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 different but the same (ichalec #1)

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Message(#)different but the same (ichalec #1) EmptyMar 8 Sep 2020 - 22:01



@ICHABOD BATES & ALEC STRANGE
DIFFERENT BUT THE SAME
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Avril 2019

Les jours s’enchainent et il étouffe dans une routine qu’il a de plus en plus de mal à supporter. Il se regarde le miroir dans le matin et a l’impression d’avoir sauté des années. Qu’il s’est réveillé un matin et qu’il ne comprend plus où il en est, ce qu’il a fait, qui il est. Sa vie lui pèse comme si ce n’était plus la sienne. Comme s’il avait passé trop d’année à suivre celle de quelqu’un d’autre. Alec regarde les billets d’avions, envisage de plus en plus de prendre des vacances. Quinze jours pour revoir sa sœur, la ville où il est né, qui il était. L’idée d’un voyage aux Etats Unis le taraude, mais quinze jours c’est court, il aurait presque envie de disparaître des mois.  

Alec y pense après avoir fini son service, après un tour dans le bar clandestin qu’abrite son restaurant, dans cet endroit qu’il aime et qu’il commence à détester. Il regarde autour de lui, il n’y a personne à cette heure-ci, c’est la fin d’après-midi, il faudra quelques heures pour que le bar se remplisse lentement. Il sort dans le quartier de Toowong, prenant la route de sa maison. Il ne travaille pas ce soir et sur le chemin il en profite pour se racheter des bières ainsi que deux trois bricoles. Il marche d’un pas las, s’allumant une clope. Il ne remarque qu’à moitié qu’il a pris la mauvaise rue, le mauvais tournant, ses pas le portant un peu plus loin mais à un endroit qu’il connait.

Alec arrive sur les lieux du garage Mécanor, lieu sans prétention qui lui avait toujours plus. Il y avait un air familial et simple qui lui rappelait le genre d’atmosphère qu’il voulait pour son restaurant. Mais s’il était là ce n’était pas pour faire réparer sa voiture il le savait. Non il était là parce qu’il y avait quelqu’un qui y travaillait. Quelqu’un qu’il connaissait depuis longtemps.

C’est la fin d’après-midi, la soirée va bientôt commencer, le garage sans doute ne va pas tarder à fermer. Son regard cherche parmi les employés présents, parmi les voitures en réparation et l’homme qu’il cherche est facilement trouvé. Finalement il ne serait pas dire si ce sont les prunelles d’un bleu perçant ou l’avant-bras manquant qui le rend si facilement identifiable. Il s’approche et vient s’appuyer contre la voiture qu’il est en train de réparer. « Salut Bates. »  Il ne sait pas véritablement s’il est le bienvenu, mais à force l’homme doit être habitué à ses visites aléatoires qui n’ont jamais cessé depuis que son gang est tombé par la faute du sien.  Certains diraient que c’est peut-être les remords, la culpabilité qui le pousse à lui rendre visite, à s’accrocher à sa vie comme une sangsue indésirable. D’autres diraient que c’est un jeu encore et toujours, le jeu du danger et de la provocation pour lui rappeler ses échecs. La plupart ne verraient pas le respect dans les prunelles de l’américain allant de pair avec le sourire moqueur, l’amitié qu’étrangement il a envie de créer malgré tout ce qui les sépare. Parce que ça fait longtemps qu’il a compris que malgré tout ce qui les sépare, Bates et lui sont pareils. Différents bien sûr mais similaires sur beaucoup d’autres choses. Et c’est peut-être pour ça qu’il est là ce soir, pour l’envie de parler à quelqu’un qui n’est pas dans le Club, qui peut être pourrait comprendre. Bien sûr ça il ne serait pas capable de l’admettre aussi se contente-t-il de balancer. « T’as une sale gueule, tu prends pas assez de vacances. » Il a un air faussement détendu, appuyé sur la voiture, il lève le sac qu’il tient d’une main. « J’ai des bières. »

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Message(#)different but the same (ichalec #1) EmptyVen 11 Sep 2020 - 19:32

Les jours s’enchaînent et je me sens aujourd’hui bien mieux respirer dans la routine qu’est devenue ma vie, prévisible et parfaite. Il n’y a pas de gang à gérer, il n’y a pas de vendetta à assurer, il y a encore moins de stocks ou d’argent à surveiller d’un œil constant. Personne ne peut me planter de couteau dans le dos ; ou en tout cas la blessure sera bien moindre aujourd’hui. La vie est belle et simple. Ma vie ressemble à celle des autres civils que j’ai toujours envié et d’ici un an, je pourrai revenir vers ma famille. Je me suis donné cinq années pour me créer un environnement et une vie stable et jusqu’à aujourd’hui tout s’est déroulé à la perfection et sous peu, tout sera vraiment comme avant, Rhea et Ilaria à mes côtés. Pour le moment encore je garde la tête dans le noir, plongée dans le moteur d’une vieille voiture d’un des clients du garage. Il y tient comme à la prunelle de ses yeux et nous la confie depuis des années, il est une des ces personnes qui ont donné à Ezra l’envie de continuer et de se battre pour ce garage qui ne paye pas de mine mais signifie bien des choses pour tant d’entre nous.

Je ne m’attarde pas sur les bruits de pas lents que j’entends par dessus le gravier, la main plein de cambouis, l’odeur allant même jusqu’à pénétrer dans mes narines. « Salut Bates. » Le rictus que cette voix m’arrache est autant soulagé que paradoxalement inquiet, parce que tout ce qui concerne cet homme ne se résume qu’à ces deux mots. Ma voix reprend à son tour, calme et posée sans que je ne daigne relever la tête en sa direction pour m’assurer de son identité. “Strange.” Je n’en ai pas besoin. Je le connais bien assez pour connaître au moins son timbre de voix, reconnaissable entre tous. Personne ne m’appelle par mon nom de famille ici et seul Ezra se risque à un diminutif. Les indices s’amassent mais les questions restent nombreuses, chacune de nos rencontres étant dangereuses.

Finalement, je souffle et termine ma manipulation pour enfin relever mes yeux en direction des siens, mes iris changeantes s’attardant sur la tâche dans une des siennes. Le poids du pouvoir semble venir avec les mêmes conséquences et si elles n’étaient qu’occulaires, aucun de nous n’aurait jamais pris la peine de s’en plaindre - non pas qu’on s’ose de toute façon à ce genre de chose face à l’autre. « T’as une sale gueule, tu prends pas assez de vacances. » Sur mes gardes mais relativement détendu (le paradoxe, toujours), je prends la peine d’attraper un chiffon sale pour nettoyer mes mains qui le sont pourtant plus encore. Mon rire est étouffé, il n’a rien de joyeux. “Au contraire, ça fait quatre ans que je suis en vacances.” Je réponds sans un sourire en venant de nouveau toiser son regard, sous entendant par là que c’est depuis que son gang a annihilé le mien que je goûte enfin à une liberté paradoxale. N’en reste pourtant pas moins que des hommes, les miens, ont péri dans cette lutte acharnée et que pour ça je ne serai jamais capable de pardon, qu’il ne soit que le bras-droit ou non n’y change rien. Nous étions dans deux clans qui devaient lutter jusqu’en enfer et ça a été le cas. Aujourd’hui je suis un chef sans fidèles mais cela ne m’empêche pas de toujours entendre leurs voix et leurs reproches avec une fois le sommeil retrouvé, lorsque je me pense enfin plus léger.

Alec lève le sac comme un adolescent ayant fait le mur, lui dont je ne suis jamais parvenu à lire les mêmes émotions que sur le visage de Mitchell. Ils sont la preuve que la famille et l’éducation ne fait pas tout ; le plus jeune n’aurait jamais dû suivre le chemin tracé par son frère. Moi, je n’aurais jamais dû suivre celui de mon père. « J’ai des bières. » L’air détaché, j’entreprends de retourner m’occuper du moteur de la vieille berline. En temps de guerre je n’aurais jamais agi ainsi et fait de moi une cible aussi facile mais j’imagine que les temps ont changé. Roi sans royaume, couronne, trône ou fidèles, je n’ai plus grand chose à défendre. Je garde les habitudes d’un respect qui m’est dû et d’une autorité qui n’émane que de moi et ce ne sont là que des raisons de plus pour moi de mettre en place mes propres règles. “Et moi je termine dans trente minutes. Tu peux attendre à l’arrêt de bus devant le garage.” Je le fais tant pour avoir le dernier mot que pour nous écarter de Mecanor puisque personne ne devrait avoir à associer nos deux personnes au garage. Ce ne serait synonyme de rien de bon.

**

Trente minutes et pas une de plus, le timing est quelque chose à quoi je suis particulièrement accroché. Mes mains sont propres, mon travail est terminé, les clients sont ravis et je le suis presque autant. Revoir Alec est généralement toujours une bonne chose, malgré toutes les choses qui font que cela ne devrait pas être le cas. “Des nouvelles en direct de l’Enfer ?” J’amorce déjà, prenant de moi même une bière dans son sac. Maintenant que ma journée est terminée, plus rien ne me retient nulle part et j’anticipe déjà que Alec n’est pas venu ici sans une idée derrière la tête.
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Message(#)different but the same (ichalec #1) EmptyJeu 17 Sep 2020 - 13:19



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Alec le regarde se redresser, venir croiser son regard puis attraper un chiffon pour s’essuyer la main. “Au contraire, ça fait quatre ans que je suis en vacances.”  La remarque étire le demi sourire qu’il porte sur son visage quand l’homme en face de lui n’en a pas. Comme s’il ne voyait pas le sous-entendu derrière chaque mot, comme si la conversation était tout à fait banale. « Quatre ans déjà. » Le  visage du brun se fait pensif alors qu’il regarde autour de lui, son regard froid parcourant les voitures. L’annihilation des Manthas lui semblait loin, peut-être parce que son gang en était sorti vainqueur. Peut-être parce que le Club avait réussi à détruire les Manthas avec facilité comme l’aurait sûrement dit Mitchell. Peut-être parce qu’Alec avait tendance à laisser son esprit loin de la violence et des meurtres commis par le Club, à y rester indifférent pour au fond ne pas ressentir de culpabilité. Cette culpabilité qui le prenait de plus souvent récemment, comme s’il s’était découvert une conscience qu’il n’avait pas avant. Après tout il avait été bien content de monter les échelons de la pègre locale, bien content de récolter assez d’argent pour s’offrir un restaurant, mais surtout il avait aimé cette vie dans le Club qu’il considérait aujourd’hui comme sa famille.

“Et moi je termine dans trente minutes. Tu peux attendre à l’arrêt de bus devant le garage.” Le sourire amusé s’élargit, il ne dit rien. Alec ne se vexait pas facilement et commençait à connaître la personnalité d’Ichabod, assez pour ne pas s’en offusquer, assez pour simplement quitter le garage sans un mot. Il n’était pas pressé, personne ne l’attendait. Il alla donc s’asseoir sur le muret à côté de l’arrêt de bus, prêt à attendre une demi-heure. Après tout ses pensées ne se calmaient pas et il continuait à être préoccupé, le poids de ses choix de vie amenant un lot de questions auquelles il ne trouvait pas de réponses.

***

Il entame sa énième cigarette quand l’homme se dirige vers lui une demi-heure plus tard. Il le regarde sans un mot sortir une bière du sac et fait de même. « Des nouvelles en direct de l’Enfer ?» La remarque étire le coin de ses lèvres, il n’ouvre pas tout de suite la bouteille, jouant avec le bouchon d’une main, tirant sur sa cigarette de l’autre, soufflant lentement la fumée vers le ciel d’un air pensif. Il hausse les épaules.« Rien de bien nouveau, le roi règne sur son royaume. » Il ne va pas jusqu’à appeler son frère Lucifer, tout de même il a assez de respect pour son ainé, mais la comparaison n’est pas loin. Bien sûr qu’il n’allait pas lui donner des détails sur l’activité du Club après tout ils restaient deux personnes de clans ennemis. Même si Alec se sentait étrangement proche de cet homme à côté de lui malgré leur histoire sanglante commune. Comme si dans une autre vie ils auraient pu être amis sans doute. Peut être parce qu’il avait cru apercevoir cette même envie d’une autre vie dans le regard froid d’Ichabod Bates. Comme si dès le départ ils s’étaient compris avec facilité. Ou peut-être que c’était simplement son imagination, lui qui projetait ses propres doutes sur l’homme, il n’en savait rien en réalité. Toujours était-il qu’il avait pris l’habitude de venir le voir un peu trop souvent depuis quelques années et souvent cela coïncidait avec des périodes de doutes. Il termine la cigarette dont il écrase le mégot au sol, se décidant à ouvrir sa bière pour en boire une gorgée. Il pointe la bouteille vers le garage qu’on aperçoit au loin. «  Quand tu bosses toute la journée dans ce garage, ton royaume à toi il te manque ? » Il était rare qu’il commence par une réponse aussi directe comme aussi honnête, ce qui rendait plus évident que quelque chose le travaillait. Les cernes sous ses yeux, le visage marqué, le Strange dormait mal et était en train de remettre toute sa vie en question. Il ne savait pas à quoi il s’attendait, ne savait même pas si l’homme allait lui répondre honnêtement. Mais cela avait-il vraiment une importance ?

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Message(#)different but the same (ichalec #1) EmptyVen 18 Sep 2020 - 18:46

La question pourrait sembler enfantine pour quiconque n’appartient pas à notre monde et à notre bulle. Ils pourraient penser que je parle du foyer qu’on partage, d’un travail qu’on déteste ou d’un groupe d’amis qui nous tape sur le système. Ils pourraient penser que j’exagère bien des choses alors que les mots ont été pesés et choisis avec soin, l’Enfer étant ce qui représente le mieux le monde de la drogue et le Club en particulier. Il prend son temps pour répondre et gagne de précieuses secondes en tirant sur sa cigarette, j’en fais de même en portant mes lèvres autour du goulot de la bière. « Rien de bien nouveau, le roi règne sur son royaume. » Le roi est mort, vive le roi. Son frère continue de régner jusqu’au prochain aléa et on sait tous les deux bien plus que lui même à quel point son poste est quelque chose d’incertain. Rien ne change en Enfer, cela me rassure autant que cela m’inquiète. Si Alec ne vient pas m’annoncer la chute du royaume alors pourquoi les traits de son visage semblent-ils si tirés ? Je doute que cela ait quoi que ce soit à voir avec moi et je n’ai entendu parler d’aucun autre gang susceptible de les faire trembler aucunement. Alors quoi ?

On partage une bière à l’abris d’un bus comme si on était des adolescents en fuite, trop impatients d’enfin boire un peu d’alcool qu’on ne trouverait pas le temps d’arriver chez l’autre. «  Quand tu bosses toute la journée dans ce garage, ton royaume à toi il te manque ? » Mon regard bleuté suit par réflexe le point pointé du bout de son doigt quand bien même je sais déjà ce qu’il est en train de montrer. A nouveau, je prends le temps de répondre et de trouver les mots justes pour une question de la sorte qui n’a rien de normale entre nous - même si, justement, rien n’est normal entre nous. Mon royaume à moi a été englouti tel l’Atlantide, je ne peux pas me permettre de baser aucun de mes rêves là dessus puisque ce serait comme les baser sur rien, sur un mensonge qui a enfin été rattrapé. “Jamais.” J’aurais pu avoir ces même mots sans avoir à y penser plus longuement, finalement. La réponse coule de source tellement elle me semble logique et si, par respect pour les anciens Manthas, je n’ai pas rapidement fait part du fond de ma pensée alors aujourd’hui je sais ne plus rien avoir à perdre. Je ne parlerai pas de mon attachement profond ni pour le garage ni pour ses employés, je suis loin d’être stupide à ce point, mais je peux au moins confier quelques mots à Alec et lui dire ce qu’il a bien sûr envie d’entendre. Après tout, ce n’est que la vérité. ”Je me dis que les gens ont bien de la chance de ne pas savoir qui est le roi de quoi dans leur propre ville.” Ma gloire d’antan ne me manque pas, je suis comme un enfant star propulsé trop vite et trop fort sur le devant de la scène, ce genre de gamin qui finit tantôt par devenir drogué, tantôt alcoolique. Parfois les deux. Au final, ils retombent tout aussi vite dans l’oubli et pour ma part, c’est tout ce que je demande. “Qu’est ce que tu as en tête ?” Et si je continue de garder les yeux ancrés sur l’horizon tout en buvant ma bière, la discussion a aussitôt l’air bien moins cruciale. Deux adolescents qui rattrapent le temps perdu et les années d’université qu’ils n’ont jamais eu le temps de connaître, voilà ce que nous sommes.
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Message(#)different but the same (ichalec #1) EmptyLun 21 Sep 2020 - 13:40



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Deux adolescents à un abris de bus partageant une bière et des souvenirs. A la différence qu’ils ne sont plus adolescents depuis longtemps, que l’un comme l’autre a été marqué par la vie. Lorsque Alec lève sa bière vers le garage, le regard d’un bleu froid d’Ichabod le suit. Sa question en soulève une autre en réalité. La vie normale, celle d’un mécanicien, était-elle suffisante pour un homme qui pendant un bref instant, avait eu des hommes à ses pieds et le goût du pouvoir sur la langue avant que tout ne s’écroule ? Alec avait l’impression d’avoir du mal à se souvenir d’un temps où sa vie était normale, où il n’était que Finnegan Strange sans aucune ambition criminelle. Serait-il satisfait d’y retourner quand il s’était habitué à l’argent facile et au danger de ce monde dans lequel il baignait depuis des années ? Ichabod prend son temps pour répondre et le regard d’Alec ne peut s’empêcher de se poser de nouveau sur le visage de l’homme. Un roi déchu, c’était le bon mot. Ichabod en avait la prestance, et Alec, s’il n’avait jamais porté beaucoup de respect pour les Manthas, en avait porté pour leur leader qui lui avait le mérite de dégager des qualités qui lui plaisaient. Dès le départ le respect avait été là. Cela n’expliquait pas pourquoi depuis la chute du roi, Alec se retrouvait à lui rendre visite. Ces visites étaient un secret bien gardé, pas que les gens y fassent vraiment attention. « Jamais. La phrase le sort de ses pensées. La réponse semble évidente. Elle ne la serait pas pour tout le monde. Il imagine mal son frère répondre la même chose si on l’avait privé de son royaume en question par exemple. Mais les deux hommes ne se ressemblaient en rien, tout comme leurs gangs ne se ressemblaient pas non plus. ”Je me dis que les gens ont bien de la chance de ne pas savoir qui est le roi de quoi dans leur propre ville.” La remarque lui arrache un petit rire qui s’arrête rapidement. Il lève sa bière dans les airs. « Je trinque à ça ! » Car il était on ne peut plus d’accord. Il enviait l’innocence des gens, des passants, comme des rares amis qu’il avait en dehors du Club et qui ne connaissaient finalement rien de cette vie. “Qu’est ce que tu as en tête ?”

Alec boit une gorgée, il résiste à l’envie de fumer une nouvelle cigarette. La nicotine avait prouvé qu’elle était incapable de calmer cette tension qui avait fait prisonniers ses muscles, cela ne servait donc à rien qu’il en allume une nouvelle. « J’crois que j’ai besoin de vacances. » Son air est presque indifférent, il a un sourire aux lèvres comme s’il racontait une bonne blague. Pourtant le regard trahit la fatigue derrière chaque mot. Alec a besoin de se barrer, de disparaître, de quitter ce Club, de quitter son frère, de quitter tout ce qui le rattache à cette ville qui lui rappelle ce qu’il est aujourd’hui. Il voit leur reflet dans la vitrine de l’autre côté de la rue, il le reconnait à peine ce reflet.

« Tu sais comment Mitchell m’a convaincu de rejoindre le Club à l’époque quand on est arrivé à Brisbane ? En me promettant assez d’argent pour ouvrir un restaurant. Quinze ans plus tard, j’ai le restaurant, Mitchell est à la tête du Club et parfois… » Il hésite. Ce ne sont pas des paroles qu’il prononce avec facilité. Il ne devrait même pas les prononcer tout court et encore moins à cet homme qui aurait dû rester son ennemi sous le couvert de vieux principes. Mais Alec accordait peu d’importance aux principes et il ne connaissait personne qui aurait pu comprendre les mots qui allaient suivre ou les accepter sans y voir de trahison. « Parfois…je me demande ce que je fous encore là. »


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Message(#)different but the same (ichalec #1) EmptyJeu 24 Sep 2020 - 22:30

J’esquisse un sourire alors qu’il trinque aux rois sans royaumes et aux royaumes sans rois. Ce ne devrait plus être mon monde et techniquement c’est le cas mais le fait est que tout ne cesse de me ramener à cela, que je le veuille ou non. Même des silhouettes qui ne sont finalement que des connaissances, comme Alec, contribuent à ce cercle vicieux. Je reste incapable de lui en vouloir pour quoi que ce soit, pourtant, parce que je n’aide cesse de pouvoir me retrouver au fond de ses iris voilées, vidées. Les affaires de famille auront notre peau à tous, il faut croire. « J’crois que j’ai besoin de vacances. » A ce moment là pourtant, mon regard ne peut que changer, de la douce allégresse au soucis. Les vacances n’existent pas dans notre milieu et je ne peux être autre chose qu’un grand frère pour lui en ce moment, me demandant justement ce que penserait son véritable grand frère d’une telle chose et, surtout, comment il réagirait. Alec connaît indéniablement Mitchell bien plus que cela ne sera jamais mon cas et pourtant je crains qu’il ne voit plus le monde qu’avec un filtre mensonger, un qui lui plaît un peu plus que la triste vérité. La bouteille reste entre mes doigts crispés ; l’envie de boire m’est soudainement passée. “C’est pas vraiment une décision qu’on a le droit de prendre dans notre milieu, Alec.” Je rectifie et recadre bien malgré moi et même si je ne me plais aucunement dans ce rôle du bad cop, je me vois obligé d’agir ainsi face au brun qui semble se croire pousser des ailes simplement parce que son monde s’écroule. S’il a vécu des années ainsi il peut bien encore continuer pour d’autres. Peu importe à quel point il n’aime pas ce qu’il fait, ce ne sera jamais ce qui importe. On ne prend pas de vacances dans notre milieu. On gouverne ou on obéit, on continue d’exister ou on meurt. Il n’y a pas de juste milieu possible, il n’y a pas de pause de prévue. On avance jusqu’à ce que cela devienne impossible, non pas jusqu’à ce qu’on en ait marre. J’en suis la preuve vivante : on ne peut fuir éternellement.

Il continue et entame même une discussion à laquelle je me sens étranger alors que je souhaite égoïstement ne pas entendre ses confessions pour ne pas m’en mêler. « Tu sais comment Mitchell m’a convaincu de rejoindre le Club à l’époque quand on est arrivé à Brisbane ? En me promettant assez d’argent pour ouvrir un restaurant. Quinze ans plus tard, j’ai le restaurant, Mitchell est à la tête du Club et parfois… » Une part de moi souhaite lui hurler de s’en tenir là mais le Mantha qui me tiraille les entrailles souhaite en savoir plus. L’ami que j’ai toujours rêvé d’être avec lui, au fond, souhaite aussi savoir ce qui lui pèse tant sur la conscience au point où il ne peut en parler à personne si ce n’est à moi. Je ne me voile pas la face et je sais que notre amitié est bien loin d’être idéale, cela signifie donc qu’il n’a personne d’autre de mieux placé à qui en parler. A sa place, je ne saurais pas à qui m'adresser. Impossible de parler aux propres gars de mon gang et impossible non plus d’y mêler mes proches qui se tiennent loin de ce monde là. Mes problèmes sont les siens, quoi que je puisse en penser. Je n’ai pas même besoin de lui poser la question. « Parfois…je me demande ce que je fous encore là. » Ma mâchoire se serre et j’avale difficilement ma salive, mes pupilles braquées sur son visage. Mon expression n’a rien de chaleureuse tout autant que notre discussion n’a rien d’officielle. “J’ai toujours supposé qu’il avait attendu que tu aies un certain âge pour te recruter.” Je reprends calmement sans pour autant répéter sa version des faits, faisant justement de mon mieux pour l’effacer de mes pensées. Je n’ai pas à savoir ce genre de chose et pour cause : cela n’a même aucune utilité stratégique, surtout pour un gang qui n’est plus. Dans certaines familles ce sont des histoires de guerre et de forçat que l’on se transmet en génération alors que pour ma part j’en apprenais toujours plus sur le Club et ses deux frères à leur tête, mon père ayant même sérieusement considéré le fait de m’utiliser comme appât pour que j’approche Alec et lui soutire des informations. Le plan n’est jamais entré en action et, ironiquement, c’est ce que je suis en train de faire aujourd’hui alors que je bois une ultime gorgée de bière. “Sérieusement, Alec. Sois franc. Tu crois réellement que ton frère te laisserait faire une telle chose ? Et que tous vos hommes te laisseraient revenir à la vie civile comme si de rien n’était ?” Je voudrais lui dire de foncer et de vivre la vie dont il rêve puisqu’il n’est jamais trop tard, mais je n’ai pas le coeur à lui mentir.
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Message(#)different but the same (ichalec #1) EmptyLun 28 Sep 2020 - 21:25



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“C’est pas vraiment une décision qu’on a le droit de prendre dans notre milieu, Alec.”  Il sermonne l’homme à côté de lui ça le ferait presque rire s’il avait un quelconque pouvoir de décision sur ses actions. Mais il a raison Ichabod. Il a raison et pourtant Alec  se contente d’hausser les épaules, de boire une gorgée de bière. Il le regarde et il se demande pourquoi il est là. Pourquoi c’est à lui qu’il a envie de parler. Car malgré tout Ichabod est un manthas et Alec sait parfaitement que cette conversation serait qualifiée de trahison par beaucoup de membres du Club, par Mitchell le premier en vérité. Mais pour Alec, l’ancien roi n’est plus sur son trône, il n’a plus de couronne, plus de pouvoir de blesser, plus de pouvoir d’utiliser les mots comme armes contre lui. C’est peut-être de la naïveté. Ou peut être simplement de l’aveuglement. Alec choisit de ne pas regarder le passé, de ne pas voir qui ils sont en réalité. Il oublie les lignées différentes, les gangs différents, les vies aujourd’hui à l’opposé. Il oublie le passé et le sang qui a coulé. Finalement il ne reste plus que deux hommes assis sur ce banc. Il choisit même de voir les adolescents buvant leur bière en cachette, loin des regards du reste du monde.

Il a peut être trop facilement confiance. Il a peut être trop de respect, voir même trop d’une sorte d’affection, d’amitié qui s’est immiscée lentement au fil de leurs rencontres. Il le regrettera sûrement. Mais qu’importe, les mots ont besoin de passer la barrière de ses lèvres. En cet instant le banc de l’arrêt de bus est une église, et Alec vient livrer ses pêchés à son confesseur, dans l’espoir peut être de s’en repentir qui sait. Son confesseur qui pourtant aimerait sûrement qu’il se taise, Alec le lit sur son visage. Peut-être qu’Ichabod n’a pas envie d’être le gardien des secrets du cadet des Strange. Pourtant il ne lui laisse pas le choix et regarde sans sourciller sa mâchoire se serrer, ce regard d’un bleu encore plus froid que le sien qui le scrute.

“J’ai toujours supposé qu’il avait attendu que tu aies un certain âge pour te recruter.”

Pourquoi aurait-il dû attendre quand l’illégalité avait été la solution à tous leurs problèmes ? Qui sont ceux au final qui connaissaient l’histoire des Strange, l’enfance aux Etats Unis, les deux gamins miséreux qui avaient cherché à devenir rois du monde. Ou plutôt un ainé plein d’ambition et un cadet qui l’avait suivi par loyauté comme par nécessité. Il ne parlera pas de ça. N’expliquera pas qu’ils ont mis les pieds dans ce monde bien avant le Club et que Mitchell n’a jamais eu à le recruter, car les deux ont toujours marché sur le même sentier, depuis l’appartement plein de violence de Las Vegas jusqu’à la tête du gang dominant Brisbane. Un même sentier pour les deux frères du moins jusqu’à ce qu’Alec se retrouve là, à parler de son besoin de tout quitter à celui qui avait osé un jour les défier.  « T’as mal supposé. » Un sourire moqueur, des mots qui n’apportent aucune réponse et aucun détail, parce que ses souvenirs là il les a peu partagés. A Raelyn parce que la blonde était de celles en qui il vouait une confiance inébranlable. A Andréa lorsqu’il s’était perdu dans ses bras un peu trop longtemps et un peu trop souvent. Mais à personne d’autre.


“Sérieusement, Alec. Sois franc. Tu crois réellement que ton frère te laisserait faire une telle chose ? Et que tous vos hommes te laisseraient revenir à la vie civile comme si de rien n’était ?”

Son frère était à l’image d’une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Ses hommes, une famille qu’il avait créée et à qui il était loyal. Il laisse le silence reprendre ses droits, pose sa bière au sol, s’allume une nouvelle cigarette, ça calmera peut-être le palpitant qui s’agite un peu trop.  Il ne le regarde pas alors. « Est-ce que j’ai parlé d’un retour à la vie civile ? » Il nie que l’idée a été envisagée, pas assez franc malgré ce que lui a demandé Bates. Il soupire. « Mais pour ta réponse, non, évidemment que non. Mais tu le sais ça non ? Ton père, à toi, il t’aurait laissé partir ? » Il le regarde en levant un sourcil, lançant une supposition comme une question dans la même phrase. Ichabod avait-il eu un jour les mêmes doutes que lui ? Alec se l’était toujours demandé. Il lui demandait d’être franc, mais le serait-il lui-même ? Alec ne pouvait s’empêcher d’en douter, tirant sur sa clope. Pourtant c’est ce qu’il aurait aimé au fond. Deux adolescents, seuls sur un banc. Si seulement c’était le cas.


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Message(#)different but the same (ichalec #1) EmptyJeu 15 Oct 2020 - 18:16

Malgré toute la sympathie que je peux vouer au Strange, je n’apprécie pourtant que peu le ton condescendant qu’il retrouve rapidement. « T’as mal supposé. » Ces mots n’ont l’air de rien mais si les Manthas étaient encore, cela aurait valu à l’homme en question une remontrance publique en signe d’exemple. Il devrait en être de même pour Alec puisque les habitudes ont la peau dure et je me suis sans doute bien trop rapidement habitué au respect qui devait m’être dû, en tant que numéro un du gang. Lui n’en a toujours été que le second, petit oiseau cherchant à s’évader de sa cage dorée - ce que je ne peux que comprendre. Mon regard traduit toutes mes pensées, le menaçant silencieusement de s’en tenir à carreaux. Nos deux mondes ne font qu’un, certes, et ce serait mentir que de dire que je ne lui voue pas une certaine amitié ; mais ce serait aussi mentir que de dire que tout lui est permis. Les barrières ne s’abaissent pas en une nuit et pas en quelques années non plus. Je doute même qu’une vie entière soit suffisante pour de telles choses.

« Est-ce que j’ai parlé d’un retour à la vie civile ? »Est ce que tu me prends pour un imbécile ?

Il y a une infinité de choses qu’il nous est interdit de se dire entre nous et pourtant personne n’a besoin d’utiliser de mots pour que l’autre sache. Le rêve du retour à la vie civile en est un parmi tant d’autres, que ce soit de son côté ou du mien. Je l’ai toujours caché lorsque j’étais au pouvoir mais aujourd’hui qu’il n’y a plus de fief à défendre, cela ne sert plus à rien d’utiliser mon énergie inutilement. De son côté, il a encore quelques vestiges dorés et surtout l’épée de Damoclès qui lui sert de frère dans les parages. Une part de moi aurait aimé pouvoir observer sa franchise et son honnêteté une fois, une seule fois. C’est cette même part de moi à laquelle on reprochera toujours son utopisme inadéquat, sûrement. « Mais pour ta réponse, non, évidemment que non. Mais tu le sais ça non ? Ton père, à toi, il t’aurait laissé partir ? » J’esquisse un rire faux, un simple souffle, pas le moins du monde déstabilisé par ses yeux remontant dans les miens. On ressemble à des adolescents se confessant sur leurs problèmes existentiels et bientôt on viendra nous sermonner de ne pas en avoir le droit dans la mesure où une partie du monde meurt de faim. Le problème est toujours le même et nous, peu importe à quel point on tente de paraître fort et invincible, on reste sous le joug d’une seule personne tels ses marionnettes préférées, parfaitement dociles. “Il aurait préféré mourir plutôt que de me voir déserter.” La cigarette qu’il a de clouée au bec me donne envie d’en prendre une à mon tour, ce que je fais finalement en sortant le paquet de la poche arrière de mon pantalon, un sourire sur les lèvres. En effet, mon père aurait préféré mourir plutôt que de savoir que son fils a trahi les Manthas. Ironiquement, justement, il est bien mort et ce n’est qu’après que j’ai fait ce que je désirais (histoire romantisée, certes, mais la finalité reste la même). Je ne suis pas en train de suggérer à Alec de tuer son frère mais entre nous, avouons quand même que cela règlerait bon nombre de ses problèmes. L’idée me laisse un sourire sur les lèvres alors que mes yeux ne lâchent pas les siens non plus, en retour. Ce ne serait qu’une histoire de plus de rivalité entre frères, comme pourront en témoigner Abel et Caïn ou Romulus et Remus. “Fais ce que tu veux de cette information. On sait tous les deux que tant que ton frère restera dans les parages, tu ne quitteras jamais le Club.Vrai ou faux ? Vrai, bien sûr. “Et on sait aussi que si tu m’en parles à moi, c’est parce que je n’en ai plus rien à faire que ton gang vive ou pas.” Fut un temps j’aurais tout fait pour les annihiler et aujourd’hui je serais presque prêt à recommander leur petit restaurant aux clients du garage, c’est pour dire. Alec sait qu’en venant me voir ses confessions ne franchiront jamais de nouveau le seuil de mes lèvres mais ce n’est pas pour autant que je compte le materner. Il a besoin d’entendre la vérité, aussi imparfait soit-elle. “Si c’est fonder une famille et vivre une vie à peu près normale que tu cherches, alors il ne te reste pas beaucoup de marge pour redresser le cap.” Pour ne pas avoir réussi à le faire trop tôt, je sais pour ma part très bien ce dont je parle.
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Message(#)different but the same (ichalec #1) EmptyMar 20 Oct 2020 - 22:42



@ICHABOD BATES & ALEC STRANGE
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“Est ce que tu me prends pour un imbécile ?” Alec le regarde en haussant les sourcils, un demi sourire étirant ses lèvres. « Non. » Il n’aurait jamais pris Ichabod pour un imbécile tant il en était loin. Il y avait simplement des mots qui ne pouvaient être prononcés à voix haute. Des mots qui auraient admis une trahison. Pourtant il est là pour parler, pour s’ouvrir non ? Il ne sait pas, pas vraiment.

« Il aurait préféré mourir plutôt que de me voir déserter. »  Ca lui arrache un léger rire à Alec, écho de celui de Bates un instant plutôt, un rire qui sonne faux, un peu trop jaune face à des situations qui finalement n’ont rien de drôle ou de facile. Est-ce que Mitchell aurait préféré lui aussi mourir que de le voir partir ? Ou pire, est ce que Mitchell aurait préféré le voir mort plutôt que traitre au Club, traitre à cette vie ? Cette question malgré toute la loyauté qui unissait les deux frères ne pouvait s’empêcher de se glisser dans son esprit, de créer des doutes. Car le Mitchell d’aujourd’hui était loin de l’Alexander d’il y a vingt ans. Parfois quand Alec posait son regard sur lui il n’était plus sûr de reconnaître la personne qu’il voyait, l’homme qu’il était, comme une copie déformée de son frère. Il regarde Ichabod sortir une cigarette,  l’allumer.

« Fais ce que tu veux de cette information. On sait tous les deux que tant que ton frère restera dans les parages, tu ne quitteras jamais le Club. »  Il avait raison, parce qu’Alec était loyal. Trop loyal, loyal aveuglement, loyal à en crever, loyal à offrir sa vie sur un plateau d’argent, loyal à ne pas regarder le prix payé. « Et on sait aussi que si tu m’en parles à moi, c’est parce que je n’en ai plus rien à faire que ton gang vive ou pas. »Ce lui arrache un sourire de nouveau, neutre cette fois, mais son regard est plein de solitude.  Ce n’est pas vraiment pour ça en réalité qu’il lui en parle à lui. Peut-être parce qu’il n’a personne d’autre à qui en parler. Mais peut-être aussi parce qu’il apprécie l’homme à côté de lui, son regard froid, ses mots honnêtes. Il le respecte et ne peut s’empêcher de se dire que dans une autre vie ils auraient sûrement pu l’être amis. Il lui fait assez confiance aussi pour savoir que cette conversation sera tenue secrète. Pourtant certains diraient qu’il ne devrait pas. Qu’après tout Bates restait un ennemi même sans sa couronne. Certains auraient pensé l’américain trop naïf. Mais lui malgré toutes les raisons qui auraient pu faire qu’il ne se confie pas à l’homme à côté de lui, préférait les ignorer et croire en son instinct peu importe les conséquences. « Si c’est fonder une famille et vivre une vie à peu près normale que tu cherches, alors il ne te reste pas beaucoup de marge pour redresser le cap. » Était-ce qu’il voulait ? Les mots prononcés par Ichabod le font détourner le regard, il se perd au loin, de l’autre côté de la rue sans vraiment se poser sur quoique ce soit, les cendres tombant de sa cigarette sans qu’il ne le réalise. Une famille, n’en avait-il pas déjà une grâce au Club ? Sa famille n’était-elle pas Mitchell comme Raelyn ?  Pourtant son cœur se serre alors que le manque se fait plus présent, plus évident. Car maintenant qu’Ichabod a prononcé les mots qu’il n’a pas osé dire à voix haute il peut les toucher du doigt, en voir la texture, imaginer des rires d’enfants dans sa maison, imaginer une femme dans ses bras à qui il pourrait tout dire, tout avouer. Le mirage est beau. Mais ça n’est rien d’autre que ça un mirage. « Redresser le cap. Tu dis ça comme si c’était une possibilité. » Que connaît-il finalement de l’homme à côté de lui, a-t-il eu les mêmes envies que lui ? «  Après tout, regarde, tu es sorti de cette vie et pourtant je ne vois ni femme ni enfants à tes côtés. Il n’y avait plus personne pour t’en empêcher pourtant. » Peut être que Bates n’en avait simplement pas l’envie.  Il n’a aucune idée que le brun à côté de lui a bel et bien une famille, que les mots pourraient causer plus de mal que cela n’y parait. Alec soupire. «  Redresser le cap à quel prix ? Pour rajouter des pièces sur l’échiquier ? »  L’échiquier dans lequel des gens qu’il s’autoriserait à aimer ne seraient que des pions à utiliser au prochain conflit, une manière de l’atteindre lui comme une manière d’atteindre son frère.

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Message(#)different but the same (ichalec #1) EmptyMer 21 Oct 2020 - 23:01

A l’instant même où je commence à prononcer le mot de famille, je le regrette déjà. Cela ne fait que me faire penser à la mienne, celle qui vit à quelques pattés de maisons que moi, celle qui vit dans le même quartier de la même ville et du même pays sans que pour autant je m’autorise le simple droit de leur rendre visite. Ils ignorent même de mon statut ; mort ou vivant personne ne leur a jamais donné le moindre indice à ce sujet et je serais bien le dernier à le faire. « Redresser le cap. Tu dis ça comme si c’était une possibilité. » Mes yeux roulent, ceux d’un père agacé face à l’attitude de son enfant. “Cesse de te morfondre.” Mal placé pour dire qu’on peut toujours faire quelque chose pour changer notre situation, c’est pourtant la théorie que je continue de défendre dur comme fer. J’ai certes attendu que tout implose pour ma part, mais j’imagine que d’autres solutions moins brutales pourraient être envisagées. Je vois mal son frère vouloir le traquer et le tuer si jamais il venait à quitter le Club ; il pourrait se choisir un pays sur la carte et s’y installer, piquant au minimum dans leurs finances pour ne pas s’attirer plus de foudre que nécessaire.

« Après tout, regarde, tu es sorti de cette vie et pourtant je ne vois ni femme ni enfants à tes côtés. Il n’y avait plus personne pour t’en empêcher pourtant. » Cette fois-ci pourtant mon flegme est mis à rude épreuve dès lors que mes yeux font volte face dans les siens, perdus au loin. Je n’ai pas bougé et pourtant ils se font le reflet de mon âme et de toutes mes émotions, envoyant des éclairs tout en sachant pertinemment qu’ils ne doivent pas se faire remarquer. Une part de moi rêve bien sûr de lui conter l’histoire de ma fille née il y a dix sept ans et celle de ma compagne (ex compagne maintenant, j’imagine) depuis vingt ans mais je ne me leurre pas sur la barrière invisible qui existe entre nous. Il est peut être doté de toutes les meilleurs intentions du monde, n’en reste pas moins que je souhaite mettre entre ses mains une telle information. Ce n’est pas de ma vie dont on parle mais bien de la leur et à ce sujet je reste intransigeant. “Je n’ai jamais dit que c’est ce dont je rêvais. Avoir un travail normal me suffit amplement.” Et même si je dois souvent me faire fureur pour ne pas rappeler à Ezra qu’il est un patron de garage quand j’aspirais à être le roi du monde, dans l’ensemble, je ne regrette nullement les choix qui m’ont mené jusque là. La vie y est bien différente et c’est précisément ce que je recherchais.

Mon propre soupire à la suite de sa question fait écho au sien, juste avant. “« Redresser le cap à quel prix ? Pour rajouter des pièces sur l’échiquier ? »” Je reste toujours déstabilisé de la question sur ma famille, une partie de moi ne pouvant s’empêcher de se demander s’il n’est finalement pas au courant de quelque chose à propos de mes proches. Pourtant cela semblerait impossible, surtout pas venant d’Alec, et je tente au mieux de me raisonner pour ne rien laisser paraître. “Tu es venu ici pour me demander de l’aide, je me trompe ? Et tu ne fais que refuser chacune des propositions que je te fais, Alec.” La question était rhétorique, bien sûr. On sait tous les deux qu’il ne rend pas visite à son ami en souvenir du bon vieux temps ; c’est une chose qui n’existe pas dans notre milieu. Nos amis sont soit morts, soit des ennemis. La règle s’applique toujours et à cette dernière il n’y a jamais d’exception. Je serai un jour soit mort soit son ennemi et je sais que dans cette histoire, le temps ne peut être que contre moi. “A ta place, je me demanderais simplement si tu te vois continuer comme ça pendant cinq ans ? Dix ans ? Vingt ? Toute ta vie ?” Habile de ses mains, doté d’une belle gueule et empli d’un bon fond, il pourrait recommencer une parfaite petite vie n’importe où sur Terre. Si jamais il osait faire un pas en avant, en tout cas.
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Message(#)different but the same (ichalec #1) EmptySam 31 Oct 2020 - 18:39



@ICHABOD BATES & ALEC STRANGE
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“Cesse de te morfondre.” La remarque lui arrache un rire, un peu plus chaud, alors qu’il boit une gorgée de bière. Ichabod avait au moins le mérite de le ramener un peu sur terre. Pourtant, l’ordre comme le conseil, n’aidait en réalité en rien son humeur maussade malgré le sourire que cela lui avait arraché. L’air froid d’Ichabod ne lui avait jamais fait bien peur en réalité, peut-être parce qu’Alec était de ceux qui avaient assez de chaleur pour deux et qui peut être arrivait à discerner le bon fond de l’homme qui était à côté de lui. S’il avait tourné la tête, peut-être qu’il aurait vu le regard d’Ichabod, celui qui trahissait son émotion. Il était à des années lumières d’imaginer que l’homme avait une famille, à des années lumières de réaliser que mieux que quiconque en réalité il comprenait le dilemmne de l’américain peut être mieux que quiconque.

“Je n’ai jamais dit que c’est ce dont je rêvais. Avoir un travail normal me suffit amplement.” Alec le regarde alors et s’il remarque le trouble dans ses yeux, il n’en comprend pas la raison, ne s’y attarde pas. Peut-être qu’il ne mentait pas. Peut-être que ce travail dans ce garage lui suffisait amplement. Après tout, Alec aurait été satisfait d’un petit restaurant sans prétention, qui aurait été le sien, entièrement et qui n’aurait pas abrité un réseau criminel. La pensée lui arrache un sourire. C’était faux au fond, non, Alec voulait plus, il voulait les rires de ses enfants dans une maison, il voulait pouvoir cuisiner pour une famille qu’il aimerait, il voulait au fond rattraper ce qu’on lui avait volé, ce qu’il n’avait jamais eu et ce qu’il rêvait d’avoir : une famille heureuse.

Il lui demande d’un ton un peu surpris. “Tu n’as jamais rêvé de plus ? Jamais eu envie de te rapprocher de quelqu’un maintenant que les Manthas sont loin ?” Par loin il voulait dire morts, mais inutile d’enfoncer le couteau dans la plaie inutilement.  Il n’y croyait pas vraiment, persuadé peut être naivement, que personne n’avait envie d’être seul, et qu’Ichabod, lui, semblait seul. Ils n’avaient jamais abordé ces sujets de conversation et il s’attendait presque à ce que l’homme ferme les portes à cette conversation.

““Tu es venu ici pour me demander de l’aide, je me trompe ? Et tu ne fais que refuser chacune des propositions que je te fais, Alec.” Peut-être parce qu’il ne s’attendait pas à trouver une solution. Parce qu’il n’y en avait pas. L’américain se contente de sourire, buvant une gorgée de bière. “ Qu’est ce qui te dit que je suis pas venu prendre des nouvelles d’un de mes vieux amis ?” Il lui demande avec un demi sourire, tentative d’humour pour détendre l’atmosphère, bien qu’ils soient tous les deux conscients que ce soit aussi vrai que faux. Bien sûr qu’une part de lui était toujours intéressée par la vie d’Ichabod, ce n’était pas pour rien qu’il était venu le voir toutes ces années, gardant contact, se dévoilant même à ce roi déchu.  Il n’était pas non plus persuadé qu’il était là pour lui demander de l’aide en vérité, parce qu’il n’avait aucune intentino de quitter le Club ou son frère. Il avait simplement l’impression d’être au pied du mur et d’étouffer et Bates lui offrait une fenêtre vers l’extérieur, la possibilité d’extérioriser à quelqu’un ce sentiment d’asphyxie.

“A ta place, je me demanderais simplement si tu te vois continuer comme ça pendant cinq ans ? Dix ans ? Vingt ? Toute ta vie ?” Il y réfléchit longuement, son regard se perdant dans le vide. Le silence se fait, le bruit du moteur des voitures qui passent sont la seule chose qui interrompent ces pensées. Se voyait-il continuer ainsi ? Oui. Se voyait-il être heureux dans cette vie ? Non. Mais Alec était encore dans un déni certain, pas réellement prêt à admettre que cette vie ne lui convenait plus depuis longtemps. Alors il haussse les épaules, ses doigts pianotant sur la bouteille qu’il a dans les mains. “Je pense que j’ai juste besoin d’une pause, d’oublier un peu tout ça, un temps.” Et d’y revenir, parce que c’était ce qu’il était. Parce que ce monde avait beau ne pas correspondre à ses rêves, c’était un monde qu’il avait choisi, une loyauté bien trop ancré dans sa moelle pour qu’il puisse faire le choix de l’oublier aussi facilement. Ce n’était pas lui. Ça ne le serait jamais.

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Message(#)different but the same (ichalec #1) EmptyMar 3 Nov 2020 - 1:53

Les questions d’Alec ressemblent parfois à celles que pourraient avoir un enfant et pourtant je sais bien à quel point il n’a plus rien d’un enfant, lui qui a beaucoup vécu et vu tout autant. N’en reste pas moins qu’il sait m’arracher des sourires sans le vouloir, alors que le sujet ne devrait pas s’y prêter. Les souvenirs me ramènent à ma famille, lui me rappelle la drogue et le garage derrière nous est tout ce que je possède aujourd’hui ; quand bien même il n’a rien de mien. J’imagine que si je me martèle assez que cette vie est celle que j’ai toujours rêvé de mener alors je finirai par le croire pleinement et que je pourrai répandre la fausse vérité au reste du monde. “Tu n’as jamais rêvé de plus ? Jamais eu envie de te rapprocher de quelqu’un maintenant que les Manthas sont loin ?” Et pour peu ne serait-il pas en train de me suggérer de trouver une femme pour aller mieux ? L’idée est aussi stupide qu’elle est réaliste et malgré tout ce qui a pu et continue encore de nous éloigner depuis toujours, je dénote toujours son aptitude à vouloir le bien d’autrui. Même quand le contexte est difficile, il ne se contente pas du minimum. “Ma vie privée se porte bien, je t’assure, mais merci de t’en soucier.” Et bien que mon ton soit rempli d’ironie, c’est un sourire sincère que je lui serre, buvant une gorgée de plus pour ne pas avoir à répondre à de plus amples questions à ce sujet. J’ai tout ce dont j’ai rêvé, finalement, même si je dois me contenter de voir ma fille et celle que j’aime évoluer sans moi.

Comme un miroir en retard, il boit à son tour pour gagner du temps après avoir posé une nouvelle question. “Qu’est ce qui te dit que je suis pas venu prendre des nouvelles d’un de mes vieux amis ?” Ma bière est terminée et je m’en veux d’avoir tout bu, trop rapidement. Je cache moins mes sourires, maintenant. Il n’y a rien à cacher à ce niveau là, pas alors que nous connaissons tous deux la difficile réalité des choses : nous nous faisons vieux mais n’avons pourtant rien d’amis. J’aurais aimé pouvoir poser sur lui cette étiquette, bien sûr, mais tout est bien trop difficile pour qu’on puisse ne serait-ce avoir le droit de se parler sans risquer notre vie. Si son frère le savait en ma compagnie, il serait traité tel un paria. Si on me savait en sa compagnie, par contre, tous en viendraient à la conclusion qu’ils ne peuvent plus rien me voler : ils auraient raison. “Qui en a encore quelque chose à faire de ses vieux amis ?” Qui en a encore quoi que ce soit à faire des Manthas de nos jours ? Honnêtement ? Ils sont tombés dans l’oubli et moi avec - c’est en tout cas ce que je crois.

Le ton est plus difficile alors qu’on en revient à Alec et qu’il n’y a plus rien de quoi sourire, ou presque. On fait de notre mieux pour ne pas tomber dans le pathos, j’imagine. C’est tout ce qu’on peut faire désormais. “Je pense que j’ai juste besoin d’une pause, d’oublier un peu tout ça, un temps.” Je repose ma bouteille en verre sur le sol, mauvais citoyen par excellence qui compte l’abandonner sur le banc de l’arrêt de bus. Le mouvement me permet en tout cas de me rapprocher d’Alec et poser mes yeux dans les siens, atypiques. “Tu peux trouver de bonnes excuses pour prendre une pause. Ca n’a jamais tué personne.” D’autant que Mitchell restera toujours présent pour gérer ; il peut bien se passer de son cadet pour un temps. Chacun y trouvera son compte, même si je persiste malgré moi de penser que ce n’est que reculer pour mieux sauter. Je souffle. Il connaît bien mon avis sur la question. “C’est une bonne idée.” Il ne peut pas fuir, il ne peut pas changer de vie. Je le rêve mais lui est bien plus terre à terre. Prendre une pause est donc tout ce qu’il peut s’offrir, en effet.
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