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Message(#)macroco + golden cage EmptyDim 13 Sep 2020 - 20:47

► GOLDEN CAGE
@Saül Williams & MARCUS LECKIE

So you no longer care if there's another day I guess I have been there, I guess I am there now You knew what you wanted and you fought so hard

Il avait déjà souhaité une bonne soirée à la plupart des employés des bureaux de Michael Hill. Marcus, lui, n’était pas pressé de rejoindre son appartement. Norah à l’hôpital, il s’occupait régulièrement de son neuveu et de sa nièce ; ses horaires s’étaient adaptés à la contrainte, son appartement également. Et s’il aimait Jules et Aidan comme la prunelle de ses yeux, jamais auparavant n’avait-il fait l’expérience de les héberger et de les entretenir durant plusieurs jours. C’était épuisant, de jongler entre eux, le travail et les visites à sa soeur. Lui-même n’avait guère pris le temps de digérer l’information de l’accident de sa cadette, il ne se le permettait pas, prétextait ne pas avoir le temps ; il glissait sa peur et ses appréhensions sous le tapis, espérant ne pas leur faire face plus tard.
Ce soir-là, pourtant, les enfants se trouvaient chez Caelan. Mac laissait la journée s’allonger d’heure en heure pour une raison bien particulière. Il attendait, patiemment, que les bureaux se vident, que les lumières s’éteignent ; car il savait qu’un bureau serait encore habité tard ce soir, qu’une lumière ne s’éteindrait pas avant la nuit. Il campait quasiment devant la porte désormais, armé du maigre espoir de voir Saül en franchir le seuil et dire qu’il rentrait dormir chez lui -qu’importe ce que cela signifiait dernièrement. Mais le temps passait, les derniers employés défilaient, et finalement il ne semblait au brun qu’il ne restait plus qu’eux.

Il soupira, la main sur la poignée. Son ami risquait de ne rien faciliter à la mission qu’il s’était donné lui-même, Marcus le connaissait assez bien pour l’appréhender. Dès qu’il eut ouvert le batant, sans prendre la peine de frapper, il remit immédiatement sur son visage son masque facécieux. Et lorsque ses yeux tombèrent sur Saül, bel et bien présent, sûrement prêt à se faire livrer à dîner et user de son canapé comme lit, Mac prit son plus bel air de surprise et d’ironie ; “Oh, diantre. Toi, ici. Quelle surprise.” Encore. Son regard naturellement affectueux détaillait l’italien, l’air de dire qu’il n’avait pas la moindre intention de se laisser faire avaler des couleuvres cette fois ; il n’était pas d’excuse bidon, de justification maladroite, de déni en bloc que Mac saurait tolérer ce soir. S’il savait garder son nez hors des affaires privées qui ne le regardaient pas, cela devenait cependant plus difficile lorsque les maux concernaient ses proches. Et il n’aimait pas savoir Saül dans l’état qu’il lui devinait. “Allez, remballe tes affaires. Tu crèches chez moi ce soir.” lui enjoignait-il, bras croisés. Il pouvait voir cela comme bon lui semblait ; une volonté de lui taper sur les nerfs, une main tendue, l’occasion de passer une boys night comme s’ils avaient vingt ans de moins. Mais Marcus devait l’arracher à ses pensées, ses multiples démons ; ne rien faire n’était pas dans son caractère. “Pas de résistance, s'il te plaît, ne m’oblige pas à te dire à quel point tu me fais de la peine.” il ajouta avec un sourire. S’il devait réciter un laïus sur toute la pitié que la situation de son ami lui inspirait afin qu’il réagisse, qu’il accepte d’être aidé ou au moins soutenu, s’il devait taper dans un ego si fort qu’il lui sortirait par la bouche, s’il devait le dire pathétique ou minable, Mac le ferait. En attendant, il tapa dans ses mains comme pour offrir un brin d’entrain à Saül, lançant un “chop-chop !" qui ne lui laissait pas plus le choix.


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Message(#)macroco + golden cage EmptyVen 18 Sep 2020 - 0:47

« Oh, diantre. Toi, ici. Quelle surprise. » « Vous travaillez ici ? Je ne vous ai jamais vu, c'est drôle. »

Il ne lève pas les yeux tout de suite, l'italien concentré - à qui il faudra bientôt des lunettes. L'entrée de Marcus sonne la fin de la soirée, assurément. Saül, qui s'est appuyé contre le dossier de son siège lorsque son ami s'est avancé dans le bureau, se masse maintenant énergiquement les paupières. Le travail n'aura pas sa peau, c'est avec ses petites habitudes que l'homme d'affaires tente de sauver cette dernière. La rengaine semble familière. C'est un drôle de manège auquel il se livre(ait, en fait) depuis la nuit des temps avec Elise, un drôle de manège qui semblait révolu et qui, finalement, reprend du service. Saül n'est probablement jamais descendu de ce maudit carrousel.

Rentrer à la maison n'est pas une option. Saül n'a pas croisé Ariane depuis plus de quarante-huit heures. Il n'a pas reçu les avocats d'Elise depuis une semaine, pas vu Cosimo en dix jours. Saül a la situation en main, assurément, Marcus le constatera, Marcus constate toujours ces choses là- « Allez, remballe tes affaires. Tu crèches chez moi ce soir. » -évidemment. « Quoi, tu doutes de l'investissement que représente ce canapé ? Mon kiné est ravi, je te jure, j'ai les disques lombaires d'un prof de yoga. » A l'entendre, il a tout d'un prof de yoga, Saül. Excepté la souplesse d'esprit, la patience, le calme et la paix intérieure, ces trucs clichés qu'on rabâche aux gens comme lui qui auraient bien besoin de se détendre et de respirer un peu, je vous jure Monsieur Williams le yoga c'est super pour les gens qui font votre métier.

En attendant, l'italien n'a pas bougé de sa chaise. Il observe toujours Marcus, un stylo en main comme s'il s'apprêtait à se lancer dans d'ardues négociations. Marcus est probablement le seul de cette maudite boîte à savoir lui tenir tête, de toute façon. « Pas de résistance, s'il te plaît, ne m’oblige pas à te dire à quel point tu me fais de la peine. » « Tu viens de le dire. Ecoute, j'ai du travail- » Mais visiblement, Marcus n'est pas décidé à laisser son ami tranquille. C'est mal le connaître que d'essayer de lui opposer une résistance, de toute façon. Mains en l'air, Saül se résigne, rassemblant mollement les papiers qui s'étalent sur son bureau. « Je te haïrais presque. Tu rempliras les papiers pour... pour- son nom, j'ai oublié son nom. » Où est Anja lorsqu'on a besoin d'elle, elle qui sait à qui doit parvenir la chemise rouge qu'elle a laissé au matin sur le bureau de Saül avec la mention "à remplir avant ce soir 20h" ? « Et les papiers pour Elise, qui va remplir les papiers pour Elise si je ne le fais pas ? » Le voilà qui range maintenant rageusement l'amas de papiers sur un coin de son bureau. Les papiers pour Elise sont plutôt destinés à ses avocats, en fait.

Lorsque Saül lève ses yeux fatigués dans ceux de son ami, il s'en veut déjà de laisser tout ce bazar dans cette pièce trop grande. « Je ne dors au bureau que parce que c'est pratique, j'ai un toit tu sais. Et toi, tu as des choses mieux à faire. Donne moi un exemple. » Un mot, et Saül se laissera tomber sur son canapé pour la nuit.
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Message(#)macroco + golden cage EmptyMer 30 Sep 2020 - 21:32

► GOLDEN CAGE
@Saül Williams & MARCUS LECKIE

So you no longer care if there's another day I guess I have been there, I guess I am there now You knew what you wanted and you fought so hard

Le regard de Marcus se posa sur le fameux canapé, cuir de bonne facture, assurément italien, un réel confort pour le derrière, bien moins pour les cervicales. Triste, tristes option que de passer la nuit au bureau -pareille pensée ne lui avait jamais effleuré l’esprit, peut-être parce qu’il ne jurait que par son appartement de standing, par fierté, ou parce qu’il n’avait jamais été désespéré à ce point. « Quoi, tu doutes de l'investissement que représente ce canapé ? Mon kiné est ravi, je te jure, j'ai les disques lombaires d'un prof de yoga. » Ce canapé, là, était l’ennemi de ce soir, l’hypothèse à abattre dans l’esprit d’un Saül résigné à se faire bercer par le tannage importé de sa mère patrie comme un veau ayant peur du noir. “Et tu mens comme un arracheur de dents, que de talents.” rétorqua l’australien avec son plus beau sourire cynique. Il cligna des yeux, insista, charmant et irritant à la fois -ce cocktail dont il avait le secret. Son ami n’avait pas le choix, cependant il se débattait encore un instant avec l’illusion qu’il finirait par dire quelque chose qui ferait changer Mac d’avis. Mais ses talonnettes étaient ancrées dans le sol, son regard franc et déterminé ; alors Saül comprit. « Je te haïrais presque. Tu rempliras les papiers pour... pour- son nom, j'ai oublié son nom. - Si t’as oublié c’est que c’est pas important.” Tout simplement. Tout était si simple et limpide dans le monde professionnel selon Marcus. Un employé n’est pas assez bon ? On le renvoie. Un partenaire ne respecte pas ses engagements ? On s’en passe. C’était ainsi qu’il menait sa danse, excusant ses manoeuvres à coups de pirouettes polies et innocentes. Ce n’est pas personnel. Non, jamais. « Et les papiers pour Elise, qui va remplir les papiers pour Elise si je ne le fais pas ? » N’avait-il pas une assistante pour le décharger de ce genre de corvée, ne lui laissant qu’une signature à apposer à la volée ? Certes Saül insisterait pour s’en charger lui-même si Mac le lui suggérait, mais est-ce que Elise méritait vraiment qu’il se donne tout ce mal ? “Toi. Demain. Une fois reposé.” lui assura-t-il, se gardant ses commentaires. Car Elise était le noeud du problème qui mettait son ami dans pareil état et ne pouvait être traité avec légèreté et désinvolture.

Saül avait rassemblé ses papiers, rangé succinctement le bureau, mais n’avait pas abandonné tout espoir de camper comme un adolescent. « Je ne dors au bureau que parce que c'est pratique, j'ai un toit tu sais. Et toi, tu as des choses mieux à faire. Donne moi un exemple. » C’aurait été adorable si ce n’était pas désolant. Mac prit une grande inspiration et, sans marquer de pause, sans risquer d’être interrompu et contrarié, balaya les cas de figure hors du tableau ; “Ma soeur est entre de bonnes mains à l’hôpital et je lui ai déjà rendu visite hier ; mon neveu et ma nièce, ils sont entre de moins bonnes mains, mais ils survivront ; Caelan est dans un avion en partance du Canada et n’arrivera pas avant demain ; et j’ai mis mon compte Grindr sur pause en ce moment.” Les points précédents de la liste formaient de suffisantes raisons d’avoir autre chose en tête que de perdre du temps en papotage dans un bar avec un jeunot inintéressant dans l’espoir qu’une conversation vide titille sa libido. “Tu vois ? Rien de mieux à faire que de profiter de la faiblesse de mon CEO pour parler augmentation.” Il haussa les épaules, l’air de rien, et tourna les talons sec. Saül lui suivait, forcément. Il appela l'ascenseur qui ne tarda pas ; il n’y avait sûrement plus âme qui vive dans les locaux. Dans la cabine, le sourire vainqueur de Mac se reflétait dans les miroirs. “Tu devrais voir les rides de ton front, Crocodillo, c’est pire que jamais. Et tu sais où j’ai une crème pour ça ? Chez moi.” Un dernier argument imparable.

Arrivés au parking du sous-sol, près de leurs places adjacentes, l'australien fit sauter ses clés de voiture dans sa main. “On se rejoint là-bas, et ne songe même pas à me faire faux bond.” Il pourrait faire monter Saül dans sa Lexus, voire la jouer jusqu’au-boutiste dans la veine du kidnapping en le jetant dans le coffre ; cependant il faisait confiance à l’italien et sa capacité à réaliser qu’il avait besoin de la parenthèse que Mac lui proposait ce soir-là.


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Message(#)macroco + golden cage EmptyLun 9 Nov 2020 - 2:03

« Si t’as oublié c’est que c’est pas important. » « Si c'était applicable à absolument tout, ça m'arrangerait. » S'il pouvait oublier le divorce et les orages, l'italien préoccupé aux épaules voûtées. D'aucun lui prescrirait - œil médical ou non - un séjour aux thermes, au pied du Mont-Blanc. De quoi faire un petit séjour en Italie, loin de l'agitation Australienne. Saül lui a toujours préféré sa terre, bien moins agitée par les vents du destin et les tempêtes en tout genre. En ce moment, il semblerait que tout soit décidé à contrarier ses plans et ses envies. Saül n'a jamais moins eu la main sur ses projets qu'en ce moment et Marcus est probablement la seule figure constante qui soit encore dans les parages. Et les papiers pour Elise devront attendre, visiblement, car l'ami de l'italien a l'air bien destiné à lui ravir la dose de libre arbitre qui reste au premier. « Toi. Demain. Une fois reposé. » Les papiers ne prendront pas tout de suite la lumière du bureau de Saül, alors, bien rangés dans les chemises qui attendent sagement un coup d'œil. De tous les avocats, celui de Saül est probablement le premier des incapables - si l'on demandait son avis à l'intéressé, bien sûr, c'est surtout que son client a la tête dure comme du bois.

Le bureau est rangé par des mains distraites, occupées à essayer de rendre l'évasion des pensées de Saül plus compliquée. Marcus, lui, est probablement le seul à avoir l'esprit clair et les idées limpides. Saül relève souvent l'impressionnante réactivité de son ami, qui en a visiblement assez d'attendre après son ronchon de patron. « Ma soeur est entre de bonnes mains à l’hôpital et je lui ai déjà rendu visite hier ; mon neveu et ma nièce, ils sont entre de moins bonnes mains, mais ils survivront ; Caelan est dans un avion en partance du Canada et n’arrivera pas avant demain ; et j’ai mis mon compte Grindr sur pause en ce moment. » La dernière phrase, bien sûr, est classée dans la catégorie "corbeille" des pensées de Saül. « Oh, tu vas enfin te poser ? Merveilleux. » L'italien a toujours veillé à omettre les préférences de son ami. « Tu vois ? Rien de mieux à faire que de profiter de la faiblesse de mon CEO pour parler augmentation. » « Je suis ton bouche-trou, en somme. » Premier sourire de la soirée pour l'italien qui récupère veste et cartable en cuir. Marcus : 1; Saül : 0. La fuite semble bien en marche et dès que Saül est dans l'ascenseur, il ressent pourtant l'envie de s'enfuir en courant, au devant des papiers qu'il ne cesse de regarder en marmonnant "je devrais m'y atteler". « Tu devrais voir les rides de ton front, Crocodillo, c’est pire que jamais. Et tu sais où j’ai une crème pour ça ? Chez moi. » « Et voilà, tu viens de perdre la possibilité que je considère ton augmentation. Dommage. Essaie encore. » Mais le miroir ne ment pas, le miroir lui donne à froncer un peu plus les sourcils, marquant la ride du lion qui le barre le front.

Le parking est tout aussi tranquille que le reste du bâtiment. « On se rejoint là-bas, et ne songe même pas à me faire faux bond. » Et l'italien ne lui fera pas faux bond, le doublera même sur le périphérique. Sa conduite n'a jamais été très fiable, Auden et lui ont manqué de s'envoyer dans le décor de nombreuses fois par sa faute. Lorsque la portière claque de nouveau, ce n'est que pour faire face au logement de Marcus. « Il faut que je me rachète une voiture, j'ai perdu la Tesla au poker l'autre jour. » La Tesla et toutes les autres, dont celle perdue dans l'accident de voiture qui aurait pu coûter la vie d'Ariane et celle d'Anastasia. Saül, cartable sous le bras, rejoint Marcus en soupirant. « On ne fait pas de soirée film et chocolats. J'ai pas besoin d'un remontant, Marcus. Je vais très bien. » C'est juste une soirée entre amis comme les autres, n'est-ce pas ? "Comme les autres", même si Saül n'a pas beaucoup de modèle à citer. Marcus est, après tout, le dernier à bien accepter de le supporter. « Il nous faut un verre. Ou deux. Trois et par pitié, pas de discours moralisateur. »
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Message(#)macroco + golden cage EmptyLun 16 Nov 2020 - 21:55

► GOLDEN CAGE
@Saül Williams & MARCUS LECKIE

So you no longer care if there's another day I guess I have been there, I guess I am there now You knew what you wanted and you fought so hard

Ah, oui ; Saül n’avait certainement aucune idée de ce qu’était Grindr -ou pour les menues fois où marcus s’était employé à le lui expliquer, il n’avait certainement pas prêté attention à la chose. Il prenait toujours le plus grand soin à détourner le regard de tout ce qui touchait à la sexualité de son ami, et si l’australien aurait aisément pu s’en vexer, cela n’avait jamais été le cas. Son éternelle positivité lui faisait penser que toutes ces manoeuvres de la part de Saül étaient pour le bien de leur amitié, et donc, qu’il estimait celle-ci au-delà de certains de ses principes. Qu’il avait assez de valeur pour qu’il soit capable de regarder ailleurs sans le blâmer. Alors il souriait, Marcus, à chaque fois qu’il devinait que Massimo plongeait la tête dans le sable à ce sujet comme lorsqu’il pensait que son ami avait la moindre intention de se mettre en couple prochainement. Non, cela n’était pas au programme, ni pour un futur proche, ni pour un avenir lointain ; cependant Mac se contenta de tapoter l’épaule de Saül avec un soupir amusé.

A dire vrai, il n’aurait pas songé que sa tentative d’enlèvement du CEO se déroulerait aussi aisément ; Marcus avait préparé toute une foule d’arguments et de boutades en prévision d’une joute verbale musclée avec cet italien entêté. La fatigue physique et morale de celui-ci avait sûrement étés dans le sens du brun, abaissant ses défenses et le faisant céder en un claquement de doigts. En un rien de temps, ils se trouvaient dans l'ascenseur pour le parking souterrain et Mac, incapable de s’en tenir au silence plus d’une poignée de secondes, titillait Saül et son reflet dans les miroirs de la cabine. « Et voilà, tu viens de perdre la possibilité que je considère ton augmentation. Dommage. Essaie encore. » Il haussa les épaules ; pas de problème, que des solutions. “Je pourrais prendre ta pochette en otage.” Celle pleine de papiers pour il-ne-se-souvenait-plus-qui, et ceux pour Elise, et tout ce qui le torturait en ce moment. Si les jeter au feu aurait été d’une aide quelconque, nul doute que Marcus aurait été le premier à les subtiliser dans ce but. Faute de cela, peut-être pouvait-il en arracher un bon prix à Saül. Pas qu’il ait tant besoin de plus d’argent.

Il vérifia régulièrement dans le rétroviseur de sa BMW que l’italien le suivait toujours. Puis il n’eut plus qu’à le suivre jusqu’à chez lui une fois que Saül l’eut doublé à mi-chemin. Au pied du bâtiment, le festival des complaintes reprit où il s’était arrêté une quinzaine de minutes plus tôt ; « Il faut que je me rachète une voiture, j'ai perdu la Tesla au poker l'autre jour. » Les yeux de Mac roulèrent dans leur orbite. D’abord parce qu'il n'avait pas une estime particulière pour les Tesla qui étaient selon lui les automobiles des personnes riches ayant besoin de se racheter une conscience. D’autre part, il n’avait jamais compris l’intérêt d’avoir plus d’une voiture ; cela ne faisait qu’engendrer des frais supplémentaires, vraiment. Enfin, le poker, bien sûr, mais il n’en était pas surpris d’un iota. “Tu pouvais pas miser ton alliance comme tout le monde ? T’en auras plus besoin.” commenta le brun avec ironie et un petit sourire mutin. Puis il entra dans la résidence, laissant Saül lui emboîter le pas jusqu’à un nouvel ascenseur, dans les couloirs, jusqu’à sa porte. « On ne fait pas de soirée film et chocolats. J'ai pas besoin d'un remontant, Marcus. Je vais très bien. » Gna, gna, gna -voilà très exactement quelle était la pensée du quarantenaire tandis que ses clés tintaient dans sa main en ouvrant la porte de l’appartement. Il les abandonna ensuite dans le vide-poche, et abandonna veste et sacoche dans l’entrée. Nul besoin de dire à son ami de faire comme chez lui ; il connaissait parfaitement les lieux. « Il nous faut un verre. Ou deux. Trois et par pitié, pas de discours moralisateur. - Mince, moi qui viens de passer tout le trajet à mettre au point le plus émouvant des monologues. » Non, il le connaissait, le croco. Il n’était pas le plus à l’aise qui soit avec les émotions, les étalages de bons sentiments -ni les moins bons à dire vrai. La première chose à faire était de lui servir un verre, et ce fut très exactement dans ce but que Mac sortit la fidèle bouteille de whisky. Un doigt ambré chacun, il donna le Scotch à Saül et fit brièvement tinter le cristal par réflexe. Ils n’avaient vraiment rien à célébrer. “Elle te manquera pas, va.” reprit Mac. Son désamour d’Elise n’était plus à prouver, et il ne l’avait même jamais vraiment caché à qui que ce soit en dehors de son filleul face auquel il ne s’accordait pas le droit de désavouer sa propre mère. “Tu ne lui manqueras pas non plus. C’est pour le mieux, au final.” Que s’étaient-ils trouvé l’un à l’autre, outre une apparence relativement assortie sur les photos à deux ? Il n’avait jamais compris. Saül qui détestait perdre son temps plus que tout s’était engagé sur un gâchis de deux décennies. Une mascarade qui prenait enfin un terme.
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Message(#)macroco + golden cage EmptyLun 7 Déc 2020 - 0:34

Perdre sa voiture au poker n'est que la suite logique des choses, après la disparition - la perte, mais le synonyme " disparaître" est plus acceptable, aux oreilles de l'italien - d'une partie de sa collection de montres. Son ratio gain/perte est mauvais depuis quelques temps. La prochaine étape, c'est de perdre les tableaux qui sont encore accrochés dans le salon. Plutôt crever que de laisser Elise en tirer profit. « Tu pouvais pas miser ton alliance comme tout le monde ? T’en auras plus besoin. » « On a toujours besoin d'une alliance. » qu'il s'offusque presque, trop habitué à s'en servir de faire-valoir social. Marcus s'en tire très bien sans, lui. L'alliance, c'est une marque de stabilité supplémentaire. Un joli petit accessoire à porter, discret mais empreint d'assurance, gage de réussite et de bien portance - en surface seulement, faut-il seulement le souligner. Elle aura bien servie à Elise plus qu'à Saül, qui ne s'est pas gêné pour la retirer pendant tous ses séjours à l'hôtel. Elle n'a jamais été qu'un déguisement, de toute façon. « Mes parents ne savent pas que je divorce. » C'est là, surtout, qu'elle servira, l'alliance. Ils n'ont pas besoin de savoir, tous, les rapaces. Le père, surtout, est le pire de tous. Lui n'aurait jamais signé de tels papiers, cela va sans dire.

Le logement de Marcus, Saül s'y sent un peu chez lui. Presque plus que dans la grande maison qu'il aura partagée des années avec Elise - ce qui n'est généralement pas bon signe. Saül délaisse ses affaires dans l'entrée. Ses pas suivent ceux de son ami, mais la tête de l'italien traîne encore du côté de son bureau. Il y aurait tant à faire, là-bas, sans en plus abandonner celle qui partage sa vie depuis peu. Jamais l'homme d'affaires n'avait eu la sensation qu'il manquait des heures à ses journées. Marcus, lui, a toujours eu l'air de montrer beaucoup de sang-froid, pour quelqu'un qui travaille aux côtés d'un Saül acariâtre au possible. « Mince, moi qui viens de passer tout le trajet à mettre au point le plus émouvant des monologues. » Au tour de l'italien de lever les yeux au ciel, alors qu'il s'avance vers l'une des fenêtres pour contempler la ville encore éveillée.

Le verre est alors le bienvenu et Saül n'attend pas son ami pour en goûter une lampée. « Elle te manquera pas, va. » Un rire, cette fois-ci, et un seul - avant une gorgée de plus. Elise n'a jamais manqué à Saül. Peut-être un peu, la première année, quand ils n'étaient pas encore mariés. « Tu ne lui manqueras pas non plus. C’est pour le mieux, au final. » « On ne met pas deux décennies de mariage derrière soi si facilement, même dans mon cas. Ce n'est pas juste une question de manquer à l'autre, tu le saurais si tu étais engagé dans quelque chose... » Le quarantenaire regrette le ton amer de ses mots presque sur l'instant même, pique encore un peu ses lèvres d'alcool avant de tourner ses yeux vers son ami. « ...de stable. Je suis un peu fatigué. » Voilà le presque "excuse-moi" qui écorcherait trop la langue de Saül pour penser prononcer ces horribles petits mots.

Plutôt changer de sujet - ou presque - alors. C'est après un court silence que Saül reprend. « Je vais être papa. » L'annonce marine depuis quelques temps maintenant et Marcus doit évidemment faire partie des premiers au courant. Un divorce, un bébé et avec tout ça, Saül oublie de mentionner qu'il voit de moins en moins Damon. Enfant officiel et enfant délaissé. Peut-être Marcus avait-il plus de nouvelles de ce garçon là, fils d'un autre. « Pour de vrai, cette fois. » Il sait, Marcus. Il a toujours su.
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Message(#)macroco + golden cage EmptyDim 20 Déc 2020 - 18:38

► GOLDEN CAGE
@Saül Williams & MARCUS LECKIE

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Au diable Elise et ce mariage qui n’aurait jamais dû avoir lieu. Du balai, cet engagement ridicule qui leur avait fait prendre racine sans une relation sans sentiments. S’il fallait trinquer à quoi que ce soit, Marcus estimait que ce divorce était un prétexte suffisant, mais il gardait pour lui sa volonté de célébration et tout l’enthousiasme qu’il éprouvait à ne plus composer avec la brune par pur égard pour Saül et son filleul. La pudeur de son ami l’encourageait à prendre l’exemple -il aurait tout le temps de se déhancher au milieu de son salon en souhaitant une bonne continuation à Elise en entonnant This boots are made for walking une fois la paperasse signée. Ni soulagement, ni relativisation ; l’italien ne se prêtait à aucune autre forme d’émotion que cette boule informe de contrariété et d’anxiété qui sentait la formation d’un calcul rénal à des kilomètres. Visage fermé, lèvres pincées constamment au bord du verre de whisky, le Williams se crispait au moindre mot. « On ne met pas deux décennies de mariage derrière soi si facilement, même dans mon cas. Ce n'est pas juste une question de manquer à l'autre, tu le saurais si tu étais engagé dans quelque chose... » Le ton était amer, la langue claquait avec véhémence, mais Marcus, incrédule, se contenta de boire une gorgée. « ...de stable. Je suis un peu fatigué. » L’australien haussa les épaules. Il le savait, il n’était pas la cible de la colère de Saül, il n’était pas l’objet de ses critiques. Ce n’était pas à propos de lui ; il était simplement l’unique personne vers qui diriger ces débordements d’irritation, et c’était un rôle qu’il savait endosser sans sourciller. “Y’a pas de mal. Et t’as raison.” admit-il. Comment pouvait-il savoir ce que Saül ressentait ? Comment le pourrait-il ? Entre caractères et expériences opposées, la seule chose que pouvait faire Marcus était supposer, cependant rien ne pouvait lui permettre de se mettre dans les chaussures de son ami rien qu’un instant. “Mais j’ai toujours pensé qu’il y avait mieux qu’elle pour toi.” Et pire que lui pour elle.

Il s’enfonça dans son canapé de manière presque providentielle. Car mieux valait pour Mac qu’il soit assis au moment où Saül reprit la parole afin de lui lancer le genre de bombe auquel rien n’aurait pu le préparer. « Je vais être papa. » Comme mis sur pause, l’australien cessa de bouger jusqu’au moindre cil et oublia le cycle naturel de sa respiration, sa moue figée dans un air hébété des plus ridicules. Yeux ronds, mâchoire lâche, seule la main agrippant son verre avait l’initiative de ne pas laisser celui-ci tomber à terre et ponctuer le court silence d’un fracas. « Pour de vrai, cette fois. » Habitué au secret, l’esprit de Marcus n’avait effectué aucun rapprochement spontané entre l’enfant à venir et Damon ; pour lui, Saül était le père du jeune homme quoi qu’on en dise, et la provenance biologique n’avait strictement rien à voir là-dedans. Saül allait simplement avoir deux enfants, à vingt ans d’écart, tandis qu’Elise ne serait la mère ni de l’un, ni de l’autre. Ainsi la question de la génitrice du second marmot se posait, sauf que les mots ne traversèrent pas les lèvres de Marcus ; voulait-il vraiment savoir ? Etait-ce Ariane ou une autre, plus jeune, plus blonde ? Au fond, il savait déjà. Ses pensées avaient de la peine à encercler le fait de ces certitudes, les digérer et assimiler le tout. Il termina son verre et se resservit aussitôt. “Je savais que tu étais sujet à une crise de la cinquantaine précoce, mais là, tu fais dans le cliché.” Il s’imaginait Saül père d’un bambin à nouveau, lui qui n’avait déjà pas la patience pour le premier. “Elise sait ? Et Cosimo ?”

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Message(#)macroco + golden cage EmptyMar 12 Jan 2021 - 23:06

« Mais j’ai toujours pensé qu’il y avait mieux qu’elle pour toi. » Oh, et mieux que lui pour elle. Mais son papa chéri n'aurait pas voulu d'un mari bon, son papa chéri voulait un mari prêt à discuter chasse en nature, pêche en eaux troubles et investissements sur le long terme. Voilà comment il a fait de sa fille le premier de ses biens à échanger contre les promesses de Saül. Des promesses, Saül en a tenu beaucoup pour cet homme là. Très peu pour sa fille, pas même celle de lui faire un fils ou une fille. Non, voler était plus facile. « Mes chevilles te remercient. » Il y a mieux que lui pour Ariane aussi, elle l'apprendra bien vite à ses dépens.

Ariane sera bientôt - tout est relatif, oui - maman. Ariane n'a pas rencontré le quart des gens que fréquente Saül et l'inverse est tout aussi vrai et aujourd'hui, leurs mondes font face à la dure réalité du quotidien. Tout s'effrite, plus rien ne fait sens, mais ils partagent encore le même toit - pour l'instant. Tant qu'elle supporte encore ses absences comme l'a fait Elise, il y a de cela des années. Il n'y a bien que Marcus, qui soit constant dans tout ce cirque. Lui à qui Saül reproche, de manière à peine voilée, ce qu'il prend pour de l'instabilité, reste pour autant le pilier d'un italien à qui la réalité coule entre les doigts un peu plus tous les jours. Oui, Marcus doit compter parmi les premiers à savoir, doit être le premier à connaître de la bouche de Saül que bientôt, tout fera peut-être sens à nouveau - s'ils tiennent le cap jusque là.

Dans les yeux de Marcus, rien d'autre que la surprise qu'attendait Saül. Adossé à la fenêtre, l'homme d'affaires guette maintenant les réactions de son ami, qui encaisse le choc en oubliant son verre. « Je savais que tu étais sujet à une crise de la cinquantaine précoce, mais là, tu fais dans le cliché. » Qu'est-ce qu'ils ont tous, avec la crise de la cinquantaine ? « Tu parles comme Elise. » Et ça, c'est une insulte, une vraie. Un peu moqueuse et lâchée avec un sourire en coin, certes - mais une insulte quand même. Ils parlent tous de crise de la quarantaine sans savoir, sans comprendre ce que cette promesse de vie fait naître dans le cœur de l'homme qui, toute sa vie, s'est senti imposteur dans le plus grand rôle qu'il aurait dû tenir. Ils ne savent pas mais ce n'est pas bien grave : Saül sait, c'est tout ce qui importe. « Elise sait ? Et Cosimo ? » « Elise sait toujours tout, elle pense parfois avant moi. » Quant à Cosimo... Il doit encore croire à la parfaite petite union de ses parents qui ont pour l'instant suspendu leur divorce, bien que Saül continue de signer les papiers de ce dernier en prévision de la tempête qui s'annonce.

« Je le dirai à Cosimo. Lorsque sera venu le moment. » Les yeux du quarantenaire ont retrouvé ceux de Marcus. Il sait ce que doit penser son comparse, lui qui vole le gamin de son frère seulement pour le remplacer vingt ans plus tard. Bien qu'il ne se soit jamais senti parfaitement à sa place auprès de Cosimo, Saül veut faire les choses bien. « Ça a l'air d'être un choc. » qu'il constate, délaissant la fenêtre pour venir s'installer aux côtés de Marcus. « Ce n'est pas une... conséquence de la crise de la cinquantaine. Je sais que je suis capable de m'occuper de ce bébé. De vraiment m'occuper de ce bébé. » C'est aussi le discours qu'il a tenu à Elise vingt ans en arrière. En ce temps là, ils étaient jeunes et capables. Bien sûr qu'il a été présent... les premières années tout du moins.
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Message(#)macroco + golden cage EmptySam 16 Jan 2021 - 18:28

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So you no longer care if there's another day I guess I have been there, I guess I am there now You knew what you wanted and you fought so hard

« Tu parles comme Elise. » Oh, cela était lancé dans l’intention de piquer, Marcus le savait bien, et cela eut tout à fait l’effet escompté -mais sans lui ôter son sourire, élargi par la surprise et l’amusement de la joute au tac-au-tac de l’italien. "Touché." fit-il en portant de nouveau son verre à ses lèvres, l’odeur amère et sucrée du whisky chatouillant ses narines avant que l’ambre caresse ses papilles et brûle sa gorge. Cette future ex-femme, d’ailleurs, que savait-elle de tout ceci ? Comment le vivait-elle ? Les états d’âme de la brune n’avaient jamais été d’un véritable intérêt pour un Marcus se contentant d’être cordial avec elle, bien forcé de cohabiter dans le même paysage autour de Saül et de Damon, mais la question était dans un coin de sa tête comme une piqûre de moustique impossible à gratter. Non, il ne voudrait pas être à sa place. A la sienne, ou celle de son vieil ami non plus. « Elise sait toujours tout, elle pense parfois avant moi. » D’un signe de tête, Mac le lui accordait. Elle n’était pas stupide, même plutôt perspicace. S’il fallait lui donner une qualité, c’était celle-ci. « Je le dirai à Cosimo. Lorsque sera venu le moment. » ajouta Saül. La temporalité vague laissait seulement à l’australien l’espoir que le moment en question ne serait pas trop tard, lorsque la frontière entre la nouvelle troublante et la cachotterie, la trahison, ne serait pas encore franchie. "Le plus tôt sera le mieux." fit-il de sa manière tacite d’encourager le Williams à prendre son courage à deux mains, peut-être dès le lendemain s’il le pouvait. Même s’il avait eu vingt ans un jour, Marcus n’avait jamais fait l’expérience de pareilles excentricités familiales ; il y avait ses parents, lui, ses frères, sa soeur, et un univers linéaire, sécuritaire. Le monde agité de ces italiens dont il était témoin depuis bien longtemps désormais relevait d’un spectacle d’un autre monde. Impossible, donc, de se mettre dans la peau d’un Cosimo qui se prendrait les vagues du divorce et du prochain enfant de son père de plein fouet. Il espérait simplement qu’il ne partirait pas à la dérive.

« Ça a l'air d'être un choc. » Enfoncé profondément dans sa réflexion, Mac sursauta légèrement alors que Saül prenait place à côté de lui. "Je ne l'avais pas vu venir, c'est sûr." admit-il. Cependant tout ceci n’avait rien à faire avec lui, et ce qu’il en pensait, comment il se sentait, cela n’entrait pas en compte à ses yeux. Il savait son rôle. Ce soir-là, c’était de soutenir son plus proche ami dans les mutations de son existence. Bientôt, ce sera de lancer une bouée à son filleul. « Ce n'est pas une... conséquence de la crise de la cinquantaine. Je sais que je suis capable de m'occuper de ce bébé. De vraiment m'occuper de ce bébé. » Saül avait déjà été père, il n’avait rien à prouver, sauf peut-être à lui-même. Mac avait toujours admiré le dévouement nécessaire pour prendre Cosimo sous son aile, l’élever comme son propre fils, entretenir ce secret, et il n’avait jamais perçu le moindre indice suggérant qu’il aurait agi autrement si l’enfant avait été génétiquement le sien. "Ça je le sais. J'en doute pas une seconde. T'es un bon père pour Cosimo quoi qu'on en dise…" Il avait ses défauts, Saül, son caractère, ses travers qu’il était trop tard à son âge, à leur âge à eux deux, pour effacer ou tenter de gommer. Mais Damon était un jeune homme équilibré, respectable. Et telle était la mission des parents, après tout, ni plus ni moins, alors l’italien avait fait son travail. "...et tu peux recommencer avec ce bébé. Simplement, je ne me serais jamais douté que c'était ce que tu voulais." Entre le divorce avec Élise et maintenant un enfant à naître, tant de choses changeaient. Tout ce que Marcus espérait, démuni face à cette peinture de famille plus désunie qu’il ne les avait jamais connus, c’était que ces changements étaient pour le mieux. Qu’il y aurait un calme après la tempête -sans se douter que l’oeil de celle-ci était encore à venir. "Garçon ou fille ?" il demanda finalement, renouant avec un sourire derrière sa barbe. Car la nouvelle n’était pas une mauvaise nouvelle après tout, pas pour lui, et passée la surprise, Mac demeurait enthousiaste de faire la connaissance d’un nouveau Williams qui semblait insuffler un brin d’espoir chez un Saül qui en avait besoin.

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Message(#)macroco + golden cage EmptyDim 31 Jan 2021 - 19:37

Oui, le plus tôt sera le mieux. Damon ne mérite pas d'être maintenu dans le secret mais après tout, le jeune homme vit dans le mensonge depuis vingt ans déjà. Il n'y a rien pour lui sinon d'autres cachoteries bien agencées, toutes sorties de l'imagination - et de l'ambition - fertile de ses parents. « Je ne l'avais pas vu venir, c'est sûr. » Saül n'a jamais parlé à personne de son ambition de constituer une famille nombreuse. Le destin l'aura privé de cette ambition là lorsqu'il aura mis Elise sur sa route. Sa femme ne pouvant enfanter, les perspectives d'avenir se sont immédiatement réduites. Il était évidemment hors de question de divorcer - pas que laisser Elise pour la raison qu'elle ne pouvait pas enfanter aurait dérangé Saül - pour la simple et bonne raison qu'un mariage se noue à vie. Dans la santé comme dans la maladie, que disent les textes. Et dans la Bible, Sarah non plus, ne pouvait pas avoir d'enfants d'Abraham. « Tout arrive. » Oui, tout arrive, surtout lorsque la seconde union de Saül est, pour la première fois, vraiment passionnée. Les miracles touchent même les hommes en apparence fortunés.

« Ça je le sais. J'en doute pas une seconde. T'es un bon père pour Cosimo quoi qu'on en dise… » Là dessus, Saül lâche un rire. Un bon père ? Lui-même ne peut que difficilement s'en convaincre. Malgré ses tentatives d'être différent de son propre père, Saül a probablement répété les mêmes erreurs. Un bon père absent, un bon père exigeant, un bon père ne réclamant rien de moins que l'excellence dans tous les domaines. Par dessus tout, un bon père qui voulait effacer en Damon la moindre trace de Auden. Tout détruire pour mieux reconstruire, n'est-ce pas comme cela qu'ont été forgés les meilleurs des hommes ? « ...et tu peux recommencer avec ce bébé. Simplement, je ne me serais jamais douté que c'était ce que tu voulais. » Recommencer comme avec Damon. « Je m'efforcerai de ne jamais faire avec cet enfant comme j'ai fait avec Damon. » La recherche d'excellence en moins. Pour la grossesse d'Ariane, Saül s'est armé d'une pile de livres à lire allant de la psychologie de l'enfant à l'équilibre de la famille. Jamais il n'a autant lu qu'en ce moment bien que trotte au fond de sa tête la possibilité de perdre le petit être dont Ariane et lui attendent l'arrivée. « Celui-là, j'éviterai de l'envoyer loin de sa mère. » L'erreur numéro un, probablement, après celle de le ravir à son géniteur. Elise aurait été le pilier idéal mais là aussi, Saül en avait décidé autrement. Un garçon, ça ne passe pas son temps dans les jupes de sa mère.

Vient alors la question fatidique. « Garçon ou fille ? » L'italien secoue la tête, termine son verre. « On ne sait pas. Je dis garçon. » Il a surtout dit fille, mais n'est jamais certain. Ses présentiments changent tous les jours. « Je lui mène la vie dure, à sa mère. Elle va peut-être se tirer avec ce bébé, je l'aurai mérité. » Et les choses n'iront pas en s'arrangeant, mais Saül n'est pas encore très au fait de toutes les données qui entreront bientôt en compte. D'ici là, le quarantenaire reprendrait bien un peu de poudre, juste histoire de faire passer les envies de tout casser qui lui passent par la tête. Lorsque ses yeux se posent à nouveau dans ceux de Marcus, Saül a retrouvé son sourire. « Parfois j'ai envie de te filer les clefs de Michael Hills. Tu serais meilleur que moi, je le sais autant que tout le monde là-bas. » Et ainsi, Saül pourrait se la couler douce à l'autre bout du monde, seulement préoccupé par la santé de son enfant à naître - et par la bien portance de son couple, dangereusement à la dérive.
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Message(#)macroco + golden cage EmptySam 6 Fév 2021 - 21:26

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Il savait ce que ce rire voulait dire. N’importe qui d’autre aurait ri de la même manière à l’entendre dire que Saül Williams était un bon père. Et qu’importe si Marcus était le seul à défendre ce postulat bec et ongles, car lui n’en démordrait pas. Tant pis s’il devait croire en son ami pour eux deux, pour tous les Williams pour ce qu’il en savait, car il le pensait sincèrement. Il n’était pas père lui-même, il ne le sera sûrement jamais, alors qu’en savait-il ? Aussi peu que le fait d’être marié à la même personne pendant vingt ans. Alors peut-être que son avis ne valait rien aux yeux de Saül ; ça, son rire ne le lui disait pas. Ce qu’il lui assurait, en revanche, c’était qu’il ne reproduirait pas les erreurs passées. « Je m'efforcerai de ne jamais faire avec cet enfant comme j'ai fait avec Damon. Celui-là, j'éviterai de l'envoyer loin de sa mère. » Il en résulta un autre rire ; celui de Marcus. Soufflé du bout du nez comme s’il avait tenté de le réprimer sans conviction. “T’es trop dur avec toi-même, comme toujours.” Mais il n’en était pas étonné. Les mauvaises passes étaient les pires pour l’estime de soi et une personne aussi exigeante que Saül était le premier à ne rien laisser passer. “Tu crois sincèrement qu’Auden aurait fait mieux ?” La réponse était non, sans doute possible, sans équivoque ; un non clair et net qui ne laissait place à aucune négociation ni hypothèse. Le cadet aurait foutu en l’air ce garçon au centuple et c’était un fait. Saül avait fait son devoir et il l’avait fait du mieux qu’il le pouvait, selon ce qu’il avait toujours connu. “Ce garçon te doit tout, qu’importe s’il y a eu des faux pas en cours de route. Ca ne l’a pas empêché de devenir quelqu’un de bien. Ca, et le fait d’avoir un parrain d’enfer.” Il donna un léger coup de coude à l’italien et lui adressa un sourire. Il n’était pas venu pour dramatiser. Il espérait au moins parvenir à le maintenir à flot.

« On ne sait pas. Je dis garçon. » Marcus se chargea de remplir les verres -déjà le troisième ? “Je l’espère pour toi. Je ne t’imagine pas faire des tresses.” Ce qu’il n’imaginait pas non plus, c’était que le Williams ait les nerfs assez solides pour supporter la puberté d’une jeune fille, les amourettes et tout ce qui s’en suivait inévitablement. S’il n’avait pas l’intention d’envoyer cet enfant à l’autre bout du monde, il était certain qu’une fillette finirait au sommet d’une tour au milieu de la forêt afin de l’éloigner des hommes aux dents pointues. « Je lui mène la vie dure, à sa mère. Elle va peut-être se tirer avec ce bébé, je l'aurai mérité. » Les sourcils de Mac se froncèrent. Il n’était pas certain de vouloir en savoir plus à propos des conditions qui pourraient mener une future mère à priver le père de son enfant. Pas ce soir-là en tout cas. Saül n’était terrible à ce point et ce genre de décision était extrême. Non, il préférait croire que l’italien, fidèle à ses racines, sur-réagissait. “Ne lui donne pas de raisons de le faire alors. Parce qu’il est hors de question que je t’entende t'apitoyer encore un peu plus sur ton sort.” ironisait-il, bien qu’il savait parfaitement qu’il répondrait présent dans un cas comme dans l’autre, qu’il traînerait de nouveau Saül par le col qu’il le veuille ou non et qu’ils reviendraient ici vider ses meilleurs bourbons.

« Parfois j'ai envie de te filer les clefs de Michael Hills.» La déclaration tomba comme un pavé dans la marre. La boisson de Marcus s’égara dans ses tuyaux et déclencha une quinte de toux. La sensation de brûlure remonta jusqu’à son nez. « Tu serais meilleur que moi, je le sais autant que tout le monde là-bas. » L’australien ne savait pas s’il devait être flatté ou croire que Saül avait perdu la tête. Le cheminement qui l’avait mené à dire cela ? Un mystère. Disait-il vrai ? Aucune importance, Mac ne voulait pas du job.Oh dear, bien sûr que tout le monde sait que le gay de service est le mieux placé pour gérer un géant de la joaillerie, ne me dis pas quelque chose que je sais déjà.” fit-il dès lors qu'il eut repris sa respiration et retrouvé son plus bel air sassy -option claquement de doigts- que son cher ami méprisait tant. “Mais sérieusement, tu n’y penses pas.” Il ferait sûrement un bon travail, lui-même n’en doutait pas. Mais le siège de grand patron venait avec un lot de responsabilités et de priorités qui ne lui faisait nullement envie. Lui, il était la pile électrique créative qui adorait dire à tout le monde qu’il avait toujours raison. Il aimait demander trop de budget et casser les pieds d’Anchise en négociations pendant des réunions qui ne divertissaient que lui. Il se plaisait dans sa vie, sa routine, exactement telle qu’elle était. Et peut-être devrait-il vouloir plus, si cela était à sa portée. Mais il n’y avait pas de mal à se satisfaire de ce qu’il avait.

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