Pour traverser le centre ville je n’ai pas le choix : cette fichue foire aux antiquites qui s’est installée au début du mois ne semble pas décidée à bouger, il faudra donc que je le traverse. Sauf que, n’ayant rien consommé depuis plus de dix heures - je suis à sec et rencontre l’un des dealeur du Club ce soir, mais jusque là je ronge mon frein - j’ai la sensation que tous les regards sont tournés dans ma direction et que tous m’observent d’un oeil mauvais. Qu’ils chuchotent, me pointent du doigt et me raillent. Sont-ils en train de me prendre en pitié ? De m’accuser de tous les maux du monde ? Devinent-il que je ne suis plus que l’ombre de moi même ? Je projette mon propre jugement sur les autres et c’est dangereux : puisque je les imagine tous prêts à me sauter à la gorge et que je ne suis donc pas à l’abri de réactions virulentes ou violentes.

Alors j’enfonce mes mains dans les poches de ma veste en cuir devenue beaucoup trop grande - peut-être est-ce celle d’Amos, peut-être que je la garde parce qu’elle porte son odeur et que je refuse de l’admettre et, les yeux rivés au sol, je tente de fendre la foule. Ce n’est pas mon genre, je porte d’habitude sur le reste du monde un regard particulièrement hautain et, en temps normal j’aurais traversé la rue la tête haute, mais je n’ai qu’une envie, fuir et ne plus entendre leurs murmures accusateurs qui n’existent que dans mon esprit.

Et c’est là que je lui rentre dedans, alors que je pense être sortie d’affaire. Il fait plusieurs tête de plus que moi, l’inconnu qui semble particulièrement pressé, et je me retrouve projetée au sol sans l’anticiper, et sans avoir le temps de sortir mes mains de mes poches pour amortir ma chute. Alors forcément, je grogne, je fais tourner mes poignets et, sans trop savoir pourquoi, je ramasse entre les doigts l’objet tombé de ceux de l’inconnu dans ma chute : une montre à gousset ouvragée qui semble dater d’un autre temps et qui provient certainement de l’étale de l’un des brocanteur. L’air coupable du brun, je ne le remarque pas tout de suite et je rage, comme l’animal blessé que je suis. « C’est quoi le problème t’es pas foutu de regarder où tu vas ? » Je me ramasse sur mes jambes, elles me portent à peine, avant de me remettre debout. « T’as la police aux trousses ou quoi pour être si pressée ? Tu fuis un truc ? » Dans mon esprit, il ne s’agit que d’une tournure de phrase, évidemment.

il se balade dans la ville le jeune homme. Il a trouvé une brocante, il en fait le tour assez rapidement, repérant les objets qui pourraient l'intéresser. Il n'y en a pas beaucoup, Yele n'est pas branché vieilleries et bibelots qui semblent venir d'un autre temps. Il n'imagine pas acheter des vêtements déjà portés, gardant espoir qu'à un moment il va se faire tailler des costumes sur mesure comme Saül peut le faire dès qu'il doit participer à une nouvelle soirée. Il en aura des tas un jour, il sera encore plus riche, encore plus puissant que l'homme qui l'a pris sous son aile depuis quelques mois déjà. Plus ils passent de temps ensemble, plus il est ambitieux. Il visait la lune avant de le rencontrer, maintenant il est prêt à conquérir toutes les planètes de l'univers. 


Mais il a ses mauvaises habitudes, et il ne veut pas demander de l'aide aux hommes d'affaire qu'il côtoie. Une montre a gousset, une pièce magnifique qui a l'air de valoir une fortune. Il s'imagine déjà la porter sur son costume trois pièces pour le prochain gala, la prochaine soirée où il sera entouré par Marcus et Saül. Il reflechit, regarde la vieille femme qui semble occupée à discuter. Elle ne surveille pas, et, même s'il n'y a aucun plaisir à voler cet objet, il aime ce léger shoot d'adrénaline dans ses veines au moment où sa main glisse sur la table pour glisser l'objet dans sa poche. 


Son regard croise celui de la dame une seule seconde avant qu'il ne fasse demi tour. Il marche droit devant lui et bouscule le monde entier. Ils n'avaient qu'à pas être sur son chemin. Une jeune fille passe sur son chemin et elle est projetée en arrière. Il ne se serait pas arrêté si la montre n'était pas tombée de sa poche. La blonde met la main dessus et il grince des dents. "T'es pas foutue de marcher ailleurs ?" Ca ne va pas être de sa faute non plus. "En quoi ça te regarde." Il veut juste récupérer la montre et partir. "Rend moi ca." 

Le choc je ne l’anticipe pas. Mes réflexes sont émoussés de toute façon, et je tiens à peine debout. Je suis affamée mais pas de nourriture et mes démons contrôlent le moindre de mes gestes et la moindre de mes réactions. Je me retrouve donc par terre, avec une sale douleur dans le bras - ma blessure au bras datant de l’épisode Loris est à peine refermée - et une sacré dose de nervosité au fond des tripes.

Bien sûr, il est loin d’en être à cent pour cent responsable. Je dirais même qu’il n’a pas commis d’autre crime que d’être sur mon chemin et de m’interrompre alors que je voulais simplement me tirer d’ici et le plus vite possible. Sauf que j’ai besoin d’externaliser, j’ai besoin d’un exutoire et il en fera office. Je m’adresse à lui, froide et sèche : égale à moi même.

« T'es pas foutue de marcher ailleurs ? »
« Ouais le souci tu vois c’est que c’est ici que j’avais envie de marcher. »

Il ne me tend pas la main pour m’aider à me relever et il fait bien : je l’aurais refusée de toute façon. Je suis bien trop fière et indépendant pour envisager aussi qu’il passer ses bras sous mes épaules pour me redresser, quand pourtant mes jambes me portent à peine. J’ai perdu du poids mais ce n’est pas ça le problème : c’est la fatigue, la fatigue intense que je ne chasse pas, quel que soit le nombre d’heure que je dors la nuit. « En quoi ça te regarde. » Je fronce les sourcils. Aurais-je touché un point sensible sans le vouloir ? « Je suis une bonne samaritaine, voilà en quoi ça me regarde.  » Instinctivement mes doigts se referment sur l’objet et un sourire étire mes lèvres. « Rend moi ça. » « Non sérieux ? Tu l’as vraiment volé ? »

Il n’a pas envie d’apprendre à connaître qui que ce soit, il ne veut pas faire la causette au milieu de tous ces stands. Il veut juste marcher vite, passer inaperçu et ne pas avoir à courir si jamais la vieille dame finit par se rendre compte de ce qu’il a pris. Mais il faut qu’aujourd’hui une conne se trouve sur son chemin, et qu’elle soit assez forte pour attraper la montre avant lui lorsqu’elle tombe au sol. Il ne se concentre pas sur la blonde qui elle aussi se retrouver les fesses au sol, il ne veut que sa montre, et tant pis pour elle si elle va mal, elle n’avait qu’à pas se trouver son son chemin. « Ouais le souci tu vois c’est que c’est ici que j’avais envie de marcher. » “J’en ai rien à foutre de ce que t’avais envie de faire ou non.” Il ne lui a pas demandé son avis, n’a même pas fait semblant de s’y intéresser.


« Je suis une bonne samaritaine, voilà en quoi ça me regarde. » “T’as pas l’air !” Il juge, bien sûr qu’il le fait. Elle est minuscule et aussi maigre qu’un clou. Elle est soit droguée soit anorexique, mais il n’a pas le temps de détailler les analyse pour avoir la bonne réponse. Elle l’insupporte et il tente de récupérer la montre d’un geste du bras rapide mais n’y arrive pas. « Non sérieux ? Tu l’as vraiment volé ? » “Qu’est ce que ça peut te faire ?” Pourquoi elle a décidé de le faire chier lui aujourd’hui ? Elle n’avait personne d’autre à emmerder ? Il la déteste, il aimerait la bousculer de nouveau pour qu’elle tombe au sol et laisse tomber la montre à son tour. “Tu vas me faire croire que tu fais partie des gens qui n’ont jamais volé de leur vie ? Fais ta leçon de morale rapidement j’ai pas le temps pour tes conneries.” Il veut juste récupérer ce qu’elle tient encore fermement entre ses mains.

« J’en ai rien à foutre de ce que t’avais envie de faire ou non. » Il est pas commode et, alors que je me relève, je l’observe d’un regard insolent. Evidemment, il fait pas mal de centimètres de plus que moi et pourrais m’étaler d’une droite mais, d’une part nous sommes dans une rue bondée au milieu de la journée et, d’autres, je n’ai jamais fait marche arrière à cause de ce genre de chose, j’ai toujours eu le dessus sans être impressionnante physiquement. Alors je ne pars pas en courant, je ne rougis pas et ma voix ne tremble pas. Je l’observe, en faisant tourner la montre entre mes doigts et d’un air fier.

« T’as pas l’air ! »
« C’est hyper blessant ça. Je me mettrais bien à pleurer mais après je saurais pas m’arrêter alors je vais faire l’impasse. »

Qui est-il, mister punk-je-m’habille-tout-de-noir pour me dire de quoi j’ai l’air ? Si j’ai l’air d’une honnête personne ou pas ? « Qu’est ce que ça peut te faire ? » Il a raison : au fond je m’en fous. Sauf que je m’ennuie, sauf que je suis désoeuvrée, sauf que je suis toujours un peu allumée même dans mes moments les plus sobres. « T’as raison, ça me fait rien. » Je l’observe, une lueur de défi au coin de l’oeil. « Toi en revanche t’es si pâle qu’on dirait que tu vas t’évanouir. Ou te changer en vampire, je sais pas trop. » Ou bien faudrait-il qu’il prenne feu pour ça ? Je ne suis pas très au fait de l’évolution des folklores sous l’influence de la culture millénial. Il peut prendre feu, scintiller comme une joyaux ou se mettre à saigner du chocolat que ça changera pas ma vie ni mon avis : il a un teint cireux et malade.« Tu vas me faire croire que tu fais partie des gens qui n’ont jamais volé de leur vie ? Fais ta leçon de morale rapidement j’ai pas le temps pour tes conneries. » « Je vais pas te faire croire ça. » J’esquisse un sourire et une idée germe dans mon esprit. Je le jauge de haut en bas et, finalement, mes doigts se referment sur la montre. « Par contre ça, je le garde. » Que va-t-il faire ? Crier au voleur ? J’en doute. Me secouer comme un prunier ? Ça aussi je ne l’imagine pas capable de le faire, pas en pleine rue de la sorte.

« C’est hyper blessant ça. Je me mettrais bien à pleurer mais après je saurais pas m’arrêter alors je vais faire l’impasse. » Il lève les yeux au ciel, pourquoi elle continue de parler comme ça ? Elle peut pas juste continuer son chemin et aller mourir ailleurs plutôt que de garder toute son attention sur lui ? Il a juste envie d’être seul et tranquille pour pouvoir garder la montre qui ira parfaitement avec un des costard qui se trouve dans sa tête pour le moment. “Y’a un endroit sombre là-bas, tu peux toujours aller y pleurer. Si t’as de la chance y’aura quelqu’un qui viendra voir si tu survis.” Et ça ne sera pas lui. Parce qu’il sera déjà loin, très loin de cet endroit.

« T’as raison, ça me fait rien. Toi en revanche t’es si pâle qu’on dirait que tu vas t’évanouir. Ou te changer en vampire, je sais pas trop. » Sérieusement ? Elle a quel âge ? 8 ans ? Peut-être que ce sont ses parents qu’elle cherche en réalité. “C’est le super mystère qui traîne autour des anglais.” Elle a dû l’entendre à l’accent, il n’a jamais caché sa passion pour ce pays qui est devenu le sien avec les années accumulées. “Si t’as besoin de quelqu’un pour retrouver tes parents y’a bien une des vieille qui pourra t’aider.” Elle doit faire 1 mètre 10 les bras levés alors c’est une option possible. Et il a juste envie qu’elle le laisse tranquille. N’a-t-elle pas quelque chose de plus intéressant à faire que de le regarder comme s’il était la huitième merveille du monde ? « Je vais pas te faire croire ça. Par contre ça, je le garde. » Et là il serre les dents, parce qu’elle commence vraiment à le gonfler la blonde. Il ne va pas la frapper, mais il espère qu’une de ses jambes va finir par céder sous le poids de ses os, mais elle tient debout et c’est dommage. “Tu commences à me gonfler.” Il l’attrape par le coude et se déplace pour être à l’abris des oreilles indiscrètes. “Tu gagneras rien à garder ce truc.”

« Y’a un endroit sombre là-bas, tu peux toujours aller y pleurer. Si t’as de la chance y’aura quelqu’un qui viendra voir si tu survis. » Mais c’est qu’il a bouffé un clown mon nouvel ami ce matin au petit déjeuner. Une chose est sûre en tout cas, il a quelque chose à se reprocher et il ne peut pas prendre le risque d’une esclandre : ça se voit à la façon qu’il a de jeter des regards de tous les côtés comme s’il avait peur qu’on lui suive ou, plutôt, qu’on le rattraper. « C’est le super mystère qui traîne autour des anglais. Si t’as besoin de quelqu’un pour retrouver tes parents y’a bien une des vieille qui pourra t’aider. » Je m’en fous qu’il soit anglais. Je m’en fous qu’il ait décidé de se donner un air de super méchant et, même sa montre, je m’en fous. Sauf qu’alors que je la fais glisser entre mes doigts, que je la retourne sur elle même et que je la soupèse, je décide de la garder. Pas pour sa valeur, je ne manque de rien, pas pour l’offrir nous plus puisque je n’ai plus personne à qui je pourrais en faire cadeau, non, pour avoir l’impression de gagner quelque chose. Et surtout pour avoir la certitude de le faire chier, l’apprenti pickpocket.

« Tu commences à me gonfler.  » « Ouais je sais, merci. » C’est un peu mon talent caché, ou plutôt, mon talent tout court puisque je le cache mal. Il m’attrape par le coude avant que je n’ai le temps d’ajouter quoi que ce soit d’autre et, me soulevant presque de terre, il m’entraîne à l’écart sur quelques mètres. Quand il me lâche, je l’observe avec un sourire insolent. « Fais gaffe je vais crier au viol. Mon père viendra me chercher et tu seras arrêté pour pédophilie. » Puisque, si j’ai bien suivi, je suis une enfant qui a perdu ses parents. « Tu gagneras rien à garder ce truc. » « Et toi tu gagnes quoi à le voler ? La satisfaction d’avoir volé un vieil antiquaire qui regardait ailleurs ? Quel bad boy. » Je hausse les épaules. « J’y gagne rien mais j’ai envie. Voilà, tu vois l’air constipé sur ton visage, c’est ça que j’y gagne. » Je fourre l’objet de valeur dans la poche de ma veste en cuir avant de refermer la fermeture éclair. « Alors ? Tu veux que je crie ? »

Il voulait simplement voler cette montre et s’échapper de cette brocante pour ne plus jamais revenir. Elle est belle cette montre, parfaite pour aller avec le costard sur mesure qu’il portera un jour. Quand il sera riche et puissant, et ça va arriver bien plus vite que ce que les gens peuvent bien se l’imaginer. C’est long pour quelqu’un de normal, mais ça ne le sera pas pour moi qui suis extraordinaire. Le commun des mortels ne peut pas comprendre ce qu’il vit, et ce qu’il est capable de faire en réalité.

Il se fait avoir. Il se heurte à une mini blonde chiante qui ne veut pas lui rendre sa montre. Mais, s’il ne part pas avec, elle ne le fera pas non plus. La jeune femme est faible, et tellement légère qu’il pourrait la porter avec un seul bras. “Très drôle.” Pas du tout en réalité, et il n’est pas très doué pour mentir Yele alors elle ressentira sûrement le caractère sarcastique de ses paroles. Il aimerait qu’elle finisse par s’évanouir, ou mourir à cause de son état dans les secondes qui suivent pour qu’il puisse repartir avec sa trouvaille sans avoir besoin de négocier avec elle comme si cet objet lui avait toujours appartenu. Il fallait qu’il tombe sur la seule voleuse de l’endroit, c’est bien sa chance.

Il grimace. “J’ai jamais cherché à être un bad boy désolé de te décevoir.” Il n’est absolument pas désolé, et il ne veut pas être assimilé à un mauvais garçon. Il ne pense qu’à lui et à son plaisir. Son envie de porter cette montre qu’il n’a pas encore les moyens de payer. Il cherche des yeux le bon stand, puisque la jeune femme ne lâche pas l’affaire. Très bien, s’il se fait prendre, elle se fera prendre aussi. Il l’attrape par le bras, fait signe à la mamie qui cherche désespérément l’objet sur sa table. “Il y a des hommes pour la sécurité ici ?” Il parle fort, fait de grands gestes et attire l’attention. C’est con pour elle, elle n’aurait jamais dû garder cette montre. “J’ai vu cette jeune femme voler un bijou sur votre table, elle l’a glissé dans sa poche.” Il reste proche de la blonde, si elle n’est pas trop bête elle cherchera à se débarrasser de l’objet, et si elle sait vraiment utiliser son cerveau elle pourrait avoir l’idée de glisser l’objet dans la poche de Yele alors que plusieurs personnes se rapprochent d’elle.

« Très drôle. »
« Merci. »

Il est ironique mais je m’en fous. Je ne pense qu’à le tourner en ridicule puisque, visiblement stressé, il prend la mouche si facilement que c’en est risible. « J’ai jamais cherché à être un bad boy désolé de te décevoir. » « C’est dommage, t’as la gueule de l’emploi pourtant. Tout ce potentiel gâché à t’habiller comme une merde. » Ou, plus précisément, comme un anglais coincé. Qui lui a dit que le trench noir était de retour à la mode chez les hommes ? Ou bien est-ce son look pour être discret lorsqu’il détrousse des grand-mères ? Le doute est permis vu qu’il semble particulièrement mauvais dans l’exercice. Ce dandy, il ne tiendrait pas deux secondes dans un monde comme le mien et cela me fait marrer de le voir essayer mais suer à grosses gouttes.

Sans crier gare par contre il m’attrape pas le bras pour me traîner au milieu de la foule en criant. Me, je me débats mais, surprise et surtout n’ayant pas la force physique pour le repousser, je n’ai pas le temps de me dégager. « Il y a des hommes pour la sécurité ici ? » Il crie le con, et plutôt que d’être choquée un mince sourire étire mes lèvres. Il la veut sa montre, il doit être sérieusement fauché mais il n’avait qu’à la mériter. « J’ai vu cette jeune femme voler un bijou sur votre table, elle l’a glissé dans sa poche. » Elle l’étais, dans ma poche. Elle l’a été pendant quelques minutes seulement mais déjà je l’ai mise dans la poche d’un autre, pas la sienne, celle d’un passant qui m’a frôlé de trop près. Moi, je n’en veux pas, le but initial n’était que de l’emmerder et le faire transpirer à cause du stress, mais à présent qu’il la joue comme ça je préfère nous en priver tous les deux. Alors une fois mon tour de passe passe accompli je dégage mon bras dans un geste théâtral. « Lâchez moi ! » Face aux commerçants qui m’observent avec des yeux ronds, je retourne mes poches pour prouver qu’elles sont vides. Le temps que je règle ça, il s’éloigne déjà et je jubile en pensant à la tête qu’il fera en découvrant que ses poches à lui non seulement sont vides de la montre, mais allégée d’une centaines d’euros piochées dans son portefeuille. Voilà qui lui apprendra à faire le malin.

RP terminé