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 the rain is pouring (charlatt #9)

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Message(#)the rain is pouring (charlatt #9) EmptyLun 28 Sep 2020 - 22:11

Elle l’a reçu, le sms de Decklan. Elle l’a reçu et elle l’a ouvert sans ne jamais y répondre, parce qu’il n’y a rien à redire à cela. Si Charlie a toujours trouvé le mariage de Matt ironique, n’en reste pas moins qu’elle a toujours souhaité son bien et qu’il semblait justement être bien, avec cette bague à son doigt. Etant incapable de tenir ce rôle elle même, la blonde était au fond bien soulagée qu’une autre soit affiliée à son nom sur des papiers administratifs. Sans être une grande admiratrice de Lily et loin de là, elle n’a cependant jamais rien fait contre la présence constante qu’elle est au DBD. De toute façon, elle n’y travaille plus et ce n’est en rien son affaire. Elle a été la première à se poser ailleurs, sans doute qu’elle devrait se dire avoir mérité qu’il s’éloigne à son tour - Charlie restant Charlie, bien sûr, elle ne pense absolument pas ainsi.

Elle n’a pas répondu, donc, parce que cela ne sont plus ses affaires. Ezra, elle le connaît de loin et de nom. Lily, c’est pareil. Les histoires d’inconnu ne l’intéressent pas, elle s’est donc contentée de faire des paris avec elle même pour savoir à quel point il allait être détruit en apprenant la chose et tous les détails allant avec. Elle ne s’est pas contentée de jouer avec le feu et de se brûler, sa femme, elle a aussi réduit en cendres tout le reste. Charlie le connaît bien mieux qu’elle. Elle sait, elle a déjà vu, elle a déjà expérimenté. Elle a déjà joué avec Matt et, contrairement à la brune, elle ne s’est jamais donnée l’autorisation de perdre.

Ses coups sur la porte sont plus faibles que ceux qu’elle aurait pu imaginer. Ils arrivent tard aussi, bien trop tard. Le message date de presque 24 heures ; avec qui a-t-il bien pu passer tout ce temps ? Elle aurait pu jouer un peu et le laisser patienter derrière la porte quelques secondes et autres minutes de plus mais elle ne tient pas à ce qu’il la pense autre part et, par conséquent, s’en aille. Leur jeu est bien vieux désormais et il est redevenu l’ami proche qu’il a toujours été, le même qu’elle ne cessait de présenter à qui le voulait bien lorsqu’il faisait encore jour, avant que tous les clients ne partent - ou soient renvoyés. Avant qu’ils ne basculent dans autre chose, il a toujours été une personne sur laquelle elle pouvait compter et vice versa, ce n’est donc pas prêt de changer. Aujourd’hui, c’est lui qui a besoin de sa présence. Il y a un an, c’était elle. “T’en as mis du temps.” Il n’a pas prévenu qu’il allait venir mais ce n’en restait pas moins évident, tout comme elle s’était préparée au relent d’alcool varié qui parvient à ses narines à peine la porte ouverte. Ses yeux passent de haut en bas, le défigurent, l’analysent, s’occupent de vérifier qu’il est bien en un seul morceau, physiquement au moins. “Je t’aurais bien proposé une bouteille mais je vois que t’as de l’avance.” Il est en avance depuis ce matin sûrement, ce qui ne l’empêche pourtant pas d’attraper son poignet et de le tirer à l’intérieur sans plus de ménagement. “Tu veux en parler ou on fait semblant que c’est une soirée normale ?Normale, selon leur définition à eux. Pas celle du reste du monde.
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Message(#)the rain is pouring (charlatt #9) EmptyLun 28 Sep 2020 - 23:29

C'est pathétique. C'est pathétique et moi, je le suis encore plus. Les pas sont bien trop calculés pour mettre ça sur le fruit du hasard, le bar qui était à des rues d'ici me semble loin quand au final j'arrête pas de marcher pour autant. Ce sont des habitudes ancrées depuis des années qui ont été chassées dans un rire en se disant qu'on avait été stupides et que ça voulait rien dire, que ça voudrait jamais rien dire. C'était juste en attendant, en attendant de trouver plus solide ailleurs. C'était juste du jeu et c'était fun, un temps. Jusqu'à ce que l'un de nous deux veuille grandir - et que ce soit l'idiot que je personnifie, le sourire de con au visage, le parfum d'un imbécile qui a mélangé les alcools comme un adolescent en soirée de fac à tenter de jouer aux grandes personnes. Ou d'un beau connard qui s'est fait avoir sur toute la ligne.

J'ai voulu grandir et j'ai merdé, fort. Elle était celle qui s'en moquait le plus et avec raison, elle était celle qui savait très bien que le formulaire je l'avais rempli pour la blague d'abord, beaucoup plus que quoi que ce soit d'autre. Matt McGrath marié mais qui aurait cru ça en vrai. Le frat boy par excellence, celui qui dit toujours oui à un beer pong même en pleine fin de nuit quand tout le monde est KO affalé au sol, même quand le soleil se lève et que seulement les guerriers sont restés debout. J'avais jamais voulu de ça, le mariage, la famille, les responsabilités, le couple stable ; jamais voulu parce que j'étais pas fait pour ça. Charlie est probablement la seule fille que j'ai rencontrée dans ma vie qui pensait la même, qui était aussi atypique en relation que moi. On est des enfants dans des corps qui vieillissent quand c'est tout ce qu'on abjecte, et j'ai été le plus stupide des gars de croire que d'aller vite et fort me ferait rejoindre leur monde à eux quand j'y appartiens pas, quand j'y appartiendrai jamais, quand j'y ai pas ma place et que de toute façon, je l'ai jamais voulue. You wish.

T’en as mis du temps.blablabla, elle savait. Elle savait, bien sûr que oui, et j'en ai rien à faire de qui le lui a dit, toute la ville le saura demain et j'en serai bien plus mal que je le suis maintenant alors que je réalise pas encore dans quel merdier je me suis fourré, dans quel bordel j'ai plongé à pieds joints. “Je t’aurais bien proposé une bouteille mais je vois que t’as de l’avance.” Charles qui juge et qui renifle mes fringues, elles qui ont déjà pué la tequila des dizaines de fois entre ses doigts. Elle fait que parler pour parler la blonde, râler pour râler, elle s'en moque au final. Ses enfants sont pas là mais je fais gaffe quand même, quand elle s'efface de l'entrée et que je passe le pas de la porte. “Tu veux en parler ou on fait semblant que c’est une soirée normale ?” là, c'est un sourcil qui se hausserait, si j'étais le Matt d'avant, le Matt qui joue. Celui qui dénigrait le moment où on tanguait vers le trop romancé de la chose, du moment où on franchissait les limites. Là, c'est l'amie qui parle avant l'amante. Là, c'est la Villanelle qui était aux premières loges de tout ce que j'ai bien pu merder depuis que j'ai remis le pied en Australie. Elle est aussi mine de rien aux premières loges aujourd'hui. « J'ai juste pris l'apéro, sois pas impolie. » l'apéro qui se résume à beaucoup trop de verres pour les compter, l'apéro qui a commencé y'a des heures déjà. Depuis quand elle juge? « Tu veux quoi? » et depuis quand est-ce que je fouille pas dans ses placards, est-ce que je lui improvise pas une façon de mieux ranger tout ce qu'elle y accumule, et dans ses tiroirs, et dans son frigo? Depuis quand je fais gaffe à ne pas déplacer quoi que ce soit alors que je compte plus la vaisselle qu'on a pu éclater, les bouteilles qu'on a pu renverser dans ce qui ressemblait autant à la meilleure qu'à la pire année de ma vie.

D'ailleurs. « T'étais censée être celle qui éternuait quand ils ont demandé si quelqu'un s'opposait. Je veux mon vingt dollars. » ma silhouette fait volte-face de la cuisine au salon, mes yeux retrouvent les siens. C'est que pour lui tendre ma paume ouverte, dans l'attente d'un billet qui viendra jamais. On avait parié, le soir où j'avais reçu l'appel pour le casting de MPR et qu'elle s'était presque étouffée dans ses rires autant que dans les couvertures à travers lesquelles je l'avais noyée. Ça devait être un gage, ça devait être un pari de plus, une connerie avec. Et aujourd'hui, ça ferait pas aussi mal si je l'avais pris aussi légèrement que j'aurais dû.
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Message(#)the rain is pouring (charlatt #9) EmptyLun 28 Sep 2020 - 23:52

Elle pointe son parfum d’alcool mais ce n’est pas quelque chose qui la dérange, pour la simple et bonne raison qu’elle l’a déjà partagé le même que lui pendant des nuits et des journées qui n’en finissaient pas, des congés pris en même temps au DBD, des excuses de voyages au loin alors qu’ils étaient chez elle, à Bayside. « J'ai juste pris l'apéro, sois pas impolie. » Ouais, ouais, à d’autres. Si elle ne lui en veut pas de camoufler la vérité par contre, elle lui reproche sincèrement de ne pas l’avoir inclus plus tôt dans son plan et d’avoir une fois de plus attendu que le bar se soit vidé et qu’il n’y ait plus personne pour supporter tantôt son humour de merde et tantôt l’air de chien battu qu’il n’arrive absolument pas à cacher là, juste là. « Tu veux quoi? » Et toi ?” Y’a le “et” qui se perd, n’en reste que le “toi” quand elle parle trop vite et trop fort, Charlie, quand elle plisse les yeux parce qu’elle a ainsi l’impression de pouvoir lire en lui plus facilement. “Je travaille demain.” S’il voulait partager un verre avec elle, il aurait dû le faire dans la journée. Maintenant c’est trop tard, parce qu’il sait bien qu’elle ne risquerait pour rien au monde de se faire virer de l’académie ou même du commissariat. Dans leur monde à eux, on ne peut pas expliquer une gueule de bois parce qu’un ami / autre s’est fait cocu. Avant, elle aurait sauté dedans sans raison particulière. Aujourd’hui, elle referme la porte à clé derrière lui et se place de l’autre côté du plan de travail central, ses coudes appuyés dessus, ses yeux occupés à l’observer faire ce qu’il veut. Il n’est pas venu souvent, ici, et pourtant il semble connaître l’appartement mieux qu’elle encore. “Si tu parles de cocktail, bien sûr” Elle a un sourire de merde et aucune délicatesse. Il est un déchet ambulant et elle, elle se refait une image qui ne lui correspond pourtant pas - même si elle s’y accroche depuis neuf mois et qu’elle s’y accroche même très bien.

La cuisine ne lui plait pas, donc, et le voilà qui se présente devant Charlie comme si c’était elle qui lui devait quelque chose - quelle idée. « T'étais censée être celle qui éternuait quand ils ont demandé si quelqu'un s'opposait. Je veux mon vingt dollars. » Le bleu de ses yeux passe de la main tendue à son visage qu’il garde fermé et ô combien sûr de lui - trop, si vous voulez son avis. Elle a un rire bref mais sonore avant de se redresser pleinement pour lui faire face les yeux dans les yeux, sa demande déjà oubliée. “T’avais dit que tu te poserais pas. Que tu te marierais pas.” Elle pourrait rajouter le que t’aurais pas d’enfants mais elle tient sincèrement trop à lui pour lui rappeler de tels souvenirs. “Tu veux tout le temps jouer le rôle de grand frère. C’est toi l’adulte, je te rappelle.” Elle hausse les épaules, se faisant écho tardif de discussions qu’ils ont déjà esquissé, il y a longtemps. “J’avais pas besoin de tousser pour que cela ne dure pas trop longtemps, de toute façon.” Parce qu’il va divorcer, n’est ce pas ? Parce qu’elle fait un pas en avant, parce qu’elle le toise, parce qu’il n’a pas répondu à sa question à propos de leur soirée à venir alors elle prend les devants toute seule.
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Message(#)the rain is pouring (charlatt #9) EmptyMar 29 Sep 2020 - 16:26

La question qui revient en plein du revers, qu'elle pose avec une absence de tact qui n'a absolument rien de dissimulé. “Et toi ?ahahah, ahah, ah. Je sais pas ce que je veux, j'ai cru que je le savais pourtant. J'ai pensé que c'était ça qu'il fallait vouloir plutôt, sûrement, alors que mes parents ont passé leur vie en entier à nous bassiner sur l'importance de faire les choses dans l'ordre. On n'est qu'un ramassis de désordre et de plans cassés dans la famille, autant Jill que Swann que Gin et que moi, on fait tout dans le désordre, on cautionne rien et jamais. On essaie et on tourne le dos aussi vite, on est pas des références de stabilité. C'était con de laisser une chance à un chemin tout tracé qui n'a jamais fait de bien à personne chez les McGrath, et voilà que je fais partie du lot avec estampé mariage raté pas suffisant next au front.

Les bouteilles tintent et les verres avec, elle se rapproche si j'en juge par son pas que je reconnaîtrais entre mille parce qu'elle a parfaitement trouvé la façon de traîner des pieds par terre pour que je le lui reproche le sourire aux lèvres. “Je travaille demain.” « T'es belle quand tu joues les adultes beiges et ennuyeux. » et ça, c'est dit sans même la regarder, c'est dit en imaginant les fossettes de gamine au-dessus de ses affaires qu'elle doit arborer dans l'instant. Elle gère sa vie du mieux qu'elle peut Charlie, elle a morflé, elle a cumulé des gaffes et d'horribles choix, mais elle est sur une pente dont jamais je la dégagerai même si elle tentait de me forcer à le faire. Nope, elle est en trop bon élan pour que j'y dérange quoi que ce soit. Autant me contenter de la seule chose que je sais faire mieux que quicoqnue et probablement mieux qu'elle aussi, c'est-à-dire m'en moquer comme le connard bien lourd que j'ai toujours été. “Si tu parles de cocktail, bien sûr” ah non, c'est elle la lourde là. Avec ses allusions qui sonnent à peine subtiles, et qui m'arrachent un rire bien franc pour la peine. Nos soirées m'avaient manqué et elle le sait autant que moi.

À ma main tendue s'additionne son air excédé. Je m'attendais pas à revoir la couleur du billet de sitôt, entre vous et moi.

T’avais dit que tu te poserais pas. Que tu te marierais pas.
« J'en dis souvent, des choses. » des conneries reste en suspens sur mes lèvres, apparemment pas encore assez imbibé d'alcool pour qualifier mon mariage comme tel.
Tu veux tout le temps jouer le rôle de grand frère. C’est toi l’adulte, je te rappelle.
« Pas ce soir, j'en ai marre. » si elle travaille demain, moi je sais absolument pas où je serai demain. Ni le jour d'après. J'en veux pas, de toute façon, des jours qui suivront.
J’avais pas besoin de tousser pour que cela ne dure pas trop longtemps, de toute façon. aouch.

Elle est proche Charlie, elle est juste devant. Ça, c'est ce qu'elle elle sait faire ça mieux que tout le reste, n'être nulle part pour être partout ensuite. Son parfum vient avec, il monte à travers mes inspirations saccadées comme il le faisait y'a un peu plus d'un an. Aussi anxiogène qu'il en devenait vital. « Ça t'étonne? » la question est si ouverte qu'elle finira par me pouffer de rire au visage. Si ça l'étonne que je me sois marié, si ça l'étonne que tout ait volé en éclats, si ça l'étonne que Lily m'ait trompé, si ça l'étonne que j'ai pas su gérer ; ou si ça l'étonne que je sois ici, ce soir, plutôt que nulle part ailleurs. Si ça l'étonne que mes lèvres trouvent sa nuque au passage, aussi, ça compte.
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Message(#)the rain is pouring (charlatt #9) EmptyJeu 15 Oct 2020 - 0:38

La mécanique est difficile à reprendre et elle a envie de demander une pause, de faire comme s’ils étaient en journée, d’avoir le droit de le prendre dans ses bras simplement pour le conseiller et le rassurer, même s’il n’est pas celui qui a merdé. Ce n’est pas ce qu’elle fait, pourtant. Il marche et elle court, tous deux tout autant inconscients du mur qui s’approche. « T'es belle quand tu joues les adultes beiges et ennuyeux. » Il est beau tout court mais il le sait, parce qu’elle lui a déjà sussuré à l’oreille de milliers de façon différentes lors de ces dernières années. A cela elle répond par un sourire esquissé, le rôle de la statue de marbre ne lui convenant finalement que très peu. Ses yeux s’assurent qu’il n’y a toujours pas d’autres dégâts à déplorer maintenant qu’il est proche, ils s’assurent qu’ils ressemblent toujours un minimum au Matt qu’elle a connu, au tout début. Ils n’en arrivent pourtant à aucune conclusion. Ils ont changé, tous les deux. Pour le meilleur et pour le pire, c’est bien ça qu’ils disent ? « J'en dis souvent, des choses. » Ça, elle sait. Elle en a entendu beaucoup, des choses. Elle en a répété tout autant. « Pas ce soir, j'en ai marre. » Et s’il n’est pas le grand frère alors est ce qu’il peut être Matt, juste Matt ? Pas la version quand il n’y a plus qu’eux, pas la version quand il y a tout le monde. Le mélange des deux ; lui, juste lui. “Demain, alors.” Demain il ira un peu mieux, il aura ravalé le plus dur. Demain il ira au DBD, il déconnera avec les clients, il leur racontera des histoires sorties de nulle part et il fera un concours de beer pong à chaque heure.

Un pas, un autre, et ses lèvres à lui dans son cou à elle, cou qu’elle ne prend pas la peine de bouger pour dégager ses cheveux ou mettre sa peau à nue. « Ça t'étonne? » Elle perd un souffle un peu plus poussé contre son cou et se détache du meuble pour ramener ses mains contre les hanches du brun. Ses doigts gelés glissent sous ses couches de vêtement, son pouce caresse sa chair. Il n’y a aucun ongle qui s’enfonce dans sa peau, aucun mouvement qui fait mal. Il est blessé et il ne va pas bien, c’est évident, elle n’a pas besoin d’en rajouter d’aucune manière. “C’est pas à propos de moi.” Elle mentirait si elle disait ne pas respirer un peu plus vite et un peu plus court depuis qu’il s’est rapproché, elle mentirait encore plus si elle disait ne pas être heureuse de retrouver cette mécanique le temps d’un soir, d’un instant. Bien sûr qu’elle est étonnée, bien sûr qu’elle le pensait lancé dans un mariage parfait avec la possibilité de conter son histoire pour ses enfants et ses petits enfants. Bien sûr, qu’elle pensait qu’il avait réussi là où elle ne cessait d’échouer. Ses lèvres viennent à son tour tatouer son cou, aussi doucement que délicatement. “Tu peux rester ici si tu veux.” Chacun de ses mots est ponctué d’un nouveau baiser et ses paupières closes sont une preuve de la confiance sans pareille qu’elle a envers Matt. “Mais ça, c’est qu’une seule fois.” Ainsi est écrit le contrat, elle l’a signé elle même sans jamais lui demander son avis, certaine (comme toujours) que ses décisions sont toujours les meilleurs pour tout le monde. Il ne peut apposer aucune signature nulle part et à défaut d’en vouloir une, elle redresse son visage près du sien pour l’embrasser avec une délicatesse sans pareil. Ses mains sont remontées dans le dos de l’anglais, se réchauffant de sa chaleur en même temps qu’elle redécouvre la proximité nouvelle de leurs deux corps. Après ça, ils retourneront à leur vie, celle qui lui plait chaque jour un peu plus et dans laquelle elle a mis trop d’espoirs pour risquer de la briser.
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Message(#)the rain is pouring (charlatt #9) EmptyJeu 15 Oct 2020 - 18:44

La chorégraphie est bien trop apprise par cœur pour qu’elle ait pu un jour être oubliée. C’est beaucoup trop facile de venir chez elle, beaucoup trop simple de m’attendre à ce qu’elle ouvre. C’est du vu et du revu, de dire les premiers trucs qui me passent par la tête, de fouiller dans ses placards, de faire le con. C’est du réchauffé d’échanger des regards en coin avec elle, des sourires avec. C’est l’évidence, aussi, qui guide mes pas vers sa silhouette quand y’a des mois de ça on aurait joué bien plus longtemps avant que qui que ce soit montre le drapeau blanc.

C’est pas à propos de moi.” ça n’a jamais été à propos de ça ni même à propos d’un couple qu’on a jamais formé aux yeux des autres de toute façon, et encore moins à nos propres yeux à nous. Tout ce qu’on a pu faire dans les bras l’un de l’autre, c’était du pur et propre égoïsme. C’était moi qui pensait à moi, elle qui pensait à elle. C’était la règle de base et elle est encore là, encore piquante de vérité, autant que peuvent l’être ses doigts sur ma peau, que peut l’être mon souffle sur la sienne. C’était facile, avant. Quand y’avait des frustrations qui montaient et qui rendaient la partie bien plus nécessaire, quand elle avait besoin de se prouver quelque chose et moi tout autant. On s’est utilisés sans même se le cacher, on s’est brûlé les ailes quand par malheur l’autre s’attachait un peu à peine mais déjà trop et qu’on s’en moquait l’instant suivant. On a tout fait, tout bâti sur des petites parcelles de vrai alors que le reste comptait absolument pas, et que la seule chose qui importait était de savoir qui avait eu le dernier mot avant qu’on finisse dans les mêmes draps. “Tu peux rester ici si tu veux.” bien sûr que je peux, bien sûr que dans un autre monde, ça aurait été ce que j’aurais voulu entendre. Bien sûr que de sentir son parfum dont j’ai jamais oublié la moindre note fait du sens, et bien sûr que je connais avec précision toutes les réactions venant de chaque contact avec ses terminaisons nerveuses, celles qui glissent de sa mâchoire jusqu’à la naissance de sa nuque. “Mais ça, c’est qu’une seule fois.

Mais ça, c’était avant. Avant quand j’avais absolument rien de plus à faire ou à dire. Avant quand j’avais rien d’autre à quoi aspirer, parce que j’étais pas capable de faire mieux de toute façon. « J’ai jamais dit que ça serait plus qu’une seule fois. » qu’ils mordent, mes mots, entre ses lèvres et les miennes. J’ai jamais dit que je voulais rester et j’ai jamais dit que c’était suffisant ça. Ça l’est pas. Ça le sera pas non plus, peu importe la douceur de ses baisers et peu importe l'idéologie qu’elle apporte alors que la sentir dans mes bras me donne autant l’impression d’avoir réussi à plate couture que d’avoir tout échoué. C’est pas parce que Lily est allée chercher quelque chose que je pouvais pas lui donner avec un autre qu’il faut que je sois lâche moi aussi, que j’aille faire pareil avec Charlie. Et encore, si c’était ce genre de tactique que je devais mettre en place, ça ne serait pas de coucher avec elle qui comblerait ce qui manque. Ça serait pas de me prouver que je suis pas qu’une merde qu’on jette et qu’on oublie, qu’on trahit à la moindre envie. Ouais, d’ailleurs, c’est de ça dont j’ai besoin de la part de Charles : de la confiance. D’avoir confiance en elle, autant qu’elle, elle peut avoir confiance en moi.

De ses lèvres, mes homologues dérivent à son front que j’embrasse une seconde de plus, étouffant un soupir qui a tout du gars qui essaie fort, qui essaie vraiment fort, qui échoue quand même à répétition. « J’ai jamais dit que ça serait quoi que ce soit. » et ils se décalent, mes pas, la quittant au même titre que je tente de ramener mes idées en place comme le bon p’tit garçon qu’on m’a demandé d’être toute ma vie, que j’essaie une dernière et ultime fois aujourd’hui de personnifier. « Va dormir il est tard, tu travailles demain.» ses mots que je reprends, et y’a même un sourire presque espiègle qui vient se loger sur mon visage. On y est quasiment, le masque est fort probablement déjà même en place. « Je serai pas là quand tu te réveilleras. » ça par contre, c’est comme avant. Les règles ne changent pas, les joueurs oui pourtant.
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Message(#)the rain is pouring (charlatt #9) EmptyJeu 15 Oct 2020 - 21:01

Elle voudrait simplement qu’il se taise mais ce serait trop lui demander. C’est Matt, bien sûr qu’il va parler. C’est Matt qui a mal et qui est brisé, bien sûr qu’il ne peut plus s’arrêter et que chaque occasion devient bonne à prendre. « J’ai jamais dit que ça serait plus qu’une seule fois. » Il contredit, il marque son point. Les baisers de Charlie n’en sont pas moins doux pour autant, pas déjà. Ses doigts dessinent la trace de ses cotes dans son dos, ses lèvres ne descendent que pour se déposer sur son torse avant de retourner se loger contre les siennes, comme si là était réellement leur place. “Moi si.” C’est bien parce qu’il ne le dit pas qu’elle le fait pour deux, persuadée qu’aucune autre solution ne serait pas la bonne à prendre. Il regrettera déjà cette soirée et ce moment, autant ne pas lui donner de quoi exacerber ce sentiment qui le rongera bien assez. Charlie est une fois de plus tiraillée entre des sentiments contraires, perdue dans un monde bien trop grand pour elle dont elle ne semble pouvoir se réfugier qu’entre ses bras qu’elle impose autour d’elle, se faisant plus petite qu’elle ne l’est réellement. Ses baisers la rassurent, elle les relance et les pousse toujours plus loin encore. « J’ai jamais dit que ça serait quoi que ce soit. » Ta gueule, Matt. C’est eux, juste eux, pourquoi est ce qu’il joue à ce jeu là ? Pourquoi est ce qu’il serait venu, sinon ? Pourquoi est ce qu’il l’aurait laissée se rapprocher à ce point, pourquoi est ce qu’il aurait été le premier à l’embrasser ? Il lui ment à elle et il ment au reste du monde parce qu’eux, ils ne savent faire que ça. “Moi non plus.” L’ego de la blonde dicte ses paroles, un dernier baiser qu’elle a le temps de déposer entre ses clavicules avant qu’il ne fasse un pas en arrière et un autre.

Elle le déteste, son souffle fatigué. « Va dormir il est tard, tu travailles demain.» Elle le déteste un peu plus encore, le sourire de merde qu’il arbore comme s’il était maître de la situation et qu’il pouvait même se vanter de gérer quoi que ce soit en ce moment. “Ferme la.” Les mots s'envolent cette fois-ci et la blonde ne cherche pas à cacher aucun des sentiments négatifs qui l’animent en cet instant. « Je serai pas là quand tu te réveilleras. » Il n’a pas besoin de le spécifier tellement c’était prévisible et couru d’avance, tellement elle a expérimenté la chose un millier de fois pour aujourd’hui pouvoir l’anticiper. Elle ne compte plus ces fois où elle l’a entendu sa rhabiller et partir en silence ; où elle ne l’a jamais retenu non plus. “Je voulais pas que tu le sois.” Elle souhaite simplement l’avoir à l’oeil pour cette nuit au moins, le temps que l’alcool redescende pour qu’il puisse mieux recommencer à boire dès le lendemain. “Tu crois que c’est en te comportant bien qu tu répareras ses erreurs à elle ?” Ce n’est pas en repoussant Charlie qu’il retrouvera son mariage, alors autant qu’il cède. Une nuit, une seule, cela n’empirera rien pour personne. Ce ne sera qu’un flash back improvisé, qu’un secret de plus parmi des milliers d’autres. Par dessus tout, ce sera surtout une victoire pour la blonde qui n’en démord pas, faisant déjà un nouveau pas en sa direction pour toiser son regard un temps. “Parce que moi non.” Elle tranche, impartiale, laissant son tee shirt à elle retomber sur le sol alors qu’elle entame une nouvelle salve de baisers contre son cou, avec bien moins de délicatesse cette fois-ci.
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Message(#)the rain is pouring (charlatt #9) EmptyJeu 15 Oct 2020 - 21:26

Elle fait exprès, c’était con de croire que tout se passerait normalement à la seconde où j’ai passé la porte de son appartement. On n’avait pas joué à ça depuis des mois, on avait été les meilleurs amis du monde sans penser à une seule fois retomber dans nos mauvais plis pour la simple et unique raison que justement c'était ce qu’ils étaient, des mauvais plis. Je savais qu’en venant ici j’avais une chance sur deux de flirter avec le passé, je le savais et pourtant j’ai pas arrêté de me répéter l’inverse comme un con, comme un idiot, comme un imbécile qui se voile la face parfaitement lorsqu’il s’agit d’elle - et apparemment, lorsqu’il s’agit du reste avec. Ce n’est qu’une seule fois, et elle n’a jamais voulu que je reste. Les choses sont claires comme elles l’étaient à l’époque. Ce qui ne l’est pas, clair, c’est ce qui finira d’elle et de moi quand je joue les adultes et qu’elle joue les enfants. Here we go again.

Tu crois que c’est en te comportant bien que tu répareras ses erreurs à elle ?” non, pas du tout, même en le répétant fort, et même en l’entendant déjà me le reprocher de toutes les façons possibles dans une seconde et une autre. “Parce que moi non.” tu m’étonnes, que mon coup d’oeil lui renvoie, avant qu’elle ne relance le baiser entre un ta gueule suggéré et un autre énoncé. Elle est belle et elle me fait chier, elle le sait et elle en profite, quand elle pèse exactement là où il ne faut pas avec ses mots et que mes doigts font la même en redécouvrant sa nuque d’où ils ne se gênent pas pour laisser une marque et une autre. Elle était celle qui faisait ça, avant. Celle qui s’assurait qu’on sache que quelqu’un d’autre avait marqué son territoire avant de se tirer en pleine nuit sans jamais regarder une seule fois par-dessus son épaule. C’est du déjà-vu et c’est du réchauffé, et pourtant c’est moi qui relance le baiser alors qu’elle pense pouvoir se détacher aussi facilement. Son canapé est pas confortable du tout et ça me fait chier, ça aussi, entre un appui-bras qui me défonce les vertèbres et l’impression de merde que qui que ce soit peut apparaître dans l’embrasure de la porte et nous voir. Les mauvaises habitudes ont le dos large - et non Matt, ce soir, t’as pas peur que ce soir Deklan ou Scarlett qui vous voit.

« Tes cheveux - ils sentent différent. » que j’arrive à articuler, une fois remonté à la surface rien que pour prendre une bouffée d’air - une bouffée d’elle. Putain de connard que je peux être, lorsque finalement mes bras passent sous ses cuisses. La ramenant sur les miennes sans lui laisser le moindre air de plus, la moindre parcelle de place pour me renvoyer la balle d’un bonne nuit de merde auquel ni elle ni moi ne croyait. Si elle le pouvait, elle le ferait. À la place, j’occupe ses lèvres autrement. « Redis-le encore. » que c’était juste une fois, que ça ne sert à rien de vouloir bien faire les choses pour réparer ses erreurs à elle. Un mélange de tout ça.
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Message(#)the rain is pouring (charlatt #9) EmptyVen 16 Oct 2020 - 16:09

La blonde dodeline de la tête avec arrogance alors qu’elle sait qu’elle ne peut qu’avoir raison et ne faire que gagner des points, les uns à la suite des autres. Il va mal, il est en lambeaux et peu importe à quel point il va tenter de faire croire qu’il contrôle la situation, tous deux savent déjà que ce ne sera qu’un mensonge de plus. Ce n’est pas parce qu’il est le dernier à relancer les baisers qu’il gagne quoi que ce soit ; ce n’est pas parce qu’il se la joue bad boy autoritaire et tout ce qui va avec qu’il gagne quoi que ce soit non plus. Charlie se plie à ses ordres muets et saccadés simplement parce que c’est ce qu’elle désire elle aussi, même si ses dents ont tendance à s’ancrer autour de ses lèvres ou contre la peau de ses épaules, parfois. Sa vie à elle va trop mal alors que celle de lui va trop bien et ce n’était pas juste, à ses yeux. Si pour réparer le tout elle ne doit que donner de sa personne le temps d’une seule soirée alors elle n’y réfléchit pas un seul instant de plus. Ce n’est pas un énième gars qu’elle souhaite énerver, c’est Matt, juste Matt. Ce simple prénom suffit à résumer toute la complexité de leur relation et toutes ses conséquences, aussi.

Conséquences qui sont sans doute tout aussi nombreuses que cet instant en lui même et cette soirée. Elle n’a même pas à y réfléchir lorsque ses doigts se reposent dans son cou et que ses ongles s’y ancrent, se mouvant au même rythme que le reste de son corps. « Tes cheveux - ils sentent différent. » Si elle en avait eu le temps elle aurait rigolé à son oreille sans aucune mauvaise pensée, lui disant simplement qu’il a toujours été nulle pour trouver les bons mots dans ce genre de situation. Elle aurait donné la référence de son shampooing, elle lui aurait dit que la senteur whisky des siens n’est pas si mal en son genre non plus. Elle serait passée à autre chose, s’il n’avait pas pris les devants en passant ses bras sous ses cuisses et la guidant là où elle n’a cessé de clamer haut et fort être une adulte indépendante. C’est à ce moment là qu’elle arrête de sourire, c’est à ce moment là aussi que ses doigts cessent de caresser ses cheveux pour au contraire venir se poser autour de ses avant bras. Elle ne force pas et ne fait rien d’autre allant dans ce sens, certaine qu’il saura toujours l’écouter. « Redis-le encore. » La plus jeune prend une inspiration de plus, déjà incertaine. Elle se caractérise par des décisions spontanées qu’elle regrette l’instant d’après et cela ne risque pas de changer. Cette fois-ci, bien plus qu’elle même, c’est pour lui qu’elle craint. Il avait la belle vie, il aurait dû la garder. “T’es marié, Matt.” Et pourtant, c’est à elle qu’il s’offre, c’est elle qu’il voulait. Il est marié et pourtant elle a gagné, elle est toujours aussi importante malgré que d’autres sont supposées avoir pris une place plus centrale encore. Ses doigts quittent ses avant bras pour venir se poser plus doucement contre son torse, énième preuve de l’indécision permanente de la blonde. Ultimement, le coeur battant, c’est avec une douceur nouvelle qu’elle vient retrouver ses lèvres maltraitées. “Pas ici. Pas comme ça.” S’ils doivent se retrouver une dernière fois alors elle souhaite faire les choses bien, malgré tout, et c’est la raison pour laquelle ses doigts se lient aux siens le temps de changer de pièce et se retrouver dans la sienne. A partir de ce moment là et celui-ci uniquement, elle fait les choses bien, recommençant au début, agissant doucement, ne brûlant aucune étape, avant de toujours finir avec son corps perdu contre le sien. “Reste ce soir.” Un ordre parmi beaucoup, sans aucun doute.
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Message(#)the rain is pouring (charlatt #9) EmptyLun 19 Oct 2020 - 2:32

T’es marié, Matt.” oh la garce. Et elle en profite, c’est sûrement ça le pire. Elle en profite parce qu’elle a le beau rôle sur son trône, à prendre ses aises sur mes cuisses quand c’est moi à la base qui l’y aie installée. Elle se croit toute pleine de sagesse et elle a l’impression d’avoir le monde à ses pieds, de se nourrir de mes erreurs et de mes conneries rien que pour se prouver qu’elle gagne. C’est comme ça que ça fonctionne, non? C’est comme ça que ça a toujours fonctionné entre nous du moins, l’éternel combat du dernier mot qui finissait par se transposer en dernier baiser, en dernier adieu. Ses lèvres ne quittent les miennes que pour sourire comme la sans cœur qu’elle est et que j’aurais fort probablement été à sa place si les rôles avaient été inversés - et c’est ça qui me fait le plus peur au final. Autant d’efforts que j’ai pu mettre pour changer, autant je saute à plein pieds là où je m’étais juré de ne plus jamais revenir. Elle est nocive et je le suis tout autant, on se faisait du mal avant parce que c’était la seule certitude qui restait, la seule façon dont on pouvait le contrôler quand bien même on contrôlait absolument rien. Ce soir ne fait pas exception à la règle même si justement, c’est ce soir l’exception à nos règles.

Et la voilà qui en met des nouvelles, des règles, quand elle m’entraîne vers sa chambre alors qu’avant jamais on n’y aurait été. “Pas ici. Pas comme ça.” c’était trop personnel, ses draps, les miens. On les gardait pour les nuits où on était bourrés et où on pouvait prétexter que les shots de tequila avaient particulièrement aidé à ne pas se rappeler l’écartade rendant le tout un peu trop personnel, un peu trop tout court. Mes doigts se resserrent contre les siens et elle le voit comme un oui alors que tout hurle un non. C’est pas comme ça que ça ira mieux, et c’est certainement pas ici qu’elle devrait m’emmener. Elle n’a rien compris Charlie, et ça m’arrange qu’elle ne capte rien justement. Si elle savait, si elle avait toutes les cartes en mains, si elle avait le beau jeu, là ce serait le début de la fin. Au moins il me reste encore un peu de dignité, au moins il me reste encore un peu de vie dans laquelle elle n’a absolument aucun rôle, aucune partie dédiée. Y’a des tas de portes qui se sont fermées pour elle, et jamais elle en aura la clé.

Reste ce soir.” mes lèvres s’égarent contre sa nuque et mes mains contre ses hanches, remontent et redescendent en se rappelant de chacune des terminaisons nerveuses qu’elles vont rencontrer sur leur chemin et de chaque réaction qu’elles vont entraîner, même les plus minimes, mêmes celles qu’elle m’a longtemps cachées rien que pour savoir un truc de plus que moi durant nos ébats. « Pourquoi? Pour qu’on se fasse croire que quelqu’un nous aime assez pour vouloir qu’on reste? » à ses mots doux s’ajoutent les miens, qui piquent, qui font mal tant ils sont vrais. Elle a le même discours que moi, on l’a pratiqué des dizaines de centaines de fois entre nous et avec d’autres. Personne ne veut de nous plus que sur l’instant. Personne ne reste, personne ne vise un avenir quelconque, personne n’en veut quand on fait partie de l’équation. Elle a au moins eu l’intelligence de le comprendre alors que j’ai été l’imbécile de service à croire que ça pourrait être différent ailleurs. Mais non. On nous utilise, on entre dans nos vies et on se tire. Qu’on les chasse n’est que de la projection, un coping mechanism de plus. Si on les force à partir, on aura jamais besoin de voir qu’à la base ils ne voulaient même pas rester. « On est pas de ce monde-là. On le sera jamais. » et elles continuent, mes paroles, alors que mes lèvres font la même et tracent la courbe de sa mâchoire, de sa joue, de ses tempes. « Ni moi ni toi. » ce soir, c’est moi qui en ai la confirmation. Elle l’aura bien assez vite elle aussi.
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Message(#)the rain is pouring (charlatt #9) EmptyLun 19 Oct 2020 - 13:21

Ce qu’il interprète comme une demande n’était finalement qu’un ordre. Il reste. Il reste parce qu’il a sans doute trop bu, parce qu’il n’a pas d’endroit où dormir, parce qu’il va mal et qu’il ne devrait pas être seul à nouveau. Il reste aussi parce qu’elle a besoin de lui, pour cette nuit et cette nuit seulement, juste quelques heures, juste une présence familière à ses côtés. Il a besoin de temps et de repos, elle le lui offre dans une pièce éteinte, au milieu de draps qui sentent encore la lessive, loin d’enfants dont leur père a leur garde. C’est justement le monde qui les entoure qu’elle souhaiterait oublier le temps d’un instant, qu’il soit marié ou non, qu’elle ait foiré toutes ses dernières relations ou non.

Ses yeux sont fermés, elle ne souffle qu’à peine et toujours d’aise alors que son cou est laissé au bon vouloir des lèvres du plus âgé, le bas de ses habits rejoignant le sol au même titre que ceux du haut. « Pourquoi? Pour qu’on se fasse croire que quelqu’un nous aime assez pour vouloir qu’on reste? » Et elle refuse de rouvrir les yeux, Charlie, elle refuse qu’il les ramène si brutalement à une réalité qu’elle ne souhaite pas voir et encore moins vivre dedans. Personne ne connaît un tel Matt et tous pensent qu’il est l’éternel optimiste, peu importe la situation. Parfois elle aimerait être comme eux, comme le reste du monde, et ne jamais avoir découvert de telles parts sombres de lui. Il mérite d’être cet imbécile heureux qu’elle a toujours connu et pour cette raison elle n’aurait jamais dû l’amener dans sa chambre, elle n’aurait jamais dû se déshabiller et elle devrait encore moins en faire de même pour lui. On fait tous des erreurs, pourtant, et elle, elle l’aime assez pour vouloir qu’il reste, qu’il le veuille ou non. « On est pas de ce monde-là. On le sera jamais. » Peut être, peut être pas. Elle n’a toujours pas de réponse ; ses doigts intimant le brun à faire quelques pas en arrière et se poser sur le lit n’en étant sûrement pas une acceptable. Son corps suivant le même chemin n’est toujours pas une réponse non plus, ses empreintes remontant le long de son corps depuis ses cuisses n’arrangeant toujours rien. « Ni moi ni toi. » Il parle trop alors elle l’embrasse, telle une dernière demande muette de se taire, justement. Il a bien trop avancé cette réalité qui fait mal pour ce soir ; désormais ils n’ont plus qu’à se complaire dans un silence qui ne remontera pas à quel point tout ceci est une erreur, encore moins à quel point il n’y aura plus jamais de retour possible. “Et alors ?” Ce n’est pas leur monde. Ça ne le sera jamais. Soit. Qu’ils créent le leur, qu’ils se plaisent dans un univers forgé de leurs expériences, de leurs envies, de leurs désirs. Ils ne se posent pas et ils ne s’attachent pas ; pourtant ils se marient et ils ont des enfants. Ils sont faits de paradoxes qui les caractérisent, cette nuit n’en étant qu’un de plus au compteur qui n’en finit pas. Charlie sonne la fin de la discussion alors qu’elle reprend la même position sur ses cuisses mais cette fois-ci bien moins loquace, laissant ses lèvres parcourir son torse comme si elle avait une quelconque souveraineté sur ce dernier. “Personne n’a à le savoir. Ca sera notre secret.” qu’elle assure une ultime fois, croyant fort en son mensonge, une seconde avant de se replacer sur lui et d’entamer une chorégraphie qu’ils s’étaient interdites il y a de nombreux mois de cela, pour leur bien à tous les deux.
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Message(#)the rain is pouring (charlatt #9) EmptyJeu 22 Oct 2020 - 17:11

Ses baisers brûlent, piquent, font chier, soulagent. Elle est tout et surtout elle n'est rien, comme on n'est rien mais comme on se complaisait dans tout ce qu'on pouvait en faire. “Et alors ?” ça a pas arrêté qui que ce soit avant, de pas être fait pour ce monde-là. Ça n'arrêtera pas plus mes lèvres de chasser les siennes pour les repousser la seconde d'après, mes soupirs qui frôlent l'exaspération quand ni elle ni moi ne les prend ainsi, ni même au sérieux. C'est juste le prolongement d'un avant, avant tout ça et avant les responsabilités et avant la prise de conscience. Elle n'en veut plus Lily - alors pourquoi est-ce que ça m'étonne, pourquoi est-ce que ça me braque? Pourquoi, alors que de base on s'en était moqué de Mariés au premier regard. On avait rien pris au sérieux, Charles avait lancé les paris, on s'était fait chier à imaginer des scénarios catastrophes sur qui se retrouverait face à moi, on en avait pleuré de rire tellement les  synopsis semblaient sortis tout droit des pires films d'horreur. Le film d'horreur il est loin quand on a dépeint les nouveaux mariés à la télé et sur les réseaux sociaux comme les deux vedettes d'une comédie romantique parfaite en tous points. "Saviez-vous qu'ils se connaissaient d'avant?" "Y'a une rumeur qui dit qu'il a perdu le dernier chiffre de son numéro à elle et qu'il a texté toutes les combinaisons possibles avant de retrouver la sienne!" "Y'a un nouveau post d'elle sur Instagram!" "Et un de lui!" "#relationshipgoals" quelle connerie. « On en a rien à foutre, hen? » rien, de, rien.

Personne n’a à le savoir. Ca sera notre secret.
« T'es belle. »

Elle chuchote, je parle par-dessus elle. Elle ne dit plus rien et c'est moi qui prends le relais de l'initiative quand les mots sont toujours obsolètes, et qu'à ses yeux ils n'étaient juste qu'un instrument de plus. De nouvelles conneries que je pouvais bien aligner. Ce qui s'aligne là, c'est sa silhouette à la mienne. Ce sont les coussins de merde aux paillettes de toutes les couleurs que je fous par terre, les couvertures qui filent d'un sens et d'un autre. Dehors, y'a la lune qui se casse en faisceau sur sa peau à elle et ce serait beau, ça serait une autre belle connerie artistique dont j'ai rien à faire quand les relents de la tequila ne suffisent pas à annihiler les frissons de ses doigts glacés sur ma peau brûlante. Ses vêtements servaient à rien et les miens on plus. Ce qui ne sert à rien aussi, c'est de penser qu'il s'agit du début de quoi que ce soit. Je sais pas ce qu'elle va chercher de plus que la confirmation que notre monde a gagné. Que ouais, Matt a tenté, Matt a échoué. Je sais pas ce qu'elle va garder comme leçon de tout ça sauf sûrement un argument de plus à ajouter à la longue liste de pourquoi je suis pas un bon parti, de pourquoi je le serai jamais. Et pour une fois, j'oublie tout. Pour une brève et fatidique et minuscule fois de rien, j'oublie ce qui fait mal depuis des heures. Tout fait mal là, tout se confond, et quand un ultime râle se casse de ses lèvres à elle sur les miennes à moi, y'a une vérité et un mensonge qui s'entrecoupent eux aussi.

« Je resterai pas. »
« Personne saura. »
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