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 chaotic good (winny #5)

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Message(#)chaotic good (winny #5) EmptyVen 5 Mar 2021 - 19:34

Ils virevoltent à fier allure mes doigts au-dessus du clavier. Le rythme est lancé à la cavalcade de l’inspiration de dernière minute. C’était l’étincelle, le petit truc en plus qui manquait. C’est lorsque ma vie semble s’écrouler par tous les côtés, que les fondations ne tiennent plus en place, que viens le dernier sursaut, les derniers mots qui manquaient pour lui donner une fin. Elle prend son envol la Jules espiègle et rebelle, en quelques lignes, je jure qu’elle ira bien, elle, et que de nouvel horizon l’attende. Elle prend toutes les libertés que je n’ose plus m’accorder. Elle est cap de tout, elle. Peut-être qu’une fois encore, j’ai mis un peu de moi dans ces dernières lignes. Peut-être qu’une fois encore, l’exercice fut nécessaires. En quelques mots, j’adresse un dernier salut à l’amie qui aura permis à cette histoire de vivre. Et viens le dernier paragraphe, puis la dernière phrase et pour finir le point final. C’est fait. Il est là, enregistrer dans le disque dur, sur une douzaine de clés USB et a jamais gravé sur mes carnets. Il est prêt à pointer le bout de son nez, mon manuscrit. Ne manque plus que la dernière étape, la plus ultime de toute, celle qui lancera pour de bons le véritable processus.

La méthode a changé quand j’ai pris le temps de lui envoyer un message, quand je lui ai demandé ses disponibilités. Elle est bien occupée Ginny et je ne voulais perturber la sieste du dernier né. Comme deux adultes responsables, on s’est accordé sur un début d’après-midi. J’allais pouvoir rencontrer son fils et lui présenter l’œuvre de Jules en son intégralité. C’était la raison première, l’excuse pré mâché pour la retrouver. C’était ce que j’avais trouvé pour déguiser le reste, pour ne pas immédiatement laisser courir sur la table mon cœur ensanglanté d’avoir trop voulu parier. Qu’importent les années passées, les vies diamétralement opposées, elle a toujours su guider Ginny, elle a toujours su verbaliser ce que je n’osais jamais regarder en face. Elle va comprendre en deux regards, mais j’ai un manuscrit, des idées par milliers et un cadeau pour son fils qui seront la meilleure des distractions pour débuter.

Deux coups portés sur la porte et une inspiration avant de la retrouver. Elle rayonne dès l’instant où la porte s’ouvre. Il est bien différent ce sourire là, je ne l’avais pas vu souvent. Il fait chaud au cœur, il rassure. « Je suis déçu pas de bébé qui pleure, pas de cernes de dix kilomètres. » que je plaisante alors que déjà, s’engage une étreinte soudée. « Tu rayonnes. » Mes lèvres s’attardent une seconde sur sa joue avant de croiser son regard dans une légère complicité. Oui, elle rayonne.

« J’ai terminé. » que je souffle fièrement alors que tout mon bordel se dépose dans son entrée, alors que je cherche son petit bébé des yeux, alors que je donne le change à chaque seconde écoulées.

@ginny mcgrath-williams :l: :l: :l:
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Message(#)chaotic good (winny #5) EmptyMer 17 Mar 2021 - 23:30

Il a écrit. Il aurait pu ne faire qu’une page, qu’un seul paragraphe que je n’aurais rien dit, rien jugé, juste encouragé de toute la force dont j’ai pu faire preuve, dont je ferai preuve encore et toujours pour un Wyatt qui reprend ses marques autant qu’il le peut.

Et donc il a écrit. Il m’a dit qu’il allait le faire, il a tenu parole, il est porteur de sa promesse. C’est lui qui passe aujourd’hui et promis, dans les faits, ma fierté venait avec du thé, du café et des trucs chipés à la boulangerie du coin avec toutes les bonnes intentions du monde. Officiellement, quand il toque à la porte Sloan fait sa sieste du jour dans le plus doux des cocons de coton, et j’ai terminé de donner des airs organisés aux piles de livres éparpillés partout dans la maison. Officieusement, je me suis endormie y’a bien trop longtemps avec mon fils dans les bras, avachis sur le plancher de l'atelier aménagé ici en attendant que celui à la galerie de Spring Hill soit prêt. Il y a de la peinture partout, de l’argile aussi, mon argentique jamais bien loin et des carnets, oh des carnets. Tous remplis, tous pleins à craquer. Il écrit et je peins : on l'avait jamais fait simultanément, non? On a toujours été décalés. Plus maintenant.

« Je suis déçu pas de bébé qui pleure, pas de cernes de dix kilomètres. » ahah, très drôle. Ma langue que je lui tire comme la pire gamine de nous deux, quand j’ai tout de même été assez agile pour aller border Sloan dans son véritable lit avant de juger que Wyatt avait assez attendu sur le palier. « Tu rayonnes. » sa barbe pique ma joue, ses mots chatouillent mes oreilles. C’est cliché si je dis que lui aussi? « J’ai terminé. » ma silhouette se dégage pour le laisser entrer, lui qui parle d’une fin alors que sa visite ne fait que commencer. Un coup d’oeil dans la glace suspendue sur le mur du hall me confirme que mes couettes partent dans tous les sens, et lorsque je tente de replacer une mèche ou deux derrière mes oreilles, c’est tout sourire que je hisse mes prunelles directement aux siennes.

« Moi aussi, tu veux voir? » c’est bien ce que je ferai, plus tard, constater le résultat qui lui appartient. La finalité? J’ai le trac, presque peur de ne pas être à la hauteur de ses mots, que mes yeux ne doivent pas être les premiers à la lire. C’est idiot, c’est stupide, c’est enfantin, mais si je repousse de quelques secondes, peut-être que ce sera plus facile de me lire à travers lui. Non? Ça vaut la peine de tenter au moins. Un Viens muet doublé d’un rire l’encouragent à me suivre, alors que de la cuisine je l’entraîne vers la grande salle qui maintenant est remplie de mon art, sous toutes ses formes. Toiles, sculptures, montages, grafs, tout s’étale sur les murs et au sol. Les restes de ma sieste d’après-midi me vendent aussi à voir les couvertures et oreillers empilés dans un coin. « Fais pas attention au bordel. » que je pouffe, plus fière qu’autre chose, sachant qu'il s'en fout au moins autant que moi. La dernière fois où il est venu, c’étaient les autres qui créaient chez moi. Maintenant, c'est nous.
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Message(#)chaotic good (winny #5) EmptyJeu 25 Mar 2021 - 7:21

Elle est immense la fierté, d’enfin pouvoir lui annoncer. C’est elle qui devait l’entendre en premier, cette libération, teintée de renouveau. Dans son sourire, se cache tout ce que je n’avouerai jamais chercher. Un apaisement différent, celui qui autorise à ralentir, à inspirer pour mieux se retrouver. Amuser, je l’observe tenter de déguiser ses cheveux décoiffés en un style parfaitement maîtrisé. Le calme de la maison m’indique une sieste probablement inachevée. Qu’importe lorsque son regard croise le mien dans un défi amusé. « Moi aussi, tu veux voir? » Alors si j’ai écrit, elle a peint. Il est intéressant le timing quand auparavant, je la poussais à créer sans jamais suivre mes propres conseils. Quand il y a des années, elle pouvait passer des soirées entières à chercher synonymes et antithèses pour inspirer la prose, pour challenger l’écrivain. Elles semblent loin nos semaines de galère. On ce l’était jurer que jamais on n’abandonnerait, qu’importe les épreuves, qu’importent les chutes. Ce fut long, mais il semblerait qu’enfin, un équilibre puisse transparaître.

« Fais pas attention au bordel. » Déjà je ne l’écoute plus, tant mes yeux peine à se concentrer sur un recoin à la fois. La salle semble minuscule et immense à la fois. Les œuvres baignées dans la lumière du jour, amènent dans une autre dimension. Les couleurs semblent vivantes, tant elles dansent ensemble. C’est un tableau à ma droite pour une sculpture à ma gauche. C’est Ginny partout. Dans ce graff, en fond, je ne reconnais rien de la timide jeune femme qui colorait les briques des allées de Londres. Dans la toile qui suit, c’est toute sa personnalité qui transparaît, le bon comme le mauvais. À chaque nouvel élément, c’est la redécouvrir encore. En silence, j’évolue dans la pièce, cherchant à scruter le moindre détail, à comprendre la démarche, l’envie qui se cache derrière. Tout s’accorde, tout semble faire sens. « Il était temps. » Temps qu’elle s’exprime à son aise, qu’elle en soit fière. Et puis à tourner sur moi-même, à croiser son regard de temps en temps, je crois déceler des œuvres qui ne sont pas d’elle. Qu’importe quant à chaque fois, à chaque tour, c’est vers cette même toile que je reviens. À premier vu, tout semble sombre, sans véritable histoire, sans direction donné. Sans s’y attarder, on pourrait classer l’œuvre de brouillon, presque sommaire. Et puis on perçoit, l’éclat de lumière juste là, le changement de matière sur la droite, le coup de pinceau prononcer un peu plus loin. C’est le chaos et l’ordre. L’ombre et la lumière. Ce sont des émotions à vif, des années de douleur qui s’expire, qui se couche et danse sur la toile tendue. Cela résonne de manière bien trop familière. Et déjà des personnages danse dans un coin de ma tête. L’inspiration se réveille, fourmille dans mes veines. « Celle-là, j’aime. » Je pourrais en écrire une histoire, en extraire un thème, une idée passagère. Elle m’en donnerait l’autorisation, que je viendrais gratter le papier juste là, sur le sol, à piocher les idées, à tout laisser émaner.

Puis elle fait sens enfin, l’idée qui se tramait dans un côté. « Tu peins la couverture ? » La question n’en est pas réellement une tant, il semble évident qu’elle puisse amener sa patte à l’ouvrage, qu’elle y laisse sa trace.
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Message(#)chaotic good (winny #5) EmptyMar 30 Mar 2021 - 2:03

« Il était temps. »
« Blablabla, fais pas ton fier. »

C’est dit dans un rire et un autre, c’est dénué de toutes accusations autant de sa part que de la mienne. Wyatt sait bien tout le chemin parcouru avant que j’en sois ici, autant que je suis au courant de chaque pavé ayant fini par apparaître sur ses chemins tantôt sinueux tantôt impraticables. Ses pas se perdent dans la pièce et les miens restent sagement au même endroit ou presque, pas le moins du monde gênée par le bordel qu’il ignore et que je ne vois même plus. Ça sent bon, ici. Ça sent la peinture et ça sent le soleil. Ça sent le matin même si l’après-midi est déjà entamé. Ça sent les secrets, et ça sent l’inspiration retrouvée. « Celle-là, j’aime. » sans même me détourner pour attraper des prunelles celle-là, je sais de laquelle il parle. « Personne la remarque, d’habitude. » parce qu’elle est isolée ou parce qu’elle n’est pas similaire à ce que je fais d’ordinaire, je ne sais pas, je ne me suis jamais demandé pourquoi au final. C’est les mains dans les poches et un sourire qui vient chatouiller mes oreilles que je réduis les quelques mètres qui nous séparent à travers les différents obstacles pour finir par me poster près de Wyatt. Il en a subi par ma faute, des expositions à Londres. Il trouvait toujours quelque chose à râler, toujours quelque chose à détester. C’était jamais évident d’arriver à avoir un commentaire autre qu’un genre de grognement de sa part. Et si aujourd’hui il me semble être bien plus loquace, je m’étonne à l’être moi aussi. C’est qu’on a un combat en commun, désormais

« Tu peins la couverture ? » j’espérais qu’il demande. Je voulais l’offrir. J’étais à deux doigts de simplement proposer, à la blague, entre deux sourires. « Ça sera pas facile. » et c’est un peu ce qui se passe, lorsque je détourne la tête, attrape son profil des iris, rigole de voir à quel point il est devenu un adulte avec les années même s’il n’agit pas comme tel pour des tonnes et des tonnes de comportements et de mimiques encore. « Je suis certaine que t’es un client horrible. » son caractère le vend, son esprit critique aussi. Pourtant, c’est lancé avec des fossettes qui creusent encore plus mes joues, et une pleine certitude que peu importe les commentaires qu’il pourrait passer on sera toujours sur la même longueur d’ondes. « Et je veux lui faire honneur. » c’est qu’on a tant à lui rendre, à elle.
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Message(#)chaotic good (winny #5) EmptyMer 7 Avr 2021 - 15:29

Elle seule avait su me traîner au milieu d’exposition d’art en tout genre de longs mois durant. Je pouvais l’observer s’extasier sur différentes nuances de bleu avant d’en arriver à ma propre interprétation, trop souvent dénué de sens, bien souvent à la charge de mauvais argument. Trop souvent, l’attrait des couleurs se voulait de faire sens à mon esprit quand parfois l’artiste ne savait en expliquer les tenants et les aboutissants. Je cherchais des histoires là où souvent, il n’y en avait pas. Les émotions se dénuait d’intérêt si elle n’était pas ficelée à l’imagination d’un être entier avec ses bagages et ses rêves. Il faut croire que ma sensibilité se voulait différente au milieu de cette pièce chargée d’œuvre en tout genre. « Personne la remarque, d’habitude. » Alors que mon regard n’avait vu que celle-ci en entrant. C’était Londres, mais autrement. C’était le symbole du changement quand des années après nous voilà bien différent. L’art avait retrouvé une place entière dans sa vie, avait envie sa maison et son sourire. L’écriture revenait en plein droite dans la mienne, s’imposant comme l’ultime occupation. Il avait fallu gravir les challenges, se faire violence, renoncer pour mieux reprendre. Toujours est-il que nous étions présents, l’un à côté de l’autre, bien différent, grandi par les évènements.

Cela ne pouvait que faire sens de lui demander sa contribution. Jules, c’était nous au travers des mots et ressentiments, personne d’autre ne pourrait pleinement la comprendre, lui donner vie autrement. La partager aux yeux du monde, c’était vouloir lui donner vie pleinement. « Ça sera pas facile. » Probablement, quand on sait tout ce qu’elle représente. « Je suis certaine que t’es un client horrible. » Je lève les yeux au ciel, sourire espiègle au bout des lèvres. « Le pire. » Exigeant comme pas deux, capable de fonder la critique sur du vent. Elle le sait d’avance que je serais exigeant, qu’il y aura des grognements et autres onomatopées qui ne feront aucun sens. « Et je veux lui faire honneur. » C’est qu’on lui doit tellement. « Je te fais confiance. » Probablement parce que je n’ai aucune connaissance de la difficulté que cela représente. Surtout, parce que j’aimerais savoir comment elle se l’imagine, comment elle pourrait lui rendre justice à sa façon.

Après moult recherche, j’avais su trouver un site d’auto édition qui m’a permis de recevoir un prototype plutôt fidèle. Excepter la couverture qui est en réalité simplement noire. « C’est l’unique exemplaire. » Je ne l’ai pas lu, je n’en aurais pas le courage. Au fond de moi, je le sais, l’histoire est terminée, mais relire maintenant me pousserait probablement à tout abandonner. « Tu pourras probablement le revendre à prix d’or. » que je plaisante parce que clairement, l’émotion serait trop présente autrement.
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Message(#)chaotic good (winny #5) EmptyDim 25 Avr 2021 - 21:37

J’aurais pas voulu que qui que ce soit d’autre mette des mots sur ça, sur tout ça. Et je suis persuadée qu’il n’aurait jamais même pensé à quelqu’un qui n’était pas moi pour le mettre en image. C’est bizarre, de se parler sans vraiment le faire. De pas se regarder et de voir les choses comme elles sont, pour vrai, enfin. Wyatt rebondit sur mes blagues de gamine, m’arrache un rire, un sourire qui reste. Le sien aussi, il est à sa place à creuser une fossette sur ses traits qui n’ont certainement pas toujours été ainsi. « Le pire. »  « Tu te vends si mal, patron. » les choses se placent quand pour la grande majorité des années où j’ai pu le connaître, il donnait l’impression qu’on essayait trop fort de mettre des triangles dans des cercles, des carrées dans des trous noirs.

« Je te fais confiance. »
« Je sais. »

Ça a toujours été le cas, et je n’ai jamais pris la moindre seconde pour me demander pourquoi. C’était trop naturel, c’était trop simple, trop évident. C’était tout un jour au point où la veille n’était rien. Entre ses mains, elle est douce la résonnance de voir s’y tenir la totalité de la chose, cette chose qui est bien plus tangible sur papier que dans mes souvenirs. Des bribes de feuilles éparpillées dans sa chambre, des notes de marge, des bas de page barbouillés de la même encre qui tachait le revers de ses mains. Wyatt a raconté cette histoire-là une infinité de fois avant qu’elle ne prenne vie pour vrai, avant qu’elle semble être le script de bien des aspirations que j’ai cochées sur la liste de ‘ne pourra jamais faire, meilleure chance dans la prochaine vie’. Et pourtant on en est là. « C’est l’unique exemplaire. » je m’en doutais, rien qu’à voir comment il le tient serré, nerveusement entre ses doigts. Wyatt n’est jamais stressé, n’a jamais montré une seule et unique miette d’angoisse devant moi. Aujourd’hui, je pourrais parier que ses mains sont moites même si sa mâchoire est aussi relâchée qu’à l’habitude. « Tu pourras probablement le revendre à prix d’or. » « Faudrait vraiment arriver avec toute une offre pour que je cède si facilement » oh, j’ai pas suivi les règles, j’ai pas poursuivi le jeu, j’ai pas été cynique, j’en avais pas envie faut croire.

« Est-ce que j’ai carte blanche ? » y’a un sourire qui n’en finit plus de grandir jusqu’à ce qu’il chatouille mes oreilles, creuse des fossettes de gamine dans mes joues. « Je veux juste te l’entendre dire. » je sais déjà la réponse, elle était dans la question. Mais entre le fait qu’il me cède du terrain mais surtout que je sois en mesure de le prendre en toute confiance, en tout égoïsme, c’est ça qui fera véritablement du bien.
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Message(#)chaotic good (winny #5) EmptyLun 26 Avr 2021 - 22:04

C’est un trésor qui se tient entre mes mains, de ceux que l’on ne partage avec personne. L’histoire était née dans le seul but de nous sauver. On avait tant imaginé sur les toits d’une ville bien trop animée. À défaut de vomir nos sentiments et nos relations compliqués, on avait préféré réinventer autrement. Cela n’avait été qu’une question à la volée, une demande éphémère d’émancipation pour la jeune McGrath. En quelques minutes, par de simples paroles échangées, nous avions accouché d’un personnage hybride empruntant tous les chemins dont elle avait rêvé, se collant à toute la colère que je ne savais plus évacuée. Jules était devenu l’image un peu folle, diablement honnête et salutairement libre qui manquait à notre quotidien. Ce qui n’aurait dû être que l’escapade d’une soirée était devenue un jeu de rôle, l’emprunt un temps seulement d’une identité autre. Chaque coup de bombe sur un mur de briques lui valait une nouvelle aventure, un souffle nouveau vers une liberté tant rechercher. Si au départ Jules se voulait comme une version de Ginny affranchie de ses responsabilités, elle avait fini par devenir bien plus encore. Tout avait grandi hors de notre contrôle tant que les mots continuaient à abreuver les pages de mes carnets. Elle avait évolué avec nous, elle avait pris tout les chemins, emprunter toutes les possibilités que l’on ne s’autorisait plus. Elle était la version la plus brute de nos deux personnalités confrontées. Cela ne pouvait être qu’avec fierté que je venais à en tendre sa version la plus aboutie à celle qui lui avait donné vie en premier. Le chemin parcouru ces dernières années tenait entre ces pages, au milieu de cette prose salvatrice qui avait su libérer l’auteur que j’avais enfermé bien trop longtemps dans un placard. « Faudrait vraiment arriver avec toute une offre pour que je cède si facilement. » Un sourire se dessine sur mes lèvres dans toute la pudeur qui nous est propre. Elle gardera l’exemplaire comme le plus précieux des trésors, c’est tout ce qui importe.

« Est-ce que j’ai carte blanche ? » La question semble bien futile tant, la réponse tient dans ce sourire qui anime son doux visage. La fossette renferme les milliers de oui que je pourrais lui souffler sans surprise. « Je veux juste te l’entendre dire. » Forcément, pour la légitimité de l’instant. « Tu as carte blanche. » que je souffle lentement comme pour sceller la promesse qu’avait amenée cette aventure. On se doit d’être nous, pleinement, sans artifice, sans faux-semblant. J’avais utilisé mes mots, il était temps qu’elle joue de ses coups de pinceaux. « Une seule exigence. » Malgré tout, parce que je reste un chieur de première, c’est mon meilleur rôle. « Je t’avais dit que j’étais le pire. » Je laisse traîner l’attente, taquine sa curiosité qui se fait grandissante tant elle trépigne sur ses pieds. « Oublie pas les mèches corail. » Cela avait été le premier détail physique de la femme sans nom que l’on avait créé. Les mèches colorées et l’air mutin. Le reste réside dans toute sa liberté d’artiste.

Ce sont de légers pleurs de bébé qui nous ramène brutalement à la réalité. « Là, tu vois, il râle parce que tu me l’as toujours pas présenté. » que je plaisante en venant taquiner ses côtés de mes doigts joueurs. « Il trouve ça scandaleux l’héritier. » On en vient à un tout autre chapitre désormais.
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Message(#)chaotic good (winny #5) EmptyVen 7 Mai 2021 - 0:48

« Tu as carte blanche. »
« C’était trop facile. »

Elle chante, ma voix de gamine, les yeux qui brillent avec et le sourire jamais bien loin. Wyatt sait parfaitement que ce qui semble être le plus précieux des biens entre ses doigts trouvera entre les miens la même importance. Ce n’est pas qu’un livre et ce n’est pas qu’une histoire et ce n’est pas qu’un personnage et ce n’est pas qu’une trame. C’est un peu de tout ce qui a pu faire mal, raconté dans des mots qui font du bien. Dans ses mots. Mon rôle reste de l’illustrer comme elle le vaut bien.  

« Une seule exigence. » et je soupire, si fort qu’une mèche se soulève de mon visage dans l’entreprise. J’exagère, je roule des yeux, secoue la tête, recommence encore. Gamine qui tape du pied et qui a du mal, vraiment beaucoup de difficulté à garder mon sérieux. Mes dents mordent l’intérieur de ma joue, mais on est loin de la réaction d’avant où c’étaient mes nerfs qui la motivaient. Aujourd’hui c’est bien parce que je suis occupée à être heureuse que mes lèvres se pincent aussi fort. « Je t’avais dit que j’étais le pire. » « T’es vraiment pas drôle Wyatt. » ouais, ouais, et t’es vraiment pas croyable, Ginny. Quand ma tête se détourne vers lui, c’est sans la moindre surprise que je réalise qu’il a le même air, les mêmes fossettes et la même étincelle dans le regard que moi. « Oublie pas les mèches corail. » « Comme si je pouvais oser oublier ça. » elles seront là bien avant tout le reste, c’étaient elles, de toute façon, le premier signe de rébellion. Le premier de tout ce qui a suivi après, ce qui suivra encore. Je rêve qu’il écrive un second tome, dix ans après la fin du premier.

Sloan ne rêve plus, lui, il est bel et bien réveillé. « Là, tu vois, il râle parce que tu me l’as toujours pas présenté. » j’éclate de rire, un peu parce que mon fils n’a plus besoin de calme pour gratter une place près de Morphée, surtout parce que Wyatt me chatouille comme le gamin qu’il redevient quand tout va bien. « Il trouve ça scandaleux l’héritier. » « Je savais que tu venais pas ici pour moi. » il lâche mes côtes, ou alors c’est moi qui esquisse un pas sur le côté faussement outré hilare au passage, le temps de retourner voir ce qui peut bien se passer là où ma petite merveille ouvre de grands yeux sur moi, mais surtout sur l’inconnu au regard curieux qu’est mon écrivain d’ami. « Il s’appelle Sloan. » et il est dans mes bras, maintenant, calé contre maman mais l'attention rivée vers le nouvel objet de sa curiosité. Il a les cheveux en bataille et je les empire sans la moindre gêne du bout des doigts, maintenant qu’il bave un peu plus, gazouille en aparté. « Et ça, ça veut dire salut Wyatt. »
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Message(#)chaotic good (winny #5) EmptyDim 6 Juin 2021 - 22:43

On se permet toutes les fantaisies enveloppé d’une légèreté qui pendant si longtemps, nous avait fait défaut. Un sourire contre un autre, un peu de plaisanterie pour apaiser le moment qui sonne si solennelle au présent. Entre mes mains, l’étoffe d’un passé révolu, entériner entre les pages comme mémoire vive des instants que l’on avait haïs, mais appris à chérir. Enfin, l’on pouvait tirer un trait sur cette vie d’avant, sur les rencontres maladroites et les confessions d’une autre dimension. Ne restent que les mots qui apaisent, ceux qui font cruellement sens. Ne reste qu’à partager l’histoire d’une jeune femme singulière dans l’espoir d’inspirer ceux qui iront à sa rencontre.

« T’es vraiment pas drôle Wyatt. » Je suis le pire, être cruel qui insiste, qui demande encore, qui grappille tous les sourires et les soupirs. Elle pourrait céder en un instant, mais il est si facile de retomber dans les chamailleries qui avaient donné naissance à l’héroïne. C’est qu’un seul détail semble encore compter désormais. Minime, mais qui prends toute sa dimension, qui encre le tout dans un véritable secret partager. Quelques taches de couleurs, quelques mèches et rien de plus. « Comme si je pouvais oser oublier ça. » « Je préférais te rappeler. » Elle n’avait pas oublié, elle n’avait peut-être même que ce détail à l’esprit quand le reste ne sera qu’inspiration spontanée. Un dessin, une illustration et le projet pourra prendre son envol.

L’instant semblait bien trop solennel et Sloan nous ramène dans une réalité loin des souvenirs passés. Il chouine sans hurler, nous rappelle sa présence, m’amène à ses côtés. Petit être emmailloté dans une couverture qui me fixe de ses deux billes claires. « Je savais que tu venais pas ici pour moi. » Le rire est tout ce qu’il y a de plus spontané, alors que mon regard croise le sien. « Tu sais bien que je me suis lassé. » C’est qu’il nous fallait de la nouveauté, un peu de sang neuf. « Il s’appelle Sloan. » Et il trouve immédiatement sa place au creux des bras de sa mère. Ce serait bien naïf de ne pas prétendre que je me laisse attendrir. « Et ça, ça veut dire salut Wyatt. » Et c’est pire encore, lorsque mon doigt vient trouver sa petite main pleine de bave, lorsque son regard émerveillé s’accroche au mien. « Salut bonhomme. » S’il gazouille dans son unique langage de bébé, je pourrais presque l’imiter. « Tu dis jamais ça à personne. » que je supplie alors que la brune à déjà mille boutades sur le bord des lèvres.

Le temps d’une après-midi encore, on se perd dans une bulle hors du temps. Un peu de layette et quelques nouvelles échangés dans la simplicité d’une amitié et quelques tasses de café.
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