| Speeding up in time till it caught me up - malaise |
| | (#)Jeu 1 Oct 2020 - 17:45 | |
| J’ai passé une nuit, ou peut-être deux avec Chloe. Ok j’ai arrêté de compter parce que c’est devenu trop facile de seulement traverser le couloir pour ouvrir sa porte d’entrée. Ca fait plusieurs fois qu’elle me dit que je peux pas rester le matin, et j’ai pas demandé d’explications parce que j’avais pas envie de rester. Je rentrais chez moi au milieu de la nuit en lui laissant (encore) un tee-shirt noir qu’elle mettra dans sa cachette secrète introuvable.
Mais c’est con, parce que ce matin j’ai décidé de rester. Elle a répété que je pouvais pas rester, donc bien évidemment j’étais le premier réveillé pour préparer le café et attendre de pied ferme que la porte de la chambre d’ami s’ouvre. Qu’est ce qu’elle a à cacher Cohen ? Je me fais curieux tout à coup. Je bois un café, puis deux. Et je me demande quel bruit je pourrais faire pour que tout cet appart se réveille parce que je déteste attendre. J’ai rien acheté pour le petit déjeuner, ils ont qu’à se démerder s’ils ont faim. Je regarde mon téléphone, ignore des messages de Sébastian qui arrivent sans s’arrêter parce que j’ai loupé un concert et une réunion. Je fais ce que je veux, c’est moi la star du show, et j’ai surtout plus aucune inspiration depuis des mois pour leur proposer de nouvelles chansons. Ca reviendra, ça revient toujours, mais je n’ai pas envie de donner d’explications à Sébastian alors je fais le mort. Il enverra ses sbires pour me surveiller et voir que je suis pas vraiment mort, et que j’ai juste décidé de l’ignorer. Ca risque de blesser son pauvre petit ego de mec riche.
J’ai sorti trois tasses, Chloe ne m’a rien dit mais la paire de chaussures en plus dans l’entrée veut dire que quelqu’un se cache quelque part. J’ai pas envie de le connaître, j’ai juste envie de voir Chloe s’embourber dans des explications et des mensonges. Elle ne me doit rien, moi non plus, pourtant je les attends les explications du pourquoi j’ai plus le droit de rester jusqu’à ce que le soleil se lève pour qu’on puisse passer des journées entières enfermés dans sa chambre sans bouger pour faire autre chose que commander à manger.
@Victor Shelby @Chloe Cohen |
| | | | (#)Jeu 1 Oct 2020 - 18:55 | |
| Il y a un type, un autre, dans l'appartement. C'est normal, tout est à Chloe. Victor ne fait que passer, n'a pas déballé ses affaires. Il n'a pas gardé grand chose de leur ancien chez-eux en commun, de toute façon. Victor a attendu que l'appartement soit pleinement et complètement silencieux avant de risquer un orteil hors de la chambre. Si elle n'est pas seule, elle n'a pas précisé avec qui elle passait sa soirée. Elle n'a pas à le faire non plus, de toute façon. Temporaire, tout cela n'est que temporaire, Victor tâche bien de se le rappeler.
Les cheveux en bataille, le photographe passe enfin la porte, jette des coups d'œil dans l'appartement encore plongé dans la pénombre. Quand son ouïe repère le bruit des tasses, il est déjà trop tard pour reculer. Il y a bien un type dans l'appartement. Et il n'a visiblement pas dormi sur le canapé. « Salut. » L'australien se masse l'arrête du nez, attrape une tasse vide. « Ils sont où, les croissants ? » C'était un truc, ça, avant la catastrophe d'il y a deux ans. Les croissants, récupérés dans une boulangerie française pour donner le ton d'un truc que Chloe et lui ne partageaient qu'à deux. La demande, formulée sur une note moqueuse, laisse transparaître le sourire dépeint sur le visage de Victor. « C'est quoi ton nom ? » Il a l'air de connaître les lieux, le type, et Victor se sent soudain de trop. C'est peut-être son petit ami, à Chloe. Au final, il est peut-être lui-même l'invité. Se faire rappeler sa place par un inconnu qui n'en a pas encore placé une n'est pas très agréable, de bon matin.
« Elle ne dort plus, je parie qu'elle fait semblant. » Elle aurait bien raison de ne pas se plonger dans le chaos que menace d'être cette situation. Tout d'abord, faire connaissance avec ce type qui a l'air quand même plus âgé. Ce type qui connaît l'emplacement des tasses et qui, évidemment, doit peut-être avoir ses affaires par ici. C'est Victor l'intru, celui qui visiblement, dérange. Déjà, son café coule. Il aurait bien besoin d'une cigarette, avec. D'une grande bouteille d'un alcool quelconque - fort, de préférence, pour oublier la gêne qui s'installe doucement, déjà. Victor, lui, s'installe à table. |
| | | | (#)Jeu 1 Oct 2020 - 19:29 | |
| « Rentre chez toi Jet. » qu'elle pouffe contre ses lèvres, une seconde une seule avant d'être sérieuse. Puis, elle le pousse derechef loin de sa silhouette sans y penser à deux fois. La chorégraphie est si facile à exécuter que ce serait de la triche de devoir la statuer à nouveau, quand bien même elle se lève du lit marquant une conclusion qui a tout d'un au revoir de plus. Il ne s'éternise pas, d'habitude. Il saute sur l'occasion de partir sans demander son reste, il ne fait pas ses marques ici comme elle ne fait pas ses marques chez lui ; n'y est jamais même allée depuis qu'il y est emménagé. Ça ne fait pas partie des zones autorisées et elle s'en amuse. Les règles qui changent à tous les jours, et leur statut qui est éternellement nébuleux et qui l'autorise à faire ce qu'elle veut, quand elle le veut, sans jamais lui rendre de compte. Comme d'accepter que Victor revienne vivre sous le même toit qu'elle.
Victor qui doit être parti. Il ne s'éternise pas non plus ici, lui aussi. Il part avant qu'elle ne se lève, revient en sachant très bien qu'elle n'est pas rentrée, ou en plein milieu de la nuit quand elle serait supposément endormie à points fermés. L'accord est tacite et s'ils se croisent dans les couloirs étroits de l'appartement, les formules restent toujours aussi bancales que banales ; elle déteste ça au plus haut point. Ils sont des inconnus se connaissant par coeur, ils sont des amants qui évitent le moindre contact. Ils ont été tout et apparemment aujourd'hui ils ne sont plus rien. Et ça aussi, elle déteste.
« Elle ne dort plus, je parie qu'elle fait semblant. » « C'était le plan de base. » qu'elle corrige, arrivant sur l'entrefaite dans la cuisine où l'un et l'autre semblent apprendre à s'apprivoiser alors qu'elle se targue elle-même d'être impossible à chasser.
Quand elle se faufile vers la machine à café, c'est une tasse pleine qu'elle se sert dans le plus complet et le plus lourd des silences. La scène est hypocrite au possible. Cohen tente au mieux de faire comme si tout allait, comme si elle pouvait aisément gérer la totalité des éléments. Ce n'est qu'un mensonge de plus et si son air de porcelaine et ses prunelles alternant entre les deux hommes ne la trahissent pas de suite, ce n'est pas dit qu'ils ne dévoileront pas son inconfort dans les minutes qui suivront. D'ors et déjà, elle se hisse sur le plan de travail, posé pile entre Jet et Victor. La symétrie est aussi ridicule qu'elle est ironique. Quelle idée de ne pas avoir sauté par la fenêtre pour se dérober à ce spectacle. « Vous êtes amis là, c'est bon? » si seulement. |
| | | | (#)Jeu 1 Oct 2020 - 19:46 | |
| Je reste stoïque dans la cuisine. Et il arrive comme si de rien était. Mon regard se porte rapidement sur la chambre de Chloe mais bien évidemment elle n’est pas encore là, et qui ça étonne. Bonjour, comme si j’allais le saluer. Ce ne sont pas les explications de ce type dont j’ai besoin, mais celles de Chloe. Je rêve déjà de voir son regard perdu entre nous deux quand elle va oser s’avancer jusqu’à sa propre cuisine. Les croissants ? C’est à ce moment là où je pourrais utiliser toutes les insultes françaises que je connais. Quelque chose de typiquement français pour un autre ça revient au même non ? Je fronce les sourcils, je n’ai aucune intention de lui répondre ou de lui accorder un quelconque intérêt. Je soupire et bois une longue gorgée de café, j’aurais dû attaquer la journée au whisky ça aurait été plus simple. Je ne me présente pas, ce n’est pas à moi de le faire. Je continue d’attendre l’arrivée de la brune, en espérant fortement que ma présence gêne le brun qui s’incruste dans l’appartement de Chloe.
Mes lèvres se pincent et aucun son ne sort de ma bouche, je n’ai pas envie de savoir qui c’est ni de lui dire qui moi je suis. Je ne lui fais pas confiance et je sens déjà que ça n’arrivera jamais. Si Chloe n’était pas arrivée il se serait encore retrouvé avec une phrase sans réponse, pauvre petit qui voulait juste faire la conversation parce qu’il n’aimait pas le silence que j’imposais dans la pièce. Mon regard se tourne vers la jeune femme qui est aussi loquace que moi pendant de longues minutes. Je ne briserai pas le silence, bien trop occupé à me demander ce qu’elle va bien pouvoir sortir comme connerie. Je fixe la brune, et c’est elle qui craque la première. Sans que je ne le contrôle, un sourire narquois se pose sur mon visage, c’était presque trop facile. Elle s’assoit sur le comptoir, demandant si on est amis. “Il faudrait des présentations pour ça.” Je lance un regard noir à l’invité, j’espère qu’il comprendra qu’il doit la fermer pour sa survie. “Vas y je t’en prie, tu devrais les faire.” Parce que j’aimerais bien savoir qui est cet homme pour elle.
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| | | | (#)Jeu 1 Oct 2020 - 20:42 | |
| Il est silencieux, l'inconnu, mais Victor est le champion des grands silences de ce genre. Lorsque le café a fini de couler, l'australien porte la tasse à ses lèvres. Ses yeux clairs dansent contre ceux de l'autre homme, qui est visiblement assez aimable pour sortir des tasses mais pas pour donner son prénom. « C'était le plan de base. » Les yeux de Victor la trouvent au moment où elle passe la porte, l'ingénue, le cheveux sur la soupe, celle qui a choisi le moment parfait pour imposer un cessez le feu déjà nécessaire.
Le silence s'étire et Victor arrive déjà presque au bout de son café, englouti d'une traite. La cigarette lui manque vraiment, maintenant. Chloe s'échappe déjà dans son coin - juste entre les deux hommes - et le silence pèse encore un moment. « Vous êtes amis là, c'est bon? » « Oui. » « Il faudrait des présentations pour ça. » Deux salles deux ambiances, Victor a fini son café. Ses pas le mènent au frigo, un endroit moins frais que cette pièce qui baigne dans une drôle d'ambiance. Victor n'a pas attrapé au vol le regard noir de l'invité - ha non, c'est lui, l'invité, il a parfois tendance à l'oublier. « Vas y je t’en prie, tu devrais les faire. » « Non, je vais m'en charger. » Le frigo est plutôt vide, c'est à son tour de faire les petites courses. Pour autant, le trentenaire reste planté là, devant la lumière jaune du meuble, les yeux papillonnants. Surtout, éviter la guerre. Elle ne servirait à rien, et ce type le mettrait sans doute en pièces avec un couteau à beurre. Victor ne saisit pas bien pourquoi il a l'air si remonté. Peut-être est-ce parce qu'il est vraiment le petit-ami de Chloe.
Le frigo se ferme, Victor cherche maintenant des yeux un paquet de cigarettes. Lorsqu'il relève les yeux vers l'inconnu, patiemment, il a visiblement abandonné sa quête. « Je suis Victor. Shelby. Chloe m'héberge. C'est un service, un truc d'ami à ami. T'as pas vu mes cigarettes ? » C'est à elle qu'il s'adresse, maintenant, tout à fait résolu à ignorer le visage inconnu qui semble un peu trop remonté, pour une heure pareille. « Je suis désolé si je dérange, hein. C'est temporaire. Je me ferai petit. » Un sourire de plus, pour essayer de détendre l'atmosphère. « Vous pouvez continuer les plans de mariage, juré, je serai pas chiant. » Mais il n'a pas assez d'affaires laissées par ici pour prétendre au mariage, le type. Avec quelques regards en biais, Victor s'agace du nombre de détails qu'il impute à la présence de l'inconnu - et à son absence à lui. |
| | | | (#)Ven 2 Oct 2020 - 12:56 | |
| Ils ne sont pas déjà amis, et dans un drôle d'autre monde, ils auraient sûrement pu l'être. Ce sont des artistes tous les deux, là où elle est une véritable cartésienne. L'un parlerait de mélodies et de paroles quand l'autre parlerait d'angles et de lumière. Ils en auraient des points en commun, au final.
« Oui. » « Il faudrait des présentations pour ça. »
Des points en commun autres qu'elle.
« Vas y je t’en prie, tu devrais les faire. » « Non, je vais m'en charger. »
Le regard noir que Chloe se retient d'envoyer à celui qui est venu emprunter du sucre est le même qu'elle garde de relever vers son colocataire des derniers jours. Leurs histoires à tous les deux sont dressées avec le moins de détails possible, elle était prête à faire dans la concession et dans l'édulcoré. « Vict- » « Je suis Victor. Shelby. Chloe m'héberge. C'est un service, un truc d'ami à ami. T'as pas vu mes cigarettes ? » il la coupe dans son élan, cherche ses clopes et ne cherche pas ses mots. Ses cheveux sont en bataille, il a dormi du côté droit alors qu'habituellement il bouge toujours dans son sommeil ou du moins, c'était ce qu'il faisait, avant. Elle n'en fait pas un cas, aucun détail n'ont été ramenés avec ses paroles, et d'office elle quitte le plan de travail pour filer à l'endroit où elle sait qu'il a laissé ses cigarettes. Jet doit ne rien en avoir à faire tout simplement. Le potentiel chaos a été maîtrisé au vol.
« Je suis désolé si je dérange, hein. C'est temporaire. Je me ferai petit. » ou alors pas du tout. Ses pas se bloquent, elle avec, Chloe qui inspire pour s'éviter de laisser sa langue claquer sur son palais. Le temporaire de la chose lui plaît un jour pour la rendre silencieusement furieuse le lendemain. Personne dans cette pièce ne doit être au courant, elle-même encore moins. « Vous pouvez continuer les plans de mariage, juré, je serai pas chiant. » là, c'est dans un souffle qu'elle occupe ses mains à redresser une mèche, passer une couette derrière son oreille comme si contrôler son apparence contrôlerait les détails qui s'échappent de parts et d'autres de la bouche de Victor. Elle les sent, les mots qui piquent, elle les reçoit tous et chacun, bien trop prête à contre-attaquer pour que ce soit sain pour qui que ce soit. Un rire glisse sur ses lèvres, ses fossettes ont la vie dure. Dans les faits, elle dira qu'elle refuse que Jet en sache sur sa vie privée autre que ce qu'elle veut lui dévoiler. À savoir que lorsqu'elle passe distraitement une seconde et une seule son pouce sur son annulaire gauche, ça n'a rien à voir avec autre chose qu'un tic. Nerveux. Rien de plus. Évidemment.
« Jet. Il est nouvellement voisin - entre autres. » sachant qu'il ne dira rien, l'ayant compris à la seconde où il lui a délégué avec son éternel sourire narquois les présentations, elle saute et elle saute fort Cohen. Ses pas ont repris, elle glisse à la gauche de Victor après avoir ancré ses yeux aux siens, quittant la cuisine pour mieux y revenir. Le paquet de cigarettes, l'éternel perdu, était posé sur sa table de nuit, à elle. Le pourquoi du comment ne sert à rien dans cet échange sorti de nulle part. Quand elle revient dans la pièce, elle lui tend son dû avec une maîtrise qu'elle arrive de plus en plus à garder lorsqu'il est dans les parages. L'inverse n'est pas toute aussi vraie. « Il est français. » ses prunelles restent vissées à celles de Shelby, elle jauge, rassemble ses munitions avec autant de dédain pour elle-même que pour ce qu'elle avancera comme si de rien n'était. Comme s'il ne s'agissait que d'un détail de plus, un atome crochu entre eux deux, les nouveaux amis. « Victor s'y connaît bien. Il était en France à un moment. » sa tasse de café qu'elle porte à ses lèvres, dans l'espoir inutile de se taire dans l'élan. Elle voudrait tellement ne pas ressentir le besoin de devoir se prouver autant à eux deux qu'à elle-même qu'elle gère, que la vie va bien ; qu'elle n'est pas en perpétuelle chute libre « C'est à Cannes que t'étais hm, y'a - deux ans, c'est ça? » depuis deux ans.
La voilà l'ingénue, qui ravale comme elle l'aurait fait si tout ceci n'avait rien d'abrasif, de nocif, d'irréel. « Il faudrait que tu me redonnes mon briquet. » c'est à Jet qu'elle s'adresse maintenant, anticipant la cigarette que Victor voudra s'allumer. Surtout, celle qu'elle lui volera au passage sans le moindre doute. Si Etish s'est porté garant de son briquet la veille, elle ne lui demande que de partager. |
| | | | (#)Ven 2 Oct 2020 - 14:34 | |
| Il se présente et il me fait chier le con. J'ai pas envie de savoir comment lui se présente, mais comment elle elle le fait. Je serre les dents en même temps que je resserre mon emprise sur la tasse de café vide entre mes mains. J'ai déjà oublié son prénom, j'attends juste les raisons de sa venue ici. J'ai l'impression d'assister à une présentation de couple, sauf que c'est moi l'intrus à ce moment là, et je déteste ça. J'ai juste envie de rentrer chez moi pourboire comme si j'avais oublié pour toujours où elle habitait elle. Elle a déjà de la compagnie non ? Elle a qu'à s'occuper avec ce qu'elle a. Je ne fais qu'écouter, regarder et analyser chacune des réactions de la jeune femme. Son regard qui ne lâche pas l'homme qui est en face de moi, ses doigts qui se crispent et qui se baladent sur son annuaire et mon regard se fronce. J'ai peur de bien comprendre.
Il est le colocataire surprise, je suis le nouveau voisin et un sourire étire mes lèvres. Très bien Chloe, le message est passé. Je hoche la tête pour le saluer, c'est déjà mieux que rien. Et je n'ai pas envie de m'approcher, mais autant être cordiale avec le mari de la fille avec qui je couche non ? Avec qui je couchais ? Les details sont aussi malléables que les règles tacites entre nous. Qu'est ce qu'il en a foutre que je sois français ? Et je vois qu'elle règle ses comptes la gamines. Elle a cru que j'étais quoi ? Son petit jeu de vengeance ? Elle fait peut-être ca avec tous les mecs qu'elle côtoie, mais pas avec moi. Alors autant remettre les choses à leurs places immédiatement. "Si tu veux utiliser quelqu'un pour le rendre jaloux tu prends un des minet que t'adore choper au bar." Mon ton est sec, mon regard noir. Elle fait bien ce qu'elle veut de sa vie, mais c'est la dernière qu’elle m'utilise de cette manière là. "C'est magnifique Cannes. T'aurais dû y rester." Mon regard ne croise plus celui de Cohen et reste ancré sur la silhouette de l'autre homme. Je ne sais pas à quoi ressemble Cannes, je ne connais pas la France comme je le pourrais. Je n'ai pas voyagé. Mais il n'a pas besoin de le savoir, et elle non plus. "Non". Le briquet n'est même pas dans ma poche, il doit traîner dans un coin de sa chambre à elle. "Parce que c'est déjà à moi que tu l'as volé y'a deux jours." Mais je ne savais pas que quand on était face à cette tête brune ce genre d'affaire était à elle ou à moi. "Donc je vais aller récupérer mon briquet, et mon tee-shirt" je suis souriant, il vaut mieux pour eux que je reste calme. Je pose la tasse sur la table avant de m'éloigner. "Je te laisse de l'intimité pour faire ta demande. Si tu te démerdes bien tu pourras toucher une nouvelle bague." Je la regarde dans les yeux en refaisant le geste qu'elle a fait quelques minutes plus tôt. Mon doigt glisse sur mon annuaire gauche qui, pour moi, a toujours été vide.
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| | | | (#)Ven 6 Nov 2020 - 16:33 | |
| « Jet. Il est nouvellement voisin - entre autres. » « Cool. » Le "entre-autres" le dérange, Victor n'en dira rien. Il n'en a pas le droit, de toute façon. Chloe est libre depuis toujours, elle est aussi libérée de lui depuis deux ans maintenant. Tout au plus Victor se contente-t-il d'un hochement de tête convaincu, avant de retrouver sa place - et sa prospection en quête du saint paquet de cigarettes égaré. C'est Chloe qui se dévoue, Chloe qui revient avec le paquet entre les mains. Elle sait où lui le laisse toujours - toujours là où ce sont eux qui se laissent. Leurs pupilles ne se lâchent pas, bien que le nouvellement voisin assiste encore à la scène. C'en est un protagoniste, à l'origine. « Il est français. » L'australien déporte ses yeux sur Jet, opine du chef. « Victor s'y connaît bien. Il était en France à un moment. » « Ouais. » Le regard du cinéaste pique, l'instant d'une seconde et une seule. « C'est à Cannes que t'étais hm, y'a - deux ans, c'est ça? » « Deux ans, c'est ça. » Deux ans. Le temps des galères. Cannes est loin, maintenant que les feux des projecteurs n'auréolent plus l'avenir du cinéaste.
« Si tu veux utiliser quelqu'un pour le rendre jaloux tu prends un des minet que t'adore choper au bar. » Il ne souhaite pas d'immiscer dans leurs histoires, l'australien. Il n'en a pas le temps, pas l'envie. Victor n'est pas très bon pour jouer les teneurs de chandelle et encore moins les troisièmes roues du carrosse. « Je croyais qu'on était des adultes. » qu'il plaisante, voulant détendre l'atmosphère. « C'est magnifique Cannes. T'aurais dû y rester. » « J'aime pas trop les français. » qu'il lance doucement, sur son ton le plus calme, le sourire aux lèvres. L'autre n'a pas l'air d'avoir envie de rire. « Il faudrait que tu me redonnes mon briquet. » « Non. » Victor file à travers la pièce, l'air de rien, cigarette à la bouche. Il y a de l'eau dans le gaz, entre les deux autres, ceux qui ont visiblement envie de transformer la petite pièce en champ de bataille. « Donc je vais aller récupérer mon briquet, et mon tee-shirt. » Un squatteur, donc. Un squatteur de plus, s'il fallait le souligner.
« Je te laisse de l'intimité pour faire ta demande. Si tu te démerdes bien tu pourras toucher une nouvelle bague. » Le type s'éloigne, Victor laisse sa cigarette de côté pour se rapprocher de la jeune femme. « Y'a combien de gars que t'héberges ? » La phrase, c'est en la disant qu'il se rend compte qu'elle était parfaitement maladroite. Une main dans les cheveux, l'australien se dépêche d'essayer de se rattraper, en vain. « Bon. Au pire je vous laisse. Il a l'air énervé. Hurle s'il t'emmerde. » Un truc qu'il ne dit toujours qu'avec le sourire, qu'il pense pourtant sans être certain de savoir se battre. La lâcheté est un des traits de Victor, Chloe le sait. A ses dépens. |
| | | | (#)Lun 9 Nov 2020 - 8:11 | |
| « Si tu veux utiliser quelqu'un pour le rendre jaloux tu prends un des minet que t'adore choper au bar. » « Je croyais qu'on était des adultes. » « C'est magnifique Cannes. T'aurais dû y rester. » « J'aime pas trop les français. » « Briquet? » « Non. »
Tout le monde parle et tout le monde pique, à un moment elle perd complètement l'attention Chloe, trouvant que la machine à café a besoin d'être un peu plus décalée sur la droite. Ah non finalement, c'était mieux à gauche. « Donc je vais aller récupérer mon briquet, et mon tee-shirt. » Jet traîne de la patte et la blonde elle, se cale un peu plus dos contre le comptoir, enserrant sa tasse bouillante entre ses mains glacées. Elle se moque, l'ironie, en sachant qu'encore une fois Cohen a joué avec le feu jusqu'à s'en brûler les doigts. Elle aurait dû lui demander de partir pour de vrai, elle aurait dû le raccompagner à la porte en l'y poussant le sourire aux lèvres comme toutes les autres fois. « Je te laisse de l'intimité pour faire ta demande. Si tu te démerdes bien tu pourras toucher une nouvelle bague. » elle aurait dû mais elle ne l'a pas fait. Ce serait mentir de dire qu'elle sait pourquoi.
« Y'a combien de gars que t'héberges ? » oh, Victor. Il erre le fin renard, lui et son sourire en coin qui se lève une seconde de trop après avoir échangé un coup d'oeil avec elle. Partagée entre la vérité et l'exagération, Chloe tangue dans sa tête mais reste immobile, pieds nus ancrés au sol. Ils savent très bien que s'ils commencent à parler de ces choses-là ils parleront de tout le reste, et personne ne s'étonnera de dire qu'ils ne sont pas prêts ni l'un ni l'autre pour ce genre de conversation. Surtout ici et surtout en plein jour, pas sur le balcon au beau milieu de la nuit. Probablement qu'ils ne le seront jamais, prêts, et Cohen s'en plaindrait à peine. « Bon. Au pire je vous laisse. Il a l'air énervé. Hurle s'il t'emmerde. » and another player leaves the game.
Elle reste seule à la cuisine Chloe, ne rattrapant pas ni l'un ni l'autre. Si on lui demande, elle dira qu'elle était pressée, ce matin-là. Qu'on lui avait planifié des rendez-vous justifiant qu'une fois son café terminé elle attrape un jeans à la va vite avant de filer tout aussi rapidement. Elle dira que son horaire était calculé à la minute près, l'empêchant d'égrainer la moindre seconde à toquer à la porte de Victor ou à celle de Jet. Elle laisse dans son sillage absolument aucun signe d'où elle va ni même de quand elle pense revenir. C'est devenu une habitude avec le temps, de toute façon. Personne n'est surpris, et encore moins elle. |
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