Je lisais le message, haussant les sourcils. J’envoyais mon téléphone valser sur la place libre à côté de moi sur le canapé. J’en avais assez de cette histoire qui n’avait aucun sens. J’avais l’impression d’être mené en bateau. Non en fait, ce n’était pas qu’une impression, c’était le cas. Il faisait ce qu’il voulait de moi. S’il avait envie de me voir, il me voyait, s’il n’avait pas envie, il m’ignorait pendant plusieurs jours. Pourtant, lors de notre temps passé ensemble, il était attentionné et doux avec moi. Ce qui me faisait flancher à chaque fois, finissant ainsi dans ses draps. Encore et toujours. Il m’utilisait pour mieux me rejeter, voilà ce que je pensais de notre relation. Je m’étais promis de ne pas m’attacher, surtout que cette histoire était superficielle, uniquement une façon de passer du bon temps. Une fois, deux, trois… La troisième avait été de trop certainement, nous donnant le goût de passer encore plus de temps ensemble. Mais c’est lui qui menait la danse. Lui ? Je ne l’ai pas précisé, lui, c’est Alec. Alec Strange. Cette fois, c’est mon carnet de note qui valse sur la table basse après avoir noté ses quelques mots. Encore une histoire que je pourrais raconter dans mon prochain roman, ou du moins de laquelle je pourrais m’inspirer.
Je n’ai pas pris la peine de lui répondre. Pourtant, je sais que je vais y aller. Mais pour des raisons différentes cette fois. Je décide de me lever de mon canapé dans lequel j’étais avachie depuis une bonne heure. Je me prépare, décidant de ne pas faire dans l’extravagance, jean noir, haut de la même couleur et veste en cuir, annonçant la couleur de la soirée très certainement. Je quittais alors mon appartement quand je fus interpelée par Knox « Tu vas où encore ? T’es souvent absente ces derniers temps, tu me caches… » « M’emmerdes pas Knox, je dois y aller ». Je claquais la porte à mon meilleur ami, qui n’allait sûrement pas apprécier et surtout ne pas comprendre ce qui lui arrivait. Il n’y était pour rien mais je ne lui avais pas parler de cette histoire avec Alec et ce n’était pas maintenant que j’allais le faire. Non il n’y avait aucun intérêt. Je le connaissais suffisamment pour savoir qu’il allait vouloir s’en mêler. Je récupérais ma voiture au sous-sol me dirigeant vers Toowong.
Une vingtaine de minutes plus tard, je me trouvais sur le pas de sa porte. Je soupirais, je voyais la lumière à l’intérieur. J’hésitais, me demandant si je ne ferais pas mieux de rebrousser chemin. Cependant, mon poing vint taper trois fois sur sa porte pour signaler ma présence. Une minute à peine s’écoula avant qu’il n’ouvre la porte. Le voir me faisait toujours le même effet, l’envie d’être dans ses bras, cette attirance physique qui était plus forte que tout. Et pourtant, ce soir, je ne voulais pas céder à nouveau. Je ne le pouvais plus. J’entrais donc, n’attendant pas vraiment qu’il me donne la permission ou m’invite à le faire. « Il faut qu’on parle » fis-je en déposant mon sac dans son living room que je connais très bien désormais.
Une semaine que je n’avais pas eu de nouvelles de sa part. Pourtant, la dernière soirée que nous avions passé ensemble avait été parfaite… Comme à chaque fois. Parce que j’avais arrêté de compter le nombre de rendez-vous que nous avions eu après la troisième fois… Il était inévitable qu’autant lui que moi voulions en apprendre davantage sur l’autre. Que l’on appréciait le temps passé ensemble. Pourtant, il avait cette manière de faire avec moi qui commençait à me peser. Une soirée romantique à souhait, où il se pliait en quatre pour moi, se montrait attentionné… Et le lendemain, je n’avais plus de nouvelles. J’avais tenté les premières fois de lui envoyer un message… Mais je n’avais pas eu de réponses jusqu’à qu’il décide de le faire, quelques jours après. Et je ne pouvais accepter cette situation plus longtemps, je ne pouvais pas concevoir qu’il menait la danse comme il l’attendait et que je devais ainsi m’en contenter. Au début, je m’en fichais… Mais après tant de soirées passées ensemble, une certaine attache s’était créée, du moins pour moi. J’allais finir par me bruler les ailes et retomber bien bas. Je ne voulais pas revivre ça.
Ce soir j’arrivais alors chez lui, sans avoir pris la peine de lui répondre, dans le but de mettre les choses au clair. Quitte à ce que cela se termine mal mais je ne pouvais pas continuer à me torturer l’esprit à ce point pour lui. Je n’étais pas un objet avec lequel il pouvait faire ce qu’il voulait. Après avoir toqué à sa porte, il se montra enfin. Comme d’habitude, il avait ce sourire accroché aux lèvres, ravie de me voir et ce regard qui me dévorait déjà. Autant les autres fois cela marchait, mais ce soir, rien n’y ferait. Je n’attendais donc pas qu’il m’invite à entrer, prenant les devants. Je déposais mon sac sur son canapé, un canapé qui me rappelait déjà des souvenirs agréables blottis dans ses bras. Je m’effaçais rapidement ces images de la tête, lui disant alors qu’il fallait qu’on parle. Je le sentis venir derrière moi pour m’attraper par la taille. Il me tira doucement contre lui, m’embrassant sur l’épaule. Cette proximité me plaisait, comme à chaque fois. Être dans ses bras n’était pas du tout déplaisant. En temps normal, j’y serai resté, répondant à son étreinte en me retournant et en déposant mes lèvres contre les siennes. Peut être serions nous même montés directement dans sa chambre « C’est quoi ce ton sérieux, là on dirait que tu vas m’annoncer un enterrement. J’ai fait des muffins rien que pour toi en plus, ils sont presque prêts, j’espère qu’ils vont te plaire ». Il susurre ses mots dans mon oreille, je frissonne, c’est plus fort que moi. Pourtant, j’attrape ses mains pour repousser son étreinte et m’en dégager. Je me retourne alors, posant mon regard dans le sien, croisant les bras sur ma poitrine « Je n’ai plus envie de jouer Alec… » fis-je sur un ton qui se veut encore calme. Je soupire, tournant les talons, laissant mes bras tombaient le long de mon corps. C’est dur, je sais que cette conversation n’aura pas une issue positive. Je reviens un peu vers lui et ajoute « Tu me laisses sans nouvelle pendant plusieurs jours, puis tu reviens vers moi l’air de rien. Je suis quoi au juste pour toi ? Une nana parmi d’autre ? Un jouet avec lequel tu t’amuses quelques temps et que tu comptes jeter d’ici peu ? ». Mes yeux sont plus menaçants, mon ton commença doucement à monter, la colère refaisant surface « Et puis tu as cette façon… cette manière de dévier certains sujets. Je me suis ouverte à toi mais, en contrepartie, je n’obtiens rien en retour ! Pourquoi ? Qu’est-ce que tu ne me dis pas Alec ? ». Mon regard n’a pas quitté le sien, j’attends des réponses et cette fois, il ne s’en sortira pas avec son sourire séducteur et ses tendres étreintes.
Plus je l’accablais, plus il se renfermait. Un air que je connaissait que trop bien. Dès que j’abordais un sujet dont il ne voulait parler, son visage se refermait, ne laissant plus rien transparaitre. Cependant, les autres fois, cette expression n’était que passagère. Il arrivait toujours à s’en tirer, esquiver la question que j’avais pu lui poser en venant me prendre dans ses bras ou en changeant de sujet mais toujours accompagné de son sourire charmeur qui avait toujours eu de l’effet sur moi. Qui en avait toujours. Mais je résistais. Car cette relation commençait à me peser. Elle prenait une place trop importante alors qu’elle était censée être qu’une relation sans lendemain. Mais les choses s’étaient enchaînées assez rapidement entre nous deux. Et je n’avais plus envie de jouer, faire mine de rien, comme si la situation me convenait « Je ne vois pas de quoi tu parles. Je t’ai raconté pas mal de choses sur moi ». Mon sourcil se lèvait spontanément à cette remarque « Tu restes vague sur ton passé, je ne connais que quelques faits alors que je t’ai raconté des choses plus profondes sur moi. Et quand je tente d’en savoir plus, tu esquives. Ne prétends pas le contraire ! ». Sur cette dernière phrase, mon ton devient plus ferme. Je lui ai confié plus de choses que lors de notre troisième rendez-vous où même moi j’avais esquivé. Mais, depuis, de l’eau avait coulé sous les ponts et, vu le nombre de fois où nous nous étions vus, j’avais pris confiance et je m’étais plus ouverte : mon passé notamment, ma relation avec mon père, mon tour du monde avec mon ex et la fin malheureuse de cette histoire… Mes projets futurs… Quant à Alec ? tout était flou « C’est quoi cette conversation Mia, on se voit, on passe de bonnes soirées ensemble non ? C’est pas suffisant ? » Je soupire, oui c’était plaisant, agréable, j’adorais ces instants passés à ses côtés mais « Ca ne l’est plus… pour moi ! ». Ce que je lui reprochais en plus de son côté secret était de me laisser en plan pendant plusieurs jours pour revenir quand il en avait envie « T’es pas un jouet » Je remarquais son regard, qui se voulait sincère lorsqu’il prononça ses mots. Je sentais qu’il l’était… Mais je ne savais plus si je pouvais le croire totalement. « Tu me plais Mia, mais tu sais bien que j’ai le restaurant, je suis pas mal occupé, je cherche pas à t’éviter ». Cette remarque alimenta ma colère « Non, ce n’est pas une excuse. Je suis prise aussi par mon travail mais j’ai toujours été là quand tu l’as voulu ! Tu m’as laissé sans réponse plusieurs fois… Je sais que tu n’es pas honnête avec moi ! ». Je lui faisais face et contrairement à d’habitude, je maintenais une certaine distance. Je ne voulais pas m’approcher, je savais que je pouvais flancher à tout moment. Il avait cette sorte d’emprise sur moi que je n’arrivais pas à m’expliquer… Peut-être qu’il était trop tard, que je m’étais attachée et que j’aurai dû fuir bien avant…
Il tenta une nouvelle fois d’esquiver la discussion « Regarde comme ils ont l’air bon ? On ne pourrait pas juste passer une bonne soirée, manger ces muffins, tranquille ? ». J’avais un mur devant moi, il ferait tout pour esquiver la conversation « Je n’aurais pas dû venir, tu te fiches littéralement de moi. J’aurai dû le comprendre bien plus tôt ». Je tournais alors les talons, prête à partir aussi rapidement que j’étais arrivée. Je fuyais moi aussi car oui, j’avais envie de passer une bonne soirée avec lui, encore une au moins. Et être entre ces quatre murs, dans sa cuisine, me rappeler notre troisième rencontre, tout comme les suivantes où nous nous étions adonnés à plus que de simples discussions. Tous ces souvenirs refaisaient surface, et je ne pouvais pas les supporter davantage.
Son mutisme en dit long. Il ne contredit pas ce que je viens de dire et je me rends compte qu’il confirme finalement ce que je sais au fond. Il évite de parler de lui, certainement pour cacher des choses. Lesquelles je l’ignore mais je me dis que je ne peux pas continuer à fréquenter quelqu’un qui a autant de secrets à cacher. Je devais me protéger, je n’avais pas envie de revivre encore une déception, comme j’en avais trop connu dans ma vie. Mais l’histoire semblait inévitablement se répéter. Je lui dis ouvertement ce que j’ai sur le cœur, lui disant que cette situation n’est plus suffisante à mes yeux. Là non plus, je n’obtiens aucune réponse et c’est encore plus difficile à encaisser. Je suis la seule à ressentir ça, d’en vouloir davantage. Nous ne sommes clairement pas sur la même longueur d’onde, je le sais. Je lui reproche aussi sa manière de se comporter, un jour oui, un jour non, comme si j’étais un jouet qu’il pouvait utiliser quand bon lui semblait. Je sens que mes derniers mots commencent à l’agacer « Je suis honnête Mia, putain ça fait un mois qu’on se voit autant que je peux, on passe de bons moments. Peut-être que je suis pas comme toi, peut être que je m’ouvre pas comme ça c’est tout ». Ces mots me désespèrent, je tourne la tête de droite à gauche, lève les yeux au ciel, bouillonnant sur place « Oh, donc je m’ouvre trop. Désolé, tu as raison, je n’aurais jamais dû t’accorder autant ma confiance. » J’étais en colère, contre lui mais aussi contre moi-même, d’avoir été aussi naïve, d’avoir baisser ma garde, alors que je faisais attention à ne plus le faire depuis des années maintenant.
Je suis déçue, il continue à essayer d’esquiver, me proposant de passer une soirée tranquille lui et moi, dégustant les bons muffins qu’il a fait spécialement pour moi. Mais je sens qu’il me manipule, et je ne peux plus le supporter. Je préfère sortir de là, tant qu’il est encore temps, tournant les talons. Je m’apprête à saisir mon sac mais c’est finalement sa main qui se glisse dans la mienne. Il me fait pivoter, saisissant mes joues de ses deux mains, posant son front contre le mien « Je me fous pas de toi Mia ». Je sens son souffle sur mon visage, je ferme les yeux quelques instants, comme pour savourer ce qui s’apparente à être les derniers moments où nous serons aussi proches. Je saisis ses poignets, pour autant je ne le repousse pas. Pas encore. Je réouvre mes yeux, plongeant mon regard dans le sien, un frisson parcourant mon corps. Et je me rends compte que je suis trop attachée à lui et que cette relation ne fera que me détruire. Malgré sa sincérité, malgré ses excuses « Reste. Pars pas. Je suis désolé ». Il se détache pour autant, il reste proche, caressant mes joues délicatement. Je reste de marbre encore quelques instants, je ne sais plus quoi faire. Pourtant, cette proximité apaise ma colère. J’entrouvre alors mes lèvres pour réussir à prononcer ces quelques mots « Et ensuite ? ». Je dis cela dans un murmure, mon regard n’ayant pas quitter le sien. Mais c’était la question à laquelle je voulais qu’il réponde avec sincérité. J’attrape alors ses mains pour les retirer de mes joues. J’en lâche une mais pas l’autre, la gardant dans la mienne. Je me ressaisis alors, reprenant la parole « Oui, j’ai envie de rester avec toi ce soir Alec. J’ai envie de me poser dans la cuisine avec toi, déguster ses succulents muffins que tu as préparés et me glisser ensuite dans tes bras, où nous parlerons malgré tout de choses et d’autre, rigolerons et finirons par échanger plus que de simples baisers… ». Je soupirais, comme pour reprendre mon souffle, qui était de plus en plus saccadé « Je ne veux pas partir, même si la raison me dit de faire le contraire… » Encore une fois, je m’ouvrais à lui, chose qu’il ne ferait certainement pas en retour. Je prenais le risque de m’approcher de lui encore, pour mieux lui faire face, certainement… « Mais après ça ? Sois sincère et dis-moi que tu voudras me revoir encore… mais jusqu’à quand… ». Ce n’était pas réellement une question bien qu’implicitement, je la lui posais. Mon regard s’était à nouveau posé dans le sien, j’avais envie d’ignorer le problème, tout comme lui, d’avoir cette facilité comme lui l’avait, mais ça m’était impossible. Je baissais le regard, je n’arrivais plus à l’affronter, sûrement pour éviter de lui montrer ma déception.
Je me suis trop attachée à lui. Beaucoup trop. Je n’aurai pas dû. Je le sais. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. En partie. Je le savais que cette relation ne mènerait à rien, nous avions été d’accord et consentant tous les deux depuis le départ. Pourtant, après la troisième fois, cette relation sans lendemain avait changé. Nos soirées se terminaient toujours de la même façon mais, avant, elles se passaient différemment. Plus de tendresses, plus d’attention, surtout de sa part, plus de confessions, surtout de ma part… Ce qui était réellement le problème « Je voulais pas dire ça ». Je soupire, levant les yeux au ciel ne préférant plus renchérir sur une conversation qui ne mènerait nulle part de toute manière. Mes mots n’avaient pas eu l’effet escompté… C’est-à-dire le faire réagir.
Pourtant ma fuite, elle, avait eu cet effet. Il m’avait rattrapé, assez rapidement finalement. Il n’avait pas envie que je parte, il me le fit comprendre à travers ses gestes, prenant mon visage entre ses mains, posant son front contre le mien. Comme toujours, notre proximité me décontenançait, me faisant me sentir encore plus vulnérable en sa présence. J’avais l’impression que je serai capable de tout pour rester près de lui encore quelques instants parce que j’en avais envie. Pourtant, j’avais déjà vécu ça dans ma précédente relation et je m’étais jurée de me protéger désormais. Je lui demande ce qui se passera ensuite, dans un murmure, mais je n’obtiens pas de réponse. Je le repousse alors, gardant cependant une main glissée dans la sienne, car je n’arrive pas encore à me défaire de lui totalement. Je lui avoue même… encore une fois je m’ouvre à lui, sans filtre, sans artifice « Alors pars pas. Reste ». Ses mots me déchirent encore plus, je ne sais plus quoi faire, je sens que sa main serre davantage la mienne. Il me montre finalement qu’il tient lui aussi à moi, par ces quelques mots, par ses gestes… Mon regard se pose dans le sien, je m’étais promis de ne plus me mettre dans de tels états pour une relation et pourtant, inlassablement, j’y retombais. Je ne veux pas craquer, lui montrer ma vulnérabilité, lui montrer que cette relation me blesse, il en a vu suffisamment. Je réitère ma question, sur le après... « Je te l’avais dit Mia que j’avais pas de relations sérieuses…Enfin je veux dire… C’est sérieux… Je joue pas… » Tout est contradictoire dans ses mots, je ne sais plus sur quel pied danser. Il s’éloigne en plus, mettant une certaine distance entre nous, nos mains se détachant… « C’est contradictoire… » dis-je dans un murmure avant de reprendre « Tu te rends compte de ce que tu dis ? Je le sais, oui, on était d’accord tous les deux. Mais tu n’as fait que me rappeler encore et encore, me montrant que tu ne me voulais pas uniquement que dans ton lit. Tu m’as fait passer des soirées que je ne suis pas prête d’oublier, qui m’ont fait penser que peut-être… ». Là encore, une pause, parce que c’est difficile et que je m’ouvre et parle encore beaucoup par rapport à lui « … peut-être tu voulais plus avec moi… Je me suis trompée, ta vie semble bien trop difficile pour m’inclure dedans ». Et ses dernières paroles répondent à ma question « Mais j’ai rien à te donner Mia. J’peux rien te donner. J’ai envie de te revoir. Mais si tu peux pas te contenter de ça et bah… je sais pas… ». Je détourne mon regard, me tournant légèrement pour ne pas qu’il voit l’expression sur mon visage. Merde pourquoi je me suis entichée d’un mec comme lui ? « Je ne peux pas ! ». Non je ne peux pas, j’ai été trop brisée, abandonnée du jour au lendemain dans ma vie sans que j’accepte de revivre ça à nouveau. Je repense à tout cela et je ressens un mélange entre colère et détresse… Mon cœur s’accélère, ma gorge se serre… Je prends cette fois mon sac, retrouve le courage de le regarder « Tu sais très bien comment ça se termine » Je n’étais pas capable de lui dire que tout se termine ce soir entre lui et moi.
Le silence toujours comme seule réponse. Je parle beaucoup, comme d’habitude, mais en face de moi j’ai une armoire à glace. Autant physiquement que caractériellement parlant. Je lui affirme qu’il est contradictoire, lui disant qu’il ne peut pas en avoir rien à faire de moi, autrement il n’aurait pas fait ce qu’il a fait pendant tout le mois qui vient de s’écouler. Je ne sais pas si j’ai été naïve au point de croire qu’il voulait plus avec moi ou si tout simplement il s’empêche de l’admettre. Pour quelles raisons, je l’ignore, mais son silence me fait me poser de multitudes de questions à son sujet, sur qui il est vraiment. Mais des questions auxquelles je n’aurai, de toute manière, aucune réponse. Alors, on sait très bien comment ça se termine lui et moi. Je ne peux pas accepter ses conditions, accepter que nous continuions à nous voir et puis, que du jour au lendemain tout s’arrête. Selon sa volonté à lui. Car je sais que, s’il ne veut pas plus maintenant, cela ne changera pas à la longue. Il est hors de question que je souffre pour une relation. Et je sais que ce sera le cas pour celle-ci, car en quelques semaines, je me suis accrochée à lui. Je n’ai pas voulu me l’avouer, pourtant, je me rends compte en me trouvant face à lui ce soir, que je n’ai pas envie de le quitter... Mais il le faut ! Pour mon bien… Je décide alors de partir pour de bon, attrapant mon sac et tournant les talons pour la dernière fois. Il ne réagit pas, je ne dis pas clairement que c’est fini, mais nous savons très bien tous les deux que c’est le cas.
« Mia… » Et là encore, alors que je m’approche de la porte, il me rattrape une seconde fois. Mais que veut-il à la fin ? J’ai espoir à ce moment là qu’il me rattrape pour me dire qu’il ne voulait pas que je parte, qu’il veut plus avec moi, qu’il avoue enfin ce qu’il cache au fond de lui. Il m’embrasse, je ne le repousse pas et lui rend son baiser. Je caresse son visage alors que nous échangeons ce baiser que je sais, être le dernier. Mais celui-ci est furtif et se termine aussi rapidement qu’il a commencé. Il n’y a plus aucun contact entre nous, je vois son regard qui change, son visage qui se ferme. Et là, ses mots me glacent le sang « Tu devrais partir. Ça sera mieux pour tout le monde ». L’indifférence dans laquelle il les prononce me fait me dire que j’ai tout simplement été naïve, qu’il a bien profité de moi et qu’il n’en avait tout simplement rien à faire. Mon regard devient aussi froid que le sien, montrant ma déception et la haine que j’éprouve à son égard. J’ouvre la porte alors et la claque fortement. Puisqu’il me demande de partir, c’est ce que je compte faire, définitivement. Il ne me verra plus, n’entendra plus jamais parler de moi. En tout cas, je ne serai pas celle qui reviendra vers lui. Derrière sa porte que je viens pourtant de claquer, des larmes finissent par s’échapper. J’ai mal, encore, j’ai été délaissé, une nouvelle fois, sans de réelles explications. Je ne m’attarde pas davantage et quitte définitivement sa propriété pour ne jamais y revenir.