| (AMOS & ARIANE #3) ► SECRET PLACES WAITING FOR US |
| | (#)Ven 2 Oct 2020 - 21:26 | |
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SECRET PLACES WAITING FOR US
La dernière fois que j’ai rencontré ariane Parker n’est pas le jour où j’ai filé en douce après lui avoir dégoté un parrainage inattendu d’animal en danger grâce à l’intervention magistrale de Molly. Ce n’est pas non plus durant l’aventure de mon frère lorsqu’elle est venue jusqu'au bateau pour récupérer Thucy. Celui-là, j’ai simplement été surpris d’apprendre que nous étions si étroitement lié de part Liam. Je ne l’aurais pas jamais cru et j’ai regretté ses années de silence entre lui et moi. Un pan entier de sa vie m’est presque étranger, mais qu’à cela ne tienne. Je ne reviendrai pas en arrière. Je ne peux que penser à l’avenir, celui qui sous-entend que la rousse incendiaire et moi avons un contrat à finaliser. Lorsque nous nous sommes croisés au Club, nous n’avons échangé que des politesses par égard pour nos “conjoints” respectifs. Mais, nous nous sommes entendus sur une rencontre prochaine, une que j’ai dû avancer à cause de l’overdose de Raelyn. Raelyn. Ces deux femmes se sont bien entendues de ce que j’ai pu observer. Quoique je disputais avec Saül une partie de poker contre des amateurs, je n’ai pu m’empêcher de jeter vers les deux jeunes femmes des oeillades curieuses et j’ai été conquis d’apercevoir de temps à autre des éclats de rire. Elles semblent s’être attendu et, à défaut de m’en effaré, alors que j’étais encore naïf sur l’issue de mon couple, je m’en suis satisfait. Je n’aurais pas à souffrir des affres de la jalousie de ma compagne et, aujourd’hui, je n’ai plus vraiment à la craindre. Nous ne sommes plus grand chose. Moi, son soutien et elle, ma torture au quotidien. Sauf que j’en prends mon parti. Je n’ai d’autres choix que d’attendre que la tempête se calme et, en attendant, je prends conseil auprès d’Epstein, je règle mes comptes avec Zach et, sur le champ de course, maintenant que j’ai écourté cette mise au point, j’attends Ariane avec une profonde impatience. Outre les gains qui découleront de notre association professionnelle, j’y tiens pour ce qu’elle apporterait en distraction à une Raelyn soumise aux menaces de ses démons. Alors, je tiens aujourd’hui à ce que nous scellions notre accord. J’y tiens tant qu’un sourire étire mes lèvres lorsque l’épouse William est apparue dans ma vision périphérique. «Alors ? Je pensais que tu m’aurais contacté plus tôt. Et que j’aurais été invité au mariage.» Mensonge. Je la taquine. Ma place n’était pas vraiment à cette fête. « Rae m’a dit pour Cresus et toi, comme elle l’appelle. Félicitations d’ailleurs. Comme ça se passe pour Madame Saül Williams ? » ai-je entamé, au détriment de toute politesse - nous n’avons pas besoin - et vraisemblablement content pour elle.
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| | | | (#)Sam 3 Oct 2020 - 5:30 | |
| « Alors ? Je pensais que tu m’aurais contacté plus tôt. Et que j’aurais été invité au mariage. » « Mon pauvre homme. »
S'il n'est là que pour râler il n'aura accès qu'à mon plus grand sourire, celui que je dégaine pour les grandes occasions, celui qui terroriserait des villages en entier s'ils savaient à quel point il n'augure rien de bon. Mais c'est Amos, et Amos est chill. Amos est sans prise de tête, il a l'air du gars qui se fout de tout du moment où ça ne l'atteint pas, et au passage, c'est une foutue belle qualité ce qu'il a là. Et oui, ça date. Y'a eu Vegas, y'a eu la Serre, y'a eu l'accident, y'a eu la villa défoncée, y'a eu le retour en dents de scie. Et y'a nous deux maintenant, ici. Mon sourire reste en place par contre, il creuse des fossettes même pas menaçantes c'est pour dire.
C'est devenu une habitude de se retrouver à travers les événements qu'ils organisent en ville. On dira que c'est notre façon à nous de nous confondre dans la foule quand ironiquement on déteste se confondre tout court. Avoir la paix du monde extérieur m'apparaît paradoxalement comme la meilleure façon de passer ma journée même noyée dans une foule qui m'énerve déjà juste d'exister. « Rae m’a dit pour Cresus et toi, comme elle l’appelle. Félicitations d’ailleurs. Comme ça se passe pour Madame Saül Williams ? » j'éclate de rire, pour la première mention bien sûr, pas la suivante. Un « Je suis encore une personne à part entière, alliance ou pas. » bourrée de condescendance suit - madame Saül Williams en terre australienne, elle n'a pas mon visage. À Brisbane, on est que colocataires. À Brisbane, on est presque rien, au final.
Mais ça, ce sont mes affaires. Et je parierais qu'il en a absolument rien à battre que je m'apitoie sur mon sort. Grand bien lui en fasse. « Elle te regardait comme si y'avait que toi qui existait. C'est presque attendrissant. » que je finis donc par ajouter, dérivant la conversation de mon idylle à la sienne. On se refait pas, en terme d'auto-défense. |
| | | | (#)Sam 3 Oct 2020 - 18:18 | |
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Mon pauvre homme ? C’est tout ? Je la taquine et je ne reçois pas de remarque acerbe et aussi bien aiguisée qu’un couteau de boucher ? Je n’ai même pas droit à un clin d’oeil mesquin ou un regard noir qui pétillerait tout de même de malice ? Que se passe-t-il ? Que lui arrive-t-il à Ariane ? Aurait-elle perdu de sa superbe avec le mariage ? Est-elle amère parce que l’histoire raconte qu’ici, en Australie, le contrat n’est effectivement qu’un bout de papier ? Ce n’est pas le genre. Je la connais peu bien sûr. Mais, tout comme Rae, elle dégage cette forme d’assurance qui la rend agaçante pour quiconque ne serait pas amoureux d’elle. Agaçante et intéressante à la fois. « Tu as fait quoi de ton sens de l’humour, Parker ?» ai-je remarqué, sourcil relevé, une oeillade suspicieuse tournée vers elle. « Je ne suis pas un homme coincé dans les années 50. » J’ai légèrement évolué. Certes, il m’arrive encore d’avoir une version étriquée des relations entre un homme et une femme, mais mon mariage m’a guérit de l’envie d’être un pilier, d’être le seul paratonerre du couple. Avec Raelyn, à l’époque où, lorsque nos regards se croisaient, il nul autre ne comptait, j’avais trouvé un équilibre qui n’est plus malheureusement et, à ce stade, je ne sais plus où se situe l’espoir utile et le vain. Qu’à cela ne tienne, nous ne sommes pas là pour ça. Pas plus que je n’ai envie qu’elle remarque que je suis troublé qu’elle ait remarqué ô combien l’amour transpirait entre Rae et moi. C’est révolu désormais. Ai-je donc encore le droit de refuser la balade en bateau comme terrain de jeu pour les passions de Williams ? Passion que nous partageons ? « J’allais te proposer un endroit guindé que Rae aurait privatisé. On peut l’envisager. Mais je n’ai toujours pas exclus le bateau. Et… je vais devoir repousser la date, de quelques semaines.» Le temps que Rae soit plus forte, le temps que nous ayons réussi à balayer un peu de la poussière de devant notre porte. « Poker toujours ? Pas de Black jack ? » Ce n’est pas exclus. Je maîtrise tous les jeux de cartes. Bien plus que la course qui se déroule sous nos yeux et que je commente « Je n’ai jamais compris l’intéret de regarder des voitures tourner en rond… sans objectif… Tu aimes ça, toi ? » Les bagnoles ? La belle mécanique, comme dirait mon frère ?
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| | | | (#)Dim 11 Oct 2020 - 1:26 | |
| « Tu as fait quoi de ton sens de l’humour, Parker ? Je ne suis pas un homme coincé dans les années 50. » « Dis ça à ta conquête du moment. »
C'est un grand, un immense sourire qui orne mes lèvres en l'instant. Rae s'était pas gênée pour souligner qu'il était plus vieux qu'elle, pas plus que j'avais gardé secret le potentiel de Saül d'avoir vu la (les) Guerre(s). Chacune son combat. « J’allais te proposer un endroit guindé que Rae aurait privatisé. On peut l’envisager. Mais je n’ai toujours pas exclus le bateau. Et… je vais devoir repousser la date, de quelques semaines. » mon sourcil se hausse, évidemment que c'est le report qui est en cause. Je l'imaginais pas être du genre à bouger les dates à l'horaire à ce point, n'en reste qu'il y a un truc louche dans son discours. C'est qu'il est aussi subtil qu'un direct de la droite en pleine gueule, Amos. Aussi subtil que moi. « T'aimes trop te faire désirer, c'est presque chiant. » il aime aussi entretenir un mystère, le même que je mets à disposition du moment où on me demande comment va la vie, pour moi. C'est pas des affaires de personne que de savoir ça.
« Poker toujours ? Pas de Black jack ? » « Poker toujours. Pas de Black Jack. »
Aussi simple, bien plus que ce qui se cache derrière son regard préoccupé et mon sourire exaspéré. On camoufle bien nos merdes, pour le reste du monde. C'est juste parfaitement clair autant pour lui que pour moi que y'a des trucs qui restent en suspens sans qu'on joue franc jeu pour ça. Le jeu, ça restera le centre de tout, les cartes avec. Rien d'autre.
Le bruit des moteurs me ramène à ses critiques. Ah ouais, vrai, y'a des courses dans le coin. Hm. « Je n’ai jamais compris l’intéret de regarder des voitures tourner en rond… sans objectif… Tu aimes ça, toi ? » « Autant que de me faire crever les yeux volontairement. » m'appuyant sur la rambarde, je laisse mes prunelles suivre les siennes. Et elles tournent les bagnoles, elles tournent et elles savent faire que ça et c'est d'un ennui il a absolument raison. « C'est pas fun si tu conduis pas. » au moins là, on aurait pas à se faire chier à en regarder d'autres vivre the time of their lives. D'ailleurs. « Par contre, j'aime déjà d'avance la tête qu'il va faire lui, s'il perd. » il passe devant nous lui. Le gars avec sa gueule de jeune premier, ses cheveux parfaits, son sourire de vainqueur et son casque sous le bras. Quand il rejoint la course, j'ai déjà imaginé sa bagnole faire une infinité de tonneaux. La visualisation qu'ils disent - ça marche comme un charme. |
| | | | (#)Mer 14 Oct 2020 - 14:51 | |
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Ma conquête du moment. L’assertion m’arrache un sourire : elle ne me colle pas à la peau. Quant à Raelyn, elle est, et de loin, bien plus qu’une aventure. Je tiens à cette femme comme à la prunelle de mes yeux et quoique je sois tenté d’interroger mon interlocutrice sur leur échange au Club, je m’abstiens. Je ne voudrais pas donner l’impression que je doute des sentiments de ma complice. Ils ont existé. J’ignore ce qu’il en reste aujourd’hui, mais au jour de sa rencontre avec Parker, ils étaient éloquents, brillants, aveuglants pour quiconque croisait notre route. Aujourd’hui, il ne reste plus que des braises fumantes que la cocaïne empêche de reprendre et ce n’est pas sans impact pour mes arrangements avec Ariane. « Pas vraiment. » ai-je glissé pour adoucir sa contrariété. « Je n’ai pas le choix… pour elle… c’est une période compliquée.» Et celle-là, elle l’est pour nous deux. « Et quand je te dis ça, je m’adresse pas à Parker la terrible, mais à Ariane...» Celle qui s’émeut quand son filleul fond devant un bébé koala, celle qui m’a remercié de lui en avoir dégoté un en parrainage. « Et ce sera du poker, donc... » Parce que Saül aime ça, qu’ils sont mariés, fraîchement, et pourtant, je jurerais percevoir une pointe d’amertume dans le timbre de la rousse appuyée contre la rambarde à mes côtés. Une amertume qu’elle saupoudre d’une point de cynisme qui, bien qu’habituellement, me paraît plus acide et caustique que durant notre dernière rencontre. « Je ne suis pas pressé. Si ça peut te faire du bien, on peut rester là jusqu’à sa défaite.» Raelyn prend soin d’elle : ça prendra au minimum plus d’une heure. Quant à moi, j’ai balayé tous mes entretiens du jour. Celui avec Jack m’a quelque peu rasséréné d’ailleurs, auquel cas je ne détaillerais pas Ariane avec dans le regard de la curiosité. « Crache le morceau. Qu’est-ce qui te met de si mauvaises humeurs ? » L’idée que je reporte notre expédition n’est qu’une excuse, une façade pour cacher quelque chose de plus grave. « Tu es pas commode, Ari, mais tu as pas le profil de la jeune mariée qui tirerait la gueule, plutôt celle qui se marierait pas justement pour pas avoir à tirer la gueule.» l’ai-je taquinée, convaincu qu’elle vogue en mer vers l’île des désillusions.
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| | | | (#)Sam 17 Oct 2020 - 23:11 | |
| « Pas vraiment. Je n’ai pas le choix… pour elle… c’est une période compliquée. » pour être totalement honnête, Rae m'avait toujours parue comme étant le genre de fille qui est compliquée tout court. Elle doit avoir ses comportements bien précis, qui sont logiques pour elle mais complètement impossibles à prévoir et à comprendre pour les autres. Pauvre type qui a cru y être arrivé avant qu'elle ne le reçoive du revers. Good girl. « Et quand je te dis ça, je m’adresse pas à Parker la terrible, mais à Ariane... » Ariane ou Parker, rien à foutre, quand je roule des yeux et soupire en même temps. Ariane et Parker le font, ça, c'est un doublé qui est commun d'un côté comme de l'autre de la médaille. « Et ce sera du poker, donc... » pour ça au moins, on s'entend parfaitement. Y'a du bon.
Les pneus du loser crient, je m'en régale d'avance. « Je ne suis pas pressé. Si ça peut te faire du bien, on peut rester là jusqu’à sa défaite. » « Deal. » tant mieux qu'on reste, alors. J'ai pas envie de retourner me faire chier à attendre à La Serre. À l'attendre. « Crache le morceau. Qu’est-ce qui te met de si mauvaises humeurs ? » hen quoi? Pardon, y'avaient les moteurs et autres énièmes pièces de merde de voitures de merde qui m'ont empêchée de l'entendre quel dOmMAgE. « Tu es pas commode, Ari, mais tu as pas le profil de la jeune mariée qui tirerait la gueule, plutôt celle qui se marierait pas justement pour pas avoir à tirer la gueule. » oh mais je ne tire rien du tout, quand je fais volteface pour tourner le dos aux courses et afficher le plus doux, le plus rassurant des faux sourires sur mon visage. Des peuples en entier en seraient terrifiés, de ce sourire-là d'ailleurs. « Tu m'as habituée à la totale avec les koalas, c'est ta faute si je suis déçue là. » absolument pas sa faute, il le sait bien. C'est là tout le problème, qu'il sache.
« Je dis rien si tu dis rien non plus. » il arrête pas de pointer le fait que je fais la gueule, il est pas mieux non plus à projeter sa propre mauvaise humeur et son propre trouble sur moi. Ça se joue à deux ce jeu-là. « Mais si tu me parles de sa phase compliquée j'aurai pas le choix de renchérir avec sa phase de connard incapable de prendre ses responsabilités. » un coude s'ancre un peu plus contre les clôtures, une main se tend vers lui pour serrer la sienne. « C'est comme ça que ça se passe quand des potes parlent de leur couple, non? » lol. |
| | | | (#)Lun 19 Oct 2020 - 13:46 | |
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Et je lui ai tendu la main sans craindre que Raelyn m’attende. Je lui ai réservé l’après-midi dans ce spa et le départ de la course est éminent. Dès lors, avec un peu de chance et si je manoeuvr bien, peut-être que j’obtiendrais de sa bouche des explications par rapport à son humeur. Je doute qu’Ariane soit froissé parce qu’un alea de la vie m’empêche d’honorer notre contrat dans la semaine. Elle n’a jamais émis de délai. Alors, que se passe-t-il ? J’y pense tandis que je lui serre la pince pour sceller notre accord, je m’interroge. Je vais même plus loin : je cherche à comprendre. Ai-je présumé qu’Ariane saisirait l’occasion pour vider son sac ? Non ! Je n’ai pas été surpris qu’elle use d’abord d’un subterfuge pour s’éviter cet exercice. Elle n’est obligée à rien de toute façon. « C’est rare les coups de génie, tu sais... » ai-je plaisanté à mon tour, un sourire étirant mes lèvres jusqu’à ce qu’ils disparaisse malgré moi. C’est une forme d’accord qu’elle me propose : soit je lui rapporte les catastrophes qui frappe le quotidien de Rae, soit je ne pipe mot et elle se tait en retour. Au contraire, elle est prête à me révéler en quoi Saül lui ferait presque regretter son mariage. Pour être honnête, j’ai hésité par égard pour mon ex (Dieu que je déteste ce préfixe), quand j’ai estimé que ça ne me ferait pas mal d’avoir en ma possession un avis extérieur, celui d’une femme de poigne qui plus elle, une même sculptée dans le mêm bois qu’elle. « Drogue. Souvent. Là, ça va mieux, mais parce que je me suis transformé en geôlier. Je porte les clés à ma ceinture. »Elles sont imaginaires, mais je suis certain qu’elle comprendra ma boutade et qu’elle intégrera qu’elle n’est qu’une façade pour masquer mon inquiétude. « Rupture aussi. Mais, c’est pas à cause de ça. C’est peut-être l’inverse. Je ne sais pas. Je suppose que ça a dû contribuer au reste : elle a mal digéré le mensonge de ses proches. Et toi ? Quelle sont les responsabilités qu’il n’assume pas ?» Son divorce ? La presse aime les gros bonnets, en particulier les diamantaires : qu’il soit déjà marié, Saül, n’est un secret pour personne.
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| | | | (#)Jeu 22 Oct 2020 - 2:12 | |
| Amos a l'air d'être autant au bout de sa vie que moi. C'est qu'elles servent à quelque chose finalement, nos solaires qui restent bien ancrées là où elles agissent autant à titre de bouclier entre nous qu'envers le reste du monde. « Drogue. Souvent. Là, ça va mieux, mais parce que je me suis transformé en geôlier. Je porte les clés à ma ceinture. » « J'ai toujours trouvé que t'avais une vision douteuse de la mode. » qu'elle raille, ma voix rauque. À côté de ça y'a les détails qui restent et avec eux les éléments qu'il daigne me donner. C'est qu'il me fait confiance le gars. C'est que je lui fais confiance en retour.
« Rupture aussi. Mais, c’est pas à cause de ça. C’est peut-être l’inverse. Je ne sais pas. Je suppose que ça a dû contribuer au reste : elle a mal digéré le mensonge de ses proches. Et toi ? Quelle sont les responsabilités qu’il n’assume pas ? » mon sourcil se hausse, bien avant que je ne détourne la tête vers lui et qu'à nouveau mon visage ne montre rien de plus que son expression naturelle. Il mérite que je ne le traite pas avec la moindre pitié, il mérite que je le vois comme mon égal, ce qui est le cas depuis le premier jour. « Woah, attends un peu là, rupture comme dans elle t'a largué? » mon égal donc, à qui je peux parler aussi franchement qu'il le ferait avec moi. Fera. « Parce que ça explique ta tête. » et elles viennent donc au compte-goutte ses confessions, comme mes commentaires. « Le mensonge de ses proches, c'est toi le proche? »
Voilà qu'il assez parlé et qu'il s'est assez confié. Oh qu'on pourra dire de moi que j'ai une grande âme, que je suis une personne pleine de bonté et d'empathie. Quand c'est à moi d'y aller de ce qui pèse et surtout ce qui fait chier. Aussi simple. « Je suis enceinte. » tout dans ma voix lui confirme que ce n'était absolument pas prévu, tout dans mon ton lui avance que la grossesse viendra à terme et que je n'ai absolument pas comme option de l'arrêter à aucun moment que ce soit. J'irai jusqu'au bout. « Et il passe à l'appart une semaine sur trois. » il met de la distance, dans tous les sens du terme. Quelle ironie. « Ça irait bien sur le dos de divorce, mais y'a autre chose. » autre chose qu'il ne me dit pas et c'est ce qui me tue, pas le reste. Qu'il divorce ou pas, ses affaires, rien à battre. Mais qu'il me cache des trucs et qu'il me mente à travers, je le cautionnerai pas longtemps. « Mais c'est pas à toi de me dire si tu le sais. » et quand bien même je doute qu'Amos ait été mis dans le secret, si c'est le cas, je veux rien entendre de sa bouche. Il n'est pas la cause ni la conséquence de rien de tout ça, lui au moins. |
| | | | (#)Jeu 29 Oct 2020 - 13:31 | |
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Je ne me suis jamais demandé ce qui rendait aussi fluide toute conversation avec Ariane quand je suis pourtant du genre taiseux et plus particulièrement avec les représentants du sexe dit faible. Aujourd’hui, quoique je ne m’interroge pas, la réponse s’impose d’elle-même : elle a tout d’un mec, mon interlocutrice. C’est un homme dans l’attitude piégé dans le corps d’une femme. Elle pense pragmatique et toutes les mines, elle les désamorce avec de l’humour, comme si c’était plus confortable ou comme si la compassion émotionnelle parfois agaçante de ses congénères ne la concernait pas. Une drôle de fée s’est penchée sur son berceau à la naissance et moi, ça me va. ça me convient puisqu’elle parvient à m’arracher un sourire. « Qu’est-ce que tu reproches à mon style verstimentare, Parker.» ai-je plaisanté. Il est somme tout décontracté, banal et discet, surtout discret. Passer inaperçu est une prérogative. Poursuivre mes aveux sur leur lancée, par contre, c’est moins divertissant et c’est un regard à mi-chemin entre le noir de la contrariété et le bleu de la peine dont je l’enveloppe. « Elle ne m’a pas larguée, on s’est disputés. » ai-je tenté alors que tinte dans ma tête la cloche du déni. Elle a fait plus que me quitter, elle m’a jeté dehors. Elle m’a chassé et il est temps de l’accepter, maintenant, tout de suite, même si ses douloureux. Dès lors, je me ravise. « Enfin, si, elle l’a fait, mais c’est pas pour ça ma tête. Je vis mal qu’elle n’ait pas compris que je ne lui ai pas menti, que j’ai caché des choses pour notre bien à tous les deux, que j’ai fini par lui dire la vérité, moi, alors que ses proches n’ont pas eu la délicatesse de le faire. Ils lui ont tourné le dos il y a quinze ans, ils ont triché. Mais, moi, je suis toujours là. J’aurais voulu qu’elle me suive.» Dans ma voix résonne un soupçon de colère mal contenue Je suis également partagé entre l’envie de tout révéler et celui de faire honneur à notre engagement : moi, puis elle. Dès lors, je l’écoute. Je suis attentif à toutes ces révélations et si la première me laisse pantois, je ne sais comment réagir. « Et, je dois te féliciter ? » Sa grossesse est-elle une bonne nouvelle ? « Parce que je vais le faire.» Même si l’arrivée de ce bébé semble bouleversé son quotidien. « Parce qu’il n’en veut pas ? C’est pour ça qu’il n’a pas souvent là ? » Est-ce uniquement lié à sa première femme ? Celle dont il n’a pas encore divorcé ? Sans surprise, elle a déjà une idée sur la question, la rousse incendiaire. Correct, elle ne me demande pas de dévoiler les secrets de Saül et je l’aurais remerciée si j’avais été au courant de ne pas m’infliger cette trahison. Sauf que j’ignore tout. « Je ne sais rien. Je te vois plus souvent que lui.» Et compte tenu de la fréquence de notre rencontre, ça en dit long sur ce que nous ne partageons pas en confidences, Saül et moi. « Qu’est-ce que tu prévois de faire ? Tu lui en as parlé ? En généra, c’est ce que font les femmes ? » Mais, n’ai-je pas déjà souligné que ses comportements sont à des bornes de ceux des autres ?
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| | | | (#)Jeu 12 Nov 2020 - 0:00 | |
| « Elle ne m’a pas larguée, on s’est disputés. » « Bien sûr. »
Et moi, je file le parfait amour avec mon mari et la tête d'enterrement que je tire lorsqu'on mentionne son nom n'est qu'un petit prank marrant entre tout le reste. « Enfin, si, elle l’a fait, mais c’est pas pour ça ma tête. Je vis mal qu’elle n’ait pas compris que je ne lui ai pas menti, que j’ai caché des choses pour notre bien à tous les deux, que j’ai fini par lui dire la vérité, moi, alors que ses proches n’ont pas eu la délicatesse de le faire. Ils lui ont tourné le dos il y a quinze ans, ils ont triché. Mais, moi, je suis toujours là. J’aurais voulu qu’elle me suive. » et le voilà qui s'épanche Amos. Si d'ordinaire j'avais tendance à rouler des yeux à certains moments et à applaudir de façon bien condescendante à d'autres instants, là, je ne peux me contenter que d'écouter. Vraiment. Je déteste qu'on se fasse chier, lui et moi. Je déteste qu'on soit tombés amoureux au point de pas avoir vu les signaux et de s'être retrouvés face à un mur quand rien ni personne ne s'en serait étonné s'ils nous avait vus faire de l'extérieur. Il nourrissait des secrets envers elle, je me voilais la face envers lui. C'est du pareil au même et si je nous voyais Taylor et moi comme des grands champions de la vivacité d'esprit et de l'indépendance, nous voilà réduits à parler de nos amours le coeur serré et les sourcils froncés. « Grosse journée. » grosse semaine, gros mois, grosse vie en somme. Quelle connerie de gaspiller autant de temps quand on vaut bien plus que des discours larmoyants.
« Et, je dois te féliciter ? » ah ouais, c'est vrai, je suis enceinte. J'oublie tout le temps. « Parce que je vais le faire. » « Trop d'honneurs. » il est sympa Amos. Il a pas à se forcer à féliciter quoi que ce soit, il le fait vraiment avec sincérité et c'est probablement sa franchise que j'apprécie le plus. Ça, et ses goûts en scotch. Passons pour les 7 prochains mois, voulez-vous. « Parce qu’il n’en veut pas ? C’est pour ça qu’il n’a pas souvent là ? » et Saül revient sur le tapis, je l'y ramène de moi-même le pire. Quelle idiote. « Je ne sais rien. Je te vois plus souvent que lui. » ça, ça me fait rire. Saül ne parle plus de poker depuis des semaines. Pourtant je sais très bien qu'il joue encore, je sais très bien que l'argent brûle ses doigts là-bas aussi. Amos n'est donc pas non plus à la même table que lui. « Qu’est-ce que tu prévois de faire ? Tu lui en as parlé ? En général, c’est ce que font les femmes ? » mon sourcil se hausse, il a le don de casser ma mine renfrognée d'un nouvel éclat de rire. « Les femmes? »
Quel macho, vraiment. « J'pense qu'il veut. Il a jamais dit le contraire. » il aurait pu, à des tas de reprises. À l'hôpital, à la Serre. À Granada aussi - mais non, il semblait tenir le cap. Jusqu'à ce qu'on revienne par ici. « Quand il est là, c'est pas mieux. C'est toi qui gagne avec ta rupture par contre, au moins les choses sont claires entre vous deux. » il ne le voit pas comme ça et je sais que mes mots sont durs, mais les choses sont ce qu'elles sont. Au moins, il ne se fait pas chier à espérer quelque chose à base de non-dits et de mauvaises perceptions. Parce que c'est ce que c'est non, de vivoter dans les limbes? « Tu vas lui trouver un koala, à celui-là? » en attendant, y'a au moins une certitude ; celle que je vais le garder, le bébé. Avec ou sans son père dans les parages. « Ou t'es plus créatif que ça? » autant retrouver le cap et ramener de l'ordre. |
| | | | (#)Lun 23 Nov 2020 - 13:39 | |
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JElle n’y croit pas à ma mauvaise foi et, pour cause, je crains de ne pas être moi-même convaincu par mon propos. Un couple qui se dispute ne demeure pas durant des semaines sans nouvelles. La course du temps n’a pas l’apparence de l’éternité. Pourtant, je m’obstine d’une grimace. Je n’ai pas besoin qu’Ariane me secoue comme un prunier pour que j’accepte la réalité. Je n’ai pas envie qu’elle m’ôte mes œillères ou, pour être exact, pas de cette manière puisque c’est précisément ce que j’attendais d’elle en amorçant des confidences. Je suis fatigué de me battre en espérant sauver notre couple si elle ne le souhaite pas. Je prends soin de Raelyn avec tout mon cœur, sans faillir, sans la dévisager, la mépriser ou la considérer comme un boulet que je traînerais à mon pied. Je suis bien trop amoureux pour cesser de la soutenir. Par contre, je ne veux pas m’épuiser pour une quête vaine par avance. Dans le fond, le résumé d’Ariane est à propos. “Grosse journée”, “grosses emmerdes” : c’est ce qu’engendrent les grands mensonges t les douloureuses révélations. Dès lors, puisque tout est dit, je change de sujet. Je m’attarde sur Ariane et sa grossesse, celle-là même pour laquelle elle semble ne pas désirer de félicitations. Ne sont-elles pas de rigueur ? Est-ce que ça cacherait quelque chose ? Evidemment, je la détaille, l’air surpris et, tandis que j’obtiens quelques explications, je la questionne. Que va-t-elle faire ? Discuter avec Saül ? N’est-ce pas ce que font les représentantes de la gente féminine ? Ce qu’elles recommandent ? Communiquer. Toujours communiquer. Ne rien faire d’autre que cela. Ma remarque l’amuse. Elle rit et je l’accompagne, réalisant ô combien j’ai été réducteur. Il dure un instant, ce moment de grâce. A terme, je cherche à comprendre ce qui a dérapé dans sa relation avec le père de son bébé. « Tu crois que c’est en lien avec Elise ? » Les épouses, celles qui n’ont pas encore divorcées et qui sont pourtant lucides sur la débâcle de leur mariage, sont parfois particulièrement vindicatives lorsqu’elles se sentent menacées ou remplacées par une autre, une autre femme avec laquelle l’homme qu’elle aura un jour choisi partage des souvenirs et envisage des projets qui la laissent sur la touche. « Pourquoi ? Tu en veux un ? Koala ? Tu veux pas innover un peu ? J’ai toujours mes entrées chez les veto à défaut d’autre chose. » l’ai-je taquinée avant d’ajouter que je pourrais l’être, créatif. Je pourrais si j’avais la tête à ça. Or, je pressens que mon temps en compagnie d’Ariane s’achève. Bientôt, je prendrai congé. Rae m’attend et jamais je n’oserais la laisser seule étant donné sa dernière crise d’angoisse. Toutefois, avant de fuir comme un voleur, j’ajoute : « Dis, ça ne te dirait pas de passer à la marina un de ses quatres Histoire de passer un moment entre filles qui pourrait vous faire de bien.» A elle et à l’objet de mes obsessions.
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| | | | (#)Ven 4 Déc 2020 - 1:00 | |
| Alors on en est là, à se dire tout ce qui nous fait chier dans nos relations et à faire état de l’enfer sous forme de couple. Quelle horreur d’avoir confiance en quelqu’un au point de pas faire le moindre effort pour camoufler à quel point rien ne va plus. « Tu crois que c’est en lien avec Elise ? » « Ça pourrait. Elle aurait le droit. » elle aurait tous les droits et à sa place je les prendrais. À sa place je serais revenue d’un sens comme de l’autre pour foutre la merde, autant dans son nouveau couple que dans sa nouvelle vie. Elle a gagné l’autorisation de gâcher mon existence quand moi j’ai gâché la sienne, et ça serait un juste retour d'ascenseur à mon humble opinion.
Pourtant, je sais pas plus s’il est avec elle que s’il est avec sa nouvelle maîtresse, une autre plus jeune, une blonde tiens, pour faire le tour du chapeau. « Pourquoi ? Tu en veux un ? Koala ? Tu veux pas innover un peu ? J’ai toujours mes entrées chez les veto à défaut d’autre chose. » Amos a le don de me faire rire même lorsqu’il dit de la pure merde, simplement parce qu’il a pas du tout la tête d’adopter des koalas ou d’être pote avec une vétérinaire et pourtant, le voilà qui excelle dans les deux catégories. Il sort de nulle part le gars, il n’avait aucune histoire et aucun repère dans la mienne y’a quelques mois de ça et désormais il est probablement le seul mis à par mes frères qui en sait un peu sur ce qui se trame dans ma tête dure et dans mon coeur qui l’est tout autant. « Me force pas à te demander de risquer ta vie pour m’attraper un serpent aussi venimeux que dégueulasse. » pour mon nouveau-né, la totale risquée au possible. Saül sera sûrement même plus dans les parages à ce moment-là pour rager que l’animal de compagnie de son précieux héritier en soit un qui puisse le tuer rien qu’en le mordant en une fraction de seconde. La pensée me fait frissonner, et je vous dis pas laquelle entre les deux. L’avouer est chiant.
« Dis, ça ne te dirait pas de passer à la marina un de ses quatres Histoire de passer un moment entre filles qui pourrait vous faire de bien.» il a pas besoin de se justifier, il a pas besoin de trouver des excuses ou d’en inventer à foison. Je sais exactement où il veut aller, je sais exactement ce qu’il tente d’insinuer. On dira que c’est ma façon à moi, d’adopter un koala pour son filleul à lui. « Quand tu veux. » |
| | | | | | | | (AMOS & ARIANE #3) ► SECRET PLACES WAITING FOR US |
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