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 hanging by a moment (mialec #3)

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Message(#)hanging by a moment (mialec #3) EmptyVen 2 Oct 2020 - 18:25



@MIA MCKULLAN & ALEC STRANGE
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Il avait été dans la voiture quand il l’avait appris. Geo était venu le chercher avec un message de Mitchell, lui intimant de le rejoindre. Une négociation avec des vieux partenaires de business qu’Alec connaissait bien et par qui il était apprécié. Alec n’avait pas eu spécialement envie de voir la gueule de son frère mais comme toujours pour les affaires du club il avait pris sur lui, montant dans la voiture, se laissant conduire parce ce type que décidément il ne supportait pas et qui en plus connaissait bien trop de détails sur sa vie personnelle, celle qu’il avait tenu à tenir éloignée du Club. En temps normal il détestait l’idée de savoir que Geo connaissait bien Mia, c’était deux mondes qu’il n’avait pas souhaité mélanger et il avait la sensation qu’un jour cela lui retomberait dessus.  

Ce soir-là cependant il ne pouvait qu’être heureux du lien qui unissait l’homme à la jeune femme. Parce que sans ça il n’aurait jamais été au courant de son accident. Après tout ils ne s’étaient pas adressés la parole depuis qu’il lui avait demandé de partir de son appartement après avoir été incapable de la retenir, de lui donner plus que des non-dits et des absences.  Alec avait fait de son mieux pour garder ses distances, pour rester loin d’elle. Ce soir-là il avait appris au même moment que Geo quand il avait décroché son téléphone après la énième sonnerie et que quelqu’un lui avait annoncé que Mia était à l’hôpital.

Ce soir-là, tous les deux auraient sûrement souhaité  faire demi tour et prendre des nouvelles de l’état de santé de la jeune femme. Ca aurait sûrement été le seul moment où ils auraient été d’accord. Mais le Club passait premier et Geo l’avait conduit à sa destination et Alec s’était contenté de lui dire alors, d’appeler quelqu’un d’autre pour venir les chercher. Que Geo pouvait partir. Qu’ils n’avaient pas besoin de lui ici ce soir sur un ton que beaucoup aurait vu froid et qui pourtant était un cadeau qu’il venait de faire, l’autorisant à partir, parce que Geo le pouvait, contrairement à lui.

Ce n’est donc que bien plus tard qu’il a pris la direction de Saint Vincent, qu’il a suivi l’instinct qui lui disait qu’il avait besoin de savoir comment elle allait.  Il est tard, les visites ne sont plus autorisées, il a probablement largement attendu pour que tous ses proches aient pu passer la voir.  En tous cas il a de la chance, car après avoir soudoyé une infirmière en contact avec le Club, il a réussi à outrepasser les règles et se trouve à présent devant sa porte. Il ouvre lentement la porte, pour être sûr de ne pas la faire sursauter. Elle a l’air de dormir. Son cœur se serre, il s’approche doucement, allant s’assoir sur la chaise à côté du lit, lui prenant la main doucement. Il ne sait pas ce qui s’est passé, un accident de surf, c’est tout ce que lui a dit Geo, pourtant une part de lui ne peut s’empêcher de se dire qu’il aurait pu être là, qu’il aurait pu le savoir s’il ne lui avait pas dit de partir. Elle lui manque c’est indéniable et l’inquiétude aujourd’hui le dévore. C’est à ce moment-là qu’elle ouvre les yeux et qu’il se retrouve à plonger son regard dans le sien.  « Comment tu te sens ? »

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Message(#)hanging by a moment (mialec #3) EmptySam 3 Oct 2020 - 12:09






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Mialec

Je n’ai que de vagues souvenirs… Ma mémoire, ma tête, tout est embrumé. Je ne comprends pas ce que je fais là. Quatre murs blancs qui m’entourent, je suis reliée à des fils, j’entends le bruit de la machine qui bipe toutes les secondes au rythme des battements de mon cœur. Je suis en vie. Et pourtant, j’aurai pu y passer encore une fois. J’entendais encore crier mon nom au loin, de l’agitation autour de moi… Je ne comprenais plus rien. Les visites s’étaient enchaînées après mon réveil : Knox et Wim les premiers, présent lors de l’accident, leur mine déconfite. Knox ne m’avait pas quitté de la journée, laissant très peu de place aux autres : Adam, Dylane, qui visiblement avait été l’ambulancière qui était intervenue sur l’accident, des collègues de boulot… Je me souvenais là aussi que vaguement des personnes qui étaient venus me voir. Mais je me souvenais très bien de l’expression sur leur visage, triste, fermée. Pourtant, je n’avais pas prévu de finir ma journée comme ça... Non, je suis simplement allée surfer ce matin avec mon meilleur ami, parce que j’avais besoin de prendre l’air. C’est une routine pour nous deux, je surfe depuis que je suis toute petite. Knox m’a raconté l’accident. C’était confus, même pour lui. Le vent était violent ce matin, l’océan était donc déchainé… Pourtant, ce n’est pas le genre de chose qui me surprend d’habitude. On se défiait, les garçons ne me pensant pas capable de faire mieux qu’eux. Je voulais leur prouver le contraire. Je surfais sur la vague quand soudainement je disparu. Ma planche m’a frappé en plein thorax, me coupant net la respiration. Je n’étais donc pas remonté à la surface. J’ai perdu connaissance jusqu’à mon arrivée à l’hôpital. Mon pouls était faible, tout le monde avait vraiment eu peur pour ma vie. Dans ma chute, ma cheville avait aussi pris un sacré coup, ce qui m’obligeait à porter une attelle pendant quelques temps et à marcher en béquille. J’avais quelques côtes de cassées, et une énorme ecchymose à l’endroit du choc.

Les personnes défilaient donc, jusqu’au moment où ce fut mon père qui arriva dans ma chambre. Je ne voulais pas le voir, je lui demandais de partir. Il n’avait pas le droit d’être là, mon avis n’avait pas changé. Je me souvenais alors que mes dernières pensées avant l’accident avaient été pour lui, marquées par ses retrouvailles impromptues de la veille. Geo était arrivé au même moment, mort d’inquiétudes, me disant qu’il avait fait le plus vite qu’il avait pu. Il avait essayé de tempérer les choses mais je lui avais dit que s’il était venu pour faire l’entremetteur ça ne servait à rien.  La discussion était floue, ils avaient dû partir car les visites étaient terminées. Je n’avais rien avalé pour le repas. Je n’avais plus de force, je peinais encore à respirer par moment. J’avais un mal de chien, surtout au niveau de mes côtés, ce qui m’empêchait de bouger. Rapidement, pourtant, épuisée, je m’endormis.

Il est tard. Je dors mais j’entends la porte qui s’ouvre, surement une infirmière qui vient voir si tout va bien. Je n’ouvre pas les yeux, je suis trop fatiguée pour le faire. Pourtant, je sens comme une présence, quelqu’un s’installe à côté et une main attrape la mienne. J’ouvre les yeux, péniblement. L’obscurité de la chambre ne me permet pas de reconnaitre la personne qui se trouve sur la chaise à côté de mon lit. Pas tout de suite. Et puis, je croise son regard, le mien plongeant également dans le sien. Mon cœur ne fait qu’un bond, encore plus quand j’entends sa voix « Comment tu te sens ? ». Je rêve, ça ne peut pas être lui. Pas après notre dernière conversation. Pas après ce qu’il m’a dit. Il m’a demandé de partir, que c’était mieux pour tout le monde. D’une indifférence totale. Et le voilà, là, à mon chevet. Je retire aussitôt ma main de la sienne, un simple geste qui me vaut beaucoup. J’essaye péniblement de me redresser sans réel succès « Qu’est-ce que ça peut te faire ? ». Ma virulence ne m’a pas quitté pour autant, je le regarde avec mépris. Il m’a fait du mal et je ne comprends pas les raisons de sa présence « Pourquoi tu es venu ? » Je marque une pause me demandant comment il a pu être au courant « Comment tu as su ? » Oui, car aux dernières nouvelles, nous n’avons pas d’amis en commun. Je tente une deuxième fois de me redresser, je grimace « Merde ». Je peste, je n’y arrive pas. Je suis lamentable à voir, mes cheveux sont tout ébouriffés, je ne peux pas bouger entre mes côtes qui me font mal et mon pied en attèle. Je n’ose même pas le regarder « Va-t’en, je n’ai plus besoin de toi ». Prononcer ces mots me fait du mal, je tiens encore à lui malgré tout, mais il m’a blessé. Il me manque, nos soirées me manquent, notre intimité me manque… Mais il en a décidé autrement. C’est terminé entre nous.

☾ anesidora


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Message(#)hanging by a moment (mialec #3) EmptyDim 4 Oct 2020 - 16:23



@MIA MCKULLAN & ALEC STRANGE
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Il est tard. Alec ne devrait pas être là. Il n’a rien à faire là, n’a plus le droit d’être là depuis qu’il lui a demandé de partir il le sait. Et pourtant, il est à son chevet, il a pris sa main dans la sienne et il s’inquiète de la voir dans cet hôpital. Elle retire sa main de la sienne et il ne peut s’empêcher d’être blessé. Pourtant Mia a raison d’agir ainsi elle en a tous les droits.  Malgré tout la douleur reste la même. « Qu’est-ce que ça peut te faire ? » Son regard se fait plus sombre, il plaide. « J’ai jamais dit que je tenais pas à toi Mia. » Il regrette les mots dès l’instant où il les a prononcés, il envenime la situation il le sait parfaitement.  « Pourquoi tu es venu ? » Alec soupire, il plaide pour un drapeau blanc, un instant de paix. Il ne l’aura pas pourtant, il n’y a que du venin, cette relation est devenue un poison qui se répand lentement. Il ne la regarde pas alors quand il dit simplement en haussant les épaules. « Je voulais m’assurer que tu allais bien. » Il s’était inquiété, s’inquiétait toujours et elle lui manquait bien sûr. Ce qui n’arrangeait pas les choses. « Comment tu as su ? » Ca il ne peut pas lui dire et se rend bien compte que ça ne fait qu’ajouter les soupçons. Le seul avantage est qu’au moins il sait que Geo a tout autant d’intérêt que lui à cacher ses véritables occupations professionnelles. C’est la seule chose qui le rassure.  Alec n’a pas été très malin en se rendant dans cet hôpital alors qu’il n’a aucun ami en commun avec la jeune femme, aucun moyen de savoir qu’elle avait eu un accident. Il n’était plus dans sa vie et il n’avait aucune raison d’être auprès d’elle, encore plus à une telle heure de la nuit.  Mais qu’importe les soupçons, il n’y a pas pensé en vérité. Il n’a pas réfléchi, il a seulement eu peur, a réagi d’instinct, souhaitant s’assurer qu’elle allait bien. Il balaie la question d’une main, distant comme à son habitude quand il n’a pas envie de répondre à une question. « Ca n’a pas d’importance. » Parce que dans tous les cas il n’y répondra. Son regard se pose de nouveau sur elle, il n’y a que du mépris dans son regard et il aimerait revenir à leurs soirées partagées, à son sourire.

« Merde » Elle tente une nouvelle fois de se relever sans succès et cette fois il gronde presque. « Arrête de bouger comme ça tu vas te blesser encore plus. » Il n’a pas envie qu’elle ait mal, il a envie qu’elle aille bien.

« Va-t’en, je n’ai plus besoin de toi » Alec a envie de lui dire alors qu’elle n’a jamais eu besoin de lui en vérité. Qu’il n’était que de passage, qu’il ne serait pas resté. Qu’elle était de toute façon bien trop indépendante pour avoir besoin de lui. Il aurait souri en prononçant ces derniers mots, se contente pourtant de dire doucement « Je sais. » Son visage ne montre rien, mais il ne bouge pas, reste assis là où il est, croisant les bras pour se retenir d’attraper sa main. « Qu’est ce qui s’est passé Mia ? » Il prononce son nom avec tendresse et regret comme s’il avait pu tout effacer. Parce que c’était ce qu’il voulait en réalité. Tout effacer.

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Message(#)hanging by a moment (mialec #3) EmptyDim 4 Oct 2020 - 18:14






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Mialec

Cela faisait presque un mois qu’Alec et moi avions eu cette conversation. Même si je l’ai camouflé devant lui, me montrant forte jusqu’au bout, même au moment où il m’a demandé de partir d’une manière que je n’étais pas prête d’oublier, cette rupture, si on peut l’appeler ainsi, m’a énormément blessé. Une autre plaie béante qu’il fallait que je réapprenne à fermer. Elle n’était pas la seule, j’en avais beaucoup des comme ça… Et il le sait, parce que, contrairement à lui, je me suis ouverte, je lui ai parlé de mon passé. Je lui ai fait confiance. Bêtement. Naïvement. Oui parce que je peux le blâmer mais j’ai aussi ma part de responsabilité. Je le reconnais. Je me suis attachée à lui alors que je savais au fond de moi que cette relation ne mènerait à rien… Le voir là assis à mes côtés, me tenant la main m’est insupportable. Je retire celle-ci rapidement, je ne veux plus la moindre proximité avec lui. C’était déjà bien difficile de tourner la page… « J’ai jamais dit que je tenais pas à toi Mia ». Ses mots me transpercent le cœur. Pourquoi me dit-il ça maintenant ? « Pas suffisamment pour me faire confiance ». Car au final, il tenait peut-être à moi mais il n’était pas capable de s’ouvrir plus. Je ne suis peut-être pas assez bien pour lui, que sais-je ? Je regrette cependant mes paroles, car c’était lui montrer que j’étais blessée par tout ça, et je ne le voulais pas « Et ça n’a plus d’importance ». Autant faire dans le mensonge comme lui… « Je voulais m’assurer que tu allais bien ». Un mois auparavant, cela m’aurait fait sourire, je lui aurais sûrement attrapé la main tendrement et essayait de le rassurer. Mais là, tout est différent « Je vais bien, tu peux dormir tranquille ». Je suis sèche, mes paroles sont brèves. Il voulait être rassurer, c’est chose faite. Pourtant, je me demande comment il a été mis au courant. Je ne connais personne de son entourage, lui non plus. Je lui pose spontanément la question, sans réellement réfléchir « Ça n’a pas d’importance ». Je soupire, je ne suis pas étonnée par sa réponse. Il me cache sûrement quelque chose mais ça ne servirait à rien d’essayer de creuser un peu plus, je n’obtiendrai rien. Et puis, même s’il venait à me donner une réponse, qu’est-ce qui me dit qu’il est honnête. Je n’arrive même plus à le regarder, je me sens vulnérable en plus dans ce lit duquel je suis prisonnière et sûrement pour quelques jours. J’essaye de bouger, en vain. J’ai mal, chaque centimètre de mon corps est douloureux et je peste « Arrête de bouger comme ça tu vas te blesser encore plus ». J’ai envie de lui déverser à ce moment là toute ma haine mais mon corps en est incapable « Je me passerai de tes ordres Alec… ». Ca me faisait mal de lui parler comme ça, je détestais ce fossé qui s’était creusé entre nous. Pourtant, il fallait que je continue à le repousser… pour me protéger. Je ne l’écoute pas, évidemment et fini par réussir par redresser comme je le veux, non sans grimacer. « Je sais ». Oui il sait que je n’ai plus besoin de lui. Peut être même qu’il est étonné que j’utilise plus au lieu de pas. Comme si je sous entendais qu’à un moment de ma vie j’ai eu besoin de lui. Peut-être qu’involontairement, c’est que je lui montrais par mes mots.  J’aurai aimé qu’il soit là… J’aurai aimé pouvoir aller me réfugier auprès de lui hier soir après avoir rencontré mon père que je n’avais plus revu depuis quinze ans… Me réfugier dans ses bras, qu’il me réconforte. Peut-être que les choses auraient été différentes…

« Qu’est-ce qui s’est passé Mia ? ». Je sens la douleur revenir dans mes côtes mais aussi au fond de moi quand il prononce mon nom… d’une façon si particulière, tendre et triste à la fois. Je tourne le regard quelques secondes vers la porte, je ne veux pas le regarder. Je ne veux pas lui montrer les larmes qui commencent à monter, ma gorge qui se serre alors que je repense à ce qui s’est passé, à mon accident… A la panique dans les yeux de mes proches, au fait que j’ai failli y passer… Et à nous qui ne sommes plus. Je prends pourtant une longue respiration et retourne mon regard vers lui. Je m’apaise malgré tout car je n’ai plus la force physique pour être en colère… « J’ai eu un accident ce matin en surfant… De ce que m’a raconté Knox, la vague était beaucoup trop forte. J’ai perdu l’équilibre et j’ai reçu ma planche dans mon thorax » Je lui montre en même temps l’endroit de l’impact « J’ai eu le souffle coupé et je n’ai pas réussi à sortir de l’eau… Heureusement mes amis sont venus m’aider et l’ambulance est vite arrivée. J’ai repris connaissance à mon arrivée ici… » Je m’arrête dans mon récit, ma gorge se serrant davantage « Mais je vais bien c’est le principal ». Je dis ça comme pour le rassurer mais finalement, j’essaye de me rassurer aussi. Je détourne mon regard à nouveau de lui, même si je le vois à peine dans la pénombre de la chambre. Des larmes s’échappent, que j’essuie d’un revers de main. Je ressens encore la douleur dans mes côtés en faisant ça « Tu peux partir Alec, je vais bien. Tu n’as pas à être là ». Je prononce cela en fixant la porte. Je n’ai plus la force de dire cela sur un ton ferme, il est plutôt las et triste de cette situation entre nous…

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Message(#)hanging by a moment (mialec #3) EmptyVen 9 Oct 2020 - 2:34



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Il n’avait rien à faire là. Il l’avait laissée partir. Pire il lui avait demandé de partir. Alec n’avait pas su s’ouvrir, n’avait pas pu lui donner ce qu’elle cherchait tout simplement parce qu’il en était incapable.

« Pas suffisamment pour me faire confiance.  Et ça n’a plus d’importance » Il ne dit rien, se contente de la regarder, de ne rien ajouter. Il n’y a rien à dire, ils le savent tous les deux, parce qu’au fond elle a raison. Le silence est une réponse suffisante et comme toujours Alec s’en contente à défaut de pouvoir dévier le sujet.  « Je vais bien, tu peux dormir tranquille.” “C’est ça t’en as l’air, vraiment on dirait que tu sors d’un mois de vacances au bahamas !” dit-il d’un ton plein de sarcasme levant les yeux au ciel.  L’inquiètude a amené une colère sourde qui se développe avec la tension de la pièce. Il a la terrible impression de ne pouvoir rien faire pour arranger les choses et comme tout dans sa vie actuellement, il a l’impression d’être bloqué dans un trou qu’il a creusé lui même.

« Je me passerai de tes ordres Alec… » Il se tait, ne préférant pas ajoutant à la tension déjà présente. Il soupire, fatigué de se battre, fatigué d’être inquiet pour elle et pourtant de la tenir loin de lui. Il préfère lui demander alors ce qui s’est passé.  « J’ai eu un accident ce matin en surfant… De ce que m’a raconté Knox, la vague était beaucoup trop forte. J’ai perdu l’équilibre et j’ai reçu ma planche dans mon thorax. J’ai eu le souffle coupé et je n’ai pas réussi à sortir de l’eau… Heureusement mes amis sont venus m’aider et l’ambulance est vite arrivée. J’ai repris connaissance à mon arrivée ici… »

L’inquiètude lui tord l’estomac, l’accident aurait pu être bien pire, heureusement que ses amis avaient été là. C’était idiot mais il ne pouvait s’empêcher de culpabiliser de ne pas avoir été là, lui qui ne surfait pas spécialement et qui en plus ne pouvait être considéré aujourd’hui comme quelqu’un de proche. Après tout ce n’était pas comme s’ils avaient vraiment été ensemble, pourtant cela lui faisait exactement le même effet. Pour lui, le mois partagé avait été le début d’une relation qu’il avait choisi de rejeter et aujourd’hui s’il n’avait pas changé d’avis sur la question, il s’en mordait tout de même les doigts.  “ Mais je vais bien c’est le principal.” Il se contente de la regarder et ne voit qu’un visage fatigué et marqué par la frayeur de l’incident du matin, il entend au son de sa voix que sa gorge est serrée, qu’elle retient ses émotions pour ne pas paraître faible en face de lui. “T’as pas l’air bien.” lui dit-il doucement. Sans jugement aucun, un simple constat. Elle pourrait lui parler si elle en a envie, il écouterait, mais il sait aussi qu’elle n’a probablement aucune envie de lui parler à lui.

«Tu peux partir Alec, je vais bien. Tu n’as pas à être là » Alec regarde la porte, regarde les larmes qu’elle essuie d’un regard de main et laisse sa voix au timbre si particulier raisonner dans la pièce. “Je sais que j’ai pas à être là. Mais je...j’ai envie d’être là. J’ai besoin d’être là.” Il tente une nouvelle fois d’attraper sa main, de serrer les doigts dans les siens, de laisser son pouce faire un cercle sur le dos de sa paume. “ J’ai eu peur.” il plonge son regard dans le sien. “J’ai eu peur pour toi.” Il soupire. “Et toi tu as le droit de pas aller bien Mia, tu as le droit d'avoir eu peur aussi.”


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Mialec

« C’est ça t’en a l’air, vraiment on dirait que tu sors d’un mois de vacances aux Bahamas ». Son sarcasme ne me plait pas. Je préfère ne pas répondre car mon corps ne suit plus et parce que je sens que, quoi que je dise, il ne s’en contentera pas. Il me demande de lui dire ce qui s’est passé et c’est ce que je fais. Je n’ai aucun souvenir de l’accident mais mon meilleur ami étant sur place avec Wim m’a tout raconté. La voix de Knox résonne encore dans ma tête et je me souviens surtout de l’expression sur son visage : décomposée, épuisée, assaillie par la tristesse, inquiète… Il ne m’a pas quitté de la journée jusqu’à que je lui ordonne de le faire pour son bien.  De ce fait, il n’a rencontré ni mon père… Ni encore moins Alec, de qui il m’a demandé de rester éloigné. Malgré la douleur physique et morale, je ne veux rien laissé transparaitre devant lui. Je n’ai pas envie qu’il me voie au bord du gouffre, apeurée, effrayée par cet accident et brisée par le retour de mon père et notre rupture « T’as pas l’air bien ». Je sens bien qu’il ne me juge pas et il n’a pas tort. Je ne vais pas bien. Mais je ne peux pas me confier à lui, lui dire qu’il a une part de responsabilité dans ce mal être. Mon corps me trahit, mes expressions et ses putains de larmes qui ne cessent de se déverser également. Je ne peux plus supporter de l’avoir à mes côtés, je n’ai pas envie de souffrir davantage que je ne souffre déjà. Je lui demande de partir, qu’il n’a pas à être là… « Je sais que j’ai pas à être là. Mais je… j’ai envie d’être là. J’ai besoin d’être là ». Je fixe la porte quand il prononce ses mots. Je sens qu’il saisit ma main à nouveau. Mon regard se tourne vers lui. Ses mots me font du bien, j’ai l’impression que malgré tout, il tient à moi, bien que j’aie eu l’impression d’être utilisée. Une impression partagée par tous ceux à qui j’ai pu en discuter, dont mes deux meilleurs amis. Pour eux, Alec s’est joué de moi, point final. Pourtant, il est là, à mon chevet, et je sens ses doigts se resserrer autour de ma main.  Je ne lutte pas, je ne cherche pas à lui échapper cette fois. Je sais que je ne le devrais pas « Alec… » « J’ai eu peur ». Je n’ai pas eu le temps de lui répondre, son regard si particulier se plonge dans le mien. Je frissonne à nouveau, comme beaucoup trop de fois auparavant. Cette proximité avec lui me manque… terriblement. Et l’entendre dire qu’il a eu peur pour moi me touche. « J’ai eu peur pour toi. Et toi tu as le droit de pas aller bien Mia, tu as le droit d’avoir eu peur aussi ». S’il savait… Je ne retiens plus mes larmes, j’en ai assez de faire semblant. Je garde ma main dans la sienne et ne le quitte pas du regard « Oui j’ai eu peur… J’aurai pu y passer… Et tout ce que je retiens c’est que ma vie est un désastre, mon père est revenu et les dernières paroles que je lui ai dites sont « je te déteste » … ». Je ne me suis pas montrée plus ouverte pour autant tout à l’heure lors de sa visite. Mais c’est un regret que j’avais tout de même au fond de moi… « Je suis incapable de lui pardonner, il m’a abandonnée et depuis, j’en souffre… Surtout quand le schéma se répète sans cesse… ». Finalement, ce n’était pas tant la peur d’avoir frôler la mort qui me mettait dans cet état, mais ma vie en elle-même… « Je suis épuisée Alec de vivre toujours les mêmes déceptions. Et ta présence n’arrange rien à cela car tu me rappelle que toi aussi, tu as décidé de baisser les bras et d’abandonner… » de m’abandonner… Mes paroles pouvaient sembler démesurées par rapport à la relation que nous avons eu. Courte certes, mais intense. Il a compté pour moi et il compte toujours. Je n’ai pas la force de retirer ma main de la sienne, comme si je profitais encore quelques instants de cette proximité entre nous même si je lui en veux énormément. Je baisse le regard cependant, mais il est trop tard, je ne peux être plus vulnérable qu’à cet instant même, dans ce lit d’hôpital, les yeux humides et en ayant parlé à cœur ouvert… « Je n’ai pas envie que ma vie se résume à ça uniquement… ». Déception sur déception. Voilà le résumé que m’a offert cet accident sur ma vie.

☾ anesidora


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Message(#)hanging by a moment (mialec #3) EmptyDim 11 Oct 2020 - 12:03



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Ses larmes coulent et il donnerait tout pour pouvoir les effacer. Alec serre un peu plus sa main dans la sienne comme s’il pouvait lui transmettre un peu de courage et un peu de l’affection qu’il ressent malgré tout toujours pour elle.  « Oui j’ai eu peur… J’aurai pu y passer… Et tout ce que je retiens c’est que ma vie est un désastre, mon père est revenu et les dernières paroles que je lui ai dites sont « je te déteste »… »  Il relève la tête, ses sourcils se fronçant. Son père était revenu ?  Il ne le savait pas. Évidemment qu’il ne le savait pas, il avait fait le choix de ne plus être dans sa vie. Pourtant une part de lui aurait voulu faire partie de sa vie, être présent malgré tout.   « Je suis incapable de lui pardonner, il m’a abandonnée et depuis, j’en souffre… Surtout quand le schéma se répète sans cesse… Je suis épuisée Alec de vivre toujours les mêmes déceptions. Et ta présence n’arrange rien à cela car tu me rappelle que toi aussi, tu as décidé de baisser les bras et d’abandonner… Je n’ai pas envie que ma vie se résume à ça uniquement…»

La culpabilité le prend de faire partie des gens qui sont responsables de tant de déceptions. Il aimerait lui dire qu’elle était bien plus forte qu’elle ne le pensait.  Qu’elle n’avait pas mérité ces abandons multiples et qu’il aurait tout donné pour ne pas faire partie des coupables

« Je comprends…Je suis désolé.. » Il vient porter sa main à ses lèvres, y déposer un baiser à défaut d’avoir encore le droit de déposer un baiser sur ses lèvres. Il aimerait pourtant. C’est ce qu’il se dit en la regardant, malgré tout.  Elle allait peut être voir dans ce geste une énième façon de la blesser pourtant il ne cherchait qu’à la réconforter. Il a dû mal à l’oublier, comme si les souvenirs qu’il a d’elle restent ancrés sur sa peau et qu’il n’arrive pas à s’en défaire. Un mois avait suffi, un mois où il s’était jeté dans cette relation sans vraiment y penser jusqu’à ce qu’on lui demande ce qu’ils étaient et qu’il réalise l’erreur qu’il avait faite. « Je n’ai pas baissé les bras, je ne t’ai pas abandonnée. » Il s’exprime mal, mais a dû mal à trouver les mots pour s’expliquer. « Ce n’est pas toi. » Tous les mots semblent faux, inutile. Ce n’est pas toi c’est moi. Une phrase inutile que beaucoup ne croyait pas. Pourtant en l’occurrence ici c’était le cas. « Je…Ca n’aurait pas marché entre nous. Et pas à cause de toi, à cause de moi. » Il avait été bien plus doué pour la séduire que pour se justifier. Mais ça elle le savait déjà après sa fuite magistrale.  Il aurait aimé pouvoir se confier, pourvoir lui dire les vraies raisons, qu’il faisait ça finalement pour la protéger aussi. « Crois moi, je suis pas… » Une bonne personne, un type bien. Il soupire. « Je t’aurais déçu. Je t’aurais déçu encore plus que je t’ai déçu là. »


Il a reposé sa main mais la garde toujours entre ses doigts, son pouce venant tracer des cercles sur sa paume comme pour la réconforter. « Ton père est revenu il y a longtemps ? » ne peut-il s’empêcher de demander. .  Le retour de son père avait l’air de l’avoir profondément affectée et il ne savait pas comment l’aider.  « Mon père me m’a pas abandonné Mia donc je suis pas en mesure de comprendre complètement mais c’était tout sauf un bon père et croit moi, t’as pas à t’en vouloir de pas arriver à lui pardonner. Le pardon ça se mérite. » C’était plus d’informations qu’il n’avait jamais révélé sur son enfance. Il ne savait pas quoi dire pour l’aider, conscient de faire partie de ces trop nombreuses déceptions, conscient de n’avoir fait qu’ajouter à sa peine.


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Je sens sa main qui se serre davantage dans la mienne lorsque mes larmes coulent. Je m’ouvre une nouvelle fois, lui expliquant ce que je tire comme conclusion sur ma vie après cet accident. Un bilan peu glorieux où je me montre vulnérable et surtout où je lui montre qu’il y a sa place. Une place importante malgré tout, lui disant que cette rupture m’a blessé et me blesse toujours. Je lui montre qu’il compte pour moi, peut être plus que ce que je ne le pensais moi-même. Pourtant, lui, ne le fera pas, et je le sais, mais je ne m’arrête pas pour autant. Il a cette force sur moi qui fait que je ne peux pas l’ignorer et juste lui demander de foutre le camp et de ne jamais revenir vers moi…

« Je comprends…Je suis désolé… ». Il me dépose un baiser sur la main et mon cœur s’accélère. Le fait qu’il s’excuse ni changera rien, le fait qu’il soit compréhensif non plus. Le mal est fait, le retour en arrière est impossible je le sais. Pourtant, je le fixe, ayant envie de me retrouver dans ses bras pour qu’il me dise que tout ira bien. Il me manque terriblement mais je ne peux pas lui dire, je ne peux pas accepter de vivre une relation qui me fait souffrir « Je n’ai pas baissé les bras, je ne t’ai pas abandonnée ». Le souffle coupé, j’ai l’impression de suffoquer à nouveau. Je pose ma main sur mes côtes, tentant de retrouver un peu de calme. Ses mots ne sont pas anodins. Pourtant, pour moi c’est uniquement et simplement ce qu’il a fait. Comment pouvait-il dire qu’il n’a pas baissé les bras ? « Tu es peut-être là aujourd’hui, parce que tu as peur pour moi, mais après ? ». Qu’en serait-il ? Cette peur qu’il a ressenti avait-elle ravivé l’envie d’être avec moi ? D’essayer ? Je ne le pensais pas. « Ce n’est pas toi ». Le fameux, ce n’est pas toi c’est moi, la phrase que tout le monde dit à défaut de pouvoir dire la vérité. La phrase bidon que mon ex a utilisée pour lui aussi expliquer la fin de notre relation. « Je… ça n’aurait pas marché entre nous. Et pas à cause de toi, à cause de moi ». Il s’embourbe encore plus dans son explication, qui reste floue. Il n’arrive clairement pas à s’exprimer et ça me fait encore plus de mal que de bien « Crois moi je suis pas… Je t’aurais déçu. Je t’aurais déçu encore plus que je t’ai déçu là ». Était-ce possible ? Comment ? Je ne l’ai pas quitté du regard, l’écoutant mais ayant plus d’une fois rouler des yeux, tellement je suis épuisée d’entendre ces explications perpétuelles, apprises par cœur, pour justifier quelque chose, au lieu d’être franc « Pourquoi ? Pourquoi m’aurais-tu déçu Alec ? Pourquoi ne veux-tu pas me l’expliquer tout simplement ? ». Je me souviens alors de la phrase glaçante qu’il a prononcé ce soir-là « Tu devrais partir. Ca sera mieux pour tout le monde ». Elle raisonne dans ma tête, je ne peux pas l’oublier « Tu m’as demandé de partir que ce serait mieux pour tout le monde. D’une façon si indifférente, Alec… Tu n’as jamais été comme ça… C’est donc ça le vrai Alec ? Tu m’as dupé tout le long ? ». Je ressens les douleurs revenir mais je ne montre rien, je suis épuisée je le cache également. J’ai besoin d’avoir cette conversation avec lui, j’ai besoin d’avoir les explications que j’attends depuis plusieurs semaines. Des explications qu’il ne me donnera sans doute pas, je m’y attends…

« Ton père est revenu il y a longtemps ? ». Il m’interroge, cela semble l’avoir marqué. Il sait, il sait que la relation avec mon père est quasi inexistante depuis quinze ans. Je lui ai tout raconté, sans exception, à ce sujet… « Hier… Je ne sais pas s’il est là pour longtemps, s’il est là depuis plusieurs jours déjà… ». La rencontre n’était pas prévue, brève et il n’y a pas eu d’échanges autres qu’à propos de sa lamentable lâcheté « Mon père ne m’a abandonné Mia donc je suis pas en mesure de comprendre complètement mais c’était tout sauf un bon père et crois-moi, t’a pas à t’en vouloir de pas arriver à lui pardonner. Le pardon ça se mérite ». Il s’était ouvert, un peu, me confiant une part de son histoire, chose qu’il n’a pas fait jusque-là.  Pourquoi maintenant ? Là encore, j’ai envie de lui poser pleins de questions, d’apprendre à le connaitre… Mais je suis sûre que cette partie là de sa vie est aussi mystérieuse et doit sûrement restée secrète « Je sais… Il dit être revenu pour moi, qu’il veut que je le pardonne et retrouver sa … » princesse mais le mot ne sort pas. Ma gorge se serre, je marque un temps d’arrêt avant de reprendre le dessus « Il s’est justifié quant à son départ mais je ne peux tout simplement pas… Je ne pense pas le pouvoir un jour… ». Je m’arrête, je me rends compte que je continue de répondre à ses questions contrairement à lui… Je ne comprends pas moi-même pourquoi alors qu’il m’a montré qu’il ne me voulait plus dans sa vie « Je ne devrais même pas te dire tout ça… ». Je retire à nouveau ma main de la sienne, me sentant encore vulnérable, ayant l’impression qu’il a tout le pouvoir sur moi. L’impression aussi qu’en faisant ça, c’était en partie lui pardonner alors qu’il m’a déçu, alors que je ne parle pas autant avec mon propre père…

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Message(#)hanging by a moment (mialec #3) EmptyMer 14 Oct 2020 - 16:34



@MIA MCKULLAN & ALEC STRANGE
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« Tu es peut-être là aujourd’hui, parce que tu as peur pour moi, mais après ? » Son regard se détourne. Il a envie de lui dire qu’il voudrait être là. Qu’il en a envie. Mais après elle lui demanderait pourquoi il ne peut pas et il se retrouverait un peu plus embourbé dans les non dits et les mensonges. Alors il laisse son silence parler pour lui, jusqu’à ce qu’il tente de s’expliquer son comportement, de lui donner de quoi passer à autre chose quand il n’a aucune envie lui-même de passer à autre chose, quand son absence le pèse, quand il aimerait pouvoir simplement lui dire la vérité. « Pourquoi ? Pourquoi m’aurais-tu déçu Alec ? Pourquoi ne veux-tu pas me l’expliquer tout simplement ? » Il a envie de rire, d’un rire jaune. Il plante son regard dans le sien et aimerait qu’elle y voit la violence, le sang sur ses mains, le gang dont il fait partie. Elle aimerait qu’il voit tout ça et sa volonté de la protéger de ça.  Parce que je t’aurais menti encore et encore pour obtenir ton sourire et tes baisers, parce que j’aurais prétendu être quelqu’un que je ne suis pas encore et encore.  Les mots ne passent pas la barrière de ses lèvres.  « Tu m’as demandé de partir que ce serait mieux pour tout le monde. D’une façon si indifférente, Alec… Tu n’as jamais été comme ça… C’est donc ça le vrai Alec ? Tu m’as dupé tout le long ? » Il grimace un peu plus.  Elle cherche des explications et il n’en a aucune à lui fournir. Il se force être un peu plus froid, pour leur bien, pour son bien à lui surtout en vérité, pour se détacher. « Je ne t’ai pas dupé Mia. J’ai toujours été clair sur ce que je voulais. Je n’ai pas envie d’une relation sérieuse, je ne pouvais pas te donner plus que ça et j’ai été clair dès le départ. Rester….ça n’aurait fait que retarder le moment…» Mensonge, mensonge. C’était ce qu’il aurait aimé lui faire croire. Mais tout avait crié le contraire, toutes ses attentions, la façon dont il l’avait regardé, la façon dont il s’était rapproché d’elle, dont il l’avait séduite. Il ne restait jamais, se contentait de relation d’un soir sans lendemain. Avec elle il avait trop attendu il le savait, il était resté, il était revenu. Parce qu’il avait envie de plus, parce qu’il aurait voulu la simplicité, une relation où il n’aurait pas à se cacher, où il n’aurait pas eu besoin de la protéger de quoique ce soit.

La tendresse revient vite pourtant, parce qu’il voit la douleur dans son regard, les larmes qui coulent et qu’il ne supporte pas de la voir souffrir. Que l’idée que son père ait pu la blesser le met en rage, comme s’il aurait pu l’en protéger, pensée absurde qui s’immisce pourtant dans son esprit. « Hier… Je ne sais pas s’il est là pour longtemps, s’il est là depuis plusieurs jours déjà… » Il se disait déjà que le fait qu’il soit revenu avait dû jouer dans l’accident de surf. Parce que Mia n’était pas une débutante, ne se serait pas laissée prendre aussi facilement par les vagues si tout était allé bien.  « Je sais… Il dit être revenu pour moi, qu’il veut que je le pardonne et retrouver sa … Il s’est justifié quant à son départ mais je ne peux tout simplement pas… Je ne pense pas le pouvoir un jour… » Elle s’arrête soudain, réalisant peut être qu’elle se confie encore un peu quand lui n’a toujours rien donné si ce n’est des brides d’un passé dont il ne veut pas parler. « Je ne devrais même pas te dire tout ça… » Elle retire sa main et il vie ce geste comme une déchirure de plus.  « Pourquoi ? Pourquoi tu ne devrais pas me dire tout ça ? » Il fait l’idiot parce qu’égoïstement il n’a pas envie qu’elle arrête de se confier à lui, parce que ça lui permet de maintenir l’illusion qu’ils sont encore proches, qu’il n’a pas tout fait foirer. Il se tait soudain réalisant pourtant sa maladresse. « Je suis désolé, je sais pourquoi tu ne devrais pas me dire tout ça mais… » Il ne la regarde pas dans les yeux quand il prononce les mots suivants. « Tu me manques. » Pourquoi, pourquoi ? Il aimerait les ravaler, mais c’est trop tard le mal est fait, un coup de poignard dans la plaie béante qu’il a lui-même tracé dans leurs cœurs.

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Message(#)hanging by a moment (mialec #3) EmptyJeu 15 Oct 2020 - 16:51






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Un silence encore comme simple réponse. Dois-je être étonnée ? Est-ce que je m’attends réellement à une réponse franche de sa part alors qu’il n’a pas été capable d’être honnête une seule fois avec moi depuis tout ce temps ? Ma naïveté me fait penser que peut-être mon accident et la peur qu’il a eu le ferait changer. Mais non, rien ne change, rien ne changera. Il restera à jamais le même et à cet instant, je me dis que lui et moi ne parviendront jamais à être sur la même longueur d’onde… Même si au fond de moi je le voudrais… Une deuxième question qui reste sans réponse, où il se contente de planter son regard dans le mien. Sauf que je n’arrive pas à lire en lui aussi facilement car il n’est toujours que façade. Un mur impénétrable qu’il m’est impossible de déchiffrer… Je finis par lui demander s’il s’est joué de moi, lui rappelant la manière dont il m’a demandé de partir… Il reprend son air froid que je déteste tant « Je ne t’ai pas dupé Mia. J’ai toujours été clair sur ce que je voulais. Je n’ai pas envie d’une relation sérieuse, je ne pouvais pas te donner plus que ça et j’ai été clair dès le départ. Rester… ça n’aurait fait que retarder le moment… ». Il en rajoute une couche en me disant ça, me blessant davantage, me faisant passer pour la fautive dans l’histoire. Fautive de m’être attachée à lui alors qu’il avait été soi-disant clair avec moi. Il semble oublié nos nombreux moments passés ensemble le mois dernier, des gestes, des attitudes qui avaient laissé planer le doute sur ses intentions. Il arrivait à me faire douter, à me faire dire que j’avais tout mal interpréter. Que j’avais été aveuglée par mon attirance pour lui et l’attachement qui s’était peu à peu créé. Mon regard est fermé, je n’ai pas envie de lui montrer à quel point il me blesse à nouveau par ses mots « Oui j’ai été stupide, tu n’es aucunement fautif. Tu as été clair tellement de fois avec moi Alec… » Il pouvait entendre non sans mal l’ironie dans mes paroles pour lui souligner à quel point il ne l’avait clairement pas été. J’étais lassé de me battre de toute façon, d’avoir cette discussion avec lui qui ne mènerait à rien…

Malgré l’amertume et ma colère envers lui, je réponds à ses questions au sujet de mon père. Je m’ouvre à nouveau, lui racontant ma rencontre avec ce dernier la veille… Oui, le retour de mon père m’avait chamboulée et était certainement une raison de mon accident. Peut être un tout finalement… Je me rends compte que j’en dis trop encore, que je ne devrais pas autant me confier à lui. Je retire ma main de la sienne… « Pourquoi ? Pourquoi tu ne devrais pas me dire tout ça ? ». Mes yeux s’écarquillent, j’ai l’impression qu’il se fiche littéralement de moi à ce moment-là. Je suis prête à lui dire de dégager, que je n’ai plus envie de le voir… Mais il est plus rapide « Je suis désolé, je sais pourquoi tu ne devrais pas me dire tout ça mais… ». Mon regard est toujours porté sur lui, je vois qu’il ne me regarde plus à ce moment « Tu me manques ». Mon souffle est coupé, je ne m’attendais pas à entendre ça de sa part, surtout après ce qu’il m’avait dit quelques minutes plus tôt. Il me prend de court, je ne sais plus comment réagir à ce moment même. Il me manque, je lui manque et pourtant, il nous est impossible d’être ensemble. Je murmure alors, sans le quitter du regard « Pourquoi tu rends les choses si compliquées… » Compliquées car j’ai envie de lui dire qu’il me manque aussi et en même temps j’ai envie de lui dire d’aller se faire voir. Que c’est trop tard, que le mal est fait et qu’il ne peut s’en prendre qu’à lui si la situation est celle qu’elle est désormais entre nous. Que tout est de sa faute… « Tu me manques aussi… » finis-je par dire. Cette fois, je suis celle qui glisse sa main dans la sienne. Je l’oblige à me regarder à nouveau, même si cela me coûte en douleurs « Mais je ne veux plus souffrir par ta faute Alec… » Une larme se met alors à couler le long de ma joue, jusqu’à cet instant, je ne me suis pas rendue compte à quel point cette relation avait compté pour moi… Plus que je ne voulais l’admettre « Va-t’en… ». Mon ton était calme alors que dire ces mots me déchiraient encore plus le cœur. Je n’avais pas envie de le voir partir, j’avais envie qu’il reste près de moi… Mais cette relation était toxique … Une larme roule encore sur mes joues, et même si ma main est toujours dans la sienne je le supplie une nouvelle fois « Pars s’il te plait ».

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Message(#)hanging by a moment (mialec #3) EmptyDim 18 Oct 2020 - 15:55



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« Oui j’ai été stupide, tu n’es aucunement fautif. Tu as été clair tellement de fois avec moi Alec… » Il la regarde froidement à son ton ironique, incapable en réalité de répliquer quoique ce soit. Même lui se rendait bien compte que son attitude avait été tout sauf claire. Qu’il y avait eu trop d’affection, trop d’attention, que même lui s’était attaché, avait miroité la possibilité de plus au point que même lui l’avait envisagé, malgré lui, repoussant l’idée toujours un peu plus loin dans son esprit. A chaque fois qu’il l’avait vue il s’était promis que ça serait la dernière fois. Mais il l’avait revue, encore et encore jusqu’à ce qu’elle pose trop de question, jusqu’à ce qu’enfin elle lui demande d’expliquer ce qu’était cette relation.

Elle est là la réalité, elle lui manque, son rire, les moments passés avec elle, ses baisers, les nuits partagées.  Pourtant il regrette d’avoir prononcés les mots, regrette de les avoir avoués, de voir son souffle se couper. « Pourquoi tu rends les choses si compliquées… » Il la regarde sans rien dire, le regard dans le sien, le silence revenant naturellement. Il aimerait lui dire qu’ils pourraient tout recommencer. Il aimerait soudain une autre vie, une vie dans laquelle il aurait pu lui proposer d’être avec lui, une vie dans laquelle il n’aurait été qu’un simple cuisinier avec son restaurant. Une vie où elle ne serait pas devenue une pièce dans un échiquier en étant proche de lui. Une vie où il aurait pu prendre le risque de tomber amoureux d’elle et de l’aimer.  Mais s’il rend les choses plus compliquées, sa vie à lui est déjà trop compliquée et il n’a aucune solution à apporter à cette situation.

« Tu me manques aussi… » Un sourire plein d’espoir étire le coin de ses lèvres, tout n’est peut-être pas perdu. Pourtant il ne voit pas ce que ça pourra changer, ne voit pas comment la relation pourrait avancer. Malgré tout, les mots restent une note d’espoir qui devient plus forte quand elle prend sa main dans la sienne et qui s’écrase finalement avec vacarme quand elle termine sa phrase. « Mais je ne veux plus souffrir par ta faute Alec… »  Il dégluti lentement, hochant la tête, comprenant.  Elle va lui dire de partir, il le sait et cette fois c’est ce qu’il fera. « Va-t’en… Pars s’il te plait.» Il s’y attendait pourtant cela n’empêche pas les mots de le déchirer un peu plus. Il regarde sa main dans la sienne, laisse son pouce tracer un dernier cercle et lentement se lève.  Il hésite avant de partir, il aimerait l’embrasser. Une dernière fois, rien qu’une dernière fois. Pourtant il ne le fait pas, se contentant de venir déposer un baiser sur son front, d’essuyer ses larmes avec tendresse. « Ca va aller Mia. Crois moi tu es bien plus forte que tu ne le crois.  Et il n’y aura pas que des déceptions. » Il lui sourit tristement. Alec aimerait rester, un instant de plus, s’assurer qu’elle va bien, l’accompagner. Il aimerait être celui qui lui ramène des cookies demain pour lui faire plaisir. Il aimerait être celui qui lui redonne le sourire et pas celui qui fait couler les larmes sur son visage. Il se dirige lentement vers la porte et se tourne une dernière fois vers elle à regret. « Dans une autre vie Mia… » Sa gorge se serre, son visage montre pour la première fois une solitude qu’il ressent depuis bien trop longtemps déjà. « Dans une autre vie, jamais je ne t’aurais laissée partir. » Lorsqu’il referme la porte, il sait qu’il dit au revoir à une vie où tout aurait été différent, où il aurait sûrement était bien plus heureux et où il l’aurait aimée. Mais la vie est faite de choix. Et le chemin qu’il a choisi ne laisse aucune place pour cette histoire. Alors il la laisse derrière lui, à regret, un trou béant dans sa poitrine et la sensation de s’être trompé de chemin il y a longtemps déjà.




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