Au milieu des confessions difficiles, il se retrouve bien heureux de pouvoir lui extirper le moindre sourire. Il lui rend la pareille, son nez contre sa joue, rassuré qu’elle n’ait pas perdu sa joie de vivre à cause d’un homme qui n’en vaut certainement pas la peine. « J’ai le droit de dire quand je le veux et autant de fois que je le veux ? » Il soupire et cela n’a rien de voir avec de l’exaspération. Au contraire, son sourire n’est que plus grand encore alors qu’il ne cesse de garder ses bras autour de Lucia pour la rassurer et la réconforter. « J’aime comme ça sonne. » Lui aussi, il aime bien comment ça sonne. Il aime vraiment bien la manière dont tout sonne, entre eux. C’est véritablement le début d’une belle histoire et pour cette raison comme pour beaucoup d’autres, il se permet d’assurer : “Quand tu veux et autant que tu veux. Sauf quand c’est l’heure de l’épisode de Doctor Who.” On est anglais ou on ne l’est pas, que voulez-vous. Il lui donnera l’heure précise, celle de Noël autant que celle de la nouvelle saison qui sort chaque année et de là, aucun impair ne saurait jamais être commis. A moitié sérieux seulement, cela lui permet de l’embrasser une fois de plus, le coeur un peu plus léger.

L’anglais perd cependant son sourire alors que c’est en confessions qu’elle se perd. A chaque nouveau pan de l’histoire qui se découvre, il se promet mentalement de ne jamais refaire les mêmes erreurs, de près ou de loin. Il se promet de lui laisser sa vie privée et son libre arbitre, il se promet de ne jamais lui faire du mal d’une manière ou d’une autre. “T’es pas idiote. T’étais amoureuse.” Bien qu’il soit absolument incapable de comparer sa propre histoire à la sienne, il a néanmoins une petite idée de tout ce qui peut être fait par amour, du pire au meilleur. Une chose est sûre, néanmoins : cet homme ne méritait pas l’amour de Lucia et il méritait encore moins de pouvoir la compter à ses côtés pendant autant de temps. Quand bien même Swann ne sait pas combien de temps toute cette comédie a pu durer mais il reste certain que la réponse est “trop”. “Je garderai ça pour moi. Tu as le droit d’en parler à qui tu veux.” Il ne trahira ni son secret, ni sa confiance. L’anglais voudrait la remercier de lui faire confiance pour de telles confidences mais il trouve de telles paroles déplacées et préfère donc se taire. “Je comprends qu’Hannah puisse se méfier, tu sais … C’est pas un soucis.” Jill et Ariane agissent de la même manière quand bien même la situation n’était pas la même pour Swann et ses relations précédentes. Un jour il se promet de tout lui dire aussi, mais pour le moment ses plaies restent encore trop fraîches pour qu’il puisse aborder le sujet. La priorité du moment reste d’apaiser ses maux à elle, quand bien même ils sont tout sauf récents : elle continue de les traîner tel un boulet et pour Swann, la priorité devient de l’en libérer. Sa dernière relation n’a pas su lui donner le bonheur qu’elle mérite alors il fera tout pour combler ce vide, quitte à l’aimer pour deux sans que cela ne lui demande aucun effort. Les erreurs de Lawrence ne seront jamais, jamais les siennes. Le doute n’est pas même permis.

Comme la réponse logique à tout ceci, le blond en vient à lui laisser la possibilité de rester dans son appartement aussi longtemps qu’il lui plaira. « Fais gaffe, je pourrais te prendre au mot. » Dans un nouveau sourire, il laisse sa main se perdre entre ses doigts et l’embrasse en retour malgré vents et marées. “Ça serait terrible.” Il se moque doucement, murmure contre son oreille alors qu’il l’embrasser une dernière fois dans le cou. De lui même il n’aurait sans doute jamais osé lui proposer qu’ils habitent ensemble, où que ce soit, mais si finalement tout se fait naturellement alors il serait le plus heureux du monde. Sans doute anticipe-t-il trop déjà, mais il se plaît à rêver de la savoir rester ici quelques temps. « Je sais. C’est moi qui m’en veux. J’espère qu’il va pas te créer d’emmerdes. » Sa tête a retrouvé sa place contre son épaule alors il a passé sa main derrière son dos malgré tout, bien décidé à continuer à la rassurer. Il en est assuré : Lawrence ne lui créera aucun problème et aujourd’hui son seul objectif reste de panser les plaies de Lucia, lesquelles il en est le seul coupable. “J’irai te chercher des affaires dans l’appartement si tu veux.” Il assure, sa joue posée contre le haut de son crâne. S’il est prêt à changer beaucoup de ses habitudes pour qu’elle reste, il ne se transformera jamais pour autant en un Lawrence abusif.