| A nos actes manqués || Victor #1 |
| | (#)Jeu 1 Oct - 21:34 | |
| Du coin de l’œil je vois Victor qui roule des yeux, soupirant sans retenu et ça me sort à nouveau de la scène que nous sommes entrain de répéter. Je commence à bégayer, hésiter, je tente de sauver le tout par un petit peu d'improvisation mais même Joëlle qui pourtant me connaît, moi, et connaît son texte par cœur, n'arrive pas à sauver le texte de la dégringolade. Je fini donc par soupirer et, secouant la tête, je baisse les bras. Autant dans le sens propre que dans le sens figuré du terme. Me passant une main sur le visage, sous le regard et sourire compatissant de ma partenaire de scène, je me détourne, pose un instant les yeux sur Victor et, croisant son regard perçant, j'y lis une certaine déception mais aussi de l'incompréhension et un soupçon de rage parfaitement contenue.
« Désolé» soufflais-je en me détournant. Je traverse la scène, saute sur le parquet et me dirige vers mon sac à dos qui est posé sur une chaise du premier rang. J'en sors une bouteille d'eau et lance un coup d’œil vers le script. Lisant ce dernier, je pousse un nouveau soupire et me pince l'arrête du nez «Putain » grognais-je, déglutissant avant de balancer le texte sur mon sac et ma bouteille d'eau par dessus. « Bon... !»
Sans un mot de plus je retourne sur scène et me place devant Joëlle, hochant la tête lorsqu'elle me demande si ça va. Après une rapide concertation, nous nous remettons en place. Je me concentre, fait signe à ma partenaire que c'est bon, qu'elle peut y aller et fixe mon regard sur elle, lorsqu'elle commence la tirade de son Roméo. Malheureusement, très vite mon esprit divague à nouveau, repartant vers ce moment où mes phalanges se sont écrasés, hier, dans la gueule d'un homme. Je tente de me rappeler de ses paroles exacte, mais n'y parvient pas. Tout ce que je sais c'est que ses mots étaient plus que désobligeant et qu'il l'a mérité, ce poing dans la gueule. Lui plus que les autres. En vrai j'aurais même pu aller encore plus loin et frapper la salope qui a suivit l'avis de la minorité en nous retirant la victoire juste parce qu'il y a eu des connards qui se sentaient trop supérieurs et bien trop blessé dans leur amour propre de voir deux hommes gagner une compétition de danse de couple. Ils...
«[...] Je toucherais sa joue ! » c'est la voix de Joëlle qui répète sûrement pour deuxième ou la troisième fois la fin de sa réplique qui me fait sortir de mes pensées. Je relève mon regard sur la jeune femme, la fixe un instant avant que mon cerveau ne se remette en route « Hélas!» m'exclamais-je comme le texte le veux avant que Joëlle ne reparte dans une autre tirade. Cette fois-ci je me concentre totalement sur elle.
« […] Vogue sur le sein des airs....PUTAIN MAIS CLEMENT !» je m'effraye brillamment lorsque la jeune femme hausse à nouveau la voix, me rendant compte seulement maintenant que je me suis encore laissé emporter par mes pensées. « Je ...» commençais-je alors que Joëlle se tourne vers Victor « Faites quelque chose» le supplie-t-elle « donnez moi quelqu'un qui connaît son texte et qui arrive à se concentrer, je sais pas ...» c'est un coup de poignard dans le cœur, ça. «Mais je le connais mon texte ! » m'exclamais «Je ... » «Ben montre le alors ! » j'hoche la tête «Oui ! » je me redresse et prend une profonde inspiration «Ce ...C'est bon, vas-y. Reprend à … Elle me parle » l'incitais-je, me faisant violence pour ne pas regarder vers le professeur. |
| | | | (#)Ven 6 Nov - 21:27 | |
| Winchester est doué, d'habitude. Victor ne le lui dit que rarement, que dans les bons jours. Ces derniers temps, il ne l'a pas beaucoup dit. Ses yeux, pourtant, ne lâchent pas le jeune homme. Aujourd'hui, ce dernier sait parfaitement ce qui lui tombera sur le coin du nez s'il ne se reprend pas. Sous ses airs calmes, Victor est une bombe à retardement, un professeur exigeant que l'on ne déçoit pas deux fois. Winchester en est à sa fois de trop. Victor ne fait que chercher la punition adéquate, celle qui ne fera pas d'esclandre et qui évitera une rébellion qu'il ne saura pas gérer. « Bon... ! » « Respire, Winchester. » lui lance le cinéaste, qui s'adosse au chambranle en soupirant. L'exercice est simple, pourtant. Une simple histoire de diction et de respiration sur une scène culte, rien qui n'ait d'enjeu particulier pour les pièces que préparent habituellement les jeunes gens du groupe. Winchester, pourtant, semble avoir perdu ses moyens. Pour la énième fois, Joëlle répète sa tirade. «[...] Je toucherais sa joue ! » Temps de réaction. Victor repose ses yeux sur le jeune homme, qui est encore égaré au plus loin de la scène. Rien ne convient dans sa posture, ni dans sa manière d'être à la pièce.
« Hélas! » « Hélas, oui. » Un rire s'élève à la suite du murmure de l'australien, qui est quant à lui tout à fait sérieux. « […] Vogue sur le sein des airs....PUTAIN MAIS CLEMENT ! » « Du calme. » « Faites quelque chose, donnez moi quelqu'un qui connaît son texte et qui arrive à se concentrer, je sais pas... » « Mais je le connais mon texte ! » Visiblement, non. Ou alors le problème n'est-il que dans la présence - ou plutôt dans l'absence - du jeune homme. Quelque chose le tracasse. « Ce ...C'est bon, vas-y. Reprend à … Elle me parle » « Descends de scène, Joëlle. Winchester, je t'ai donné le texte de Juliette, tu n'as presque rien à dire, contente toi de respirer et d'articuler. Où est passée ta voix ? » Au tour de Victor de grimper sur scène, feuillet à la main.
Lorsque quelques minutes plus tard le résultat ne lui convient toujours pas, Victor s'assied contre le mur, côté jardin. « Je vais rester là jusqu'à ce que tu sortes la tirade correctement. Reprends à "Ton nom seul est mon ennemi". » Le petit groupe contemple la scène, dubitatif. Victor ne décroche son attention de Clément que pour les congédier. « Vous pouvez rentrer chez vous. Winchester a droit à un cours particulier. » Et cela n'augure rien de très positif. |
| | | | (#)Dim 15 Nov - 14:52 | |
| Je sais que j'ai merdé. Et pourtant je m'en rends réellement compte lorsque Victor monte sur scène à la place de Joëlle. Et ça, ça n'augure rien de bon. J'essaie toutefois de ne pas faire voir mon trouble et ma crainte. Mais c'est bien plus facile à dire qu'à faire, alors que le professeur se place face à moi, me disant que le rôle de Juliette n'est absolument pas compliqué et que je devais me contenter de respirer et d'articuler correctement. « O...ok, compris...» soufflais-je en déglutissant difficilement.
Je me recule, ferme un instant les yeux pour me concentrer comme je peux puis reprend mon texte. Je ne sais pas si c'est l'effet 'Victor Shelby' et le fait qu'il soit un professionnel, mais je suis persuadé que je m'en sors bien mieux maintenant que lui me donne la réplique. Je me sens d'ailleurs bien plus à l'aise et m'autorise quelques tonalités différentes, ajoutant même des gestes à mes paroles comme si quelque chose avait été débloqué en moi depuis que Shelby était monté sur scène.
Et pourtant la désillusion arrive rapidement. Alors que ça aurait été au tour de Victor de me répondre, il est juste là, sur scène, à me fixer avec son regard inquisiteur qu'il n'a que lorsqu'une chose ne lui convient pas du tout. Pinçant les lèvres et ravalant ma salive, je l'observe, interrogateur, craignant le moment où il reprendra la parole. Mais pour toute explication, il se détourne, traverse la scène et s'installe à même le sol côté Jardin. Il relève ensuite son regard sur moi et je sens mon courage s'évaporer lorsqu'il m'annonce qu'il restera là jusqu'à ce que je réussisse ma tirade correctement. Je lance ensuite un coup d'oeil vers les autres comédiens que Victor congédie, croise le regard encourageant de Paul, puis prend une profonde inspiration et me retourne vers Victor.
J'attends encore quelques instants, le temps que le dernier ait refermé la porte du théâtre derrière lui, avant de repréndre. « Ton nom seul est mon ennemi. Tu n’es pas un Montague, tu es toi-même. Qu’est-ce qu’un Montague ? Ce n’est ni une main, ni un pied, ni un bras, ni un visage, ni rien qui fasse partie d’un homme… » mon regard se pose sur Victor et le roulement de ses yeux «Non mais sérieux Victor, c'est quoi le problème à la fin ? » grognais-je « J'ai tout fait comme tu m'as dit de le faire, je me rappel du texte, j'articule bien...qu'est-ce que tu veux que je fasse de plus ?» qu'il me le dise concrètement et rapidement, sinon je vais rapidement péter un plomb. @Victor Shelby |
| | | | (#)Sam 5 Déc - 23:35 | |
| « Ton nom seul est mon ennemi. Tu n’es pas un Montague, tu es toi-même. Qu’est-ce qu’un Montague ? Ce n’est ni une main, ni un pied, ni un bras, ni un visage, ni rien qui fasse partie d’un homme… » Et il perd déjà patience, Winchester. C'est dommage, Victor plaçait jusqu'ici quelques espoirs en sa personne. Son regard a déjà changé, alors que Victor soutient le regard du jeune homme. Alors, au bout d'une seule tentative, le petit Clément n'en peut déjà plus. Son point faible réside probablement dans sa ténacité - absente. « Non mais sérieux Victor, c'est quoi le problème à la fin ? » Clément, c'est Clément le problème. Bras croisés, Victor le détaille des yeux, attendant la fin de sa petite scène. « J'ai tout fait comme tu m'as dit de le faire, je me rappel du texte, j'articule bien...qu'est-ce que tu veux que je fasse de plus ? » « Et tu es très humble, en plus de tout ça. »
A l'extérieur de la salle, les élèves s'agglutinent contre le hublot de la porte. « Quelque chose te tracasse, Winchester ? » On ne vient au théâtre qu'en ayant laissé ses soucis devant la porte, c'est la condition des cours. Les élèves qui ne sont pas en phase avec eux-mêmes sont priés de partir. Il en est toujours ainsi, pour les cours donnés par l'australien. Clément connaît les règles aussi bien que les autres. « Tu as le droit d'être en colère, d'être triste, de ne pas avoir envie de jouer aujourd'hui. Tu n'as en revanche pas le droit de faire perdre du temps à tes camarades. Et plus que ça, tu n'as pas le droit de me faire perdre mon temps à moi. » Pas qu'il soit pressé, de toute façon, Victor. Ce n'est pas lui qui monte les pièces de la troupe de professionnels. Il n'est là que pour l'appoint, que pour soutenir les autres professeurs et les metteurs en scène. Le théâtre n'est, à l'origine, pas sa première spécialité. Et la photographie, ce n'est pas ce qui paye le mieux en ce moment. Ne parlons pas du cinéma. Le voilà qui se lève, pour faire face au jeune homme. « Donc, ce que je veux que tu fasses de plus, Winchester, c'est régler ton petit problème interne ou au moins l'inhiber pour l'heure suivante. Tu saurais faire ça, tu penses ? » Sinon, c'est la porte. Au choix. |
| | | | (#)Sam 19 Déc - 19:46 | |
| Posté devant Victor, je vois bien que son regard montre une certaine animosité à mon égard. Il est intransigeant, incompréhensible et illisible mais me confère une mauvaise impression. Ce qui est, finalement, totalement le cas tant ses paroles sont, elles, froides, incroyablement cruelles et bien trop vraies. Je pince les lèvres et baisse le regard lorsque le professeur me dit, avec ironie, que je suis humble en plus de toutes les qualités que j'ai énumérée. Je pourrais le tuer avant de me tirer une balle moi-même tant il regorge de vérité.
Et finalement, vient la question fatidique : est-ce que quelque chose me tracasse ? J'ose un rapide coup d'oeil vers le jeune homme, pince les lèvres en une moue hésitante et était sur le point de lui exposer mon problème, mais au final je me reprend. Il s'en fout Victor, de ce qui s'est passé hier. Il s'en fou que je me sente mal ou que je n'ai pas la tête à la pratique théâtrale aujourd'hui. Non. Tout ce qu'il souhaite, lui, c'est que je fasse abstraction de mon esprit et de ma vie personnelle pour me concentrer sur ma tâche de ce soir : jouer cette foutue pièce de théâtre telle qu'il me demande de le faire. Et voilà que, de façon totalement directe, Victor m'informe que ce qu'il souhaite vraiment c'est que je règle ce problème qui inhibe mon esprit et que je me concentre pour la prochaine heure.
« Ok» soufflais-je en hochant la tête avant de redresser les épaules, près à réussir à gérer ces sentiments qui tourmentent mon esprit. «Je vais le faire, je... » je me tais subitement, lorsque la douleur dans mes phalanges droites se fait ressentir à nouveau alors que j'étais sur le point de changer la feuille de main. Je fronce un instant les sourcils puis ferme les yeux, prend une profonde inspiration et soupire doucement en secouant la tête «Non » dis-je finalement en baissant les bras « Je ne vais pas y arriver» je déglutis doucement et hausse les épaules «Je ne vais pas te ...vous faire perdre plus de temps qu'il ne faut » déclarais-je en me détournant pour sauter de la scène «Ce n'est pas un problème qui se règle en un claquement de doigts ni qui se fait oublier comme ça, d'un coup » je me retourne vers Victor, levant un regard désolé vers lui «Excuse moi Victor, de t'avoir fait perdre ton temps » @Victor Shelby |
| | | | (#)Sam 16 Jan - 22:41 | |
| Les élèves distraits, Victor ne les aime pas beaucoup. Il a lui même toujours été capable de faire abstraction de tout, une fois vraiment lancé dans un projet. rien ne l'arrête jamais vraiment, pas même la perspective de se lancer à tort, ni même l'idée que tout est fait à perte. Pas d'anxiété, pas de remise en question, rien d'autre que la passion et l'envie de créer. Visiblement, Winchester n'est pas capable de faire de même - voilà qui est bien dommage. Il sait pourtant comment fonctionne son professeur. Il connaît son intransigeance, il sait qu'il n'hésite jamais à s'engouffrer dans les failles pour en tirer le meilleur, quitte à tirer le pansement avec froideur et sans beaucoup d'empathie. Il est ouvert d'esprit, pourtant, Victor. Pas foncièrement méchant. Plein de considération pour les autres - tant que tout va dans son sens. Et aujourd'hui, Clément fait perdre leur temps à d'autres jeunes gens, qui n'ont visiblement pas dans l'idée de s'oublier pour les caprices de leur camarade.
«Je vais le faire, je... » Victor n'aime pas beaucoup le futur non plus. Auprès de Chloe, il a appris qu'on n'est jamais sûr de rien. Ses presque épousailles ont marqué l'australien au point de ne plus lui conférer beaucoup d'attentes sur le long terme, en témoigne son incapacité à se projeter beaucoup plus loin que la semaine suivante. Voilà, Victor aime le présent. Il n'y a rien d'autre qui compte. Les bras ballants, Victor suit des yeux un Clément qui abandonne, dont les épaules s'affaissent avec impuissance. « Je ne vais pas y arriver» « Tu mimes à merveille le désespoir. » qu'il ironise, sourire aux lèvres. « Je ne vais pas te ...vous faire perdre plus de temps qu'il ne faut » « Hey, Clément, tu vas où là ? » Clément s'en va. Clément abandonne. Clément a laissé sa combativité au placard. «Ce n'est pas un problème qui se règle en un claquement de doigts ni qui se fait oublier comme ça, d'un coup » Le professeur s'est levé, domine la salle en se plantant au bord de la scène. Bras croisés, il détaille Clément des yeux. «Excuse moi Victor, de t'avoir fait perdre ton temps » « C'est le tien que tu gaspilles, là. »
A son tour de descendre, maintenant un peu plus déçu qu'apte à essayer de faire ressortir le meilleur du jeune homme. « Tu vas faire quoi, aller pleurnicher dans ton coin ? Où est le Clément qui n'abandonne pas ? » Il a peut-être disparu depuis un moment déjà. Victor ne l'a jamais vu s'éloigner. « Sors de cette salle pour te morfondre. Si tu reviens dans mon cours, ce n'est pas pour pleurnicher. » Voilà, il est déçu. Pour de vrai. Clément et lui n'ont certes jamais montré d'affection l'un envers l'autre mais Victor respectait le talent et la combativité de son élève. Tout a aujourd'hui disparu. « Tu sais qu'on finit par les oublier, les artistes qui abandonnent. » Comme on l'a oublié lui, le petit réalisateur qui n'a brillé que quelques mois. Lui aussi, il fait partie des lâches. Victor est d'autant mieux placé pour essayer de secouer Clément, pour ne pas qu'il répète les même erreurs que son aîné. |
| | | | (#)Dim 21 Fév - 12:13 | |
| Lorsque je vois Victor descendre à son tour de la scène, je sais que la suite ne sera pas joyeuse et qu'encore une fois il saura trouvé l'endroit sensible et appuiera fermement là où ça fait mal. Il continuera d'exercer cette pression douloureuse jusqu'à ce que je ne sente rien d'autre que de la peine. Physique ou mentale, peu lui importe. Main gauche agrippant la lanière de mon sac à dos qui repose sur mon épaule droite, je relève mon regard sur le professeur qui s'avance vers moi en me demandant avec cynisme si je vais aller pleurnicher dans un coin. Je pince les lèvres et déglutis, me faisant violence pour ne pas baisser le regard.
Et puis vient la première flèche qui transperce mon cœur, mon âme de comédien et mon égo. Où est le Clément qui n'abandonne pas ? Celui qui s'accroche à ses rêves et qui se relève dès qu'il tombe au sol ? Celui qui est toujours debout malgré les aléas de la vie, qui s'est parfaitement remis d'un burn out et d'une rupture du tendon d'Achille ? Qui ne cesse de repousser ses limites physique et mentales ? Il est encore là, quelques part au fond de moi, je le sais, je le sens qui remue et qui n'a qu'une seule envie : remonter à la surface. Mais je ne le laisse pas faire. Je le repousse et le maintiens sous la surface au risque de le noyer.
Ce n'est que lorsque Victor assène qu'on oublie rapidement les artistes qui abandonne, que je me rend compte que regard s'est baissé et s'est fait fuyant « Je ne vais pas abandonné» juste aujourd'hui « Je ….» je quoi ? Je vais rester et m'attirer les foudres de Victor ? Je vais rester et laisser Victor m'enfoncer encore et encore alors que je n'ai clairement pas la force de faire face à ses représailles ? Lui et moi, ce n'est pas l'amour fou, bien au contraire. Et pourtant nous sommes toujours parvenu à travailler correctement l'un aux côtés de l'autre, dans un respect mutuel. «Bon. »
Je me passe les mains sur le visage et prend une profonde inspiration avant de reporter mon attention sur le metteur en scène «On peut jouer autre chose que tu shakespeare ? » osais-je demander «je sais bien qu'un comédien doit être capable de jouer n'importe quel rôle de n'importe quel auteur mais ...on peut faire une exception aujourd'hui ? » c'est peut-être seulement ça qui bloque ? Je n'en sais rien, mais ça vaut le coup d'essayer, non ?
@Victor Shelby |
| | | | (#)Lun 1 Mar - 13:11 | |
| « Bon. » Bon, oui. Il n'attendra pas que Clément trouve la solution à son soucis au détriment des autres, Victor. Contrairement à Clément, certains sont vraiment présents et motivés pour se lancer sur les planches, quel que soit le texte et peu importe leur état mental. Victor était là pour donner cours, même quand ça n'allait pas avec Chloe. Même après l'annulation de leurs fiançailles, même après la lente chute de sa popularité. Si l'on peut attribuer beaucoup de défaut au cinéaste, il est en revanche impossible de lui retirer son abnégation. « Bon ? » Bon quoi, alors ? Il a l'air d'hésiter, Clément, que Victor a toujours su pousser dans ses retranchements. Et soudain, l'australien sent qu'il a gagné. Clément n'abandonnera pas, pas aujourd'hui. C'est un rictus qui prend doucement place sur le visage du trentenaire, alors qu'il croise les bras pour écouter ce que le jeune homme a à dire.
« On peut jouer autre chose que tu shakespeare ? » Alors, c'est la négociation, maintenant. « je sais bien qu'un comédien doit être capable de jouer n'importe quel rôle de n'importe quel auteur mais ...on peut faire une exception aujourd'hui ? » L'australien opine lentement du chef. Parfois, il faut savoir lâcher un peu de leste. Clément est de retour et peut-être pour de bon, autant ne pas essayer de le pousser un peu plus là où il ne serait pas en capacité d'aller. « On va arrêter le texte pour aujourd'hui. » Lentement, Victor se dirige vers la sortie de la salle. Quelques étudiants attendent encore, d'autres sont partis - et ils ont probablement eu raison de le faire. « On va faire quelques exercices de respiration. » Comme ça, tout le monde râle. Personne n'aime faire ces exercices quand il est plus simple et moins contraignant de monter sur les planches pour réciter un texte appris par cœur. Victor sermonne les geignards, lance un regard à Clément. S'il est revenu c'est pour de bon. Lorsque tout le monde est occupé à s'installer, Victor retrouve Clément. « Et ne t'avise plus d'essayer de me priver de mon meilleur élément. » Le compliment déguisé par la menace, c'est un art que le trentenaire maîtrise parfaitement bien. |
| | | | | | | | A nos actes manqués || Victor #1 |
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