferme les yeux et ne les rouvre qu’après quelques minutes pour entreprendre de comprendre où je me trouve. L’environnement blanc, ce n’est pas mon appartement, cela ne m’est pas familier. Mes yeux se posent sur l’aiguille plantée dans mon bras et je remonte le fil qui en sort jusqu’à la poche de fluide à laquelle je suis reliée. J’observe, comme fascinée, pendant de longues minutes, les gouttes qui tombent à intervalles réguliers. Je mesure, je les compte, comme persuadée qu’elles dissimulent un code ou un secret, frustrée de devoir m’y reprendre à plusieurs reprises puisque, incapable de fixer mon attention réellement, je m’y perds.

Lorsque mes yeux se posent sur Amos, je me demande s’il est vraiment là. Je me rappelle à peine du son de sa voix à travers le combiné mais alors que mes yeux croisent son regard bleu, je suis prise d’une honte infinie. Le goût du sel emplit ma gorge et mes yeux se mouillent alors que je tente de faire marcher mes cordes vocales. « Amos ? » Mes doigts cherchent le drap, l'agrippent et je le serre à m’en blanchir les jointures. « T’es pas vraiment là ? » Je préfèrerais avoir raison. Sans arriver à me souvenir avec précision de la veille, je reste assaillie par la honte et alors que son regard ne me quitte pas, je remonte maladroitement le drap le long de mon corps, vaniteuse, pour cacher mon corps amaigri.

Dans quel état m’a t-il trouvée ?

Où suis-je et que m’est-il arrivé ?

Je me débat avec ma confusion, je lutte contre ma frustration de ne pas réussir à retenir mes larmes, j’ignore d’où elle viennent et je n’arrive pas à me taire. « Tu peux pas être là. » Pas alors que je fait peine à voir. Pas alors que je ne suis pas belle, désirable et forte. « Pas comme ça. » Pas alors que même moi, je me dégoute. Mes bras que j’enroule autour de mon propre corps et ma lèvre qui tremble témoignent de ma honte, celle que je ressens à l’idée qu’il m’observe me débattre avec des vieux démons.







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Message(#)(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE EmptySam 5 Sep - 18:32





A SHIPWRECK ON YOU SHORE

Si la passion et les travers possessifs de nos personnalités confèrent parfois à notre couple des accents malsains, rares furent les occasions où j’ai transféré une situation vécue par Raelyn à Sofia. Et pour cause, la liste de leurs similitudes est exhaustive. Elle se décline en deux points : elles ont toutes deux abandonnés leur campagne, des rêves plein la tête et au ventre cette rage de mordre dans la vie comme on croque dans une pomme. Elles ont aussi ondulé aux sons de la flûte du charmeur de serpent qu’est la cocaïne. Du reste, elles sont incomparables tant la force de l’une s’oppose à la fragilité de l’autre. Autant dire que les fois où j’ai été heurté par la fin tragique de ma gamine par la faute de mon amante n’ont pas jalonné notre relation. De mémoire d’Homme, ça n’est arrivé que cette nuit de querelle durant laquelle un pourceau a tenté d’abuser d’elle. L’expérience m’a paru si désagréable que je me souviens m’être fait la réflexion que je veillerais toujours sur elle, de loin, par respect pour son indépendance. Dans le fond, je me moquais de n’être à son sens qu’une aventure sexuelle. Sa vulnérabilité l’a ramenée à sa condition d’humaine, de femme désirable et non plus d’ennemi à détruire à tout prix. Sans quoi, j’aurais noyé la fleur des sentiments juste avant qu’elle ne s’épanouisse en corolles. Je me serais protégé de mon obsession. J’aurais tenté de la soigner en quittant la ville aussi longtemps que nécessaire pour l’oublier. J’ai inconsciemment choisi d’en tomber amoureux et si croiser un jeunot de dix ans de moins que moi dans le couloir, si mon cœur s’est brisé de deviner qu’il l’a possédée le temps d’une nuit, qu’elle s’est bradée entre ses bras et qu’elle a peu à peu succombé au plaisir à chaque coup de reins, la peur du drame a chassé les images de leur étreinte… elle a accru mon angoisse et mon pressentiment… elle m’a orienté jusqu’à elle gisant dans sa chambre, plus morte que vivante, le cœur fatigué de battre et de saigner. Elle a guidé les gestes les plus rationnels comme appeler les secours ou prendre son pouls. Les autres, ceux relevant de l’inutile, c’est autant le souvenir des clichés de ma gamine décédée que mon affection débordante pour mon amante qui les a emmenés. J’ai souvent souhaité que quelqu’un la sauve, qu’il préserve sa pudeur, qu’il masque les réflexes d’un corps en souffrance. Je me suis même rêvé investi de ce rôle puisqu’il me revenait de droit. J’ai échoué cependant. J’ai failli à ma tâche pour mon bébé et force est d’admettre qu’honorer mon serment envers Raelyn ne panse pas ma blessure. Que du contraire, elle est en pleine hémorragie. Je suis là, à ses côtés, mais je ne sers à rien. Je n’ai à disposition que mes prières murmurées à l’oreille tandis que je presse son corps contre le mien dans l’espoir de la réchauffer et d’apaiser ses tremblements. Je n’ai à la bouche que des suppliques que je scande avec douceur pour ne pas céder à la panique. Je n’ai entre mes poings serrés à sa hanche et à son épaule que du rythme alors qu’à genoux à ses flancs, je la berce telle une enfant. Je ne peux me fier à aucune attitude pour raccommoder son cœur tandis qu’une constatation m’assaille : elle ne se meurt pas d’une surdose de cocaïne, mais d’amour.

En suis-je responsable ? Mitchell et Alec sont-ils blâmables ? J’apprécierais. Vraiment. Sauf que ça serait lâche. Nous avons ensemble contribué à cette descente aux enfers et quoiqu’il m’en coûte de l’admettre, la part gourmande me revient. C’est moi qui ai autorisé le Diable a chatouillé Raelyn et, si pour se venger, elle l’a tiré par la queue, il a gagné en délivrant les cadavres qu’elle a planqués dans ses commodes. C’est moi qui lui ai donné les clés de la boîte de Pandore. Certes, je n’ai pas aligné de poudre sous son nez avide, mais est-ce suffisant à me dédouaner de ma honte face aux secouristes ? Eux, ils m’ont soumis à un interrogatoire digne de la Gestapo. Moi, ignorant, je les ai suppliés de me mentir, de m’affirmer qu’elle s’en sortira indemne. Résultat ? Ils m’ont dévisagé tantôt avec pitié tantôt avec mépris et j’ai baissé la tête. Vissé à la chaise de la salle d’attente des urgences, je l'ai engluée dans mes paumes moites, au creux de mes mains tremblantes à cause de l’abstinence. Fourbu par l’angoisse, une somme de poids pèse sur mes épaules. Jambes écartées, les coudes sur les genoux, je m’emploie à exfiltrer de mes poumons l’air gâté par l’anxiété et par la peur. Inutile de préciser que j’aurais volontiers embrassé les paumes du docteur porteur de bonnes nouvelles. Elle s’en sortira et c’est tout ce qui m’importe. Les détails, je m’en contrefiche. Je ne jauge que de l’heure où je pourrai m’entretenir avec elle, que sa voix parviendra jusqu’à mes tympans et que sa respiration ravira mon cœur puisque cette fois, je n’ai pas assisté au départ de mon train depuis le quai. J’ai pénétré dans le wagon et je l’ai tirée d’affaire. A priori, si tout va bien, elle sera consciente d’ici quarante-huit heures, ce qui m’en laisse assez pour foncer jusqu’à son appartement, rassembler ses affaires, retrouver l’hôpital et me boulonner au fauteuil de sa chambre aussi longtemps qu’il le faudra. En attendant, j’encense le médecin. Je lui dévoue une gratitude infinie déclamée par une salve de remerciements qui ont fendu ses lèvres d’un sourire naturel.

Il ne m’a pas jugé, à l’inverse de moi qui, tout au long du trajet jusqu’au loft, me suis accablé de reproches. À peine ai-je eu le temps de profiter de mon soulagement. Je ne suis plus dans l’action désormais. La pression retombe et elle entraîne dans sa chute toute forme de bons sentiments. Au sortir de l’élévateur, j’ai revu le porc infâme qui l’a abandonnée à son sort, celui qui après s’être servi dans la coupe de la jouissance, lui a manifesté assez de mépris pour lui assurer une mort certaine. Lui, je l’ai détesté, d’emblée. J’ai ambitionné le désir nauséabond de le choper dans le squat où il se cache et de le tuer de mes mains. Puis, malgré mes fautes et mes délits, c’est Raelyn que j’ai incriminée d’avoir ressuscité la brûlure de ma jalousie. Combien de fois a-t-elle craché sur mes sentiments ? Au bout de combien de jours a-t-elle estimé que je n’en valais pas la peine ? Qu’elle n’avait plus envie que nous nous appartenions ? Que son deui de nous, de courte  durée finalement, ne comptait plus. Quelle pathologie endure-t-elle pour s’éprouver sans pudeur avec le premier venu si c’est moi qui fait battre son cœur ? Jusqu’ici, ses amants avaient tous les traits de Tobias. Aujourd’hui, ils sont universels et j’ai craqué tandis que les preuves de l’entièreté de ses méfaits m’ont pris à la gorge. L’appréhension s’est amplifiée dans la salle de bain à l’imaginer s’ébrouer dans sa baignoire avec un profiteur. Nos plus beaux moments, elle les a salis et j’ai eu envie de hurler, de tout casser et je l’ai fait. J’ai envoyé valdinguer ses produits et ses serviettes. J’ai cogné dans les meubles et je me suis entaillé la main dans le miroir. J’ai poussé un gémissement déchirant et j’ai frappé mon crâne de mes poings avant de me laisser glisser à terre, boxé par les effets du contre coup.

❈❈❈❈

Mal assis dans la causeuse inconfortable, j’ai assisté à son réveil sans broncher, sans me lever de mon siège, sans courir à ses côtés dans le but de la rassurer. À trop ressasser, j’ai oublié les automatismes liés à la douceur et à la délicatesse. Et, quand bien même, à quoi bon m’annoncer ? Qu’est-ce que ça pourrait bien changer ? Non contente de m’avoir sorti de son quotidien, elle s’est battue pour m’arracher à sa peau au risque de se foutre en l’air. Il n’est plus rien que je puisse espérer pour nous deux : notre couple a été souillé par sa volonté. N’est-ce pas légitime de me dégager – d’essayer – de l’échec de notre histoire ? Y-a-t-il seulement un responsable ? Nous étions condamnés et pas uniquement à la faveur de ma rancœur. Nous l’étions parce qu’elle aurait fini par étouffer à cause de ce mode de vie trop "routinier". Aussi n’ai-je pas réagi dès lors que ses pupilles m’ont balayé. Je n’ai ni souri ni grimacé. J’ai renoué avec l’homme qu’elle a rencontré quelques mois plus tôt, un gars froid, morose, habité par la haine et la colère, un drôle de type avec un compteur de mots à ne surtout pas dépasser sous peine d’être foudroyé, un individu difficile à cerner et qui préfère rétorquer d’un hochement de tête – si, je suis vraiment là – quand la question n’a rien de surprenant au vu de mon attitude. Elle a changé au moment même où mon cerveau souffreteux a interprété son propos et que mon cœur, décroché, a raté un battement. « Je peux. » me suis-je aussitôt vexé, réajustant ma position. Ne l’ai-je pas sortie des griffes de la faucheuse ? La décence exige que je l’aie veillée ou, le cas échéant, c’est mon prétexte pour justifier que mes raisons appartiennent aux nobles émotions. « Mais je ne devrais pas.» Car c’est une torture… Je n’ai pas cessé de l’aimer et c’est bien le problème. Je n’en veux plus de ce sentiment qui me bouffe, qui m’abat et me déprime. Je n’en veux plus de ces conséquences lorsqu’elle remonte son drap sur son corps pour se cacher de moi. De mon point de vue, c’est de sa brochette d’amants du mois dernier dont elle aurait dû se dissimuler. « Tu es pudique maintenant. » ai-je remarqué d’une voix blanche, sourcils arqués non pas de mépris, mais d’être froissé. « Tu as fait une overdose et ton nouveau mec s’est tiré. » Ça te donne un bon prétexte pour le rappeler. ai-je songé, mauvais, tandis que je me lève pour investir une chaise de la table et m’approcher. « Il ne peut pas être là. » Mes épaules se soulèvent et, en proie à la nervosité, j’ai tiré de la poche intérieure de ma veste une photo de Sofia, un cliché volé au naturel, un sur lequel notre ressemblance est frappante. Elle y est vêtue de pied en cape et elle y est belle, magnifique. « Prends le temps qu’il te faut. » Pour fouiller ta mémoire maintenant que je juge bon d’agir comme j’aurais dû le faire il y a un moment déjà : vérifier qu’elle ne la connaît pas, qu’elle n’a pas participé à sa déchéance, qu’elle ne l’a pas raillée en la regardant droit dans les yeux, qu’elle est aussi innocente que je l’ai confirmé à Olivia.


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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE Empty
Message(#)(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE EmptySam 5 Sep - 19:38


A shipwreck on your shore
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE 873483867

Si je mets quelques minutes à m’apercevoir que je ne suis pas seule dans la pièce, c’est d’avoir du mal à reconnecter avec la réalité et à rappeler à moi mes souvenirs. Quand bien même, ils ne placent pas Amos dans mon appartement lors du drame - la veille ? - et il n’y a rien à quoi je m’attende moins qu’à le trouver ici. Au contraire, je laisse mon esprit vagabonder et mes yeux se poser sur les différents objets qui m’entourent. J’ai du mal à me concentrer puisque ma tête me lance et me donne à la fois l’impression d’être passée sous un poids lourd, et lorsque j’arrive à fixer un point sans que mes yeux ne filent sur un autre, je suis capable de l’observer de longues minutes sans trop savoir pourquoi je bloque dessus, à l’instar de l’écoulement des fluides de la poche au tube auquel je suis reliée. A eux seuls il pourraient m’aider à comprendre que je suis hospitalisée, pourtant cette conclusion m’échappe et c’est avec la même fascination et circonspection que j’observe le tracé régulier qui se dessine sur l'électrocardiogramme.

De tous les sentiments négatifs que je ressens sur l’instant, la lassitude me frappe en première. Elle se diffuse dans tous mes membres comme un poison froid et je lutte contre l’envie de refermer les yeux pour la laisser m’envelopper toute entière. Sauf qu’à ce point, la tristesse rentre en jeu et teinte ma torpeur des couleurs de l’abattement, le dégoût s’invite dans la danse et alors que je n’aspire qu’à me rendormir je sens les battements de mon coeur s’accélérer. J’ai froid, je ne comprends pas pourquoi, j’ai mal à la gorge et mal quand je respire. Chaque bouffée d’air me semble être un supplice, sans que je ne sache si la cause de ce mal est physique où si elle est liée à l’angoisse qui me sert la gorge.


Où suis-je ?

J’essaye de rassembler le peu de concentration que je possède pour observer un peu mieux la pièce sans m’arrêter sur ces détails que je ne comprends pas cette fois ci. C’est là que je le vois, il bouge à peine et me regarde fixement sans émettre le moindre son. L’envie de tendre le bras dans sa direction pour vérifier s’il s’agit d’un mirage ou si mon amant est bien à mon chevet me dévore le ventre, mais je me retiens, incapable de passer outre l’horreur, la honte et le désespoir. J’ignore comment il m’a trouvée, mais mon instinct me souffle que je devais faire peur à voir et, maintenant encore, je me sens sale et faible. Pas digne d’être regardée. Ma misère, je préfèrerais l’affronter seule que de la lui offrir en spectacle et alors que je tente de me soustraire à son regard sans succès, il me brûle, je sens les larmes monter dans ma gorge, s’y bloquer et m’y étrangler. « Je peux. » Comme une enfant qui refuse la vérité qui se trouve sous ses yeux, l’inévitable puisqu’il est déjà là et que dieu seul sait ce qu’il a dû gérer, je secoue la tête en me mordant les lèvres, avant de tenter de me dissimuler. Moi et mon corps affaibli, moi et mes cheveux qui sentent mauvais, moi et mes traits tirés qui n’ont certainement plus rien de séduisants. « Mais je ne devrais pas. » Non, tu ne devrais pas. Parce que je n’en ai pas envie, pas comme ça, pas maintenant. Je fuis son regard autant parce que j’ai mal que parce que j’ai honte et si la colère et le sentiment de trahison n’ont pas disparus, ils sont supplanté par tout le reste. Par tout ce qu’il me manque, par tout ce que je me dégoute et que je souffre d’imaginer que je l’écoeure, lui aussi. « Tu es pudique maintenant. » Je ferme les yeux, mes traits se tirent sous l’effet de la douleur, physique et morale, et je cache mon visage de mes mains. « Pas comme ça... » Je ne veux pas que tu me vois, pas comme ça. Prisonnière de mon propre esprit, je prends des allures de vieux disque rayés et la phrase prend des allures d’obsession : il ne peut pas être là, pas comme ça. Il ne peux pas me voir comme ça. « Tu as fait une overdose et ton nouveau mec s’est tiré. Il ne peut pas être là.» Je fronce les sourcils en tournant mon visage vers lui et, pour la première fois depuis que j’ai posé les yeux sur lui, je l’observe vraiment. Ses traits tirés, et son regard méprisant. Ce dernier me glace, mais ses mots de font pas sens pour moi. L’inconnu, je m’en souviens à peine. Tu as fais une overdose. Ça aussi, ça ne fait pas sens pour moi. Je tente de m’accrocher à l’information, de la comprendre et de l’analyser mais déjà elle échappe à mon esprit encore embrumé. « De quoi tu parles ? » De quoi et de qui ? Je tente de me redresser un peu dans mon lit, mais j’ai mal, j’ai mal partout et je me sens faible. Je jette un coup d’oeil autour de moi, avant de demander, choquée par le constat que je tire. « Je suis à l'hôpital. » C’est autant un constat qu’une question. Qu’est ce que je fais à l’hôpital ? Ah oui, l’overdose. « Pourquoi t’es là ? » Nous n’avons pas échangé depuis des semaines, à l’exception de ce coup de téléphone que je lui ai passé dans l’un de mes accès de faiblesse.

Il se lève, il s’installe sur une chaise plus proche du lit, et finalement il dépose une photo sur le draps à côté de mon corps. Je fronce les sourcils, interdite, avant de relever un regard perdu vers lui. « Prends le temps qu’il te faut. » Le temps qu’il me faudra pour quoi ? Je tente de rassembler mes esprits, je tente de me concentrer et, sans trop avoir l’impression d’être vraiment là, je glisse une main tremblante jusqu’à la photo. Je l’attrape difficilement je dois m’y reprendre à deux fois avant de réussir à serrer mes doigts fins, et finalement je l’approche de mon visage pour l’observer. Sauf que je ne comprends pas ce que j’ai sous les yeux. Je ne comprends pas de quoi je dois prendre le temps. Je la regarde cette photo, je l’observe comme si elle était la clé de quelque chose, une explication à ce qui m’arrive, une explication à ma présence sur ce lit d’hôpital, une explication à sa présence à lui et à ce qui nous arrive, mais je n’arrive à rien. Déjà, mon attention m’échappe, et je repose doucement la photo sur mon ventre, fermant les yeux quelques secondes. J’ai du mal à respirer, j’ai du mal à m’animer et au terme d’un silence oppressant, je reprends la photo entre mes doigts. Il me l’a donnée pour une raison, mais laquelle ? « Qu’est ce que je suis en train de regarder ? » Je l’ignore et, sous les effets des tranquillisants, je ne relève pas l’évidence. Elle m’est familière, la jeune femme sur la photo. Ses yeux le sont. Je les effleure d’ailleurs du bout du doigt, presque religieusement. « Pourquoi t’es là ? » Je quitte la photo des yeux, je la repose à nouveau, je fixe à nouveau mon attention sur le brun. J’ai tenté de l’oublier, parce que j’avais mal, parce qu’il me manquait, parce qu’il m’avait fait du mal et que je n’arrivais plus à composer avec tout ça. Pourquoi est-il là ? Et finalement, preuve de ma difficulté à me concentrer et à fixer la moindre information, je pose une question à laquelle il a déjà répondue. « Pourquoi je suis là ? » Je panique, d’un coup je sens mon rythme cardiaque s’accélérer, je l’entends aussi, les bips réguliers qui me bercent s’agitent et je n’aspire qu’à une seule chose, un peu d’apaisement et finalement, je me contenterai d’un sentiment d’anesthésie.







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Message(#)(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE EmptyDim 6 Sep - 12:56





A SHIPWRECK ON YOU SHORE

Lorsqu’elle a émergé – enfin – je ne me suis pas manifesté d’emblée. Je n’ai pas couru à son chevet pour saisir sa main et l’apaiser de quelques chuchotis rassurants. Je suis soulagé pourtant. Des heures durant je me suis inquiété de sa survie. J’ai supplié les médecins d’invoquer toute leur compétence, qu’elle ne reste pas sur le carreau. Malheureusement, j’eus la mauvaise idée de faire un détour par son appartement et une bordée de souvenirs ignobles m'a agressé. Qu’elle ait été séduite par la cocaïne, j’en prends la responsabilité, une que je partage avec Aaron et les Strange. Mais, ses comportements de femme frivole, il calomnie notre histoire, délabre mes sentiments, fracture ce que nous aurions pu sauver de notre complicité et ébrèche ma foi en elle, l’image qu’elle me renvoyait. Cela signifie-t-il que je vais l’abandonner à son sort dans sa chambre d’hôpital ? Qu’elle me dégoûte parce que ses cheveux sont gras, que des cernes noirs entourent ses yeux vides ou qu’elle est désormais si mince que j’ai eu peur, pendant son massage cardiaque, de lui briser une côte ? Non ! Mon cœur est segmenté en deux parties à présent. La première, allègre qu’elle ait débarqué sur les rives de la conscience, la disculpe et la trouve magnifique. La seconde, déçue qu’elle ait dévoué ses charmes à un étranger, lui en veut au point de la mépriser. Sur l’heure, c’est elle qui remporte la première manche. Tandis qu’elle m’aperçoit et m’interroge, ma colère gronde, si bien que je me branche à mes mécanismes ataviques : je demeure silencieux ou je parle peu. Ne m’aurait-elle pas offusqué en me chassant à moitié que je serais parti sur-le-champ. A défaut, les muscles de ma mâchoire se contractent et je la tance. Je m’attarde aux détails qui me gêne et je la pointe du doigt, je lui cherche des noises pour ne rien récolter de probant. Elle répète : “pas comme ça“ et je fronce à nouveau les sourcils. Que dit-elle exactement ? Quel message dois-je entendre ? Qu’elle est désappointée par son allure ? Que ma présence l’embarrasse parce qu’elle mésestime les goûts de la drogue, qu’elle l’a transformée et qu’elle déteste aujourd’hui son apparence ? Touché par sa détresse, je range l’hypothèse dans un coin de mon esprit, pour son propre bien, car il menace de sombrer dans la folie si je ne me lave pas de mes frustrations, si je n’ai pas confirmation que je n’ai pas été abusé par ses courbes qui, à n’en point douter, n’ont jamais été taillées que pour moi. D’autres amants – et nul doute qu’ils doivent être nombreux – en ont profité, allègrement, en ce compris celui qui l’aura promis à une mort certaine de par sa fuite et sans le moindre scrupule.

Évidemment, j’ai envie de lui demander son prénom, si c’était la première fois ou la place qu’il occupe dans le peloton, mais je n’en fais rien. J’y fais simplement allusion et je vis comme une injure qu’elle joue les innocentes. Ma langue claque contre mes dents. J’aspire une bouffée d’air bruyamment et c’est un supplice que d’être victime de son hypocrisie. Pourquoi n’admet-elle pas que j’avais raison ? Qu’elle s’est trompée sur ses sentiments et que c’est pour ça, par ailleurs, qu’à l’inverse de moi, elle peut combattre dans l’arène du sexe n’importe quel adversaire tant qu’il la désire ? Pourquoi s’amuse-t-elle à me torturer ? « Tu sais ! » Parfaitement bien avec qui tu étais, pourquoi il était là et quel jeu malsain vous a diverti , ai-je réprimé puisqu’à nouveau je suis envahi par une sensation étrange, une qui m’oblige à me déplacer, à m’approche, quoiqu’elle rejoint dans sa case mon intuition précédente. Elles se donnent la main et, à défaut de me radoucir, je me concentre sur mon objectif : calculer son taux d’implication dans la mort de ma gamine, appréhender le statut de cette dernière au sein de l’organisation, comprendre si elle n’a été qu’un pion à la botte de Steven ou si elle a côtoyé la clientèle plus sélective du bar, si elle a été chargée de les appâter en roulant des hanches dans des robes affriolantes et dégradantes. Sur l’instant, c’est mon unique but tandis que je pose le cliché de cette jeune adulte sur le lit. Sauf qu’un autre se niche dans mon intérêt alors que Rae s’en saisit. Certes, je me concentre sur ses réactions autant pour déterminer si elles se sont déjà rencontrées que pour jauger de l’hébétement de l’hospitalisée. Elle m’a l’air hagarde, complètement déconnectée de la réalité. « Regarde mieux » l’ai-je suppliée, agacé de dépendre de sa bonne composition. Distingue-t-elle seulement le minois de Sofia ? Remarque-t-elle nos traits communs ou voit-elle à travers une brume aussi épaisse qu’une purée de pois ? Est-ce un geste inconscient que de caresser du bout des doigts le papier glacé ? L’acte accroît mon malaise et je regrette. Je regrette de lui avoir sauté dessus au détriment de ma moitié de cœur amoureux. Je crois que, sans le souhaiter, l’acier de mes pupilles inquisitrices a fondu d’avoir interprété cet effleurement comme de la tendresse. Sauf qu’une fois de plus, je m’emploie à balayer ces sensations qui tendent vers l’indulgence. Pas maintenant que je crève de me convaincre que j’ai perdu des plumes à lui allouer toute ma confiance. Pas alors que ma vengeance prend un tournant décisif : le Club n’a jamais été aussi proche de l’implosion. Pas quand  que je suis dévoré par l’impatience. Me l’autoriserais-je que je la secouerais comme un pommier que tombe le fruit de la branche. Au lieu de ça, je recule d’un pas, ébranlé par cette question à laquelle j’ai déjà répondu plus tôt quand j’ai savamment ignoré la précédente.

Ce que je fais ici n’a aucune espèce d’importance. Ce qui compte, c’est ce qui explique qu’elle repose au milieu de ce décor aseptisé. Pourquoi n’imprime-t-elle pas ? Souffre-t-elle de séquelles telles que l’amnésie ? Va-t-elle nous oublier ? Détruire ce que nous avons été de grandiose et qui, bientôt nous assommeras de remords et, plus tard, appliquera du baume sur notre cœur endolori ? Dois-je prévenir l’infirmière de son réveil qu’un médecin l’ausculte ? Nul doute que ce serait plus raisonnable et, pourtant, animé par la peur, alerté par les signaux trop rapprochés et irréguliers de l’encéphalogramme, réchauffé par des braises encore fumantes de mes sentiments, j’ai récupéré d’entre ses doigts le portrait de mon bébé et je les ai gardés dans ma main. « Tout va bien. » lui ai-je juré d’un calme olympien malgré mes appréhensions. J’ai été jusqu’à me pencher sur son front pour y poser mes lèvres bien plus longtemps que nécessaire. « Regarde-moi… et concentre-toi. Tu veux ? » Plus tard, je me dirigerai vers le frigo, lui servirai un verre d’eau et lui intimerait de s’hydrater. En attendant, je clarifie sa situation avec la patience d’un ange. « Tu as fait une overdose. » Pas de référence à son type. Inutile. À quoi bon réveiller ma douleur et ma jalousie. « Je suis là parce que c’est moi qui t’ai trouvée. » Dans un état lamentable, mais qu’à cela ne tienne, le glas n’a pas encore sonné la mort de mes sentiments. « Je ne peux pas être là, je sais, et je vais m’en aller. » lui ai-je menti. Je ne m’enfuirai pas, dussé-je dormir sur une chaise en plastique à quelques mètres de sa porte. « Mais avant, redis-moi, pourquoi nous sommes là tous les deux ? » Répéter pour assimiler l’information. « Je suis là parce que tu m’as fait une peur bleue. » Tu m’as achevé, également, mais ça me paraît moins important que son état général, assez pour que ma jalousie cesse de brailler, assez pour que j’ai envie de la serrer dans mes bras, assez pour ne plus entendre que les grincements des griflles de l’étau qui comprime mon cœur d’une sourde angoisse. « Tu peux marcher ? Tu veux que je te conduise à la salle de bain ? » Histoire qu’elle puisse se rafraîchir, dissiper les parasites sur la ligne, se raccorder à elle-même. « En attendant qu’ils viennent ? » Derrière le pronom se dissimulent le personnel médical, j’ai pressé le bouton rouge du câble pendant à la girafe surplombant son lit et j’ai lâché sa main, enfin… point trop n’en faut. Pour rappel, je ne suis plus le bienvenu.


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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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Message(#)(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE EmptyDim 6 Sep - 13:47


A shipwreck on your shore
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE 873483867

Sa froideur à peine j’ouvre les yeux, celle qui ressemble presque à de l’agressivité, je ne la perçois pas tout de suite, coincée dans un état entre l’éveil et l’inconscience. Les souvenirs de notre altercation aussi, mettent du temps à me parvenir et, dans un premier temps, je ne me réveille qu’avec la sensation d’avoir tout fait pour me détacher de cette obsession qu’il représente. Mais alors que mon coeur rate un battement quand je pose les yeux sur lui, comment nier qu’il manque à chaque fibre de mon être ? Qu’à le voir en face de moi, maintenant que tout s’est écroulé et que rien n’a plus d’importance, je n’ai plus envie de lui demander de partir, plus envie de sacrifier notre relation sur l’autel de ma loyauté, plus peur de le perdre qu’autre chose ? Mais je l’ai déjà perdu, et alors que m’assaillent les réminiscences de nos dernières discussion, mon mal être s'accroît, celui déjà induit par ma descente, contrecoups de ma trop importante consommation de la veille. Etait-ce la veille ? Je l’ignore et sur l’heure je n’arrive même pas à imprimer ce que je fais là, ce qu’il s’est passé, et pourquoi je me réveille avec celui que j’ai chassé sans que mon coeur ne cesse de le pleurer à mes côtés. « Tu sais !  » Dans son agitation, dans son ton et cette exclamation qui semble le dévorer de l’intérieur, je perçois cette fois ci tout son mépris et sn animosité. Si je n’avais pas été clouée à mon lit et pour l’instant incapable d’envisager de me redresser, j’aurais esquissé un mouvement de recul mais je me contente de l’observer sans oser le quitter des yeux une seule seconde, d’attraper mes mains l’une dans l’autre et de les serrer pour me débarrasser de mon anxiété. Elle, elle me dévore et je suis saisie par la peur. Mes yeux s’agrandissent, écarquillés et figés et un sanglot étreint ma gorge, sèche et âpre. Que suis-je censée savoir ? Je n’ose même pas lui poser la question, agitée d’avoir été renvoyée dans mes buts par le brun.


Mon cerveau tambourine contre ma boîte crânienne, et j’aurais eu besoin qu’il me laisse un peu plus de temps avant de m’assaillir de toute part. Encore dans les vapes, je peine à percevoir les contour du visage de la jeune femme sur la photo qu’il me tend, mais il s’en dégage un sentiment de familiarité qui me trouble. Frustrée de ne pas comprendre pourquoi, je finis par reposer la photo à côté de moi, avec une douceur infinie. « Regarde mieux. » A nouveau ce ton sec, mais presque plaintif. Je me maudis de ne pouvoir l’aider - bien que je ne comprenne rien de ce qu’il attend et de sa démarche, et alors que je jette un autre coup d’oeil au cliché je secoue la tête en me mordant l’intérieur de la joue pour tenter de m’apaiser. Je ne sais rien, je ne sais pas, et je suis prise de panique en réalisant que je ne sais même pas, plus, ce que je fais ici. Il récupère la photo - a-t-il peur que je l’abîme ? - d’entre mes doigts mais ne lâche pas ces derniers. Rassurée par ce contact, je tourne ma tête vers lui en déposant ma joue contre l’oreiller. Mes doigts cherchent à s’entrelacer aux siens, mais ma prise est bien faible. « Tout va bien. » Non tout ne va pas bien. J’ai peur, j’angoisse et je me sens triste et sale. La fatigue enveloppe mon corps tout entier, à un point que j’ai le sentiment d’être incapable de bouger autre chose que mes bras et ma tête. Que m’est-il arrivé ? « Regarde-moi… et concentre-toi. Tu veux ? » Ma seconde main se pose sur la sienne, celle qui renferme ma première et, agitée et consumée par ma transe, je griffe presque plus que j’enlace. Je m’agrippe à lui, j’en fait une bouée puisqu’il est le seul auquel mon coeur ait envie de s’accrocher. Il en profite, tandis que mon esprit est trop déconnecté pour l’en empêcher. Je hoche la tête, doucement, comme une enfant trop docile pour que le geste ne soit criant de sincérité. Lorsqu’il pose ses lèvres sur mon front je ferme les yeux, apaisée, même si ce n’est que pour une seconde. « Tu as fait une overdose. » J’ai fait une overdose. « Je suis là parce que c’est moi qui t’ai trouvée. » Il est là parce que c’est lui qui m’a trouvé. Jusque là je me cramponne à ses paroles sans laisser le temps à mon esprit de les comprendre et les assimiler. Mais je ne dois pas oublier, c’est important, et tandis que les effets des tranquillisants se dissipent peu à peu, je suis frappée par l’horreur que contiennent ces deux affirmation.

J’ai fait une overdose. Je suis tombée plus bas que bas et me suis laissée consumer.

Il est là parce que c’est lui qui m’a trouvée. Celle ci me noue le ventre. Je doute avoir donné un spectacle reluisant. J’ai été pathétique, faible, ignoble et j’aurais préféré qu’il ne me trouve pas. Ma vanité me souffle que j’aurais préféré y rester plutôt que de souffrir de savoir qu’il m’a vue convulser, rendre peut-être le contenu de mon estomac et ainsi le dégouter définitivement de moi. Je le dégoute, j’en suis persuadée, au moins autant que je m’écoeure.

« Je ne peux pas être là, je sais, et je vais m’en aller. » Deux parts de moi s’affrontent. Celle qui veut qu’il s’en aille, qui en a besoin parce qu’imaginer qu’il me voit comme une junkie en détresse m’est insoutenable, et l’autre, celle qui s’accroche un peu plus à sa main en l’entendant parler de me quitter. « Mais avant, redis-moi, pourquoi nous sommes là tous les deux ? » Je secoue la tête, l’enfant docile devient capricieuse et bouffée par la honte. Pourtant, lorsque mes yeux s’accrochent aux siens, je n’arrive pas à m’échapper. Il répète, comme pour m’encourager. « Je suis là parce que tu m’as fait une peur bleue. » « T’es là parce que je t’ai fait une peur bleue. » C’est facile ça, mais je prends à peine la mesure de l’affection et l’amour dont la phrase est porteuse. Au contraire, mon esprit continue à me hurler que je l’écoeure, qu’il n’était pas censé me voir comme ça et qu’à présent, aucun retour en arrière ne doit être possible. J’ajoute, sans courage et d’une voix plus chevrotante. « Je suis là parce que j’ai fait une overdose, et que tu m’as trouvé. » Sauf que je l’ai chassé, qu’il m’a hurlé des horreurs au visage et que nous ne nous sommes pas vu depuis presque un mois. « Pourquoi ? » Pourquoi tu m’as trouvée ? Que faisais-tu au pied de mon immeuble ou à la porte de mon appartement ? « Tu peux marcher ? Tu veux que je te conduise à la salle de bain ? » Est-ce que je peux marcher ? Mon esprit comprime mes membres d’un étau imaginaire et j’ai la sensation d’être plus lourde qu’une pierre. Et quand bien même, l’idée de me glisser hors de sous mon draps, de lui offrir le spectacle de mon corps amaigri sous ma tunique d’hôpital de devoir l’utiliser comme béquille pour me traîner difficilement jusqu’au robinet d’eau auquel je serais forcée de m'agripper pour ne pas chuter m’est intolérable. J’oublie qu’il m’a trouvée et que cela ne compte plus, puisque je le débecte, ma respiration s’accélère, mes yeux se mouillent et je secoue la tête vivement. « En attendant qu’ils viennent ? » Des mains lâchent mes doigts, les miennes retomber mollement sur le matelas. Je ne veux pas qu’il viennent, je ne veux plus qu’il reste, je ne veux offrir le spectacle de ma misère et de ma chute à quiconque. Emportée par l’angoisse, celle dont je perçois encore mal les contours et la cause, je chuchote comme si j’avais peur qu’on m’entende. « Tu peux m’amener un verre d’eau ? » Comme chaque fois que se dissipe l’effet du poison qui anesthésie mon estomac, j’ai faim et soif. Désespérée et abattue, accablée de chagrin et obsédée par l’idée qu’il m’ait vu si miséreuse, je rajoute, à voix plus basse encore, d’un ton plaintif et la voix gorgée de larmes. « Je suis horrible... » Et ce n’est pas uniquement ma vanité et ma fierté qui couinent et se meurent, c’est mon coeur qui se plaint que de m’échapper, et de lui en offrir le bien triste spectacle.







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Message(#)(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE EmptyDim 6 Sep - 16:38





A SHIPWRECK ON YOU SHORE

Persuadé que son innocence était surjouée, j’aurais misé ma solde de vétéran au tapis sans craindre de perdre. Quand bien même aurait-elle effacé les traits du type de l’avant-veille, il en est un qui lui aura laissé un souvenir impérissable. Je ne veux ni ne peux me convaincre du contraire. Ma seule solution est d’aiguillonner mes certitudes vers le rail d’un éphémère déni. Elle est hors d'elle, Rae. Le traitement administré dispose d'elle sans elle. Son regard curieux est terne tandis qu’elle contemple le portrait de ma fille et, lorsqu’elle l’effleure, ses gestes manquent de fluidité. Bousculé par ce qu’elle répète des questions traitées auparavant, je présume qu’elle est engourdie, comme anesthésiée par la camisole medicamenteuse qui maintient sous contrôle son addiction. Mais, si c’était plus grave ? Si le choc à la tête quand elle est tombée de son lit avait blessé sa mémoire ? Si elle souffrait désormais d’amnésie ? Une partielle qui n’aurait rien de temporaire ? Si, par malheur, elle effaçait nos sept mois de bonheur pour ne préserver que mon identité, est-ce bien ce que j’aurais envie qu’elle retienne de son réveil à l’hôpital ? Un moi d’apparence froide alors que mon cœur cogne son inquiétude contre mon torse ? Mon indifférence et mon absence d’indulgence ? Ai-je besoin d’être l'égoïste qui l’aura etourdi de remontrances incisives, d’œillades importunes ? Je ne sais pas. Entre les hurlements plaintifs de ma jalousie et les gémissements de mes sentiments, j’oscille entre me fier à la raison ou à l’émotion. La première, elle me tance de m’ébranler sous prétexte que ses yeux verts ne se sont pas agrandis d’avoir reconnu Sofia  et qu’elle ne soit pas horrifiée d’avoir indirectement contribué à son décès et à ma dépression. Au contraire, elle a caressé le visage de ma gamine, pas le cliché en lui-même, et ce avec une douceur certifiée par l’attendrissement. Pour peu, j’y décèlerais de l’empathie à l’égard du père endeuillé, sauf qu’elle ignore encore son identité. Ce n’est pas un secret d’État. J’y viendrai plus tard, lorsque je serai moi-même rassuré sur les éventuelles séquelles de son overdose, quand le bip de l’encéphalogramme se stabilisera, dès qu’elle aura moins peur et qu’elle aura assimilé les informations normalement à sa portée. Alors, je l’ai rejoint, j’ai uni mes doigts aux siens, j’ai caressé le dos de sa main avec délicatesse et j’ai embrassé son front. J’ai renoué avec la familiarité de ces gestes tendres au détriment de ce qu’il remue en affliction. Si la forme est identique, le fond diverge : nous ne sommes plus un couple. À moins d’un miracle, nous ne le serons jamais plus. Et, pourtant, je l’omets un instant.

Je l'omets parce que mon cœur aimant a dicté ma conduite, mais il n’a pas gommė ma crainte d’être repoussé. Or, elle ne m’a pas chassé. Elle a lié nos mains. Elle s’y est accrochée et j’ai réservé un canadair pour éteindre le brasier d’espoir qui m’a consumé. Je n’ai pas le droit d’aspirer à ce que nous nous réconcilions. Sa réceptivité n’est motivée que par sa détresse et sa solitude. Sans elles, elle n’aurait pas replongé et, le cas échéant, sobre, elle ne m’aurait pas contactée. Dès lors, pour me protéger, je me cuirasse contre les assauts futurs de la fatalité. Je me réfugie dans les tranchées creusées par ma peine en croisant son amant dans le couloir. Je lui ouvre la fenêtre, pas la porte, de peur d’être incapable de la couvrir de douceur pour endormir ses angoisses et d’assembler le courage nécessaire à affronter son regard éperdu. J’articule donc les réponses à ses questions avec franchise. Je vise le mile de la vérité, l’exhorte à répéter et, maintenant qu’elle intègre, qu’elle saisit l’ampleur de ce qu’elle a traversé, je ne m’étonne guère qu’elle en soit déstabilisée. Je n’avais rien à faire chez elle. Je me suis annoncé, nous nous nous sommes entendus au téléphone : c’est perdu dans les limbes et, ça non plus, ça ne m’effare qu’en partie : elle était à quelques rails de la convulsion. À ce stade, je pressens qu’elle m’a appelée machinalement, par l’action de son instinct, celui qui s’oppose à sa destruction. « Parce que tu m’as sonné. Quelques jours avant. Tu m’as semblé bizarre. Alors, je suis rentré. » De Kilcoy à Brisbane ; pas à la maison et j’en crève à petits feux. Je ne pipe mot cependant. Mon village natal s’associe à Sarah : dans quelle mesure l’évocation actionnera la manivelle du mécanisme des fausses déductions puisque je ne suis pas rentré auprès d’elle, mais qu'elle le pensera ? Du reste, je ne suis plus chez moi au loft et, par courtoisie ou par obligation ayant trait au transfert de propriété du bateau, j'aimerais ne plus jamais y mettre les pieds. Là encore, je me tais par précaution. J’imagine à nouveau le trentenaire assis dans le sofa témoin de nos frasques et je me rembrunis. « Et j’ai bien fait… » ai-je ponctué, le timbre en mauvais équilibre entre l’interrogatif et le déclaratif. L’a-t-elle provoquée, cette surdose ? Comment a-t-elle pu rester sourde aux protestations de son corps ? N’a-t-elle pas perçu qu’elle taquinait sa limite ? Et, pourquoi a-t-elle recommencé ? Était-ce latent ? A-t-elle tenté, de par cette erreur, d’invoquer le spectre de ce sauveur qu’elle a aimé, sincèrement, et – je n’en démords pas - qu’elle aime encore ?

J’y pense et, bien entendu, j’ai mal. Mon cœur se décroche plus allant. Il saigne de nouveau. Et, l’espace d’un instant, j’ai baissé les yeux une seconde ou deux sur nos mains agrippées l’une à l’autre. Ce contact, il est à double tranchant : il flatte autant qu’il n’érafle. Aussi, l’ai-je rompu, pleutre à souhait, attentif à ne pas raviver ma souffrance. « Et toi ? Pourquoi ? » lui ai-je rétorqué avare en détail. Qu’importe son interprétation, la réponse me vaudra des informations, elle contiendra des indices qui m’éclaireront sur ma principale inquiétude : recommencera-t-elle ? Aura-t-elle besoin d’une vigilance de tous les instants ? Puis-je éviter de m’infliger les conséquences d’une protection rapprochée ? Si je me fie à sa silhouette anormalement longiligne et à ces appels au secours involontaires – elle en distille plus qu’elle ne se l’imagine – il serait judicieux de me préparer, dès aujourd’hui, à subir la torture d’être auprès d’elle, dans la colère et dans la déception, avec au front l’étiquette du traître pour moi et avec sur le sien celle de l’infidèle… Autant dire que j’angoisse à l’idée de la choyer au point de m’y dévouer sans espoir qu’un avenir heureux nous attende à la clé. Je m'affole, mais je ne reculerai pas. Je veillerai sur elle par amour, par ce que je ne supporterais pas d’évoluer dans un monde dont elle ne foulerait plus le sol. Autant préciser que l'anxiété gonfle encore tandis que ses paupières se bordent de larmes. Bien sûr, j’ai lâché sa menotte. Toutefois, ma gorge se serre elle aussi. Et, c’est en silence que je lui ai servi un verre d’eau, que je le lui ai tendu et qu’avant qu’elle ne s’en saisisse, j’ai manqué de le lâcher tant elle m’a bousculé. J'ai aussitôt réinvesti la chaise tirée plus tôt à proximité de son lit. « Horrible ? » ai-je réitéré, effaré, mitigé sur ce qu’il faut en comprendre. « Tu m’as trouvé horrible quand tu m’as trouvé sur le pont ? » Les situations ne sont-elles pas comparables ? Évidemment, je n’ai pas convulsé sous ses yeux. Je ne gisais pas dans le contenu de mon estomac. Mais, j’étais pitoyable à cause du chagrin. Je puais le whisky bon marché, la transpiration et, le lendemain, j’étais aussi penaud et fragile qu’un nouveau-né. Il n’y avait rien d’aimable en moi et, malgré tout, elle est restée. Elle m’a tenu par le bras des mois durant. Elle m’a aidé à faire fi de ma honte… Pourquoi en serait-il autrement pour moi ? « Et après mon accident ? Tu m’as trouvé horrible avec ma gueule cassée ? » J’étais ivre. Elle s’est droguée. C’est du pareil au même. « Tu m’as trouvé pathétique quand j’ai menacé de dormir sur ton palier pour que tu m’écoutes ? » Les exemples sont légion et, le dernier dont j’ai fait l’étalage, je l’ai teinté de la couleur d’un sourire. « Tu m’aurais trouvé horrible si j’avais été malade, Rae ? » M’aurais-tu quitté sur l’heure ? M’aurais-tu abandonné à mon sort au premier obstacle ? « Moi, je ne te trouve pas horrible. »Et je t'avais prévenu que je serais là, derrière toi, tout comme tu as su l'être pour moi.

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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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Message(#)(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE EmptyDim 6 Sep - 17:50


A shipwreck on your shore
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE 873483867

« Parce que tu m’as sonné. Quelques jours avant. Tu m’as semblé bizarre. Alors, je suis rentré. » Cet appel, il me semble lointain et j’ai du mal à m’en rappeler les contours. Sous l’emprise des stupéfiants et de l’alcool il m’a semblé être une bonne idée mais à présent que je ne me souviens même pas de ce que nous nous sommes dit, de ce que j’ai dit moi, je me demande quelle mouche m’a piquée. Nous ne sommes plus ensemble et s’il pense les horreurs qu’il m’a dites dans le taxi, il y a peu de chances que nous trouvions un jour à nouveau notre chemin l’un vers l’autre. Ce n’est pas une question d’amour, je n’ai jamais réussi à éteindre ce que je ressens pour lui et je lis dans ses yeux qu’il souffre tout autant que moi de la situation mais de confiance, de loyauté, de respect et d’estime. Comment continuer à penser qu’il m’en témoigne quand pour se dédouaner il a m’a accusée de ne jamais avoir eu la moindre affection pour lui et de l’avoir utilisé pour pallier à celle que je ressentirais pour les Strange ou pour mon défunt compagnon ? Alors qu’il a craché sur notre relation en tentant de me soutirer des aveux erronés, de me faire admettre que je n’ai fait que l’utiliser, et quand il pense que je suis comme il m’avait décrite à notre genèse : une femme qui prend, qui utilise et puis qui jette une fois lassée ? « Et j’ai bien fait… » Quelqu’un m’aurait-il trouvé sans lui ? Un voisin ou un visiteur qui serait arrivé avant qu’il soit impossible de me ramener ? A quel point était-il désolant, le spectacle que j’offrais ? « Qu’est ce qu’on s’est dit ? » Si je ne pose pas la question elle me taraudera des jours durant. « Quand je t’ai appelé ? » M’a-t-il à nouveau suppliée d’admettre que je ne ressens rien pour lui ? M’a-t-il adressé d’autres reproches ? L’ai-je fais moi ? Nous sommes nous disputés ou l’alcool aidant, avons nous partagé un peu de notre peine ? Je lui ai semblée bizarre. Puisque je ne me souviens même pas de notre échange, je n’ai pas de mal à le croire. Une autre question me traverse l’esprit : ”comment tu m’as trouvée ?”, comment j’étais ? Mais je ne la pose pas, ma fierté et une lâcheté nouvelle m’en empêchent. Je sais que la scène ne devait rien avoir de reluisant et je n’ai pas envie d’entendre de la pitié dans sa voix. Et puis, je me souviens de l’inconnu, ça y est, et sa mention à mon nouveau petit ami ne peut y être qu’une référence.

« Et toi ? Pourquoi ? » Je tourne la tête, déglutis et plonge mon regard dans le sien. Pourquoi quoi Amos ? Pourquoi ai-je replongé ? Pourquoi n’ai-je pas su m’arrêter quand mon corps tentait faiblement de me supplier de le faire ? Pourquoi ai-je invité l’inconnu sous mes draps ? Je réalise qu’il existe une réponse universelle à la plupart de ces questions. « Tu sais pourquoi. » Il m’a déjà posé la question il y a des mois. Qu’est-ce que tu cherches à tromper en menant cette vie, Raelyn ? La réponse n’a pas changé. « La solitude. » Je l’ai toujours crainte, et j’ai toujours réussi à me donner l’illusion d’arriver à lui échapper. Sauf qu’après l’avoir perdu, après avoir perdu le Club et les Strange, je me suis approchée du précipice et j’ai été prises de vertiges. « Parce que c’est facile. » C’est facile de se pencher au dessus d’un rail de coke, de boucher la narine et d’inhaler. C’est plus facile que de résister, cela demande moins de force de caractère et après des années à combattre l’envie j’ai fini par y céder. « Parce que je voyais plus de raisons de résister. » Parce que je n’en vois plus à vrai dire. Et surtout, parce que ça fait vraiment du bien, l’espace de quelques secondes, l’espace de questions minutes.

Mais je ne suis pas idiote et dans les moments où je suis sobre et lucide, je ne me voile pas la face : j’ai sombré bien plus vite et bien plus bas qu’il y a quinze ans. Ma silhouette m’effraie, les mains d’autres hommes sur mon corps me dégoûtent, mes traits tirés et mes yeux creusés me donne envie d’abattre mon poing sur le miroir lorsque je m’y attarde un peu trop. Et alors qu’Amos est si proche de moi j’ai le sentiment qu’il me regarde et me détaille. Et j’imagine qu’en plus de la rancoeure et du mépris, il ressent un peu de pitié maintenant. Peut-être regrette-t-il les plus beau moments de notre histoire à contempler la coquille vide que je suis en train de devenir, et dieu que j’ai honte. « Horrible ? » Je mords l’intérieur de ma lèvre un peu plus fort, maintenant que je l’imagine sur le point de confirmer. Je ferme les yeux et je les cache avec mes mains, puis j’enroule mes bras autour de mon torse. « Tu m’as trouvé horrible quand tu m’as trouvé sur le pont ? » Non, bien sûr que non. Je secoue la tête et finalement, je me libère de mes bras pour tourner ma tête en sa direction et affronter le poid de son regard. « Et après mon accident ? Tu m’as trouvé horrible avec ma gueule cassée ? » Bien sûr qu’il ne l’était pas. Mais je nous étions ensemble, complices et amoureux. A présent qu’il m’a diabolisée, qu’il regarde notre histoire d’un nouvel oeil, qu’il m’y place en coupable et en égoïste, cela n’a plus rien de comparable, si ? « Tu m’as trouvé pathétique quand j’ai menacé de dormir sur ton palier pour que tu m’écoutes ? » « Bien sûr que non... » Je m’exprime à voix basse en secouant la tête et en ravalant difficilement ma salive. Cette réponse, il me l’arrache à force de persévérance, mais je ne m’en sens pas moins mal. « Tu m’aurais trouvé horrible si j’avais été malade, Rae ? » Il sait que je me foutais bien de l’état dans lequel je le trouvais parfois. Il sait que je me foutais de sa consommation d’alcool il sait que je me foutais d’assister à ses moments les moins glorieux. « Moi, je ne te trouve pas horrible. » Je sonde son regard et je tente de me soustraire de mon propre jugement. Dans ses yeux je lis de la tristesse, de la colère, de l’inquiétude et de la sincérité, mais pas de dégoût. Je n’ose y croire et je clos mes paupières, sous le poid de toute ces émotions. « Je suis pas malade... » J’ai envie d’attraper sa main, mais je n’ai plus le droit.

Une infirmière pousse la porte, puis un médecin, et je comprends que notre parenthèse se referme. Le corps médical parle, ils m’expliquent ce qu’il m’est arrivé, dans quel état j’étais lorsqu’il m’ont récupérée. Ils parlent en terme médicaux, tentent parfois de vulgariser mais j’écoute à peine. J’écoute à peine parce que cela ne m’intéresse pas, parce que mon esprit n’a que deux obsessions à l’heure actuelle : celle de ma prochaine dose et celle du coeur qui bat à quelques centimètres du mien. Je me fiche que l’on ait du me faire un lavage d’estomac. Je me fiche du nom des médicaments - drogues d’un autre genre - que l’on a dû m’administrer. Je me fiche d’entendre que je ne suis pas passée loin de l’arrêt cardiaque, et des conséquences qu’aura ma consommation sur ma santé si je ne m’arrête pas. Au bout de quelques minutes, je coupe même le praticien. « Quand est-ce que je pourrai sortir ? Rentrer chez moi ? » Les conséquences de mon comportement, j’en fais mon affaire. Ils continuent à parler, mais je ne les entends plus.








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(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE Empty
Message(#)(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE EmptyDim 6 Sep - 19:42





A SHIPWRECK ON YOU SHORE

Que son coup de fil ait été régi par la cocaïne ou par l’hémisphère cartésien de son cerveau, celui en opposition avec ce lent suicide, le constat est identique : c’était une pulsion, si bien qu’aujourd’hui, le souvenir n’existe plus. Il s’est perdu dans le labyrinthe de sa mémoire et, puisque Rae attend désormais que je lui serve de boussole, je regrette de l’avoir convoqué : son message n’avait rien de glorieux. Elle ne s’est pas frustrée d’être tombée sur ma boîte vocale. Elle ne l’a pas réalisé si bien que, furieuse, elle m’a chapitré pour mon mutisme et réprimandé de lui avoir déclaré ma flamme. Je me rappelle m’être demandé ce qui justifia mon malaise dès la première écoute. A présent, je sais : elle était sous l’emprise d’un cocktail détonnant d’alcool et de stupéfiants. Sans doute avait-elle roulé des hanches, dans son lit ou sur son sofa, pour un type ramassé dans une boîte de nuit. Pour peu, je me rabattrais sur notre entretien rapide près de quinze minutes avant son overdose. Sauf qu’il n’a rien de clinquant, il ne brille pas comme un bijou d’orfèvre. Dès lors, que répliquer ? Que nous en discuterons plus tard ? Lorsqu’elle sera plus forte ? Lorsque sa soif de vaincre renaîtra des cendres de sa détresse et qu’elle souhaitera le remporter à tout prix, notre premier pari ? De quoi a-t-elle besoin exactement ? De la vérité nue ? D’un bobard cru et indigeste ? Est-ce légitime d’éluder son interrogation quand il s'agit pourtant de son histoire ? La nôtre ? Elle lui appartient autant qu’à moi. Alors, je tranche. « Je t’ai raté, mais en gros, tu me disais que je n’avais pas le droit d’avoir dit ça, comme ça.» ai-je soupiré, dépité d’être malgré moi le conteur d’une lugubre fable que je censure pour son propre bien. Je peine d’ailleurs à soutenir son regard et je l’ai baissé sur mes chaussures quelques secondes. « Et je t’ai rappelé, il y a deux jours. Tu m’as dit la même chose et tu as ajouté que je ne voyais rien. » Et, sur ce propos, le mystère reste entier. Je lui ai bien prêté un sens, mais est-il correct ? N’est-il pas une invention de mon cœur meurtri ? Son onguent de rebouteuse ? « Qu’est-ce que je ne vois pas ? » me suis-je enquis, néanmoins persuadé que j’ai les yeux bien ouverts. La preuve étant, je l’ai dévisagée, dans son couloir, dans son salon et dans sa chambre, la réalité de son nouveau quotidien.

S’est-elle convaincu qu’il est à la source de l’apaisement ? Que collectionner les amants, picoler et se poudrer le nez la guérira ? De quoi ? De moi ? De Mitchell ou d’Alec ? De son deuil ? Lequel de nous a été à l’origine de ses comportements dégradants ? Ceux que je n’ai jamais cautionné ? Je le lui ai dit un jour qu’elle se bradait. Je l’ai pensé hier et j’y crois toujours. La différence, c’est la colère qui en découle, celle qui s’infiltre comme du venin dans mes veines, celle qui m’astreint à lâcher sa main. Jadis, nous n’avions partagé qu’un baiser et un “manqué“ sexuel. Aujourd’hui, nos cœurs ont battu à l’unisson – quoique je maintienne que le mien a perpétuellement été le bruyant des deux – durant sept mois et, qu’a-t-elle fait ? Elle m’a remplacé et je suppose qu’il lui aura fallu moins de quinze jours pour succomber à l’appel de la chair et à la luxure, quinze jours pendant lesquels moi, en contrepartie, je me morfondais dans la ferme de mes parents. Mon indulgence n’a-t-elle donc aucune limite ? Pas de frontières ? Mes sentiments fourvoient mon orgueil qui beugle de plus en plus fort et il augmente le volume tandis que j’obtiens réponse à ma question. Prétendre qu’elle me convient serait un doux euphémisme. Au contraire, elle m’agace. Je m’irrite de m’entendre dire que son but était de tromper la solitude alors qu’elle ne l’est pas, seule. Je suis là, près d’elle. Je suis parti parce qu’elle m’a chassé le fusil à la main. Elle m’a rejeté au mépris de mes bonnes intentions et de mon dévouement. Elle m’a tout bonnement abandonné. Je ronge mon frein cependant. Je respire amplement afin de conserver mon calme. Elle s’éveille à peine : elle n’est pas taillée pour ce genre de discussion. Toutefois, je refuse d’avancer que je comprends. Ma vanité s’oppose également à la rassurer. J’accepte de la soulager de la honte qui suit systématiquement ces heures où notre addiction tire les ficelles de cette marionnette qu’il contrôle. Je connais le sentiment : on ne choisit pas toujours. Mais, du reste, ce qui concerne son “isolement“, elle est seule à blâmer. « La solitude… » me suis-je contenté de ponctuer, assommé par ce que je traduis comme une déconvenue. Au moins utilise-t-elle l’imparfait. Avec de la chance et du soutien, peut-être qu’elle apprendra de cette expérience, qu’elle l’utilisera comme tremplin pour sauter à pieds joints dans le bain de la  rédemption, qu’elle arrêtera les conneries et, par la même occasion, ne nous infligera pas de nouvelles horreurs. Car, ce n’est pas elle qui est “horrible“, c’est son besoin de tout foutre en l’air et les images mentales, nées de ma jalousie, qui m’étouffent et parasitent lentement, mais sûrement, la ligne de ma bienveillance

Je la nettoie pourtant. Je conglomère mes maigres qualités d’orateur pour réfréner sa sensation de n’être plus rien qu’une épave humaine. C’est coutumier et peu étonnant. C’est un réflexe que j’ai travaillé, histoire de ne pas tout gâcher entre nous lorsque nous traversions une période de disette. Ce qui m’effare, c’est que je l’atteins. A mesure que j’argumente, elle se décrispe. Elle ne se cache plus de moi. Elle s’ouvre en déroulant son bras de son torse famélique. Elle s’émeut et elle me happe. Elle m’entraîne le temps d’un sourire tandis que je lui confirme qu’elle n’a rien d’ignoble et de détestable.

Dieu ce qu’elle peut chahuter mes tripes, Raelyn. L’idée qu’un jour nous dépasserons l’adversité et que nous achèverons de nous torturer par cette folie qu’est la rupture me paraît moins ahurissante. Quel sombre con. Pour quelques mots échangés en douceur, je lève mes interdits et la peur gronde en moi. Serait-ce légitime ou égoïste de fuir à toutes jambes pendant quelques heures ? Pourquoi n’en ai-je pas la force ? Pourquoi est-ce que je me noie sciemment dans ses grands yeux ? Pourquoi ma tentative d’appeler ses amants du mois dernier à la rescousse se solde-t-elle sur un échec ? Elle m’hypnotise Rae. Elle est au plus mal de sa forme, mais elle détient toujours sur moi un pouvoir hallucinant qui me pousse à me détester. Je me maudis avec la même ferveur que je consacre un « merci » tacite au personnel soignant qui nous interrompt. Elle est loin l’ère où leur présence m’aurait dérangée. J’accueille au contraire leur arrivée en m’écartant. Je leur cède la place et, quoique je demeure à moins d’un mètre, je les écoute avec autant de sagesse que je ne détaille les réactions de ma dulcinée avec intérêt. Elle ne leur prête qu’une attention mesurée, proche de l’inexistence. Elle a frôlé la mort. Un autre épisode comme celui-là et elle y restera aussi sûrement que l’eau bout à 100 degrés. Pourquoi ne réagit-elle pas ? Où sont-elles les promesses de guérison ? La peur ? La panique ? La honte de s’enterrer quand on a son avenir à ses pieds ? Qu’est-il arrivé à son appétit de vivre ? De quel doit se rassasie-t-elle de survivre ? Comme ça ?  En n’étant plus que l’ombre d’elle-même ? J’aspirais à ce que la rage s’empare de mes bons sentiments ? C’est chose faite. Appuyé contre le mur au fond de la pièce, je croise les bras, frappe du pied et fronce les sourcils. Je ne suis pas seulement furibond, je suis déçu par la certitude que les Strange étaient sa raison de vivre. Je suis accablé de constater qu’elle n’est pas coriace ou indépendante : elle a vécu dans l’ombre de ses faux-amis et c’est eux qui l’ont élevée, non pas qu’elle ne le méritait pas, mais parce qu’elle les présumait derrière elle avec une louche pour la ramasser en cas de pépin.

En toute honnêteté, j’ignore si ces remises en question sont causées par ma colère ou si je la méprise réellement.  En revanche, dès que le médecin lui confirma qu’elle pourra flirter avec son addiction le lendemain, j’ai su. J’ai su pertinemment que je la sauverai d’elle-même, qu’elle le veuille ou non, qu’elle me désire à ses côtés ou à des kilomètres. Je la tirerai vers le haut, pas tant pour elle, mais pour moi, pour le bien de ma santé mentale, pour ne pas être assassiné par ma culpabilité. « Tu as un rendez-vous que tu es si pressée de partir ? » lui ai-je lancé comme un couteau aiguisé depuis mon soutènement. Je n’ai pas bougé d’un iota. Mes traits assombris et mes pupilles cramoisies ont certifié que, cette fois, je ne lui ferai pas de cadeau. « Avec qui ? » Un type dépourvu de toute considération qui lui fera oublier ce qu’elle a perdu ? Ô pas moi, mais ces traîtres qu’elle chérit tant.   «Que tu le veuilles ou non, tu es malade, Rae. Tu ferais pas mal d’envisager une cure de désintox. Ce serait dommage de laisser les Strange te prendre toi en plus de t’avoir pris l’homme de ta vie.» Incapable de masquer mon mépris pour ces trois quidams, mes lèvres se sont tordues dans une grimace de dégoût. Il ne lui est pas destiné. Il se concentre sur les ennemis de ma fille, de ma jalousie, les miens qui devraient aussi être les siens. « Et dire que c’est moi qui ne vois rien.... » Mon exaspération est palpable tandis que je renchéris d’un : « Je ne devrais pas être là. Tu l’as dit toi-même. Si tu veux que je dégage, il est temps de te montrer raisonnable, parce que je te regarderai pas faire sans broncher. Tiens-le toi pour dit.» Dussé-je l’enfermer comme une ado dans sa chambre, la séquestrer comme un désaxé, me battre avec elle ou supporter sa mauvaise humeur. Il est hors de question que j’abdique. Elle vivra, avec ou sans moi, elle ne se suicidera pas.

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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
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PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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Message(#)(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE EmptyDim 6 Sep - 20:36


A shipwreck on your shore
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE 873483867

Cet appel, il tient du mystère pour moi et si je caresse du doigt un instant l’idée de prétendre le contraire et de changer de sujet, je crois que j’ai besoin de savoir ce que nous nous sommes dit, de connaître le contenu de cette conversation. Comment sinon ne pas passer à côté d’une information importante ? D’un retournement de situation ou au contraire, d’une rupture qu’il aurait actée de façon plus nette encore que mon rejet dans le taxi et son abandon ? Si cette conversation a motivé sa venue à Brisbane - il dit qu’il est rentré, je devine qu’il s’est exilé à Kilcoy maintenant que je retrouve en partie mes esprit - je ne peux prétendre m’en souvenir. Et n’ai-je pas argué être celle de nous deux qui avait toujours été honnête ? Ne lui ai-je pas affirmé lui avoir jamais menti ? C’est le cas, et si nous ne sommes plus un nous, cela ne change pas pour autant ma nature profonde. J’ai beaucoup de défauts, mais pas celui de manquer de droiture et d’intégrité. « Je t’ai ratée, mais en gros, tu me disais que je n’avais pas le droit d’avoir dit ça, comme ça.  » Je t’ai ratée. Je n’ai même pas souvenir d’être tombé sur son répondeur, mais lorsqu’il me rapporte mes paroles je l’observe sans ciller, mais sans ignorer de quoi je parlais. Il m’a dit qu’il m’aimait lorsque nous nous sommes quittés. Il me l’a jeté au visage comme un argument pour appuyer ma cruauté et mon ingratitude. Il l’a balancé comme si cela n’avait plus d’importance à présent et, pire encore, en l’accompagnant d’une comparaison entre mes sentiments et les siens : il m’aimait, et moi pas, ou pas assez à ses yeux. C’est faux pourtant, et j’aurais aimé qu’il ne s’abaisse pas à ternir notre relation. « Et je t’ai rappelé, il y a deux jours. Tu m’as dit la même chose et tu as ajouté que je ne voyais rien. » Et toi, qu’as tu dit ? Certainement pas grand chose, puisqu’il y a quelques jours je ne devais pas être capable d’écouter, ni de tenir une conversation qui ait du sens. Pourtant c’est vrai, tant qu’il s’obstine à me mettre dans le rôle du monstre de notre relation et à se persuader que je n’ai jamais rien ressenti pour lui, il ne voit rien. « Qu’est-ce que je ne vois pas ? » La tête tourné dans sa direction, je l’ai écouté jusqu’ici religieusement en le dévorant du regard. A présent, gênée et sous le coup de l’émotion - des tranquillisants aussi, ma fierté m’en aurait empêché sinon - je bascule sur mon flanc et dissimule mon visage dans mon oreiller. Ce que j’ai voulu dire l'autre jour m’échappe. Je ne sais si la phrase avait alors une vraie signification ou si elle n’était que preuve de moi errance. Mais lorsque je cesse de me dérober et que j’accroche à nouveau mon regard au sien, je réponds d’un simple « Moi. » qui l’agacera certainement. Mais c’est vrai. S’il a réussi à se convaincre que je ne suis qu’une manipulatrice, que je l’ai utilisé comme j'utilise les autres et s’il a réussi à se convaincre d’une absence de sentiments, alors c’est moi qu’il ne voit pas. Ou qu’il ne voit plus.

Lorsqu’à nouveau il m’interroge, je manque de loquacité. Je n’ai pas envie de lui parler de l’appel de la drogue. Des considérations dont elle me libère et des choses qu’elle me fait ressentir. Je n’ai pas envie de lui confier que les sirènes de la cocaïne n’ont jamais complètement cessé de chanter pour moi et qu’après la mort d’Aaron, j’ai déjà failli replonger. Amos n’est pas mort, mais je l’ai perdu, lui aussi. Et c’est injuste, puisque cette fois, j’ai le sentiment d’avoir fait les choses bien. « La solitude… » Il répète, mais je suis bien incapable de deviner ce qu’il en pense ou ce qu’il ressent. Mais s’il ne répond rien, il réagit à ma complainte. Je suis horrible, je m’écoeure et lui avec, j’en suis persuadé. Lui, avec une éloquence rare, il me convainc du contraire. Il dit sans l’admettre que je suis toujours belle à ses yeux, et je sens mon coeur ramasser les miettes de mon chagrin d’amour. Je voudrais qu’il s’abstienne, parce que nous ne sommes plus rien et que le retour à la réalité n’en sera que plus douloureux, mais je ne peux me résoudre à l’en empêcher, tant ils me font du bien ses mots. Tant j’aimerais évoluer dans une réalité alternative où il me soit permis de lui demander de me prendre dans ses bras et de l’embrasser. Mais ce n’est pas le cas, et lorsque le corps médical nous interromps, je sens qu’une part de lui est soulagée.

Il se ferme, il m’échappe et je sens que notre parenthèse s’achève ici. Que d’ici quelques minutes nous redeviendrons les adultes blessés, meurtris, et malades d’amour que nous sommes. J’écoute à peine le médecin, je ne peux même pas m’empêcher de le quitter des yeux pour fixer mon amant par moment, ou pour simplement perdre mon regard au loin. Parce que je me fous de tout ça. Je me fous d’avoir frôlé l’accident cardiaque, je me fous de mettre ma santé en danger et je me fous des conséquences de mes actes. Bien sûr, ma vanité me pousse à haïr le reflet que me renvoie le miroir et ma part de lucidité à me haïr tout court lorsque je me penche sur un rail, mais j’ai perdu le contrôle de mes actes depuis un moment. Je ne l’écoute pas parce que le son de sa voix est couvert par la voix de l’addiction. Elle, elle me chuchote à l’oreille qu’à partir du moment où je serai sortie d’ici tout ira mieux. Qu’à partir du moment où je serais à nouveau enfermée dans ma cage dorée, où je pourrais à nouveau me libérer d’un rail de poudre blanche, j’arrêterai à nouveau de souffrir. La seule chose qui parvient à retenir mon attention, c’est la désapprobation et la rage que lis dans les traits de mon ancien amant. Il attends que le corps médical se retire pour l’exprimer, pour faire revenir l’homme auprès duquel j’ai ouvert les yeux il y a quelques minutes. « Tu as un rendez-vous que tu es si pressée de partir ? Avec qui ? » « Personne. » Pourtant si, j’ai un rendez vous, j’ai un rendez-vous avec mon poison et il n’attend pas. Il manifeste déjà sa colère, j’ai mal aux poumons, j’ai mal à la gorge et je me sens à l’étroit dans mon propre corps. « Que tu le veuilles ou non, tu es malade, Rae. Tu ferais pas mal d’envisager une cure de désintox. Ce serait dommage de laisser les Strange te prendre toi en plus de t’avoir pris l’homme de ta vie. » Blessée, je détourne le regard. Je fuis en fixant le mort opposé et en refusant de laisser ses mots me heurter, en leur interdisant l’accès à mon esprit. Il a tort de s’y prendre de la sorte. Il a tort de me rappeler à nouveau qu’il pense n’être qu’un pansement à mes yeux, un jouet, puisque dès l’instant où il le fait c’est à mon tour de me refermer. C’est à ma colère de se réveiller mais pourtant je ne dis rien. Non, je m’accroche à ma dose. « Et dire que c’est moi qui ne vois rien... » Je déglutis difficilement en fermant les yeux. Je pense ”bientôt, elle viendra me délivrer. Dans vingt quatre heures je serais sortie, et je pourrais à nouveau me dégouter à l’abri des regards. Je pourrais à nouveau souffrir de son absence. « Je ne devrais pas être là. Tu l’as dit toi-même. Si tu veux que je dégage, il est temps de te montrer raisonnable, parce que je te regarderai pas faire sans broncher. Tiens-le toi pour dit. » Et que fera-t-il ? M’arrachera-t-il la drogue des doigts ? Je tourne à nouveau la tête pour planter mon regard vers lui, et je m’exprime avec toute la conviction qu’il me reste. « J’irai pas en désintox. » C’est hors de question. Je n’ai pas envie d’arrêter et je n’ai pas de raison de le faire non plus. « Et toi tu me détestes. Alors je vois pas pourquoi tu t’en préoccuperais. » Il ne le fera pas et, sur l’heure, j’interprète ses paroles comme des menaces en l’air, celles d’un parent impuissant et moi, je me complait dans le rôle de l’adolescente insolente. « T’as gagné. » Ma gorge se noue, et si ne pas détourner le regard me donne l’impression d’être en train de brûler, je m’en empêche.

Il a gagné. Notre vieux pari, celui aux allures de jeu dangereux lancé il y a plus de neuf mois. ”Je suis trop coriace pour toi de toute façon.” C’est ce que j’avais dit. « Je suis pas si coriace que ça faut croire. » A l’époque, aucun de nous d’eux n’aurait pu présager de notre couple, de notre amour, et de la scène qui se joue dans cet hôpital. « Tu te souviens de ce qu’on avait mis en jeu ? Un secret. » Pourtant, je n’en ai guère pour lui. « Pose la ta question. » Sous le coup de l’émotion, parce que je suis impuissante face au gâchis que nous avons fait de notre complicité, de nos plus beaux moments et de nos sentiment, ma gorge se serre et je m’étrangle.







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(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE Empty
Message(#)(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE EmptyDim 6 Sep - 23:09





A SHIPWRECK ON YOU SHORE

Comment ose-t-elle ? Comment peut-elle m’accuser de cécité la concernant quand celui qu’elle m’a préféré a choisi la fuite au nom de sa liberté plutôt que sa vie à la faveur de la morale ? Elle a sifflé et, en bon chien de garde, j’ai accouru. Que remet-elle en cause exactement ? Mes sentiments ? Que lui faut-il de plus ? Que je me tranche les veines sous ses yeux ? Que je me tatoue son prénom sur le front ? Que je lui glisse à nouveau un « je t’aime » chargé des ions de la supplique et des protons de l’abnégation ? Je suis épuisé de l’avoir veillée tout au long de la nuit et d’avoir mal dormi dans ce maudit fauteuil à oreillettes. Je suis en colère d’assumer que j’avais raison, que je n’ai pas compté assez pour qu’elle me pleure sans côtoyer la vermine. Et, malgré tout, pour peu qu’elle me dévisage de ses grands yeux peinés, je lui saisis la main et j’embrasse son front. Je prends le risque de raviver cet amour qui m’inonde en plongeant mon regard dans l’océan du sien. Est-ce donc toute la gratitude dont elle est capable ? Est-ce tout ce que je mérite ? Du mépris ? Du mensonger ? Des reproches sans queue ni tête ? Bien sûr, je fais l’effort de me souvenir que son esprit est embrumé et qu’elle a peur, peur pour la suite et peur de n’être plus rien ou pas grand-chose. Mais ça n’en fait pas moins mal. Dans mon torse, mon cœur a raté un battement – un de plus – et je n’ai pu réprimer un sursaut de mon corps et de mes sourcils sous le joug de la surprise. Je ressemble à un boxeur frappé d’un coup de Jarnac et, par égard envers cette parenthèse, soucieux de l’aider à porter son fardeau de honte, je me tais. Je réfrène mon principe de justice qui, malmené, menace de rétablir la vérité trop brusquement. Je comprime et empaquette dans une boîte tous mes arguments puisque ce n’est pas le bon moment. Que gagnerais-je à lui rappeler que c’est elle qui m’a poussé vers la sortie et qu’elle a pris grand soin, dans le taxi, de balayer devant sa porte toute trace de mon passage dans son quotidien ? Grimacerait-elle son chagrin que je ne me gausserais d’aucun sentiment de victoire. Elle l’est déjà, blessée, et je n’en jubile pas. Au contraire, ça m’attriste et, par conséquent, je suis comparativement plus tendre que du pain rassis trempé dans un lait chaud. Je suis aussi réconfortant que le miel déposé à la cuillère dans ce brûlant breuvage. Je serais rond sur ses lèvres si je m’autorisais à l’embrasser. Or, je me contrains à ne plus y penser, tout comme je m’astreins à ne rien répliquer, à retenir évidemment, mais à ne surtout pas m’éreinter à formuler un réquisitoire qu’elle n’aura pas la force d’écouter, d’assimiler et de commenter puisqu’elle s’est retranchée plus tôt dans le moelleux de son oreiller. Tout combatif que je sois, je ne mène pas de guerre sans jauger au préalable de ma réussite. Ce sera donc pour plus tard, peut-être, si Dieu veut… Si elle le veut.

En attendant, je me renseigne sur les tenants dont l'aboutissant est une déroute. Le train de sa vie a déraillé et sans cheminot pour la guider, la locomotive a valsé dans le décor. Moi, je ne suis qu’en partie d’accord et je remarque à regret que c’est la deuxième fois, en moins d’un quart d’heure, qu’elle tourne le couteau dans la plaie infectée de mon cœur déchiré. Tôt ou tard, il se décrocha : il n’aime pas les montagnes russes. Il déteste se nourrir d’espoir pour ensuite être affamé par la fatalité : nous prenons des chemins séparés, Rae et moi, et nos routes ne se rejoindront pas au hasard de notre course effrénée pour semer derrière nous ce passé trop récent, cette histoire brillante que nous n’avons pas pu sauver, ce roman d’amour qui s’achève sur un drame. Elle l’a précisé : je devrais être ailleurs. Au vu de sa réponse sibylline et révoltante de partialité, je présuppose d’ailleurs qu’elle regrette d’avoir composé mon numéro de téléphone. Sauf que je reste là. Je recule pour faire place neuve au médecin et à ses acolytes, mais je ne me revêts d’aucune discrétion. À l’écart, j’entends avec attention et j’observe religieusement. J’analyse et je fulmine devant le lâcher-prise et l’indifférence de Raelyn, à l’encontre de son dédain envers sa propre vie. Ma rage, naît-elle de cet amour incommensurable qui me complique l’existence ? Rêverais-je de m’illusionner que je céderais à la facilité de lui épingler sur le torse une affichette sur laquelle j’aurais écrit en lettres rouges et capitales : veule ! Je lui dirais que mon bébé, il ambitionnait de grands projets d’avenir et qu’elle a été fauchée comme les blés en période de moisson. J’enchérirais en qualifiant ma dulcinée d’idiote et d’ingrate puisque pour la précédente, d’aucuns ne l’ont tiré des griffes de son overdose. Mais à quoi bon me mentir ? À quoi bon porter des œillères ? Pour avancer tel un cheval maintenu dans le déni du décor qui l’entoure ? C’est impensable. Alors, je demeure adossé à ce mur par amour. Je salue l’équipe médicale avec politesse à cause des mêmes raisons et, plus paradoxal encore, je sermonne celle que mon cœur pleure toujours par la faute de mes putains de sentiments. « Vraiment ? » ai-je vérifié, l’expression du doute timbrant l’adverbe. Si elle n’a à s’entretenir avec quelqu’un, c’est au minimum avec son pochon de coke. Serions-nous un couple que la substance aurait été son amant asexué, le vrai, celui pour lequel elle tromperait ma confiance. « Ne me prends pas pour un con. » La bouteille a été la mienne et, las de lutter, Sarah a capitulé. Elle nous a laissés en tête à tête, la boisson et moi.

Je ne suis pas mon ex cependant. J’ai plus de volonté en moi qu’elle ne l’a elle-même soupçonné. Lorsque, pétri par mes convictions, je mords, je me transforme en Dobermann enragé : je ne desserre la mâchoire sous aucun prétexte. Et, Raelyn, elle le néglige ce trait de ma personnalité. À l’inverse, elle ne me défierait pas du peu de force qu’il lui demeure de son air revêche. « Si, tu vas aller en désintox. Et arrête de dire des conneries. » me suis-je emporté en avançant d’un pas dans sa direction. « Ça n’a rien à voir avec moi. » Déjà je sens mes nerfs se tordre. À prétendre que je la déteste, elle les noue et les agence en pelote, si bien que j’ouvre et referme les poings, en ce compris celui abîmé dans sa salle de bain. « Tu peux te mentir si tu veux, mais ne me mêle pas à ça. » À ce que tu crois deviner sur mes émotions… «Depuis quand tu es lâche, Rae ? » Mauvais, j’aurais bien ajouté une horreur au sujet de ses types. Je me suis abstenu et Dieu seul sait où j’ai trouvé la volonté de ne pas refroidir plus allant l’atmosphère. « C’est toi qui as l’air de me détester… et de te détester aussi par la même occasion. » ai-je renchéri en l’affrontant. Mes yeux sont cadenassés aux siens, ils ne cillent pas, pas même lorsqu’elle m’a propulsé près de neuf mois plus tôt, dans ma voiture, quand nos mains se sont liées pour parier autour d’une futilité. « C’est quoi le rapport ? Je te parle de ce que tu vas faire demain. » Je secoue la tête en proie à l’incompréhension et, soudain, je saisis : elle démissionne. Elle renonce à une potentielle guérison et je me sens inutile, transparent, puni, comme un gosse. « C’était une connerie. Un jeu à la con. » Auquel je ne me livrerai pas, pas aujourd’hui. L’heure est bien trop grave. De sa décision dépend notre survie à tous les deux. Sauf qu’elle insiste. Elle me houspille en silence d’une simple œillade que j’aurais jurée embuée. Elle me chatouille autrement que par une bravade. Elle n’essaie pas de renverser la vapeur, elle opte pour ce qui fonctionne : mon empathie qui, face à elle, est décuplée. Est-ce un stratagème ? J’en doute. Je n’ai pas perçu de lueur Machiavel dans le vide abyssal de ses pupilles. « Est-ce que tu la connais… ? » ai-je grommelé, balbutiant, désarçonné parce que je l’avais récusé par bienveillance ce projet. « La fille sur la photo. Ma fille. Est-ce que tu l’as déjà vue ? Pour qui elle bossait exactement ? » Quel était son surnom ? Travaillait-elle réellement pour Steven ? Était-elle sous sa coupe ? Et lui, où se cache-t-il, le grand absent du Club ? Celui dont on parle souvent, mais que l’on n'aperçoit pas, peu, ou si rarement que jamais je ne l'ai croisé ?


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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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2024 ☆ 202320222021

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
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DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
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Message(#)(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE EmptyLun 7 Sep - 0:42


A shipwreck on your shore
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE 873483867

« Vraiment ? »
« Vraiment. »
« Ne me prends pas pour un con. »
« Je te prends pas pour un con. »

J’hésite, et finalement je pousse un soupir en ajoutant. « Je t’ai jamais pris pour un con. » Peut-il prétendre l’inverse ? Peut-être a-t-il vite fait marche arrière, peut-être l’a-t-il regretté dès que nous avons appri à nous connaître, mais il s’est foutu de moi. Au moins au début, lorsqu’il a cogné ce type pour m’approcher. Lorsqu’il a pensé que j’étais la maîtresse de son ennemie et une porte d’entrée pour l’organisation qu’il voulait détruire. Cela n’a plus d’importance, le Club n’a plus d’importance, mais moi je ne l’ai jamais pris pour un con. Il peut continuer à s’en convaincre s’il le souhaite, de raconter les mensonges qui l’aident à m’oublier, oublier nos sourires, nos soupirs et nos moments passés ensemble, mais je refuse de l’entendre prétendre une fois de plus que j’ai joué avec lui alors que j’ai cessé de jouer à l’instant où mon coeur a commencé à battre pour lui plus fort que pour quiconque. « Tu m’as demandé si j’avais rendez-vous avez quelqu’un. Pas si je comptais m’enfiler un rail en rentrant. » Ma réponse n’aurait donc pas être plus honnête. Quant à l’honnêteté, c’est elle qui me pousse à à peine sous entendre que je n’ai pas l’intention de lutter contre mes travers. Pour lui j’aurais tenté de m’en sortir, sauf que notre relation tombe en lambeaux à nos pieds, que ça fait mal, et que c’est précisément pour ça que le besoin de m’enfermer dans mon paradis artificiel me semble si vital. « Si, tu vas aller en désintox. Et arrête de dire des conneries. » « Tu peux pas m’y forcer Amos... » Je ne cherche pas à lui tenir tête. Ma phrase ne porte la moindre trace de provocation. Résignée, vide et fatiguée, je n’ai simplement ni la force ni l’envie de lui dissimuler ma triste et répugnante vérité : il ne me forcera pas à me faire admettre dans l’un de ces établissement. Je ne suis pas sous sa tutelle et par conséquent, aucun centre n’accepterai de m’admettre sous sa contraire.

Vide, je suis vide. Je n’ai plus la moindre force, et certainement pas celle nécessaire pour chasser mes addictions. Pas celle qui me pousse à consommer et à me tuer à petit feu. Pas celle non plus qui le concerne, lui. J’aimerais pourtant, que poser les yeux sur lui ne me remue pas autant. Que je ne me sente pas à chaque fois jetée à terre, forcée de ployer face à la vigueur de mes sentiments. « Ça n’a rien à voir avec moi. » Je ferme les yeux un instant, je fuis la réalité parce qu’elle est douloureuse et je pense : pourquoi a-t-il fallu qu’après tant d’année je tombe amoureuse ? J’ai mal de le voire sans pouvoir le prendre dans mes bras, j’ai mal d’entendre le mépris dans sa voix, j’ai mal d’être dans la même pièce que lui, j’ai mal de l’aimer simplement. « Tu peux te mentir si tu veux, mais ne me mêle pas à ça. Depuis quand tu es lâche, Rae ? » « Arrête... » Je lève mes devant mon visage, j’accroche mes doigts dans quelques mèches de cheveux et je tente de calmer les battements de mon coeur. Je suis lâche. Je le dégoute. Je le savais. « C’est toi qui as l’air de me détester… et de te détester aussi par la même occasion. » « Arrête. » Je m’accroche un peu plus. J’entends battre mon coeur contre mes temps. Je sens ma respiration me brûler la gorge et, encore une fois, je sens les larmes me monter dans la gorge. Je me déteste pour ça, oui, je me déteste. Quand à lui, je ne pourrais parvenir à le haïr même si j’essayais de toutes mes forces. Est-ce une maladie que d’être à ce point sous la coupe de mes propres sentiments ? Est-ce que défaillance que de l’aimer autant et de le désirer si fort même lorsqu’il me fait du mal ?

Je perds pieds. Je détaille et, en guise de seule réponse, je nous replonge tous les deux à la genèse de notre histoire. A l’époque à laquelle je jouais, mais autant que lui. A l’époque où l’attraction était si forte qu’elle emplissait la pièce. A l’époque de cette poignée de main dans sa voiture et de ce pari stupide. « C’est quoi le rapport ? Je te parle de ce que tu vas faire demain. » Y’a pas de rapport. Il n’y en a aucun puisque je déraille, je dysfonctionne et face à ma difficulté à faire face à la brutalité de notre échange, je m’échappe. « Tu sais ce que je vais faire demain. » L’a-t-il voulu à une époque ? Ma descente aux enfers a-t-elle fait partie de ses desseins et de ses fantasmes ? Je ne peux décemment prétendre que c’est encore le cas aujourd’hui : son regard respire autant la détresse que le mien. « C’était une connerie. Un jeu à la con. » Sauf que ce n’était pas un jeu. Et si c’en était un il l’a gagné et ça ne change rien, je la lui dois sa question. Le goût du sel dans la gorge, les yeux bordés de larmes je l’observe, j’observe la question se former dans son esprit et je la devine avant qu’elle passe la barrière de ses lèvres. « Est-ce que tu la connais… ? » Je ne baisse pas les yeux, je ne détourne pas le regard. Je ne veux lui donner aucune raison de remettre en doute mon honnêteté. Je le laisse venir, mais j’ai compris. « La fille sur la photo. Ma fille. Est-ce que tu l’as déjà vue ? Pour qui elle bossait exactement ? » Sa fille. C’est pour elle qu’il est là, grâce à elle que nous nous sommes rencontrés, c’est elle sur la photo.

Il aurait pu me demander si je l’aimais.

Je n’aurais pas menti puisque j’ai promis de répondre à sa question. Mais il ne l’a pas fait. Il a parlé de sa fille, de sa vengeance. Moi, j’interdis à mon coeur de faire trop de bruit en se brisant. Je ne baisse pas le regard, je ne porte pas ma main à mon visage pour essuyer les larmes qui glissent sur mes joues. Je suis lâche, mais je tente de rester digne. « Non. » Non, je ne la connais pas. Non je ne l’ai jamais vue. Je ne réponds pas à sa seconde question puisqu’il s’agit d’une évidence : je l’ignore. Le doux visage de Sofia ne me rappelle rien, si j’ai croisé son chemin, si nous avons échangé quelques mots ils n’ont été que superficiels, puisque je ne situe pas la jeune femme. Et cette question, j’y aurais répondu avec intégrité s’il me l’avait posée plus tôt. « Je suis fatiguée. » Je bats des cils, ma fierté m’encourage à dissimuler mon abattement et ma douleur dans un épuisement que je n’ai pas à feindre. Je croise son regard une dernière fois, et j’ai mal au coeur, aux tripes et à l’âme lorsque je me force à clore mes paupières pour échapper à son jugement comme au mien.

Dieu que j’aimerais pouvoir planer maintenant, tout de suite.







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Message(#)(Amelyn #26) ►A SHIPWRECK ON YOU SHORE EmptyLun 7 Sep - 9:11





A SHIPWRECK ON YOU SHORE

En admettant que son affection ne fût pas un mirage provoqué par sa soif d’Aaron. En imaginant qu’elle ne l’a pas étanchée dans l’Oasis que furent mes bras, aujourd’hui, elle me ment éhontément.  Elle n’a pas seulement rencard avec la cocaïne. Elle tremble d’aspirer un rail sous le regard fasciné d’un poisson pêché au hasard dans une boîte de nuit, dans une ruelle et peut-être même dans un squat. Par ce geste, elle a biffé notre serment d’exclusivité avec une facilité déconcertante. Elle a sectionné ce fil qui nous reliait avec la dextérité d’un boucher. Elle a acté notre rupture, définitivement. « Parce que tu fais ça toute seule sans doute....» Pourquoi n’avoue-t-elle pas qu’elle se rêve accompagnée ? Plus rien ne l’en empêche désormais. Je suis en colère : je peux encaisser l’idée que son chagrin d’amour n’a jamais été le moteur de sa destruction. Je suis à peine plus qu’une excuse pour justifier auprès de son reflet. Pour elle, je suis le seul responsable de son errance. Je suis coupable d’avoir remué la merde de la fosse à purin des Strange. Je suis le revanchard qui a sciemment excavé leur secret, ceux qu’elle aurait préféré ne jamais apprendre. Je suis le manipulateur qui s’est servi d’elle pour approcher son but. Je suis le traître qui n’a nourri qu’un seul dessein : l’éloigner du boss, de l’amant que je lui présumais à la genèse de notre rencontre.

Un cartésien l’encouragerait à suivre ce cap en lui soufflant à l’oreille qu’elle a raison. Mais, j’ai fait fi de toute malveillance à son égard lorsque j’ai dardé sur son corps des mains avides. J’ai tenté, à maintes reprises, de lui ouvrir les yeux sur la nature de ses acolytes. Je lui ai proposé des solutions, lui ai livré des explications sincères et limpides. Je n’ai jamais caché que ma défunte fille était ma priorité non plus. Je me suis battu avec Sarah pour des peccadilles dont la valeur était surtout sentimentale. Est-ce un crime d’avoir été incapable de choisir entre l’une ou l’autre ? Est-ce un délit que d’avoir cédé à l’appel de la noblesse amoureuse ? On peut m’accuser de bien des erreurs pour cette tragédie - tout du moins en est-ce une pour moi - mais jamais je n’ai laissé Raelyn sur le carreau.Je ne l’ai pas jeté par la fenêtre comme un vieux kleenex usagé. Je ne l’ai pas balancé dans une benne à ordures après avoir feint de l’adorer. J’ai souhaité, de toute mon âme, la garder auprès de moi. Et, ce faisant, dussé-je me disputer avec elle la nuit durant, je ne peux décemment l’autoriser à gâcher sa vie pour des salauds. Ils n’ont rien à lui apporter. Elle est capable d’ériger des monuments sur des ruines fumantes. Elle a assez de ressources en elle pour s’élever sans l’appui d’un homme. Pourquoi l’a-t-elle oublié ? Pourquoi ne puise-t-elle pas dans ses forces ? Dans sa volonté ? Dans cette détermination sans faille ? Pourquoi s’abandonne-t-elle maintenant alors qu’elle a plus que jamais besoin de se prendre par la main ? Où se planque-t-elle la femme que j’aime ? Celle qui ne craint pas l’adversité et qui m’a si souvent tenu tête pour que je l’entende ? Pourquoi gaspille-t-elle son énergie pour réfuter l’idée d’une cure ? « C’est vrai ! Mais il y a d’autres solutions.» Je n’ai aucun moyen légal pour l’y contraindre, raison pour laquelle je m'adresse à sa conscience. Ceci étant, elle serait folle de me sous-estimer. J’ai dans ma manche un as, un plan B qui ne m’enchante pas, mais que j’exécuterai sans hésitation.

En attendant, je lui cherche des noises. Je la pousse dans ses retranchements de quelques remarques incisives et, si ça fonctionne, si elle semble l’atteindre comme autant de flèches empoisonnées, je n’obtiens pas le résultat escompté. Au contraire, elle enferme son visage entre ses mains, elle s’arrache littéralement les cheveux et me supplie de me taire, de mettre un terme à cette torture quand je n’avance pourtant que la vérité.   « Toi, arrête. Arrête de faire l’enfant.» ai-je fulminé, la surplombant de toute ma hauteur. Je n’ai pas réalisé qu’au plus je sombrais dans la rage au plus je m'approchais pour mieux l'acculer au mur de sa situation somme toute déplorable. En d’autres circonstances, elle m’aurait imposé le silence en me menaçant de m’arracher la langue. Aujourd’hui, elle se contente de prier, de regarder la diligence partir sans elle. Son culot se borne à répéter en boucle la même assertion : demain, elle se droguera. Demain, elle poursuivra sa chute vers les enfers.   « Non ! C’est ce que tu crois que tu vas faire.» ai-je rétorqué, le doigt pointé dans sa direction. Il est hors de question que je l’y autorise et je m’en fiche d’avoir l’air d’un vieux disque rayé. Je réitérerai aussi souvent que nécessaire, jusqu’à ce qu’elle imprime, jusqu’à ce qu’elle renonce d’elle-même, consciente que je me tiendrai fièrement entre elle et ce poison. Sans cette invitation à récupérer le dû de notre ancien pari, je lui aurais enfoncé dans le crâne à coup de pioche. Saud qu’elle m’a décontenancé et, quoique je n’aie pas décoléré, j’ai objecté avec moi de verve. Je ne veux pas parler de Sofia maintenant. Je m’y refuse parce que je suis persuadé que Raelyn en déduira qu’elle ne compte pas, qu’elle aura toujours été un moyen et non une fin. Entraîné par le lest qu’est sa détresse, incapable d’y être hermétique, je me lance et elle coule les larmes.

Elles roulent sur sa joue depuis ses paupières. Elles maculent son minois tiré et j’ai mal. J’ai mal qu’elle soit aussi malheureuse. J’ai mal de la voir grimacer et de présumer qu’elle est la preuve que son coeur vient de se briser une seconde fois et pour de bon. Mais qu’espérait-elle ? Que je l’interrogerais par rapport à nous ? Que j’essaierais d’apprendre pourquoi elle m’a quittée ? Que j’en profiterais pour l’entendre me cracher au visage que je perds mon temps parce qu’elle ne m’aime pas ? Où, qu’au contraire, elle m’aime sincèrement, ce qui n’allègera en rien mon chagrin ? J’ai bien trop peur des conséquences, même si ça me travaille, alors que j’y pense chaque soir.   « Merci.» ai-je encensé son honnêteté par un murmure, tête baissée, le dos courbé d’être émotionnellement épuisé. Raelyn, elle n’a pas le monopole de la fatigue. Moi aussi, je suis éreinté. Malheureusement, je n’ai pas le loisir de l’avancer en arguments. Ce n’est pas moi qui gis dans un lit d’hôpital. Dès lors, tandis qu’elle clôt les paupières, je me sens à nouveau chassé et ma douleur s’accroît aussitôt. Elle se manifeste par un long silence, un de ceux qui sous-entendent que je suis abasourdi et que je ne formulerai rien d’agréable. Pas de “repose-toi.” ni de “On en reparlera demain.” Juste un aveu, une réponse à une question tacite. « Tu convulsais. Tu es nue. Dans ton vomi. J’ai appelé les secours, je t’ai lavée en essayant de te ramener. J'ai eu peur... » ai-je déclaré en aparté, à proximité de son oreille. Ce n’est qu’un chuchotis, mais je ne doute pas qu’il n’en est pas moins poignant. « Et ça n’arrivera plus, tu m’entends ? » Je n’attends rien : ni honte ni gratitude. « Parce que tu n’as pas le droit de vivre ça comme ça.» ai-je conclu en tournant les talons. Qu’elle dorme en paix. Je ne quitte pas l’hôpital. Je serai là demain et les jours d’après.



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