| That blackness in your heart - Louisa |
| | (#)Dim 27 Sep 2020 - 0:38 | |
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That blackness in your heart
Cinq heure du matin. Ana arrive enfin chez elles, sur le pas de la porte de l’appartement qu’elle partage avec deux colocs. Elles se supportent mais il est loin d’y avoir une ambiance de grande camaraderie dans cet appartement, notamment avec Louisa. Elles sont plus ou moins en guerre froide ces deux-là, il faut dire qu’elles ont un passif court mais intense. Mais Ana ne pense même pas à ses colocs quand elle sort son trousseau de clés, elle est au bout du rouleau, en panique totale, elle ne sait pas ce qu’il va lui arriver et elle a peur, un sentiment qu’elle ne se laisse pas souvent ressentir. Cette nuit, elle a tué un homme. Elle lui a tiré une balle en pleine tête et son cadavre sanguinolent s’est effondré sur elle, la recouvrant du liquide gluant et écarlate de la mort. Si elle ne lui avait pas arraché l’arme des mains, qu’aurait-il fait d’elle et de Birdie ? Se seraient-elles retrouvées dans le coffre avec l’homme agonisant qu’Ana y avait découvert ? Peu importe, car elle a lui a tiré dessus, elle l’a empêché de leur nuire. Elle a aussi blessé Birdie par mégarde. Elle était high as fuck et saoule quand il les a pris en stop. Elle a tué un homme sous l’emprise de stupéfiants et à l’hôpital ils lui ont fait une batterie de prélèvements divers et variés, ils vont savoir, ils savent peut-être déjà. Ils vont peut-être débarquer à tout instant pour la menotter et l’embarquer. Elle ressasse tout ça sur le pas de la porte alors que ses mains tremblantes n’arrivent pas à insérer la clé dans la serrure. Le trousseau est tombé sur le tapis « bienvenue » deux fois déjà, elle le ramasse une troisième fois et réussit enfin à utiliser la clé. La porte s’ouvre et elle se retrouve dans l’entrée plongée dans la pénombre, on est dimanche matin, il lui semble se rappeler qu’Itziar n’est pas là ce week-end et elle espère ne pas tomber sur Louisa, elle n’est pas en état.
Au bout du rouleau, fatiguée, en descente du monceau de drogues qu’elle a commencé cette nuit, elle se sent physiquement au plus bas et psychologiquement, elle atteint des tréfonds. Elle va finir en prison, sa famille va définitivement la renier et elle deviendra folle entre les barreaux. Ana a besoin de sa liberté de mouvement, elle a besoin de sa liberté tout court. Elle pose ses clés sur le guéridon et croise son reflet dans le miroir disposé au dessus. Elle est blanche comme une linge hormis ses cernes violettes, sa peau est luisante de sueur et son front plissé d’inquiétude. Elle s’attache les cheveux et aperçoit une tâche de sang dans son cou qu’elle a oublié, elle a soudain envie de vomir et court vers la salle de bain. Au passage, elle heurte une chaise qui tombe par terre dans un fracas. Elle régurgite dans la cuvette des toilettes, principalement de la bile et autres liquides, elle n’a pas mangé depuis une douzaine d’heures. Elle finit par tirer la chasse et se relève vacillante pour s’approcher du lavabo, elle se rince la bouche et asperge et frotte son cou pour faire disparaître les restes de sang. La douche qu’elle a pris à l’hôpital n’a pas suffi, elle a l’impression d’être encore enduite de ce liquide poisseux. Au final, elle s’asperge toute la tête jusqu’à ce que ses cheveux soient mouillés et dégoulinent sur le carrelage. Elle se regarde à nouveau dans le miroir et elle se met à pleurer, les larmes coulent rarement sur ses joues, elle ne les laisse jamais sortir ainsi.
Mais maintenant, elle retourne dans le salon prête à rejoindre sa chambre pour y faire les cent pas, c’est sûr qu’elle n’arrivera jamais à dormir mais peut-être que sa crise de larmes finira par passer. Mais elle tombe nez à nez avec Louisa, elle se renfrogne tout de suite et espère que la pénombre du salon et ses cheveux dégoulinants vont camoufler ses larmes. Elle essaye de lui parler de sa voix habituelle d’emmerdeuse sûre d’elle mais elle ne fait que bredouiller d’une voix où les larmes s’entendent : « Retourne te coucher, c’est dimanche. Fais pas chier... » Puis elle commence à la contourner pour aller se terrer dans sa chambre à l’abri de son regard.
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| | | | (#)Dim 27 Sep 2020 - 12:22 | |
| Je ne sais pas ce qui m'a réellement réveillé. Est-ce le vacarmes de la porte qui s'ouvre ? Celui d'une chaise qui tombe brusquement dans le couloir ? Ou est-ce les griffes de Byron qui résonnent sur le planché de ma chambre lorsque celui-ci se dirige vers la porte ? Tout ce que je sais c'est qu'il est 5h du matin et même si je me réveille, comme d'habitude, à 6h même un dimanche, je laisse échapper un soupire qui ressemble plus à un grognement d'agacement. En vrai, je me doute fortement que les bruits de gorge qui viennent de la salle de bain appartiennent à Anastasia. Il n'y a pas qu'elle pour rentrer à 5h du matin, mais il n'y a qu'elle pour ne pas prendre en considération le sommeil de ses colocataires. Et pis je sais aussi qu'Itziar est parti pour le week-end. Alors, soufflant, j'écarte ma couverture et c'est, pied nus que je me dirige vers ma porte.
Intimant silencieusement à mon chien de rester là où il est, je me glisse dans le couloir et referme la porte derrière moi. M'avançant vers la porte de la salle de bain, j'entends maintenant quelques sanglots et j'avoue que ce sont ceux-ci qui m'inquiète le plus. Malgré tout, malgré la rancœur certaines qu'il y a entre Anastasia et moi, malgré le fait que nous nous ayons un passif assez bizarre toutes les deux, j'avoue que je n'arrive pas à la détester totalement. Mais comment le lui faire comprendre ? Comment puis-je revenir sur ces semaines où nous nous faisons vivre un enfer toutes les deux ?
Je soupire doucement et m'écarte de la salle de bain pour aller fouiller dans la poche de ma veste où je trouve un dernier cachet de Lexomile que j'ingurgite rapidement avec une grande rasade d'eau. Au même moment j'entends les pas de ma colocataire qui se dirige vers le salon. En m’apercevant, elle se fige brusquement et c'est sur le ton le plus détestable qu'elle m'agresse, m'obligeant presque à retourner dans ma chambre. «d'accord maman » grognais-je avant de rouler des yeux lorsque la jeune femme aux cheveux roses délavés passe à côté de moi pour aller dans sa chambre «Tu feras attention à la chaise hein. Je l'ai redressée mais je ne pense pas qu'elle ait aimée que tu la balance dans tout le couloir » que j'exagère avec ironie. Je ne peux définitivement pas être gentille avec elle. |
| | | | (#)Lun 28 Sep 2020 - 14:46 | |
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The balckness in your heart
Louisa est face à elle et elle n’a envie que d’une chose : fuir son regard. L’italienne n’est pas du genre à laisser transparaître ses faiblesse face à autrui mais encore moins face à Louisa. Elles se subissent depuis l’emménagement et s’évitent au maximum et même si elles s’envoient des fions sous couvert d’humour mais cela ne dupe personne. Elle est en crise d’angoisse et elle n’est pas en état de supporter les railleries de sa coloc, alors elle lui ordonne d’aller se recoucher. «D'accord maman » qu’elle lui répond dans un grognement. Ana ignore la pique et elle entreprend de la contourner pour se rendre dans sa chambre. «Tu feras attention à la chaise hein. Je l'ai redressée mais je ne pense pas qu'elle ait aimée que tu la balance dans tout le couloir » Ana sert les dents, elle n’a pas fait exprès de renverser la chaise, elle est en larmes et en colère, elle a peur aussi mais il est bien plus facile de s’accrocher à sa rage. Alors elle répond d’un ton vindicatif : « Ouais, regarde moi bien faire attention ! » et elle attrape la chaise en bois au passage et la fracasse de toutes ses forces contre le sol, une fois, deux fois, trois fois jusqu’à ce qu’elle ait brisé deux de ses pieds. Puis elle la laisse s’écrouler par terre. Elle est hors d’elle Ana car rien n’est juste dans ce qui lui est arrivé cette nuit, pour une fois elle n’est pas responsable de ce qui s’est passé et pourtant elle est dans la merde comme jamais. Toujours dos à sa coloc, elle essuie ses larmes dans une vaine tentative de masquer ses pleurs qui ne s’arrêtent pas pour autant. Elle se retourne vers Louisa avec le visage crispé pour la fusiller du regard : « Me fais pas chier aujourd’hui, putain. T’façons z’allez bientôt être débarrassées d’moi... » Sa voix se brise sur ses derniers mots car cela veut dire ce que ça veut dire : elle va finir en prison. Même si elle n’a fait que sauver sa peau, celle de Birdie et du gars dans le coffre, elle sent que tout cela va lui retomber sur la gueule. Tout comme le corps lui était tombé dessus dans la lutte déversant des flots de sang sur son visage. Ce souvenir s’imprime sur sa rétine et elle sent à nouveau le flot chaud et poisseux du sang sur son visage, elle se sent mal et au lieu de s’enfuir vers sa chambre, elle poussa Louisa pour foncer dans la salle de bain à nouveau. Elle a à peine le temps de se jeter au dessus de la cuvette, qu’elle vomit à nouveau, toujours pas grand-chose à évacuer mais son corps cherche désespéramment à se vider de quelque chose, peut-être le souvenir de ce qu’elle vient de vivre.
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| | | | (#)Lun 28 Sep 2020 - 20:13 | |
| Oops. C'est le seul mot qui me vient à l'esprit lorsque ma colocataire commence à péter un plomb. J'ai juste répondu avec une pique comme nous avons l'habitude de le faire, mais cette fois-ci j'ai sans doute dépasser la limite qu'Ana pouvait supporter. Sans que je ne sache ce qui se passe, elle attrape la chaise qu'elle a renversé juste avant et se met à la frapper au sol. Arquant un sourcil, je me recule sous la surprise et l'observe faire, ne sachant pas comment réagir. Je ne me vois pas la rejoindre et la retenir de fracasser le pauvre mobilier, ne voulant pas risquer de me prendre un coup. Alors je la laisse exprimer sa rage et reste droite, les bras croisés et la tête inclinée sur le côté, ne réagissant pas. Pas même lorsque les deux pieds du siège se brisent et que la jeune femme le balance au sol. Je ne fais que me redresser légèrement lorsque ma colocataire se tourne vers moi, aboie que bientôt nous serons débarrasser d'elle. J'ai tout juste le temps de froncer les sourcils et l'interroger du regard que déjà elle passe à nouveau à côté de moi pour repartir vers la salle de bain.
Je laisse échapper un petit soupire alors que je l'entends qui déverse à nouveau ses tripes dans la cuvette. Avec calme, je vais à la cuisine, remplis un grand verre d'eau puis rejoint la jeune femme, pose le verre sur le meuble à côté de la baignoire puis m'accroupis derrière Anastasia, lui caressant doucement le dos « là, calme toi » dis-je avec une douceur qui m'étonne moi-même « Doucement, respire» une fois que je suis sûre que son estomac ait arrêter de se rebeller, je l'oblige à se redresser, tire la chasse d'eau et la guide de manière à ce qu'elle puisse s'adosser contre le meuble sous l'évier. «regarde moi » indiquais-je en l'attrapant par les épaules. Lorsque je fini par croiser son regard, je lui adresse un sourire bienveillant et hoche une fois la tête « Voilà, maintenant suis mon rythme de respiration. Tu inspire …..et tu expire. Et de nouveau ...iiiiiinspiiiire … est exspiiiiire ….voilà, très bien» l'encourageais-je. Peu importe ce qui s'est passé, peu importe ce qu'elle a vécu, le plus important maintenant c'est qu'elle se calme. @Anastasia Williams |
| | | | (#)Lun 28 Sep 2020 - 22:31 | |
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The balckness in your heart
Ana sent la main de Louisa dans son dos mais elle est trop occupée à vomir pour lui ordonner de ne pas la toucher. « Là, calme toi » Elle aimerait bien se calmer, elle aimerait bien que sa paroi abdominale cesse de se contracter, elle voudrait arriver à respirer. « Doucement, respire» Elle essaye de reprendre le dessus sur son corps, elle prend des inspirations entre chaque régurgitation douloureuse. Étrangement, la main de Louisa dans son dos ne lui hérisse plus le poil, elle est même plutôt réconfortante et apaisante. Peu à peu, elle réussit à reprendre le dessus, elle est essoufflée, son visage est inondé de larmes et un filet de bave pend de sa lèvre, mais elle ne régurgite plus rien. Louisa lui soulève la tête et tire la chasse tandis qu’Ana essuie tous les fluides sur son visage du revers de la manche. Maintenant qu’elles sont toutes les deux sous la lumière crue de la salle de bain, les vêtements d’Ana doivent paraître étranges à sa colocataire. Elle porte une tenue d’infirmière qu’on lui a fourni à l’hôpital puisque ses vêtements couverts de sang ont été saisis par la police. Louisa la manipule et elle se laisse faire, elle se retrouve adossée contre les placards sous l’évier. Elle n’a plus de nausées mais elle ne va pas mieux pour autant, elle est toujours en panique totale, elle a l’impression que son cœur va exploser dans sa poitrine et elle n’arrive pas à respirer autrement que par saccades asthmatique. Louisa la saisit par les épaules et lui ordonne : «regarde moi ». Ana n’a pas envie de la regarder ou plutôt elle n’a pas envie que Louisa la regarde et la voit dans cette état. Elle n’a envie que personne ne la voit dans cet état, alors entre deux inspirations sifflantes elle place, tout en fuyant son regard : « Laisse moi crever... ». Elle est un peu mélodramatique mais on peut dire qu’elle a de vraies raisons.
Mais Louisa est du genre persévérante, Ana a pu le constater quand elle l’a pourchassée sans répit pour récupérer son sac à dos qui, pourtant, ne contenait même pas grand-chose de valeur. Alors, elle finit par obéir et la regarder. « Voilà, maintenant suis mon rythme de respiration. Tu inspire …..et tu expire. Et de nouveau ...iiiiiinspiiiire … est exspiiiiire ….voilà, très bien» Ana se fait la réflexion qu’elle a l’air folle à lier mais pourtant, elle cale sa respiration sur ses indications. Au début ça n’est pas très efficace et elle manque de perdre patience et d’envoyer bouler sa colocataire. Mais peu à peu, elle arrive à retrouver une respiration correcte et non douloureuse. Cependant, cette petite séance de yoga ou que sait-je ne change rien à la situation dans laquelle se trouve Ana. Elle se dégage mollement de l’emprise de Louisa qui la maintenait au niveau de ses épaules et pose son front sur ses genoux repliés contre elle. Elle enroule ses bras autour de ses jambes comme une protection, on dirait une enfant ainsi recroquevillée dans cette tenue d’infirmière rose pâle.
Après un lourd silence et sentant que Louisa est toujours là, assise sur le carrelage de la salle de bain à ses côtés, elle lui dit sans bouger : « Qu’est-ce que tu veux ? ». Qu’est-ce qu’elle fait encore là ? Oui, elle l’a aidée, oui elle s’est montrée étonnamment douce et bienveillante mais maintenant, elle s’attend à quoi ? Un merci ? Un câlin peut-être ? Elle peut attendre longtemps alors. Ce n’est pas comme ça qu’Ana fonctionne. D’autant qu’elle est en boucle intérieurement : J’ai tué un homme. Je vais finir en prison. J’ai tué un homme. Je vais finir en prison. J’ai tué.... Elle murmure : « Ma vie est foutue, putain... »
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| | | | (#)Ven 18 Déc 2020 - 19:32 | |
| Je ne porte pas ma colocataire dans mon cœur, loin de là. Et pourtant la voir là, aussi démunie, face à moi, ça me fait vraiment bien plus mal au cœur que ce que j'aurais imaginé. Je ne me vois pas la laisser seule dans cet état de détresse telle qu'elle me le montre et décide de prendre les choses en main. Elle me dit de partir, de m'en aller et de la laisser seule, mais je ne le fait pas. Bornée comme pas deux, je la suis dans la salle de bain et l'accompagne dans sa crise d'angoisse, essayant de la calmer comme je peux.
Et j'y parviens ! Sa respiration devient rapidement plus calme, plus régulière et plus tranquille, mais elle reste tout de même très démunie. Je ne sais vraiment pas ce qui s'est passé ni ce qu'elle a fait, mais je sais que son état est assez inquiétant pour que je reste auprès d'elle. Même si elle tente encore et encore de me repousser, je suis tout aussi bornée qu'elle et je ne la quitte pas.
« Qu'est-ce qui s'est passé ?» demandais-je avec douceur alors qu'elle replie ses genoux contre elle et qu'elle pose sa tête dessus en disant que sa vie est foutue «Hum ? Anastasia, parle moi … qu'est-ce qui s'est passé pour que tu puisse affirmer cela ? » reprenais-je. Je ne souhaite en aucun cas la pousser à me dire quelque chsoe qu'elle souhaite garder pour elle et pourtant je ne lui laisse guère le choix en vrai, persuadé à 100% que parler de ce qui la tracasse la rassurera et lui fera du bien.
«Ecoute Ana » soufflais-je finalement face à son silence «Je sais que nous ne sommes pas les meilleures amies du monde, je sais que tu n'as aucunes raisons de me faire confiance, mais je suis là, tu sais ? Je ne suis pas là pour te juger, peu importe ce qui s'est passé » dis-je sur un ton assuré « Tu peux me faire confiance, vraiment» et en parlant je suis on ne peux plus sincère. Elle ne risque rien avec moi, peu importe ce qui a bien pu se passer pour qu'elle se mette dans cet état de profonde angoisse. @Anastasia Williams |
| | | | (#)Mar 29 Déc 2020 - 20:01 | |
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The balckness in your heart
Ana est recroquevillée sur le carrelage, reprenant son souffle difficilement mais y parvenant grâce à l’aide de Louisa. La crise d’angoisse s’endort, elle ne disparaît pas totalement mais se met en sourdine, son corps est à peu près fonctionnel et elle n’a pas l’impression qu’elle va mourir dans la seconde. Ce qui ne change rien à son état de panique quant à la situation. Elle est dans la merde, elle va finir en taule, elle va vivre le reste de ses jours avec ces souvenirs sanglants gravés dans sa mémoire. Elle ne la voit pas puisque son visage est enfoui contre ses genoux, mais elle sent Louisa encore là. Elle lui demande ce qu’elle veut, espérant qu’elle finirait par partir, la laisser seule, elle ne supporte le regard de quiconque sur elle dans cet état. « Qu'est-ce qui s'est passé ?» Ma vie est foutue voilà ce qu’il s’est passé. «Hum ? Anastasia, parle moi … qu'est-ce qui s'est passé pour que tu puisse affirmer cela ? » J’ai tué un homme, je vais aller en prison. J’ai tué un homme, je vais aller en prison. J’ai tué un homme... « J’vais aller en prison. » lâche-t-elle dans un souffle sans prendre la peine de relever la tête vers sa colocataire. Ce n’est même pas sûr qu’elle l’ait entendu ou qu’elle ait compris ses paroles.
«Ecoute Ana. Je sais que nous ne sommes pas les meilleures amies du monde, je sais que tu n'as aucunes raisons de me faire confiance, mais je suis là, tu sais ? Je ne suis pas là pour te juger, peu importe ce qui s'est passé » C’est un euphémisme de dire qu’elles ne sont pas les meilleures amies du monde, elles sont vraiment parties du mauvais pied et depuis elles n’ont pas réellement réglé leurs différends, même en cohabitant dans le même appartement. Alors lui faire confiance paraît une décision stupide et particulièrement random. Louisa ne peut pas promettre de ne pas la juger car elle ne s’imagine pas du tout de quoi il retourne. « Tu peux me faire confiance, vraiment» La pilote de chasse rentre-dedans qui lui a explosé le nez contre un réverbère est transformée, le ton de sa voix est doux, sincère, préoccupé même. Ana a l’impression qu’elle va exploser à tout moment dans une nouvelle crise de panique et elle a besoin plus que tout que quelqu’un la rassure. Louisa n’aurait clairement pas été son premier choix, mais elle n’a personne d’autre sous la main et celle-ci est probablement plus digne de confiance que les dégénérés à qui elle aurait raconté ça si elle avait pu choisir son interlocuteur. Elle lâche un profond soupir et finit par se redresser, s’adossant à nouveau contre le placard sous le lavabo. Elle se frotte les yeux nerveusement, tant pour effacer toute trace de larmes que pour se trouver une contenance. « J’voulais pas, j’ai pas eu l’choix… Il m’a pas laissé l’choix, putain... » Ses mains se remettent à trembler et elle croise les bras sur son torse pour contrôler cette autre marque de faiblesse. Son visage est à découvert à nouveau, toutes les expressions de peur, de doute, d’inquiétude qui traversent son visage sont offertes eu regard de Louisa qui la scrute. Les yeux fuyants de l’italienne viennent finalement s’ancrer dans ceux de sa colocataire : « J’ai été obligée de le tuer. J’ai pas pu faire autrement… Je… Je veux pas aller en taule. Je peux pas... » Elle vient de lâcher une bombe sur Louisa en lui révélant qu’elle a tué quelqu’un, en déblatérant son charabia, elle ne se rend même pas compte qu’elle ne donne aucun contexte à son aveu. Elle est trop paniquée par les conséquences potentielles de ses actes pour réaliser comme cela doit sonner aux oreilles de Louisa. Comme si une révélation venait de la frapper soudainement, elle commence à se mettre maladroitement à genoux pour ensuite pouvoir se mettre debout. « Je peux pas aller en taule, non. Il faut que je me barre de là. Birdie ira bien, elle n’a pas tiré elle... » Elle a presque oublié que Louise est là, elle se parle plus à elle-même dans un accès de démence dû à son état de choc. Elle a le projet complètement stupide de fuir la justice, alors même que ça ne ferait que la rendre encore plus coupable, alors même qu’elle n’a fait que se défendre. Mais elle ne peut s’empêcher d’être gagnée par la paranoïa, et si c’était elle qui avait mal interprété les choses ? Et si l’homme au flingue avait une très bonne raison d’avoir sorti son arme et d’avoir un homme blessé dans son coffre ? Ça semble impossible et pourtant, Ana ne peut s’empêcher d’imaginer le pire et de déjà se voir derrière les barreaux où elle dépérira en moins de temps qu’il ne faut pour dire « meurtrière ». Il faut qu’elle s’en aille loin, qu’elle les empêche de l’enfermer, c’est tout ce à quoi elle pense à cet instant en essayant de se redresser sur ses jambes flageolantes. Elle ne va pas aller bien loin dans cet état, ça c’est certain.
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| | | | (#)Dim 31 Jan 2021 - 14:26 | |
| C'est compliqué avec Anastasia. Et ça le sera sans doute toujours. Et pourtant, lorsque je me retrouve là, face à elle qui est tellement démunie et tellement paniqué qu'elle ne parvient pas à penser correctement, je ne peux m'empêcher de me sentir mal. Tout ce que je souhaite c'est retrouver la Ana acerbe, celle qui te lance des piques à longueur de journée et qui te fait sortir de tes gonds et pas celle qui est là, en pleine crise de panique emprie d'une anxiété qu'elle ne sait plus contrôler. Je tente de la rassurer et c'est avec un calme dont même moi je m'étonne que je lui demande de me parler, de me dire exactement ce qui se passe.
Et son annonce me glace le sang dans les veines. J'étais prête à tout avec Anastasia, vraiment. Mais pas à ce qu'elle m'annonce qu'elle a tué un homme ! J'écarquille les yeux, me redresse et me tend un instant, prête à lui dire combien elle a merdé et qu'elle n'a pas d'autre choix que d'assumer les conséquences de ses actes et donc finir sa vie en prison.
Mais quelque chose en moi me dit qu'elle sait déjà que ce qu'elle a fait est le pire des crimes et elle n'a certainement pas besoin que moi, la colocataire de merde, la rabaisse encore et encore. Alors, prenant une profonde inspiration, je repose ma main sur le genou de la jeune femme et hoche doucement la tête « Qu'est-ce qui s'est passé exactement, Ana ?» demandais-je «Pourquoi est-ce qu'il ne t'as pas laisser le choix ? » je penche la tête, cherche le regard de la jeune femme « Qu'est-ce qu'il a fait ?» car cet homme a sans aucun doute aussi sa part de responsabilité dans l'histoire «Est-ce que tu étais seule ou accompagnée ? » je tente d'avoir le plus de questions conscient et précises «Comment est-ce tu l'as tué ? Qu'as-tu fais du corps ? » elle n'aura sans doute pas envie de répondre à toutes ces questions, mais si elle veut vraiment de l'aide elle n'a pas le choix car ce n'est que comme ça que je pourrais éventuellement trouver une solution qui ne l'envoie pas en taule. @Anastasia Williams |
| | | | (#)Lun 1 Fév 2021 - 0:48 | |
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The blackness in your heart
Ana est au fond du trou, traumatisée, en larmes, sous le choc et elle a peur de l’avenir. Peur de ce qu’il va bien pouvoir lui arriver à présent. Les images et les sensations du meurtre sont là partout, devant ses yeux, dans son esprit, sur sa peau, jusque dans ses tympans et ses narines. Mais elle réussit à se contrôler assez pour enfin dire à Louisa ce qu’il s’est passé. Qu’elle a tué un homme. Elle voit la stupéfaction dans le regard de Louisa, puis celle-ci se relève, s’éloigne d’elle et en même temps, Ana perd le peu de confiance qu’elle avait réussi à placer en sa colocataire. Bien sûr qu’elle allait flipper à une telle annonce, bien sûr qu’elle n’a pas envie de rester là à consoler une meurtrière en pleine crise de panique. Tout ce à quoi elle pense à présent c’est partir, fuir la justice, éviter la prison à tout prix. Presque déconnectée de la présence de Louisa, elle se recroqueville sur elle-même, et essaye de clarifier son esprit, de formuler un plan d’évasion comme si elle en était capable.
Mais elle sent la main de Louisa se poser délicatement sur son genou, presque tendrement. Ana relève son faciès dévasté, les yeux rouges, les cernes violettes, le nez qui coule, les cheveux en bataille, le teint excessivement pâle, elle n’a plus rien de l’emmerdeuse de service que Louisa connaît. « Qu'est-ce qui s'est passé exactement, Ana ?» L’italienne soutien son visage de ses mains, essayant encore une fois de se recentrer, d’avoir un discours cohérent. Elle a besoin de parler, de s’éclaircir les idées sur ce qui vient de lui arriver et si Louisa est prête à l’écouter alors, elle doit trouver la force de raconter son histoire. Elle pousse un profond soupir, ferme les yeux pendant une seconde et retourne au début de tout cela. « On est tombées en panne, on a du faire du stop, y avait pas de réseau dans ce putain de bush Australien ! » rage-t-elle de sa voix tremblante. « C’est l’auto-stoppeur… C’est lui que j’ai dû... » ...tuer. Elle ne finit pas sa phrase, Louisa aura très bien compris et elle n’a pas envie de le répéter encore, de verbaliser une fois de plus qu’elle a ôté la vie à un être humain. «Pourquoi est-ce qu'il ne t'as pas laisser le choix ? » et le regard de sa colocataire s’impose face au sien, alors qu’elle s’appliquait à fixer le rideau de douche. « Qu'est-ce qu'il a fait ?» Ana déglutit bruyamment, mâchoire serrée et regard assombri par la peur qu’elle revit dans ses souvenirs. « Une fois dans la voiture… J’ai entendu un bruit… Comme un... gémissement venant du coffre et là il a sorti un flingue... » Elle se remet à trembler et pour contrôler cela, elle se passe les mains sur le visage, les faisant glisser jusque dans ses cheveux et sur sa nuque. Elle ajoute : « J’ai flippé putain, il a fait demi-tour sur la route, il nous a menacées avec l’arme. J’en avais jamais vu une d’aussi près merde... » essaye-t-elle de se justifier. Elle peut-être tué un être humain, mais il ne leur voulait pas du bien et elle n’est pas une super-héroïne, elle n’avait jamais touché une arme à feu avant ce soir, elle n’était pas prête à réagir autrement. «Est-ce que tu étais seule ou accompagnée ? » Ah oui, elle fait partie de l’histoire elle aussi et elle a oublié de le préciser dès le départ. « Avec Birdie, elle s’est endormie en deux secondes sur la banquette arrière… Elle était bourrée. Et moi aussi, bourrée et déchirée... » Louisa n’a pas besoin qu’Ana explicite, elle commence à la connaître sa coloc et sa consommation totalement irraisonnable de stupéfiants. Elle continue les questions et elles arrivent enfin au cœur du sujet. Ana est dans un état d’agitation inquiétant, bien qu’elle soit assise au sol, elle tremble, tressaute même, se balance, on dirait clairement qu’elle nécessite un internement d’office. «Comment est-ce tu l'as tué ? » « Birdie s’est réveillée, elle l’a immobilisé et je lui ai pris le flingue… C’était le chaos, la voiture partait en couilles, je lui hurlais de freiner. Le coup est parti tout seul… dans le bras de Birdie, je voulais pas, c’est parti tout seul... » Elle parle très vite, donne toutes les informations d’une voix blanche et essoufflée comme si elle parlait en courant. « Et… et il s’est libéré, il a sauté sur le flingue, sur moi… Et voilà… Je sais pas, j’ai paniqué, j’ai eu peur de crever… Qu’est-ce que j’aurais pu faire ? » demande-t-elle désespérée, elle ne voulait pas le tuer, elle ne voulait tuer personne, elle s’était accrochée à l’arme pour qu’il ne la prenne pas, c’était le chaos, la voiture rebondissait dans le bas côté et la balle était partie se loger dans son crâne. Le sang, tout ce sang sur elle, le cadavre qui l’écrase, l’étouffe et les cris de douleur de Birdie qui se vide de son sang par sa faute. Ca avait été l’horreur. « Qu'as-tu fais du corps ? » Le corps ? Le corps ? Ben elle l’a laissé là où il était, elle n’allait pas l’emporter sur son épaule tout de même. « De quoi ? Je l’ai laissé là-bas… Des gens nous ont amenés à l’hôpital, moi, Birdie et le gars dans le coffre. Il était mort, c’était trop tard... » Elle ne comprend pas que Louisa pense qu’elles n’ont pas prévenu les autorités, elle est juste bloquée dans son souvenir traumatique. Et elle a peur : « Ils vont jamais me croire. Je fais finir en taule… J’ai pas eu le choix, tu me crois hein ? » Il faut qu’elle la croit, il faut que quelqu’un la croit là tout de suite ou sinon elle va devenir folle.
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| | | | (#)Dim 21 Fév 2021 - 10:28 | |
| Elle a tué quelqu'un. Anastasia, ma colocataire, a commis la chose la plus irréparable du monde : un meurtre. Quand ? Comment ? Pourquoi ? Certes, elle me dit que c'était de la légitime défense, que l'homme s'en était prit à elle et à sa pote Birdie, mais tout de même ! Où a-t-elle trouvé le flingue ? Que lui est-il passé par la tête ? Il y a tant de questions qui se bousculent dans mon esprit, et pourtant je ne dis rien, je reste là, face à Anastasia qui peine déjà énormément pour garder les idées claires. Certes, l'envie est grande de la juger et de la laisser seule dans la salle de bain juste le temps d'aller appeler les flic pour leur expliquer les problèmes, mais je n'en fait rien. Elle est déjà bien assez démunie comme cela, ce n'est pas à moi de la juger. Tout ce que je peux faire c'est être là pour elle.
Alors, hochant doucement la tête à ses réponses, je fini par lui attraper la main et l'obliger à se lever. « Voilà ce qu'on va faire » dis-je avec douceur en lui retirant la veste qu'elle a encore sur le dos «Tu vas me donner tes affaires, tu vas te changer et tu vas te changer. » j'enroule la veste en un paquet puis me recule pour lui laisser la place de se déshabiller. Une fois qu'elle est sous la douche, j'attrape le reste de ses habits et sors de la salle de bain. Je sors ensuite sur notre terrasse, attrape le barbecue, y dépose toutes les affaires que j'ai en main, les asperge d'huile et les enflamme. Je reste encore quelques instants debout face au feu qui lèche avidement le tshirt et la veste de d'Anastasia, observe encore quelques instants son pantalon et ses sous-vêtements partir en fumer avant de soupire doucement et me détourner pour retourner dans la cuisine.
J'étais entrain de préparer un sandwich lorsque ma colocataire sort de la salle de bain. D'un signe de la main, je lui indique de venir s'installer et dépose le petit repas du soir devant elle. « Tu manges ça aussi» dis-je sur un ton sans équivoque « après tu vas aller dormir et on reparlera de tout cela demain à tête reposée, ok ? » Je lui adresse un doux sourire alors qu'elle hoche faiblement la tête et commence à manger. M'installant face à elle, mon regard se pose sur ses mains et j'avoue être heureuse quelque part qu'elle ait réussi à retirer tout le sang coagulé.
Une dizaines de minutes plus tard, repoussant son assiette, Ana se relève et, sans un mot, se détourne pour aller dans sa chambre. Et moi ? Après avoir laver ses couverts, je reste debout, cette histoire m'empêchant de dormir une bonne partie de la nuit. @Anastasia Williams |
| | | | | | | | That blackness in your heart - Louisa |
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