I’ve never known myself as well as
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@JESSIAN REED & DIMITRI

La route jusqu'à Springbrook n'avait pris qu'un peu moins de deux heures, et la première chose qu'il ait faite si tôt sa portière refermée et son sac de voyage sorti du coffre, c'est respirer un grand bol d'air frais. Ce court séjour hors de Brisbane, dans ce vaste parc naturel, il l'attendait avec une impatience non dissimulée depuis plusieurs semaines, songeant à tout ce qu'il ferait une fois sur place et à combien ça avait pu lui manquer, de s'évader quelques jours en pleine nature, son appareil photo à la main et face aux centaines de possibilités qu'offraient un endroit comme celui-ci. Dimitri ne l'avait jamais caché, il aimait ces paysages grandioses et sauvages d'une variété à couper le souffle et pourrait s'y perdre des heures sans s'en lasser. Et après les mois tout juste écoulés et la façon dont sa vie avait pu basculer avec l'arrivée de sa fille et toute l'énergie qu'il avait déployé pour être à la hauteur du défi que représentait cette nouvelle situation, il avait grand besoin de mettre un peu de distance entre ses responsabilités et lui – non pas pour les fuir, mais justement pour rester quelqu'un qu'Ava serait fière de pouvoir appeler papa. Parce que ces bouleversements émotionnels n'étaient pas sans conséquences et qu'il le ressentait, chaque fois qu'il doutait de lui et de son nouveau rôle, chaque fois qu'il cherchait à se comparer à son ex qui avait trois ans d'avance sur lui et noué un lien particulièrement étroit avec leur fille. Ava était sa bénédiction et la plus belle chose qui lui soit jamais arrivé, mais il savait aussi qu'arrêter de vivre pour se consacrer à elle n'était pas ce qui l'aiderait à long terme à se sentir à la hauteur. La photo avait aussi récemment repris une place plus importante dans sa vie et apporté avec elle son lot de constatations : il avait délaissé cette passion pendant tellement d'années qu'il avait presque oublié combien elle l'avait toujours fait se sentir vivant et entier. Combien il se serait battu pour en faire autre chose, quelque chose de vraiment réel, s'il n'y avait pas eu son père et ses problèmes de santé. Cette rencontre au détour d'un vernissage un mois plus tôt n'avait fait que renforcer chez lui la certitude qu'il ne tenait qu'à lui de se laisser une nouvelle chance de faire ce qu'il aimait et ce à quoi une partie de lui s'était toujours destinée, lorsque le regard curieux de son interlocuteur avait su toucher son âme d'artiste maudit. Son travail avait plu, pour la première fois depuis des années il l'avait montré à d'autres yeux que ceux des personnes dont il était le plus proche et il avait plu. De là était née l'envie de continuer à raviver cette flamme trop longtemps éteinte. Pas seulement parce que l'enjeu était peut être bien de taille, cette fois, mais aussi parce que ces quelques jours d'évasion sauraient lui apporter l'inspiration qu'il lui fallait. Ici régnait le silence absolu du bout du monde, si près pourtant de la ville, et la première et la dernière pensées qu'il nourrirait chaque jour serait pour sa fille. Un jour, ils viendraient ici ensemble et il lui ferait découvrir ce petit coin de paradis.

Aujourd'hui pourtant, ce n'est pas seul qu'il profiterait de ce panorama et de l'adorable chalet qu'il avait loué pour quelques jours, mais une autre personne chère à son cœur qui s'apprêtait à l'y rejoindre. Lorsqu'il avait parlé à Jessian de son envie de s'éloigner de Brisbane pour quelques jours, il n'avait pu s'empêcher de glisser cette invitation à faire elle aussi partie de l'aventure, entre deux mots, deux sourires, deux baisers aussi. Parce que si quelqu'un pouvait se vanter de s'insinuer dans chacune de ses pensées depuis maintenant plusieurs semaines, et cette soirée au parc d'attractions à l'issue de laquelle il avait enfin regardé en face ce qu'il ressentait à son contact, c'était bien elle. Tout avait changé ce soir-là et Dimitri n'avait pas envie de se voiler la face plus longtemps : il était bien avec elle, chaque moment était toujours d'une douceur incomparable et rien ne lui faisait jamais plus envie lorsqu'elle partait que de la retrouver, déjà. Il n'avait plus rien éprouvé de semblable depuis des années, ne s'était pour ainsi dire même pas autorisé à regarder une femme avec ces yeux-là depuis que sa fille était apparue dans sa vie – en réalité, depuis bien plus longtemps encore. Et pourtant, tout paraissait tellement simple et évident lorsqu'elle souriait et faisait faire mille bonds à son cœur rien qu'en était près de lui, lui donnant une infinité de raisons de vouloir prolonger chaque instant. Tous les deux, ils se charmaient, s'apprivoisaient comme deux adolescents qui vivraient leurs premiers émois, et se laissaient le temps de comprendre ce qui était vraiment entrain de leur arriver. Dimitri le ressentait au plus profond de lui, Jessian pourrait bien prendre cette place au fond de son cœur que personne n'avait plus ravie depuis des années. Et si par moments cette idée lui faisait presque peur, en raison des peines par lesquelles il était passé notamment après Tamsin, c'était aussi un sentiment qu'il n'avait pas la moindre envie d'étouffer. Et la raison pour laquelle son cœur se remplissait de joie à l'idée qu'elle ait accepté de le rejoindre pour un jour ou deux dans ce cadre grandiose, et certainement plus romantique encore que le lac qui avait accueilli leur pique-nique nocturne quelques semaines plus tôt. Bien sûr que cette idée lui avait traversé l'esprit, tout comme le fait que ce chalet était bien trop grand pour une seule personne et que la vue depuis le balcon du premier étage devait être somptueuse aux premières heures du jour. Il avait pensé à tout ça, et bien plus encore, lorsque la voiture de la brune s'était garée sur le parking proche des habitations et qu'il s'était aussitôt approché. « Salut, toi. Tu as fait bonne route ? » Il glissa dans un large sourire, arrivant à sa hauteur pour passer un bras autour d'elle et l'attirer doucement contre lui. Il n'était parti que depuis trois jours et il avait tenu à l'appeler avant qu'elle ne prenne la voiture pour venir le rejoindre, mais sentir sa chaleur et humer son parfum lui avait manqué. En fait, il n'était vraiment bien que depuis l'instant où elle l'avait rejoint. « Je suis vraiment content que t'aies décidé de venir, j'étais sûr que t'éloigner un peu de Brisbane te ferait du bien à toi aussi. » Parce qu'il la savait tracassée par les soucis qui touchaient à son boulot et parce que Jessian était comme lui, en temps normal obnubilée par l'idée d'être un parent exemplaire pour sa fille. Elle avait besoin de souffler, il le savait, et c'est précisément ce à quoi ces prochaines heures rien que tous les deux seraient dédiées. « Tu sais combien de temps tu vas rester ? Le chalet est à deux pas d'ici. » Que ce soit pour une journée ou plus, l'important était qu'elle soit là. Et pour qu'elle n'en doute surtout pas, il posa ses lèvres sur les siennes dans un doux et long baiser.

 

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JESSIAN & @DIMITRI HOROWITZ

Toi qui avais tant eu peur de laisser ta fille avec son père un week-end sur deux, il fallait avouer que ce nouveau rythme de garde te donnait des libertés que tu n’aurais jamais eues avant. Après un mois et demi de mise en place, tu avais enfin compris que voir Morgane un peu moins souvent ne viendrait pas briser ce lien si fusionnel que vous aviez créé toutes les deux. Tu avais eu peur que ta fille s’éloigne de toi, qu’elle pense que tu cherchais à l’abandonner alors que ce n’était pas du tout le cas. Mais encore une fois, tu avais sous-estimé les capacités d’adaptation de ta fille qui profitait de tous les avantages de cette nouvelle situation. Pour toi, l’un des avantages de ce nouveau mode de garde était que tu te retrouvais avec des week-ends entiers où tu pouvais faire ce que bon te semblait. Jusqu’ici, c’était une fois par mois ou alors quelques heures que tu attrapais à droite à gauche quand Morgane était chez ses amies ou dans ta famille. Mais aujourd’hui, cette liberté avait un goût nouveau car elle allait te permettre de retrouver Dimitri pour quelques jours. Ta fille n’avait pas manqué de souligner ce sourire idiot qui se dessinait sur tes lèvres quand Dimitri t’envoyait une nouvelle photo de son périple. Il était facile de distraire Morgane et de lui faire oublier sa question mais tu ne pouvais pas vraiment cacher le bonheur qui était le tient et l’anticipation à l’idée d’aller retrouver le beau brun, loin de Brisbane, loin de vos soucis. Tu avais donc préparé les affaires de Morgane et tu les avais déposées avec elle à l’école de bon matin. Vous fonctionniez comme cela avec Abel et en général, il venait te ramener Morgane dimanche en fin d’après-midi. Exceptionnellement, tu lui avais demandé s’il pouvait la garder dimanche soir car tu devais t’absenter de Brisbane et tu ne pouvais pas rentrer avant. C’était un mensonge éhonté mais tu refusais de donner à ton ex-mari des raisons de te sermonner sur ta vie privée, un droit qu’il avait perdu quand vous aviez signé les papiers du divorce. Heureusement pour toi, il n’avait pas posé de questions et avait accepté de suite. Une fois Morgane à l’école, tu étais retournée chez toi pour préparer ta valise. Springbrook étant un parc naturel, tu te doutais que vous alliez certainement visiter un peu le parc et tu mis donc quelques affaires de sport dans ta valise en plus de tout un tas d’autres affaires. Tu réussis à faire entrer tout cela dans une petite valise et alors que tu fermais la maison, tu téléphonais à Dimitri pour lui dire que tu te mettais en route. Alors que tu quittais Bayside, tu t’arrêtais dans un supermarché pour acheter deux bouteilles de vin et quelques petites choses à grignoter ainsi que quelques sucreries dans la pâtisserie juste à côté. La route pour aller à Springbrook n’était pas très longue et c’était tant mieux car il te tardait déjà d’y arriver.

Un petit sourire sur les lèvres, tu fredonnais les derniers tubes du moment qui passaient à la radio tout en pensant à la bonne nouvelle que tu avais à annoncer à Dimitri. Les castings s’enchainaient depuis plus d’un mois dans ton quotidien dans l’espoir d’attirer l’attention de quelqu’un, n’importe qui. Et cela avait fini par payer. Tu avais été rappelée par la marque ‘Finders Keepers’ dont tu avais rencontré les représentants à Brisbane à plusieurs reprises. La marque était basée à Adélaïde mais ils voulaient te rencontrer avant de te faire effectuer le trajet. Le rendez-vous s’était très bien passé et tu devais descendre à Adélaïde la semaine prochaine pour finaliser les derniers détails mais ils étaient prêts à t’offrir un contrat d’un an pour représenter la marque, renouvelable plusieurs fois si l’expérience était concluante. Ne voulant pas te réjouir trop vite, tu n’avais parlé de tout cela à personne mais désormais, tu avais envie d’en parler. Dimitri avait été une oreille attentive à tous les problèmes professionnels que tu avais rencontrés et votre dernière séance photo t’avait redonnée la confiance en toi que tu avais perdue ces derniers mois alors s’il y avait une personne qui méritait de l’apprendre en premier, c’était bien lui. Alors que la route défilait devant toi, tu ne pus t’empêcher de remarquer à quel point Dimitri avait pris une place importante dans ta vie. Tu avais d’abord eu l’impression que c’était soudain mais au final, cela ne l’était pas. Cela faisait des mois que vous vous rapprochiez, que vous étiez là l’un pour l’autre et même si tu n’avais pas pensé que ce dénouement était une possibilité, tu étais heureuse d’être là aujourd’hui. Cette soirée au parc d’attraction avait tout changé mais tout changé pour le meilleur. Tu avais l’impression d’être redevenue une adolescente qui redécouvrait ce que c’était que d’aimer. L’effervescence des débuts, l’envie de ne jamais se quitter … Tu avais l’impression que tu n’avais pas assez vu Dimitri ces derniers temps mais c’était plus parce que tu n’en avais jamais assez que parce que vous n’aviez pas pris le temps. Son invitation à le rejoindre quelques temps dans son aventure avait été inattendue mais l’idée de lui répondre non ne t’avait pas effleurée l’esprit. Tu avais envie de profiter de Dimitri loin de Brisbane, de l’avoir rien que pour toi quand Morgane, Ava, Tamsin et  le reste du monde ne pouvaient pas venir vous importuner. Tout avec Dimitri semblait facile, tout semblait naturel mais tu savais qu’aucune relation ne l’était vraiment et tu avais envie que cela fonctionne. Tu avais envie de te laisser une chance d’être heureuse avec Dimitri, cet homme qui n’avait rien à voir avec Abel mais qui te faisait vibrer de la même manière. Tu passes l’entrée du parc et tu sens ton coeur s’accélérer alors que tu es toute proche. Encore un quart d’heure le temps d’arriver près des habitations.

Dimitri t’a dit au téléphone avoir loué un chalet et il te tarde de découvrir ce lieu isolé mais qui doit être magnifique. Le temps passe vite alors que tu fais les derniers kilomètres et tu ne tardes pas à éteindre la voiture une fois que tu es sur le parking des habitations. Tu as à peine le temps de jeter un oeil à ton téléphone que tu vois Dimitri se diriger vers toi. Tu sors immédiatement de la voiture, un grand sourire sur les lèvres. « Salut, toi. Tu as fait bonne route ? » Tu hoches la tête, ne lui répondant pas tout de suite. Dimitri te prend dans ses bras et tu te blottis contre lui. Cela ne faisait pas bien longtemps qu’il était parti de Brisbane mais tu avais l’impression que cela faisait une éternité que tu n’avais pas pu te blottir dans ses bras. Tu fermes les yeux et tu respires son odeur mêlée à celle de la nature qui vous entoure. Il n’y a pas de bruit à part celui des oiseaux et de vos coeurs qui se retrouvent pour battre à l’unisson. « Tu m’as manqué. » Murmures-tu dans sa chemise avant de soupirer d’aise. Tant pis si cela fait de toi une enfant, ce n’était que la vérité. Et tu n’avais jamais prétendu être quiconque d’autre que toi-même avec Dimitri. « Je suis vraiment content que t'aies décidé de venir, j'étais sûr que t'éloigner un peu de Brisbane te ferait du bien à toi aussi. Tu sais combien de temps tu vas rester ? Le chalet est à deux pas d'ici. » Tu n’as pas le temps de lui répondre car ses lèvres viennent se poser sur les tiennes et tu lui rends ce baiser sans aucune hésitation. Tes mains viennent se nouer autour de son cou alors que tu prolonges cette étreinte le plus longtemps possible. « Je peux rester jusque’à lundi matin, si tu veux bien de moi. » Lui dis-tu le coeur battant. Vous n’aviez pas discuté du nombre de jours et de nuits que tu passerais au chalet, tu espérais que tu n’avais pas été trop présomptueuse. A vrai dire, vous n’aviez pas parlé des détails pratiques de ces quelques jours mais tu n’avais pas envie de trop t’en faire, avec Dimitri, les choses se feront naturellement, tu en es persuadée. « J’ai fait très bonne route. Juste quelques bouchons en sortant de Brisbane mais rien de méchant. » Finis-tu par dire pour répondre à sa première question avant de lui voler un nouveau baiser et de t’éloigner de la chaleur de ses bras, à contrecoeur. « J’ai amené quelques petites choses à grignoter si tu veux les prendre, moi j’attrape la valise. » Tu lui indiquais les sièges arrières de la voiture alors que tu ouvrais le coffre pour attraper ta valise. Une fois tout récupéré, tu fermes le véhicule à clé avant de suivre Dimitri jusqu’au chalet. « Ça fait longtemps que tu es arrivé ? Comment se passe ton aventure jusqu’ici ? » Tu es curieuse qu’il te raconte tout ce qu’il a fait et qu’il te dise aussi ce qu’il a envi de faire. C’est son aventure, pas la tienne et tu veux qu’il puisse réaliser tout ce qu’il a sur sa liste. Toi, tu es là pour l’accompagner et profiter de chacun de ces moments avec lui. Et aussi un peu, tu l’espères, pour rendre cette aventure encore plus spéciale.

 

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Les heures passées à attendre d'apercevoir la voiture de Jessian remonter l'allée face au chalet lui avaient à certains instants paru interminables, tandis que jusqu'ici cette solitude couplée à cette nature apaisante lui avaient pourtant fait un certain bien. Dimitri avait renoué avec le plaisir des longues promenades, loin des trottoirs encombrés et des fumées de pots d'échappements des centres-villes. Il avait retrouvé un rythme de sommeil plus décent, rattrapé une partie des heures qu'il avait dernièrement plus volontiers passé à enchaîner deux boulots qu'au fond de son lit, et ça lui avait fait voir un certain nombre de choses avec plus de recul, maintenant qu'il en avait pris un peu avec Brisbane. Lui qui avait soif de voyages depuis des mois avait mis ses envies entre parenthèses lorsque sa vie avait été bouleversée par l'arrivée de sa fille, mais aujourd'hui, il prenait conscience que s'imposer un rythme comme celui qu'il avait assumé depuis un an ne ferait que lui faire accumuler stress, fatigue et, fatalement, des erreurs comme celle qu'il avait commise le soir où il s'était présenté devant le studio de danse de sa fille alors que ça n'était pas à lui de la garder. Dimitri s'était promis que ce genre d'erreurs ne se reproduiraient pas, mais il oubliait lui-même parfois un peu trop facilement à quel point toute cette situation était encore nouvelle et à quel point Ava, surtout, n'avait pas tant besoin qu'il soit parfait que présent, et toujours désireux de faire au mieux pour elle. Ce qu'il était en permanence et depuis le premier jour. Prendre du temps pour relâcher la pression et faire ce qu'il aimait sans culpabiliser, il en avait plus besoin qu'il ne se l'était avoué, et même quelqu'un qui avait à cœur de veiller sur les siens savourait pour une fois de n'avoir à s'en faire pour personne. Helena était une grande fille, elle avait aussi besoin de prendre du temps pour elle seule et pour guérir, de l'épisode Auden comme du reste. Ava, elle, était avec sa mère qui était probablement la dernière personne au monde avec qui elle risquait quoi que ce soit. Et si Tamsin avait paru si convaincue qu'il faisait bien de s'éloigner de Brisbane lorsqu'il lui en avait parlé, c'est probablement parce qu'elle avait tout autant conscience que lui des bouleversements qu'avait suscité son retour. Il ne regrettait pourtant rien de l'année écoulée. De tout ce qui touchait à Ava et l’emplissait de joie chaque fois qu'il pensait à sa fille, jusqu'à ces moments où, ces dernières semaines, il lui avait semblé sentir son cœur s'ouvrir à nouveau. A elle, qu'il avait attendue avec tant d'impatience que Dimitri craignait de passer pour un adolescent épris et incapable du moindre contrôle sur ses émotions lorsque Jessian apparaîtrait devant lui. Les sms qu'ils s'étaient échangés ces derniers jours n'avaient fait que lui donner un peu plus envie de retrouver la chaleur de ses étreintes et le goûts de ses baisers, et Dimitri savait depuis le départ que ce chalet serait le leur. Dès qu'elle avait accepté de le rejoindre, dès qu'il avait été convenu qu'elle passerait au moins une nuit ici. Alors tout avait été pensé pour qu'elle s'y sente au mieux. C'était grand, c'était coquet, c'était plus que ce qu'il pouvait normalement s'offrir mais là où Dimitri avait travaillé dur pour assurer le bien-être de sa fille, il avait aussi estimé qu'il pouvait bien se faire parfois un peu plaisir, à lui aussi. Le confort était surtout pour Jessian, lui serait simplement heureux en sa présence.

La voiture de la brune tout juste garée, il n'avait mis que quelques secondes à la rejoindre et à la prendre dans ses bras pour faire de ces retrouvailles un autre de ces moments qui depuis quelques semaines venaient écrire ce qui ressemblait à un tout nouveau chapitre de sa vie. Une histoire que la brune et lui vivaient à leur rythme, comme les deux cœurs blessés et esseulés qu'ils avaient longtemps été et qui ces derniers temps avaient essentiellement battu pour leurs deux filles. Deux cœurs qui longtemps avaient probablement érigé une forteresse tout autour d'eux et dont l'un et l'autre semblaient peu à peu faire tomber les barrières, à mesure qu'ils se rapprochaient et réapprenaient à dompter ce flot d'émotions qui semblait toujours les traverser au même moment lorsqu'ils étaient tous les deux. Aujourd'hui, tout contre elle, c'était comme si son cœur à lui s'autorisait enfin à ressentir à nouveau. Comme si, lui, s'autorisait à l'écouter tandis qu'il battait bien plus fort du simple fait que Jessian soit là et que ses yeux aient plongé dans les siens. Son sourire en disait long sur la façon dont l'éclat de son regard pouvait chaque fois le traverser. Sa main libre caressa ses cheveux sans qu'il desserre son étreinte tandis qu'elle resta blottie contre lui, ses mots venant trouver le plus doux des échos dans son cœur. « Toi aussi. » Il souffla tout bas, comme si malgré la quiétude des lieux et le fait que personne aux alentours ne risque de surprendre cette conversation, il voulait encore que ces mots-là, ce soit à elle seule qu'il les souffle. Le baiser qu'ils échangèrent lui prouverait combien il pouvait être heureux qu'elle soit là, et si cet échange lui parut aussi précieux et agréable c'est parce qu'il avait eu tout le temps de se languir de regoûter à ses lèvres, ces derniers jours. « Si ça ne tenait qu'à moi, on resterait ici rien que tous les deux jusqu'à ce qu'une pénurie de provisions nous force à regagner le monde extérieur. » Dimitri glissa dans un petit sourire, déposant son front contre le sien une seconde. « Alors tu peux rester aussi longtemps que tu veux, je me réjouis de profiter de ces quelques jours avec toi. » Bien davantage encore que de goûter à cette solitude qu'il chérissait lorsqu'il n'était pas encore question d'accueillir Jessian auprès de lui pour profiter ensemble de tout ce que cet endroit avait à offrir. A présent, il voulait juste passer ces moments-là avec elle, lui faire découvrir le coin, se créer plein de nouveaux souvenirs qu'ils seraient ensuite heureux de se remémorer lorsqu'un jour il l'inviterait à dîner dans un grand restaurant et qu'ils s'amuseraient ensemble du jour où ils avaient dormi dans un chalet en pleine forêt – il s'y voyait déjà. « Ici, tu verras, tout est très calme. Le premier chalet aux environs se situe à au moins dix minutes de marche d'ici, on n'entendrait pas les voisins même s'ils se hurlaient dessus. » Une pensée qui l'amusa, parce que ce genre de luxe était suffisamment précieux pour qu'il veuille le savourer. C'était véritablement la nature qui ici leur faisait une petite place en son sein, et c'était facile de se sentir tout petit au milieu de ces grands arbres et de ces cours d'eau. Son sourire s'étira par la suite. « Ça va devenir une habitude, de t'assurer que je mange à ma faim. » Son regard rempli de malice croisa celui de Jessian tandis qu'il se pencha à l'arrière de la voiture et se saisit des sacs de provisions qu'elle avait apporté. C'était une allusion évidente à leur pique-nique au parc d'attractions, un moment qui pour pas mal de raisons resterait unique. « J'ai investi le chalet que depuis hier matin, le premier jour j'ai dormi dans un petit hôtel sur le chemin. J'ai fait beaucoup de marche pour arriver jusqu'ici, mais ça en valait la peine. Et je voulais arriver suffisamment tôt pour m'assurer que tout était parfait, sans pour autant trop profiter des lieux sans toi. » Il lui sourit plus doucement. Une journée, c'est ce qu'il s'était accordé pour prendre ses marques, faire les repérages nécessaires et s'assurer que Jessian et lui ne manqueraient de rien. Dimitri n'était jamais contre l'idée d'être pris au dépourvu – après tout, c'était bien le sens même de ce qu'il vivait en ce moment avec la brune, ce qui leur tombait dessus était aussi délicieusement inattendu. Mais dans cette histoire, il voulait lui offrir une parenthèse idyllique, profiter avec elle de moments qui auraient une saveur plus particulière encore ici. Il espérait ni plus ni moins continuer de la séduire et lui donner envie de goûter à d'autres instants comme ceux-là.

Arrivés devant la porte, il la fit entrer et attendit quelques secondes en retrait qu'elle découvre les lieux, le regard brillant d’impatience. « Après toi. » L'intérieur était aussi charmant qu'on pouvait l'imaginer en découvrant ce coquet chalet perdu au milieu des bois. Cet endroit, avec son bois aux couleurs chaudes, ses baies vitrées et sa jolie vue était le havre de paix qu'il avait espéré lui offrir. « L'escalier donne sur une mezzanine où se trouve la chambre, qui elle-même donne sur un balcon. La vue là-haut est magnifique, mais ce sera encore plus beau à la nuit tombée. » Son regard glissa jusqu'au sien tandis qu'il s'avança pour déposer les sacs au niveau de la petite cuisine reliée au séjour. Les pièces n'étaient pas exagérément grandes, c'était bien assez pour deux personnes et pour quelques jours. « Tu veux peut être te rafraîchir un peu ? La salle de bain est au fond à gauche. Je peux aller déposer ta valise là-haut puis nous servir quelque chose à boire, si tu veux. » Il proposa, s'accoudant sur le plan de travail en laissant sa main venir chercher sa joue pour y déposer une caresse.

 

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La nature, ce n’était pas vraiment ton truc. Née à Brisbane, tes parents étaient des citadins avant tout et tu avais suivi leurs traces. Oh il vous arrivait de partir en vacances et de rencontrer la nature à ce moment-là mais tout était bien organisé et vous ne risquiez pas grand chose. Tu t’étais montrée plus aventureuse quand tu avais rencontré Grace et qu’elle t’embarquait toujours dans de mauvais coups après un photoshoot mais depuis ton retour à Brisbane, tu n’avais pas beaucoup mis les pieds dans des réserves naturelles comme celle dans laquelle tu te trouvais actuellement. Cela ne t’étonnait pas que Dimitri ait fait ce choix pour son aventure car il y avait quelque chose de tranquillisant à se retrouver dans un endroit où les seuls bruits qui vous entourent sont des bruits d’oiseaux et de forêt. Cela change des voitures, des cris et de tous ces bruits de la ville qui sont devenus habituels pour toi. Quand Dimitri t’avait annoncé qu’il s’éloignait quelques temps de Brisbane, tu avais fait la moue parce que tu n’avais pas envie de ne plus le voir mais en même temps, tu avais été rassurée. Cette coupure, il en avait terriblement besoin et tu avais été la première à l’encourager à la prendre ces derniers mois. Entre son boulot à la fête foraine puis celui qu’il avait dans l’entreprise de ton père, il n’avait pas beaucoup de temps pour se poser et le reste du temps il le passait avec Ava. Tu savais que Dimitri avait encore du mal à définir son rôle auprès de sa fille, il marchait sur des oeufs avec Tamsin très certainement pour ne pas être privé de ce bonheur qu’il avait trouvé avec ce petit être qui partageait ses traits et son sang. Mais ce week-end, tu ne voulais pas qu’il pense à cela, tu ne voulais pas toi non plus penser à Abel et Morgane. Ce week-end, vous seriez égoïstes, vous ne penseriez qu’à vous pour une fois. Cette idée avait fait naître un petit sourire amusé sur ton visage alors que tu parcourais les derniers kilomètres de ton parcours. Quand tu garais la voiture sur l’emplacement dédié, Dimitri était là, à t’attendre patiemment. A cet instant, tu avais l’impression de ne pas l’avoir vu depuis des semaines alors que cela ne faisait que quelques jours qu’il ne t’avait pas prise dans ses bras. C’est la première chose qu’il fit d’ailleurs quand tu sortis de la voiture et tu ne cherchas pas à cacher que c’était exactement ce dont tu avais besoin. Tu avais l’impression de redevenir une adolescente, de redécouvrir les plaisirs simples de gestes innocents mais qui en même temps faisaient battre ton coeur toujours un peu plus vite, toujours un peu plus fort. Tu te rendais compte aujourd’hui que tu n’avais jamais pris le temps d’apprécier ces moments de tendresse auparavant. Et tu n’avais jamais pris conscience du fait qu’ils te manquaient. Tu n’avais pas voulu trouver quelqu’un et retomber amoureuse. Ça ce n’était pas au programme. Mais tu savais aussi que cela ne se contrôle pas toujours et tu étais tombée doucement mais sûrement, sans t’en rendre compte, sous le charme de Dimitri. La douceur de chacun de ses gestes te donnait l’impression qu’il n’arrivait des fois pas à croire que tu sois là. « Toi aussi. » C’était toujours rassurant de savoir que tu n’étais pas la seule à avoir ressenti son absence. Pour beaucoup, cela serait ridicule mais depuis votre soirée au parc d’attractions, tu n’avais pas envie de te passer de Dimitri. Chaque moment que vous voliez dans vos emplois du temps était un moment trop court mais dont il fallait bien vous contenter. Mais désormais, ce week-end, il n’y avait que vous et chaque minute qui passait vous appartenait. Ce baiser que vous échangiez n’était que le premier d’une longue liste si tu avais ton mot à dire. Finalement, tu annonçais à Dimitri, un peu hésitante, que tu pouvais rester jusque’à lundi matin. « Si ça ne tenait qu'à moi, on resterait ici rien que tous les deux jusqu'à ce qu'une pénurie de provisions nous force à regagner le monde extérieur. Alors tu peux rester aussi longtemps que tu veux, je me réjouis de profiter de ces quelques jours avec toi. » Tu fermais les yeux quand son front vint se poser sur le tient, laissant les mots qu’il prononçait chasser les doutes qui pouvaient subsister dans ton esprit. Vous étiez tous les deux sur la même longueur d’onde, deux jeunes amants heureux de se retrouver loin de leur quotidien parfois bien trop prenant. Toi aussi tu aurais aimé rester plus longtemps mais vous saviez tous les deux pourquoi cela était impossible. Même si tu avais envie d’être irresponsable, Morgane passera toujours en premier et tu n’avais pas besoin de le vocaliser pour que Dimitri le sache. « Ici, tu verras, tout est très calme. Le premier chalet aux environs se situe à au moins dix minutes de marche d'ici, on n'entendrait pas les voisins même s'ils se hurlaient dessus. » Ce genre de solitude n’était pas quelque chose que tu recherchais habituellement mais elle avait quelque chose de rassurant aujourd’hui. Elle permettait de fermer cette bulle qui était la vôtre et serait imperméable. Rien ne pourra venir vous déranger si loin de Brisbane et si loin du monde. Un sourire en coin apparut sur ton visage alors que tu lui répondis : « C’est une bonne chose à savoir. Je n’aurais pas à me retenir si l’envie me prend de parler trop fort. » Le sous-entendu était bien là et il était inévitable. Parler n’était peut-être pas le bon mot mais tu ne doutais pas que Dimitri comprendrait très bien où tu voulais en venir. Tu n’avais jamais été dans la retenue avec tes partenaires, tu aimais vocaliser toutes les sensations qui te traversaient dans ce moment-là pour les partager avec ton partenaire. C’est à contre-coeur que tu t’éloignais de Dimitri pour récupérer ce que tu avais amené avec toi que ce soit ta valise ou les quelques provisions sur les sièges arrière. « Ça va devenir une habitude, de t'assurer que je mange à ma faim. » Tu laissais échapper un petit éclat de rire à ces paroles. Tu n’y avais pas pensé mais en effet, cela semblait devenir une habitude … C’était certainement la maman qui dormait en toi et qui voulait s’assurer que tout le monde mangerait à sa faim. « Je ne voudrais pas que tu manques de force. Je te l’ai pas dit ? Je compte t’embaucher comme guide pour le week-end. » Lui rétorquas-tu avec un regard malicieux à ton tour. Il y avait toujours eu ces petites taquineries avec Dimitri, des taquineries qui flirtaient avec des sous-entendus. Mais c’était un jeu que tu aimais, dont tu avais besoin. Tu n’aimais pas quand tout allait dans ton sens, quand la personne en face de toi était lisse et sans répartie. Ce n’était clairement pas le cas de Dimitri et cela avait joué en sa faveur dès votre première rencontre … « J'ai investi le chalet que depuis hier matin, le premier jour j'ai dormi dans un petit hôtel sur le chemin. J'ai fait beaucoup de marche pour arriver jusqu'ici, mais ça en valait la peine. Et je voulais arriver suffisamment tôt pour m'assurer que tout était parfait, sans pour autant trop profiter des lieux sans toi. » Tu rendis au beau brun son sourire. Dimitri était une personne prévenante sans être étouffante. Il voulait s’assurer que tout serait parfait pour toi … Voilà une attention qui t’était portée et à laquelle tu étais bien peu habituée. Tu coeur battit un peu plus fort dans ta poitrine à cette idée. Cela faisait des années maintenant que tu étais habituée à tout faire toute seule, à être farouchement indépendante et l’idée que tu n’étais plus obligée de le faire, que tu pouvais t’appuyer sur Dimitri ce week-end et certainement au-delà, c’était quelque chose à quoi tu allais devoir t’habituer. Tu déposais un rapide baiser sur ses lèvres en guise de remerciement avant d’ajouter : « Je suis sûre que tout sera parfait. Ça l’aurait été dans tous les cas, l’important est que tu sois là. » Tu te rendais bien compte que tu prononçais une phrase dite et redite mais c’était la pure vérité. Tu n’étais pas venue rejoindre Dimitri pour profiter d’un chalet au milieu d’une réserve naturelle. Vous auriez pu être n’importe où, cela n’aurait rien changé, tu chériras ces moments et les souvenirs qu’ils te permettaient de graver dans ta mémoire. Et tu n’es pas une petite princesse, tu n’as pas besoin d’installations luxueuses pour te sentir bien. Mais quelque chose te disait que ce chalet serait exactement ce que tu aurais choisi.

Alors que vous approchiez du chalet, tu sentais l’excitation te gagner. Quand il apparut devant tes yeux, tu ralentis un peu le rythme, profitant de ces quelques secondes supplémentaires pour admirer le bâtiment. C’était vraiment magnifique au milieu de cette végétation … Quelques minutes plus tard, Dimitri ouvrait la porte d’entrée : « Après toi. » Tirant ta valise derrière toi, tu pénétrais à l’intérieur de ce havre de paix et tu ne pus t’empêcher une petite exclamation alors que tu découvrais les lieux. C’était magnifique … La pièce principale était grande sans trop l’être, le salon qui donnait sur une baie vitrée immense permettait à la lumière d’illuminer l’intérieur en bois. Tu vis les escaliers et tu aperçus le lit là-haut mais tu te retournais vers cette baie-vitrée à couper le souffle. Tu étais comme une idiote à tourner sur toi-même, à admirer tous les détails de ce lieu qui, tu le sentais déjà, sera un lieu que tu n’oublieras jamais. « L'escalier donne sur une mezzanine où se trouve la chambre, qui elle-même donne sur un balcon. La vue là-haut est magnifique, mais ce sera encore plus beau à la nuit tombée. » L’idée de regarder le soleil se coucher sur cette terrasse, lovée dans les bras de Dimitri te plaisait énormément. Tu aurais presque eu envie que l’heure avance plus vite pour que cette image devienne réalité. Mais il y avait pleins de choses à faire avant cela et tu avais appris la patience ces dernières années. « Tu veux peut être te rafraîchir un peu ? La salle de bain est au fond à gauche. Je peux aller déposer ta valise là-haut puis nous servir quelque chose à boire, si tu veux. » Tu frissonnes au contact de la main de Dimitri sur ta joue. Ce que tu veux c’est profiter de lui, de sa présence, de ses gestes tendres peu importe où vous êtes et ce que vous faites. Vous retrouver si loin de tout, rien que tous les deux, cela voulait dire qu’aucune limite n’existait vraiment, vous étiez libres de faire ce que bon vous semblait. Tu posais ta main sur la sienne, la caressant doucement avant de lui dire : « Je vais aller faire un tour à la salle de bain et je ne dis pas non à un verre avant que tu me dises ce que tu as prévu pour la journée. » Tu savais que si tu t’écoutais, vous ne quitteriez pas le chalet de la journée. Maintenant que Dimitri n’était plus cette personne inatteignable, maintenant que tu étais autorisée à le toucher, à l’aimer, tu n’avais plus envie de résister. Attrapant sa main dans la tienne, tu déposais un baiser dessus avant de prendre la direction de la salle de bain. Tu commençais par utiliser les toilettes avant de te mettre face au miroir et d’observer ton reflet. Tu n’étais pas insatisfaite du résultat … Si Dimitri avait prévu une activité sportive, il faudrait certainement que tu te changes. Pour l’instant, tu arrangeais tes cheveux que tu laissais tomber sur tes épaules avant de retourner vers la cuisine où se trouvait Dimitri. Il était en train de vous servir deux verres et tu n’hésitais pas à venir tout près de lui, laissant vos corps se toucher légèrement. « Alors ? Quel est le programme de la journée ? Promis, j’ai pris une tenue de sport, je ne suis pas venue totalement à l’aveugle. » Lui dis-tu un petit sourire sur les lèvres. Attrapant le verre qu’il te tendait, tu l’approchais du sien avant de dire : « A ces quelques jours en charmante compagnie ! » Tu pris ensuite une gorgée de ton verre sans lâcher Dimitri du regard. Il pouvait te proposer à peu près n’importe quoi comme activité, tu étais sûre et certaine d’accepter sans hésiter. En attendant, tu attrapais sa main, glissant tes doigts entre les siens pour l’entrainer vers la baie vitrée qui donnait sur une petite terrasse. Tu la poussais légèrement pour venir profiter du soleil qui avait pointé le bout de son nez derrière les arbres. « C’est vraiment magnifique … » Ne pus-tu t’empêcher de dire, appuyant ton dos contre le torse de Dimitri sans lâcher sa main. Même si la nature était magnifique et apaisante, c’était de lui que tu étais venu profiter. De sa présence, de son sourire, de son humour et tu comptais commencer tout de suite.

 

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@JESSIAN REED & DIMITRI

Ce moment n'aurait pas pu être plus précieux. Non pas seulement parce que ce cadre avait tout d'idyllique, entre cette nature providentielle qui se dressait à l'horizon et ce calme dont il ne lui semblait pas avoir déjà un jour autant profité. Aussi parce que Jessian lui offrait la plus douce des compagnies et la plus charmante des visions, et que rien dans ce paysage ne saurait faire la plus petite ombre à la jeune femme à ses cotés. La brune magnifiait ce cadre à elle seule, mais aujourd'hui le regard de Dimitri était aussi rempli d'une étincelle qu'on n'y avait plus vu briller depuis longtemps. Depuis des années, comme si durant tout ce temps un voile lui était tombé devant les yeux et avait assombri sa vision, le convaincant petit à petit que si la femme qu'il avait aimé s'en était allée sans un mot, alors peut être n'était-il pas plus mal tout seul, sans trop attendre des autres ni prendre le risque de souffrir à nouveau. Ce voile, il s'y était presque habitué avec le temps et par la force des choses, tantôt conforté dans ses doutes par les déboires amoureux de sa sœur, tantôt rongé par les regrets d'avoir peut être laissé passer sa seule chance d'être heureux auprès de quelqu'un. Le départ de Tamsin avait apporté son lot de remises en question et tout à coup Dimitri s'était demandé ce qu'il aurait pu faire différemment pour que l'histoire connaisse une autre issue, comprenant avec le temps qu'il n'aurait probablement rien pu y changer puis, bien plus tard, qu'il n'y était pour rien. C'est peut être bien à ce moment-là que les choses avaient commencé à changer : lorsque l'arrivée d'Ava dans sa vie lui avait fait prendre conscience qu'il avait passé des années à se torturer pour une décision que Tamsin avait prise seule, sans qu'il n'ait joué un rôle direct dans celle-ci. Une blessure restée ouverte qui peu à peu avait cicatrisé et lui avait valu de retrouver une vision claire. Le reste, c'est Jessian qui l'y avait aidé, dans chaque moment où la brune et lui s'étaient apprivoisés, rapprochés, laissés charmer l'un par l'autre. Ce sont ses sourires, ses regards puis ses mots qui l'avaient lentement détrompé sur sa vision pessimiste des relations amoureuses – des siennes, surtout. Puis ses gestes, ses baisers. Tant de choses venues dissiper ses derniers doutes. Parce qu'elle l'avait touché en plein cœur, s'était frayée un chemin là où plus aucune femme n'avait pris place depuis des années. Hier encore il regardait les couples flânant dans les années du parc d'attraction avec envie, et aujourd'hui c'est lui qui serrait contre lui une femme que, s'il s'écoutait, il ne laisserait plus jamais repartir. Ils étaient seuls, ici, et pour une fois Dimitri s'autorisait à ne plus penser à rien d'autre qu'à cette parenthèse avec elle. Le reste attendrait bien quelques jours, à cet instant il n'y avait qu'eux et ce rire qui passa entre ses lèvres à l'insinuation de la jeune femme. « Ce week-end, je compte faire en sorte que tu n'aies pas à te retenir de faire quoi que ce soit. On n'est pas si souvent seuls, après tout. » Et la pointe de malice qui passa dans son regard ainsi que le sourire étirant le coin de ses lèvres laissaient peu de doutes sur le fait qu'il avait parfaitement saisi le sous-entendu. Avec Jessian, les choses s'étaient faites d'une telle façon que leurs filles avaient dès le départ tenu un rôle important dans la manière dont ils s'étaient rapprochés. Aujourd'hui, ils étaient pour la première fois libérés de leurs obligations et autorisés à profiter de cette bulle d'intimité qu'ils avaient déjà partagé ce fameux soir, au parc d'attractions. Depuis cette soirée, Dimitri ne rêvait plus que d'être seul avec elle, pour profiter de ces moments où leurs deux cœurs battaient comme un seul. Dans ses bras, Dimitri prenait la pleine mesure de ce qu'il était entrain de ressentir, de tout ce que réveillait la seule présence de Jessian, incapable d'ignorer à quel point il se sentait différent quand elle était près de lui. Elle qui aujourd'hui encore avait veillé à apporter de quoi les nourrir, ce que Dimitri trouvait aussi attendrissant que la dernière fois au lac. « Oh, et tu as consciemment fait en sorte de me le cacher jusqu'au moment où je pourrai plus faire marche arrière. » Il glissa dans un petit sourire mutin, l'air faussement suspicieux. « T'as de la chance, j'ai eu tout le temps de repérer les lieux et je peux dire sans me vanter que tu trouveras pas de meilleur guide à 10km à la ronde. Ni de plus attentionné... » Et précisant cela d'un ton empreint de malice, sa main libre effleura le dos de la jeune femme lorsqu'en faisant le tour du véhicule Dimitri revint près d'elle. Il va sans dire qu'il avait bien prévu de lui servir de guide durant les quelques jours qu'ils passeraient ici, entre autres pour s'assurer qu'elle ne se perde pas ou n'emprunte pas un sentier dangereux. Tout ça, la brune le savait et personne n'avait plus à cœur que son séjour se passe bien que lui, qui comptait bien veiller sur elle à plus d'un niveau. Car si cette escapade leur vaudrait de découvrir d'épatants paysages, Dimitri ne comptait pas délaisser le chalet qu'il avait réservé pour eux et qui, il en était persuadé, rendrait ça plus magique encore. Pour avoir fait le tour du propriétaire et passé une nuit dans cet endroit, le brun ne doutait pas une seconde qu'ils y seraient bien. Accueillant le baiser qu'elle déposa sur ses lèvres, c'est un regard d'une infinie douceur qu'il reposa sur elle. « J'ai une idée. » Il glissa, tout proche, avec ce rien de mystère dans la voix qu'il dissipa aussitôt. « La prochaine fois qu'on voudra partir quelque part, c'est toi qui choisiras où. » Elle, et c'était pour lui un moyen de lui faire comprendre qu'il comptait bien faire que ce séjour soit le premier de beaucoup d'autres, peu importe combien de temps ils mettraient à pouvoir de nouveau s'absenter de Brisbane. Il voulait simplement qu'elle sache qu'il comptait profiter d'autres moments comme celui-ci, avec elle, qu'ils partent à nouveau seuls ou avec leurs deux filles cette fois-ci. Ils auraient le temps de décider, cette escapade n'était qu'un début.

Jessian découvrit l'intérieur du chalet et l'étincelle qu'il espérait voir briller au fond de ses yeux illumina bientôt le regard de la brune. Ça lui plaisait, et il en était heureux. Il ne l'avouerait jamais de cette manière, mais il s'était donné du mal pour leur trouver ce petit havre de paix niché en pleine nature et n'avait eu que peu de temps pour tout organiser. Or ça lui tenait à cœur, de partager ces moments-là dans un endroit à part, dont une partie de lui était tombée amoureuse dès qu'il avait découvert son charme pittoresque et montagneux. Peut être bien que la quiétude renfermée par ces murs finirait par le lasser s'il devait vivre ici à l'année, mais c'était précisément en ça que ce serait parfait. Jessian et lui n'auraient que quelques jours à passer dans cet endroit et ils y seraient parfaitement seuls, sans avoir à se soucier de rien. C'était la parenthèse idéale, et il se languissait déjà à l'idée qu'elle réapparaisse dans son champ de vision après son détour par la salle de bain. « Les verres seront pleins à ton retour, mais à ta place je me laisserais pas tout seul trop longtemps avec... ce vin qui m'a l'air exquis. » Son sourire trahit aussitôt la plaisanterie et s'étira au baiser qu'elle déposa sur sa main, qui glissa dans la sienne avant de la libérer et de la laisser s'éloigner. Dimitri était un amateur de vin, pas forcément un connaisseur avéré mais quelqu'un qui savait apprécier les bonnes bouteilles et il ne doutait pas que les goûts de la jeune femme soient là encore très sûrs. Sortant deux verres d'un des placards de la cuisine – avoir fait quelques repérages pratiques lui faisait ici gagner un peu de temps – Dimitri ouvrit l'une des deux bouteilles et s'employa à les servir. Lorsqu'elle réapparut, toujours très en beauté, sa main lui tendit l'un des deux verres tandis qu'il s'approcha d'elle. « Cette tenue-là n'est pas pour me déplaire. » Il souffla doucement, dans un petit sourire entendu, sa main remontant lentement dans une caresse le long de son bras. « Mais tu seras effectivement plus à l'aise dans une tenue adaptée à l'effort qui nous attend. Rien d'extrême, on va juste beaucoup marcher et grimper un peu. Tous les circuits que j'ai sélectionné sont balisés et considérés comme faciles. » Il savait que Jessian était sportive tout comme il avait à son actif des années de pratique de sports réputés pour être exigeants, mais ici ça n'était pas la ville et eux n'étaient pas des randonneurs professionnels. Ils étaient tous les deux parents, il était hors de question de prendre le moindre risque. « Je me disais qu'on pourrait commencer par Purling Brook Falls, c'est un sentier qui traverse une forêt tropicale et longe une cascade qu'il est possible d'observer d'en bas. Certains s'y baignent mais je garantis pas la température de l'eau. » Il glissa dans un léger rire, les températures n'étant pas aussi hautes à cette période de l'année qu'en janvier. « A peu près au même niveau, il y a le Twin Falls Circuit qui est considéré comme le plus beau qu'on puisse faire ici. On pourra déjeuner face aux chutes d'eaux, qui sont les plus grandes de la région. Il paraît que la vue y est exceptionnelle. » Et il lui tardait de découvrir ces recoins et spectacles fascinants en compagnie de la jeune femme, lui qui n'aurait pas pu rêver meilleure compagnie pour une exploration de cette ampleur. « Et  puis, en soirée, on pourrait faire Naturel Bridge. On peut y descendre dans une grotte qui referme là aussi une chute d'eau et qui d'après ce que j'ai entendu dire abrite des vers luisants. » De quoi finir en beauté et conférer une atmosphère romantique à ces balades, comptant se créer avec elle de nombreux souvenirs uniques auxquels ils seraient heureux de repenser à leur retour à Brisbane. Ainsi ce lieu serait toujours associé à quelque chose de très spécial, à leurs yeux. « Alors, le programme te plaît jusque là ? C'est qu'une liste non-exhaustive de toutes les choses qu'on pourra faire ici... » Et sans qu'il n'ait sans doute besoin de préciser le fond de sa pensée, le petit sourire accroché à ses lèvres lui indiquant qu'il ne pensait pas uniquement à ce qu'ils pourraient faire en dehors de ce chalet, Dimitri se pencha vers elle pour lui voler un baiser puis faire tinter leurs verres entre eux. « A toi, sans qui rien de tout ça n'aurait été aussi beau. » Et il en pensait chaque mot, peu importe qu'il soit probablement rouillé, qu'il n'ait plus fait la cour à une femme depuis assez longtemps pour savoir que c'était sûrement ringard et un peu cliché. Il savait que Jessian s'en ficherait, que c'est ensemble qu'ils réapprenaient à se livrer corps et âme à quelqu'un et à ressentir à nouveau. Leurs doigts entremêlés, elle l'attira jusqu'à la baie vitrée et reposa son dos tout contre lui, qui passa l'un de ses bras autour d'elle pour l'étreindre. C'était magnifique, oui. « Et tu sais à quoi je pense, en ce moment ? » Il pencha son visage vers le sien de façon à croiser son regard et lui permettre de déchiffrer le sourire malicieux sur ses lèvres. « Au fait que ça fait un peu plus d'un an qu'on s'est rencontrés, et que si j'avais pas pris ta carte quand tu me l'as tendue dans ce café, on serait pas ici. » Un constat d'une incroyable simplicité et pourtant, Dimitri se sentait infiniment chanceux que les choses se soient passées de cette manière et pas autrement. « Je regrette rien, tu sais. Aucun de ces moments passés avec toi. » Il souffla doucement. Parce que tout aurait pu s'arrêter dès l'instant où il lui avait ramené sa fille, et pourtant chaque chemin qu'avait suivi leur relation leur permettait aujourd'hui de partager cette étreinte et tant d'autres choses.

 

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JESSIAN & @DIMITRI HOROWITZ

Tomber amoureuse … Tu te souviens de t’être dit quand tu étais adolescente que les mots étaient bien choisis. A chaque fois que tu avais ressenti de l’amour pour une autre personne, tu étais tombée, comme si tu te jetais d’une falaise donc tu ne voyais pas la terre ferme en dessous. En général, tu tombais brutalement et rapidement. C’était ce qui était arrivé avec Abel et parce que vous étiez tous les deux jeunes et persuadés que votre amour vaincrait tous les obstacles, tu t’étais mariée quelques mois seulement après votre rencontre. Inconsciente ? C’était ce que l’on t’avait répété sans cesse à l’époque mais tu ne voulais pas l’entendre. Aujourd’hui, tu reconnaissais qu’ils n’avaient pas tord mais est-ce que tu ferais les choses différemment ? Tu n’en étais pas certaine. Avec Dimitri, tout était différent. Tu étais tombée sans t’en rendre compte. Dès votre première rencontre, tu avais remarqué qu’il était beau, très beau mais tu avais rangé cette observation dans un coin de ta tête pour te concentrer sur le reste. Mais tu n’avais pu t’empêcher de flirter légèrement avec lui, quand les perches qu’il te tendait sans le vouloir étaient trop belles pour que tu les laisses passer. C’était plus un jeu pour toi qu’une réelle intention de séduire cet homme qui était entré dans ta vie par hasard, grâce à ta fille. Tu n’avais jamais pensé pouvoir séduire Dimitri, l’intéresser un jour tout simplement. Toutefois, tu étais ravie de t’être trompée et tu appréciais cette chute douce et tranquille, dont l’atterrissage semblait moins violent et pourrait être plus maitrisé pour une fois. Quand Dimitri mentionna que vous ne seriez pas embêtés par les voisins, tu ne pus t’empêcher de lui faire remarquer que c’était bon à savoir. Vous n’aviez pas encore eu l’occasion de vous retrouver tous les deux, rien que tous les deux sans être dérangés pour vous découvrir plus intimement. Tu n’avais aucun doute que ces quelques jours allaient changer la donne toutefois. « Ce week-end, je compte faire en sorte que tu n'aies pas à te retenir de faire quoi que ce soit. On n'est pas si souvent seuls, après tout. » Le regard malicieux que te lança Dimitri te fit comprendre que ton sous-entendu avait été très bien reçu et tu sentis tes joues se colorer légèrement quand il prononça ces mots. Tu n’étais pas quelqu’un qui intériorisait ce que tu ressentais, tu aimais partager ces sensations et tu le feras avec grand plaisir avec Dimitri qui venait de te donner une invitation on ne peut plus claire à le faire. Surtout qu’il avait raison, vous n’êtes pas souvent seuls, il fallait donc en profiter tant que vos filles n’étaient pas dans les parages. Le fait d’être loin de Brisbane permettait aussi d’oublier vos ex, ces personnes qui vous menaient la vie dure sans le vouloir des fois et il y avait quelque chose de grisant à se dire que vous ne pouviez penser qu’à vous pendant quelques jours. Tu fis remarquer à Dimitri que tu comptais le nourrir car il ne serait pas un très bon guide le ventre vide. « Oh, et tu as consciemment fait en sorte de me le cacher jusqu'au moment où je pourrai plus faire marche arrière. T'as de la chance, j'ai eu tout le temps de repérer les lieux et je peux dire sans me vanter que tu trouveras pas de meilleur guide à 10km à la ronde. Ni de plus attentionné... » Ça, tu n’en doutais pas une seule seconde ! Tu n’aurais voulu aucun autre guide que Dimitri, même si ce dernier n’avait pas eu le temps de repérer les lieux, ce n’est qu’avec lui que tu avais envie de te perdre et de vivre ces nouvelles aventures. Sa main dans ton dos te fit légèrement frissonner, tu n’étais pas encore totalement habituée à ces gestes d’affection dont tu avais été si longtemps privée. Et Dimitri était attentif, quelque chose que tu n’avais pas connu auparavant avec tes partenaires. Plongeant ton regard dans le sien, tu ajoutais : « Je n’en doute pas une seconde. Je ne voulais aucun autre guide que toi. » Le but de ces quelques jours étaient de passer chaque instant ensemble. De profiter de n’être que tous les deux d’une manière qui n’étaient pas toujours possible à Brisbane avec vos montagnes d’obligations. D’ailleurs, vous sembliez incapable de ne pas vous toucher, comme si vous aviez du mal à croire que vous étiez vraiment là, enfin. Dans les bras de Dimitri, tu profitais de chacun de ses baisers comme s’il était le dernier. « J'ai une idée. La prochaine fois qu'on voudra partir quelque part, c'est toi qui choisiras où. » Tes yeux devaient pétiller de malice à ces paroles car son idée venait de faire naître pleins de possibilités dans ton esprit. Si c’était toi qui choisissais votre destination, c’était toi qui t’occuperais des réservations. Et tu savais que Dimitri rêvait de voyager … Voilà un rêve que tu pourrais lui offrir sans problème. Vous auriez le temps d’en rediscuter mais tu laissais échapper un « Deal. » avant de lui voler un nouveau baiser, regrettant d’avoir la valise dans les mains sinon tu te serais de nouveau blottie contre lui.

Il fut ensuite temps de découvrir le chalet et l’intérieur était encore plus beau que ce que l’extérieur pouvait laisser présager. Le chalet était pittoresque, c’était certain mais il avait tout de même un charme non négligeable et tu n’arrivais pas à détacher les yeux de cette baie vitrée qui vous rappelait que vous étiez bel et bien au milieu de la forêt. Paisible, pittoresque, magnifique, tu n’avais pas besoin de plus pour ces quelques jours hors du temps. Dimitri te proposa de passer à la salle de bain te rafraichir, une proposition que tu acceptas, le laissant vous servir un peu de vin. « Les verres seront pleins à ton retour, mais à ta place je me laisserais pas tout seul trop longtemps avec... ce vin qui m'a l'air exquis. » Tu n’avais pas envie de le quitter mais ce ne serait que pour quelques minutes tout au plus. Tu embrassais sa main avant de passer à la salle de bain que tu découvris par la même occasion. Tu ne tardais pas à revenir dans la pièce principale, les yeux encore remplis d’étoiles. C’était idiot, quand tu voyageais aux quatre coins du monde pour tes compagnes publicitaires, tu avais eu l’occasion de séjourner dans des endroits magnifiques mais ce chalet avait quelque chose de spécial et ce quelque chose était Dimitri. Quand tu arrivais à son niveau, tu lui fis remarquer que tu avais pris avec toi des tenues de sport pour être plus à l’aise lors de la découverte du parc. « Cette tenue-là n'est pas pour me déplaire. Mais tu seras effectivement plus à l'aise dans une tenue adaptée à l'effort qui nous attend. Rien d'extrême, on va juste beaucoup marcher et grimper un peu. Tous les circuits que j'ai sélectionné sont balisés et considérés comme faciles. » Comme des aimants et parce que vous étiez incapable de rester éloignés l’un de l’autre, les doigts de Dimitri se retrouvèrent sur ton bras alors que tu lui demandais ce qu’il vous réservait. Tu ne te faisais aucun souci quant aux parcours qu’il avait choisi. Tu étais sportive et tu n’avais pas peur d’essayer de nouvelles choses. Avec ton métier, tu ne pouvais pas te permettre de ne pas avoir un régime sportif conséquent. Mais tu savais aussi que la marche n’avait rien à voir avec les sports que tu pratiquais en ville. « Je me disais qu'on pourrait commencer par Purling Brook Falls, c'est un sentier qui traverse une forêt tropicale et longe une cascade qu'il est possible d'observer d'en bas. Certains s'y baignent mais je garantis pas la température de l'eau. A peu près au même niveau, il y a le Twin Falls Circuit qui est considéré comme le plus beau qu'on puisse faire ici. On pourra déjeuner face aux chutes d'eaux, qui sont les plus grandes de la région. Il paraît que la vue y est exceptionnelle. Et  puis, en soirée, on pourrait faire Naturel Bridge. On peut y descendre dans une grotte qui referme là aussi une chute d'eau et qui d'après ce que j'ai entendu dire abrite des vers luisants. » A chaque nom de lieu prononcé par Dimitri, tu y associais une image qu’il te contait. Apparemment, ce parc naturel semblait renfermer pas mal de cascades et de chutes d’eau. C’était un très beau spectacle et tu ne doutais pas que Dimitri allait t’emmener dans les plus beaux points de vue. Quand il mentionna la grotte et les vers luisants, tu ne pus t’empêcher d’imaginer l’ambiance romantique que cela devait créer et il te tardait déjà d’y arriver. Perdue dans tes pensées et dans toutes les images que les paroles de Dimitri avaient créées, tu ne lui avais pas répondu et il ne tarda pas à te demander ton avis : « Alors, le programme te plaît jusque là ? C'est qu'une liste non-exhaustive de toutes les choses qu'on pourra faire ici... » Un sourire en coin se dessine sur ton visage à ces paroles. C’est rassurant de savoir que vous étiez sur la même longueur d’ondes. Après toutes ces visites, c’est le chalet qui vous accueillera à la fin de la journée qui, tu l’espérais, se terminera dans cette chambre que tu n’as pas encore visitée mais dont la vue est magnifique. « Si tu avais envi de me voir en maillot de bain, il suffisait de demander tu sais. » Ne pus-tu t’empêcher de lui dire pour le taquiner avant d’ajouter : « Le programme me va parfaitement. De magnifiques paysages en très bonne compagnie, je n’ai besoin de rien de plus. » Tu étais tout à fait sincère. Dimitri aurait pu te dire que vous restiez toute la journée enfermés, cela n’aurait rien changé. Tu étais là pour profiter de lui, pour que vous puissiez continuer à vous découvrir et pour laisser ton coeur battre au même rythme que le sien sans avoir peur des conséquences et parce que tu le pouvais tout simplement. Après un nouveau baiser, vous trinquiez : « A toi, sans qui rien de tout ça n'aurait été aussi beau. » Ton coeur bat un peu plus vite à ces paroles et tu essaies de cacher ton trouble en buvant une gorgée de ton verre de vin. Tu n’es pas habituée à ce genre de remarque, tu n’es pas habituée à être choyée et couverte de ce genre d’attention. Tu avais du mal à croire que tu y avais droit d’ailleurs, il allait falloir que tu t’y fasses pourtant, tu découvrais petit à petit que Dimitri était un grand romantique. Là, sur cette terrasse, au milieu de la nature et appuyée contre lui, il te dit : « Et tu sais à quoi je pense, en ce moment ? » Tu te retournes, plongeant ton regard dans le sien, lui donnant ainsi toute ton attention. « Au fait que ça fait un peu plus d'un an qu'on s'est rencontrés, et que si j'avais pas pris ta carte quand tu me l'as tendue dans ce café, on serait pas ici. Je regrette rien, tu sais. Aucun de ces moments passés avec toi. » La sincérité de ses paroles, leur simplicité te touche profondément. Tu te perds dans ses yeux, dans tous les sentiments que tu peux y lire sans vraiment savoir les nommer. Tu apprendras à les reconnaître un jour, tu l’espères mais pour l’instant tu en es incapable. Il a raison, vous auriez pu ne jamais en arriver là, tellement de choses vous séparaient et pouvaient encore vous séparer mais tu étais téméraire et déterminée et surtout, tu étais bien décidée à ne pas perdre le bonheur que tu voyais se dessiner. « Moi non plus je ne regrette rien, je ne pourrai jamais les regretter. » Lui dis-tu dans un murmure alors que tes lèvres s’emparent de nouveau des siennes. Le baiser est plus fougueux cette fois, moins maitrisé. La main qui ne tient pas ton verre se perds dans ses cheveux et caresse sa nuque. Même si ta relation avec Dimitri n’avait pas évolué ainsi, tu n’aurais rien regretté car la présence du beau brun dans ta vie était positive peu importe le rôle qu’il y jouait. Tu détachais tes lèvres des siennes, posant ton front contre le sien, la respiration légèrement haletante. « Je vais aller me préparer sinon j’ai peur que l’on ne se mette jamais en route pour ton beau programme. » Lui dis-tu, ton regard plongé dans le tient. Si tu t’écoutais, là, tout de suite, tu entraineras Dimitri vers la chambre et vous n’en sortiriez plus de la journée. Mais tu n’avais plus vingt ans, tu pouvais être raisonnable. Et puis tu avais envie de découvrir les lieux que le beau brun t’avait décrit. « Je reviens. » Lui dis-tu en lui volant un baiser.

Tu rentrais de nouveau à l’intérieur, reprenant ta respiration et essayant de calmer ton rythme cardiaque. Tu déposais ton verre désormais vide sur le comptoir de la cuisine avant de monter dans la chambre où se trouvait ta valise. Tu ne perdis pas de temps à enfiler un maillot de bain et une tenue de sport. Il faisait plutôt bon en cette journée de printemps alors tu enfilais un t-shirt et un short de sport par dessus. Tu nouais ensuite tes baskets et tu passais à la salle de bain pour t’attacher les cheveux avant de revenir dans la pièce principale. Dimitri n’était pas encore là, se préparant certainement aussi de son côté. Tu t’appuyais contre le comptoir, sortant ton téléphone et vérifiant que tu n’avais pas reçus de message alarmé. Non, tout semblait aller bien à Brisbane. En même temps, Morgane était encore à l’école … Des bruits de pas te firent lever les yeux et Dimitri réapparut dans ton champs de vision. Faisant un petit tour sur toi-même, tu lui dis : « Tadam ! Alors, tu penses que je suis prête à aller affronter les sentiers ? » Vous mîtes plusieurs minutes à préparer le sac à dos prenant des gourdes, quelques petites choses à grignoter en plus de sandwichs pour le déjeuner et une serviette au cas où la baignade ne puisse être évitée. Une quinzaine de minutes plus tard, vous fermiez le chalet derrière vous et tu glissais tes doigts dans ceux de Dimitri que tu laissais t’entrainer sur un sentier lui faisant pleinement confiance. Le silence s’installa entre vous quelques instants. Il n’était pas gênant, au contraire, il vous permettait de vous perdre dans vos pensées tout en profitant de la présence de l’autre à vos côtés. Ce silence, tu décidais de le briser quand tu dis à Dimitri : « Je voulais attendre le bon moment pour te le dire et je pense que c’est le bon moment. » Le regard qu’il te lança était plus intrigué qu’inquiet mais tu ne le laissais pas faire de pronostics, tu doutais qu’il allait deviner ce que tu voulais lui dire : « Il semblerait que mes efforts aient fini par payer, je vais bientôt signer un contrat avec une marque de vêtements australiens pour être leur égérie pour l’année à venir. » Un sourire éclatant s’étirait sur ton visage, éclatant mais aussi et surtout soulagé.

 

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I know myself when I’m with you.

@JESSIAN REED & DIMITRI

Seuls, Jessian et lui ne l'avaient pour ainsi dire vraiment été qu'à quelques reprises au fil des mois, et à de bien trop rares occasions à son goût. Comme dans son van lors de ce premier shooting marqué par leur complicité naissante, ou au parc d'attractions lors de cette soirée qui avait tout changé pour eux, il avait chaque fois chéri ces moments à l'abri des regards dans cette quiétude si propice aux rapprochements. Parce qu'il se l'avouait aujourd'hui, il nourrissait depuis longtemps l'espoir que ce qui était né de si spécial entre Jessian et lui au fil de leurs rencontres évoluerait vers quelque chose d'autre, alors qu'avec le temps c'est son cœur que la jolie brune avait conquis. Il s'était souvent surpris à espérer que le hasard la replacerait sur sa route, il était même souvent passé devant chez elle en réfreinant son envie de sonner à sa porte, chaque fois guidé par l'espoir qu'elle s'y trouve seule puis rattrapé par la crainte que ce ne soit pas le cas. Alors, aujourd'hui que l'évolution de leur relation avait même dépassé ses espoirs et qu'il redécouvrait auprès d'elle le bonheur de se sentir comme s'il était exactement là où il devait se trouver, Dimitri se languissait d'une intimité nouvelle. Ils avaient pris leur temps, y compris depuis le soir où ce baiser était venu sceller une infinité de choses, et ce parce qu'elle comme lui savaient trop bien ce que la précipitation pouvait avoir de dangereuse lorsqu'on était comme eux deux romantiques incorrigibles. C'était une chose qu'il avait vite remarquée, une chose qui lui avait tout de suite plu chez elle et l'avait rendue si spéciale à ses yeux. Tout comme sa capacité à lui tirer un sourire troublé chaque fois qu'elle entrait dans son champ de vision, que sa chevelure brune ondulait sur ses épaules et que son regard croisait le sien pour faire aussitôt s'interrompre sa respiration. Si Dimitri l'avait toujours trouvée ravissante, son charme le laissait d'autant moins indifférent maintenant que ses sentiments devenaient de plus en plus évidents. Si le désir n'appelait pas systématiquement des sentiments amoureux, celui qu'il éprouvait pour elle allait bien au-delà de celui qu'il avait pu éprouver pour aucune autre femme ces dernières années, chaque baiser étant aussi comme la démonstration de ce qu'il éprouvait. S'isoler en pleine nature était un moyen pour eux de se retrouver loin de tout, et Dimitri avait veillé à ce qu'elle puisse profiter pleinement de cette escapade dénuée des responsabilités qui étaient les leurs le reste du temps. Ainsi Jessian, qui s'occupait majoritairement de sa fille depuis sa naissance, n'aurait qu'à s'abandonner à la magie du moment et à lui faire confiance pour le reste. « Tu trouverais ça inquiétant si je te disais que j'ai peut être bien mis la concurrence hors course dans le but d'être ton seul guide pour le week-end ? » Il glissa dans un haussement de sourcils faussement interrogatif, avant qu'un sourire malicieux ne vienne étirer ses lèvres. « Rassure-toi, tout le monde va bien. Je les ai juste enfermés dans mon coffre. On les libérera lundi à la première heure. » Et il avait certainement l'air très crédible (non), avec son petit air amusé et son projet de week-end à deux qui tenait plus de la panoplie de l'amoureux pacifique que de celle du kidnappeur en série. Si on ajoutait à ça qu'il bossait dans un parc d'attractions, qu'il adopterait tous les chiens qui croisaient sa route s'il pouvait et était le père le plus facile à amadouer de l'univers, Dimitri n'avait pas l'étoffe d'un psychopathe prêt à tout pour se retrouver seul avec la femme qui lui plaisait. Cela dit, ça ne voulait pas dire qu'il ne se réjouissait pas de l'avoir pour lui seul. Un plaisir auquel il risquait de prendre goût, tandis qu'il ne tenait qu'à eux de faire que ce week-end soit le premier d'une longue série. Jessian et lui avaient en commun d'aimer les voyages, et l'histoire qu'ils commençaient à écrire ensemble en était un à part entière. Le plus grand et le plus beau qu'il ait fait depuis des années.

La découverte du chalet eut l'effet que Dimitri escomptait, lui qui depuis hier s'assurait que Jessian et lui ne manqueraient de rien dans cette bulle de tranquillité bien différente de l’appartement que lui occupait au quotidien. Le calme, le dépaysement, ça faisait partie des choses qu'il espérait trouver en s'éloignant de la ville, mais la plus précieuse de toutes restait cette proximité dont il pouvait profiter avec la jeune femme sans avoir même à se soucier de qui les observait. Leurs gestes étaient ainsi plus libres, leurs lèvres toujours pressées de se retrouver et leurs mains incapables de résister à l'envie de se toucher, même pour quelques secondes. Ça n'était pas encore le moment où ils pourraient pleinement en profiter pour partager une intimité totale, mais c'était comme une manière d'entretenir l'envie en attendant de se glisser dans les bras l'un de l'autre pour ce qu'il espérait être une soirée magique. C'est ainsi à regret qu'il la laissa s'éloigner lorsque Jessian partit se changer, profitant d'être seul pour leur servir un peu du vin apporté par la brune et qu'il serait dommage de laisser dormir dans cette bouteille. C'était la première fois qu'ils partaient ensemble quelque part et boire à ce week-end était la première étape dans la liste des longues choses qu'ils auraient l'occasion de faire ensemble durant ces quelques jours. Lorsque la brune réapparut, Dimitri ne fut pas peu troublé mais tâcha rapidement de se reconcentrer sur le programme de la journée, grâce auquel ils pourraient s'imprégner de l'atmosphère si singulière de cet endroit et se créer beaucoup de souvenirs ensemble – parmi une infinité d'autres. Il donnait sans doute l'impression d'avoir potassé son sujet, et si c'était en partie vrai il comptait aussi beaucoup sur leur capacité d'improvisation pour rendre ces journées plus spéciales encore. Les repérages servaient uniquement pour une question de sécurité, pour le reste Jessian et lui aimaient trop se laisser surprendre pour vouloir suivre un plan à la lettre. Il savait tout ça, tout comme il savait que ces moments les rapprocheraient et c'était tout ce qu'il espérait de ce week-end. « Je crois pas avoir parlé d'un quelconque maillot de bain... » Il glissa, un sourire entendu au coin des lèvres, son regard feignant l'innocence tandis que ses doigts jouaient avec ceux de Jessian. « Non, à moins de croiser du monde, ce serait dommage de s'encombrer d'un bout de tissu. » Qui plus est dans un cadre aussi inoubliable que celui-ci, au cœur d'une nature qui ne se formaliserait sûrement pas de les voir abandonner leur pudeur pour profiter d'un pur dépaysement. Comment ça, il n'était pas crédible une minute, avec ce petit regard au fond duquel pétillait une lueur malicieuse ? « Je plaisante, je plaisante. Je tiens pas à ce qu'on risque l'attentat à la pudeur alors qu'on a ce chalet pour nous tous seuls et de l'eau chaude, accessoirement. » Et il avait beau connaître l'esprit aventureux de Jessian, il devinait à son expression qu'elle aussi n'était pas contre l'idée de garder ce genre d'idées pour les moments où ils seraient seuls, abrités par les quatre murs de cet endroit. L'idée de l'admirer sans aucune épaisseur n'était pas pour lui déplaire, loin de là, mais Dimitri n'avait pas non plus l'intention de partager ce genre de visions avec n'importe quel autre visiteur. Et il y avait un certain nombre de choses que lui non plus ne montrait pas au premier venu, à commencer par ses tatouages, sa cicatrice, toutes ces choses qu'il aimerait offrir au seul regard de la brune. Ses lèvres s'étirèrent dans un sourire plus doux lorsqu'elle se montra emballée par le programme, profitant de leur toast pour lui glisser quelques mots qu'il avait à cœur de lui souffler à cet instant. Et quand bien même il saurait saisir mille autres occasions de lui rappeler combien il chérissait sa présence à ses cotés. Tout proche d'elle, si proche qu'il avait tout le loisir de se perdre dans son regard, et son cœur battant au rythme du sien, Dimitri se remémora les premiers instants de leur rencontre. De ce soir au parc d'attractions où Morgane les avait sans le vouloir placés sur le chemin l'un de l'autre, à tous les moments qui avaient suivi. C'était particulièrement agréable, de regarder derrière eux et constater qu'ils n'avaient eu de cesse de se rapprocher au fil des mois. Jamais sans rien précipiter ni griller les étapes. C'était juste eux, et s'ils avaient été prudents jusqu'ici rien ne les empêchait maintenant de se laisser pleinement porter. Son regard plongé dans le sien, il accueillit et prolongea le baiser qu'elle lui offrit avec encore plus d’intensité et de passion, ses bras se nouant dans le dos de la brune dont les caresses lui arrachèrent un frisson. Son front tout contre le sien, il embrassa cette fois la commissure de ses lèvres et souffla. « J'ai prévenu personne que je venais ici avec toi. Pour l'instant, j'ai envie que ces moments-là soient qu'à nous. » Et il savait qu'en plus de comprendre qu'il ait envie de savourer ces quelques jours avec elle sans devoir faire face à la curiosité des uns et des autres, Jessian nourrirait peut être la même envie de protéger pendant encore un temps ce qui était entrain de naître entre eux. S'ils étaient ici, c'était aussi pour ne pas prendre le monde à témoin de leurs émois, parce qu'ils avaient tout le temps de mettre des mots sur leur relation lorsqu'ils l'auraient décidé. Jessian se détacha et il dut se résoudre à la laisser s'éloigner à nouveau. « Je vais en profiter pour enfiler des chaussures plus confortables. » Ainsi, sitôt eut-il accueilli son prochain baiser, il regagna l'intérieur à son tour et se dirigea vers la porte située à l'arrière du chalet près de laquelle il avait laissé sa paire de baskets, plus adaptées à la marche qui les attendait.

Fin prêt, il monta enfiler une veste de sport et en profita pour déposer sa montre sur la table de chevet près du lit. Il ne s'en séparerait pas en temps normal, mais il ne tenait pas à passer les prochaines heures à guetter son poignet de peur de l'égarer quelque part. Il garderait l'essentiel, à savoir son portable et son porte-feuille pour parer à toute éventualité et parce qu'il ne saurait par contre se séparer de la photo qu'il avait faite d'Ava quelques jours plus tôt. Jessian plaisantait l'autre jour sur l'idée que sa fille puisse apprécier d'avoir un père photographe, mais à son âge c'était encore lui qui insistait la plupart du temps pour immortaliser leurs moments ensemble. Compréhensible, après avoir raté les trois premières années de sa vie. A présent accoudé à la rambarde de la mezzanine, Dimitri vit réapparaître Jessian et secoua la tête d'un air convaincu. « Tu es parfaite. J'espère juste que tu vas pas trop déconcentrer ton guide, ou vous risquez de passer le week-end à errer en pleine forêt. » Ses lèvres étirèrent un sourire amusé tandis qu'il partit la rejoindre et qu'ils entreprirent de préparer leur sac et tout ce dont ils auraient besoin avant de se mettre en route. Sa main glissée dans celle de Jessian, Dimitri savoura le contact de leurs doigts enlacés en même temps qu'ils découvrirent un paysage sensationnel à mesure qu'ils s'éloignèrent du chalet. Cette nature luxuriante, il aurait probablement apprécié de la photographier dans d'autres circonstances, mais aujourd'hui il n'était pas là pour ça. Son appareil photo demeurait rangé dans sa valise depuis le jour de son arrivée, prêt pour les matins où il profiterait peut être que la brune soit encore endormie pour faire quelques photos dans les environs. Mais quand il était avec elle comme à cet instant, c'était du moment présent qu'il voulait profiter. La voix de Jessian s'éleva finalement et il pivota son visage vers le sien dans une expression intriguée. S'il put rayer un certain nombre d'hypothèses parmi les choses qu'elle pourrait lui annoncer, l'annonce qu'elle fit ensuite lui tira aussitôt un immense sourire. « Et tu gardais ça pour toi ! C'est génial, Jessian. Bravo, je suis tellement fier de toi. » Et sur ces mots profondément sincères qui faisaient écho à ses paroles rassurantes d'il y a quelques semaines face au désarroi de la jeune femme, Dimitri s'approcha d'elle pour enrouler ses bras autour de la brune et la serrer contre lui. « J'étais sûr que tout finirait par s'arranger. Ils auraient été fous de pas te choisir, moi je sais que tu seras parfaite. » Pour cette marque, pour tant d'autres, elle était faite pour ça et personne ne saurait en douter. Jessian était une passionnée et cette nouvelle l'emplissait de joie. « J'espère que tu voudras quand même poser de temps en temps pour mon objectif quand tu seras placardée un peu partout en ville. » Il glissa dans un petit sourire joueur, bien conscient que c'était une chose à laquelle elle était d'ors et déjà habituée et à laquelle lui, profondément désireux de la laisser faire ce qu'elle aimait, s’accommoderait aussi. Glissant une main dans ses cheveux tandis qu'il lui vola un baiser, il se redressa pour saisir à nouveau sa main et continuer de progresser au milieu des arbres. « Maintenant j'ai intérêt à m'assurer que tu n'égratignes pas ce joli visage. Mais y'a aucun risque si on suit bien le sentier, on devrait pas mettre trop de temps à apercevoir la cascade. » Ils pouvaient suivre le sentier en question grâce aux balises sur les arbres et aux panneaux d'indications le long des chemins. Dimitri avait plaisanté sur l'idée d'être un guide confirmé, mais tant qu'il serait là il veillerait à ce qu'il ne lui arrive rien.

 

I’ve never known myself as well as
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JESSIAN & @DIMITRI HOROWITZ

Quand tu étais rentrée à Brisbane, c’était avec le coeur brisée et des responsabilités que tu sentais comme bien trop grandes pour tes épaules. Pourtant, tu n’avais pas eu le choix que de faire face, pour Morgane et ses jolis yeux innocents qui n’avaient rien demandés. Plus Morgane grandissait, plus tu avais l’occasion de t’accorder un peu de temps pour toi. Tu n’avais pas eu envie de te morfondre après ton divorce malgré des sentiments pour Abel qui avaient du mal à s’effacer alors tu avais sauté d’un lit à l’autre, profitant de ces relations physiques qui te donnaient exactement ce que tu cherchais. L’attention d’une autre personne pendant quelques heures avant que vous ne soyez plus qu’un souvenir l’un pour l’autre. Tu n’avais pas vraiment cherché quelque chose de sérieux, désormais persuadée que ce n’était peut-être pas pour toi. Le désir était devenu la norme, les sentiments et l’intimité qu’ils pouvaient créer, un lointain souvenir. Quand tu t’étais rendue compte que tes sentiments pour Dimitri étaient sans doute bien plus qu’un simple désir, il était déjà bien trop tard pour faire machine arrière. Et en toute honnêteté, tu n’avais pas eu envie de faire machine arrière. Dimitri avait toujours été ce que les jeunes appelaient un beau gosse. Sa chevelure noire et sa barbe lui donnaient un côté bad boy au premier abord mais il suffisait de discuter avec lui quelques minutes pour se rendre compte que c’était tout le contraire. A sa belle gueule était attaché un corps musclé et dessiné par les heures qu’il passait à travailler au parc d’attraction et pour ton père également. Si Dimitri n’avait pas pris une place si chère dans ta vie, tu aurais essayé de l’attirer dans ton lit bien avant aujourd’hui. Tu aurais sans doute essayé si cette séance photo dans son van n’avait pas tourné court mais désormais, tu étais contente d’avoir attendu parce que cela rendait ces quelques jours encore plus spéciaux. La manière dont vous vous dévoriez des yeux et dont vous étiez incapable d’arrêter de vous toucher était un indicateur suffisant pour que tu saches que vous ne faisiez que jouer avec le feu jusqu’à ce que vous le laissiez brûler totalement ce soir. « Tu trouverais ça inquiétant si je te disais que j'ai peut être bien mis la concurrence hors course dans le but d'être ton seul guide pour le week-end ? Rassure-toi, tout le monde va bien. Je les ai juste enfermés dans mon coffre. On les libérera lundi à la première heure. » Le sourire malicieux de Dimitri le trahissait mais l’idée qu’il puisse faire tous ces efforts pour se retrouver seul avec toi te plaisait. Il n’avait pas besoin d’en faire autant bien entendu, il avait suffit qu’il prononce quelques mots pour que tu le retrouves ici aujourd’hui. Tu ne lui répondis pas, préférant déjà imaginer la destination de votre prochain voyage. Si c’était toi qui organisais, c’était toi qui allais financer et tu comptais bien faire découvrir de nouveaux horizons à Dimitri, lui qui avait toujours voulu voyager sans jamais pouvoir auparavant.

La découverte du chalet fut à la hauteur de tes attentes et tu ne l’avais pas quitté qu’il te tardait déjà de retrouver cette ambiance chaleureuse et tamisée ce soir. D’habitude, quand tu voyais Dimitri, vous étiez rarement seuls et vous ne pouviez pas laisser vos mains se balader et vos lèvres se chercher avec une telle simplicité. Tout était ici prétexte pour goûter à ses lèvres et apprécier pleinement les sensations qui s’emparaient de toi à chaque minute. La patience était une vertu que tu avais apprise sur le tard et encore aujourd’hui tu avais du mal à l’être mais il fallait bien que tu le sois un peu car Dimitri vous avait prévu un très beau programme aujourd’hui et tu ne voulais pas le gâcher en étant impatiente. ‘Tout vient à point à qui sait attendre’ ne cessait de te répéter ta mère quand tu étais plus jeune. Vous aviez tous les deux beaucoup attendu et tu pouvais lire la même appétence dans le regard de Dimitri. Alors pour vous satisfaire partiellement, vous vous raccrochiez à ce que vous pouviez ici faire librement et tu n’hésitais pas à poser tes lèvres sur les siennes dès que tu le pouvais. Quand Dimitri te parla de cascades, tu ne pus t’empêcher de le taquiner. Mais alors que tu t’attendais à ce qu’il laisse couler ou rougisse un peu, tu ne t’attendais pas à ce qu’il te réponde : « Je crois pas avoir parlé d'un quelconque maillot de bain... Non, à moins de croiser du monde, ce serait dommage de s'encombrer d'un bout de tissu. » Tes yeux s’écarquillèrent légèrement. Jusqu’ici, la plupart des sous-entendus qui avaient quittés vos lèvres venaient des tiennes. Son sourire innocent ne tromperait personne dans cette situation et il ne te trompait pas. La nudité n’était pas un problème pour toi et l’idée de te mettre nue devant Dimitri était loin de te déplaire mais tu n’avais pas vraiment envie d’être dans un lieu public pour cela, du moins pas la première fois. Tu avais envie de prendre ton temps pour découvrir le corps de l’homme en face de toi. Alors qu’il t’avait déjà vu plusieurs fois en petite tenue, tu n’avais jamais eu la chance de voir Dimitri ne serait-ce que torse nu. Alors quand cela arrivera, tu as envie de pouvoir prendre ton temps pour découvrir chaque parcelle de son corps. Face à ton air perplexe, Dimitri finit par te dire : « Je plaisante, je plaisante. Je tiens pas à ce qu'on risque l'attentat à la pudeur alors qu'on a ce chalet pour nous tous seuls et de l'eau chaude, accessoirement. » Cette fois c’est sur tes lèvres que se dessina un sourire en coin. Légèrement rassurée aussi de ne pas être la seule à vouloir garder cela entre vous et dans ce chalet qui allait marquer votre relation comme l’avaient fait le parc d’attraction ou le van de Dimitri. Te mettant sur la pointe des pieds, tu approchais ta bouche de son oreille pour y murmurer : « Ce n’est qu’une question d’heure avant que tu ne puisses faire disparaître tous ces morceaux de tissu. Tic, toc … » Tu déposais ensuite tes lèvres sous son oreille avant de reprendre une gorgée de ton verre. Tu savourais la chance que tu avais de pouvoir être toi-même à cet instant précis. D’habitude, dans ces situations, tout le monde joue un rôle parce qu’il faut continuer à charmer l’autre. Aujourd’hui, parce que Dimitri te connaissait déjà, tu n’avais pas besoin d’être autre chose que toi-même et cela te faisait du bien. Le beau brun à tes côtés aussi pouvait être lui-même et plus tu découvrais de nouvelles facettes de sa personnalité, plus tu tombais irrémédiablement sous son charme. Tu te trouvais idiote de ne pas avoir compris plus rapidement que tes sentiments n’étaient peut-être pas simplement amicaux mais aujourd’hui, cela ne faisait aucun doute. « J'ai prévenu personne que je venais ici avec toi. Pour l'instant, j'ai envie que ces moments-là soient qu'à nous. » Certaines femmes auraient fait un scandale mais toi, cela te convenait tout à fait. Tu n’avais pas envie d’aller trop vite, de griller les étapes. Tu ne savais que trop bien ce que cela voulait dire que de laisser des personnes extérieures mettre leur nez dans ce qui ne les regardait pas et tout comme Dimitri, tu voulais profiter de lui avant cela. Et puis de toute manière, qui est-ce que cela regardait ? Personne à part vous. « Personne ne sait que je suis là avec toi non plus. Moi aussi j’ai envie de profiter de t’avoir rien que pour moi. » Etant tous les deux parents, ce n’était pas aussi simple que ça de vous retrouver rien que tous les deux sans vos filles pour vous interrompre ou poser des questions embarrassantes. Alors il valait mieux que vous en profitiez tant que vous le pouviez. Tu sentais tes résolutions de rester sage s’éloigner petit à petit alors c’est à contrecoeur que tu t’éloignais de la chaleur des bras de Dimitri pour aller te changer. « Je vais en profiter pour enfiler des chaussures plus confortables. » C’est après un dernier baiser que tu te mis en route vers la chambre pour aller récupérer tes affaires.

Une fois prête, tu retrouvais Dimitri sur la mezzanine. Lui aussi s’était légèrement changé et était prêt pour les activités qui vous attendaient. « Tu es parfaite. J'espère juste que tu vas pas trop déconcentrer ton guide, ou vous risquez de passer le week-end à errer en pleine forêt. » A ce niveau-là, tu n’étais pas du tout inquiète. Tu avais entièrement confiance en Dimitri pour ne pas vous laisser errer tout le week-end dans la forêt, transformant ces quelques jours en un cauchemar plutôt que le rêve éveillé que tu étais en train de vivre. Tu n’étais pas une experte des randonnées et des balades dans la forêt mais cela ne devait pas être trop compliqué si la plupart des gens y arrivaient. Vous descendiez ensuite préparer vos sacs avant de vous mettre en route. Le printemps faisait petit à petit son chemin et il faisait plutôt bon aujourd’hui. Une très bonne journée pour faire de la randonnée. A peine sur les chemins, tu glissais tes doigts dans ceux de Dimitri. C’était un pur bonheur que de pouvoir librement te promener ainsi avec le beau brun. A Brisbane, il y avait toujours quelqu’un qui pourrait te reconnaître ou alors quelqu’un de vos entourages qui pourrait aller rapporter ce qu’il avait vu aux mauvaises personnes. Pour l’instant, vous préfériez garder cette relation pour vous mais tu savais que cela ne serait pas éternel et tu préférais maîtriser la communication de cette nouvelle à Abel tout comme Dimitri devait préférer maîtriser cette annonce auprès de Tamsin. Tu chassais vos deux ex de ton esprit, le moment viendra plus tard de prendre ces décisions. Pour l’instant, tu profitais du cadre propice pour annoncer à Dimitri une bonne nouvelle, une nouvelle qui enlevait de tes épaules un énorme poids. Tu avais été choisie pour représenter une marque de vêtement australienne pendant un an, un contrat qui allait te permettre de reprendre la direction des photoshooots. La réaction de ton interlocuteur ne se fit pas attendre alors qu’un énorme sourire se dessina sur son visage : « Et tu gardais ça pour toi ! C'est génial, Jessian. Bravo, je suis tellement fier de toi. » La sincérité de ses paroles te toucha énormément et ton coeur s’accéléra malgré toi dans ta poitrine. Dimitri faisait parti des rares personnes à qui tu avais confié ton désarroi face à ton avenir professionnel. Il n’avait jamais cessé de t’encourager et quand il te prit dans ses bras, tu laissais ta tête reposer sur son torse avec un petit sourire sur tes lèvres. « J'étais sûr que tout finirait par s'arranger. Ils auraient été fous de pas te choisir, moi je sais que tu seras parfaite. J'espère que tu voudras quand même poser de temps en temps pour mon objectif quand tu seras placardée un peu partout en ville. » Un petit rire s’échappa de tes lèvres à ces paroles et tu détachais ta tête de son torse pour plonger tes yeux dans les siens. « S’il y a bien une personne qui pourra continuer à me prendre en photo, c’est bien toi. Tes photos sont trop belles pour que je m’en prive. » Lui dis-tu avant de déposer tes lèvres sur les siennes. Tu repris ensuite un air plus sérieux avant de dire : « Je voulais te remercier, vraiment. Tu as toujours cru en moi, même quand j’avais du mal à y croire. Tu m’as écouté, tu m’as rassurée pour que je n’abandonne pas et si je signe ce contrat aujourd’hui, c’est en partie grâce à toi. » Tu savais déjà que Dimitri allait chercher à te dire que non, que ce n’était que toi et ton talent mais il pouvait bien te dire ce qu’il voulait, tu restais persuadée que son rôle dans cette histoire était important, très important même. Il avait su te rassurer et te redonner confiance en toi quand personne d’autre n’y arrivait. Dimitri te vola un nouveau baiser avant de glisser ta main dans la sienne et que vous ne vous remettiez à marcher. « Maintenant j'ai intérêt à m'assurer que tu n'égratignes pas ce joli visage. Mais y'a aucun risque si on suit bien le sentier, on devrait pas mettre trop de temps à apercevoir la cascade. » Tu n’avais pas fait énormément de recherches avant de venir à Springbrook, tu voulais être totalement surprise par des paysages que tu allais découvrir. Alors que vous avanciez vers la cascade, tu dis à Dimitri : « Le siège social de Finders Keepers est à Adélaïde. Je devrais m’y rendre au moins une fois par mois je pense. Si jamais l’envie te prendre de m’accompagner, je ne serai pas contre un peu de compagnie. » Lui dis-tu un sourire en coin sur les lèvres. Tu connaissais toi-même très peu cette ville donc ce serait l’occasion de la découvrir à deux et de planifier une autre escapade hors de Brisbane. Vous aviez parcouru une certaine distance depuis votre départ du chalet et pour ton plus grand plaisir, vous n’aviez croisé personne. Alors que vous tourniez sur la droite pour suivre les balises, la cascade se révéla soudainement à vous. « Wow … » Ne pus-tu t’empêcher de t’exclamer face à cette dernière. C’était vraiment magnifique. Seul le bruit de l’eau qui tombait dans le bassin naturel venait trouver le calme de la forêt. « C’est magnifique ! » T’exclamas-tu les yeux remplis d’étoiles alors que vous vous avanciez un peu plus près. « On fait une photo ? » Dimitri n’avait pas pris son appareil photo mais pour un selfie, ce n’était pas la peine, vos portables feraient largement l’affaire. Tu avais réalisé il y a peu que tu n’avais aucune photo avec Dimitri et il était temps de changer cela. Le cadre était trop idyllique pour passer à côté …

 

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@JESSIAN REED & DIMITRI

Il souriait à presque s'en décrocher la mâchoire, Dimitri, lorsqu'il plongeait son regard dans celui de Jessian et se perdait dans cette étincelle de malice qu'il y voyait briller. Ses plaisanteries saupoudrées de légèreté, ça n'était qu'une manière pour lui de garder la face devant l'évidence : ses sentiments pour elle étaient bien plus concrets qu'une partie de lui n'en avait jusqu'ici conscience, et son cœur n'avait plus battu de cette façon pour qui que ce soit depuis des années. Dans ce chalet comme ailleurs, il y a un moment déjà qu'il ne voyait plus que par elle, que ses yeux la cherchaient inlassablement lorsqu'elle quittait la pièce et qu'un vide profond grandissait en lui dès qu'elle n'était plus là. Dimitri avait passé des mois à se convaincre qu'il pouvait bien vivre une vie solitaire maintenant qu'Ava en faisait partie et égayait chacune de ses journées par le seul son de ses rires. Mais c'était sans compter sur l'importance que Jessian n'avait cessé de prendre à ses yeux, sur ce besoin de plus en plus fort qu'il avait ressenti de se trouver proche d'elle, au fil des mois. Aujourd'hui, il lui suffisait de la serrer contre lui pour sentir ses battements de cœur se faire l'écho des siens. Une partie de lui éprouvait l'envie de crier son bonheur à la face du monde, de convier toute sa famille autour d'une table pour leur partager la bonne nouvelle. Mais une autre partie, elle, faisait le souhait de garder cette intimité-là pour eux seuls encore un peu, de profiter de ces moments où tout semblait si simple qu'ils pouvaient se permettre de ne penser à rien d'autre qu'aux quelques jours qu'ils passeraient tous les deux ici. Dimitri était bien trop heureux de l'avoir pour lui tout seul et c'est vrai, cette intimité supplémentaire que leur offrirait ce chalet était une autre des raisons qui rendraient ce week-end trop court, finalement. Que la brune se rassure, il n'avait pas sérieusement pour projet d'en montrer plus qu'il n'était prêt à le faire à d'autres personnes que la brune elle-même. Son petit air amusé ne trompait personne, et surtout pas la jeune femme, qui fit naître un sourire malicieux au moment de lui souffler quelques mois à l'oreille. «  Essaieriez-vous de me troubler, Mademoiselle Reed ? » Il souffla tout contre son visage, ses lèvres effleurant les siennes tandis qu'il songea à combien cette idée était aguichante et pour le moins agréable. Non pas qu'il songe maintenant à écourter leur exploration des environs pour rentrer plus vite, cependant il ne risquait pas de se faire prier le moment venu. « J'en ai déjà vu un petit peu plus que toi, si je ne m'abuse. Quoi que pas tout à fait dans le contexte que j'aurais voulu, mais on aura tout le temps de corriger ça... » Il jouait volontairement au même petit jeu qu'elle, le regard pétillant et ses lèvres pincées entre elles d'un air faussement innocent. Oh, il ne regrettait pas leurs shootings et encore moins de l'avoir eu pour modèle – sans ça, leur relation n'aurait peut être pas connu le même tournant qu'aujourd'hui ou du moins, pas aussi facilement – mais il mentirait s'il disait qu'il n'avait pas aussi envie de voir Jessian se déshabiller dans un contexte moins professionnel. Sans compter que cette fois-ci, c'est lui seul et plus son objectif qu'elle aurait tout le loisir de charmer. Confiant du bout des lèvres qu'il avait préféré garder pour lui ses projets pour le week-end en attendant de se sentir prêt à partager ça avec son entourage, une partie de lui fut rassurée que Jessian voit les choses de la même manière. Ils tenaient tous les deux à protéger ce qu'ils avaient, et cette parfaite osmose entre Jessian et lui n'aurait pas pu le rendre plus heureux et reconnaissant de la chance qu'il avait. « Je me disais qu'une fois rentrés, on pourrait peut être passer un peu plus de temps l'un chez l'autre. » Il souffla dans un sourire, loin d'avoir effleuré l'idée dans son esprit qu'au cours des dernières minutes. C'était une envie qu'il avait depuis déjà plusieurs semaines, de faire une vraie place à Jessian dans son quotidien, y compris au sein de son chez lui qu'elle connaissait déjà. « Je risque de prendre goût à tout ça. » Tout ça, c'était cette proximité continue, cette intimité, et le fait de passer du temps tous les deux sans devoir perpétuellement regarder après sa montre. Elle n'avait pas besoin qu'il en dise plus, ils étaient parents et ça voudrait forcément dire aménager leur temps et se voir essentiellement sur les jours où ils n'avaient pas leurs filles, du moins au début. Mais c'était faisable, il en était convaincu. Jessian finit par s'éloigner pour enfiler une tenue plus confortable et il l'imita, pressé d'entreprendre avec elle le programme de cette journée.

Ils se rejoignirent après quelques minutes et Dimitri la contempla non sans songer que plus d'un homme sur leur chemin risquerait de l'envier d'avoir une femme aussi séduisante à son bras. Non pas qu'il ne se soit pas déjà fait à cette idée, après tout Jessian était mannequin et pas le genre de femme qui passait inaperçue. Et ça ne lui déplaisait pas autant qu'on pourrait l'imaginer, de songer au nombre d'hommes qui devaient se retourner sur son passage, la reconnaître ou peut être tenter leur chance, pour certains d'entre eux. Il pourrait être jaloux, et il le serait probablement s'il assistait un jour à l'une de ces scènes, mais il n'avait aucune envie de lui laisser penser que son métier pouvait être un problème – et son charme encore moins. Il savait que Jessian devait être très courtisée lorsqu'il l'avait rencontrée, il était tombé sous le charme lui-même, alors il n'avait aucune envie de prétendre que c'était un problème aujourd'hui simplement parce qu'il nourrissait des sentiments de plus en plus forts. Ils étaient précisément à l'abri de cette réalité-ci en profitant tous les deux de ce week-end loin de leur quotidien, et c'était à leur petite bulle qu'il voulait penser pendant les deux prochains jours. Juste à eux deux et à ce qu'ils écrivaient ensemble sur cette toute nouvelle page de leur vie. Et si ces derniers temps l'horizon de Jessian s'était en partie assombri malgré ce bonheur partagé, ses incertitudes professionnelles semblaient avoir enfin laissé la place à la promesse d'un avenir à nouveau radieux. C'est ce que Dimitri comprit lorsque la jeune femme se confia à lui sur cette incroyable opportunité qui lui était offerte de représenter une marque de vêtements, ici en Australie, emplissant aussitôt son cœur de joie comme de fierté. Il n'avait jamais cessé de croire ça possible, tout comme il n'avait jamais cessé de croire en elle et en sa capacité à rebondir, peu importe les obstacles. A ses yeux, Jessian avait déjà mille et une fois prouvé qu'elle était capable de relever tous les défis que la vie pouvait mettre sur son chemin, tant professionnellement que dans sa vie personnelle. Elle avait principalement élevé sa fille seule, et pour ça elle avait gagné son admiration dès les premiers instants de leur relation. Et chaque fois qu'il avait vu briller cette passion dans ses yeux, celle qu'elle affichait lorsqu'elle parlait de son métier, il s'était dit qu'elle était faite pour ça. Alors cette bonne nouvelle ne le surprenait pas une seconde, ça n'était à ses yeux qu'une question de temps avant que sa carrière ne connaisse un chamboulement heureux : il n'avait jamais cessé d'y croire et n'avait surtout jamais cessé de l'espérer pour elle. Aujourd'hui, le soulagement était pour autant total parce qu'il pouvait voir combien Jessian, elle, se sentait enfin plus légère. « J'ai pas encore la prétention de rivaliser avec ces types qui shootent pour des couvertures de magazines, mais je mentirais si je disais que tu m'as pas redonné envie de faire de la photo plus qu'une passion. » Il souffla dans un petit sourire entendu, avant d'accueillir son baiser avec douceur. Cette envie-là, il lui en avait déjà un peu parlé ces derniers temps et Jessian savait qu'il venait aussi ici pour se laisser inspirer par l'endroit, mais il n'était pas encore forcément prêt à l'envisager pour de vrai. Il avait déjà un boulot, un autre encore auprès du père de la brune, n'importe qui y verrait un projet fou et irréalisable. Mais si la vie lui avait bien prouvé une chose ces derniers temps, c'était que rien ne l'était. Dimitri n'avait encore qu'un contact assez vague dans le milieu, mais loin de nourrir pour autant de faux espoirs, il songeait de plus en plus à saisir la main qu'on tendait vers lui. « J'ai jamais cessé de croire en toi parce que tu es la personne la plus déterminée que je connaisse et que je sais que tu es faite pour ça. Mais tout ça, c'est toi seule qui l'as fait. » Il lui assura doucement, l'une de ses mains traçant des cercles invisibles tout contre son dos. Elle avait douté, c'est vrai, mais n'avait jamais lâché. Et aujourd'hui cette opportunité lui permettait enfin de reprendre confiance en elle. « Tout ira bien à présent, je le sais. Mais si un jour prochain t'as besoin qu'on te rappelle quelle femme forte et accomplie tu es, je peux renfiler mon costume de supporter. Juste pour toi. » Son ton redevint malicieux et il scella cette promesse-là par un nouveau baiser. Il n'y avait pas un seul instant où elle risquait de l'entendre dire le contraire, tout comme Dimitri comptait bien l'encourager dans chaque nouveau projet qu'elle entreprendrait. Il aimait l'idée d'être celui qui veillerait toujours à ce qu'elle n'oublie jamais de quoi elle était capable, parce qu'il aimait l'idée de rester près d'elle pendant qu'elle irait conquérir les objectifs du monde entier. Une chose est sûre, l'heure n'était pas à l'imprudence et avec cette bonne nouvelle, Jessian et lui tenaient une raison de plus de veiller à ce qu'il ne lui arrive rien. Main dans la main, ils continuèrent de s'enfoncer dans les bois entourant le chalet lorsque la proposition de la jeune femme lui fit tourner son visage vers le sien et afficher une mine ravie. « Ce serait avec plaisir. Je connais peu Adélaïde, mais une ville qui héberge des gens assez intelligents pour vouloir travailler avec toi est forcément une ville que j'ai envie de visiter. » Et ils en parlaient pas plus tard que tout à l'heure, évoquant l'idée de s'éloigner quelques fois de Brisbane rien que tous les deux, pour se retrouver comme ils en auraient l'occasion ce week-end. Joindre l'utile à l'agréable, ou le travail au plaisir, ça n'était pas pour lui déplaire. Avec elle, ce serait l'occasion parfaite d'élargir ses horizons. Quelques pas les séparaient à présent de la cascade qu'il lui tardait d'apercevoir de ses propres yeux, et le moins qu'on puisse dire c'est que le spectacle fut tout sauf décevant. « Wow, là je crois que le lac de Dreamworld aurait du mal à tenir la comparaison. » Il s'amusa, sourire au coin des lèvres, ravi de lire l'engouement sur les traits de Jessian. C'était magnifique, et le genre de choses qu'on ne voyait pas si facilement à Brisbane. Jessian suggéra de prendre une photo à deux et Dimitri hocha la tête dans un nouveau sourire, dégainant son téléphone avant de se rapprocher d'elle, l'attirant tout contre lui avant de passer un bras autour d'elle. Il profita d'avoir le bras le plus long pour immortaliser l'instant, le plaisir qu'il avait de partager ces moments-là avec elle se lisant sur son visage. « Je la trouve parfaite. » Il lui glissa un petit regard, puis lui envoya la photo par message. « Comme ça, on l'aura tous les deux. » Des photos, ils auraient des tas d'occasions d'en refaire ensemble, mais c'était leur première et en ça, elle était particulièrement précieuse. Pour le souvenir qu'elle représenterait toujours, pour le symbole aussi. « On prend le temps de tester la température de l'eau, ou on continue voir quelles surprises on trouvera sur notre chemin ? » Le coin de ses lèvres s'étira tandis qu'il serra sa main dans la sienne, partant quoi que leur réserve la suite et quoi qu'elle ait envie de faire. Il y avait une vraie place pour l'improvisation malgré son plan, et la seule chose dont il soit certain c'est qu'il ne pourrait pas se sentir mieux qu'ici, à cet instant. Ça tombait bien, il n'avait aucune envie de s'imaginer ailleurs. « Pour peu, on croirait qu'on a la forêt pour nous tous seuls. » Et tandis qu'il le lui souffla à l'oreille, lui volant un baiser au passage, Dimitri songea à combien c'était romantique.

 

I’ve never known myself as well as
I know myself when I’m with you.

JESSIAN & @DIMITRI HOROWITZ

Il y avait quelque chose de grisant dans cette anticipation, quelque chose qui rendait l’attente encore plus spéciale. Tu ne sais plus vraiment comment est né entre vous cette habitude que vous aviez à vous taquiner mais une chose était sûre, maintenant que vous pouviez flirter comme il vous chantait l’un avec l’autre, tout était permis. Tu avais toujours été joueuse et Dimitri se prêtait merveilleusement bien au jeu ce qui ne faisait que rendre l’expérience plus spéciale. Cela te rappelle la première fois que tu es tombée amoureuse. C’état inattendu, tu as été prise par surprise parce que tu ne savais pas à quoi t’attendre. Ton histoire avec Abel t’avait fait oublier ce que c’était que d’avoir son coeur qui s’accélère sans aucune raison spécifique, ne plus pouvoir se passer de toucher l’autre, d’avoir besoin d’être constamment en votre compagnie. Ton amour pour Abel était devenu avec le temps un amour destructeur et ce n’était qu’aujourd’hui que tu le comprenais. Avec Dimitri, tout était différent, tout était unique et c’était ce qui rendait cette journée et ce week-end à venir si particulier. Il marquait un moment important dans votre relation, peu importe comment vous décideriez de la définir en quittant Springbrook. Tu sais déjà que tu n’auras pas envie de partir, que le temps passera trop vite mais tu veux en profiter au maximum. Avant Dimitri, tu ne t’étais pas rendue compte que tu pouvais encore aimer. Tu n’en étais toujours pas persuadée mais Dimitri te donnait cet espoir, te donnait l’envie de le découvrir et surtout, tu lui étais reconnaissante de t’en laisser la chance. Tout comme toi, il avait été brûlé par le passé et s’ouvrir de nouveau n’était pas chose aisée. Tu savais bien conscience que son sourire heureux, ses yeux brillants qui se reflétaient sur ton sage étaient précieux et que tu devais les chérir. Tu traçais donc du bout de tes doigts les lignes de son sourire amusé et malicieux quand il te demanda : «  Essaieriez-vous de me troubler, Mademoiselle Reed ? » Ses lèvres effleurent les tiennes et ton pouls s’accélère alors que tu es persuadée que là, tout de suite, c’est lui qui essaie de te troubler. Mais la vérité est toute autre. La vérité est que vous essayiez de troubler l’autre depuis que vous aviez mis un pied dans ce chalet et vous arriviez sans mal. Seule la perspective de votre expédition faisait que tu n’avais pas poussé Dimitri en direction de la chambre dont tu apercevais à quelques mètres le lit qui n’attendait que vous. « J'en ai déjà vu un petit peu plus que toi, si je ne m'abuse. Quoi que pas tout à fait dans le contexte que j'aurais voulu, mais on aura tout le temps de corriger ça... » Il est vrai que de vous deux, la plus curieuse c’était toi. Dimitri avait en effet vu une grande partie de ton corps dénudé mais cela ne pourrait jamais être pareil que ce qui vous attendait. Parce que cette fois, il n’était pas simple observateur, cette fois, il serait acteur de cette scène que tu ne réservais que pour lui. Et si tu avais amené dans ta valise quelques ensembles de lingerie, il n’était pas obligé de le découvrir de suite. « En effet monsieur Horowitz, il est temps que nous rétablissions un équilibre dans cette relation. Moi aussi je suis curieuse … » Dis-tu en laissant ta main effleurer sa peau au niveau de sa taille, juste sous sa chemise. C’est son air faussement innocent que tu embrassais avant de laisser échapper un petit rire. Ce chalet, ce week-end, c’était beaucoup de premières fois pour vous mais des premières fois qui n’arrivaient pas trop vitre et que vous alliez pouvoir savourer comme un bon vin. Ce week-end, il n’y avait que Dimitri dans ton esprit. Tu avais averti quelques personnes que tu ne serais pas à Brisbane, en particulier Abel au cas où il arrivait quelque chose à Morgane mais tu n’avais donné aucune autre information à quiconque. Ces quelques jours, ils n’étaient que pour vous, que pour montrer à Dimitri qu’il était tout ce que tu voulais à partir de maintenant. « Je me disais qu'une fois rentrés, on pourrait peut être passer un peu plus de temps l'un chez l'autre. Je risque de prendre goût à tout ça. » Passer plus de temps avec le beau brun, tu ne demandais que ça. Vous saviez tous les deux pourtant que cela n’allait pas être aussi facile que vous le voudriez car tu avais Morgane toute la semaine et lui avait aussi Ava qu’il voyait de plus en plus souvent. Mais la persévérance était une de tes qualités alors avec un peu de préparation, les planètes allaient finir par s’aligner n’est-ce pas ? « Ce sera avec grand plaisir. » Lui dis-tu sincèrement, le regard brillant. Il te tardait déjà d’y être, de vivre ces nouvelles expériences et de construire cette intimité que vous touchiez du doigt aujourd’hui. Elle sera encore différente car ce sera une intimité plus quotidienne mais non moins précieuse. « Il est temps que je réactive mon réseau de baby-sitters. » Ajoutas-tu avec un clin d’oeil. Il ne faudra pas trop en abuser sinon Abel finira par s’en servir contre toi mais de temps en temps, cela ne serait pas désagréable.

Le chalet avait disparu de votre vue quand tu te décidais à annoncer à Dimitri que tu avais trouvé un nouveau boulot, que tu allais enfin signer un nouveau contrat. Et pas n’importe quel contrat. Devenir l’égérie d’une marque, ce n’était pas juste prendre quelques photos pour les publicités et le site internet, c’était bien plus que ça. C’était une nouvelle page qui se tournait pour toi professionnellement aussi et tu n’avais partagé cette nouvelle avec personne pour l’instant. C’était surtout par superstition, tu préférais attendre d’avoir signé avant d’en parler mais aussi, tu avais voulu que Dimitri soit le premier à savoir. Parce que même si tes amis t’avaient soutenus, que plus d’un t’avait proposé de passer un coup de fil à son agent ou à un contact, ce qu’avait fait Dimitri pour toi ces derniers mois était bien plus précieux à tes yeux. Quand tu étais au plus bas, quand tu avais perdu confiance en toi, il avait su te proposer exactement ce qu’il te fallait pour que tu puisses repartir, pour que tu te motives à ne pas abandonner. Dimitri t’avait toujours écoutée, il avait été attentif à ce que tu lui confiais et contrairement à ce qu’il pouvait penser, il avait autant fait pour toi, voire bien plus que tu n’avais fait pour lui quand tu lui avais trouvé un boulot dans l’entreprise de ton père par exemple. En vérité, vous étiez là l’un pour l’autre et cela depuis le début. La joie que tu pus lire sur le visage de Dimitri quand tu lui annonçais la nouvelle ne faisait que confirmer tout cela. Ton sourire s’élargit automatiquement et ton coeur se mit à battre un peu plus vite. Ton boulot, c’était une passion et tu avais de la chance que Dimitri le comprenne. « J'ai pas encore la prétention de rivaliser avec ces types qui shootent pour des couvertures de magazines, mais je mentirais si je disais que tu m'as pas redonné envie de faire de la photo plus qu'une passion. » Contrairement à toi qui avais eu la chance de pouvoir explorer sa passion de suite, Dimitri lui n’avait pas eu la chance de faire de la photo son métier. Il s’était sacrifié pour sa famille en reprenant le stand de son père au arc d’attraction et il continuait à se sacrifier en multipliant les boulots pour qu’Ava ne manque de rien. Tu allais être la première à le pousser à se lancer si c’était ce qu’il désirait car les photos de Dimitri avaient toujours eu ce petit quelque chose en plus et tu ne doutais pas qu’une opportunité l’attendra au bout de son parcours. « Mon père va être extrêmement déçu de perdre un si bon employé. » Ne pus-tu t’empêcher de le taquiner avant d’ajouter : « Je suis contente que tu te laisses une chance, tu le mérites. Et l’Australie n’est pas prête pour tes magnifiques clichés. » Tu aurais pu proposer à Dimitri de mettre en marche ton réseau pour l’aider à se lancer mais tu ne le fis pas. Tu avais été la première à refuser ce genre d’offres de la part de tes amis ces dernières semaines et quelque chose te disait qu’il préférait se lancer comme il l’entendait et à son rythme. Tu espérais qu’il était conscient qu’il pouvait te demander de l’aide si jamais il le désirait. « J'ai jamais cessé de croire en toi parce que tu es la personne la plus déterminée que je connaisse et que je sais que tu es faite pour ça. Mais tout ça, c'est toi seule qui l'as fait. Tout ira bien à présent, je le sais. Mais si un jour prochain t'as besoin qu'on te rappelle quelle femme forte et accomplie tu es, je peux renfiler mon costume de supporter. Juste pour toi. » Tu souris, en guise de réponse, te laissant bercée par les cercles qu’il dessinait dans ton dos et te laissant emporter par le baiser qu’il déposa sur tes lèvres. Ta gratitude pour cet homme qui avait su te donner exactement ce dont tu avais besoin et qui allait continuer à le faire était immense. Qu’avais-tu fait pour mériter un homme aussi attentif ? Tu ne saurais le dire mais tu ne comptais pas le laisser te filer entre les doigts. « Merci. » Lui répondis-tu simplement, touchée de ses paroles. Puis tu ajoutais : « Et tu peux compter sur moi pour faire de même. » Parce que cela ne marchait pas à sens unique bien entendu, toi aussi tu comptais bien le soutenir et être cette personne sur laquelle il s’appuyait quand il semblait perdre pied tout seul. Vous repreniez votre promenade, toujours main dans la main, profitant de pouvoir être ce coupe qu’à Brisbane vous ne pouviez pas toujours être principalement à cause d’Ava et de Morgane. Il était encore bien trop tôt pour envisager de les mettre au courant mais un jour peut-être … « Ce serait avec plaisir. Je connais peu Adélaïde, mais une ville qui héberge des gens assez intelligents pour vouloir travailler avec toi est forcément une ville que j'ai envie de visiter. » Tu laissais échapper un petit rire sentant le rouge te monter aux joues. Tu gardais donc cette idée pour plus tard. Quand tu sauras plus précisément quand tu devras te rendre à Adélaïde, il sera plus simple pour toi de planifier cela avec Dimitri. Le sujet s’arrêta là car vous veniez d’arriver à la cascade et vous étiez tous les deux bluffés de la beauté de ce lieu. « Wow, là je crois que le lac de Dreamworld aurait du mal à tenir la comparaison. » Un rire s’échappa de nouveau de tes lèvres. En effet, le lac de Dreamworld semblait bien ridicule désormais mais il aura toujours une petite place particulière dans ton coeur malgré tout. Cet endroit aussi, déjà parce que c’était époustouflant mais aussi parce que tu étais ici avec Dimitri. Parce que tu ne pouvais pas laisser passer l’occasion, tu proposais à Dimitri de prendre une photo. Tous les deux dos à la cascade, tu te laissais envelopper par ses bras, un sourire radieux sur les lèvres. « Je la trouve parfaite. Comme ça, on l'aura tous les deux. » Il avait raison, cette photo était parfaite. Tu ressentis ce besoin d’adolescente de la mettre comme fond d’écran de ton téléphone mais vu que Morgane adorait te le voler quand tu ne regardais pas, ce n’était pas la meilleure des idées. « On prend le temps de tester la température de l'eau, ou on continue voir quelles surprises on trouvera sur notre chemin ? Pour peu, on croirait qu'on a la forêt pour nous tous seuls. » En effet, il n’y avait personne d’autre que vous pour l’instant sur les sentiers ou du moins sur ceux que vous aviez empruntés. Il était donc terriblement tentant de vous laisser tenter par cette eau claire et pure mais tu te surpris à dire : « Continuons notre chemin, j’ai envie de découvrir les autres merveilles de ce parc et puis il me semble que l’on pourra toujours se baigner un peu plus tard. » Tu avais compris que vous alliez visiter d’autres cascades et donc forcément d’autres endroits où il serait possible de faire une pause et de se détendre. Ne sachant pas où vous étiez censés aller, tu laissais Dimitri t’indiquer le chemin et après un dernier coup d’oeil vers la cascade, vous repreniez votre chemin pour aller découvrir votre prochain point de vue …

Les heures avaient défilé à une vitesse folle alors que vous parcouriez les sentiers qui vous menaient d’un endroit magnifique à un autre. Tu ne connaissais pas le parc naturel de Springbrook avant aujourd’hui et tu regrettais presque de ne pas t’y être intéressée avant. Presque parce que le découvrir aux côtés de Dimitri c’était une très belle expérience. Quand le chalet réapparut sous vos yeux, vous marchiez depuis plus d’une heure et la journée touchait à sa fin. Cette journée avait été physique, vous n’aviez pas trainé et vous aviez vu des paysages merveilleux. Vous aviez pu vous baigner aussi à un moment donné et prendre quelques photos des paysages mais aussi de vous. Arrivés devant la porte du chalet, tu retins la main de Dimitri qui allait ouvrir la porte et tu plongeais ton regard dans le sien avant de lui dire : « Merci pour la visite monsieur le guide. C’était vraiment magnifique. » Tu étais tout à fait sincère et pour le remercier, tu déposais de nouveau tes lèvres sur les siennes. C’était en train de devenir une nouvelle drogue pour toi, une drogue dont tu n’avais aucune envie de limiter ta consommation.  

 

I’ve never known myself as well as
I know myself when I’m with you.

@JESSIAN REED & DIMITRI

Jessian n'avait jamais eu beaucoup d'efforts à faire pour le troubler, parfois même dans des situations où ni elle ni lui n'avaient sûrement autant conscience qu'aujourd'hui de l'électricité qui passait entre eux et de la facilité avec laquelle elle parvenait à avoir toute son attention rien qu'en braquant ses deux yeux en amande dans les siens. Aujourd'hui, il lui suffisait de se tenir suffisamment proche d'elle pour que son parfum se répande dans l'air et l'enivre, par ses notes suaves et florales, puis laisse ses délicates effluves un peu partout sur son passage. Il aimait son parfum comme il aimait un millier d'autres choses chez elle, parce qu'il laissait transparaître cette dualité irrésistible qu'il avait perçu chez Jessian dès leur rencontre : cette douceur infinie mêlée à ce fort tempérament qui l'avaient toujours particulièrement attiré. L'une des raisons pour lesquelles Jessian était si difficile à oublier après chacune de leurs entretenues. Non pas qu'il en ait déjà eu l'intention, mais la brune s'était bien plus souvent faufilée dans ses pensées qu'il n'aurait été prêt à l'admettre lorsqu'entre eux il n'était pas encore question de laisser tomber ses barrières et de se laisser séduire l'un par l'autre. Ses lèvres effleurèrent les siennes comme s'il tentait lui-même de s'empêcher d'y regoûter pleinement au risque cette fois de ne pas réussir à s'en séparer, et c'est malicieux que Dimitri suggéra qu'il était peut être effectivement temps qu'elle le découvre tel que lui l'avait déjà aperçue au cours d'une de leurs séances photos. Le contexte serait cependant ici bien différent et incomparable à quoi que ce soit d'autre, et pour ça Dimitri savait que l'effet serait intact lorsque ses yeux se poseraient sur la silhouette de Jessian et que ses mains en exploreraient les moindres contours. Et s'il devinait à son sourire qu'elle aussi apprécierait d'achever leur excursion par un moment en tête à tête dans la chambre qui serait la leur pour les prochains jours – une bien jolie perspective, il faut le dire – Dimitri sentit surtout un frisson parcourir son échine lorsque ses doigts glissèrent un instant sur sa peau. « Je suis sûr que tu sauras te montrer très convaincante au moment d'exiger réparation pour cette regrettable inégalité. » Il glissa à son oreille, un sourire au coin des lèvres, songeant que ce cadre à part n'aurait pas pu être plus adapté à ces moments qu'il comptait partager avec elle, à l'abri des regards. C'était une chance unique de profiter l'un de l'autre sans avoir rien d'autre à quoi penser, et Dimitri avait à cœur de lui prouver qu'il était véritablement prêt à s'engager plus encore avec elle, sur tous les plans. C'est dans cette même optique qu'il confia ce qu'il avait sur le cœur et lui proposa comme il en rêvait depuis un certain temps de passer plus de temps dans leurs foyers respectifs pour continuer à faire évoluer cette relation sur laquelle il avait plus que jamais envie de poser un nom – quand bien même Jessian savait aussi qu'il n'irait jamais précipiter quoi que ce soit. Ça lui allait parfaitement bien, qu'ils prennent leur temps, ils avaient souffert l'un comme l'autre dans leur dernière relation et en gardaient forcément quelques traces. Mais c'était aussi sa manière de lui dire qu'il était prêt, pour elle, à se poser à nouveau auprès de quelqu'un. Sa réponse étira ses lèvres dans un sourire plus doux, car c'était tout ce qu'il espérait entendre et qu'en attendant, ce week-end leur permettrait de goûter à une totale intimité. « Et si en plus on peut permettre à d'honnêtes jeunes filles de se faire un peu d'argent, on aurait tort de se priver. » Il s'amusa, déposant un baiser à la naissance de son sourire. C'est qu'en réalité, ça leur donnerait presque encore meilleure conscience de passer plus de temps l'un chez l'autre à l'avenir, ce qui n'était pas non plus désagréable et une raison supplémentaire de penser enfin un peu à eux.

La bonne nouvelle, Dimitri l'apprit sur le chemin qui les mènerait à cette cascade qu'ils avaient l'intention d'observer de près, et c'est le cœur rempli de joie qu'il l'accueillit. Il était infiniment heureux pour elle que cette mauvaise passe qui lui causait tant de souci soit à présent derrière elle, mais c'est surtout une immense fierté qui fit briller son regard. Parce qu'elle n'avait jamais baissé les bras même quand certains jours étaient démotivants et qu'elle se tracassait sûrement deux fois plus en pensant à Morgane et au fait qu'elle gérait encore beaucoup de choses seules en ce qui concernait sa fille. Il savait que ces moments leur avaient aussi permis de passer plus de temps l'une avec l'autre, que Jessian avait pu profiter pleinement de Morgane et que c'était le seul vrai bon coté à toute cette situation, mais il la connaissait suffisamment pour savoir qu'elle avait besoin d'être épanouie autant dans sa vie personnelle que dans son boulot pour être une maman pleinement heureuse. C'est pour ça qu'il n'avait jamais cessé de croire en elle, que ce soir-là dans le parc d'attractions il désirait plus que tout lui redonner le sourire en lui proposant la seule chose qu'il savait vraiment capable de lui redonner confiance en elle. Et ça avait marché, il l'avait vu se transformer devant son objectif et après ça il n'avait plus jamais vu disparaître l'étincelle d'envie qu'il avait vu briller dans son regard. Jessian avait peut être douté d'elle-même pendant un moment, mais lui avait toujours su qu'une opportunité se présenterait et c'était simplement aussi son rôle de faire en sorte qu'elle continue d'y croire. Il n'était pleinement heureux que lorsqu'elle l'était aussi, et c'est probablement pour ça que l'immense sourire accroché aux lèvres de la brune se faisait le reflet exact du sien. Le moment aurait difficilement pu être plus précieux, entre ce cadre époustouflant et l'émotion qui flottait dans l'air. Dimitri, lui, était infiniment reconnaissant d'avoir l'opportunité de débuter avec elle une relation d'ors et déjà marquée par l'infinie confiance qu'ils avaient l'un en l'autre et le soutien sans faille qu'ils s'offraient tant dans les rebondissements de leur vie de parents que dans leur manière d'aborder leurs passions. Dimitri était certes loin de pouvoir vivre de la sienne, mais si quelqu'un avait su lui donner envie d'accorder plus d'importance au fait de faire ce qui le rendait heureux, c'était elle. Ainsi c'est à Jessian qu'il confia en premier son désir de faire plus souvent passer la photo au premier plan, même si ça n'avait encore rien de concret c'était aussi une manière pour lui de se prouver que ça n'avait plus rien d'inaccessible. « Ton père pourra toujours compter sur moi s'il manque de main d’œuvre. Il faut bien que je reste dans ses bonnes grâces maintenant que je pourrais avoir besoin de sa bénédiction. » Il souffla, l'air amusé, dans une allusion que Jessian comprendrait sans mal. Le père de la brune pourrait encore compter sur lui quelques temps, de toute manière, et si ça pouvait effectivement contribuer à ce que leurs rapports restent au beau fixe, ça n'était sûrement pas eux qui s'en plaindraient à l'avenir n'est-ce pas ? « Une chose est sûre, tu resteras encore pour quelques temps l'une des seuls à voir mes photos. Et ça tombe bien, c'est aussi ton avis qui m'est le plus précieux. » Jessian le savait, son regard sur son travail avait beaucoup de valeur pour lui et malgré le fait qu'il nourrisse de plus en plus l'envie de le faire découvrir à d'autres, ça lui plaisait qu'elle soit l'une des rares personnes à savoir combien il était passionné. A avoir aperçu les nombreux clichés qu'il gardait entreposés à l'arrière de son van, aussi. Il aurait l'occasion de les lui faire découvrir plus en détails à l'avenir, et il avait même hâte. Et parce qu'il tenait profondément à ce qu'elle sache qu'elle devait sa réussite à ses seules volonté et détermination, il en profita pour la rassurer sur la place qu'il comptait bien garder près d'elle, que ce soit lorsqu'elle aurait besoin d'un soutien, de quelqu'un pour lui rappeler tout ce qu'elle était capable d'entreprendre ou simplement d'un homme avec qui partager sa vie, dans ses grands comme dans ses plus petits moments. Un sourire d'une infinie douceur passa sur ses lèvres lorsqu'elle lui assura vouloir en faire de même pour lui, ses yeux brillant à leur tour de reconnaissance tandis qu'ils se remirent en route, appréciant plus que jamais la vue qui s'offrait à eux. Jessian lui proposa de l'accompagner régulièrement à Adélaïde et c'est sans l'ombre d'une hésitation qu'il accepta, séduit par l'idée de découvrir cet endroit pour s'isoler comme aujourd'hui avec elle, le temps d'une parenthèse. Arrivés aux abords de cette impressionnante cascade, Jessian et lui en profitèrent pour prendre une photo qui symboliserait à elle seule ce moment, coupés de tout, où ils n'avaient sans doute jamais été plus proches. Leurs cœurs battaient d'un même rythme et l'idée que le reste de cette exploration leur permette de se rapprocher plus encore le rendait d'ors et déjà impatient de découvrir la suite. Ainsi sa main retrouva la sienne lorsqu'ils se remirent en route et qu'au loin, déjà, semblait les appeler un autre panorama tout aussi saisissant.

La journée avait décliné et s'était doucement assombrie à mesure qu'ils avaient continué d'explorer le parc et ses paysages grandioses, et c'est le cœur plein et les yeux émerveillés que Jessian et lui avaient emprunté le chemin qui les ramènerait au chalet. La marche avait été longue et ils n'avaient pas lésiné sur leurs efforts pour emmagasiner un maximum de souvenirs ensemble, et pourtant Dimitri se sentirait presque flotter au dessus du sol tant il était heureux d'avoir partagé des moments-là avec elle. Et ce n'était encore qu'un début, le week-end était loin d'être fini – tout comme cette soirée qu'il comptait bien écrire intégralement avec elle. Ainsi, lorsqu'il sentit la main de Jessian glisser dans la sienne et qu'il se retourna pour ancrer son regard au sien, c'est un sourire plus mystérieux que précédemment que Dimitri étira. Un sourire qui mourut tout contre les lèvres de la jeune femme lorsqu'il répondit à son baiser avec une passion dont il n'aurait pas nécessairement osé faire preuve quelques heures plus tôt, au beau milieu du parc, mais qu'il s'autorisait entièrement à présent. « Je sais que la journée d'exploration est terminée, mais je crois que ton guide regretterait beaucoup de te fausser compagnie maintenant... » Il souffla, son visage tout proche du sien, ses mains descendant lentement jusqu'à ses hanches tandis que ses doigts s'infiltraient déjà sous les pans de son haut. Lui aussi s'était retenu de faire ça toute la journée, à présent qu'ils étaient de nouveau parfaitement seuls les règles changeaient un petit peu. « Si tu veux bien qu'il reste. » Son sourire ne la tromperait pas, pas plus que la lueur malicieuse qui illumina son regard tandis que de ses lèvres, les siennes glissèrent doucement contre son menton, son cou, que ses baisers brûlants s'affairaient à réchauffer. Sa main actionna cette fois la poignée de la porte d'entrée, qui s'ouvrit sur la pièce principale où la lumière du jour cédait progressivement la place à une légère pénombre. Dimitri attira Jessian à l'intérieur, allumant une lampe ici, une autre là, leur offrant juste suffisamment de lumière pour se repérer dans cet endroit qui leur était encore partiellement inconnu. Pour l'instant, car cette soirée pourrait bien changer la donne. Là, il se rapprocha à nouveau et lui vola un baiser fougueux, haletant, qui se faisait le parfait écho du désir brûlant dans son regard. Ses bras enserrèrent sa taille pour l'attirer un peu plus à lui et lorsque leurs lèvres se séparèrent, Dimitri profita de replonger ses yeux dans les siens pour s'assurer qu'elle avait toujours autant envie que lui de profiter pleinement et longuement de cette  nouvelle intimité qui s'offrait à eux. Auquel cas il n'était pas près de se détacher d'elle, pas avant les premières lueurs du jour au moins.

 

I’ve never known myself as well as
I know myself when I’m with you.

JESSIAN & @DIMITRI HOROWITZ

C’était très probablement parce que tu étais habituée à tomber amoureuse rapidement et soudainement que tu n’avais pas vu venir la chose avec Dimitri. Avec Grace tout comme avec Abel, tout avait commencé avec une étincelle et cette étincelle avait immédiatement propagé un feu immense, comme si de l’accélérateur avait été installé sur ton coeur en manque d’amour. Tu le reconnaissais aujourd’hui, tu avais dans les premiers temps confondu passion et amour ce qui t’avait amené à des choix plus ou moins regrettables. Mais avec Dimitri, c’était tout l’inverse qui s’était passé. Vous aviez posé un bout de bois après l’autre, vous aviez disposé les papiers journaux sous ces dernières et vous aviez approché tout doucement l’allumette pour laisser ce feu se propager dans vos petits coeurs blessés. Parce que c’était pour laisser ton coeur guérir que tu avais refusé de t’attacher. Oh tu avais connu des hommes dans ton lit mais ton coeur avait été fermé. Et même si vous n’en aviez jamais parlé longuement, tu savais que son histoire avec Tamsin avait marquée Dimitri. Alors vous aviez tous les deux été prudents, vous laissant berner par vos sentiments jusque’à ce que vous ne puissiez plus les nier, jusqu’à ce qu’ils soient une évidence. S’il y avait eu un spectateur étranger, il aurait de suite compris le lien qui vous unissait tellement vos regards étaient remplis de cette tendresse, de cet amour que vous ne nommiez pas ainsi parce qu’il était peut-être trop tôt mais qui était bien là. Ce week-end rien que tous les deux allait vous permettre également d’explorer de nouvelles facettes de votre relation et vu l’électricité de chacun de vos contacts, cette recherche quasi constante de l’autre, il te tardait déjà d’être à ce soir … « Je suis sûr que tu sauras te montrer très convaincante au moment d'exiger réparation pour cette regrettable inégalité. » Un petit sourire amusé se dessina sur ton visage car en effet, qu’il n’ait crainte Dimitri, tu sauras rétablir les choses, tu sauras réclamer ton dû. Toutefois, vu son sourire à lui, tu doutais qu’il te refuse quoi que ce soit. Ce week-end, tu en étais certaine allait être le début de beaucoup de choses. Vous construisiez petit à petit cette relation, petits pas par petits pas, des pas qui devenaient de plus en plus grands mais ce n’était pas pour te déplaire. La proposition de Dimitri, de passer plus de temps ensemble même de retour à Brisbane fit s’accélérer ton pouls. Il était évident que tu voulais toi aussi passer plus de temps à ses côtés et qu’il le désire aussi c’était … Une preuve de plus que tu n’étais pas en train de faire n’importe quoi ou de te faire des idées. Tu avais réussi par un miracle que tu n’arrivais pas à expliquer à attirer l’attention de cet homme merveilleux et attentionné qui te faisait ressentir des sensations et des sentiments oubliés et tu avais encore du mal à croire que tu ne rêvais pas. Avec vos deux filles, se voir allait demander une organisation particulière mais il était hors de question de s’avérer vaincue d’avance, tu comptais bien laisser une place toute particulière à Dimitri dans ta vie maintenant qu’il en avait une dans ton coeur. « Et si en plus on peut permettre à d'honnêtes jeunes filles de se faire un peu d'argent, on aurait tort de se priver. » Il avait raison, c’était une manière de voir les choses. Ta soeur pourrait aussi jouer la babysitteur de temps en temps mais ce sera un équilibre à trouver pour que personne ne soit perdant dans l’histoire. Tu ne te faisais aucun souci, tu étais certaine que vous sauriez le trouver.

En marche vers la cascade promise par Dimitri dans son itinéraire, tu profitais de l’occasion pour parler au jeune homme de ce contrat que tu allais signer la semaine prochaine. Tu avais un peu moins peur d’en parler maintenant que les choses étaient faites. Parce que la signature en personne à Adélaïde n’était qu’une formalité désormais, après des semaines de castings, discussions et négociations. Partager cette nouvelle avec Dimitri avant quiconque d’autre était une évidence. Quand tu doutais, quand tu n’étais plus sûre de rien et quand tu avais perdu toute confiance en toi, il avait été celui qui t’avait redonné le goût des choses, qui t’avait montré que ce n’était vraiment qu’une mauvaise passe et que tu étais compétente dans ton métier que tu aimais toujours autant. Alors tu lui devais bien cela, l’exclusivité de cette nouvelle à minima. Il accueillit la nouvelle avec joie ce qui te fit chaud au coeur. Tu ne doutais pas de sa réaction, pas quand il avait été celui à te pousser quand tu doutais mais le voir se réjouir pour toi, te féliciter, l’entendre dire que lui n’avait jamais douté, cela te réchauffait le coeur et le faisait un peu plus déborder d’affection et d’amour pour cet homme que tu n’étais pas certaine de mériter. Quand Dimitri te confia à son tour qu’il voulait se mettre un peu plus sérieusement à la photographie, tu l’encourageais à ton tour. Tu avais vu ses photos, celles sur lesquelles tu posais mais d’autres aussi. Qu’un aperçu quand tu avais visité son van mais elles étaient magnifiques. Il n’y avait pas de raisons que Dimitri ne puisse pas tenter sa chance et tu étais persuadée qu’il réussirait. Ton carnet d’adresse était bien rempli, un coup de téléphone et Dimitri pouvait avoir un rendez-vous avec un photographe, une galerie, ce qui l’intéressait mais tu savais que ce n’était pas comme cela qu’il voulait procéder. Tu espérais qu’il se sentirait en mesure de demander si les choses changeaient. « Ton père pourra toujours compter sur moi s'il manque de main d’œuvre. Il faut bien que je reste dans ses bonnes grâces maintenant que je pourrais avoir besoin de sa bénédiction. » Tu sentis tes joues se colorer légèrement face à l’allusion que venait de faire Dimitri. En ce moment, il voyait et parlait plus à ton père que tu ne le faisais toi en étant un simple ouvrier dans son entreprise de bâtiment. Tu n’avais jamais eu besoin de a bénédiction de tes parents, tu ne l’avais jamais eue pour Abel par exemple mais dans les paroles de Dimitri, tu lisais surtout une vision d’avenir qui aurait pu te faire peur mais qui te rassurait plutôt. « Si cela peut te rassurer, le fait que tu sois un homme suffit à avoir sa bénédiction. Tu offriras à mon père la possibilité de vivre dans le déni. » Dis-tu avec un léger soupir. Cette situation avec tes parents te pesait mais comme tu l’avais dit à Helena, tu ne comptais pas faire le premier pas vers eux, comme si tu les excusais, comme si tu leurs pardonnais d’être intolérants. Tu chassais ces pensées de ton esprit, ne voulant pas embrumer ce parfait week-end, tu auras le temps de penser à tes parents plus tard. « Une chose est sûre, tu resteras encore pour quelques temps l'une des seuls à voir mes photos. Et ça tombe bien, c'est aussi ton avis qui m'est le plus précieux. » Cette exclusivité, tu ne la prenais pas du tout à la légère. Au contraire même, tu savais à quel point elle était précieuse. Tu n’étais pas une professionnelle quand ils s‘agissait de photo. Tu aimais poser pour l’objectif mais tu ne connaissais pas grand chose à cet art. Toutefois, tu aimais les observer, tu aimais reconnaître la touche personnelle de chaque photographe dans ses photos et tu avais pu commencer à le voir avec Dimitri. Lui volant un baiser, tu lui répondis : « C’est un privilège qui m’est précieux, je compte bien en profiter au maximum. Mais je saurai partager quand le temps viendra. » Pas s’il viendra, quand il viendra parce qu’il n’y avait aucune raison que Dimitri ne réussisse pas à se lancer dans ce domaine pour que cela devienne un peu plus qu’une passion. Discutant tranquillement, vous étiez arrivés à la cascade et comme Dimitri te l’avait promis, c’était magnifique. L’eau était transparent et venait tomber dans un lac naturel qui donnait envie de s’y jeter. Toutefois, après une photo tous les deux dans cette nature merveilleuse, tu lui proposais de continuer votre chemin. Il avait parlé d’autres cascades, d’autres points de vue, vous aurez le temps de vous baigner plus tard dans la journée. C’est main dans la main et un énorme sourire aux lèvres que vous repreniez le chemin des sentiers, un chemin ouvert par ton guide de la journée …

La journée était passé bien trop vite et c’était dans un début d’obscurité que vous regagniez le chalet que vous aviez laissé derrière vous ce matin. Vous n’aviez pas joué aux paresseuses, vous aviez marché sans relâche pour arriver à tous les lieux que Dimitri t’avait nommés ce matin et ils étaient tous à couper le souffle. Toi qui n’avais pas l’habitude de ces parcs naturels, plus habituée aux plages qu’autre chose, tu pouvais reconnaître la beauté des lieux. Toutefois, ce serait mentir que de dire que l’apparition du chalet dans ton champs de vision n’était pas une bonne chose. Remerciant le beau brun de cette visite, tu n’hésitais pas à déposer tes lèvres sur les siennes pour un baiser qui, au départ on ne peut plus sage, se transforma rapidement en baiser rempli d’ardeurs et de désir, celui que vous aviez mis dans une boîte le temps de profiter de la journée, une boîte dont le couvercle allait exploser … « Je sais que la journée d'exploration est terminée, mais je crois que ton guide regretterait beaucoup de te fausser compagnie maintenant... Si tu veux bien qu'il reste. » Le visage de Dimitri tout proche du tient, tu as l’impression de n’entendre que les battements accélérés de ton coeur tellement qu’il bat contre ta poitrine. Tu ne sais pas si Dimitri l’entend, certainement pas mais ton souffle peu régulier contre ses lèvres devait lui faire comprendre que ses mains sur tes hanches, ses doigts en contact avec ta peau te troublaient et te donnaient envie de plus, bien plus. Alors qu’il ouvrit la poste sans briser le contact entre vos deux corps, tu te surpris à lui répondre : « Je vais avoir besoin d’un guide pour ne pas me perdre dans ce chalet. » Surpris parce que tu ne pensais pas que ton cerveau avait encore assez de place pour une réflexion de ce genre. Une fois à l’intérieur, Dimitri alla allumer quelques lampes par-ci par-là dans cette pièce principale qui avait désormais une ambiance intimiste parfaite pour ce qui vous attendait. Parce que oui, il n’était désormais plus question d’être sage ou de se retenir. Quand Dimitri revint vers toi, tu l’accueillis avec soulagement dans tes bras et tu répondis à son baiser avec passion. Le souffle court, il se détacha de tes lèvres et c’est son regard dans le tient qui t’arrêta. Tu pouvais y lire la question qui s’y trouvait, tu n’avais pas besoin de ça pour savoir que Dimitri ne te ferait jamais faire quelque chose que tu ne voudrais pas faire. Approchant ton visage de son cou, tu y déposais des baisers volés, goûtant la douceur de sa peau qui vint bientôt rencontrer le picotement des poils de sa barbe. Une fois ta bouche près de son oreille, tu lui dis : « Je suis toute à toi. » Tu étais on ne peut plus sincère et pour appuyer tes propos, ton plongeais ton regard dans le sien, un regard où le désir brûlant qui résidait en toi ne devait faire aucun doute. Tes mains précédemment autour de son cou descendirent au niveau de sa taille et c’est sans hésitation que tu soulevais son t-shirt. Une fois le bout de tissu dans ta main, tu le jetais un peu plus loin, dévorant des yeux l’homme en face de toi dont tu découvrais le corps. Tes mains se firent baladeuses parce qu’il ne pouvait pas en être autrement. Tes yeux pétillaient de malice, de désir et d’amour certainement même si tu n’étais pas sûre d’être totalement prête à l’avouer. Alors, si tu n’étais pas prête à le dire, peut-être pouvais-tu le faire comprendre à Dimitri à travers tes gestes ce soir, alors que tu n’avais qu’une envie, c’était de découvrir chaque petite partie de son corps, chaque petite imperfection qui le rendait unique. T’emparant de nouveau des lèvres du beau brun, tu collais ton corps contre le tient, laissant ses mains partir à leur propre découverte, désireuse de sentir ta peau contre la sienne. Le débarrasser de son pantalon est ta prochaine mission, juste après ce dernier baiser qui, pendant quelques secondes, t’empêche de penser à autre chose qu’au désir et à la passion qui t’animent à cet instant précis.

 

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@JESSIAN REED & DIMITRI

L'atmosphère s'était teintée comme bien souvent de malice et de séduction, et Dimitri n'avait aucun mal à laisser transparaître à quel point il lui tardait de profiter de cette intimité nouvelle avec Jessian. Ce week-end changerait certainement beaucoup de choses à leur relation, à commencer par le caractère plus officiel que celle-ci prenait dès lors qu'ils se retrouvaient dans un chalet loin de tout, pour un week-end en amoureux qui achevait de concrétiser un rapprochement qu'ils opéraient depuis déjà plusieurs mois. Dimitri était sûr depuis déjà un certain temps de vouloir entamer cette relation avec elle, parce que Jessian le faisait se sentir comme personne ne l'avait plus fait depuis longtemps et qu'il chérissait chacun de leurs moments au point de ne plus vouloir se séparer d'elle trop longtemps. Il voulait qu'elle fasse partie intégrante de sa vie, se réveiller auprès d'elle aussi souvent que possible et devenir pour elle ce socle indéfectible sur lequel elle pourrait constamment se reposer, quoi qu'elle doive un jour traverser ou affronter. Il voulait être là, à plein temps, et ça commençait par profiter d'être pleinement seul avec elle pour laisser tomber leurs dernières barrières et s'élancer ensemble dans cette nouveauté excitante à plus d'un titre. Dimitri n'avait plus fait ça depuis assez longtemps pour savoir que ça pouvait effrayer, d'offrir son cœur à nouveau, mais il avait rarement été aussi sûr de quoi que ce soit qu'il était aujourd'hui sûr de vouloir de Jessian dans sa vie. Et parce que ni elle ni lui n'étaient du genre à brûler les étapes mais qu'ils avaient autant envie l'un que l'autre de passer plus de temps tous les deux lorsqu'ils seraient de retour à Brisbane, il ferait en sorte qu'ils puissent se voir aussi souvent qu'ils en auraient envie. Ça demanderait forcément quelques aménagements, mais il était prêt à faire ce qu'il faudrait pour faire le plus souvent possible en sorte que le visage de la brune soit la première chose que ses yeux verraient le matin. Et puis, Jessian l'avait dit elle-même, il y aurait toujours un moyen pour eux de profiter des bras l'un de l'autre tout en confiant leurs filles à des personnes de confiance. De son coté, Dimitri savait qu'il pourrait compter sur Helena et que Tamsin saisirait la première occasion de passer plus de temps encore avec sa fille. Il comptait s'organiser, être un père pleinement présent pour Ava sans pour autant mettre plus longtemps sa vie personnelle de coté. Il y avait Jessian aujourd'hui, et c'était la meilleure raison susceptible de lui donner envie de réorganiser sa vie.

La journée fut décidément des plus douces à bien des égards, tandis qu'au moment d'arriver près de la cascade qu'il se languissait d'admirer, Dimiti fut probablement l'homme le plus fier à des centaines de kilomètres à la ronde. Fier, parce que Jessian voyait enfin son talent et sa persévérance être récompensés et que rien ne pourrait à cet instant le rendre plus heureux. Ce contrat, elle le méritait après des mois d'incertitudes, et alors que pas un seul jour n'avait passé sans qu'il espère pouvoir répandre à nouveau l'envie et la joie dans le regard de la brune. Un regard qui n'aurait jamais du cesser de briller, parce que c'était comme ça que Jessian lui apparaissait depuis le premier soir : comme une lumière qu'aucun obstacle ne saurait éteindre. Aujourd'hui encore, elle lui prouvait que rien ne lui était insurmontable et il était plus fier et plus heureux encore d'imaginer tout ce que ça pourrait peut être lui ouvrir comme portes à l'avenir. Ce n'était que le début d'un long chemin pavé de réussites, Dimitri en était convaincu, et pour les jours où Jessian serait peut être tentée d'en douter, il veillerait à ce qu'elle puisse toujours le lire dans ses yeux. Le brun, quant à lui, nourrissait les mêmes rêves depuis des années et s'autorisait enfin à se laisser une chance de les réaliser. Ce ne serait pas facile, il y était préparé, mais s'ils avaient bien une chose en commun c'était leur persévérance. Dimitri avait simplement mis ses aspirations de coté lorsqu'il était apparu plus urgent de ne pas décevoir les espoirs que son père avait placé en lui. Aujourd'hui, il avait envie de penser les choses autrement, de penser à lui en premier lieu et à accorder un peu moins d'importance à ce qu'on attendait de lui. Il l'avait fait durant longtemps, n'en était pas ressorti plus heureux pour autant, et le fait de se sentir si léger auprès d'elle lui donnait enfin vraiment envie de repenser les choses de manière à pouvoir s'épanouir à tous les niveaux. « Il se fera à l'idée, tu sais. Ils s'y feront tous les deux parce qu'ils t'aiment et qu'ils ne changeront pas celle que tu es. » Il souffla dans un sourire doux, sa main remontant pour jouer avec les pointes de ses cheveux. « Et moi, tout ce que je veux c'est que ton père te sache heureuse avec celui que tu as choisi. Notre histoire, elle n'a rien à voir avec tes parents. » Et il préférait que le père de Jessian leur offre sa bénédiction parce qu'il saurait voir qu'ils étaient bien ensemble plutôt que parce que tout valait mieux que d'accepter la bisexualité de sa fille. Dimitri ne voulait pas se retrouver au milieu d'une querelle entre Jessian et son père qui finirait par faire plus de peine encore à la jolie brune, tout ce qu'il voulait c'était prouver qu'il avait les meilleures intentions du monde. La famille était importante pour lui et il savait qu'une part au moins de Jessian voudrait que tout s'arrange. Il ne se mêlerait jamais de ce qui concernait ses rapports avec ses parents sans lui en avoir parlé au préalable, mais il ferait son possible pour arrondir les angles le moment venu. Le père de Jessian lui avait toujours inspiré une profonde sympathie, il osait espérer que les choses ne seraient pas différentes lorsqu'il apprendrait pour leur histoire et que les choses s'apaiseraient d'elles-mêmes par la suite. Quant à ses photos, il est évident que Jessian aurait toujours le droit d'y poser les yeux la première et ça, rien de ce qui pourrait peut être changer pour lui au cours des prochains mois n'y changerait quoi que ce soit. Son avis autant que son regard lui étaient trop précieux, et Dimitri lui devait en grande partie d'avoir repris confiance en lui et en son art tout au court de cette année où il avait retrouvé la flamme qu'il avait longtemps laissé s'éteindre. Il avait toujours voulu faire partager sa vision du monde, sa vision des autres aussi, et c'est évidemment à leurs séances photos qu'il repensait à cet instant, un sourire retroussant doucement ses lèvres tandis que son regard se perdait dans le sien. Il était si chanceux de l'avoir à ses cotés pour partager son amour de la photo qu'il oublierait presque tout le reste. « Un privilège que ma muse mérite amplement. » Il la fixa d'un regard empreint de malice, songeant qu'il pourrait se plaire à employer ce mot entre eux à l'avenir si elle n'y voyait pas d'inconvénient, et tant qu'elle savait qu'elle était aussi tant d'autres choses pour lui qu'il n'éprouvait pas le besoin de formuler tout haut à cet instant. Certaines qu'il avait déjà dites, d'autres qu'il tairait encore un peu en attendant de trouver le parfait moment pour les verbaliser. L'important, c'était qu'elle puisse lire dans son regard tout ce qu'elle représentait.

La nuit tombait lentement sur Springbrook et déjà leur balade paraissait loin tandis qu'ils avaient regagné le chalet, sa quiétude et son intimité. Dimitri mentirait s'il osait prétendre qu'il n'avait pas hardiment nourri l'envie de se retrouver enfin seul avec elle, pour aussi mettre ce week-end à profit pour se rapprocher comme ils l'attendaient sans doute l'un et l'autre depuis l'instant où Jessian l'avait rejoint. Le baiser qu'ils échangèrent fut comme un avant-goût de la passion qui les animait, l'un pour l'autre, et c'est à regrets que ses lèvres avaient quitté les siennes mais sans jamais avoir nulle intention de trop s'en éloigner. Bien sûr qu'il espérait prolonger ces moments-là au-delà de cet instant, qu'il voulait l'aimer des heures durant et l'étreindre tout au long de cette soirée qu'il n'aspirait qu'à éterniser. Bien sûr qu'il voulait rejoindre ce chalet avec elle, leur chambre ensuite et laisser parler le désir qu'il sentait vibrer dans ses veines et dans chaque battement de cœur que le sourire de Jessian lui arrachait. Il voulait la tenir contre lui et lui rappeler combien il était heureux d'être là, avec elle, et qu'il n'aurait voulu vivre ce week-end avec personne d'autre. Il aimerait lui dire un millier d'autres choses, pendant qu'il embrasserait chaque parcelle de son corps et s'assurerait qu'elle n'ait jamais froid, qu'elle ne manque jamais de rien, tout contre lui. Alors son sourire s'étira naturellement lorsqu'elle exprima la même envie, puis c'est après quelques pas initiés à travers le chalet pour s'assurer qu'ils y soient comme chez eux, au moins pour les deux prochains jours, qu'il se rapprocha à nouveau avec cette fois l'envie de ne plus la quitter. Ses bras s'enroulèrent autour d'elle, ses lèvres retrouvèrent les siennes et bientôt celles de Jessian laissèrent leur empreinte partout contre son cou. L'instant était précieux et c'était comme si chaque geste qu'il initiait visait à éviter de le gâcher, alors que son cœur s'emballait un peu plus à chaque caresse qu'elle laissait sur sa peau. Un frisson le parcourut et son t-shirt rencontra le sol sans qu'il n'ait une seule seconde à le regretter, tandis qu'il fit suivre le même chemin à celui de la jeune femme et s'attardait déjà à égarer ses lèvres sur sa peau. Son regard chargé de désir parlait plus clairement que tous les mots, et c'est lorsqu'elle scella leurs lèvres à nouveau qu'il dévora les siennes avec une passion qui trahissait autant l'envie qu'il avait de la garder près de lui, que l'ampleur des sentiments qu'il éprouvait. Il en était à cet instant certain, il en tombait amoureux. Et chaque baiser, chaque caresse visait à lui exprimer tout ce qu'il avait au fond du cœur. Son pantalon ne mit pas longtemps à rejoindre leurs hauts sur le sol et c'est après un énième baiser qu'il la débarrassa à son tour de son short. Leurs corps étaient si proches l'un de l'autre qu'il sentait ses battements de cœur et le frémissement de sa chair au contact de ses doigts. Ils s'embrasaient, l'un contre l'autre, comme si le feu qui dormait en eux jusqu'à cet instant avait décidé de les unir en une seule flamme. Ses bras puissants ne se contentèrent plus de l’enlacer et la soulevèrent de façon à la garder au plus près de lui. Elle s'accrocha à ses épaules et ses pas les conduisirent jusqu'à la chambre, ses lèvres l'embrassant toujours avec fougue et ses mains se perdant dans ses cheveux. Le lit était là, spacieux et accueillant, et c'est avec une délicatesse retrouvée qu'il l'y allongea et se laissa lui-même entraîner par la puissance de leur étreinte. A présent couché au-dessus d'elle, il avait tout le loisir de la dévorer du regard et c'est ce qu'il fit, un sourire troublé fleurissant sur ses lèvres. « Tu es si belle. » Il souffla tout contre ses lèvres, avant de perdre les siennes tout contre sa peau et d'y déposer des baisers brûlants. Jessian était l'incarnation d'un rêve et sa beauté ne l'avait peut être jamais autant frappé qu'à cet instant. Pas parce qu'elle était partiellement nue, pas parce qu'il s'apprêtait à lui faire l'amour, mais parce qu'ils n'avaient jamais été plus proches qu'à cet instant et qu'il mesurait combien il était chanceux. « Rien de ce que j'ai pu voir aujourd'hui n'aurait pu égaler ce que je vois maintenant. » Elle, tout simplement. Ses mains glissaient sur sa peau dans des longues caresses, descendant sur ses hanches, s'attardant sur son ventre et s'aventurant contre ses cuisses avec l'envie de lui arracher des soupires à son tour. Sa peau était douce comme du velours, ses gestes eux étaient délicats, mais son désir lui se faisait plus impétueux à chaque seconde qui passait. Il la contemplait si tendrement et ardemment que le reste du monde avait cessé d'exister, là, dans cette chambre qui semblait loin de tout. Perdu entre ses bras et dans la passion de leur étreinte, il fondit sur ses lèvres à nouveau, mêla son souffle au sien et laissa ses doigts glisser entre eux pour la débarrasser du reste de ses vêtements. La lumière, elle, reflétait ses tatouages et la balafre sur son bras gauche, qui n'avaient ce soir pas plus que lui envie de se dérober au regard de la brune. Il le lui avait promis, elle le verrait tel qu'elle ne l'avait encore jamais vu et il n'y avait rien, strictement rien qu'il désire lui cacher. Ils s'aimeraient entre ces draps durant les prochaines heures, et c'était tout ce qui comptait.

 

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JESSIAN & @DIMITRI HOROWITZ

Ce week-end, il n’était plus question de se cacher. Vous retrouver au milieu de ce parc naturel, rien que tout les deux vous permettait de laisser parler vos désirs et vos sentiments en toute liberté. Tu savais déjà qu’à Brisbane, ce serait plus compliqué et pour l’instant tu préférais ne pas y penser. Tu rangeais dans une boîte dans le coin de ta tête, Morgane et toutes les autres personnes qu’il faudrait prendre en compte dans cette histoire. Tout ce qui t’important aujourd’hui et pour les quelques jours à venir c’était de montrer à Dimitri à quel point tu tenais à lui et de continuer à vous découvrir, en particulier, d’explorer cette intimité avec laquelle vous n’aviez fait que jouer jusqu’ici sans avoir véritablement l’occasion de l’explorer. Mais cela allait changer. Ce chalet qu’il vous avait loué était aussi là pour cela et ces arbres et cette forêt étaient le parfait camouflage dont vous aviez besoin pour pouvoir être tous les deux, librement, sans personne sur votre chemin. Il était essentiel pour toi que votre relation parte sur des bases seines, sur des bases qui n’appartenaient qu’à vous car, tu en étais persuadée, c’était le seul moyen de pouvoir construire quelque chose tous les deux. Des obstacles, il y en aura, cela ne peut pas être possible autrement mais quand tes prunelles viennent rencontrer celles de Dimitri, tu sens que tu serais capable de tout surmonter si vous le faites tous les deux. C’est peut-être ridicule et naïf, tu en as conscience mais c’est ce que tu ressens. Il y aura des moments où tu douteras, des moments où ce sera plus difficile mais là, tout de suite, il n’y a que des certitudes. Dimitri joue le guide alors que vous avancez dans la forêt pour vous rendre d’une magnifique cascade à une autre. Tu en profitais pour annoncer tes bonnes nouvelles au beau brun qui se montra ravi pour toi ce qui ne fit que battre ton coeur un peu plus vite. Dimitri t’avait toujours soutenue et t’avait montré cette confiance sans faille que tu avais douté mériter. Cela ne te surprenait donc pas qu’il se montre heureux pour toi mais cela réchauffait ton coeur quand tes plans de carrière avaient souvent été rabaissés par le passé. Jugés souvent comme moins importants que le reste … Ta carrière professionnelle amena Dimitri à parler de la sienne et notamment du travail qu’il faisait pour ton père. C’était toi qui l’avais aidée à trouver ce boulot pour l’aider avec l’entrée d’Ava dans sa vie. Cela te paraissait si loin maintenant … C’était une époque où tu parlais encore à tes parents. « Il se fera à l'idée, tu sais. Ils s'y feront tous les deux parce qu'ils t'aiment et qu'ils ne changeront pas celle que tu es. Et moi, tout ce que je veux c'est que ton père te sache heureuse avec celui que tu as choisi. Notre histoire, elle n'a rien à voir avec tes parents. » Tu doutais vraiment que tes parents se fassent à l’idée de ta sexualité, vraiment, cela te paraissait improbable vu qu’ils avaient toujours été incapables de le faire avec Nola. S’ils le faisaient avec toi, ce serait totalement injuste et probablement hypocrite. Donc non, ce n’était pas ce que tu voulais. Mais Dimitri avait raison, votre histoire n’avait rien à voir avec tes parents et tu n’attendais d’eux aucune bénédiction. Tu n’en avais pas reçu avec Abel et cela ne t’avait pas empêché de l’épouser. Tes parents s’étaient fait une joie de te faire la morale par la suite mais cela n’avait pas d’importance, qui tu accueillais dans ton coeur, c’était ton choix, pas le leur. Déposant un baiser sur les lèvres du beau brun, tu ajoutais : « Ils n’auront en effet pas leur mot à dire. » Tu restais persuadée que le fait que Dimitri soit un homme serait un atout plus que certain auprès de tes parents qui lui seront reconnaissants rien que pour cela. Avec les fêtes de fin d’année qui approchaient, tu ne savais pas si tes parents allaient faire un pas vers toi ou non. Ce serait les premières fêtes de Noël que vous passiez éloignés, même quand tu étais à l’autre bout du monde, tu t’arrangeais pour pouvoir rentrer sur Brisbane ou avoir ta famille chez toi. Tu chassais cette pensée de ton esprit, ce serait un problème pour un autre jour. Alors que tu continuais ta carrière dans le domaine qui te passionnait depuis ton adolescence, Dimitri semblait se laisser le droit de poursuivre sa passion à lui. Tu l’encourageras toujours dans cette direction parce qu’il est important pour toi de le voir réellement s’épanouir professionnellement. Même s’il ne s’était jamais réellement plaint de son emploi au parc d’attraction, il t’avait déjà confié que cela n’aurait pas été son premier choix. « Un privilège que ma muse mérite amplement. » Tu ne relevais pas, préférant profiter de l’éclat de malice qui brillait dans le regard de Dimitri. Pourrais-tu être réellement sa muse ? Peut-être, c’était en tout cas une perspective qui te plaisait. Des photographes, tu en côtoyais depuis des années mais jamais il n’y avait eu ce lien si spécial entre ce dernier et toi. Avec Dimitri, tu redécouvrais aussi ce que pouvait être la photo quand elle n’était pas purement commerciale.

La nuit commençait tomber quand vous étiez rentrés de votre expédition. La fatigue aurait pu prendre possession de vos corps mais il n’en fut rien. Au contraire même, plus le chalet approchait, plus tu avais eu l’impression de toucher du doigt ce que vous étiez vraiment venu chercher. Dans ce chalet, il n’y aurait que vous et enfin, vous alliez pouvoir laisser parler ce désir qui sommeillait près de la surface, attendant que vous le laissiez prendre possession de vos corps. Votre cerveau avait joué son rôle, il avait su faire patienter ce désir brûlant toute la journée mais en vérité depuis bien plus longtemps. Alors une fois quelques lumières allumées pour rendre le chalet plus accueillant, vous vous étiez dirigés l’un vers l’autre pour ne plus vous lâcher. Il n’était plus question de retenue, il n’était plus question de réfléchir mais seulement d’agir. Chacun de vos gestes était animé d’une urgence non dissimulée et pourtant, en même temps, d’une douceur qui te faisait frissonner parce qu’à travers chaque caresse, tu avais l’impression que Dimitri te faisait une déclaration que ni lui, ni toi n’étiez prête à faire à haute voix pour l’instant. Et cela n’avait pas d’importance. Tout ce qui t’importait c’était de lui rendre chacune de ses caresses pour qu’il comprenne lui aussi, à quel point il avait pris une place majeure dans ta vie et dans ton coeur. Vos t-shirts se retrouvèrent rapidement sur le sol, vos lèvres et vos mains partant immédiatement à la découverte de l’autre, de ce qui jusqu’à aujourd’hui était comme un interdit. Vos pantalons ne tardèrent pas à suivre le même chemin et un soupir de contentement sortit de tes lèvres alors que ton corps rencontrait le sien, presque sans aucune barrière. Il aurait pu y avoir une tempête à l’extérieur, tu n’aurais rien vu et rien entendu. Il n’y avait que lui désormais et que les battements de vos coeurs qui se répondaient alors que votre désir ne semblait que se faire plus pressant comme insatiable. Quand Dimitri te souleva, tu n’hésitais pas à enrouler tes jambes autour de sa taille et tes bras autour de ses épaules et tu le laissais t’emmener dans cette chambre alors que tes lèvres se posaient sur les siennes, dans son cou, sur son épaule. Bientôt tu te retrouvais allongée sur le lit, dans les bras de Dimitri, le corps brûlant sous son regard de braise. « Tu es si belle. » C’était ridicule mais le rouge te monta légèrement aux joues. Sous son regard, tu te sentais en effet belle. « Rien de ce que j'ai pu voir aujourd'hui n'aurait pu égaler ce que je vois maintenant. » N’y tenant plus, tu levais la tête pour déposer tes lèvres sur les siennes. Savoir que tu étais belle à ses yeux était un soulagement et un pur bonheur. Parce que même si tu savais que tu n’étais pas la femme la plus moche de Brisbane, il y avait toujours une appréhension dans ces moments-là, une peur de décevoir. Les mains de Dimitri se firent aventureuses t’arrachant des gémissements et des soupirs que tu ne cherchais pas à retenir. Chaque parcelle de ta peau qu’il touchait s’enflammaient au contact de ses doigts. Bientôt tes sous-vêtements ne furent plus qu’un lointain souvenir et tu tremblais légèrement dans ses bras alors qu’une nouvelle vague de désir s’emparait de toi. Profitant de ses lèvres sur les tiennes, tu échangeais vos positions pour débarrasser Dimitri de ce dernier morceau de tissu complètement inutile. Tu te reculais légèrement ensuite, pour observer l’homme qui faisait battre ton coeur comme un fou. Tes doigts tracèrent doucement le contour de ses tatouages et tu notais la balafre sur ton bras dont vous parleriez certainement un jour mais pas maintenant. Alors que tu rapprochais de nouveau ton corps du sien, tu glissais au creux de son oreille : « Tu es magnifique. Parfait et rien qu’à moi. » Le fait de savoir qu’il n’y avait que toi qui pouvait voir Dimitri dans cet état était grisant. Tu plongeais ensuite ton regard embué de désir dans le sien laissant vos corps se découvrir. Ce soir, cette nuit, toute la nuit, tu aimeras Dimitri, lui laissant libre accès à ton corps et aussi à ton coeur. Ce coeur qui lui appartient un peu plus chaque jour, à chaque minute et chaque seconde qui passe. Ce coeur qui, battit à l’unisson avec le tient quand enfin, vous ne firent plus qu’un.