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 Childish (Byron&Greg)

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Message(#)Childish (Byron&Greg) EmptyDim 4 Oct 2020 - 0:12

Il répond à aucun de mes messages et aucun de mes appels. Il a peut-être une bonne raison : après tout, ça ne fait que deux jours, mais je reste persuadé que c’est parce qu’il est vexé. Je peux comprendre qu’il soit blessé, j’ai toujours pris son parti et me voilà en train d’essayer de le convaincre d’aller rendre visite à sa mère. Peut-être que s’il entendait ce que j’avais à lui dire, il pourrait changer d’avis ? M’enfin, à mon avis, le gamin a tout sauf envie de changer d’avis. Je suis devant sa porte, armé des meilleures preuves pour essayer de le convaincre : les lettres qu’on s’était échangées, sa mère et moi, quand il était encore tout petit. Je comprends parfaitement son point de vue à By, il lui en veut de n’avoir rien fait pendant toutes ces années. Je lui en veux encore, moi aussi, et je m’en veux de n’avoir rien vu. Pourtant, j’essaie chaque jour de faire mieux, d’être présent au mieux pour Byron : je rachète non seulement ma conscience, mais aussi la confiance de mon filleul. Je n’ai pas été là quand il en avait le plus besoin, je veux être là pour lui aujourd’hui, mais aujourd’hui, je viens pour essayer de le convaincre de laisser une chance à sa mère.

« Byron, ouvre. »

Je frappe à grands coups sur sa porte, poing fermé. J’ai pris ma voix grave, ma voix rauque, celle qui est censée me donner de l’autorité, mais aussi celle que je perds devant Byron parce que j’ai toujours eu peur qu’il me déteste et qu’il me rejette. « Je sais que tu es là, je vois la lumière sous la porte et tu viens de couper le son de ta télé. Ouvre-moi s’il te plait, je suis chargé. » Oui, parce que j’ai non seulement amené les lettres de sa mère et les album photos qu’elle m’avait envoyés, mais j’ai aussi pris la table basse que je devais lui ramener il y a une semaine déjà, celle qui décore mon entrée alors qu’elle devrait décorer la chambre de Byron. « Allez By, ouvre, je commence à perdre patience là. Je fracasse ta porte s’il le faut, et tu sais bien que j’en suis capable. » Il se fait vraiment attendre le gamin, il sait que je déteste ça pourtant.

@Byron Oberkampf
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Message(#)Childish (Byron&Greg) EmptyDim 4 Oct 2020 - 21:41




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J’entends sa voix tonitruante dernière la porte. Il est venu. Il a osé. Après son message qui est tombé sur moi, tel un couperet. J’observe mon téléphone portable. Cinq ou six messages supplémentaire de sa part. Pas de réponse. Des appels en absence. Un nombre certain. Je n’ai pas daigné décrocher. J’ai préféré faire le mort. Oublier sa proposition indécente, impensable à mes yeux. Je ne bouge pas, avachi dans mon canapé. Je baisse le son de ma télévision. Comme si de rien n’était. Avec un espoir de fou, celui de croire que je suis absent.Peine perdue. Il a l’œil aussi perçant que celui d’un aigle. Il perçoit la lumière diffusée par l’écran de la télévision. Son ouïe fine entendit le son décroître en un simple coup de zappette. Je ne puis plus échapper à son courroux. D’autant plus si Diablo fait des siennes. Resté calme jusque là, le beagle se dressa sur ses pattes. Il observa la porte d’entrée avant de sauter du canapé et monter la garde devant en aboyant. Machinalement, j’attrape un coussin. Je m’y cache derrière quelques secondes. Je ne peux plus faire marche arrière. Je dois aller à la confrontation. Même si ce n’est pas de gaîté de cœur. Derrière les aboiements de Diablo, je consens une réponse, en deux mots, pour calmer les ardeurs de mon parrain. « J’arrive ! » J’ignore s’il les entend. Je ne veux pas qu’il dégonde la porte de mon appartement. Je me lève et vais l’accueillir.

Je calme Diablo. J’ouvre la porte. Il est chargé. Il entre. Il pose presque instantanément la table basse qui encombre ses bras. Il me regarde. Il à l’air énervé. J’esquisse un sourire. Léger. « Mon parrain préféré ! » Silence. J’observe tout le fatras qu’il mène avec lui. Des albums, des liasses d’enveloppes. La table basse. Je tente de plaisanter sur la situation. « Tu aurais pu me prévenir que tu emménages ici ! » Il me dévisage. Je ne suis pas certain qu’il apprécie ce trait d’humour. Je n’ai pas répondu ni à ses messages. Ni à ses appels. Je passe à autre chose. « Tu veux peut-être boire quelque chose ? » Je me rapproche du frigo, l’ouvre. À l’intérieur, quelques bières nous attendent. J’en prends deux. Je reviens vers lui. Je lui en tends une. Et, presque innocemment, comme si ces deux derniers jours n’avaient pas existé, je lui demande : « Qu’est ce qui t’amène ? » Je le sais très bien. Son premier texto, il y a deux jours, était sans appel. Il a vu ma mère. Elle désire me revoir. Comment peut-il le cautionner ? J’ai cru qu’il était de mon côté. Elle lui a retourné le cerveau. J’ignore comment elle a pu le baratiner, lui, le profileur. Finalement, dans un souffle, je lâche, exaspéré… « Elle n’abandonnera donc jamais ? » Depuis les évènements, depuis son procès, je ne l’ai plus revu. À maintes reprises, elle a tenté de reprendre contact. En vain. Je ne veux pas. Je ne suis pas prêt. Son attitude passive face aux maltraitances subies demeure pour moi une blessure qui n’a toujours pas guéri.


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Message(#)Childish (Byron&Greg) EmptyLun 5 Oct 2020 - 0:46

Diablo est en train d’aboyer comme un fou derrière la porte. Je sais que Byron est là et qu’il ne tardera pas à venir m’ouvrir rien que pour faire taire son chien, et pour ça, je remercierais jamais assez le beagle. Il ouvre à peine la porte que je me faufile à l’intérieur : je ne vais certainement pas rester sur le pas de la porte, et encore moins me faire claquer la porte au nez. Je dépose la table basse par terre et toute la paperasse dessus pendant que Byron fait l’innocent, cherchant à combler son malaise par des banalités. Je sais qu’il est pas serein quant à ma présence, je sais qu’il appréhende et qu’il cherche juste à retarder le moment où je rentrerais dans le vif du sujet. J’ai le visage complètement fermé à ses tentatives d’humour, et je ne réponds pas non plus quand il me propose à boire. Je me contente simplement de le regarder déambuler entre l’entrée et son salon, jusqu’à sa cuisine où il nous sort deux bouteilles de bière. « Qu’est ce qui t’amène ? » Il sait ce qui m’amène, je crois avoir été suffisamment clair avec tous mes appels et mes sms. Je penche légèrement la tête sur le côté, les sourcils réhaussés. Sérieusement By, tu veux jouer au plus con avec moi ? « Arrête ta mise en scène, By, veux-tu ? Tu sais ce que je viens faire là. » Mon ton est presque sec, je suis là pour une raison, et je ne vais certainement pas passé à côté. Je me saisis de la bouteille qu’il vient de décapsuler avant de me rincer le gosier. Pas la meilleure bière qui soit, mais elle est fraîche, c’est l’essentiel. « Elle n’abandonnera donc jamais ? » Je soupire. Je comprends qu’il lui en veuille, je comprends qu’il ne veuille plus rien avoir à faire avec elle, mais elle reste sa mère tout de même. « Jamais. Déjà parce que c’est ta mère, et ensuite parce que c’est ta mère, tu sais comme elle est têtue. » Surtout quand il s’agit de son fils. Enfin, elle l’est aujourd’hui. Je me demande bien où étaient passées toutes ces belles paroles et promesses qu’elle s’était faite concernant la sécurité de son fils quand son connard de mec abusait de Byron. « Je suis passé la voir avant-hier. Elle est pas en très bon état, tu sais. » J’attends ses réactions, je tâte le terrain pour savoir comment je dois m’adresser à lui, mais son visage n’exprime rien que je puisse déceler, alors je continue : « Elle avait de sacrés blessures au visage. Elle m’a dit qu’elle avait eu des différends avec un groupe en taule, et qu’elle devrait donc changer de prison. Personne ne t’a appelé pour te prévenir ? » Et si c’était le cas, est-ce qu’il aurait au moins décroché ? Accepté l’appel ? « La prison où on va la transférer est à 2h30 de voiture d’ici… » que je finis par dire. Il voit où je veux en venir, ou pas du tout ?

@Byron Oberkampf
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Message(#)Childish (Byron&Greg) EmptySam 10 Oct 2020 - 23:23




Childish
Non il n’est pas dupe. Ma mise en scène et mon accueil faussement enjoué ne prennent pas. Le soufflé retombe aussi vite qu’il était monté. D’un ton sec, froid, il remet les pendules à l’heure, rappelant à mon bon souvenir son message envoyé deux jours plus tôt. « Tu viendrais juste pour me voir, ça se saurait ! » Dis-je, de manière lapidaire tandis que je lui tends une bouteille de bière. Je bois une gorgée, avec de reconnaître avec dépit que la mère ne lâchera jamais le morceau. Il le confirme. Mais je reste droit dans mes bottes. Si ma mère est têtue. Moi aussi. « Non, je ne la connais pas. Je ne connais que son silence, prostrée dans sa chambre, pendant qu’il me faisait vivre l’enfer. Je ne connais que ses demandes de pardon, glissées de derrière la cloison séparant nos chambres, tandis qu’elle était assommées par les somnifères… » Silence. Nouvelle gorgée de bière. « Alors non, je ne la connais pas ! ». Pas autant qu’il ne le croit. Mes souvenirs sont rares, fugaces. Et l’amour maternel inexistant. Il m’annonce qu’il est passé la voir. Je le dévisage. Dégoûté. « Tu n’as vraiment rien d’autre à foutre ? ». Je suis volontairement provocateur. Elle ne mérite pas toute cette attention. Il ne doit pas se laisser berner. « Elle n’a jamais été en bonne état ! ». Seulement l’ombre d’elle-même. Une silhouette amorphe, au regard vide. Un seul instant de lucidité. Lorsqu’elle lui a tiré dessus et qu’elle nous a libéré de son emprise. Voilà où cela l’a mené. Les choses auraient pu être tellement différentes. Si elle lui avait tenu tête. Si elle était partie aux premiers coups. Si elle ne l’avait tout simplement pas rencontré. La vie est faite de choix. Elle n’a pas su faire les bons choix. Ou trop tard. Il me dépeint la situation. Elle s’est faites tabassée. À cause de différends avec des consœurs d’infortune. « Même en taule, elle arrive à se foutre dans la merde ! Elle est forte ! » Dis-je avec un soupçon de mépris. S’il croit que je vais compatir à ses souffrances, c’est bien mal me connaître. D’ailleurs, l’administration pénitentiaire ne s’y est pas trompée. Pas d’appel de leur part afin de me prévenir de cet évènement et de son transfert prochain. « Ben écoute, elle a dû leur dire qu’elle n’avait pas de famille. Aucun coup de téléphone ! » Grand bien me fasse. De toute manière, son transfert ne change rien pour moi. Je n’irais pas la voir. Mais Gregory insiste. Sa future demeure, sa nouvelle maison d’arrêt se trouvera à deux heures trente de route. Il met l’accent sur le temps de route. Face à ses propos, je me mets sur la défensive avec lui. « Tu joues à quoi ? Tu tentes de me faire culpabiliser ? Pour que j’aille la voir... » Je déglutis difficilement. Je m’hydrate le gosier avec une nouvelle rasade de bière. « Elle t’a complètement vrillé le cerveau… Tu es devenu son avocat ? Elle t’a acheté ? Comment ? » J’ose la provocation extrême. « En te faisant une gâterie ? » Elle en serait capable. Pour arriver à ses fins. Mais Gregory est plus fort que ça. J’ose l’espérer. Déjà, par son attitude, son insistance, je me sens trahi. Gâterie ou non, il a choisi son camp. Celui de ma mère. Elle l’a converti à sa cause. Est-il encore utile que l’on discute ensemble ? Pour l’entendre dire des banalités, des sornettes que lui auraient sorti ma mère. Pour tenter de me convaincre, me faire revenir sous sa coupe. Je préfère boire ma bière.


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Message(#)Childish (Byron&Greg) EmptySam 31 Oct 2020 - 16:56

Il fait l’insolent le petit, et je sais que ses tentatives d’humour ne cachent qu’un malaise. Il sait ce qui m’amène, il sait ce que je suis allé voir sa mère et qu’elle cherche à renouer avec son fils, mais lui, il n’en a aucune envie. Lui, il ressent encore pleinement toute sa rancœur envers elle, il a toujours la haine contre celle qui ne s’est pas interposée quand il se faisait battre, contre celle qui a laissé son enfance être détruite par un connard et qui l’a lâchement abandonné quand il n’était qu’un gamin, un petit être, vulnérable et impuissant. Alors je comprends quand il me crache toute sa colère à la figure, quand il me regarde avec dégoût après lui avoir annoncé être allé visiter sa mère, mais le ton qu’il emploie ne me plait pas. Je ne suis ni son pote, ni son frère, ni un quelconque mec à qui il peut parler comme à un chien.

« Tu n’as vraiment rien d’autre à foutre ? »
« Baisse d’un ton Byron. »

Il n’entend pas ce que je lui ordonne, ses yeux restent remplis de détestation et j’ai bien peur qu’il me fasse passer du même côté que celui de sa mère. Je tente de lui expliquer ce qui s’est passé en prison et la raison pour laquelle je suis venu, la raison pour laquelle j’avais finalement décidé d’appuyer sa mère - mon amie de longue date - pour une fois, mais il ne veut rien entendre.

« Tu joues à quoi ? Tu tentes de me faire culpabiliser ? Pour que j’aille la voir... »
« Tu sais bien que c’est pas ce que j’essaie de f… »
« Elle t’a complètement vrillé le cerveau… Tu es devenu son avocat ? Elle t’a acheté ? Comment ? En te faisant une gâterie ? »
« Cette fois ça suffit Byron ! »

Je me suis mis à gueuler à travers la pièce, frappant violemment du poing sur la table. Il cherche à me provoquer et il y est parvenu.

« Tu crois vraiment que je me suis rallié à elle ? Tu penses que je t’abandonne aussi, c’est ça ? Que je suis trop obnubilé par mon amitié avec ta mère pour dissocier le bien du mal ? Bordel By, quand est-ce que tu vas finir par comprendre que je suis de ton côté et que je l’ai toujours été ? » J’avais découvert avec horreur ce qu’il s’était passé pendant toutes ces années, j’avais appris trop tard que j’aurais pu, moi aussi, le protéger, et je m’en suis toujours voulu pour ça. Il sait que c’est un point sensible sur lequel il ne faut pas me chercher, il sait à quel point je me sens coupable de n’avoir rien vu, de n’avoir rien fait, de ne pas avoir buté ce salopard de mes propres mains. « Putain mais arrête de jouer avec moi By, je vais perdre patience. » Je ferme les yeux en prenant une grande inspiration, me forçant par la même occasion à desserrer mon poing et ma mâchoire. Tout doux Greg, ça va bien se passer. « Si tu penses que je suis venu ici pour te culpabiliser, c’est que t’es vraiment plus con que ce que je pensais. » Je serais le dernier à utiliser de ce recours avec lui pour sa mère et il le sait. J’espère qu’il le sait en tous cas. « Je me répète, ta mère se fait transférer de taule parce qu’elle s’est faite tabasser presque à mort. Tu vas pas me dire que ça te fait rien de savoir que ta mère a failli crever ? C’est ça que tu veux ? Qu’elle crève pour que t’entendes plus jamais parler d’elle ? » C’est à mon tour de le provoquer. « Elle a fermé les yeux toutes ces années pendant que tu te prenais des coups, mais elle a fini par le tuer son mec, non ? Elle a fini par le faire, non ? Tu sais qu’elle t’aime, ta mère, tu le sais ça, hein ? Elle t’a toujours aimé, t’es son fils, Byron, son putain de fils qu’elle a jamais réussi à protéger, je l’entends, mais son fils quand même. Elle s’en veut, t’es au courant de ça j’espère ? Elle cherche à se racheter. » J’avais beau être du côté de Byron et ne pas comprendre pourquoi elle s’était pas barrée quand il était encore temps, ça m’a déchiré le cœur de voir sa mère dans cet état quelques jours plus tôt. « Des souvenirs d’elle, t’en as pas que des bons. Je suis même sûr que t’en as quasi même pas, des bons souvenirs avec elle, mais elle t’a aimé plus que n’importe qui, et ce sera le cas jusqu’à son dernier souffle. Tout ce qu’elle te demande, c’est une visite. Une seule visite avant qu’on ne la transfère à plus de 2h de route d’ici parce qu’elle sait que t’iras jamais la voir. » 2h30 ou 15 minutes, je sais même pas si le gamin serait allé lui rendre visite de toute façon. Peut-être un jour, peut-être quand il sera prêt, mais est-ce qu’il le sera un jour ?

« T'as besoin de preuves de son amour ? Tiens, j'en ai apporté plein des preuves. » Je me dirige vers la table basse où j'y avais déposé toutes les lettres et les photos qu'elle m'avait envoyées, avant de les lui balancer sur la table. « Regarde par toi-même. »


@Byron Oberkampf
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Message(#)Childish (Byron&Greg) EmptySam 21 Nov 2020 - 11:17




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Il m’explique les raisons de sa venue. Une visite auprès de ma mère, en prison. Il dépeint l’état dans lequel il l’a retrouvé. Je bous de l’intérieur. Il n’a décidément pas de vie pour perdre son temps à aller la voir. Son attitude me désole et je ne prends pas de pincettes pour le lui dire. Il a une vie bien triste pour trouver du temps pour aller la voir, elle. Face à mes propos volontairement offensant, il me demande de baisser d’un ton. Je refuse de me laisser faire. J’enchaîne. Je lui parle de cette sensation qui m’anime à présent. De ce sentiment de culpabilité qu’il tente de me faire avoir. Il essaie de se justifier. Je lui coupe l’herbe sous les pieds, avant de me recadrer sèchement, en tapant du poing sur la table et en haussant la voix comme jamais. Surpris par sa réaction, je sursaute légèrement. Sans réellement l’avouer, je suis arrivé à mes fins. J’ai réussi à le faire sortir de ses gonds. Pas peu fier, j’affiche un air satisfait. Et j’écoute ses diatribes. Je lève les yeux au ciel pour signaler mon exaspération. « Tu étais tellement de mon côté, que tu m’as laissé moisir oui ! Et ce n’est pas tes pauvres lettres qui ont comblé ton absence. Au contraire, Tu es aussi fautif qu’elle. Tu sais combien de mandales j’ai encaissé à cause des lettres qu’il interceptait ? Je peux te montrer les brûlures de cigarettes dues à tes lettres, si tu veux ? » Dis-je acide. Volontairement, j’enfonce le clou. Là où ça fait mal. Il n’était pas là lorsque j’avais besoin de lui. La lecture salvatrice de ses lettres et la réception de ces joujoux n’effacent pas la souffrance qu’ils m’ont fait subir. Tandis que le temps s’écoulait avec mon tortionnaire, le passage du facteur devenait une épreuve. Un habile jeu d’équilibriste, qui a connu des failles. Et des représailles. À l’instant, je ressens les dizaines de cigarettes, dont l’extrémité rougeoyante marquèrent ma peau à tout jamais. Les brûlures s’animent dans mon inconscient. Les traits de mon visage se crispe. Il pense que je joue avec lui. Que je joue avec ces nerfs. Con, comme il semble le croire, je réponds par un sourire goguenard. Je le laisse parler, s’il n’a rien d’autres à foutre. Et bla bla bla. Et il ose dire qu’il ne cherche pas à me faire culpabiliser ? Je lève les yeux au ciel, encore. À ses questions multiples sur le trépas de sa mère, j’acquiesce. « Peut-être ! Au moins je serais tranquille ! » Silence. Il s’exprime. Je l’écoute. « Oui elle a tué son mec… Et tu veux quoi ? Que je l’applaudisse ? ». Je m’exécute. « Bravo Maman ! Je suis tellement fier de toi » Je fais mine de vomir. Il croit quoi ? Que le simple fait qu’elle l’ait tué, elle mérite mon absolution ? Que nenni. « Tu ne penses pas qu’elle a sauvé son cul avant de sauver son fils ? Si elle m’avait vraiment aimé, elle n’aurait pas attendu que mon corps soit couvert de cicatrices. Ses seuls vrais enfants c’est l’alcool, la drogue et les médicaments ! » Silence. « Et ce n’est pas les lettres qu’elle m’a envoyées et ton discours moralisateur qui y changeront quelque chose » Je ne souhaite pas la voir. Nous vivons encore dans une démocratie ou chacun est libre de faire ses choix. Même si elle m’a mis au monde. Elle n’est plus rien pour moi. Juste un pâle souvenir qui s’estompe à l’horizon. Et qu’elle soit à 15 minutes de ma piaule ou à 2 heures  cela ne changera rien pour moi. Elle a merdé. Dès le départ. « Des souvenirs heureux ? Je n’en ai aucun ! C’est juste une inconnue pour moi. Rien de plus ! » C’est à ce moment là qu’il me sort l’artillerie lourde. Il fait un mouvement de balancier en direction de la table basse, il attrape le carton extrêmement poussiéreux qu’il avait apporté et le pose, sans aucun ménagement, sur la table. Qu’est ce qu’il veut que je fasse de toutes ces vieilleries. Je le regarde hébété. J’attrape une vieille photographie. Je vois une femme. Et un bébé. La femme sourit. Elle est lumineuse. Ma mère. Sur le revers de la photo, il était écrit ‘Byron. Trois mois’. Je regarde de nouveau la photo. Elle était belle. Elle ressemblait à quelque chose à l’époque. Nous avons le même regard. La même fossette sur la joue lorsque l’on sourit. Je retourne la photo. Je regarde à nouveau l’inscription. Une écriture légère, agréable à regarder. Bien loin des torchons qu’elle m’écrit aujourd’hui. Elle a bien changé. Le zombie que j’ai côtoyé était une femme avant. Je laisse choir la photo au dessus du carton, je lève mon regard et fixe Gregory avant d’ajouter « Ouais ouais. Je regarderais à l’occasion. Quand j’aurais du temps. Et l’envie ! ». Je mets le carton dans un coin. C’est qu’il en a accumulé des merdes sur ma mère.


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Message(#)Childish (Byron&Greg) EmptyMar 24 Nov 2020 - 15:20

J’ai beau me justifier, essayer de le convaincre que je ne l’ai pas trahi, que je suis toujours de son côté, Byron ne veut rien entendre. Il reste cloîtré dans sa vision, complètement aveuglé par la haine qu’il éprouve pour sa mère, et pour moi, à cet instant présent. Il me crache à la figure toute sa rancœur face à mon absence lors de mon séjour à Paris, et tous ces reproches trop longtemps enfoui en lui. Il m’en veut, il me déteste. C’est en partie ma faute s’il a été la proie favorite de son tortionnaire, s’il s’est fait esquinter et cramer la peau par son bourreau. Ma mâchoire se serre davantage face à ces accusations, la culpabilité éveillant mes yeux humides tandis que mon cœur, lui, frappe contre ma poitrine. Je n’en savais rien, que je m’obstine à me répéter, forçant ma conscience à pardonner mes absences. Je me ressaisis tant bien que mal, enfonce mes ongles dans ma chair pour contenir ma douleur, et poursuis mon argumentation : sa mère a besoin de lui. Je ne sais pas quel type de raisonnement je cherchais à démontrer par cette justification, mais Byron s’impatiente de plus belle. Alors, à mon tour, je balance sur la table les preuves que j’avais apportées avec moi : le carton qui rassemblait tout ce que sa mère m’avait envoyé après la naissance du petit. Tout plein de souvenirs de lui, bébé. Des semelles de minuscules chaussures où on peut y lire la date à laquelle Byron avait fait ses premiers pas, des empreintes de main faites à partir de peinture, mais surtout, des photos d’eux, et des lettres échangées avec elle. Il est persuadé qu’il ne trouvera rien dans ce carton, il veut rester dans son illusion et nourrir la haine qu’il éprouve pour sa mère en écartant toute possibilité de renouer avec elle. Pour se protéger, seul, comme il l’a toujours fait. Mais je le pousse à jeter un œil à ce que j’ai apporté, j’ouvre le carton et le déplace vers lui de façon à ce qu’il puisse entrapercevoir l’intérieur, de façon à ce qu’il puisse voir la photo que j’avais mise en évidence : celle où il est dessus avec elle, où ils ont l’air heureux, où elle a l’air aimante et maternante. Parce qu’elle l’était, à l’époque.

Et ça marche. Il finit par saisir une photographie pour la regarder, l’analyser avec méfiance, mais ses traits se décrispent doucement. Il n’est pas convaincu, je le sens à la façon dont il rejette la photo avec fermeté, mais je peux deviner la confusion dans sa voix plus hésitante : « Ouais ouais. Je regarderais à l’occasion. Quand j’aurais du temps. Et l’envie ! » Il repousse le carton et me regarde dans les yeux, cherchant sans doute à se redonner l’assurance qu’il venait de perdre. « Je ne suis pas ton ennemi, Byron. » Je fais référence à toutes les accusations qu’il m’a balancées juste avant, mais je ne veux pas lui en tenir rigueur. « Je suis désolé de n’avoir rien fait, désolé que tu aies eu à subir toutes ces horreurs. » Les larmes me montent à la gorge, je les ravale avec violence. Je suis impuissant, médiocre dans mon rôle de parrain, et insatisfaisant dans mes tentatives de faire mieux. Mais j’essaie. J’essaie d’être présent, de lui ouvrir les yeux sur ce qu’il risquerait de regretter, d’être neutre et juste, mais surtout, d'être fidèle à mon filleul. Toujours. « Je ne suis pas là pour ta mère, mais pour toi. » Parce qu’il n’a jamais été question de donner raison à celle qui a laissé passer tous ces abus, celle qui l’a abandonné alors qu’il n’était qu’un enfant vulnérable qu’il fallait à tous prix protéger. « Je ne te demande pas de lui pardonner ce qu’elle a fait, » ou plutôt pas fait, « mais de prendre en considération ce qu’elle a été avant. Ce que vous aviez été avant. Ta haine te bouffera, By. Tu peux pas vivre comme ça toute ta vie. »

@Byron Oberkampf
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Message(#)Childish (Byron&Greg) EmptyDim 20 Déc 2020 - 21:10




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Un carton poussiéreux, des babioles, des lettres, des cartes, des photographies. Tout un bric à brac. Au dessus du lot, une photographie sur papier glacée. Je l’ai observé. Quelques secondes. Sous toutes ses coutures. Le visage de ma mère. Bienveillant. Son regard. Pétillant. Et le petit garçon. Tout sourire. Je lève les yeux vers mon parrain. Il a atteint son but. M’émouvoir. Me montrer un aspect méconnu de celle qui m’a donné la vie. Une mère aimante. Ravie de pouponner. Loin de l’image de la toxicomane, dépravée que j’ai connu. Que j’ai subi. Il a touché là où ça fait mal. Ma mère n’a pas toujours été un débris, sans âme. Elle m’a aimé, moi, la chair de sa chair. Avant de faire les mauvais choix. Avant de faire les mauvaises rencontres, cette rencontre qui nous marqua à jamais. Malgré la chambardement provoqué, je reste de marbre. Dernier regard à cette mère et son fils avant de laisser choir l’image au-dessus des autres. Je feins l’intérêt. Pourtant, je n’ai pas envie de me plonger dans ce fatras. Je repousse le carton vers son expéditeur et plonge mon regard dans le sien. Je tente de me ressaisir, de reprendre de la prestance face à lui.Je respire, doucement, tandis qu’il m’annonce être de mon côté. J’élève les sourcils. Dubitatif. « Mouais... » Ajoute-je en faisant la moue. À mon tour de le mettre devant le fait accompli. Je m’éclipse dans ma chambre.J’ouvre mon placard. Sur la dernière étagère j’en retire une belle boîte ouvragée. Sur le dessus, sont gravées mes initiales. B. O. Je la pose sur mon lit. Elle fait son poids. Je l’ouvre. À l’intérieur ? Des lettres, des cartes, des souvenirs de Paris… La tour Eiffel dans tous ses états : porte-clefs, boule à neige, magnets. Tous ces bibelots et autres missives m’ont été envoyés par Gregory. Quand il était à Paris. Loin. Et qu’il ignorait les souffrances que je subissais. Et qu’il me faisait subir. Indirectement. Je reviens et, à mon tour, je me décharge de ce fardeau, et le mets devant sa contradiction. « Si tu avais été là… Tout aurait été différent… Peut-être. Délibérément tu m’as abandonné… Tout comme Maman ! » Je fais une grimace lorsque je prononce le mot ‘Maman’. Comme si cela m’arrachait le cœur de l’employer. « Il nous humiliait, nous faisait subir mille tourments, avant même que tu t’en ailles en Europe ! » Silence. « Tu as fuit tes responsabilités... » Je reprends ma respiration. Mon cœur bat la chamade. J’ai affreusement chaud. Je le foudroie du regard. J’attends des réponses. « Qu’y avait-il de si important à Paris, pour que tu disparaisses du jour au lendemain et nous laisse moisir ? » Des larmes commençait à couler sur mes joues. Dues à l’énervement. Et il ose m’affirmer qu’il est là pour moi.

J’écarquille les yeux. Éberlué. « Tu ne rattraperas pas le temps écoulé… Tout comme elle ! » Même si mes premières années paraissaient heureuses. J’ai conscience d’être dur avec lui, malgré tous les efforts qu’il a pu faire par la suite. Hélas pour lui, j’en ai gros sur le cœur. Et c’est sur lui que je déverse tout mon fiel. « Elle ne mérite pas que je lui fasse ce plaisir ! » Dis-je froidement. « Laquais, tu peux lui retourner ce message ! » Renchéris-je avec dédain. « Et ce que nous étions avant… C’est du passé… De l’eau à couler sous les ponts… Sans elle ! » Conclus-je, toujours le regard fixé sur lui. « Tu ne peux pas m’obliger ! » Même en tant que parrain.


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Message(#)Childish (Byron&Greg) EmptyVen 19 Mar 2021 - 18:27

Et parce que c’est visiblement la journée des boîtes souvenirs, le voilà qui me tend une boîte où sont rassemblées toutes les babioles et lettres que je lui ai envoyées depuis Paris. Il compte me rejeter la faute du monde entier sur mon dos aujourd’hui ? « Si tu avais été là… Tout aurait été différent… Peut-être. Délibérément tu m’as abandonné… Tout comme Maman ! » Mes ongles s’enfoncent d’avantage dans la chaire de ma paume de main. « Abandonné ». « Délibérément ». Comme si j’avais voulu qu’il se fasse défoncer la gueule par l’autre connard. Comme si j’avais voulu qu’il souffre, qu’il passe son enfance et son adolescence tétanisé. Comme si j’avais voulu être à l’autre bout du monde sans savoir ce qu’il se passait réellement dans ce foyer, sans pouvoir rien faire, sans pouvoir protéger le seul gamin qu’on m’ait jamais confié. Mon filleul, celui pour qui j’aurais dû être là, celui que j’aurais dû préserver, celui qui ne me pardonnera jamais mes absences. « Il nous humiliait, nous faisait subir mille tourments, avant même que tu t’en ailles en Europe ! » Je déglutis de plus en plus difficilement. Ma gorge est sèche, ma bouche pâteuse. Mon regard reste fixe sur les deux boîtes, accolées. Ces deux boîtes qui sont censées renfermer du beau, du doux et de l’apaisant, mais dont en ressortent finalement les rancœurs les plus ancrées. « Tu as fuit tes responsabilités... » « Tais-toi. » J’arrive à peine à articuler, ni à soutenir son regard. « S’il te plait, tais-toi », que je souffle, menaçant, alors que je sens que je ne vais pas tenir plus longtemps. « Qu’y avait-il de si important à Paris, pour que tu disparaisses du jour au lendemain et nous laisse moisir ? » « PUTAIN FERME-LA. » Pourquoi s’entête-t-il tant à ce que j’explose ? Qu’attend-il de moi ? Que je le frappe ? Comme son con de beau-père ? Il a besoin de ça pour comprendre ? J’envoie valser les cartons au sol avec violence, et explose la bouteille de bière sur le mur. Je me tire. J’en ai assez entendu pour aujourd’hui. Qu’il chiale, le gosse, j’en ai ma claque d’avoir à le ramasser à la petite cuillère. Je n’ai pas atteint la porte qu’il continue à me provoquer. Je me tourne alors vers lui, le regard ampli de noirceur. « Tu es allé trop loin Byron. Fais ce que tu veux, j’en ai fini avec toi. » Je regrette déjà mes mots. Je regrette déjà de lui tourner le dos. Mais je ne veux plus qu’on m’accuse d’être la raison de tous ces maux. Je ne veux plus de ce rôle de parrain, de ce môme ingrat et de cette rage qui me bouffe. Contre son beau-père, contre sa mère, contre lui, contre moi.
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