| conversations in the dark (elise #1) |
| | (#)Jeu 24 Sep 2020 - 14:35 | |
| Le jeu est simple. Observer, étudier et comprendre. Dès les premières minutes, ne pas perdre de temps. Amasser toutes les informations possibles, les trier ensuite. Elle avait à peine soufflé son prénom que mon esprit se mettait en marche. On se souvient du précédent, malheur à celui qui passe ensuite, par accord tacite, il vivra le pire. J'avais trop baissé mes gardes avec le marin, mal m'en a pris. Il devait en baver juste pour être entré dans la vie de ma sœur, Saül. Les premières trouvailles m’avaient laissé un goût amer, le gars trop riche et bien trop chiant. À la tête d'une entreprise de bourgeois, entouré de bourgeois, un enfer sur terre. Pire vie de guinder, manche à balais au cul, bien sous tout rapport. Trop bien même. La faille s'était présenté par elle-même : Madame Williams. Le connard est marié. Elle m'avait ouvert la porte de chez eux sourire aux lèvres, l'air innocent. Depuis, elle a toute mon attention, Elise.
Elle est une femme d'habitude la Williams. Elle se rend au même endroit à chaque jour, ne fréquente que des gens issus de son milieu social, se pavane quand en réalité elle semble être la brebis galeuse que l'on a laissé dans un coin. Le tout semble fragile, tel un château de cartes prêt à s'écrouler. C'est là qu'il faut taper. Vite et fort, pour ouvrir les dernières failles, pour tenir Saül par les couilles. J'ai observé pendant des semaines sans rien faire. J'attendais la faute. Elle a eu lieu à l'hôpital, alors que ma sœur était au plus mal. Il a fait la pire des erreurs ce con. Il va en baver désormais, c'est décidé.
Mercredi, quatorze heures. Elle sort de chez elle, direction le café du centre-ville, celui qui longe la rivière. Elle sortira un livre, va commander un macchiato. L'air de rien, je me pose sur le trottoir d'en face, clope pendu aux lèvres. Observer encore un peu alors que rien ne se passe jamais tant elle semble s'ennuyer de tout. D'un pas décidé, je traverse la rue, balance mon mégot dans le caniveau et entre dans le café.
Scène une, action.
C'est avec mon meilleur sourire d'acteur que je tire la chaise face à elle. « Ça alors Madame Williams. » Je m'étais présenté comme un livreur la dernière fois, juste pour voir un peu, pour mieux cerner. Aujourd'hui, les choses ont changé, je n'y passerais pas par quatre chemins. « Comment ça passe votre divorce ? »
|
| | | | (#)Jeu 24 Sep 2020 - 17:06 | |
| « Ça alors Madame Williams » Et c'est déjà terminé pour ce moment de tranquilité quand tes yeux quittent le bouquin entre tes mains pour aller associer la voix inconnue au visage qui, finalement, t'es très peu familier. Tes sourcils se froncent doucement pour aller chercher dans tes souvenirs. Tu l'a déjà vu quelque part, mais où ? Tu n'arrives pas à remettre le doigt dessus. Et lui, pendant ce temps, il en profite pour s'installer bien confortablement sur la place devant toi. « Comment ça passe votre divorce ? » Alors, il sait vraiment qui tu es. Ou c'est Saül qu'il connait. Possible. Tu n'oublies jamais un visage, mais celui-là, il est partie aux oubliettes. Comment aurais-tu pu savoir que tu devrais t'en souvenir de toute manière ? « Une vraie partie de plaisir. » Ce qu'il est beau le faux sourire qui brille sur ton visage. C'est le Vietnam ce divorce et personne ne va en ressortir intacte. Mais à fausse question, fausse réponse. De toute façon, ils sont très peu nombreux ceux à qui tu peux répondre à cette question en toute honnêteté. Qu'est-ce que ça cache vraiment cette question ? Peut-être quelque chose d'important, mais tu choisis quand même de ne pas t'en préoccuper. Tu en as marre des histoires compliqués. Tu veux juste tourner la page. Oh ce qu'il risque de te compliquer la vie celui-là.
Mais peu importe qui il est, ça ne t'intéresse pas. En démontre le bouquin qui remonte devant tes yeux et l'inconnu qui perd déjà toute son intérêt. Pour l'instant. « Peu importe ce qu'il vous a fait, j'en ai rien à faire. Voyez ça avec lui. » Parce que ça concerne Saül. Tu en es convaincu. Il n'a pas besoin de rien dire pour le confirmer. Les problèmes de Saül ne sont désormais plus les tiens. Plus maintenant. Qu'il se débrouille tout seul avec sa nouvelle famille. « Vous me cachez du soleil. » que tu le chasses déjà d'un signe de la main. Ce que tu peux être naïve de croire qu'il partira aussi facilement. Ce que tu peux être idiote de croire qu'à partir de maintenant, les choses ne peuvent qu'aller mieux. |
| | | | (#)Mer 30 Sep 2020 - 12:39 | |
| Son visage parfaitement lisse se fends d'une légère grimace dès l'instant où je m'adresse à elle. Elle n'a aucunement envie d'être dérangé. Parfait, je vais donc m'appliquer à ne plus la lâcher d'une semelle. La brune impose une distance si froide que je pourrais en rire. Tous les mêmes ces friqués, installer dans leur tour d'ivoire refusant de se mêler à la plèbe. Pourtant, j'ai fait un effort de présentation allant même jusqu'à la vouvoyer. Elle devrait se sentir privilégiée. Je lui offre un instant pour que son regard qui ne cesse de scruter les moindres traits de mon visage puisse éventuellement me reconnaître. J'en doute fortement, elle ne m'a vu qu'une seule fois quand je l'ai observé un million d'autres. « Une vraie partie de plaisir. » Elle pourrait gagner le prix de la meilleure actrice pour se sourire en plastique. « Vraiment ? » que j'insiste ô combien lourdement. Si elle pense se débarrasser de moi en répondant à une seule question, elle se fourre le doigt dans l'œil. Je reste néanmoins sur mes appuis, ne pas lui sauter dessus tout de suite. Elle a sûrement plus à me donner d'elle même.« Peu importe ce qu'il vous a fait, j'en ai rien à faire. Voyez ça avec lui. » Oh donc son incroyable mari est du genre à avoir des emmerdes. Fallait bien qu'Ariane s'entiche d'un mec comme ça. Je contiens ma rage du mieux que je peux. Je suis là dans un but précis, mais Madame Williams ne semble pas avoir beaucoup de temps à m'accorder. « Vous me cachez du soleil. » Cette fois, je suis bien incapable de retenir un franc éclat de rire. « Vous êtes vraiment tous les mêmes. » À croire que l'on va s'éloigner dès que l'envie leur prend, a chasser la vermine d'un revers de la main. « Je vous laisse. » Je lui donne l'illusion d'avoir réussi lorsque je me lève et m'éloigne de son champ de vision, passant dans son dos pour me commander un café au comptoir avant de faire volte-face et de reprendre ma place juste en face de la sienne. « En fait, non. » Sourire narquois collé aux lèvres, je me penche au-dessus de la table pour venir murmurer auprès d'elle. « J'en ai pas fini avec vous. » Elle comprendra rapidement que ce n'est pas après elle que j'en ai, mais plutôt après son mari. Lui qui se prend pour le roi du monde. « Votre mari se tape ma soeur, mais je ne vous apprends rien là. » Oh je pourrais en dire des choses, mais je ne suis pas là pour cracher des secrets. « Je crois que l'on pourrait bien s'entendre tous les deux. » Et par là, j'insinue elle et moi. |
| | | | (#)Ven 2 Oct 2020 - 18:23 | |
| « Vraiment ? » « Vraiment. »
Toujours plaisant de jouer quand on a de bonne cartes en main. Et les bonnes cartes, tu les a tous. Saül tu les a aligné l'une après l'autre sous le nez. À croire qu'il fait presque exprès pour que tu remportes tout dans ce divorce.
« Vous êtes vraiment tous les mêmes. » Il laisse échapper un éclat de rire l'inconnu, et non, ce n'est pas parce qu'il te trouve amusante. Enfin, si, un peu. Mais pas dans le bon sens du terme. « Je vous renvoie le compliment » que tu le relance sans réel intérêt. Si les riches sont tous les mêmes, la basse société l'est tout autant. Ils sont tous bizarres, lui encore plus que tous les autres. « Je vous laisse. » « C'est ça. Au revoir » Quelle perte de temps, alors qu'il repart aussi rapidement qu'il est arrivé.
« En fait, non. » « Sérieusement ? » « J'en ai pas fini avec vous. » « C'est quoi ton foutu problème ? »
Oh ce que tu en perds ta politesse à deux balles et ta patience surtout. Le bouquin entre tes maini retentit brusquement contre la table du café alors que ton regard se plante de nouveau dans le sien. Tu te sens rapidement attaqué sans en comprendre pourquoi. Et ça t'énerve de ne pas être maître de la situation. Tu aimes tout contrôler. Toujours. Surtout dans ce genre de situation. Mais tu contrôle rien là. C'est lui qui a toutes les bonnes cartes en main cette fois-ci. Toi, t'es dans le néant. « Votre mari se tape ma soeur, mais je ne vous apprends rien là. » Ah. Nous y voilà. « Je crois que l'on pourrait bien s'entendre tous les deux. » C'est à ton tour cette fois-ci de laisser glisser un rire mauvais entre tes lèvres. Bien s'entendre ? Sûrement pas.
« Tu as besoin d'aide pour organiser le baby shower ? J'ai pas le temps. Trop désolée. » que tu lâches sarcastiquement en roulant exagérément les yeux. Peu importe ce qu'il veut, ça ne t'intéresse toujours pas. Saül fait ce qu'il veut. Sa soeur fait ce qu'elle veut. Tu ne veux plus être mêlée à cette histoire. Tu veux juste les oublier eux et toute cette histoire qui t'écorche le coeur. Tu vas mieux, un peu, et ce serait bien de continuer sur ce chemin. Il risque de te compliquer la vie celui-là, un Parker donc. |
| | | | (#)Dim 4 Oct 2020 - 9:52 | |
| Elle se pense intouchable la Williams enfermer dans sa tour d’ivoire. La tête haute, elle pense dominer le monde quand tout n’est que façade. À croire que c’est un véritable rituel chez les gens bourrés de frics. On joue au couple parfait, mais dès que les porte du manoir se ferme tout n’est que laideur et rancune. La fidélité n’est pas un mot qui semble les atteindre, l’intégrité encore moins. Elle se croit maligne à vouloir me renvoyer dans mes retranchements, à me dire au revoir comme si j’allais si facilement lui donner du lest. Elle se met le doigt dans l’œil la bourgeoise. Je n’en ai pas fini avec elle, le jeu ne fait que commencer en réalité. « Sérieusement ? C'est quoi ton foutu problème ? » Je pourrais me la jouer idiot, déballer tout un tas de problèmes qui n’en sont pas, pour lui faire peur, pour lui prouver que j’en sais bien plus qu’elle ne le croit. Pourtant, je reste méfiant. Elle reste une femme de pouvoir en plein divorce, la balle est dans son camp et c’est ce côté de la bataille qui m’intéresse grandement. Elle s’insurge et je m’amuse de la voir perdre patience. Je laisse mariner encore un peu avant d’abattre mes cartes devant elle, lui dévoilant un jeu qu’elle ne soupçonnait probablement pas. Je le vois dans son regard, soudainement, je l’intéresse.
« Tu as besoin d'aide pour organiser le baby shower ? J'ai pas le temps. Trop désolée. » Le sarcasme ne sied pas à son teint de porcelaine, mais si c’est ce qui semble lui donner une contenance, je veux bien en rire un peu. « Je m’en tape du mioche. » Pour le moment. Je préfère considérer que ce n’est qu’une illusion, une erreur de parcours, le truc qui ne colle pas avec tout le reste. Peut-être que je m'en soucierai plus tard, mais c’est quelque chose que je réglerai avec Ariane et personne d’autres. « Aller, tu va pas me dire que tu veux lui offrir un divorce en douceur. » C’est pour cela que je suis venu, pour voir ce qu’elle a dans le ventre elle. « Qu’est-ce que tu veux lui faire cracher ? » Ils sont où les petits secrets, les trucs inavouables qui me feraient le tenir par les couilles ce connard. |
| | | | (#)Mar 6 Oct 2020 - 18:41 | |
| « Je m’en tape du mioche. » « Wow. Des frères comme toi, on en veut toutes un. »
Il n'a rien demandé ce gamin qui pousse dans le ventre d'Ariane. Il ne mérite pas d'écoper des erreurs de ses parents - son père surtout. Il ne pense sûrement pas ce qu'il dit. Ça reste quand même son neveu, le fils de sa soeur peu importe qui en est le père. Tu oses au moins espérer qu'elle ait du soutient de sa famille si Saül s'avère être un père aussi absent qu'il l'a été - et l'est toujours - avec Cosimo.
« Aller, tu va pas me dire que tu veux lui offrir un divorce en douceur. » Et le silence qui prend place comme réponse veut tout dire. Tu l'as voulu en premier lieu. Vraiment. Pour une fois dans votre foutu vie de couple, tu as vraiment cru que vous alliez faire les choses bien pour une fois. Parce que la rupture, la vraie, elle s'était passé en douceur. Elle avait donnée l'impression de passer l'éponge sur les vacheries des dernières années. Mais les secrets ont refait surface en suite. Il t'a crevé le coeur en s'installant à Grenade avec Ariane. Il t'a achevé en lui faisant un bébé. Il aurait dû attendre Saül, juste un peu, et le divorce aurait été rapide et facile. Tu lui aurais tout laissé.
« Qu’est-ce que tu veux lui faire cracher ? » « Tu crois vraiment que tu peux juste débarquer comme ça et que j'vais te dire des saloperies sur mon mari ? » Ouais, ton mari. Ce l'est toujours. Plus pour longtemps. Le divorce tire vers sa fin. Et puis, la confiance est quelque chose qui est très difficile à gagner, mais très facile à perdre. Et lui, tu lui fais pas confiance. Tu ne fais pas confiance à personne. Ça ne fait pas vraiment changement. « Tu n'aura rien du tout. » Il perd son temps à rester planter là comme un con. Qu'est-ce que ça peut bien lui faire de toute façon que Saül soit avec sa soeur ? Elle est pas assez grande pour choisir avec qui elle veut être ? Il est con Saül quand il s'y met, mais c'est pas une mauvaise personne. Il en prendra soin de cette nouvelle famille. Tu le sais. Il l'a toujours fait avec toi et Cosimo, à sa manière. |
| | | | (#)Dim 1 Nov 2020 - 11:13 | |
| « Wow. Des frères comme toi, on en veut toutes un. » Bien sûr qu’elle juge sur une simple phrase. C’est forcément ancré dans son ADN, prendre les gens de haut, se faire un avis sur quelques mots et ne plus jamais altérer son jugement. Si elle savait la raison de ma présence ici, jamais elle ne jugerait mes motivations en tant que grand frère. Personne ne fera de mal à ma sœur, jamais. J’ai laissé faire pendant trop d’années et ce n’est pas son imbécile de mari qui gagnera la partie. Qu’elle le récupère, qu’ils continuent à prétendre qu’ils sont l’exemple même de la réussite. « Ça doit jaser que votre couple s’écroule, non ? » Tout est sujet aux rumeurs dans ce milieu. Je connais assez pour l’avoir fréquenté de loin à une époque, dans une bourgeoisie probablement pire que celle qui règne en maître sur l’Australie. Qu’adviendra de sa réputation quand tout le gratin aristocratique sera au courant des tromperies de Monsieur Williams et de l’enfant illégitime qu’il est allé lui faire dans le dos ? Oh que je donnerais tout pour être aux premières loges ce jour-là.
« Tu crois vraiment que tu peux juste débarquer comme ça et que j'vais te dire des saloperies sur mon mari ? » Oh non, je savais que ce ne serait pas aussi simple. Mais j’ose imaginer que les fêlures que j’aperçois déjà à l’œil nu ne seront pas infranchissables. « Disons que j’ai mon idée. » que je taquine, la faisant languir encore un peu. Ce sont ses réactions qui m’intéressent, la pure panique que je peux apercevoir dans le creux de ses prunelles. « Tu n'auras rien du tout. » « Je ne suis pas intéressé par l’argent. » Cela pourrait être un plus, mais ce n’est pas ma recherche première ici. Tout ce que je veux, c’est le faire tomber lui. L’éloigner le plus possible d’Ariane, qu’importe qu’il lui a fait un enfant. C’est du pur délire. « Il fait un enfant à la première venue et c’est okay pour vous ? » Je retiens un rire. Elle doit se cacher là, sa rancœur à elle. « Je tomberai pas dans le panneau du type honnête et droit dans ses bottes. » Il cache quelque chose le fils de bourges. « Ils sont où les cadavres ?! » |
| | | | (#)Dim 15 Nov 2020 - 20:05 | |
| « Ça doit jaser que votre couple s’écroule, non ? » « Un peu. » Oui et non. Les rumeurs commencent à se propager, mais ni toi, ni Saül ne les approuve ou ne les désapprouve. Ce sera officiel aux yeux du petit peuple quand ce sera vraiment officiel justement. Vous n'avez jamais été du genre à laver votre linge sale en public. Ce n'est pas aujourd'hui que vous allez commencer. Pas même au moment le plus difficile de votre vie. « Disons que j’ai mon idée. » « Oh, tu as ton idée, vraiment ? » Il teste les limites de ta patience et elles sont atteint depuis longtemps. Tes avant-bras viennent se poser sur la table alors que tu te penches vers lui. Tu n'aimes pas qu'on passe par quatre chemins. Tu préfères nettement aller direct au but. Il te fait perdre ton temps là. Tu comprends pas ce qu'il cherche, mais il ne cherche pas à la bonne place. C'est pas ton foutu problème ce qui se passe entre Saül et sa soeur et c'est encore moins de ta faute. « Je ne suis pas intéressé par l’argent. » « Tant mieux parce qu'il n'en a pas. » C'est toi qui l'a. Ou qu'il l'aura bientôt plutôt.
« Il fait un enfant à la première venue et c’est okay pour vous ? » Non. C'est pas okay pour toi. C'est vraiment nécessaire de répondre à cette question ? Non. Probablement pas. Il la connait déjà la réponse. Ton visage de glace parle pour toi-même. Ce ne sera jamais okay qu'il se construise une meilleure famille que la vôtre, une vraie famille. « Je tomberai pas dans le panneau du type honnête et droit dans ses bottes. Ils sont où les cadavres ?! » Au fin fond de lui, c'est pas une mauvaise personne Saül. Il aura toujours une grande place dans ton coeur peu importe à quel point il peut te faire rager, peu importe à quel point tu peux le haïr, il y aura toujours un peu d'amour caché quelque part là dedans. Vous êtes doué là-dedans l'amour-haine. « Qu'est-ce qui te fait dire qu'il y en a ? Il a fait quoi de mal mise à part aimer ta soeur ? » Que ce soit Saül ou un autre, sa réaction sera probablement la même. Le seul problème c'est qu'il veut protéger sa soeur alors qu'elle sait parfaitement se défendre toute seule. |
| | | | (#)Sam 21 Nov 2020 - 15:27 | |
| « Oh, tu as ton idée, vraiment ? » Elle est en train de perdre patience la bourgeoise. Tout dans sa communication non-verbale me fait comprendre que petit à petit, je joue avec ses nerfs. C'est exactement ce que je cherche, après tout, tirer sur la corde jusqu'à ce qu'elle cède. Elle n'a rien d'aisé la Williams tant on a passé sa vie à lui rabâcher d'être dans le contrôle, mais les failles se présentent peu à peu sous le masque. Son regard est loin d'être assez vaillant pour pleinement affronter le mien et ses mains qui ne cessent de jouer entre elles me donne le ton sur son état de nervosité. Elle ne sait pas ce que je lui veux et bien sûr qu'elle se refuse à quelconque esclandre sur sa vie conjugale. Ce n'est pas elle qui m'intéresse, mais celui qui est encore son mari, alors je creuse sans sortir les armes. Patiemment, je joue avec les mots et son humeur. « Tant mieux parce qu'il n'en a pas. » « Je me doute que tu as déjà tout récupéré, c'est lui le fautif après tout. » Il adore cela les magistrats, un bon drame familial sous couvert d'infidélité. Elle a toutes les cartes en main pour jouer les femmes éplorées, trompée par son mari qui est allé faire un enfant à une autre. Le scénario en serait presque risible. Encore plus lorsque je dénote cette envie chez elle de le protéger. Serait-elle de ces rêveuses pas tentée, celle qui espère encore malgré l'évidence ? « Qu'est-ce qui te fait dire qu'il y en a ? Il a fait quoi de mal mise à part aimer ta soeur ? » Je ne sais retenir un rire nerveux qui démontre mon agacement. « Les hommes comme lui n'ont de l'amour que pour leur propre personne. » Il est imbu de lui-même Saül, noyé dans son argent et ses faux-semblants. Un homme s'est déjà chargé de briser ma sœur, je ne lui laisserai pas le loisir de reprendre l'œuvre inachevée. « Il doit être bon manipulateur pour que tu le défendes de la sorte. » Ou les secrets sont bien plus sales que ce que j'aurais bien pu imaginer. Les deux scénarios restent plausibles. « Tu ne voudrais pas le récupérer, ton précieux mari ? » Pour ça, je serais prêt à l'aider dans chacune des étapes, les unes après les autres. |
| | | | (#)Jeu 3 Déc 2020 - 13:28 | |
| « Je me doute que tu as déjà tout récupéré, c'est lui le fautif après tout. » Oui. Exactement. C'est presque décevant à quel point c'était facile de tout lui prendre à Saül. Beaucoup trop facile. Il n'y a aucune combat. Il n'a aucune chance de remporter quoique ce soit pour la simple et bonne raison qu'il n'a pas fait les choses dans le bon ordre. Il aurait simplement été un peu plus patient pour refaire sa vie avec Ariane et les choses auraient été complètement différentes. Ce divorce aurait été régler à l'amiable. Et ce serait déjà derrière vous. Mais non, il a fait le con et il a tout perdu. « Les hommes comme lui n'ont de l'amour que pour leur propre personne. » Tu roules les yeux en l'air si fort. Il ne sait pas de quoi il parle. Il ne connait pas Saül comme toi tu le connais. Ouais, c'est un idiot par moment. Ouais, il a toujours l'air au dessus de tout le monde. Mais tu es quand même convaincu qu'il l'aime véritablement Ariane. Il ne mettrais pas sa vie en l'air comme il le fait pour une femme sans importance, une femme qui n'est personne au fond. Elle ne vient pas d'une bonne famille. Elle est sûrement hyper pauvre. C'est l'amour ça, non ?
« Il doit être bon manipulateur pour que tu le défendes de la sorte. » Le meilleur qui soit. Tu ne laisse pas ta place non plus. « Tu ne voudrais pas le récupérer, ton précieux mari ? » Tu éclates de rire. Non. Absolument pas. C'est terminé pour de bon vous deux. Tout est allé trop loin. Il n'y a plus de retour en arrière depuis que votre fils sait pour votre séparation et le divorce en devenir. Il aurait pu revenir des millions de fois avant ça et il ne l'a pas fait. Il a choisit Ariane. Il a choisit sa nouvelle famille. Et il a sûrement bien fait. « Non merci. Maintenant, va régler tes foutus problèmes avec le principal concerné et laisse-moi tranquille. » Il t'a assez fait perdre ton temps le frère de l'autre. C'est soit il s'en va, soit c'est toi qui s'en va. Il n'y a absolument rien de bon qui ressortira de cette conversation. Autant pour lui que pour toi. |
| | | | | | | | conversations in the dark (elise #1) |
|
| |