| (AMOS & NOA #1) ► NICE TO MEET YOU |
| | (#)Sam 3 Oct - 14:37 | |
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NICE TO MEET YOU
Je ne connais que trop bien ce mal de tête. Il est distinguable entre tous : c’est celui qui suggère que l’alcool m’a déshydraté, celui qui est synonyme de gueule de bois et, par conséquent, de soirée arrosée. Rien d’étonnant cependant. Je ne lésine pas sur la boisson depuis ma rupture avec Raelyn. Je picole d’autant plus qu’elle évolue toujours autour de moi et de façon étroite par la faute de son addiction et de ma volonté de la tirer de ce guêpier. Ce qui, en revanche est surprenant, c’est que j’ai du mal à resituer le décor dans lequel je me réveille. Je doute avoir mis à exécution les menaces que j’ai fait plané sur le coeur de Rae. J’en suis incapable. Je l’ai su bien avant que l’assertion de franchisse la barrière de mes lèvres. Mais, où suis-je dans ce cas ? Et quelle heure est-il ? Un coup d’oeil vers ma montre m’apprend qu’il est près de six heures du matin et un grognement familier - celui d’un animal - m’éveille sur l’endroit où j’ai passé la nuit. Cette boule de poil assoupie à mes pieds et dérangée par ma soudaine agitation, c’est le chien de Greg. Greg avec qui j’ai passé la soirée dernière sur le festival vintage de Brisbane. Greg qui m’a tiré à une fête où tous étaient déguisés, ce qui m’a oppressé et m’a fourni une raison supplémentaire de me retourner le cerveau, Greg qui n’est plus dans la même pièce que moi. Est-il dans sa chambre ? Sans doute. Accompagné ? Peut-être. Dans les faits, ça lui ressemblerait. Mais, dans ce cas, que ferait-elle habillée, les bras chargées d’un sachet de croissants, au milieu du salon, à me regarder comme si j’étais un intrus ? Un squatteur ? Toutes demoiselles qu’il aurait ramené la veille devrait être nue à ses côtés…Pas ici, avec moi, à babiller des mots que je ne comprends pas. Ils n’atteignent pas mon cerveau encore : il est trop embué. Quant à ma vue, elle est floue. En allumant la lumière, elle m’a aveuglée. « Désolée. Pas compris.» ai-je balbutié d’une voix pâteuse. Je me fais l’effet d’un ado ou d’un mari adultère qui, après dispute, aurait laissé transir la femme de sa vie toute la nuit. Et, n’est-ce pas ce que j’ai fait ? Nous ne sommes pas mariés, Raelyn et moi. Nous ne sommes même plus un couple. Ceci étant, son attitude quand j’ai annoncé que je partais et que je la laissais sous la garde d’Olivia m’a parue évocatrice de ce que je l’ai blessée, encore. J’ai meurtri ce coeur qui bat pour moi quoique je n’en parle plus qu’au conditionnel. C’est mieux que l’imparfait et le passé composé. Mais, l’espoir n’est-il pas meurtrier parfois ? Comment s’est-elle déroulée cette soirée ? Mal à l’aise de ne pas être rentré, furieux après Greg - dans le fond, je lui suis reconnaissant d’avoir pris soin de moi - qui s’est opposé à ce que je prenne ma voiture, je me redresse du fauteuil. Ma tête me tourne et je la glisse entre mes mains. La jeune femme, que je n’ai pas encore bien aperçue, me parle toujours et moi, je relève enfin un regard éteint et brillant d’alcool dans sa direction. « Il est six heures du mat. Qu’est-ce que vous foutez ici à six heures du mat ? » Et moi ? Quelle est cette audace qui rend le timbre désagréable, comme si j’étais chez moi…?
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| | | | (#)Dim 4 Oct - 18:20 | |
| Levée à cinq heures, franchement, ca pique ! Mais j’avais bien anticipée en allant me coucher tôt parce que ça faisait une semaine qu’on avait décidé avec Greg d’aller faire cette randonnée. L’idée était venue en me perdant dans les publications Instagram où j’avais vu une promotion pour le Parc National de Springbrook. Cascades, grottes et forêts, tout était accessible à pied et à en voir les photos, ça avait l’air magnifique. Et tout ça à seulement une heure trente de Brisbane en voiture. On devait donc se retrouver à six heures chez Greg. Le plus simple aurait été que je dorme chez lui mais Arrow avait eu besoin de moi pour garder Liam hier soir. On s’était endormi tous les deux devant la télévision assez tôt et j’étais donc restée chez elle en attendant qu’elle ne rentre. J’avais pris mes affaires avec moi pour venir directement au petit matin chez Greg. Je lui avais envoyé un message pour lui dire que j’étais en route, mais je n’avais pas reçu de réponse de sa part, rien de très étonnant, il était surement à la douche ou alors il attendait encore le dernier moment pour sortir de son lit et n’avait pas son téléphone à portée de main. C’est avec les croissants en main que j’arrivais chez lui, ouvrant la porte avec délicatesse, je ne voulais pas que Doowap s’excite et se mette à aboyer surpris par mon arrivée matinale. Les voisins dormaient sans doute encore. Une fois à l’intérieur, j’étais surprise de n’entendre aucun bruit et de voir toutes les lumières éteintes. « Greg ? » que je lance dans l’appartement, espérant qu’il soit réveillé quand même… Je pose mon sac, appuie sur l’interrupteur du salon et voit un mec affalé sur le canapé et vêtu de son seul caleçon. Le restant de ses fringues étant visiblement éparpillé ici et là tout autour du sofa. Je le regardais sans trop comprendre qui il était, ce qu’il faisait là alors que je m’attendais à ce que Greg m’accueille avec au moins un thé bien chaud et un jus d’orange, et le sac à dos presque déjà sur ses épaules. J’hésite entre ouvrir tous les volets et les rideaux, taper sur des casseroles, taper du pied, allumer la télé et la mettre tout fort ou tout ça à la fois. Putain, c’est quoi ce foutu bordel ? L’autre commence à sortir de son sommeil, ouvre les yeux grâce à Doowap qui a sans doute compris qu’il était temps qu’il se reveille s’il voulait pas passer un sale quart d’heure. Quoi que, non, c’est pas lui qui allait passer un sale quart d’heure. Il est où GREG ?! « La soirée s’est bien passé on dirait… j’peux savoir où est Greg ? J’espère qu’il est aussi allé chercher des croissants parce qu’il était prêt depuis longtemps ! » et il me regarde, l’air totalement ahurie, on dirait bien que j’parle trop vite pour lui à l’heure qu’il est. « Désolée. Pas compris.» je lève les yeux au ciel, prête à lâcher les croissants sur le plan de travail de la cuisine ouverte. « C’est une blague… » je souffle allant ouvrir les volets une bonne fois pour toute : première étape. « Il est six heures du mat. Qu’est-ce que vous foutez ici à six heures du mat ? » une autre vanne ? Je dirai pas que j’suis ici chez moi – on en est pas là mais bon, puisque je passe ces derniers temps plus de temps chez Greg que chez moi… - « Greg est où ? » je m’avance vers sa chambre, posant ma main sur la poignée de la porte. J’espère pour lui qu’il est pas entrain de ronfler et de baver sur son oreiller. « Et vous, vous êtes qui ? » j’avais rencontré Marius mais j’étais loin de connaitre tous les amis de Greg encore… il m’avait même pas dit que l’un d’entre eux était sans hébergement au point de devoir aller dormir sur son canapé. Mais à en voir sa tête, on dirait plutôt qu’ils avaient passés une bonne soirée hier soir… |
| | | | (#)Mar 6 Oct - 9:55 | |
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NICE TO MEET YOU
C’est la lumière du jour que “l’intruse” a laissé s’infiltrer ans ménagement depuis la fenêtre qui m’a sorti de mon sommeil agité et n’ai-je pas des réveils difficiles ? Ne suis-je pas sujet à la mauvaise humeur avec ou sans gueule de bois ? C’est un fait avéré sur lequel je n’oserais me défendre. Je serais d’une mauvaise foi incroyable. Alors, je n’essaie même pas. A quoi bon ? Je ne la comprends pas. Le décor est comme une purée de pois. Je distingue à peine les traits de la jeune femme qui babille devant moi. Je vois ses lèvres bouger, je l’entends : ça n’atteint pas mon cerveau. Sur l’instant, parce que j’ai mal au crâne, que j’ai été tiré des bras de Morphée trop brusquement, je ne songe pas qu’il puisse s’agir de Noa. Elle est à des kilomètres de mes pensées parce que je ne suis pas habitué à fréquenter un Greg casé qui ne rentrerait pas d’une soirée bien accompagné. Aussi, d’instinct, ai-je répliqué à la seule question digne d’intérêt : « Oh. A l’étage, avec une blonde, une rousse, ou les deux. En général, c’est comme ça que ça se passe.» ai-je rétorqué en me frottant les yeux. Les gestes peu fluides, j’ai ramassé mon jeans que j’ai enfilé tant bien que mal. J’ai cherché mon t-shirt et ma montre. Le premier est resté introuvable d’où je suis assis. Ma montre est sur la table basse, trop loin pour mon bras : je n’ai pas envie de me lever, je n’ai pas la force de le faire et l’interrogatoire auquel me soumet l’inconnue ne m’aide en rien. Elle épuise les faibles forces qu’il me reste et pourtant, j’ai l’impression qu’il est tard - ou beaucoup trop tôt - et que ça fait une éternité que j’aurais dû rentrer sur le bateau pour y retrouver Rae. Dans quel état est-elle à l’heure qu’il est ? Et Liv ? Elle doit m’en vouloir terriblement. Jacob aussi doit m’avoir sous sa grosse dent. Rien que d’y penser m’aide à dé-saouler, mais là encore, c’est trop brutal. Je réalise ce que je viens de dire. Je prends conscience que si c’était la petite copine de mon ami, celle qui semble le combler si j’en crois notre conversation de la veille, je viens de merder. Je suis aussi lucide sur mon état : j’ai l’air d’un clochard ou d’un squatteur. Je n’ai même pas eu la décence de me présenter. Je suis même pas entièrement habillé. « C’était une blague...» ai-je tenté de désarmorcer quand je pressens qu’une bombe de jalousie va exploser sous peu. « Mauvaise. Ok. Je l’accorde.» J’allais ajouter de ma voix sèche et pâteuse que mon prénom est “Amos” mais il est déjà trop tard. Trop tard pour faire bonne impression.
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| | | | (#)Mar 3 Nov - 17:43 | |
| Déjà, j’suis agacée parce qu’on avait prévu cette rando depuis … bon, depuis quelques jours, ok, c’était pas l’évènement de l’année, mais quand même, moi j’étais là, je m’étais levée tôt, j’étais allée chercher les croissants et j’étais prête ! Alors que Greg de son côté dormait toujours et il avait visiblement passé une bonne soirée la veille ! Y a ce mec dans son salon qui a pas l’air de capter ce qu’il se passe ; gueule de bois sans doute, ca se lit bien sur son visage. Et faut dire que j’lui laisse pas trop la chance d’émerger tranquillement, le pauvre, il prend pour Greg. Alors que j’suis à deux doigts d’aller sortir Greg de sa chambre, en priant pour qu’en fait, il soit quand même entrain de s’habiller (je rêve, je sais), j’suis arrêtée dans ma lancée par une phrase qui sonne tout sauf bien. « Oh. A l’étage, avec une blonde, une rousse, ou les deux. En général, c’est comme ça que ça se passe.» Il sait pas qui j’suis ce mec, il sait pas pourquoi j’suis là, il sait pas que Greg est pas censée être avec une blonde, une rousse ou les deux… j’suis stoppée dans ma lancée et y a rien qui me dit à ce moment là que c’est faux, y a rien qui me dit que c’est une vanne, y a rien qui me raisonne et me dit de rester calme et d’aller vérifier par moi-même. Pourquoi il mentirait ? pourquoi ce serait faux ? Dans quel but ? C’est comme ça que ce se passe, en général… une réputation bien méritée Greg, visiblement. J’ai en fait, juste envie de me barrer et plus jamais remettre les pieds ici. Stopée dans mon élan, j’fais demi-tour avec la seule idée en tête, de déguerpir. « C’était une blague...» une blague ? Quoi ? J’le regarde, qu’est ce qu’il me dit lui ? Pourquoi il est encore là, lui aussi ? « Mauvaise. Ok. Je l’accorde.» Mes yeux le quittent pas, j’pense qu’il a compris que si j’avais des fusils à la place des pupilles, il serait déjà mort sur place et Greg aurait sans doute été le prochain sur la liste. « Vous lui direz que Noa est passée. » parce que, même si c’est une blague et même si elle est mauvaise, elle me fait pas rire. Absolument pas rire. D’autant moins que la journée allait pas se passer comme je l’avais imaginé et que j’avais juste à repartir avec mes croissants sous l’bras – même pas en rêve je leur laisse – et que j’allais rester enfermée chez moi à attendre que la montée de stress ne redescende. Et passer ma journée à insulter Greg de tous les noms d’oiseau possible en allant me plaindre à Jane. Et qu’il pense même pas à ce que je fasse un pas vers lui après ça. Là, c’était une belle perspective de journée. Je récupère mon sac et les croissants et me dirige vers la porte.
@Gregory Morton tu peux débarquer quand tu veux aussi
et sorry pour le délai @Amos Taylor |
| | | | (#)Sam 7 Nov - 15:07 | |
| J’ai la tête dans le cul et une putain de migraine qui est en train de se déclencher. J’émerge tout doucement de mon sommeil, mes yeux qui peinent à s’ouvrir quand les rayons de soleil pénètrent déjà dans ma chambre à travers les fenêtres dont les volets sont toujours relevés. Trop bourré pour les fermer, c’est ça ? Je me frotte le visage entier de ma paume de main, décelant peu à peu des voix devant ma chambre. Ah oui, Amos est là. Mais il est en train de parler ? A qui ? La voix qui lui répond est plus aigüe. Il a ramené quelqu’un ? Une petite conquête qu’il a baisé sur mon canapé ? Je capte vraiment pas grand-chose. Wow, j’ai vraiment tant de mal que ça à me souvenir de la soirée d’hier ? Je check mon téléphone pour voir l’heure : 6h03. J’ai reçu un sms de Noa aussi, soi-disant elle est en route ? En route pour quoi ? On est quel jour au juste ? Oh. Putain. Merde. La rando. Bordel de merde, c’est avec Noa qu’il est en train de parler Amos, là, non ? Je pousse un long soupir et me redresse en vitesse, trop vite : ça tourne plus que ce que j’aurais imaginé. Et J’entends les voix plus distinctement maintenant, Noa qui commence à s’exciter et l’autre couillon qui lui dit que je suis au lit avec une nana. Putain mais qu’est-ce qu’il est con. Pas avec Noa, pas avec notre historique, surtout pas avec notre historique. Je me lève de mon lit alors que la pièce tourne davantage, et me dirige vers la fenêtre pour l’ouvrir en grand : ça doit puer la transpiration et l’alcool. J’enfile un t-shirt, et reprend ma respiration quand je sens une boule remonter dans ma gorge. Oh putain, je vais pas gerber quand même là ? C’est pas vraiment le moment Greg, retiens-toi bordel. Hmmmm pas très évident de se retenir pour le coup. J’ouvre ma porte avec violence, entre-aperçois Noa devant la porte d’entrée (et visiblement prête à repartir), lève un doigt d’une main pendant que l’autre est plaquée contre ma bouche. J’espère qu’elle a compris le message : "attends je reviens, je vais vomir". Je cours alors vers mes chiottes, Doowap manifestement content de me voir de bonne heure puisqu’il accourt avec moi, et me vide enfin des restes de la soirée d’hier soir. Oh bordel, la matinée s’annonce mal. Je suis pas bien là, j’ai l’impression de retourner des décennies en arrière, ça faisait bien longtemps que j’avais pas gerbé comme ça à cause de l’alcool. Assis sur le sol de mes chiottes, j’ai le PQ entre les mains et j’essuie ce que j’ai pas réussi à mettre dans les toilettes. Je fournis un effort considérable pour tendre le bras et tirer la chasse d’eau, avant de poser ma tête sur la cuvette, en riant franchement : cette situation est tout sauf drôle mais c’est nerveux. « Noa ? » Je fais en sorte de porter ma voix suffisamment fort pour qu’elle m’entende mais si ça se trouve, elle s’est déjà barrée. « Chérie ? Attends, j’arrive. » Juste pour lui dire que je compte bien sortir de là pour m’expliquer, mais qu’il va me falloir quelques minutes. Un rictus s’échappe à nouveau de ma gorge : Amos doit sans doute être en train de se foutre de ma gueule et je lui en tiendrais certainement pas rigueur.
@Amos Taylor @Noa Jacobs coucou |
| | | | (#)Dim 8 Nov - 15:47 | |
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NICE TO MEET YOU
Je n’ai pas été surpris par le bruit strident de la sonnette d’entrée de Greg. J’en conclus donc que la jeune femme en face de moi, celle qui me toise comme si j’étais un intrus, celle dont le regard empeste le jugement n’est autre que Noa. Mon ami m’a confié la veille qu’il lui avait confié les clés de sa maison : je ne prends pas beaucoup de risque. Là où je fais preuve d’indélicatesse, c’est lorsque j’évoque la possibilité sur le ton de la plaisanterie - était-il bien évocateur d’ailleurs - que mon coureur de jupons de pote se prélasse dans ses draps en compagnie d’une autre femme. J’ai vu le visage de la brunette changer. Il s’est comme métamorphosé, passant du mépris au doute et à la couleur et, force d’admettre que si je ne suis pas mauvais, j’ai jubilé. Je n’ai aimé ni la manière dont elle s’est adressée à moi ni son manque d’humour. N’est-elle jamais sortie, elle ? Ne s’est-elle jamais retrouvé dans la situation où elle avait trop bu qu’une amie bienveillante l’a conduite dans son canapé afin qu’elle y trouve refuge pour la nuit ? Le cas échéant, si elle est de ses sages personnages pudibond, je l’invite à me jeter la première pierre. Au contraire, comme je peinerais à croire en sa noblesse - je crois que je la plaindrais - je me gausse d’avoir piqué l’orgueil de la demoiselle. Je ne réalise l’impact de mon attitude qu’au moment où elle s’apprête à partir. Dois-je la retenir ? Alerté mon ami ? Crier depuis le bas de l’escalier pour qu’il rattrape mes bourdes ? Est-ce que ç’en est une d’ailleurs ? Je serais tenté de penser qu’il lui manque un brin d’humour à la demoiselle. Alors, je le précise. Je le lui dis que, même si elle était de mauvais goût, ce n’était que la plaisanterie d’un gars un peu mal dans sa peau, qui s’est disputé la veille avec sa partenaire et qui regrette plus de la moitié des propos qu’il lui aura tenu. Je le précise que c’est un tour de cochon de la part d’un type qui est réputé pour être, le matin, plus bougon qu’un pape réveillé aux aurores. Sauf que rien ne l’atteint et que déjà je remercie le flic de s’être réveillé à temps. Je reconnais la lourdeur de son pas sur son palier à l’étage. Il est précipité et moi, je me dis que l’heure est venu de m’éclipser. J’ai fait assez de bêtise durant ses dernières vingt-quatre heures pour prendre le risque d’être mêlé à la querelle d’amoureux qui se prépare. Je ramasse donc mes maigres effets et, tandis que le minois apeuré de Greg arrive à ma hauteur, je lui souffle un : « Désolé, mec. Je lui ai pourtant dit que c’était une farce, mais elle est têtue.» Comme toutes les femmes peut-être. Comment aurait-elle réagi, Raelyn ? Pourquoi faut-il qu’elle obsède mes pensées en tout temps ? Qu’elle prenne toute la place quand nous sommes pourtant séparés ? Qu’importe : j’écope d’un regard noir de la part de celui qui se retranche dans ses wc pour se vider l’estomac. Le tue l’amour par excellence. Je songe : quand on ne sait pas boire, on le fait pas. Je m’abstiens : je suis pas en odeur de sainteté. De plus, il me prend pour un alcoolique. Inutile d’aggraver mon cas. Vaut mieux partir, aussi vite que possible, non sans que mes lèvres s’étirent d’un sourire moquer. «Chérie !!!! » ai-je pouffé, manifestement tout mon désamour pour les sobriquets du genre. Tous en réalité. Depuis quand un “amour”, “poussin” ou “chérie” est-il révélateur d’affection ? Je ne peux pas m’empêcher de prendre congé en ricanant. C’est plus fort que moi, mais je ne manquerai pas d’adresser un message à Greg, plus tard, et de l’inviter à boire une jus d’orange - c’est préférable - à l’occasion en guise d’excuses.
- Spoiler:
Mes petits chats, Amos vous abandonne là. Je le vois mal se mêler de ça. COURAGE, fuyons !
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| | | | (#)Jeu 19 Nov - 17:51 | |
| Vraiment à deux doigts de sortir, la porte était déjà ouverte d’ailleurs, mon champ de vision laisse apparaitre une silhouette au loin. Celle de Gregory qui sort enfin de sa chambre et je me demande si quelqu’un va le suivre. Ma curiosité – et sans doute le manque de confiance en lui que j’ai à cet instant – me fond attendre quelques instants pour m’assurer qu’une nana blonde ou rousse, puisqu’on savait pas, ne sorte pas à son tour de là. A le voir, il a mal aux cheveux, il a une sale gueule et franchement, j’espère pour lui qu’il se sent vraiment mal. J’espère qu’il s’est mis si mal qu’il allait devoir passer sa journée avec la tête dans un seau. Personne à l’horizon. Même si son pote sortie de la rue s’était rattrapé en disant qu’il plaisantait – c’était sans doute vrai mais il y avait bien un sujet avec lequel j’étais pas prête à plaisanter, c’était Gregory et ses frasques de coureur de jupons. Ce que son ami ne savait pas, c’est que ces quelques mots auraient pu avoir un impact irréversible sur notre relation, que si j’étais partie sans chercher à en savoir davantage – comme ça aurait été le cas, si Greg n’était pas sorti de sa tanière – j’aurai pris pour argent comptant sa remarque et rien ne m’aurait permis de savoir si c’était vrai ou faux. Même s’il m’avait affirmé qu’il s’agissait d’une plaisanterie. J’aurai pu garder ce doute bien longtemps et me poser beaucoup trop de question. Je m’en poserai, de toutes façons… en étant certaine, qu’à force, ça finirait par gonfler Greg.
J’entends cette voix au loin, une voix qui déraille, voix fatiguée, enrouée. « Noa ? » et d’ailleurs, à l’entendre, il a pas bien compris ce que j’foutais là. Ok, il avait oublié, j’avais bien compris. « Chérie ? Attends, j’arrive. » Il fallait donc attendre que Gregory Morton aie une sacrée belle gueule de bois pour l’entendre prononcer un surnom affectif m’étant destiné. Chérie, donc. Il devait vraiment mais vraiment être dans un sale état. Je repoussais la porte d’entrée, prête à attendre donc qu’il sorte de sa cachette, le laissant finir son affaire puisqu’il avait un trop plein à rendre, de toutes évidence. Son ami qui s’active, se bouge enfin, pas besoin de se rhabiller puisque visiblement, il n’avait pas pris la peine de retirer un seul vêtement avant de s’étaler sur le canapé, seules ses chaussures trainaient par terre. « Désolé, mec. Je lui ai pourtant dit que c’était une farce, mais elle est têtue.» Je lui aurai sans doute dis, dans d’autres circonstances, que j’étais ravie de faire sa connaissance, ignorant toujours qui il était d’ailleurs. Je le regardais prendre la tangente, sentant sans doute que ce qui se profilait méritait de ne pas être vu par des témoins. « A bientôt. » que je lançais avant qu’il ne se faufile en dehors de l’appartement. Pas sûre qu’on se revoit de sitôt mais je serai bien curieuse d’en savoir davantage sur lui et son sens de l’humour aiguisé. Je m’avançais vers les toilettes où se trouvaient Greg, n’oubliant pas au passage de jeter un œil dans sa chambre – toujours pour m’assurer qu’il s’agissait vraiment d’une vanne… « J’te laisse cinq minutes pour sortir de là. » que je lui lance avant d’aller m’assoir sur le canapé, jambes et bras croisés. Sa tête valait quand même le détour, au passage. |
| | | | (#)Mar 24 Nov - 7:45 | |
| J’ai qu’une pensée en tête : atteindre les chiottes pour vomir. Sur le coup, je pouvais pas me défendre de quelconque accusations de la part de Noa, ni rétorquer quand Amos m’annonce avoir visiblement sorti une blague de mauvais goût. Je ne lui adresse même pas un regard quand sa voix me parvient aux oreilles, obnubilé par les quelques mètres me séparant de mes toilettes. Je me vide de tout ce que mon organisme n’a pas voulu garder, et, j’essaie de retenir Noa qui était visiblement déterminée à déguerpir. Le « chérie » qui s’échappe de mes lèvres n’est pas (entièrement) volontaire, mais s’il peut peser sur la balance, je ne cracherai pas dessus. Ce sont plutôt les restes de saucisson avalés à la hâte quand nous sommes rentrés chez moi, Amos et moi, que je recrache dans mes toilettes, quand j’entends Amos se foutre de moi. Je ricane comme un con au-dessus de mes rejets, me relevant tout doucement pour aller me rincer la bouche. J’entends la porte claquer, et j’en déduis que mon acolyte est parti, me laissant seul avec la merde qu’il a visiblement semé sur son passage.
« J’te laisse cinq minutes pour sortir de là. »
Je me râcle la gorge avant de lui répondre un bref « J’arrive », passe mon visage sous l’eau et me regarde une dernière fois dans le miroir. J’ai une sale tête, je sue comme un porc et je pue de la gueule. Je finis par sortir des cabinets, ma main frottant machinalement le haut de mon crâne. « Je peux juste aller me brosser les dents et passer un coup sous la douche ? » que je demande, comme un gamin qui cherche à obtenir une permission. « J’en ai pour 5 minutes. J’en ai vraiment besoin, » j’insiste. Les restes collés sur mon t-shirt font me dégoûtent.
J’envoie Doowap se faire caresser pour l’occuper, et me dépêche de sauter dans l’eau pour me décrasser. En sept minutes montre en main, je sors de la salle de bain, plus frais que quand je suis rentré.
« Je suppose que tu as rencontré Amos, donc… » que j’affirme, un rire nerveux s’échappant de ma gorge. « Pardon, c’est pas drôle. J’suis désolé. » Je me râcle la gorge en tentant de reprendre le dessus sur mes émotions nouvelles : je m’excuse vraiment, vraiment, vraiment beaucoup avec Noa. « Amos est pas dans sa meilleure période en ce moment, alors j’ai voulu lui changer un peu les idées. On est allés dans un bar hier, et on est rentrés bourrés comme des cochons. » Autant être honnête. « C’était quoi sa blague, à Amos ? » |
| | | | (#)Mer 25 Nov - 19:13 | |
| Vu sa tête, j’pouvais bien lui accorder sa douche, mais il méritait pas que je prenne la peine d’ouvrir la bouche pour lui donner l’autorisation. Un signe de la tête suffirait et en attendant, j’allais rester là, sans rien faire, parce que j’étais quand même bien agacée d’avoir fait ces efforts pour rien. Il savait ô combien j’aimais dormir le matin, ô combien mes grasses matinées m’étaient précieuses et donc, que pour être chez lui si tôt, j’avais galéré ! J’suis même pas certaine qu’il sache quel jour on est et surtout l’heure qu’il pouvait être aussi. Doowap vient gratter mes pieds à la quête de quelques caresses sur le bide, il sait y faire celui là et il sait surtout comment faire passer le temps pour que je ne vois pas les minutes passer le temps que son cher maitre se refasse une beauté. Le voilà d’ailleurs qui repointe le bout d’son nez, plus frais et moins pâle qu’il y a quelques instants. Je pose mon regard sur lui, inquisiteur, j’attends juste ses explications. « Je suppose que tu as rencontré Amos, donc… » donc c’est comme ça que sera gravée la rencontre avec le fameux Amos ? Comme ça qu’on s’en souviendra dans les jours, les mois et j’espère, les années à venir ? Le Amos dont j’entendais parlé depuis tout ce temps ? L’un des meilleur amis de Greg que j’avais confondu avec un sans domicile fixe ? La rencontre avec Marius avait été calculée comme du papier à musique pour que tout se passe sans frasque, mais en ce qui concerne cette rencontre là… on était loin du compte. Moi j’avais plutôt honte, Greg quant à lui, semblait trouver ça drôle. « Pardon, c’est pas drôle. J’suis désolé. » mon silence était suffisamment communicatif, visiblement. « Amos est pas dans sa meilleure période en ce moment, alors j’ai voulu lui changer un peu les idées. On est allés dans un bar hier, et on est rentrés bourrés comme des cochons. » ça, j’aurai pu m’en douter… « C’était quoi sa blague, à Amos ? » j’me laisse glisser dans le canapé, forcée de constatée que 1. Ca servait à rien de faire la gueule. 2. On allait pas bouger de si tôt donc autant se mettre à l’aise et 3. La blague était si mal tombée qu’elle méritait pas d’être soulignée mais comme j’en voulais déjà presque plus à Greg, autant lui faire comprendre que ça aurait pu mal tourner. J’veux dire, encore plus. « Que t’as surement un penchant pour les blondes ou les rousses. Et dans ce cas, j’capte pas c’qu’on fou ensemble ! » c’était pas les mots exactes d’Amos mais le thème était suffisamment révélateur pour que Greg comprenne pourquoi j’avais mal pris sa blague. « Je suppose que c’est mort pour la rando. » je lâche comme une gamine déçue de pas avoir eu droit à sa crêpe en sortant d’un manège à sensation. Je jette un œil à l’heure sur mon téléphone. Déjà une demie heure que j’étais arrivée, il s’en était passé des choses en si peu de temps. « J’ai pris des croissants… » j’lui fais signe d’aller voir sur le plan de travail de sa cuisine. « Les potes d’abord, c’est ça ? » c’était même pas un reproche, c’était juste histoire de capter pourquoi il m’avait vraiment zappé comme ça.
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| | | | (#)Jeu 3 Déc - 13:43 | |
| Je rigole nerveusement quand je sors de la salle de bain, comme un gamin qui sait qu’il va se faire engueuler. J’essaie d’en savoir plus sur ce qui s’est dit entre Amos et Noa, mais je me doute que la conversation n’ait pas été très courtoise, ni aimable, à en croire la tension que j’avais ressenti – et pas que moi d’ailleurs, eux aussi étaient tendus – en sortant de ma piaule. « Que t’as surement un penchant pour les blondes ou les rousses. Et dans ce cas, j’capte pas c’qu’on fou ensemble ! » Nouveau rire. Putain, Greg, contrôle-toi bordel. « Pardon, c’est pas drôle, » si, un peu quand même, « C’est juste… Absurde. » Parce que je m’en fous de la couleur de cheveux, si la nana est bonne, elle est bonne et c’est tout. « Mais, t’es au courant que c’est pour toi que j’ai un penchant, hein ? » Je me rapproche doucement d’elle, reprenant peu à peu de l’assurance. Je prends la température en lui offrant un sourire attendri : est-ce qu’elle me laissera l’approcher pour que je l’embrasse pour lui dire bonjour comme il se doit ?
« Je suppose que c’est mort pour la rando. »
Elle soupire en prenant une moue boudeuse, et je me dis que c’est définitivement le moment pour me rapprocher : je m’assois à côté d’elle, enlace ses épaules de mon bras et lui embrasse le crâne. « Merci pour les croissants. » Je retiens un « chérie » qui a failli sortir à nouveau. C’est quoi cette nouvelle manie de lui donner des surnoms ? « On ne verra pas le lever de soleil, mais on peut toujours aller se promener et pique-niquer, non ? » que je propose pour essayer de me faire pardonner. « Et non, pas les potes d’abord. Amos avait besoin de moi hier soir, je pensais pouvoir tout gérer à la fois mais visiblement pas… Mais je suis là maintenant, ok ? » Ouais, si je vomis pas une seconde fois surtout, j’ai quand même mal au bide, mais je compte pas la décevoir davantage. Je la serre un peu plus contre moi, et embrasse furtivement sa joue avant de me lever. « On mange et on y va ? » que je lui demande en essayant de me motiver par la même occasion. |
| | | | (#)Ven 4 Déc - 19:33 | |
| Ca l’fait rire, cette vanne qui pour moi n’en était pas une mais bon, visiblement il faudrait que j’arrête d’être trop premier degrés quand on aborde ce sujet. Mais pardonnez moi Monsieur de me rappeler que Greg avait couché avec Sienna pendant son émission à la con. Oui, effectivement, je m’étais peut être emballée sur notre relation, notre situation au moment où il était parti, que j’avais espéré un petit moment qu’à son retour on se reverrait normalement et qu’on pourrait reprendre là où on avait tout mis en pause pour qu’il puisse partir. J’avais espéré qu’il reprenne contact avec moi de lui-même et pas que je tombe sur lui dans une pâtisserie où je venais juste d’apprendre par mon ami qu’elle s’était tapé son partenaire de jeu. Surprise Noa. D’y penser en fait, ca m’fou des frissons à chaque fois. J’ai beau tenter de rester objective et de prendre du recul, j’ai du mal. Mais ok, tout va bien, puisque Greg le dis… « Mais, t’es au courant que c’est pour toi que j’ai un penchant, hein ? » ça sonne toujours comme des mots pour me rassurer et m’calmer, comme des mots pour dire qu’en fait il tient quand même à moi mais qu’il est juste pas foutu d’le dire comme ça. Greg et la communication, mais ses sous-entendus sont mignons et j’me contente de peu, mais déjà beaucoup à chaque fois. Parce que ça m’arrache un petit sourire alors que j’suis censée être quand même énervée qu’il ne se soit pas levé à temps. « Merci pour les croissants. » quand même. J’relève mes yeux pour voir sa tête me surplomber et en plus d’être quand même beau avec sa gueule de bois, il sent bon alors qu’il a gerber ses tripes y a huit minutes. Merci les pouvoirs de la douche. « On ne verra pas le lever de soleil, mais on peut toujours aller se promener et pique-niquer, non ? » c’est mieux que rien, effectivement et petit lot de consolation, j’me serai pas levée pour rien, au moins. Je hoche la tête, acquiesçant pour valider la proposition. « Et non, pas les potes d’abord. Amos avait besoin de moi hier soir, je pensais pouvoir tout gérer à la fois mais visiblement pas… Mais je suis là maintenant, ok ? » « T’as dû oublier que t’avais plus vingt ans… » c’est gratuit, mais c’est aussi la réalité. « On mange et on y va ? » j’me lève à mon tour pour aller préparer un café à monsieur, ça lui fera sans doute oublier son mal de crâne. « Quitte à louper le lever du soleil… » j’me retourne vers lui après avoir appuyé sur le bouton pour lancer sa boisson chaude. « J’vais quand même aller vérifier qu’il y a personne dans cette chambre… » café prêt, je viens poser la tasse à côté de lui. « Et je pense que tu devrais venir avec moi, sait-on jamais ce que j’y découvre… » Je me dirigeais vers la chambre de Greg et tant pis si le café allait refroidir, mais on était plus si pressé que ça maintenant...
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| | | | | | | | (AMOS & NOA #1) ► NICE TO MEET YOU |
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